KIKOOOO !

Me revoilà avec une nouvelle histoire ! A tous ceux qui ont commencé à lire "Le jeu du chat et de la souris", je vous conseille de lire également cette fic. L'idée m'est venue en rêve... Ne me demandez pas pourquoi mais c'est comme ça ! lol Vous allez voir que j'ai l'esprit très tordu... En tous cas, j'aaaaaaaaaaaaaddddddddddooooorrrrreee cette fic. Je vous en prie, lisez-là !

Pour ceux qui lisent ma fic James/Lily, non celle-ci n'en est pas une. C'est une Hermione/Draco, mon deuxième couple préféré.

Manoa !


Au Coeur Des Ténèbres

Chapitre 1 : Dans l'antre du démon


Le goût âpre du sang dans la bouche, l'odeur amère de la sueur et le son de voix d'hommes tirèrent Cassandre de son engourdissement. Elle était allongée sur un sol froid. Ses yeux restèrent fermés, feignant le sommeil. Tous ses sens se remirent peu à peu à fonctionner. Et, brusquement, le choc lui enleva toute illusion de fuite. Elle savait qu'il n'y avait plus d'échappatoire, mais elle se refusait à ouvrir les yeux. Voir dans l'obscurité les silhouettes de ses gardiens, leurs yeux brillants fixés sur elle, la faisait frissonner d'appréhension. Oui... Rester dans ce noir désiré, derrière ses paupières, coupée du monde extérieur par cette barrière symbolique. Ouvrir les yeux maintenant, c'était reconnaître que la fin était arrivée. Que sa vie normale venait de lui échapper à tout jamais. Cassandre avait toujours su que ce moment devait arriver, mais elle s'y refusait de toute son âme. Contrer le destin... Même elle savait que c'était impossible. Si les Dieux avaient choisi la mort, il n'y avait plus rien à tenter, sinon rester digne. Et c'est ainsi qu'elle resterait. Sans larmes, sans supplications. Elle ne donnerait jamais ce plaisir à qui que ce soit. Si quelque chose devait couler, ce serait son sang et non sa tristesse.

Mais une gifle vint la tirer de ses réflexions. Brutale et cruelle. Cassandre se concentra de toutes ses forces pour oublier la douleur et parvint à ne pas crier sa souffrance. Alors que sa tête était encore penchée vers la droite, elle ouvrit doucement les yeux, reprenant ainsi le cours de la réalité. Il faisait nuit. Une nuit sans nuages, sans lune. Une nuit vide de tout sens et de toute vie. Une nuit durant laquelle on préfère rester chez soi car on sait qu'il n'arrivera rien de bon. Et Cassandre savait. Oh oui elle savait ! Pourtant, elle était sortie. Ignorant les signes et allant à l'encontre de sa destinée, elle avait défié les Dieux et ils la faisaient payer pour ça. Toujours dans un mouvement aussi lent que possible, elle se releva et tourna la tête vers son agresseur. Deux magnifiques yeux bleus l'accueillirent. Une vague d'émotions vint pour la première fois troubler la jeune fille. Ces yeux... étaient les siens. Aucun doute possible. Elle les aurait reconnus n'importe où. Alors qu'elle restait attachée à ce regard bleu électrique, une voix sur sa gauche l'interpella.

" Te voilà enfin, ma chère Cassandre, envoyée d'Apollon. Il y a si longtemps que j'attendais ce moment magique où tu seras à moi et à ma merci. "

La voix était presque aiguë, comme transcendée par une étrange folie. Quand elle l'entendit, Cassandre sut qu'elle allait haïr la personne à qui elle appartenait. C'était un homme aux cheveux d'un noir de jais, aux yeux aussi sombres et perçants que ceux d'un corbeau. Oiseau de malheur qui vient chercher les âmes des morts pour les mener en enfer... L'homme reprit :

" Mes gardes t'ont donc coupée la langue, belle Cassandre ? Ou trembles-tu tellement que les mots restent coincés dans ta gorge ? "

" Ma bouche est bien trop pure pour s'abaisser à répondre à tes questions. "

La jeune fille surprit un imperceptible sourire chez le garçon au regard si bleu. De toute évidence, le corbeau l'avait également perçu.

" Cela te fait rire Eros ? "

" Je n'oserais pas, Aristée. "

Son visage était redevenu de marbre et ses yeux cessèrent de regarder Cassandre pour se concentrer sur Aristée.

" Bien. Maintenant, je veux que tu te repose Cassandre. Je prévois de longues et dures journées à venir pour toi... Mais, suis-je bête? Tu l'as sûrement déjà prédit puisque tu es si intelligente ! " Se moqua Aristée.

Cassandre lui lança un regard fier et méprisant, relevant son menton. Aussitôt, Aristée la gifla de nouveau. Si fort que la jeune fille en tomba sur le sol. La tête lui tourna et elle dut s'efforcer de ne pas perdre conscience.

