B.A.L.L.

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Notes de la traductrice:

Comme promis, voici le dernier chapitre...

De la part d'Akari comme de la mienne,
un énorme merci à vous qui avez suivi cette histoire jusqu'au bout.

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Chapitre 12

Harry n'aurait pas pu se sentir plus coupable qu'en ce matin du 31 décembre.

Le B.A.L.L. avait échoué lamentablement: non seulement Sirius et Lupin n'étaient pas tombés amoureux l'un de l'autre, mais ils s'étaient carrément disputés - à cause du plan -, ôtant à Harry tout espoir de vivre un jour avec la famille qu'il souhaitait.

L'adolescent s'assit dans son lit en soupirant. Il n'osait même pas imaginer ce qui allait se passer. Peut-être serait-il réellement obligé de passer la moitié des vacances d'été avec Sirius et sa femme, et l'autre avec Lupin et Snape...

Il secoua vivement la tête pour chasser cette pensée absurde.

"Harry..." appela Ron depuis l'autre lit. "Je suis désolé, c'est de ma faute. Si j'avais fait plus attention..."

"Tu n'y es pour rien, Ron. C'était une idée stupide depuis le début, et le professeur Lupin a passé de très mauvaises journées à cause de mon égoïsme. J'aurais dû comprendre que les gens ne tombent pas amoureux comme ça..."

"Tu sais, je commençais vraiment à m'habituer à l'idée", dit Ron en souriant. "Je veux dire... J'avais vraiment l'impression que c'était possible, qu'ils iraient très bien ensemble, et je m'en veux d'avoir tout gâché."

"Ce n'est pas toi le responsable", le rassura Harry. "D'ailleurs, on s'est tous trompés: d'abord Hermione avec la robe, puis moi avec la potion pour les cheveux... Non, il faut que je me résigne à accepter la femme que Sirius a choisie. Elle n'est peut-être pas aussi terrible que je le crois, puisque Sirius est amoureux d'elle..."

Un léger coup frappé à la porte interrompit la conversation. Un instant plus tard, la battant s'écarta légèrement et Hermione passa la tête dans l'ouverture.

"C'est l'heure du petit déjeuner", annonça-t-elle d'une voix atone.

L'échec de son plan l'avait également beaucoup déçue, et elle n'osait même pas regarder Harry en face.

"Je vous attends dehors", ajouta-t-elle avant de refermer la porte.

Harry et Ron se préparèrent en hâte puis descendirent à la salle à manger en compagnie de leur amie. Sirius, Lupin e Snape étaient déjà là, étonnamment calmes et silencieux. De toute évidence, la scène de la veille avait produit son effet, car Sirius et Snape s'ignoraient comme jamais auparavant, assis chacun à un bout de la table.

Harry prit place à côté de Lupin, sur qui il jeta furtivement un coup d'oeil inquiet. Mais, à son grand soulagement, le professeur semblait avoir retrouvé toute sa sérénité habituelle. Il lui adressa d'ailleurs un sourire plein d'affection, et l'adolescent se demanda si sa mère lui souriait ainsi quand elle était encore en vie, et s'il était possible que la femme de Sirius fasse de même un jour. Il soupira et, d'un geste instinctif, posa le front contre l'épaule de son professeur, le coeur triste de voir s'envoler irrémédiablement son rêve de famille idéale. Lupin le regarda d'abord d'un air stupéfait, puis il passa un bras autour de ses épaules pour le serrer contre lui.

"Quelque chose ne va pas, Harry ?"

Celui-ci ne répondit pas et resta là, paupières serrées.

Alors Ron et Hermione s'approchèrent à leur tour de Lupin pour s'appuyer également contre lui.

"On est désolés", dirent-ils en choeur, et l'homme leva vers Sirius des yeux écarquillés de surprise.

"Mais pourquoi vous excuser, les enfants ?" demanda-t-il, perplexe.

Hermione s'écarta légèrement et s'essuya les yeux d'une main.

"Non, ce n'est rien...", répondit-elle. "Seulement, bientôt on va retourner à Poudlard et... vous nous manquerez."

"Eh bien", commença Lupin. "Si tout continue à aller bien..."

Snape marmonna quelque chose que personne ne comprit et se leva pour sortir, non sans avoir lancé à Lady Penny (qui s'était installée sous sa chaise) un regard lui ordonnant clairement de ne pas le suivre.

