hello everybody !

Seulement 2 mois pour updater ! Je suis contente de moi . J'espère que vous allez aimer ce chapitre, surtout le début où il y a enfin de l'action entre Draco et Hermione. On approche de la fin de l'histoire de Cassandre en Grèce, ce qui me permettra de me concentrer sur le présent. Je sais que j'ai tendance à privilégier l'histoire parallèle à celle d'Hermione, donc ça sera remédié dans quelques chapitres. Je pense cependant continuer l'histoire de Cassandre à travers celles de ses différentes réincarnations. Ca reste à réfléchir. Voilà, dans ce chapitre, on rencontre aussi les Muses. Vous m'excuserez aussi, je crois que ce chap est un peu plus court que les autres...

Bonne lecture !


Au Cœur Des Ténèbres

Chapitre 11 : Chants nocturnes


Je me réveillai brusquement, les draps noués autour de mes jambes et une fine couche de sueur glacée sur ma peau. C'était toujours étrange de souffrir dans mes rêves et de me réveiller en ayant l'impression de les avoir vraiment vécus. Pourtant l'eau du Léthé, qui avait fait oublier à Cassandre la conversation entre Troïlos et Aristée, n'avait pas le même effet sur moi puisque je me souvenais de tout. Comment cela se faisait-il ? Si je rêvais les souvenirs de Cassandre et qu'elle l'avait oublié, comment pouvais-je rêver d'une chose dont elle ne pouvait se souvenir ?

Comprenant que ces réflexions risquaient de tourner en rond, je me levai en silence. Je sentais le besoin de sortir de cette chambre, de sentir l'air frais caresser ma peau et d'écouter les bruits nocturnes. Peut-être que Cassandre ayant été enfermée une bonne partie de sa vie par Aristée, je détestais l'être également. En tout cas, je décidai que cette nuit était propice à une petite excursion au lac. J'enfilai une robe de chambre, ma chemise en soie rouge étant peu recommandable pour sortir à cette heure-ci.

Prenant le chemin que je connaissais depuis longtemps par cœur, j'écoutai cependant attentivement, m'attendant à rencontrer un professeur à chaque croisement de couloirs. Une fois arrivée à la porte dérobée qui me servait à aller dans le parc, je resserrai ma robe de chambre un peu plus et me préparai à l'arrivée du froid. Pourtant, lorsque j'ouvris la porte, l'air était étrangement chaud et plaisant.

Cet endroit me rappelait des souvenirs moins plaisants cependant. Comme cette nuit avec Malfoy où Cassandre avait pris le dessus sur mon corps. Je détestais qu'elle fasse cela, même si elle ne s'était plus manifestée depuis que l'amulette était autour de mon cou. C'était grâce à Malfoy d'ailleurs que je pouvais rester tranquille et ne plus avoir cette voix folle dans ma tête qui m'ordonnait de tuer tout le monde. J'enlevai ma robe mais gardai ma chemise, qui sait si Malfoy ne se déciderait pas à se balader dans ce coin ? Je croyais me souvenir qu'il avait dit qu'il venait ici de temps en temps pour réfléchir. Assise sur un rocher, je contemplai le reflet de la lune sur l'eau du lac, comme la dernière fois. La lune n'était qu'un croissant cette fois-ci et la lumière s'en faisait ressentir. Je ne pouvais imaginer vision plus parfaite que celle-ci et j'avais beau l'avoir goûtée des dizaines de fois, je ne m'en lassais pas. Un hibou fit entendre son hululement, d'autres lui répondirent.

Une mélodie me venait à l'esprit. Familière pourtant j'étais sûre de ne l'avoir jamais entendue. Ma cheville gauche chauffa doucement, comme si une main venait de la caresser. La mélodie se fit de plus en plus insistante dans ma tête, elle voulait se faire entendre de la nuit. N'y pouvant plus, j'ouvris la bouche. Aussitôt, le son sortit, sans mots, simplement un doux murmure qui emplit la nuit. Celle-ci semblait fascinée par ma chanson et le silence se fit. Il n'y avait que ma voix et le silence. Les notes me vinrent comme une amie retrouvée, magnifiques, inconnues et perçantes. Cette mélodie était une ode à la nuit.

Sans m'en rendre compte, je m'étais levée et des larmes avaient coulé sur mes joues. Ce n'était pas que cette chanson était triste mais elle me rendait mélancolique. Elle était mystérieuse, calme et puissante. Le vent répondit à ma voix, soulevant mes cheveux défaits. J'ignorai combien de temps j'avais chanté, mais quand je m'arrêtai, j'avais l'impression d'avoir été vidée de mes forces.

"Jolie chanson." Dit une voix derrière moi.

Connaissant cette voix, je ne me retournai pas.

"J'aurais dû me douter que tu serais là. Le Destin aime bien se moquer de moi."

Je m'assis de nouveau sur le rocher, l'invitant silencieusement à faire de même. Ce qu'il fit, bien qu'il y prît tout son temps.

"C'est étrange pour nous de se retrouver là tu ne penses pas ?" Demanda-t-il. "Deux ennemis jurés, à discuter au clair de lune devant un lac. On se croirait dans un roman à l'eau de rose."