" N'ose plus jamais me regarder de cette manière ! Je te l'interdis ! " Hurla Aristée. Apparemment, il ne souciait pas d'être entendu. " Je n'ai pas l'impression que tu aies très bien compris ce que tu fais ici. Tu n'es pas une invitée mais une prisonnière. La torture peut devenir ton lot quotidien si tu t'obstines à me résister. "

" Que me voulez-vous ? " Malgré son courage, Cassandre ne put s'empêcher de laisser transparaître un soupçon d'angoisse dans sa voix.

Cette phrase calma Aristée et il lui fit un large sourire.

" Tu comprendras bientôt. "

Il comptait manifestement terminer la conversation sur cette belle phrase stéréotypée. Trop fatiguée et endolorie pour le sarcasme, Cassandre ne tarda pas à s'évanouir.


Je me réveillai en sursaut, trempée de sueur et m'attendant presque à me réveiller dans un cachot froid et humide. Mais non, j'étais de retour dans la réalité. Dans mon bon vieux lit aux draps rouges. Ce n'était qu'un rêve... Mais quel rêve ! Il me semblait si réel. C'était presque comme si j'avais moi-même été à la place de Cassandre. J'avais ressenti tous ce qu'elle ressentait, pensé tout ce qu'elle pensait. Le temps d'un rêve, j'avais possédé un savoir qui m'échappait maintenant que j'étais réveillée. J'ignorais de quoi il s'agissait mais je sentais en moi la brûlure de son absence. Il fallait que je retrouve ce que j'avais perdu. Mais comment ? Impossible... De toutes façons, l'histoire de Cassandre dans mon rêve était issue de mon imagination. Je connaissais un peu la mythologie grecque et elle ne correspondait absolument pas à mon rêve. Alors pourquoi, au fond de moi, étais-je sûre que cette Cassandre avait existé... ?

Sans m'en rendre compte, je m'étais levée et j'étais en train d'arpenter le dortoir des filles de long en large, réfléchissant. La voix endormie de Lavender brisa le silence.

" Hermiooone... Va te coucher s'il te plaît ! Je veux dormir... "

" Oui oui... Excuse-moi. "

Bien sûr, je n'étais pas du tout désolée. En réalité, je m'en foutais de la réveiller. Mais Lavender était gentille et personne ne s'attendait à ce que Hermione Granger se mît en colère en plein milieu de la nuit. Oui, Hermione Granger et méchanceté ne collaient pas du tout ensemble. Enfin... C'était ce que tout le monde croyait. D'accord, je n'étais pas non plus un modèle de cruauté mais je sentais toujours cette colère bouillir à l'intérieur de moi, ne demandant qu'à sortir. Quand j'étais petite, je faisais des crises d'hystérie et je cassais tout sur mon passage. Mes parents m'avaient envoyée dans une clinique Moldue spéciale et ils m'avaient prise en main. Fini les accès de colère. J'étais devenu une parfaite élève, studieuse et calme. Alors j'avais remplacé une folie par une autre. Toute mon énergie fut mise à profit dans les livres et dans le travail, au plus grand plaisir de mes parents.

Il m'arrivait pourtant de sentir à nouveau le liquide pervers de la folie dans mes veines, surtout face au Serpentard, Draco Malfoy. Quelque chose chez lui faisait ressortir ce que j'avais passé des années à essayer de cacher. Face à lui, j'étais presque libre. Laisser la colère m'emporter contre Malfoy n'étonnait personne puisqu'il était le démon personnifié. La gifle que je lui avais mise en troisième année restait un souvenir imprimé à l'encre rouge sur mon coeur. Jamais une journée ne m'avait paru aussi radieuse. Des fois, je ne me comprenais pas moi-même. Aimais-je la souffrance ? Celle des autres... ou même la mienne ? Je l'ignorais. Toute une zone d'ombre dans une partie de mon esprit me laissait croire à cette possibilité. Il y avait toujours cette petite voix démoniaque qui me murmurait à l'oreille à quel point j'aimerais voir telle ou telle personne souffrir, payer pour ce qu'il avait fait. Je savais bien que ce n'était pas moi, je me persuadais de ne pas l'écouter, espérant qu'elle disparaîtrait un jour. Mais chaque matin, elle était là. Prête à faire de ma vie un cauchemar vivant.

Qui l'eut cru ? Hermione était en réalité complètement folle. Mais j'étais passée maître dans l'art de manipuler les gens et même mes propres émotions. Je me donnais une image à laquelle je me conformais tout le temps. Il ne se passait pas une minute dans ma journée sans que je ne pense à la manière dont je devrais réagir. On torturait un première année ? Vite, Hermione au secours des faibles et des opprimés. Et chaque jour, ma comédie recommençait. J'étais tellement habituée à ce rôle qu'il était devenu comme une seconde peau. Tout le monde n'y avait vu que du feu. Seul Harry l'avait découvert. Grâce aux dieux, il ne m'en avait pas tenu rigueur. Cela nous avait même rapprochés sensiblement. Lui avait tout du héros national, prêt à sauver n'importe qui de la noyade ou d'un incendie, et il était vraiment comme ça. Moi j'étais la brebis égarée qu'il fallait ramener au troupeau. Mais, malheureusement pour lui, la brebis était rusée. Il avait bataillé pour essayer de me ramener à la raison. Finalement, il avait abandonné. Et oui, j'étais un cas désespéré. Alors il m'avait acceptée comme j'étais et je lui en serai toujours reconnaissante. Il arrivait même que l'on échange un sourire amusé quand il savait que la véritable Hermione aurait agi autrement. Ron... Lui aussi c'était un cas désespéré. Il avait un caractère tellement entier qu'il était incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Pour lui, tout était blanc ou noir. Il ne voyait que les façades et non pas les subtilités de la personnalité humaine. C'était mon meilleur ami et je l'aimais beaucoup mais parfois, il me donnait envie de frapper quelque chose. La façon dont il pouvait réagir m'exaspérait au plus haut point.