"Harry", intervint Sirius, soudain très sérieux, "je crois qu'il faut vraiment que je te parle."

Le garçon tressaillit et s'éloigna un peu de son ancien professeur pour regarder son parrain dans les yeux.

"D'accord, Sirius. Je me doute de ce que tu vas dire et je promets que je t'écouterai. Après le dîner, ça va ?"

L'homme acquiesça avec un grand sourire, et Harry remarqua que le professeur lui adressait aussi un sourire heureux. Il se demanda si ça signifiait que Lupin savait et approuvait, mais il préféra ne pas y penser: il termina rapidement son petit déjeuner et quitta la pièce avec Ron et Hermione, prétextant de nombreux devoirs à terminer.

Toutefois, quand ils furent au pied des escaliers, il n'eut pas le courage de monter jusqu'à la bibliothèque. Sans se soucier de ce que dirait certainement Hermione, il se laissa tomber sur une des marches, l'air aussi épuisé que si un lourd fardeaux pesait sur ses épaules.

Mais Hermione ne lui fit aucun reproche. Au contraire, elle s'assit même à côté de lui, en soupirant. Ron l'imita et prit place derrière eux. Pendant quelques instants, ils restèrent tous les trois à regarder les tableaux: Iwan McGregor perpétuellement somnolant, Sir Toldstone et Delphus Kent qui trouvaient le moyen de se disputer à deux cadres de distance, Allard qui essayait encore de faire des avances à Leon Greensbourne, et ce dernier qui, à en juger par son air désespéré, aurait probablement envisagé le suicide si seulement il n'était pas déjà mort.

"Excuse-moi, Harry", dit soudain Hermione, tête baissée. "Le B.A.L.L. est un fiasco, et tu as souffert parce que tu y croyais... Peut-être que je ne suis pas capable de mener à bien un projet de ce genre, finalement..."

"Ce n'est ni ta faute ni celle de Ron", répondit Harry en serrant la main qu'elle avait posée entre eux sur la marche d'escalier. "C'était une erreur depuis le début. Je n'aurais jamais dû vous mettre en tête des idées aussi extravagantes."

"Alors tu es décidé à accepter la femme que Sirius veut épouser ?" demanda Ron sans enthousiasme.

Son ami haussa les épaules et continua à fixer sans les voir les tableaux accrochés au mur en face de lui.

"Si Lupin approuve, ça veut dire qu'il n'y a pas de danger et que c'est quelqu'un de bien. J'espère que j'arriverai à l'aimer et que je pourrai encore voir Lupin de temps en temps. Et surtout j'espère que Snape n'en profitera pas pour lui mettre le grapin dessus !"

"Sur qui devrais-je 'mettre le grapin', Potter ?"

Harry sursauta en entendant la voix du professeur de Potions. Il se tourna dans la direction d'où elle provenait et le vit, immobile et bras croisés, sous l'arcade à côté des escaliers. L'adolescent pâlit, ainsi que ses deux amis. Mais, fidèle à sa nature, l'homme montra une certaine satisfaction perverse à mettre ses élèves dans l'embarras:

"J'attends, Potter. De qui parliez-vous ?"

Harry se mordit les lèvres. Un instant plus tard, Hermione se leva et fit un pas en arrière sur l'escalier, comme si elle voulait monter.

"Rien d'important, professeur. Les garçons, il faut qu'on aille travailler !"

"Asseyez-vous, Granger !"

Snape avait quitté l'arcade pour s'avancer vers eux d'un air menaçant, obligeant Hermione à retourner à sa place.

"Potter, j'exige une réponse !"

Harry avala sa salive, puis se leva d'un bond et, sachant qu'il n'avait plus rien à perdre, planta les yeux dans ceux de Snape avec un air de défi.

"Je parlais du professeur Lupin."

"Harry !" s'exclamèrent Hermione et Ron, atterrés.

Mais Harry ne leur prêta aucune attention. Il croisa les bras et continua à fixer tranquillement Snape, qui semblait très intéressé par le sujet.

"Je suis sûr que tout se serait beaucoup mieux passé si vous n'étiez pas venu et que vous ne vous étiez pas disputé avec Sirius ! Lupin ne se serait jamais fâché contre lui et notre plan aurait encore eu des chances de réussir."

"Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de plan ?" s'étonna Snape, visiblement perdu.

"Harry, tu es fou !"

Ron et Hermione le secouèrent par les épaules, cherchant à le dissuader de poursuivre, mais l'adolescent semblait décidé à aller jusqu'au bout de ses révélations.

"Qu'est-ce que ça peut faire qu'il sache ?" dit-il en effet avec une grande amertume. "Je sais que Sirius a l'intention de se marier, professeur... Mais moi je ne voulais pas le voir avec une femme: je voulais le voir avec Lupin ! Maintenant vous allez lever les yeux au ciel et m'insulter comme vous l'avez fait d'autres fois, mais je m'en moque ! Lupin était la personne idéale pour Sirius. Ils auraient dû tomber amoureux, et moi j'aurais vécu heureux avec eux. C'était cette famille-là que je voulais, mais il a fallu que vous m'enleviez même cet espoir-là ! Notre plan pour les mettre ensemble a complètement raté... Vous pouvez être fier de votre victoire !"

Harry semblait vraiment hors de lui, et ses deux amis savaient que rien ne pourrait plus l'arrêter. Mais ce qu'ils craignaient vraiment n'était pas tant sa colère que la réaction de Snape. En effet, le professeur de Potions fixait Harry comme s'il s'agissait d'un fou furieux, et sa lèvre inférieure s'était mise à trembler, signe évident que lui aussi était sur le point d'exploser de rage.

"Un plan ?" répéta-t-il d'une voix trop grave et trop calme. "Vous avez monté un plan pour les mettre ensemble ?"

"Oui !" confirma Harry, à présent déchaîné. "D'abord la robe neuve, puis la teinture pour cheveux, et enfin la crème anti-rides. Et tout est allé de travers ! Tout ! Je voulais juste vivre avec les gens que j'aime..." ajouta-t-il dans un filet de voix en se laissant retomber sur l'escalier, la tête appuyée sur les genoux, épuisé par son éclat.

"Vous... vouliez les faire tomber amoureux ?"

Snape semblait complètement abasourdi, et ni Ron ni Hermione ne purent l'en blâmer: après tout, une intention de ce genre n'était pas facile à comprendre et à accepter, surtout pour quelqu'un comme lui.

Le professeur toisa son élève, le visage frémissant de colère, puis déplia les bras et déchargea toute sa fureur sur lui:

"Mais enfin, Potter ! Vous n'êtes même pas idiot: vous êtes épouvantablement idiot !"

Harry releva la tête, déconcerté. Snape en profita pour l'attraper par le col de sa chemise et le tirer vers lui.

Ron et Hermione se précipitèrent pour l'arrêter, mais il se contenta de regarder silencieusement l'adolescent pendant un instant, puis de le traîner à travers le hall et le long du couloir, suivi par les deux autres.

"Il voulait les mettre ensemble, voyez-vous ça ! Et moi qui croyais qu'il aurait un choc quand il saurait ! Il espérait qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre... Digne fils de son père et filleul de ce criminel !"

Snape marmonna ainsi tout le long du chemin, mais aucun des trois amis n'osa l'interrompre. Ils étaient trop effrayés par sa réaction incongrue pour chercher à comprendre le sens de ses paroles.

L'homme s'arrêta devant la salle à manger et lâcha enfin Harry, non sans lui lancer un nouveau regard plein de déception. Il entrebâilla la porte et, quand il eu jeté un coup d'oeil à l'intérieur, ses lèvres se plissèrent en une grimace agacée.

"Je l'aurais parié, qu'on les trouverait collés ainsi !" commenta-t-il.

Et, sur ce, il ouvrit la porte en grand pour permettre aux autres de voir aussi ce qui se passait dans la pièce.

Tout était encore exactement comme quand ils étaient partis quelques minutes plus tôt. Excepté un détail...

Sirius et Lupin étaient debout près du buffet. Et ils s'embrassaient.

Sirius entourait les épaules de son compagnon d'un geste protecteur, et Lupin lui caressait le cou d'une main, maintenant sa tête de manière à ce que ses lèvres restent bien tout contre les siennes.

