Titre : Un conte de fée ?

Rating : R (NC 17 si vous le souhaitez)

Couple : Severus / Harry

Genre : Romance

Résumé : Après avoir vaincu Voldemort, Snape obtient de la communauté des sorciers la main de la personne de son choix… L'heureux élu s'en serait bien passé.

Commentaires : - attention, je garde tous les noms anglais (donc Rogue est Snape, Ombrage est Umbridge, Poudlard est Hogwarts etc.…). Si quelqu'un ne sait pas qui est qui, demandez-moi.

- attention, ceci est du slash, ou yaoi, c'est-à-dire deux hommes qui s'aiment. Si ça vous dérange, ne lisez pas.

Disclaimer : Rien ne m'appartient. De toute façon, je ne fais pas d'argent avec, je ne fais que torturer les personnages

Les pensées sont en italique

Attention : ce chapitre a été modifié et contient des SPOILERS du 6ième Harry Potter.

oOo

Chapitre 1 : Une victoire au goût amère.

C'était fini. Après des mois de luttes intenses, de batailles sans fin, de morts sans cesse pleurés, c'était enfin terminé. Le seigneur des ténèbres avait enfin été vaincu. Pour de bon. Cette fois-ci, plus aucune chance de retour, ni corps, ni âme. Dans le soudain silence qui s'était abattu sur le champ de bataille, l'ahurissement d'une fin si soudaine et inattendue fit place à une véritable explosion de joie collective. Les mangemorts, abasourdis et complètement assommés par cette défaite, se laissèrent capturer sans aucune résistance.

La surprise et le choc venaient non seulement de la rapidité avec laquelle le long conflit s'était dénoué, mais venaient surtout de l'identité du héros qui avait donné le coup final. Celui qui avait supprimé la plus grande menace que le monde des sorciers ait jamais connue, celui qui avait tué froidement et efficacement Voldemort, celui qui par deux mots et une baguette magique avait libéré le monde de la guerre et ramené la paix, celui-là n'était pas Harry Potter. Ce n'était pas le survivant, celui en qui tous avaient placé leurs espoirs, mais Severus Snape, ancien Mangemort et professeur le plus impopulaire qu'Hogwarts ait jamais connu (hormis Umbridge bien sûr).

Ledit Severus Snape se tenait à présent debout devant les restes de son ancien maître, la respiration haletante, la baguette encore chaude à la main et l'expression satisfaite de ceux qui ont accompli leur devoir et ont réalisé un vieux rêve. L'ensemble des aurors et des sorciers ayant lutté pour le bien encore debout se rua sur lui pour le porter en triomphe. Des acclamations d'allégresse et des remerciements exaltés l'accompagnaient comme une bannière.

"Quelle hypocrisie… Quand on pense qu'il y a pas dix minutes ils le traitaient tous de Mangemort et lui crachaient presque dessus…" Ron siffla derrière Harry.

Il avait été blessé à la jambe et Hermione l'avait transporté jusqu'au petit campement improvisé où Harry les avait rejoints sitôt Voldemort vaincu par Snape. Harry se détourna de la scène écœurante pour se pencher vers Ron qui était étendu sur un lit de camp.

"Rien de grave ?" demanda-t-il, l'inquiétude tirant ses traits.

"Une jambe cassée, un sort d'étourdissement que j'ai annulé et quelques contusions. Non, rien de grave a priori. Ron est solide." informa Hermione, toujours exacte et précise.

"Rien de grave ! On voit bien que t'as rien eu !" geignit Ron, qui grimaçait de douleur.

Harry sourit devant le comportement si habituel et si normal de ses deux amis. Il se redressa et contempla le champs de bataille à présent vide de combattants et jonché de morts.

"C'est bien finit cette fois." murmura-t-il comme à lui-même.

"Oui" reprit Hermione "Cette fois-ci il ne reviendra pas."

"Et c'est certainement pas grâce à toi, Potter !" cracha un Auror qui s'était détaché du cortège qui acclamait Snape pour se diriger vers le trio situé à l'écart.

"Le célèbre Harry Potter, le survivant, s'est lâchement caché derrière son professeur pour lui laisser faire le sale boulot."

