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Chapitre 30, la fin d'une ère.

De toute son histoire, on pouvait difficilement se souvenir d'avoir vu Poudlard aussi occupé que les jours qui suivirent l'arrivée des représentants du Ministère qui ne faisaient que passer et repartir en passant par le réseau de cheminée qui avait été ouvert jour et nuit pour eux. Il y avait apparemment beaucoup de choses qui devaient être confirmées et de faits qui devaient être éclaircis.

Il y avait eu deux morts cette nuit-là. Ils faisaient croire qu'ils cherchaient tous les renseignements et qu'ils identifiaient ceux qui restaient, et bien que tout le monde dans le monde sorcier étaient prêts à fermer les yeux à la fin des trois premiers jours, tout le monde choisissait Albus Dumbledore en priorité.

Après trois semaines cependant, Dumbledore ferma toutes les connexions de cheminées en dehors de celles des urgences et ignora la centaine de hiboux qui réclamaient son attention. Le monde entier en avait profité pour célébrer la mort du Seigneur Noir et par tous les dieux, il était temps que Poudlard s'accorde un moment de tranquillité et de silence.

L'annonce fut faite, la nourriture préparée et bien qu'il y ait une atmosphère de tristesse parmi les élèves, tous semblaient d'accord pour faire partie de cette occasion capitale.

Même Remus et Severus promirent de faire acte de présence.

Pourtant, entre les deux, Albus faisait de son mieux pour ne pas leur présenter ses condoléances. Ils avaient traversé suffisamment d'épreuves et l'inquiétude avait probablement commencé à les marquer tous les deux, mais rien d'autre ne pouvait être fait pour alléger leur fardeau.

Albus espérait vraiment qu'il faisait ce qu'il fallait.

« J'ai de très mauvaises nouvelles Severus. »

Les paroles calmes de Remus firent frissonner Severus. Alors qu'il était en train de fermer la porte de ses quartiers, il s'arrêta et se tourna lentement pour croiser les yeux de son collègue.

« Eh bien quelles sont les nouvelles ? » Interrogea-t-il. « Je n'ai pas toute la journée et Albus nous attend à la 'fête' que nous ayons envie d'y aller ou non. »

Remus soupira longuement et bruyamment. Il avait l'air de chercher les bons mots sans pouvoir décider quels étaient ceux à utiliser dans de telles circonstances. Il soupira à nouveau et parut combattre les larmes tout en essayant de rassembler une nouvelle fois ses pensées.

« Severus, Harry est…Harry a … Ils ont essayé de l'aider, mais il -» Il s'arrêta une nouvelle fois puis murmura finalement. « Severus, Harry est mort. »

« Je vois, » Dit Severus très doucement, déterminé à ne pas sombrer devant le loup-garou s'il le pouvait. « As-tu eu des nouvelles de Sainte Mangouste ? »

Remus acquiesça lentement. Il avait dans les mains une lettre portant le sceau de Sainte Mangouste.

« Tout est là. Il est mort il y a environ cinq minutes, » Confirma Remus. « Ils m'ont envoyé ça par la cheminée de l'infirmerie, en urgence. Tu sais j'étais assis là à attendre depuis la fin du petit déjeuner. Eh bien c'est cela. »

Severus acquiesça. Son regard tomba sur le sol, son monde semblait tanguer un peu. Ce n'est que quelques minutes après qu'il parvint finalement à regarder Remus dans les yeux.

Et ce n'est qu'à ce moment là qu'il remarqua que les coins des lèvres de Remus tremblaient légèrement : le sorcier ne pouvait plus tenir. Il éclata de rire, si fort qu'à un moment, son corps fut secoué de spasmes silencieux.

« Oh Sev, tu devrais voir ton visage ! » Haleta entre des quintes de rire.

Severus le regarda avec une indignation meurtrière. « Comment m'as-tu appelé ? »

Remus se calma immédiatement, même s'il souriait toujours d'une oreille à l'autre. Il dut essuyer les larmes qui coulaient sur son visage. Quand il eut terminé, Severus le tapotait avec sarcasme.

Ne voulant pas être surpassé, Remus baissa la tête.

« Eh bien, si j'avais oublié quel balourd immature tu étais Lupin, je m'en souviendrai maintenant, » Grogna Severus en plissant les yeux.

Remus continua simplement à sourire. « Une représentation qui vaut un oscar, ne penses-tu pas ? Et moi qui pensais que l'espièglerie des maraudeurs était morte depuis longtemps. Je n'ai pas autant rit depuis longtemps. »

Severus le regarda avec des yeux noirs.