Harry fut incapable de formuler la moindre pensée logique pendant plusieurs secondes, et Ron et Hermione restèrent littéralement bouche bée, oubliant même de respirer. Le seul à conserver une impassibilité parfaite fut Snape, qui s'appuya au chambranle de la porte, bras de nouveau croisés. Puis, agacé, il toussa légèrement pour réclamer l'attention. Sirius et Lupin s'écartèrent vivement l'un de l'autre et, quand ils aperçurent les trois adolescents, leurs visages devinrent rouges de honte. Tous deux étaient visiblement horrifiés d'avoir été pris en flagrant délit.

"Ha... Harry", bégaya Sirius, au comble de l'embarras. "Je... Je voulais te le dire... C'était ça, la chose importante dont je devais te parler, et... et je n'aurais jamais voulu que tu le découvres ainsi... Maudit Snivellus, tu as fini par arriver à tout gâcher !"

"Il faudrait que tu penses à te calmer, Black ! Tu sais que ton filleul adoré avait monté un plan pour que Lupin et toi vous mettiez ensemble ? Il paraît que les mésaventures qu'a connues Lupin ces derniers jours sont l'oeuvre des ces trois-là, qui tentaient par je ne sais quels moyens tarabiscotés de vous faire tomber amoureux. Sauf qu'à un certain moment Potter s'est mis en tête que tout allait mal, que c'était de ma faute et que tu finirais par épouser je ne sais quelle femme au lieu de son cher ancien professeur ! Il valait donc mieux qu'il constate par lui-même ce qu'il en était réellement... Incroyable mais vrai: tu me dois un service, Black !"

Et, sans attendre de réponse, Snape s'en alla, laissant derrière lui un groupe de cinq personnes passablement perplexes et désorientées.

Lupin fut le premier à se reprendre et à s'approcher lentement des trois adolescents.

"Harry..." commença-t-il.

Mais celui-ci l'interrompit brusquement:

"Vous êtes vraiment ensemble ?"

Les deux hommes acquiescèrent d'un léger signe de tête, encore sous le choc de ce que Snape venait de leur apprendre, puis il prit une grande inspiration et attrapa la main de Lupin d'un air résolu.

"On est ensemble depuis Poudlard. On aurait dû te le dire plus tôt, Harry, mais jusqu'à maintenant Remus et moi n'avions aucune certitude quant à notre avenir. En réalité, on n'en a toujours pas, et ce sera ainsi tant que je n'aurai pas été innocenté, mais on ne pouvait pas rester séparés. On préfère vivre au jour le jour plutôt que de prolonger ces années d'enfer."

"Vous avez continué à vous aimer malgré Azkaban et le soupçon de trahison ?" demanda Hermione, sortant enfin de sa torpeur.

Lupin sourit, et ses doigts s'entrecroisèrent avec ceux de Sirius.

"Nos sentiments n'ont jamais changé. La seule différence, c'est que maintenant on est décidés à ne plus se résigner sans combattre. On est prêts à affronter Fudge, et même Voldemort. Ensemble."

Ron frissonna mais ne dit rien, sans doute encore trop stupéfait pour émettre le moindre son. Harry, de son côté, continuait à fixer les deux hommes d'un air éberlué, mais petit à petit l'image de ces deux mains enlacées se fit plus nette dans son cerveau. Il comprit que son parrain n'attendait rien de plus que sa réaction, et il avança d'un pas d'abord hésitant, pour finalement se précipiter vers les deux hommes et serrer dans les siennes leurs mains toujours unies.

"Il y a de la place pour moi ? Je... veux vivre avec vous."

Sirius l'entoura de son bras libre, et Lupin fit de même de l'autre côté. Sentant ainsi physiquement la chaleur de sa famille, Harry se promit que lui non plus ne se résignerait jamais sans combattre, et qu'il veillerait sans relâche sur ce qu'il n'avait pas pu préserver quand il avait à peine un an. Il savait qu'il n'était pas donné à tout le monde d'avoir une deuxième chance.

"C'était ce que je voulais te demander, Harry", répondit Sirius. "Je n'avais aucune idée de comment tu prendrais la nouvelle et, ces derniers jours, j'ai longtemps cherché les mots justes. Quand je me suis rendu compte que tu aimais beaucoup Remus, j'ai pensé qu'il y avait une chance que tu nous acceptes, mais je n'aurais jamais cru que tu pourrais carrément essayer de..."