Bon assez tergiversé, il valait mieux me recoucher sinon Lavender allait me taper une crise. Je me recouchai doucement dans mon lit et repensai à mon rêve. Quelque part, j'avais envie de savoir la suite. Je ne voulais pas que l'histoire s'achève ainsi. Qui était Cassandre ? Eros ? Aristée ? Tant de questions auxquelles il me fallait absolument des réponses. S'il y avait bien une chose que je détestais c'était l'absence de réponse. En pensant à Eros, mon coeur se serra étrangement. Ses yeux m'avaient complètement transportée et j'avais la vague impression de les avoir déjà vus. C'était bien sûr totalement impossible. Mais l'impression subsistait. D'un autre côté, il faisait nuit pendant mon rêve et j'avais peut-être mal vu. Oui, j'étais résolue à ne pas arrêter ce rêve jusqu'à ce que je n'aie plus aucune question. C'était donc avec délectation que je sentis le sommeil prendre possession de mon corps. Le brouillard m'accueillit à bras ouverts tandis qu'à nouveau, le monde du rêve me plongea délicieusement dans une léthargie où l'imaginaire prenait place sur la raison.


Un tissu froid lui essuyait le visage quand Cassandre ouvrit à nouveau les yeux. Une jeune femme d'à peu près son âge était penchée au-dessus d'elle, épongeant son front avec douceur. Elle avait des yeux très doux, couleur miel rosé, avec de longs cils blonds qui lui donnaient un air angélique. Ses cheveux clairs et dorés étaient relevés élégamment en un large chignon et un collier de perles grises lui enserrait le front. Le teint pâle et la bouche bien dessinée, elle portait une robe bleu ciel avec un ceinturon d'un bleu plus foncé. Sans savoir pourquoi, Cassandre eut tout de suite confiance en elle. Peut-être était-ce parce qu'elle lui faisait oublier la douleur de sa tête. Le froid sur son visage était une bénédiction et sûrement, la jeune fille était un ange. Quand celle-ci s'aperçut du réveil de Cassandre, elle lui sourit gentiment.

" Comment allez-vous, Mademoiselle ? "

" Je... Qui êtes-vous ? " Répondit faiblement Cassandre.

" Veuillez m'excuser, je me nomme Thalie. J'ai été chargée de votre garde."

" Me garder ? Vous ? " Un sourire ironique vint se placer sur les lèvres de Cassandre. La jeune fille en face d'elle était bien trop gracile et fragile pour garder quelqu'un.

" Et bien oui. " Dit-elle, un peu vexée. " De toutes façons, vous n'avez pas besoin de gardes. Nous sommes sur une île. "

" Je vous demande pardon ? Une île ? Mais de quoi parlez-vous ? "

" Aristée vous a emmenée dans sa propriété pendant votre sommeil, sur l'île de Calliope. Elle lui appartient toute entière. "

" Il est si riche ? Je ne comprends rien... Qui est-il à la fin ? "

" Je m'excuse mais je ne suis pas autorisée à vous dévoiler son identité. Mais je pense qu'il ne tardera pas à venir vous rendre visite, il avait l'air pressé de vous voir. "

Une ombre passa dans les yeux de Thalie.

" Eh bien, ce n'est pas réciproque ! " S'écria Cassandre. " Je préfèrerai mourir plutôt que de le voir une nouvelle fois ! "

" Ne dites pas ça Mademoiselle ! " L'interrompit Thalie, paniquée. " Il pourrait vous entendre, il a des oreilles partout. "

" Et qui me dit que vous ne faites pas partie de ses oreilles ? Je ne vous connais même pas ! "

Cassandre se leva brutalement du lit où elle se trouvait et tituba quelque peu quand un vertige la prit. Une fois sa vision redevenue normale, elle put voir la chambre où le corbeau l'avait installée. Celle-ci était grande et riche, plus destinée à une demoiselle de haute condition qu'à une simple citoyenne athénienne. Un immense miroir trônait dans un coin de la pièce, accompagné d'une sorte de commode où étaient entreposés des bijoux de toutes sortes. La chambre était très claire car les murs étaient d'un blanc pâle et la lumière entrait avec aise par une grande fenêtre donnant sur un balcon. Cassandre put voir que Thalie disait la vérité : au loin, la mer se tenait calme et bleue, imperturbable. Son lit à baldaquins avait des draps mauves qui allaient très bien avec la couleur des sièges et des tapis. C'était une chambre de goût, distinguée, mais en même temps aussi froide que la mort.