Remus leva la main en guise de consolation. « Paix ? »

« Tu parais de bonne humeur, » Remarqua Severus d'un air renfrogné, mais il serra la main. « Nous avons déjà fait la paix à de nombreuses reprises et tu penses encore à faire quelque chose pour la briser. Je ne sais pas pourquoi je te fais encore confiance. »

Remus sourit. Touché par le fait qu'il reconnaissance cette confiance.

« Je devais le faire, Sev, » Dit-il en haussant les épaules. « James et Sirius se seraient retournés dans leurs tombes si je ne l'avais pas fait. Nous avons été si gentils et corrects pendant si longtemps. Ne te rappelles-tu pas comme nous nous amusions quand l'Ordre nous donnait une mission à effectuer ensemble ? Tu ne me faisais pas confiance en ce temps là, mais nous formions quand même une bonne équipe. J'ai essayé de faire une représentation de plus pour toi. »

Severus plissa à nouveau les yeux. « Tu as remarqué que James et Sirius étaient morts ? N'oublie pas combien de fois j'ai juré de t'envoyer au pays des morts pour ces petites 'représentations'. »

Remus ricana et Severus soupira d'exaspération.

« Que dit ce satané hibou alors ? » Lui demanda-t-il en essayant de le prendre de la main de Remus, mais échoua lamentablement. « Il vaut mieux que ce soit une bonne nouvelle, après tout, je viens d'endurer une véritable épreuve. »

Remus sourit malicieusement et mit un doigt sur ses lèvres.

« C'est un secret, » Dit-il doucement. « Peut-être le découvriras-tu tout à l'heure. C'est mon cadeau pour toi Sev. Tu vois, je ne suis pas si méchant ? Je ne gâcherai même pas ta surprise. »

Remus rit doucement et se tourna pour reprendre le couloir des Serpentards, en se dirigeant vers ce qu'il pensait être la Grande Salle. Severus le regarda partir, dissimulant à peine son dégoût.

Qu'il se perde dans les cachots lui servirait de leçon.

« Penses-tu que s'il était là il trouverait tout cela amusant ? » Demanda Hermione doucement.

Derrière elle, le bras de Ron se resserra autour de sa taille. « Ca l'embarrasserait à mort. Je suis presque content qu'il ne soit pas ici pour voir ça. »

La Grande Salle avait été décorée des quatre couleurs des maisons de Poudlard. Les tables avaient été poussées d'un côté pour qu'il y ait plus de place au milieu de la salle pour pouvoir danser. A l'avant, la Grande Table étincelait d'une brillante poussière d'or. Travail de tous les professeurs réunis pour l'occasion, apparemment.

A l'arrière près du mur, se trouvait un immense tableau représentant Harry brodé avec du fil de soie et sur les quatre coins des glands rouges et or avaient été ajoutés.

C'est ce que ses amis regardaient.

« Quelle année, hein ? » Dit Dean alors que Neville et Seamus rejoignaient les deux autres.

Hermione acquiesça. « Et c'est presque terminé. Il ne reste que deux mois. Nous avons presque terminé. »

Au milieu de la salle flottaient les accords poignants d'une chanson lente et soudain les bruits assourdis des pas et des couples dansant sur les tons mélodieux au milieu de la salle.

« N'avez-vous l'impression que nous avons manqué beaucoup de choses cette année ? » Demanda Seamus en brisant le silence qui s'était installé.

De l'autre côté de la salle, près de la table se tenaient les Serpentards. Quelques-uns étaient absents, mais fait assez surprenant, quand les mangemorts s'étaient éparpillés dans le monde comme des papillons, beaucoup de Serpentards avaient pris la décision de rester à Poudlard. Presque tous les autres élèves avaient compris que Drago Malfoy était à l'origine de cette décision.

C'était vers lui que tous les yeux étaient maintenant tournés.

Will était arrivé dans la salle remarquablement tard, mais sa démarche assurée avait été interrompue rapidement par une main blanche. Devant les hommes et les dieux, Drago l'avait poussé contre le mur le plus proche et avait planté une jambe entre celles du Serpentard.

D'un doigt, il parcourut le visage de Will et dégagea une mèche de cheveux égarée tout en conversant sur un ton lent et murmurant pendant que Will levait les yeux au ciel et souriait. Puis lentement, très lentement, Drago baissa ses lèvres vers celles de Will dans un baiser qui coupa le souffle de plusieurs personnes.

Les cinq Gryffondors détournèrent alors le regard. Hermione, seule fille du groupe, ne put empêcher un grand sourire d'illuminer son visage.