"Exact" renchérit un autre Auror. "Pour celui qui était censé nous sauver, tu n'as pas fait grand-chose. A part te planquer bien sûr."

Ron devint rouge de colère et s'apprêta à intervenir quand Hermione le prit de vitesse.

"Non mais pour qui vous vous prenez ! Harry n'a que 17 ans, il n'était même pas censé participer à cette bataille, tout comme nous d'ailleurs. Mais il l'a fait, il a risqué sa vie et il s'est battu courageusement. Bien plus courageusement que vous autres ! Et pour ce qui est de cette histoire de Survivant, vous pouvez vous…"

Harry la coupa.

"Ca va Hermione, laisse tomber. Je me fiche pas mal de ce qu'ils pensent. Tout ce qui compte, c'est que Voldemort soit bel et bien mort et qu'il y ait eu peu de victimes. Au lieu de se disputer, on devrait plutôt s'occuper des blessés et rendre hommage aux morts."

Après cela, tous se turent, mais il était évident que les Aurors et d'autres combattants continuaient de ruminer sur la question de la participation de Harry dans la bataille tout en rassemblant les blessés et les morts.

Alors que les morts étaient enterrés, Harry ne put s'empêcher de penser à Dumbledore qui reposait dans le cimetière de Hogsmeade, tué par la main même de celui qui venait d'abattre Voldemort. Harry avait reçu quelques jours après son enterrement une pensine et une amulette de la part son mentor ; en plongeant dans la pensine, il avait découvert que Dumbledore était déjà mourrant avant d'être tué par Snape et avait mis au point un plan de secours afin de rendre Snape tout à fait insoupçonnable aux yeux de Voldemort. Harry avait été surpris de voir son professeur de potion –ou plutôt de Défense contre les Forces du Mal– refuser avec autant de véhémence le plan de Dumbledore, mais il avait cédé quand Albus lui avait fait remarqué qu'avec le serment qu'il avait fait à la mère de Draco Malfoy, il n'aurait pas le choix de toute façon. Dumbledore lui avait alors rappelé avec un sourire en coin que la mort n'était qu'une autre aventure et qu'il ne la craignait pas. Pour achever de le convaincre, il lui avait dit que son rôle d'espion était vital pour l'Ordre qui ne pouvait pas se passer des informations qu'il ramenait.

"Mais Potter ne pardonnera jamais." avait murmuré Snape, avec un air tellement abattu que Harry mit à ce moment là sa haine de Snape en suspend.

"Il le fera quand il recevra mes souvenirs de cette nuit et quand vous vous présenterez devant lui, désarmé et avec des informations précieuses."

"Je peux pas, Albus !" avait crié Snape avec un air dément, fait de haine, de colère et de douleur. "Ne me demandez pas de vous tuer. Je ne peux pas faire plus."

Dumbledore avait eu un petit sourire triste

"Je suis désolé de vous en demander autant, mais Harry aura besoin de vous dans la bataille final, après la destruction de tous les horcrux qui retiennent un morceau de l'âme de Tom Riddle. Il aura besoin de vous alors qu'il n'a plus besoin de moi. Je lui ai transmis presque tout ce que j'ai à transmettre… Mon heure est proche de toute façon ; j'aimerais que ma mort serve à quelque chose, serve à vous protéger un peu plus, même si les dangers resteront grands pour vous jusqu'à la mort de Voldemort."

Snape avait alors hoché la tête, mais semblait toujours extrêmement secoué et bouleversé.

Dumbledore avait également remis à Harry une étrange amulette. Elle était de forme ovale en argent avec en son centre une pierre de lune. La lettre qui l'accompagnait lui avait demandé de toujours la porter sur lui.

"Elle te protégera et elle te permettra d'avoir l'énergie nécessaire pour vaincre une fois pour toute Tom Riddle" lui avait écris le vieux sorcier, avec la conviction implacable de celui qui sait. C'était la dernière chose écrite sur le vieux parchemin, abstraction faite de sa signature. Harry avait alors juré sur la mémoire du sorcier extraordinaire qu'avait été Dumbledore qu'il ferait tout pour débarrasser le monde de la menace de Voldemort, et c'est pour cela qu'il fut capable d'accueillir Snape lorsque celui-ci se présenta à lui, pale et désarmé comme le souvenir de Dumbledore lui avait conseillé, sans lui lancer une malédiction et sans commentaires.