" Je sais que l'on vient à peine de se connaître... " Dit Thalie très calmement. " Mais je vous prie d'essayer de me faire un peu confiance. Je ne vous veux aucun mal et si je le pouvais, j'essaierais même de vous sauver. Malheureusement, c'est impossible. Aristée est bien trop fort et vous enfuir causerait notre mort à toutes les deux. Peut-être mon sort vous est-il indifférent, mais je vous prie tout de même de considérer mes paroles. "

Cassandre se calma aussitôt et répondit :

" Pardon, je n'y avais pas pensé. Je peux être si égoïste parfois ! "

" Bien sûr que non, je ne vous demande pas de vous excuser, bien au contraire. Je n'oserais jamais... Veuillez m'excuser, j'ai outrepassé mon rang. "

" Ne sois pas idiote. Je ne suis pas plus de haute naissance que toi. Je vis à Athènes comme simple jeune fille. Mon père n'est qu'un commerçant plutôt prospère mais, n'ayant jamais travaillé moi-même, je n'ai jamais mérité aucun respect. "

" Oh vous vous trompez Mademoiselle. Vous allez bientôt comprendre à quel point votre statut a changé ici. Vous êtes aussi nécessaire à Aristée que le soleil l'est au jour. Si j'étais vous, j'obéirais sans broncher à ses ordres. Cela rendra votre vie beaucoup plus facile. "

" Je ne suis pas du genre à me plier à la volonté d'une personne que je déteste déjà. Personne n'a de droits sur moi, et encore moins celui de propriété comme Aristée l'a clamé hier. "

" Je ne dirais pas cela à votre place. " Intervint une voix glaciale.

Cassandre se retourna aussitôt et un enfer de flammes bleues l'engouffra dans ses abymes. Abasourdie, elle n'osa prononcer un mot de peur que ce moment de pure magie ne s'éteigne à jamais. Elle d'habitude si prompte à la réplique n'avait même pas relevé le ton froid et la signification de ces paroles. Totalement envoûtée par ce bleu qui mouvait à chaque seconde. Un moment il était azuré, l'autre bleu nuit. Elle n'arrivait même plus à regarder le reste du visage du jeune homme tant elle était captivée. C'était la rencontre avec son destin qui venait de débuter.

" Laisse-nous Thalie. " Ajouta Eros d'un ton sans réplique.

Pour la première fois, Cassandre remarqua à quel point la voix et les traits de l'homme aux yeux bleus étaient froids et durs. Il avait la peau lisse et bronzée, le nez aristocratique et le menton carré. Ses cheveux blond cendré étaient presque mi-longs et retombaient en mèches gracieuses sur son front. Il portait un habit de soldat haut gradé, avec une armure en bronze sur son torse, dessinant avec art ses abdomens et laissant voir ses bras musclés. Il avait également des jambières et des sandales militaires, ainsi qu'une longue épée attachée à sa ceinture. Rien que son uniforme imposait le respect. Mais Eros avait également une prestance et une telle aura de fermeté que quiconque le regardait baissait les yeux. Si Cassandre avait voulu donner une image au dieu de la guerre Arès, elle aurait prit cet homme comme modèle. Tandis qu'elle le détaillait, Cassandre ne vit pas Thalie quitter la pièce.

" Je vous conseillerais de contrôler un peu plus vos accès de colère contre Aristée... et surtout en ma présence. " Dit Eros.

" Et pourquoi cela ? " Demanda Cassandre d'un ton sec. Elle commençait à déchanter un peu concernant la personnalité du jeune homme.

" Parce que je suis son bras droit et que je suis chargé de sa garde. Quiconque insulte mon maître m'insulte moi, c'est une question d'honneur. "

" Vous lui obéissez ? A ce chien, ce monstre, ce... "

Cassandre n'eut pas le temps de finir sa phrase que le métal froid de l'épée d'Eros lui caressait la gorge. Elle plongea son regard surpris dans celui glacé du blond. Son visage était à quelques millimètres du sien. Dans un moment de pure folie, Cassandre songea à se pencher un peu plus et à l'embrasser. Mais elle sentit la poigne d'Eros lui serrer brutalement le bras. Déjà, son sang ne coulait plus dans son avant-bras et dans sa main. Eros appuya un peu plus son épée sur sa gorge et un mince filet de sang coula le long du cou de Cassandre. Il ne parut pas s'en préoccuper. Cassandre, elle, avait oublié la douleur et ne pensait qu'à Eros, l'homme qui se tenait devant elle. Si désirable et si fort. Si cruel. Sans réfléchir, elle passa sa langue sur ses lèvres et ferma à moitié les yeux qui étaient devenus presque noirs de désir. Eros parut percevoir ce changement et se recula aussitôt, la surprise rendant son regard bleu scintillant.

Presque gêné, il détourna la tête, rompant le lien entre eux. Puis il se retourna complètement et sortit de la pièce en ajoutant " Je vous avais prévenu de ne pas l'insulter... Il vous demande et vous devez vous préparer immédiatement. " Quand il referma la porte, celle-ci s'ouvrit aussitôt pour laisser passer Thalie qui revenait. Elle avait un air paniqué. En poussant un cri, elle se précipita sur Cassandre qui était encore immobile au milieu de la pièce.