« Parle pour toi, » Dit Ron en levant les yeux au ciel et en déposant un léger baiser sur la nuque de Hermione. « Certains d'entre nous sortent la tête de leur cul de temps en temps. »

Tous éclatèrent de rire quand Seamus le regarda avec des yeux faussement noirs.

Au milieu des rires, Hermione se tourna dans les bras de Ron pour regarder vers la Grande Table. Toutes choses considérées, les professeurs semblaient s'amuser. Le professeur Hagrid discutait avec Dumbledore pendant que le professeur MacGonagall ; qui se trouvait entre les deux sorciers, tournait son verre de vin rouge tout en surveillant deux Premières années qui paraissaient danser d'un peu trop près pour leur âge.

Hermione suspecta le professeur Flitwick d'avoir beaucoup trop bu, si on se fiait à son hoquet et à son rire.

Les deux sièges à côté de Dumbledore étaient occupés par le professeur Snape et le professeur Lupin qui étaient les deux seules personnes à ne pas observer les élèves pour s'assurer que l'ordre était maintenu.

Fait étrange, Remus avait l'air bien moins triste que ces derniers jours. Snape était encore bien trop loin pour être désiré s'il fallait s'en référer à son expression meurtrière.

Hermione et Ron étaient devenus des spécialistes de cette expression. Ca voulait dire que le professeur avait une boule de la taille de Birmingham au creux de son estomac et qu'il se rendait par moment responsable de ce qui était arrivé à leur meilleur ami.

« Alors quelles sont les nouvelles ? » Neville brisa la rêverie de Hermione. « La seule chose que nous savons est que Voldemort est définitivement et indiscutablement mort cette fois et que Harry n'était pas vraiment en meilleur état. »

« Coma, » Ajouta Ron à sa réponse, mais il sourit rapidement quand il vit leur inquiétude. « Oh, ne vous inquiétez pas, les médicomages de Sainte Mangouste ont dit qu'il irait bientôt mieux et qu'il allait se réveiller. Ils le laisseront peut-être même revenir à Poudlard s'il se réveille avant la fin du trimestre. Heureusement pour lui. Il n'a pas à être là aujourd'hui. »

« Je parie qu'il a fait peur à Dumbledore, » Commenta Dean.

Ron acquiesça. « Il a fait peur à tout le monde. Vous auriez dû le voir quand nous l'avons trouvé. C'était brutal. MacGonagall jurait qu'il était mort et Re-euh, Lupin semblait avoir oublié comment bouger. Tu penses, ce n'est pas surprenant. Mon esprit est devenu complètement blanc. Nous ne pouvions rien faire d'autre que regarder. »

« Sauf Snape, » Ajouta doucement Hermione. « S'il n'avait pas été là… »

Elle se tut. Elle et son petit ami se regardèrent.

Harry gisait dans un océan de sang quand ils l'avaient trouvé. Il était pale et froid, ses lèvres étaient devenues bleues et il n'avait pas été bougé. Remus sembla se briser de l'intérieur quand il le vit et Dumbledore fut incapable de les regarder. MacGonagall se raccrochait à lui, Hermione pleurait et Ron tremblait.

Mais Severus continua simplement à avancer.

Ils l'avaient regardé s'agenouiller à côté de Harry et prendre le corps qui semblait sans vie dans ses bras. Il murmura des paroles qu'ils ne le savaient pas capables d'exprimer. Severus Snape, directeur des Serpentards s'était brisé devant leurs yeux. Ils avaient alors tous compris, que Severus aimait vraiment Harry.

Et quand le cœur de Harry s'était remis à battre, ils surent qu'il ne vivait que parce que Severus le lui avait demandé.

« Le professeur Snape a aidé ? » Demanda Dean avec une expression légèrement incrédule.

Ron et Hermione sourirent tous les deux avec fausse modestie.

« Ouais. Il a aidé, » Dit Ron en se tournant vers la Grande Table. Il regarda leur professeur de potions quitter la salle. « On peut dire qu'il a un peu aidé. »

Severus retourna dans ses quartiers, content d'échapper aux bruits joyeux que faisaient les sorciers fêtards.

Il s'effondra dans la chaise derrière sa table et d'un coup de baguette envoya tous les parchemins et accessoires servant à l'écriture dans leurs coins spécifique, sur les étagères. Il sortit ensuite une bouteille de Firewhisky et un verre de vin.

Il n'avait auparavant jamais bu excessivement, puisqu'on lui avait enfoncé dans la tête dès son plus jeune âge qu'il fallait boire avec modération. Mais si les personnes dont il se souciait étaient immobilisées, alors la modération pouvait bien être maudite.

Il voyait encore dans son esprit, un démon et un saint étendus côte à côte.