Il s'interrompit brusquement et écarta doucement Harry pour le regarder dans les yeux.

"C'est vrai, ce qu'a dit Snape ? J'avoue que je n'ai pas compris grand-chose..."

L'adolescent baissa les yeux, n'osant surtout pas regarder le professeur Lupin.

"C'est entièrement de ma faute !" s'exclama soudain Hermione en avançant d'un pas. "Harry aurait bien voulu vous voir ensemble, et j'ai pensé que l'idée n'était pas mauvaise. C'est pour ça que j'ai voulu l'aider. On était persuadés que Sirius était amoureux d'une femme, alors j'ai pensé à... améliorer l'apparence du professeur Lupin pour qu'il le voie sous un nouveau jour. La robe, les cheveux, le visage... Tout est de ma faute ! Pardonnez-moi, professeur !"

Lupin se détacha de Harry et posa doucement une main sur la tête de la jeune fille, qui semblait vraiment désespérée.

"Je ne comprends toujours pas très bien, mais je sais que tu n'as rien à te reprocher, Hermione. Après tout, j'ai une robe neuve grâce à toi, n'est-ce pas ?"

Hermione sourit faiblement et Harry en profita pour intervenir:

"C'est aussi ma faute et celle de Ron, parce qu'on s'est trompés pendant qu'on préparait tout. C'est à cause de nous que vous vous êtes disputé avec Sirius hier..."

"De temps en temps, Sirius a besoin d'une bonne leçon. Ce n'était pas la première et certainement pas non plus la dernière fois que je me fâchais sur lui ainsi", dit Lupin en riant.

Il jeta un coup d'oeil amusé en direction de Sirius, qui marmonna quelques mots inintelligibles.

"Et moi qui pensais au début que cette idée n'avait pas de sens !"

Ron semblait enfin remis du choc, mais il continuait à regarder avec un air ahuri les deux hommes qui se trouvaient devant lui.

"Harry, je suis vraiment content pour toi ! Au moins, tu échappes aux vacances avec Snape !" ajouta-t-il dans un éclat de rire.

"Qu'est-ce que Snape a à voir là-dedans ?" demanda Sirius, sourcils froncés, en se rapprochant de Lupin pour lui reprendre la main.

"OUHHHHHHH !"

"ARGHHH !"

La tête de Lady Penny, d'une taille disproportionnée par rapport au corps, venait d'apparaître à travers le plancher, et tout le monde fit un bond en arrière.

"Vous voyez ? Je vous ai bel et bien fait peur, cette fois !" ricana la dame fantôme, dont la tête reprit une dimention normale. "Je vous ai entendu parler de mon Sev... Pouvez-me dire où il se trouve ?"

"Votre Sev a eu la bonne idée de ne pas rester dans nos pieds, Lady Penny !", répondit Sirius, encore mal remis du choc.

"Je ne sais pas comment le conquérir !" se lamenta le fantôme, faisant grimacer Harry et Ron. "Sirius, tu ne voudrais pas m'expliquer comment tu t'y es pris avec Remus ?"

"VOUS LE SAVIEZ !"

Harry, Ron et Hermione assaillirent Lady Penny avec tant d'énergie qu'elle s'aplatit contre le mur, effrayée.

"Je savais... quoi ?"

"Que Sirius et le professeur Lupin étaient ensemble !" précisa Harry d'un ton impatient. "Ça fait des jours que vous nous aidez pour le B.A.L.L. ! Si vous nous l'aviez dit tout de suite, ça nous aurait épargné un tas de problèmes !"

"Mais vous ne me l'avez pas demandé !" répliqua le fantôme, qui s'envola de nouveau pour aller se poster près de Sirius et Lupin. "Et puis c'est tellement évident... Je pensais que vous aviez compris. Je croyais que vous vouliez faire des blagues à Remus; c'est pour ça que je suis intervenue."

"Intervenue... de quelle façon ?" demanda Hermione, prise d'un terrible soupçon.

"Je vous ai aidés pour les blagues, non ? Je vous ai donné la recette du produit pour les vêtements à paillettes, j'ai indiqué à Harry les antennes de limace au lieu des branchies de poisson, et j'ai remplacé la crème pour gâteau par cette sympathique crème pour le corps apportée par Ron. Tu as dit que c'était une invention de tes frères, n'est-ce pas ? J'aimerais les rencontrer; ils m'ont l'air très bien, ces garçons ! Depuis le temps que je cherche des successeurs dignes de ce nom..."