" Que vous a-t-il fait Mademoiselle ? " Demanda Thalie avec anxiété.

" Rien rien... "

" Vous plaisantez ? Regardez-moi cette blessure sur votre cou et cette marque sur votre bras ! Par Apollon, que lui avez-vous dit ? "

Cassandre ne répondit pas et laissa Thalie se répandre en cris indignés. Elle était encore sous le choc de cette rencontre avec Eros. Quand sa servante finit enfin par se calmer, celle-ci ajouta :

" J'ai appris que vous deviez rencontrer Aristée. Suivez-moi, je vais vous laver et vous habiller. "

Comme dans un rêve, Cassandre se laissa mener à travers les nombreuses pièces de la maison où elle se trouvait. Elle prit à peine le temps de regarder autour d'elle, mais aperçut de nombreux salons contenant des statues grecques et des oeuvres d'art. Enfin, les deux jeunes filles arrivèrent aux bains qui étaient vides. Thalie déshabilla Cassandre qui était encore dans ses habits sales de la veille et la lava avec soin. L'eau chaude et claire devint bientôt froide et sale. Cassandre avait de la crasse sur tout le corps à cause de son enlèvement brutal et du sang vint également se mêler à l'eau, dû à ses blessures. Enfin, Thalie la sécha et l'emmena dans une salle où de nombreuses robes l'attendaient ainsi que des bijoux précieux. Elle choisit une robe rouge vif qui allait bien avec son humeur. C'était du beau tissu, souple et doux, et un bouton en or la retenait sur son épaule droite. Thalie lui remonta ses longs cheveux dans un demi-chignon, laissant une bonne partie de sa chevelure libre, ajouta des filets de perles rouges et or dans ses cheveux et sur son front. Des pendants d'oreille et un collier incrusté de rubis vinrent bientôt s'ajouter à la panoplie. Enfin, elle lui mit de fines sandales dont les lanières remontaient jusqu'à ses genoux. Jamais Cassandre n'avait porté d'aussi belles choses.

Habillée et lavée, la beauté de Cassandre ressortait dans toute sa splendeur. Ses yeux en amandes étaient d'un brun chocolaté, elle avait de très longs cils noirs qui les rendaient presque irréels. Ses cheveux lui arrivaient jusqu'au bas du dos en élégantes boucles et étaient châtains doré, comme brûlés par le soleil. Cassandre avait un port altier, digne d'une princesse et un corps fin, presque fragile. Mais son menton fier rehaussait l'impression de force et de courage qui l'habitait. Elle ressemblait à s'y méprendre à une déesse toute droit sortie de l'Olympe. Elle-même, en se regardant dans une glace, eut du mal à se reconnaître tant elle avait changé. Ses formes et ses courbes ne lui avaient jamais semblée aussi prononcées. C'était comme si, en une nuit, elle était devenue une femme. Alors qu'elle n'avait que 17 ans... Thalie aussi ouvrait grand les yeux. Elle n'avait jamais vu une telle beauté chez un être humain, pourtant la jeune servante était loin d'être laide. Malgré elle, Cassandre sourit à son reflet dans le miroir. Une fossette peu familière apparut sur sa pommette gauche, Cassandre n'avait pas l'habitude de sourire.

" Le rouge et or vous va très bien Mademoiselle. " Remarqua Thalie.

" Merci. " Répondit simplement Cassandre. Elle n'était pas du genre à se vanter.

Puis la jeune servante la conduisit jusqu'à l'endroit où l'attendait Aristée. Il se trouvait dans un large salon, ouvert sur l'extérieur où se tenait un jardin bien ordonné. Aristée était allongé sur un divan et mangeait avec nonchalance des fruits qui étaient posés sur un plateau, tendu par un serviteur noir. Une jeune fille en toge blanche agitait un éventail en feuilles de palmier au-dessus de lui. Eros, lui, se tenait non loin de là, appuyé sur un mur et regardant l'horizon sans se préoccuper du monde extérieur. Poussée par Thalie, Cassandre fut obligée d'approcher d'Aristée. Celui-ci la regardait avec un sourire carnassier collé sur le visage. Elle remarqua alors que s'il ne lui avait pas été si antipathique, elle aurait pu le trouver beau. C'est vrai qu'il avait de fins cheveux noirs, coupés courts, ainsi qu'un regard plus sombre que les ténèbres. Sa toge blanche laissait apparaître une musculature bien dessinée et une peau mâte. Il y avait quelque chose chez lui qui fascinait et intriguait, comme s'il détenait tous les mystères du monde. Mais bien sûr, Cassandre savait qu'elle avait une longueur d'avance sur lui concernant le futur. Elle était capable de le prédire.

" As-tu passé une bonne nuit ? " Demanda Aristée, l'ironie plus que perceptible dans sa voix.

" Je n'ai jamais aussi bien dormi... " Répondit Cassandre avec sarcasme.