"Je croyais que tu ne me reparlerais plus après ce qu'il s'est passé l'autre jour. Que s'est-il passé d'ailleurs pour que tu m'en veuilles à ce point ? Je sais que je suis parfois trop curieuse mais ta réaction était quelque peu exagérée !"

Je sentais un sourire étirer ses lèvres sans avoir à me tourner vers lui pour le voir.

"Je t'ai manqué ?"

Je reniflai de façon peu distinguée.

"Tu es trop arrogant."

"Et toi trop prévisible."

"Tu n'es qu'un idiot"

"Et toi une Sang-de-bourbe."

"Si cette conversation continue de cette manière, je crois que je vais m'en aller."

Mais je ne bougeai pas. Draco soupira.

"Tu n'as jamais eu envie de fuir Hermione ? Fuir loin d'ici, loin de tout. Plus d'obligations ni besoin de répondre aux attentes que tout le monde a de toi."

Je ne savais pas ce qui me surprenait le plus : qu'il m'ait appelé par mon prénom ou qu'il me parle d'une voix aussi sincère.

"Je confirme ce que j'ai dit la dernière fois. Tu es vraiment Dr Jeckill et Mr Hide. Pourquoi quand on est ici, à ce moment de la nuit, tu me parles comme à un véritable être humain alors que le jour, j'ai l'impression d'être un chewing-gum collé sous ta chaussure ?"

"Un chewing-gum ?" Demanda-t-il avec curiosité.

"Oublie."

Le silence à nouveau.

"Depuis quand tu as un tatouage à ta cheville ?" Finit-il par dire en regardant ma cheville gauche.

En suivant son regard, j'aperçus une harpe dessinée sur l'extérieur de ma cheville gauche. Cela avait-il un rapport avec mon chant ? Sûrement. Plus rien ne m'étonnait à présent…

"Depuis quand tu t'intéresses à mes chevilles ?"

Il rigola doucement et je l'observai rire comme on regarde un bébé marcher pour la première fois. C'était fascinant de voir ce visage d'ordinaire si dur se métamorphoser en une symphonie joyeuse. Malfoy avait autant de facettes à sa personnalité que moi de livres dans mon placard.

"Mais depuis toujours Hermione. Depuis toujours."

Il garda ce demi-sourire aux lèvres, comme s'il attendait de voir ma réaction et que cela l'amusait déjà. Comment devais-je prendre cette phrase ? Moquerie ou sérieux ? Je choisis la sécurité. Comme toujours…

"Ha ha. Et moi je suis secrètement amoureuse de toi."

Ce n'était peut-être pas ma meilleure réplique mais je n'avais pas eu le temps de réfléchir.

"Vraiment ?"

Draco se pencha très légèrement vers moi, sans se départir de son sourire suffisant. J'aurais voulu le lui arracher et le lui balancer à sa figure. Etait-ce possible que je sois encore plus attirée par lui que d'habitude ? Avec cette lumière tamisée, ce lieu et ce silence, je ne voyais que Draco, le bleu sombre de ses yeux, le vent caressant ses cheveux blonds. Je ne doutais pas que Draco ait pris sa beauté d'Eros, mais il avait quelque chose de plus enfantin, de plus fragile et de plus fort à la fois. Une innocence qu'Eros avait perdue. Malfoy, innocent ? Je devais délirer…

"C'était une blague, idiot."

"Comme si je ne le savais pas." Il rit de nouveau. "J'adore te voir confuse Hermione, tu as la manie de froncer le nez quand quelque chose te dépasse et que tu réfléchis."

"Ah oui ?" J'avais peur que ma voix ne se soit étranglée à ce moment précis.

"Oui."

Sa voix à lui était encore plus grave que d'habitude. Un murmure presque. Sa tête avait continué de se pencher vers moi, ses lèvres si proches que son souffle chatouillait les miennes.

"Qu'est-ce que tu fais ?" Demandai-je.

Je n'arrivai pas à me taire. Peut-être que si je continuais à parler, il renoncerait. Peut-être que si je parlais, il m'embrasserait pour me faire taire.

"Que crois-tu que je fasse ? Je suis sur le point de t'embrasser."

Ses lèvres effleurèrent les miennes. Comme un pétale de rose, un papillon, de la soie. Je me rappelai vaguement du moment où l'on s'était embrassé à cet endroit même. Mais cette fois-là, c'était Cassandre qui était au contrôle. Maintenant, je pouvais sentir toutes mes émotions partir en vrille. Un simple contact, si léger, et j'avais l'impression de perdre la tête. Mes yeux se fermèrent et je m'abandonnai à la sensation. Il n'y avait personne pour nous interrompre cette fois. Le silence et la nuit. Ses lèvres.

Notre baiser ne dura que quelques secondes mais il me sembla durer une éternité. Etait-ce parce qu'il était la réincarnation d'Eros que ses lèvres m'étaient si familières ? Comment un être aussi dur et complexe que Malfoy pouvait-il embrasser quelqu'un comme moi, que lui et sa famille avaient juré de haïr et de détruire, de manière si innocente ?

Quand nous nous séparâmes, il posa son front contre le mien et soupira.