Les trois adolescents étaient devenus si pâles que Sirius et Remus craignirent un instant qu'ils tombent évanouis.

"Il me semble qu'on a oublié de vous prévenir..." dit Lupin avec embarras. "De son vivant, Lady Penny était célèbre pour les tours qu'elle jouait à ses amis et connaissances, et bien entendu elle n'a pas résisté à la tentation cette fois non plus. Je suppose que je devrais être honoré d'avoir été choisi comme victime."

"Eh bien, je dois dire que tu n'étais pas mal, avec cette robe rose", avoua Sirius en lui passant un bras autour de la taille. "Mais quand je t'ai vu en version Snivellus, j'ai eu peur !"

"Alors... en fait..." dit Hermione avec soupir de soulagement. "Le B.A.L.L. aurait pu fonctionner !"

"A vrai dire, j'en doute", affirma Sirius en serrant Lupin contre lui. "Pour moi, Moony est parfait comme il est."

Harry remarqua qu'ils échangeaient le même regard tendre que le jour où Sirius avait rendu leur aspect normal aux cheveux de Lupin, et bon nombre de souvenirs des jours qu'il venait de passer dans la villa de Lady Penny lui parurent soudain plus clairs. Il sourit en repensant à la photo qui représentait ses "quatre parents" tous ensemble, et décida qu'il demanderait à Sirius et Lupin de poser avec lui pour une image à ajouter à l'album.

"Excusez-moi de vous laisser ainsi", déclara Lady Penny d'un ton pressé, "mais il faut que j'aille rejoindre mon Sev."

"Elle est vraiment sérieuse !" commenta Ron. "Mais franchement, comment est-ce qu'on peut tomber amoureux de quelqu'un comme Snape ?"

"En fait, je ne sais pas qui est le plus à plaindre - Lady Penny ou Severus", dit Lupin en riant. "Attendez quelques secondes et vous verrez ce que je veux dire..."

"ENCORE VOUS ! JE VOUS AI DEJA DIT DE NE PAS VENIR TRAINER DANS MES PIEDS !"

Le cris provenant du hall d'entrée poussèrent les cinq occupants du salon à en sortir pour voir ce qui se passait.

"Vous voyez ? C'est bien ce que je disais..." déclara Lupin quand ils se retrouvèrent à regarder un Snape désespéré qui tentait par tous les moyens de se débarrasser d'une Lady Penny accrochée à son dos. "Severus devrait peut-être prendre ça avec plus de philosophie."

"Même un miracle ne pourrait rien faire pour qu'ils s'entendent", dit Ron en secouant la tête. "Oh, Hermione... N'y pense même pas !"

Harry s'inquiéta aussi en voyant l'expression malicieuse de la jeune fille. Espérant qu'elle n'était pas en train d'élaborer un PAST ("Penny And Severus Together"), il s'appuya contre Sirius, qui se tenait derrière lui, et serra le bras de Lupin qui se trouvait à côté. Il ne manquait qu'une chose pour que la tableau soit parfait: un peu de gui suspendu au dessus de la porte. Car les sorciers aussi croyaient que l'amour d'un couple se trouvait consolidé s'il s'embrassait sous un bouquet de cette plante.

Harry s'écarta de Sirius et Remus avec un sourire ému pour aller passer un bras autour des épaules de chacun de ses amis.

"Ron, Hermione... Le B.A.L.L. a encore une mission a accomplir !"

- FIN -

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Note de la traductrice:

Et voilà, c'est fini...
Une petite review pour dire si vous avez aimé ?

Je (re)pars pour trois semaines chez ma soeur, donc les réponses tarderont,
mais vous les trouverez à la fin du mois sur mon LJ.

Au revoir, tout le monde, et encore merci de m'avoir fait confiance
pour traduire fidèlement le chef-d'oeuvre d'Akari.

Vous allez me manquer !
Oui, vraiment... Beaucoup, même !
Mais on se retrouve pour la prochaine histoire,
qui se passe dans le même cadre que celle-ci
(vous trouverez quelques mots de résumé sur mon LJ avec les réponses aux reviews).