" J'en suis ravi. " Continua le jeune homme aux cheveux noirs. " Je suppose que tu as de nombreuses questions à me poser ? "

" Non non, ça va. Je dois dire que l'accueil est parfait. Rien à redire. "

Cassandre réprima un sourire en voyant le regard surpris puis coléreux d'Aristée. Elle ne pensait pas que ce fût possible mais ses yeux noircirent encore plus. Il y avait même une dangereuse lumière rouge qui brillait au milieu de sa pupille. Très étrange ce phénomène... Cassandre devait avouer que cela lui faisait un peu peur. Un frisson dans sa colonne vertébrale vint le lui confirmer. " Cet homme est bien plus dangereux que tu ne le pense... "

" Je crois que tu aurais bien besoin d'apprendre où est ta place dans cette maison. Il faudrait te donner une petite leçon. " Dit Aristée après avoir retrouvé un semblant de calme. " Eros, va chercher le fouet. "

La jeune fille masqua la peur qui commençait à se répandre jusque dans ses os. Il allait la fouetter. Pouvait-il y avoir un acte plus barbare au monde ? Et plus humiliant... Allait-il le faire lui-même ou confierait-il cette tâche à Eros ? Cassandre n'était pas sûre de préférer l'un ou l'autre. Malgré tout, elle se tint droite et resta silencieuse, pour lui montrer qu'elle ne craignait rien. Ce qui était bien sûr totalement faux... Eros était parti et il revint quelques minutes plus tard, le fouet à la main et le visage impassible. Cela ne lui faisait vraiment rien de la fouetter ? Cassandre essaya vainement de sonder son expression. Mais rien à y faire : il n'y avait pas la moindre trace de compassion ni même d'aucun sentiment.

" Frappe-là jusqu'à ce qu'elle crie. Je veux entendre quel son fera son hurlement de douleur. " Rigola le sadique Aristée.

Cassandre eut aussitôt envie lui hurler dessus. Il ne pouvait pas choisir une pire sentence car jamais elle ne s'abaisserait à crier, encore moins de souffrance. Elle vit avec appréhension Eros obéir et se placer derrière elle. Un claquement de fouet se fit entendre et le seul bruit qui suivit fut le cri étouffé que Thalie réprima. Cassandre s'était pliée sous la douleur mais elle se redressa aussitôt, le regard déterminé et fixant Aristée avec toute la violence dont elle était capable. Eros recommença et sa robe se déchira dans son dos. La brûlure commença peu à peu à devenir insupportable au fur et à mesure qu'Eros la fouettait. Mais à chaque fois, Cassandre se redressait un peu plus difficilement, toujours sans prononcer un mot ni une supplication. Son regard, loin de s'affaiblir, devenait plus intense et plein de rage à chaque coup de fouet. N'y tenant plus, Thalie cacha son visage avec ses mains pour ne pas laisser voir ses larmes. Elle ne voulait pas partir. Le courage et la détermination de Cassandre était plus la cause de ses larmes que la douleur que la jeune fille pouvait ressentir en ce moment. Il y avait une telle beauté qui se dégageait de cet être si fragile et pourtant si fort que Thalie finit par la regarder à nouveau. Rien que pour montrer à sa jeune maîtresse à quel point elle l'admirait et souffrait avec elle.

Au bout d'un moment, alors que le scénario se répétait pour la énième fois, le regard d'Aristée devint de plus en plus emprunt de colère et il finit par se lever, tremblant de rage contenue. La lumière de la pièce sembla vaciller un peu, comme si même le soleil craignait cet homme et qu'il était parti se cacher derrière un nuage. Mais, sans un mot, Aristée quitta la pièce d'un pas lourd. Jamais une fille ne lui avait résisté de cette manière et s'il avait continué à la regarder se relever à chaque coup de fouet, ses yeux de plus en plus déterminés à lui désobéir, il aurait sûrement fini par la tuer lui-même. Et il ne pouvait pas se permettre une telle idiotie... Mais ses yeux ! Elle avait des yeux si courageux que ça le rendait presque malade. Aristée désespérait de briser ce regard à jamais. Oui, il avait besoin d'elle, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas le droit de profiter un peu de la situation. D'ailleurs, n'était-il pas le maître ici ? Personne n'aurait rien à y redire. Oui, un peu de distraction lui ferait du bien...

Quand Aristée sortit, Eros stoppa immédiatement les coups de fouet. Il retint Thalie d'un regard car elle voulait s'approcher de Cassandre qui avait fini par s'écrouler sur le sol, évanouie. Esquissant un geste de renvoi, tous les domestiques qui se tenaient dans le salon, y compris Thalie qui ne voulait absolument pas quitter Cassandre, furent obligés de quitter la pièce. Resté seul avec la jeune fille aux cheveux bruns, Eros la prit dans ses bras, en faisant attention à ne pas la blesser davantage, et la déposa sur le ventre sur le divan où Aristée s'était assis. Il alla chercher des onguents et une bande dans une pièce avoisinante. Le dos de Cassandre était dans un état épouvantable : la robe rouge était déchirée à plusieurs endroits, laissant paraître les marques rouge sang des coups de fouet. Avec délicatesse, Eros retira complètement la robe de Cassandre, au niveau du torse, pour mieux la soigner. Ensuite, il appliqua le plus doucement possible l'onguent. Il sentit Cassandre frémir dans son sommeil forcé, puis se réveiller. Paniquée, elle voulut se relever mais Eros l'en empêcha d'une main ferme.