"Je me laisse trop influencer par des souvenirs qui ne m'appartiennent même pas. Ça doit être la raison pour laquelle je ne peux pas m'empêcher de penser à toi alors que je ne devrais pas."

"Tu me déconcertes Draco. Chaque fois que je crois commencer à te comprendre, tu me surprends et tu deviens quelqu'un d'autre. Qui es-tu vraiment à la fin ?"

La dernière phrase avait été dite avec une once de colère. Je n'aimais pas ne pas savoir, ne pas être sûre. Il s'éloigna un peu de moi et regarda le lac, ce demi-sourire aux lèvres.

"Qui sait ? Moi-même je l'ignore parfois. Mais il y a une chose que tu dois savoir Hermione, je ne suis pas quelqu'un de bien, je ne suis pas Eros qui aime passionnément Cassandre. Je ne suis pas quelqu'un capable d'aimer qui que ce soit. Mon éducation a fait de moi ce que je suis et j'appartiens aux Ténèbres, pour toujours."

Il se tourna vers moi et je pus lire la souffrance et la solitude dans ses yeux. Pourtant, le ton de sa voix était déterminé.

"Je voulais juste que tu le saches." Continua-t-il. "Même toi tu ne réussiras pas à changer cela. Alors n'essaye pas."

Je hochai vaguement la tête, trop déconcertée pour réagir à ses mots. J'ignorai ce qu'ils signifiaient. Pourquoi essaierais-je de le changer ? Je n'en avais jamais eu l'intention. Il se pencha de nouveau vers moi et captura mes lèvres. Mais cette fois, le baiser n'avait plus rien d'innocent. Il y déversa tant de colère et de frustration que je faillis reculer et m'enfuir au loin. Draco passa une main autour de ma taille et me rapprocha de lui sur le bloc de pierre. Il inséra sa langue dans ma bouche et batailla avec la mienne, comme si nos deux esprits se rencontraient à cet endroit précis et demandaient le contrôle de l'autre. Je ne savais pas qui gagnait mais j'y mis toute ma force et ma volonté.

Il me souleva et me plaça sur ses genoux. Ses mains glissèrent sous ma chemise. Je me rendais compte à quel point ma tenue était indécente. Ma chemise était relevée sur mes cuisses de sorte que mes jambes étaient pratiquement découvertes. Les doigts de Malfoy jouèrent avec mes seins comme un maestro du piano. Il semblait connaître tous mes points sensibles et je gémis malgré moi. Sa bouche se délivra de la mienne et vint attaquer mon cou sans détours. Je ne savais ce qui était le plus excitant : ce qu'il me faisait ou savoir que c'était lui qui le faisait. Jamais dans toute mon existence je n'aurais imaginé Malfoy comme celui qui me ferait découvrir ces sensations nouvelles. J'avais l'expérience de Cassandre avec Eros et, bien sûr, tout ce que j'avais lu sur le sexe, mais rien n'était comparable à la réalité.

La réalité était à la fois chaotique et terrifiante. Je savais qu'il fallait que je m'arrête. Que je m'arrête avant que ce petit jeu n'aille trop loin. Je n'étais même pas amoureuse de Draco ni lui de moi. Alors pourquoi ne pouvais-je pas le faire ? Un simple "non" et tout aurait été fini, mais je ne parvenais qu'à gémir le nom de Draco tandis qu'il caressait mon corps encore et encore comme s'il voulait en apprendre les moindres secrets.

Je repris ses lèvres dans un baisser plus passionné encore. Nos respirations étaient devenues haletantes et je sentais son excitation entre mes jambes. C'était trop bon, trop de sensations à la fois. Lentement, je me remuais au-dessus de lui, causant un grognement de sa part et une intense chaleur entre mes cuisses. Je devais m'arrêter. Maintenant. Un autre gémissement, partagé cette fois.

Ses doigts caressèrent mes cuisses jusqu'à atteindre une partie trop intime pour être confortable. Je me dégageai brusquement, les yeux écarquillés. Je ne parvenais pas à croire que moi, Hermione Granger, venait de faire quelque chose d'aussi inconvenant avec Draco Malfoy. Merlin, je ne le connaissais même pas et nous n'étions même pas amis ! De quel droit posait-il ses mains sur moi ? Dans mon esprit outré, je n'admettais évidemment pas que je l'avais apprécié autant sinon plus que lui.

"Je ne crois pas que nous devrions continuer." Dis-je, parvenant à maintenir une voix calme. "Ce genre de choses n'aura que de mauvaises conséquences. Nous le savons tous les deux."

Il me regarda calmement, ne paraissant pas le moins du monde gêné alors même que son érection était encore visible sous son pantalon.

"Continuer ?" Dit-il. "Hermione, nous avons joué ce jeu trop longtemps pour être capable de s'arrêter maintenant."

Il se leva. J'eus peur qu'il essaye de recommencer quoi que ce soit mais il se contenta d'enlever de la poussière invisible sur ses épaules. Ses yeux, gris cette fois, percèrent mon âme. Il y avait trop d'émotions en lui pour les distinguer et pourtant il portait un masque soigné d'indifférence.