Même si c'était Snape et non lui qui avait donné le coup de grâce, Harry pensait qu'il avait tenu sa promesse, ne serait-ce que du fait de sa participation à la destruction des horcruxs durant sa septième année et de sa participation à la bataille finale. Il avait tout de même supprimé Avery alors qu'il s'approchait de Snape pour lui jeter un sort dans le dos. Et puis, Dumbledore avait toujours eu la foi la plus pure en Snape, il ne devait donc pas être déçu que se fut lui et non Harry à avoir terrassé Voldemort.

Harry avait encore l'amulette sur lui et n'avait pas l'intention, malgré sa présente inutilité, de s'en débarrasser. Elle serait pour toujours un souvenir du grand sorcier et ami Albus Dumbledore. Il se dit, en la regardant à nouveau, qu'il la cacherait avec ses autres souvenirs précieux –sa cape d'invisibilité, son album de photos et le miroir de Sirius.

Harry fut tiré de sa rêverie par les clameurs qui s'étaient rapprochées. Les combattants entouraient encore Snape et les félicitations, les remerciements et les affirmations d'admiration éternelle ne semblaient pas faiblir, au contraire. Snape paraissait exulter malgré la fatigue qui tirait ses traits. Il est vrai qu'Harry avait remarqué qu'il avait toujours eu l'air avoir soif de reconnaissance et d'honneurs, comme à la fin de la troisième année quand il avait cru recevoir un ordre de Merlin pour la capture de Sirius Black. Cette pensée pinça le cœur de Harry, mais il la repoussa résolument. Harry pensa que c'était une justice poétique. Snape qui avait toujours voulu la gloire l'avait enfin, et ce dans des proportions démesurées, et Harry qui n'en avait jamais voulu tomberait peut-être enfin dans l'anonymat.

Harry respira profondément et se détourna résolument du passé pour se tourner vers ses deux amis. Leurs souriant, il marcha vers eux… Mais alors qu'il les avait presque atteint, un des aurors resté en arrière tendit la jambe et le fit trébucher. Harry se retrouva à terre, couvert de boue et blessé à la cheville. Tandis qu'Hermione se précipitait vers lui pour l'aider à se relever, l'Auror qui l'avait fait tomber, ainsi que plusieurs autres, explosa d'un rire d'un rire moqueur, insultant.

"Regardez-le, le sauveur du monde des sorciers ! Parfaitement dans son élément : la boue et le sang !"

Certains continuèrent de ricaner et d'autres se mirent à l'insulter et à lui jeter des pierres.

"Assassin ! Tous ces morts à cause de ton incompétence !"

"Totalement inutile… T'auras été qu'un bon à rien jusqu'au bout !"

"T'as profité des faveurs de tout le monde pendant des années sans jamais rien faire… T'es qu'un parasite !"

"Raclure !"

"Ca suffit !" gronda Hermione qui maintenait Harry contre elle pour le protéger des pierres, "Je vous interdis de le traiter de la sorte ! Harry a fait plus pour le monde des sorciers qu'aucun d'entre-vous ! Arrière ou je vous jette un sort dont vous me direz des nouvelles !"

Les autres sorciers, pour l'avoir côtoyée dans de précédentes batailles, savaient de quoi elle était capable et reculèrent, mais sans cesser de jeter des regards noirs et des insultes à Harry de loin. Hermione se tourna vers lui et l'aida à marcher pour rejoindre Ron qui les attendait sur un lit de camp avec un portoloin. Ron était livide de colère contenue. Harry, lui, avait du sang qui coulait le long de sa joue, résultat d'un gentil cadeau en pierre.

"Viens Harry" murmura Ron, tremblant de rage."On rentre à Hogwarts. Ne fais pas attention à ces hyènes puantes. Si quelqu'un a été inutile, c'est plus eux que toi."