" Ne te lève pas, il faut laisser l'onguent pénétrer dans ta peau. " Murmura Eros. Il ignorait pourquoi, mais le murmure semblait approprié.

" Pas question ! Je ne vois pas pourquoi je devrais t'obéir ! " Cassandre essaya encore de se relever avec entêtement mais son dos la faisait trop souffrir alors elle se laissa retomber sur le divan. Ses yeux ne quittèrent pas Eros du regard.

" Tu n'as pas compris la leçon d'Aristée à ce que je vois... " Continua le jeune homme.

" Il n'y a rien à comprendre ! Je ne serai l'esclave de personne, peu importe le nombre de fois où il voudra me fouetter ! "

" Alors prépare-toi à faire de ta vie un enfer. Aristée est encore plus cruel que tu ne l'imagine, il ne reculera devant rien pour te faire plier. "

" Je ne crains pas la torture, ni même la mort ! "

" Et la souillure ? " Cette fois, Eros vit qu'il avait touché un point sensible. " Il peut te violer, lui ou un autre. Je ne suis pas sûr qu'il résistera à la tentation... "

" S'il te le demandait... tu le ferais ? Comme tu m'as fouetté tout à l'heure ? " Demanda Cassandre d'un ton très bas.

" Oui je le ferais. "

Le choc apparut sur les traits de Cassandre. Ne pouvant bouger, elle regarda Eros avec un mélange de déception, de peur et de surprise dans ses yeux chocolats. Le jeune homme, d'abord absorbé par ses magnifiques yeux, reprit vite contenance et ajouta :

" Préfèrerais-tu que ce soit Aristée ou un de ses autres gardes ? Je t'assure qu'ils seraient beaucoup moins doux que moi. "

" Doux ? Comment peux-tu dire ça alors que tu viens de passer une heure à me fouetter ! Tu crois que je devrais te faire confiance ? Personne ne me touchera ! Même pas toi... " Cria Cassandre.

" De toutes façons, ce ne sera pas à toi de décider mais à Aristée. J'espère juste pour toi qu'il ne pensera pas au viol, mais le connaissant... il y avait pensé avant même de t'avoir rencontrée. Généralement, il fait faire ce genre de choses par d'autres personnes, il dit qu'il n'aime pas se souiller lui-même. Te concernant, je ne sais pas ce qu'il va faire car il a l'air de beaucoup t'apprécier. "

" M'apprécier ? Lui ? Es-tu devenu complètement fou ? Il vient de me faire fouetter à mort et tu dis qu'il m'apprécie ! "

" Tu crois peut-être qu'Aristée est un homme comme les autres ? Non, son amour est tordu, complexe et cruel. Il aime voir souffrir les gens qu'il aime. Surtout les femmes... Je l'ai vu dans ses yeux quand il t'a observée pour la première fois. Quelque chose est en train de naître en lui à ton égard. Rien qu'à voir la manière dont il s'est retenu de te tuer tout à l'heure, il va adorer te torturer. S'il y a une chose qui le délecte au plus haut point, c'est de briser les gens courageux. "

Cassandre se tut un moment puis demanda :

" Pourquoi me dis-tu tout cela ? Pourquoi me soignes-tu et pourquoi veux-tu m'aider ? Je ne te comprends pas. Tu es censé être mon ennemi. "

Eros eut un vague sourire, mais même cela rendait son visage encore plus magnifique. Cassandre se demanda comment il serait s'il riait. S'il savait rire bien sûr...

" Cela fait beaucoup de pourquoi... " Dit-il avec ce sourire presque invisible. " Et je n'ai pas à te répondre. J'aime mon maître et je n'ai jamais dit que j'étais ton ami. Si je te soigne, c'est parce que je suis sûr qu'Aristée me l'aurait demandé tôt ou tard. Quant à savoir pourquoi je t'aide, tu... n'as pas à le savoir. "

" Bien sûr que si, cela me concerne donc j'ai le droit de savoir ! "

" Qu'une chose soit bien claire, tu n'as absolument aucun droit ici. "

" Mais pourquoi suis-je ici ? Je n'ai jamais rien fait à personne ! Je n'ai rien à voir avec ce Aristée, je ne le connais même pas ! Comment a-t-il pu avoir vent de mon existence ? "

" L'onguent a fini de s'imprégner. Lève-toi maintenant. "