"Draco." Commençai-je, me surprenant à l'appeler par son prénom. "Tu l'as dit toi-même, nous ne sommes pas Eros et Cassandre. L'… attirance que nous ressentons l'un pour l'autre n'est que purement physique et je ne suis pas le genre de filles à agir sous le coup de pulsions incontrôlables. Je suis assez intelligente pour savoir comment ce genre de relations se termine. L'un finit toujours par souffrir."

Il rigola, avec un brin d'amertume si je ne m'abusais.

"Quoi, Hermione, tu as peur de tomber amoureuse de moi ? Je suis flatté."

Je serrai les poings de colère.

"Qui te dit que tu ne seras pas celui qui souffrira à la fin, Draco ?"

"Ça j'en doute. Je me connais assez bien pour savoir que je ne tomberaisjamais amoureux de quelqu'un comme toi."

"Quelqu'un comme moi ?"

J'avais presque hurlé mais mon indignation était trop grande pour que j'y fasse attention.

"Quelqu'un comme moi ?" Répétai-je.

Je l'aurais étranglé, je l'aurais dépecé et cuisiné à feu doux. Je ne me souvenais pas avoir ressenti autant de rage. J'avais presque l'impression que Cassandre partageait ma colère. Ainsi que son Daemon. Ce qui faisait beaucoup, beaucoup, de colère….

"Toi et moi ne faisons pas partie du même monde Hermione. On a beau être tous les deux élèves à Poudlard, le monde réel ne cesse pas d'exister pour autant. Et tu sais qu'une fois sortis d'ici, chacun choisira son camp. Et tu sais également quel camp toi et moi choisirons. Sûrement pas le même."

La colère retomba aussitôt, remplacée par la frustration mais aussi la compréhension.

"Tu n'es pas obligé de choisir Draco." Je détestais ma voix timide.

"Ne m'oblige pas à me répéter, je te l'ai déjà dit. Tu ne me feras pas changer Hermione, alors ce n'est pas la peine de perdre ton temps à essayer. Tout le monde doit faire un choix. Le mien a été fait à ma naissance. Je portais des obligations sur mes épaules alors même que tu ignorais tout du monde des sorciers. Je ne nierais pas ressentir une certaine… attraction envers toi et je ne doute pas que l'âme d'Eros en moi y soit pour quelque chose. Mais tu l'as dit toi-même, ça s'arrête là. Je n'aurais pas de sentiments pour toi et tu ne devrais pas en avoir pour moi."

"Tu as l'air persuadé que je finirais par t'aimer. Tu es encore plus arrogant que je ne l'imaginais."

Il me sourit, un vrai sourire cette fois, bien que légèrement moqueur.

"Et toi encore plus prévisible."

Draco se retourna et marcha en direction du château. Je ne pouvais pas le laisser partir sur ces mots.

"Et ne t'imagines pas que ce qui s'est passé ce soir recommencera de sitôt !!" Lui criais-je comme une imbécile.


Cassandre n'avait pas prononcé un mot pendant le long discours d'Elena, écoutant pourtant avec attention. Une triste histoire, mais qui expliquait certaines choses. Le passé de Nikos et d'Elena en premier lieu, mais aussi l'apparence physique du Grand Prêtre et la cécité d'Elena. Plus elle avait écouté, plus elle s'était rendu compte que tous les Esprits étaient liés entre eux. Troïlos et Elena s'étaient aimés, Elena était la grand-mère de Nikos, Aristée le fils adoptif de Troïlos. Seul Eros était au-delà. Seule sa relation avec Aristée le reliait au monde terrestre. Après tout, il était un Dieu avant d'avoir été enfermé dans le corps d'un homme. L'amour qu'Eros avait ressenti pour elle était-il le même maintenant qu'il avait retrouvé son apparence divine ?

La jeune fille savait qu'elle serait amenée à revoir Eros, si ce n'est le jour du Rituel, mais elle avait si peur que son amour pour elle ait disparu à jamais. Des Dieux avaient déjà aimé des mortels mais cela ne s'était jamais bien terminé. Elle n'avait pas grand espoir que leur histoire se termine différemment. Apollon se refusait à lui transmettre une vision du futur les concernant, Eros et elle. Savait-il quelque chose qu'elle ignorait ? Ou lui-même ignorait-il comment tout ceci se terminerait ?

"Cassandre, j'ai un message pour toi de la part d'Apollon." Dit soudain Elena en la fixant de ses yeux blancs.

"Quel message ?" Demanda Cassandre avec curiosité.

"Il t'envoie les Muses, pour t'aider dans ta quête. Elles ne devraient pas tarder à arriver."

"Les Muses ? Ne sont-elles pas censées habiter l'Olympe avec les Dieux ?"

"Elles se sont rendues sur Terre pour te rencontrer. C'est grâce à leurs pouvoirs que tu pourras…"

Elena s'interrompit, comme si elle en avait trop dit.

"Que je pourrais quoi ?"

"Ce n'est pas à moi de te le dire. Tu demanderas à Apollon la réponse. Sache seulement que les Muses sont là pour te donner leurs pouvoirs."

"Je ne veux pas plus de pouvoirs !" S'énerva Cassandre. "Je veux seulement retrouver Eros et qu'on nous laisse tranquille ! Est-ce trop demander un peu de paix après toutes les souffrances que j'ai endurées ?"

