Sing and Die
Par Tsubaki Hime
Et voilà, c'est la fin de cette fic… Ca me fait bizarre d'écrire le mot « Owari » car ainsi les personnages que j'avais crées pour cette histoire se retrouvent à l'intérieur pour ne plus en sortir. Pauvre Samuel… Mais bon, c'est pas grave pour Kagura qui compte bien réapparaître pour une prochaine fic YnM (je compte même écrire une fic juste sur lui et son boulot de Shinigami ainsi que son partenaire mais chut ! J'en dirais pas plus, hahaha). Merci encore pour les reviews, cela m'a fait énormément plaisir. Merci, merci encore, vous êtes trop sympas, tous autant que vous êtes. L'épilogue est très court, sans grande importance mais bon, y a eu un prologue, y a un épilogue, non mais !
Blood Kiss,
Tsubaki Himé
Epilogue
Le ciel… si bleu… Bleu comme ce regard paisible lors de son dernier instant à vivre… Et, tout autour de lui, voletant dans l'atmosphère fraîche, des pétales de cerisier dansaient dans les airs, prenant l'allure de minces ailes d'ange. Le jeune homme, ses yeux émeraude mi-clos, assis tranquillement contre le tronc d'un de ses arbres magnifiques, distinguait au travers de son demi-sommeil le fleuve translucide qui séparait les deux rives. Plantée devant lui, l'immense bâtisse d'or et de fierté, le Palais du Juo-Cho, lui rappelait ce qu'il était en ce monde.
Un tueur… Un Dieu de la Mort…
Il soupira, son humeur plus sombre que l'ombre se dessinant sur sa peau, les branches du cerisier le protégeant du soleil. Il regarda quelques secondes sa main devant lui, où, des gouttes de lumières parsemaient sa peau. Mais dans son esprit, elles devenaient rouges, rouges de sang et cette vision lui serra le cœur. Il rejeta la tête en arrière, les yeux clos, suppliant intérieurement la venue de la seule personne qu'il désirait voir en cet instant.
"Hisoka?"
Il eut un mince sourire. Il avait eu raison d'espérer. Il se détourna vers le bruissement d'herbes et vit, baignant dans le soleil d'un perpétuel printemps, un homme aux yeux d'améthystes, le scrutant avec douceur et tendresse.
"Tsuzuki", souffla l'adolescent.
"Tu ne devrais pas rester ici, tu vas attraper froid avec cette brise."
"Dis tout de suite que je suis faible", répliqua Hisoka d'une voix sèche.
Tsuzuki eut un pauvre sourire.
"Je n'ai jamais dit ça, et je ne le dirai jamais…"
Hisoka se décala quelque peu, intimant d'un signe muet à son partenaire de s'assoire près de lui, ce que le Shinigami fit aussitôt. Dans la fraîcheur de la verdure, il glissa sa main dans celle d'Hisoka et la serra fermement. Un geste qui se faisait habituel lorsque l'adolescent n'avait pas le moral. Tsuzuki se rapprocha encore un peu plus de lui, respirant son odeur se mêlant à celle des fleurs.
"Tu penses encore à Samuel, n'est-ce pas?" Fit-il dans un murmure à peine audible.
Hisoka, malgré le fait qu'il s'était attendu à cette question, contracta ses muscles. Il avait un goût amer dans la bouche, le doux relent de ce sentiment qu'il ne pouvait pas contenir. Il retira la main de Tsuzuki de la sienne et ramena ses genoux contre lui, les entourant de ses bras avant d'y poser son menton. Son regard d'émeraude était si sombre, si froid… Tsuzuki, songeur, sut qu'il ne fallait pas le prendre dans ses bras pour quelques instants. Un reflet d'or parcourut la chevelure châtain clair du jeune homme, silencieux. Hisoka, sentant son cœur trop lourd, brisa le silence calme qui régnait entre lui et son partenaire, regardant paisiblement le bleu du fleuve continuer sa course.
"Je me sens ignoble…", lâcha l'empathe d'une voix lourde.
Tsuzuki, à ce ton cassé, se retourna vers son petit ami et le vit crisper ses mains autour de ses genoux. Fixe, immobile, les yeux rivés au loin, il se remit à parler de cette voix pesante qui vous faisait mal à entendre.
"Je me sens si ignoble… Je me sens… frustré… de la mort paisible de Samuel… Je me dis, encore maintenant: « Qu'est-ce que je n'aurais pas donné pour mourir comme lui, paisible, comme dans un rêve? Alors que j'ai souffert pendant trois ans, je me retrouve à donner une douce mort à ce garçon ». C'est pitoyable, je suis jaloux d'une mort que j'avais espéré dans cet hôpital."
Les derniers mots furent étouffés, l'adolescent enfouissant sa tête contre ses genoux, ses paroles muées dans un soupir presque rempli de larmes. Mais il n'arrivait pas à pleurer car les larmes lui manquaient. Juste cet affreux goût qui collait à sa bouche, amer comme un poison qui fondait sur sa langue, la froideur terrible de la jalousie.
"Je me sens ignoble, d'être jaloux d'une mort que j'avais espéré tandis que j'étais brisé par la douleur, dans cet endroit froid. Je voulais mourir, mais « lui », « cet homme », ne l'avait pas voulu… Qu'est-ce que j'ai eu mal… et là, en voyant mourir Samuel d'une façon aussi douce, je me senti jaloux, ignoble d'aversion… Je suis immonde, une vraie pourriture pour avoir haï à cet instant cet humain qui s'apprêtait à rejoindre l'Au-Delà."