Cassandre avait bien compris qu'il évitait de répondre à sa question, mais elle refusa de se lever pour qu'il lui pose une bande. Car cela voulait dire exposer ses seins à la vue d'un homme prêt à la violer. Eros parut comprendre ses pensées. Cependant, il la releva d'une seule main, révélant ses deux seins ronds. Cassandre ne perçut pas la lueur de désir dans les yeux d'Eros, trop occupée à baisser les yeux, de honte et de gêne. Le rouge monta aux joues de la jeune fille, chose qui n'arrivait que très rarement. Masquant son léger trouble, le blond lui apposa la bande en évitant tout contact avec ses seins. Mais à chaque fois que ses doigts frôlaient sa peau, de petites décharges se propageaient dans le corps de Cassandre et elle frissonnait. Elle ne se rendait sûrement pas compte que cela rendait Eros encore plus fou de désir. Mais cela faisait longtemps qu'il avait appris à maîtriser ses émotions. Quand il devait changer de main en passant la bande dans son dos, il se penchait un peu vers elle et cette proximité donnait une sorte de vertige dans la tête de Cassandre. Enfin, il avait fini et une large bande couvrait le dos et le torse de la jeune fille. Eros s'approcha alors de l'oreille de Cassandre et murmura, son souffle chaud chatouillant sa nuque :

" Il n'y avait vraiment pas grand chose à voir... "

Cassandre s'apprêtait à protester avec véhémence quand elle aperçut le sourire amusé du jeune homme. Trop surprise par ce phénomène, elle resta silencieuse et ne bougea pas d'un poil quand Eros sortit de la pièce. Elle se rendit vaguement compte qu'elle s'était levée et qu'elle déambulait dans le jardin, sans se préoccuper de la vision qu'elle offrait : une magnifique jeune femme aux cheveux emmêlés, au visage couvert de sueur et à la robe déchirée; portant une simple bande pour couvrir sa nudité. Mais Cassandre s'en fichait, elle ne pensait qu'à une seule chose : le sourire d'Eros envahissait son esprit et avait détruit toute pensée rationnelle.


" Hermione... Hermione ! ... HERMIONE ! "

" Hmmm... Nan maman, je veux pas me réveiller... "

" Hermione, je ne suis pas ta mère mais si j'étais à sa place, j'aurais déjà pété un câble ! "

" Parvati... Tu as déjà pété un câble ! " Grognai-je, ayant reconnu ma compagne de chambre.

" Ca c'est pas très gentil ! Bon, lève-toi espèce de paresseuse. Il faut aller déjeuner ! C'est rare que tu sois la dernière réveillée... Tu as mal dormi ou quoi ? " Demanda Parvati, un peu inquiète.

" On peut dire ça comme ça... " Murmurai-je.

" Quoi ? " S'écria la blonde, curieuse de nature.

" Non rien... Je me lève, ne t'inquiète pas. "

Fidèle à ma parole, je me levai, les cheveux ébouriffés par mon sommeil agité et les yeux rouges. Groggy, je me dirigeai vers la salle de bain où je pris une douche froide pour mieux me réveiller. Enfin, moins endormie, je m'habillai avec ma robe de sorcier. Je ne pris même pas la peine de peigner mes cheveux, je ne le faisais jamais parce que je trouvais cela fatiguant. Fin prête, je se rendis compte que Parvati et Lavender étaient déjà parties manger. Pour changer, pensai-je. Je pris ma baguette magique sur ma table de nuit et mes livres pour les cours de la matinée. Mais en me baissant, une étrange douleur dans le dos me fit gémir. Posant mes affaires sur mon lit, je déboutonnai ma robe et regardai mon dos dans une glace. Sur mon dos était apparu un pentagramme, imprimé à vif dans ma chair et comme s'il avait été fait par des coups de fouet... Le flot de souvenirs de mes rêves précédents remonta dans mon esprit avec brutalité. Cassandre, Eros... Aristée... Le fouet... Tout se mettait peu à peu en place dans ma tête. Mais rien ne collait avec la réalité. Alors pourquoi avais-je ces marques sur mon dos ? Les mêmes qu'avaient reçu Cassandre pour insubordination. Et pourquoi un pentagramme ? Je ne me souvenais pas que les coups de fouet d'Eros avaient formé ce signe. Tant de questions tournoyaient dans mon crâne que j'en eus mal à la tête. Décidant de remettre à plus tard la quête de réponses, je remis sa robe en place et repris mes affaires, pour me diriger en courrant jusqu'à la Grande Salle, où tout le monde déjeunait.

J'allai rejoindre Harry et Ron qui me faisaient un vague signe de la main, déjà assis à la table des Gryffondors. Ron était en train de se goinfrer, comme à son habitude, et Harry lui parlait de Quidditch. Ils m'avaient déjà oubliée, je m'assis à côté d'eux. Tous les matins, c'était pareil. Bien que j'adore vraiment mes deux meilleurs amis, je me sentais de plus en plus souvent seule. Peut-être était-ce parce que j'avais dix-sept ans maintenant et que j'avais besoin d'un petit ami ou du moins de copines normales... Parvati et Lavender étaient sympas mais ne m'incluaient jamais dans leurs conversations. Oui, je me sentais si seule... Soudain, je sentis quelqu'un qui me fixait. Je me retournai et croisai un regard bleu clair. Surprise, cette situation me rappela presque celle de Cassandre et d'Eros. Mais à la place d'Eros, il y avait Draco Malfoy...


Hehé ! Alors ? Alors ? C'est bien ? je veux des commentaires, je veux des reviews ! lol

Si vous voulez un peu plus de renseignements sur la mythologie grecque, demandez-moi. Je vous donnerais peut être la signification des prénoms de chaque perso.

A +

manoa