Elena soupira et Nikos prit un air blessé.

"Je n'ai pas choisi ta destinée Cassandre. C'est la volonté des Dieux qui t'a placée sur notre chemin à tous. N'oublie pas que tu es leur Lumière. Leur seul espoir."

Quelque chose titilla dans l'esprit de Cassandre. Comme un souvenir flou qu'elle n'arrivait plus à reconnaître. Leur espoir. Mais leur espoir contre quoi ?

Elle entendit des exclamations au loin et se retourna vers le bruit. Des Magiciens s'exclamaient devant l'apparition de neuf jeunes femmes dans les jardins de Darnassus. Toutes habillées d'une toge blanche, elles se dirigèrent sans hésitation vers l'endroit où était assise Cassandre. Alors qu'elles s'approchaient, Cassandre put voir qu'un tatouage ornait leur front. Chacune avait son propre tatouage.

La plus âgée, aux cheveux courts et au regard perçant, s'arrêta devant Cassandre puis s'agenouilla. Elle portait un tatouage en forme d'épée, la lame dirigée vers le bas. Elle fixa longtemps Cassandre puis prit la parole la première :

"Je suis Calliope "qui à une belle voix", Muse de l'éloquence et de l'épopée. Je possède une force surhumaine et maîtrise tous les arts de la guerre. Mon animal est l'ours. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La deuxième, aux cheveux tirés en arrière et au tatouage en forme de balance, s'agenouilla également.

"Je suis Clio "qui célèbre", Muse de l'histoire. Je possède un savoir immense et peux maîtriser la terre. Mon animal est la chouette. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La troisième avait des cheveux blonds et était couronnée de fleurs multicolores. Son tatouage avait la forme d'une harpe. Comme les autres, elle s'agenouilla.

"Je suis Erato "l'aimable", Muse de la poésie lyrique et du chant choral. Je possède une voix capable de manipuler les hommes et peux maîtriser le vent. Mon animal est l'hirondelle. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La quatrième qui s'agenouilla avait des cheveux blonds ondulés et des yeux bleus comme la mer. Son tatouage représentait une rose.

"Je suis Euterpe "la toute réjouissante", Muse de la danse et de la poésie amoureuse. Ma danse peut hypnotiser les hommes et je peux maîtriser l'eau. Mon animal est le dauphin. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La cinquième avait des cheveux noirs tressés et un tatouage en forme de masque de tragédie grecque.

"Je suis Melpomène "la chanteuse", Muse du chant et de la tragédie. Je possède le don de changer d'apparence et je maîtrise le feu. Mon animal est un lion. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La sixième était extrêmement belle, ses cheveux touchaient le sol en mèches noires ondulées et sa robe laissait entrevoir des formes parfaites. Son tatouage était un cœur brisé.

"Je suis Terpsichore "la danseuse de charme", Muse de la danse et de la poésie légère. Je peux voir dans le cœur des hommes et je maîtrise la matière. Mon animal est un chien. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La septième avait des yeux et des cheveux couleur argent. Elle s'agenouilla avec un sourire affectueux. Son tatouage était un éclair.

"Je suis Uranie "la céleste", Muse de l'astronomie. Je suis le messager des Dieux et je peux maîtriser la foudre. Mon animal est un aigle. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La huitième avait la peau sombre et les cheveux et les yeux complètement noirs. Son tatouage représentait un cercle noir entourant un plus petit cercle blanc.

"Je suis Polymnie "celle qui dit de nombreux hymnes", Muse des chants nuptiaux, des chants de deuil et de la pantomime. Je possède le pouvoir de la Mort et de la Destruction. Mon animal est le corbeau. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."

La neuvième lui était connue, bien que sous une apparence différente. Elle avait des cheveux blancs et des yeux gris pâle. Lorsqu'elle s'agenouilla devant Cassandre, elle lui lança un sourire familier. Son tatouage était un cercle blanc entourant un cercle noir.

"Je suis Thalie "la florissante, l'abondante", Muse de la comédie. Je possède le pouvoir de la Guérison et de la Renaissance. Mon animal est une colombe. Par la volonté d'Apollon, je dépose mon pouvoir à tes pieds, à toi Lumière des Dieux, Sauveur de l'humanité."


Il faisait nuit noire. Harry savait que si Ron apprenait qu'il était sorti de Poudlard sans lui en avoir parlé, celui-ci serait furieux, mais mieux valait qu'il soit seul pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Il s'était réveillé en plein milieu de la nuit, tremblant encore suite aux cauchemars qui le hantaient. Son lien avec Voldemort était de plus en plus puissant, de sorte qu'il faisait souvent les rêves du Mage des Ténèbres lui-même et ces rêves étaient rarement plaisants. Des rêves de torture, de gloire, de mort, de sang. De quoi retourner l'estomac de l'âme la plus insensible. Il se demandait parfois si Voldemort possédait encore une once d'humanité sous toute cette couche de cruauté et de soif de destruction. Il avait appris par Dumbledore le passé de Tom Riddle et il devait admettre que ce dernier avait eu une enfance particulièrement traumatisante. Mais cela n'excusait rien. Lui aussi avait souffert pourtant jamais il n'aurait même songé à commettre les atrocités que Voldemort se permettait de faire tous les jours.