"Hisoka…"
Une main chaude se posa sur sa nuque, l'obligeant à redresser la tête. Il releva son visage et un front se colla contre le sienne tandis que deux améthystes, intenses d'émotions qu'elles ne pouvaient cacher, fixèrent son regard.
"Tsuzu…"
Un doigt se posa sur ses lèvres, l'intimant au silence.
"Chut, Hisoka… Ne te sens pas coupable de ce sentiment, ne doute pas de ce que tu ressens… Samuel est mort, son âme a rejoint le foyer éternel en attendant que l'esprit de Takeshi revienne lors de sa dernière réincarnation… Il est mort, certes, mais il a été sauvé, comme il le désirait. Et toi, Hisoka, personne ne t'a « sauvé », malgré ta mort? Tu te sens immonde car tu as eu envie mourir de la même façon que Samuel, mais cela n'est pas grave. Je suis avec toi, Hisoka, et toi-même tu me l'as dit, jamais tu ne sentiras « ce froid » près de moi."
"Tsuzuki…"
Hisoka regarda son partenaire lui faire un clin d'œil plein de malice et sentit soulevé d'un poids. Il n'y avait que Tsuzuki pour lui apporter cette sérénité malgré toutes les émotions qui se soulevaient en lui. Il n'y avait que Tsuzuki, rien que Tsuzuki et cela lui suffisait amplement. Les yeux brûlants, Hisoka acquiesça de la tête, se rappelant de ce jour de pluie, dans ce cimetière.
« Tant que tu seras près de moi, jamais je ne sentirai ce froid… »
Oui, c'étaient ses propres paroles, ce qu'il avait dit du plus profond de son cœur amoureux.
Tsuzuki en profita pour poser ses lèvres sur les siennes, sans chercher à approfondir ce baiser. Ce fut Hisoka qui lui demanda d'une pression sur sa bouche de le rendre plus sensuel et poussé. Ils s'embrassèrent ainsi quelques instants, savourant le goût de l'autre, de sa peau, de son étreinte, de tout ce qu'ils appréciaient de l'être aimé. Submergé par la plénitude, Hisoka se sentit partir en arrière, et l'odeur de l'herbe lui titilla le nez tandis que son partenaire ne cessait de l'embrasser. Il ouvrit quelques secondes les yeux et aperçut l'astre solaire passer à travers les branches de fleurs de cerisier.
Un Paradis Perdu… Pour un ange attendant celui qu'il aimait… Cela était tellement triste et en même intense…
L'adolescent se sépara des lèvres de son partenaire, en profitant pour lui caresser la joue, un geste que lui adorait. Il traça sans bruits le contour de cette bouche tentante, puis descendit dans le cou dénudé avant de replonger son regard dans les yeux d'améthystes de Tsuzuki qui lui souriait, les bras tendus pour ne pas l'écraser de tout son poids. Une positon qu'ils avaient déjà expérimentés sans pour autant aller plus loin. Et pour l'instant, cela suffisait. Pour l'instant…
"Tsuzuki?"
"Hum? Qu'y a-t-il?"
"Ce chant… Ce chant sera pour toi, Tsuzuki… Je veux que tu m'entendes chanter tous les sentiments que j'éprouve pour toi, car « je ne dois jamais douter de ce que j'éprouve». Je l'ai promis à un jeune homme aux yeux vairons et je tiendrai ma promesse."
Tsuzuki sentit son cœur fondre à l'image de cet ange allongé sur l'herbe, les gouttes d'or éclairant ses yeux d'émeraude, lui adressant un très mince sourire. Dieu qu'il l'aimait… Il se redressa un peu, permettant à son partenaire de s'assoire de nouveau, pour qu'il puisse mieux chanter. Il lui entoura les épaules de son bras et ses lèvres, une fugitive seconde, effleura le cou nacré d'Hisoka.
"Chante et meurs… Ainsi a fait Samuel, notre éternel esprit… Mais toi, Hisoka, chante, chante et continue d'être près de moi…"
Un murmure tellement brûlant de sentiments… Hisoka, l'âme en paix, hocha de la tête et profitant de cet instant de sérénité absolue, abaissa ses barrières psychiques. Ses yeux se firent mi-clos, sa tête s'égara contre l'épaule de Tsuzuki et, sous l'arbre de son destin, entonna le chant où battait tout son amour.
Dans ce monde où régnait un printemps perpétuel, une voix monta à travers les cerisiers en fleurs, seule et mélancolique, vibrante d'émotions et de tristesse douce-amère. La voix d'un ange qui avait trouvé celui qui l'avait sauvé de cette douleur infinie, où brillait la lune rouge. Mais désormais, sous le ciel bleu comme le regard d'un jeune homme blond ayant été libéré de sa souffrance, un bonheur était consumé entre deux êtres immortels, pleins d'attentions l'un pour l'autre…
Ainsi était le chant de leur existence, à eux qui tiraient les ficelles de ce monde…
And the darkness closed the door for eternity… or not ?
Owari
Je ne sais pas ce que je vais faire après cette fic. Faire la suite de « la bergère ensanglantée » dans Comte Cain ou bien continuer sur ma lancée et faire une autre fic sur YnM… Hum, je m'interroge. Mais bon, pour les plus curieux (et les plus endurants, cela va de soi), je vais bientôt mettre sur une petite One-Shot sur le couple Tsuzuki/Hisoka qui n'est ni plus ni moins que… le passage à l'acte !
Pour les plus courageux, à plus pour cette OS, et à bientôt pour un prochain univers à explorer.