Harry sourit faiblement et, malgré son appréhension, saisit le portoloin en même temps que ses amis pour se retrouver à l'infirmerie de Hogwarts où Madame Pomfrey s'occupait déjà de quelques blessés, l'essentiel des blessés de la bataille se trouvant à Sainte Mangouste. Madame Pomfresh les aperçut et les dirigea promptement vers des lits encore vides. Hermione, indemne, resta debout entre les lits de ses deux amis.

En quelques coups de baguette, Poppy soigna les coupures causées par les pierres sur le visage et le corps de Harry et lui banda la cheville. Elle s'occupa ensuite de Ron, qui lui causa plus de soucis.

"Cette fracture n'est pas naturelle, M. Weasley. Elle a été causée par un sortilège."

"Ca je sais… Enfoiré de Macnair, il a bien eu son compte n'empêche." Ron dit sinistrement.

"Hum Hum…" fit Pomfresh distraitement tandis qu'elle examinait la jambe de Ron. Elle soupira.

"C'est assez sérieux. Je ne peux pas la guérir avec un coup de baguette comme je pourrais le faire en tant normal. Il faudra un traitement long, avec plusieurs potions à prendre chaque jour."

"Combien de temps ?" demanda Ron d'une voix blanche, se voyant déjà cloué au lit pour plusieurs années.

"Vous devez garder le lit et éviter le plus possible de bouger pendant deux semaines. Ensuite vous pourrez vous déplacer en béquilles ou en balai pendant deux mois. Après ce délai, vous devriez retrouver pleinement l'usage de votre jambe."

Ron poussa un soupir de soulagement alors que Poppy s'éloignait pour chercher les potions appropriées.

"Ouf, j'ai eu chaud ! A sa tête, j'ai cru qu'il fallait m'amputer."

"Ne dis pas de bêtises" dit Hermione avec un regard affectueux. "Madame Pomfresh connaît son métier. Il faudra juste que tu restes à l'infirmerie pendant deux semaines puis on pourra enfin emménager ensemble."

Harry se détourna pour laisser un peu d'intimité à ses deux amis alors qu'Hermione se penchait pour embrasser Ron. Ils étaient officiellement ensemble depuis le début de l'année, date de leurs fiançailles, et avait déjà prévu de s'installer ensemble. Avec l'aide de son père, Ron avait pu trouver une petite maison et un emploi au ministère.

Harry était très heureux pour eux et avait prévu de venir les visiter souvent. Lui aussi avait trouvé un logement, un petit appartement à Londres, mais il n'avait pas encore trouvé d'emploi, la lutte contre Voldemort ayant mobilisé la quasi-totalité de son temps et de son énergie, le reste ayant été consacré à ses études de septième année. Mais il était bien décidé à enfin prendre son avenir en main.

S'éloignant de ses amis, il alla vers la fenêtre pour regarder les étoiles et la lune se lever. Quelle longue journée… Harry regarda l'horizon puis ferma les yeux, goûtant la fraîcheur du soir.

Libre. Enfin libre. Il allait enfin pouvoir mener sa vie comme il le souhaitait. Il n'avait pas encore d'idée précise sur ce qu'il allait faire, mais le simple fait d'avoir le choix l'emplissait d'allégresse. Allait-il devenir joueur professionnel de Quidditch ? Allait-il entrer au ministère ? Ou allait-il devenir professeur de Défense contre les Forces du mal ? Il ne savait pas encore et comptait utiliser les vacances afin de prendre sa décision.

Harry huma l'air du soir et ses muscles se détendirent enfin. Il comptait bien profiter de sa nouvelle liberté et, avec de la chance, de son nouvel anonymat.

Merci, professeur Snape, pour avoir fait le sal boulot à ma place. Je vous souhaite bien du plaisir avec votre nouvelle célébrité…

A suivre…

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J'ai modifié ce chapitre en accord avec le nouveau livre de J.K Rowling. Bien entendu, en tant que fan de Severus Snape invétérée, je n'ai pas supporté la fin du sixième bouquin et ai donc décidé de l'interpréter comme bon me semblera pour convenir à mes idées de fanfics. De toute façon, avec Rowling il ne faut jamais prendre les choses au pied de la lettre, elle adore les retournements de situation.