Leurs âmes reliées étaient un poids sur ses épaules aussi bien qu'un don : il faut connaître l'ennemi mieux que l'on se connaît soi-même. Alors seulement a-t-on une chance de gagner. Après ce cauchemar, il s'était levé et, pris d'une intuition soudaine, il avait regardé la Carte du Maraudeur. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant non seulement un petit point accompagné du nom d'Hermione Granger près du lac, mais également celui de David Romas Mortello dans la Forêt Interdite. Que faisait le Serpentard à une heure pareille dans un endroit aussi dangereux ? Il avait réfléchi longtemps, fixant ce petit point insignifiant sur la carte. Que devait-il faire ? Hermione, cela ne servait à rien d'aller la voir, il savait qu'elle préférait se promener seule lors de ses visites nocturnes du parc de Poudlard. Mais David Mortello, lui, restait un mystère. Et comme devant tous les mystères, Harry Potter ne pouvait résister à la tentation de le résoudre.

Prenant ainsi sa Cape, il était sorti de Poudlard, croisant d'ailleurs Hermione sur le chemin. Elle avait les cheveux encore plus en bataille que d'habitude, une simple chemise de nuit qui ne cachait pas grand chose et une robe de chambre ouverte. C'était dur, même s'il était protégé par l'invisibilité de la Cape, de s'obliger à ne pas admirer ses formes dessinées par la soie. Hermione ignorait vraiment la sensualité qu'elle pouvait dégager parfois. Ce n'est que lorsqu'elle était sous l'influence de Cassandre que tout son potentiel séducteur ressortait. En la regardant passer à côté de lui, il remarqua le pli coléreux au coin de ses lèvres et ses yeux noirs de rage. Il se demandait ce qui avait bien pu se passer au beau milieu de la nuit pour qu'elle soit aussi énervée. Avait-elle croisé David Mortello ? Non, David était toujours au même endroit.

Laissant le mystère Hermione pour demain, il se concentra sur sa mission : découvrir ce que faisait David Mortello dans la Forêt Interdite. Il avait pris sa baguette avec lui mais utiliser Lumos aurait donné sa position alors il jeta un sort à ses yeux pour mieux voir dans la nuit. Il remercia silencieusement Hermione pour tous ses conseils. Suivant la carte au pied de la lettre, il marcha longuement dans la Forêt, la baguette tendue au cas où un animal sauvage, ou pire, se pointerait devant son nez. Même en étant invisible, le nez des créatures de la Forêt suffisait souvent largement à être repéré. Mieux valait être prudent.

Quand enfin, il arriva au point "David Romas Mortello", il regarda autour de lui. D'abord, il ne vit rien. Puis lorsqu'il tourna légèrement la tête, il se retint de vomir. Une licorne était à terre, morte et le ventre ouvert. Du sang argenté coulait de ses plaies et lorsqu'il touchait le sol, des fleurs s'étaient mises à grandir. Mais le pire était David, au-dessus du ventre de la licorne et buvant son sang comme un bébé tète le lait de sa mère. Harry resta immobile, mortifié par cette vision d'horreur, qu'il se souvenait avoir déjà vue lors de sa première année. David était-il Voldemort ? Cela paraissait strictement impossible. Voldemort avait récupéré un corps maintenant et de plus, la cicatrice d'Harry lui servait de détecteur. Si Voldemort approchait de plus de cinquante mètres de lui, une douleur fulgurante à son front le prévenait aussitôt. Non, pas Voldemort. Mais qui alors ? Nul doute que David devait savoir que, si boire le sang de licorne vous rend immortel, il condamne votre âme par la même occasion. Car tuer une créature aussi innocente qu'une licorne avait forcément des répercussions.

David se retourna si soudainement qu'Harry sursauta et faillit pousser un cri. Heureusement pour lui, il parvint à se retenir. Il mit la main devant sa bouche et se retint même de respirer. David fixait l'endroit où il se trouvait, mais c'était impossible qu'il puisse le voir. Harry se souvenait pourtant que Dumbledore pouvait lui voir à travers les Capes d'Invisibilité, ainsi que l'œil magique de Maugrey. C'était ridicule, David était loin d'être aussi puissant que le directeur de Poudlard et il ne possédait manifestement pas d'œil magique. Il avait sûrement dû entendre un bruit et se retourner par simple coïncidence dans la direction où lui-même se trouvait. Il espérait que ce fut une coïncidence car, à dire vrai, avec du sang argenté coulant le long de son menton, David ressemblait plus à un vampire qu'à un être humain.

Au bout d'un moment, David finit par se lever et il essuya le sang de ses lèvres. Harry crut voir une lueur rouge dans son regard. Un rai de lumière lunaire sans aucun doute. Il n'était plus certain d'avoir eu raison de se lever en pleine nuit pour venir dans cet endroit maudit. Ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait des choses étranges dans la Forêt Interdite mais cela dépassait de loin ce qu'il avait pu imaginer. Il avait des suspicions concernant David, du moins par le fait qu'il ait écrit cet étrange livre intitulé "Le livre de la prophétie". Ou était-ce lui ? Jamais pourtant il n'avait imaginé une chose aussi grave et horrible.

Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua pas David partir d'un pas nonchalant dans la direction du château. Il lui semblait que les animaux nocturnes eux-mêmes se taisaient sur le chemin du Serpentard. Qui était-il à la fin ?

Ses pensées se bousculaient les unes avec les autres, il savait qu'il manquait quelque chose de très important. David Romas Mortello. Le livre de la prophétie. Le sang de licorne. Voldemort. Voldemort jeune. À quoi ressemblait-il déjà ? Un beau garçon, grand, aux yeux et cheveux noirs, qui se comportait avec une arrogance digne des Malfoys mais qui cachait pourtant son côté maléfique sous des airs de gentil garçon. Voldemort. Sa mère, son père, Cédric. Sirius. Ginny. Le journal. Il revoyait le jeune Voldemort au-dessus du corps de Ginny formant les lettres avec sa baguette magique : "Tom Marvolo Riddle" en lettres rouges devinrent "I am Lord Voldemort". Les ressemblances entre Tom et David. Le sang de licorne. Ils étaient tous les deux condamnés. David Romas Mortello. Tom Marvolo Riddle. Tom. Tomas.

Il se pétrifia, un doute effrayant se faufilant en lui. Est-ce que…? Il compta les lettres.

Sans s'en rendre compte, il s'affaissa sur le sol, lâchant sa baguette par la même occasion. Impossible, c'était impossible.

DAVID ROMAS MORTELLO. TOMAS MARVOLO RIDDLE.

Il répéta l'action trois fois mais arriva toujours au même résultat. Une anagramme. Il s'était encore fait avoir par une anagramme. David Romas Mortello était Voldemort.


"Etes-vous sûres de vouloir venir ? Je pense que le Grand Prêtre ne verra pas d'inconvénients à ce que vous restiez dans l'enceinte de la Guilde avec Polymnie, Clio, Terpsichore et Calliope. Les Magiciens en tout cas étaient ravis d'avoir des Muses parmi eux." Demanda Cassandre à Thalie, Erato, Euterpe, Melpomène et Uranie.

"Répète encore une fois et je te pends par les oreilles à un arbre." Répondit Melpomène, avec un air faussement colérique, en lui tirant gentiment l'oreille.

Nikos, qui en avait assez de voir Cassandre déprimer, l'avait emmenée voir les Jeux Pythiques. Les cinq Muses avaient insisté pour venir. C'était étrange de voir à quel point leur caractère différenciait des légendes qu'on leur attribuait. Calliope, leur chef, était extrêmement forte et renfermée à la fois. Elle parlait peu mais parlait dur et était de nature très autoritaire. Voir les Jeux ne l'intéressait pas, sauf s'il y avait des combats. Clio avait toujours la tête ailleurs ou plongée dans ses bouquins et n'avait pas quitté la Grande Bibliothèque depuis son arrivée. Cassandre soupçonnait même qu'elle y dormait. Terpsichore était beaucoup trop sensible et changeait d'humeur au moins trois fois au fil de la conversation. Elle passait du rire aux larmes selon le ton de la personne qui lui parlait. Polymnie ne parlait pas tout simplement. Elle s'asseyait dans un coin et fixait tout avec un regard vide.

Les Muses qui avaient décidé de l'accompagner étaient les plus vivantes. Thalie, bien sûr, n'avait pas changé. Toujours aussi prévenante et prête à soigner n'importe qui sur son chemin, que ce soit un oiseau blessé ou la fatigue d'une vielle dame. Erato et Euterpe ressemblaient presque à des jumelles, tant par leur apparence que par leur comportement. Elles observaient tous les hommes qui passaient avec un sourire hypnotisant. Uranie avait dû en repousser plus d'un pour pouvoir se frayer un passage tranquille à travers la foule. Erato semblait particulièrement intéressée par Nikos, qui rougissait chaque fois que la Muse du vent lui effleurait le bras ou posait un regard insistant sur lui. Cassandre rit beaucoup. Elle avait presque oublié comment faire. Melpomène, quant à elle, était très drôle et, par des piques mordantes, venait souvent ajouter aux rougeurs de Nikos. Uranie, la Muse de la foudre, se comportait constamment comme une grande sœur, ou une mère, selon les situations. Elle regardait les autres Muses avec exaspération à cause leurs gamineries mais riait tout autant dès que Nikos avait le dos tourné.

Par conséquent, Cassandre ne s'était pas sentie aussi bien depuis le départ d'Eros. Tandis qu'Erato se chamaillait avec Euterpe sur le fait de savoir à qui un joli garçon blond avait souri, Uranie s'approcha de Cassandre et lui dit doucement:

"Tout le monde souffre lorsque se termine son premier amour, Cassandre. Mais n'oublie pas qu'il y en a d'autres qui attendent avec impatience."

Elle désigna du menton Nikos un peu plus loin, qui ne savait plus où donner de la tête entre Erato qui lui tirait le bras et Melpomène qui le raillait de l'autre côté. Cassandre sourit tristement.

"Malheureusement, il n'est pas terminé. Je ne pourrais jamais aimer un autre qu'Eros, et ce n'est pas faute de ne pas avoir essayé. Je suis destinée à l'aimer, je l'ai toujours su. J'ai seulement peur qu'il m'oublie là-haut en Olympe."

"Crois-moi, mon enfant, Eros ne t'a pas oublié."

Quand Cassandre demanda des précisions, Uranie refusa de répondre.

"Si un jour tu le revois, il répondra lui-même à ta question. Ce n'est pas à moi de parler pour lui. Je sais que votre amour à toi et à Eros est digne des plus grandes tragédies grecques mais je veux seulement que tu arrêtes de te torturer l'esprit à cause de lui. Et le petit là-bas, il souffre aussi de te voir ainsi et de savoir qu'il ne pourra jamais guérir tes blessures."

Cassandre baissa les yeux.

"Je l'ai déjà trop fait souffert. Je lui ai promis la lune et la lui ai arrachée quelques secondes plus tard, pour ne jamais la lui rendre. J'ai essayé de l'ignorer une fois qu'Eros est parti, je me suis dit que ce serait plus facile pour lui. Il fallait qu'il sache que malgré l'absence de celui que j'aime, je ne pourrais jamais tomber amoureuse de lui. Nikos est un ami, mais je préfère le voir loin de moi plutôt que malheureux."

"Un véritable ami ne part pas, même quand on le rejette. Nikos, s'il ne sera jamais ton amant, est un véritable ami. N'oublie jamais ça."

"C'est promis."

Des larmes lui vinrent aux yeux en regardant Uranie. Comme sa mère lui manquait….

"Assez parlé de choses lugubres !" S'exclama Melpomène qui venait de les rejoindre et qui avait manifestement entendu leur conversation. "Nikos s'en sort très bien malgré tout. Regarde, il a déjà deux prétendantes qui font la queue pour l'avoir."

En effet, Erato, qui avait gardé le bras droit de Nikos, se voyait concurrencée par Euterpe qui tirait le bras gauche de Nikos. Celui-ci jeta un regard impuissant à Cassandre. La jeune fille se mit à rire de nouveau. Elle avait l'impression d'avoir une nouvelle famille. Très bruyante.

"Ça suffit les filles !" Cria Uranie sur son ton le plus autoritaire.

Euterpe lâcha aussitôt Nikos mais Erato tira la langue à Uranie et resta cramponnée au pauvre garçon. En voyant Erato ne pas bouger, Euterpe repris aussitôt sa place de l'autre côté de Nikos.

"Nikos," Dit-elle d'une voix sulfureuse. "Tu me préfères à cette harpie n'est-ce pas ? Je suis beaucoup plus raffinée."

Avant que Nikos n'ait pu ouvrir la bouche, Erato explosa.

"Harpie ? Tu vas voir, espèce de truie ailée !"

Son tatouage brilla soudainement et un énorme coup de vent vint brutalement soulever Euterpe du sol.

"Pose-moi par terre ! Pose-moi par terre !" Hurla Euterpe, en essayant vainement de couvrir sa toge avec ses mains tandis que celle-ci remontait le long de ses jambes à cause du vent.

Erato la regardait, pliée en deux. Même Cassandre ne put retenir un léger fou rire, accompagné avec enthousiasme par Melpomène. Uranie fronça les sourcils et un éclair sorti de nulle part vint soudainement frapper le sol aux pieds d'Erato. Euterpe retomba sans grâce sur le sol. Grognant et frottant son derrière maltraité, elle regarda la Muse du vent aussi bien que celle de la foudre avec des yeux noirs. Melpomène n'en pouvait plus et se roula par terre tellement elle ne pouvait plus s'arrêter de rire. Cassandre n'en était pas loin non plus.

Dès qu'Euterpe se fut relevée cependant, elles ne rirent plus autant. Celle-ci venait de renverser de l'eau glacée sur chacune d'entre elles, et même sur Nikos, grâce à son pouvoir. Avec un sourire suffisant, Euterpe se dirigea seule et fière d'elle vers l'arène des Jeux, sans savoir que le bout de ses cheveux venait de s'enflammer sous le coup du pouvoir de Melpomène…


Hi hi
Alors vous l'aviez vu venir l'anagramme ? Je me suis cassé la tête pour le trouver, même si je l'ai fais il y a très très longtemps (à peu près au moment où j'ai commencé l'histoire). Que va faire Harry maintenant qu'il pense avoir découvert Voldemort ?

Alors vous aimez les Muses ? Je les ai rajouté au dernier moment (surtout la dernière partie), je me suis dit que ce serait plus intéressant de rajouter de nouveau persos. En plus elles me font marrer. Elles sont bcp plus humaines dans la deuxième partie qu'elles n'en ont l'air au début mais je trouve ça plus drôle de les peindre de cette manière. Et puis il faut que Cassandre décompresse un peu avant le combat final.

Vous m'excuserez de ne pas répondre aux reviews cette fois-ci, je suis pressée, je vais à un anniversaire . En tout cas, merci à Zazoo1992, langedesenfers, littleyquem
laura, johanna, myym, Kitsune-Maeda (hi hi 2 mois seulement na na na nère).

Je dédicace ce chapitre à toutes les mauvaises langues (personne n'est visé :P) qui pensaient ne pas avoir de mes nouvelles avant l'année prochaine.

Manoa