Severus n'avait jamais auparavant ressentit une telle douleur lui déchirer le corps, pas avant qu'il ne regarde l'homme qu'il aimait. Quand tous les autres avaient oublié comment marcher, Severus avait oublié comment exister. Qu'y avait-il avant Harry ? Qui était-il sans le regard émeraude posé sur lui ? L'espace d'un instant, Severus avait oublié comment continuer à respirer.

« Je ne peux pas te retenir dans ce monde, mais tu ne peux pas t'attendre à ce que je te dise adieu. C'est trop me demander et je n'ai pas la force de te laisser partir, Harry, » Murmura Severus au sorcier qu'il tenait immobile dans ses bras. « J'irai en enfer pour le punir si je le dois. Sache que je te pleurerai pour toujours et plus longtemps encore. Je t'aime. Je ne sais pas comment commencer une vie sans toi. »

Il enleva le Spiritus qui pendait autour de son cou et le glissa sur les doigts de Harry. Puis il s'accrocha à lui, enfouissant son visage contre la peau douce du cou de Harry.

« Alors s'il n'y a ne serait-ce qu'une chance que tu sois encore en vie, » Poursuivit-il doucement. « S'il te plait… tu dois revenir vers moi. »

Et c'est à ce moment là qu'il avait senti un pouls. Léger, mais un pouls tout de même.

Les coups à la porte résonnèrent si soudainement qu'ils surprirent Severus qui se versait son deuxième verre d'alcool. Pendant une brève seconde, il aurait juré qu'il les avait imaginés, mais l'instant suivant, ils revinrent.

Trois coups, très doux.

Severus se hâta vers la porte et l'ouvrit brusquement. La seconde avant qu'elle ne soit complètement ouverte, il se jurait que ça ne pouvait être que quelqu'un d'autre venu déranger sa tranquillité, il allait leur jetait un sort qui durerait un mois. Mais, il n'eut pas besoin de recourir à tant de violence.

« Doux jésus ! As-tu bu ? » Lui demanda Harry, un sourire amusé sur le visage.

Severus s'arrêta devant la porte d'entrée pour boire sentimentalement la lueur dans le regard de Harry. Celui-ci était appuyé contre le chambranle de la porte et avait l'air pâle par rapport à son teint habituel. Ses yeux étaient un peu creux et ses lèvres étaient encore légèrement bleues, mais il était là et Severus ne pouvait pas détourner ses yeux de sa silhouette.

« Ne devrais-tu pas être à Sainte Mangouste? Dans le coma ? A effrayer tout le monde ? » Lui demanda Severus en haussant un sourcil. « Qu'est-ce que tu fabriques à Poudlard ? »

Harry le regarda comme s'il allait hausser les épaules, mais ne trouvait pas la force de bouger.

« Je viens de me lever. En fait, il y a une heure environ. Les médicomages ont été suffisamment gentils pour ne pas protester quand je leur ai dit que je venais ici et qu'ils pouvaient ou m'aider à sortir du lit ou à dégager de mon chemin. Je suis arrivé par cheminée dans le bureau de Dumbledore, je lui ai laissé un mot, j'ai entendu le chahut dans la salle et je me suis rendu compte que tu devais être là. Alors me voilà. »

L'expression de Severus ne changea pas et les doutes se précipitèrent dans les yeux de Harry.

« Bien, » Murmura-t-il. « Je te laisse alors. Je suis certain que Pomfresh sautera de joie quand elle saura qu'une fois de plus, je vais résider dans sa précieuse infirmerie. »

Il avait commencé à faire demi-tour quand Severus l'attira contre lui. Harry gémit de douleur.

« Tu ne peux même pas bouger, » Le réprimanda Severus à l'oreille. Il resserra considérablement son étreinte.

« Je peux bouger, » Le contra Harry en posant sa tête sur l'épaule de Severus qui enveloppa ses bras autour de la taille fine. « Je suis là. Je suis en vie et tu es avec moi. Je peux même danser si tu me le demandes. »

« Très bien. » Severus retourna dans ses quartiers, Harry avec lui, pour pouvoir fermer la porte. « Que veux-tu faire pendant que tu es là Potter ? »

Harry leva la tête pour que les lèvres de Severus soient contre les siennes. Severus glissa sa langue entre ses lèvres et leurs bouches se familiarisèrent à nouveau. Harry s'accrocha à lui et Severus jura silencieusement de chérir chaque gémissement.

« Danser, » Murmura finalement Harry quand leurs lèvres se séparèrent. « Je veux me souvenir de ce que je ressens quand tu es à l'intérieur de moi. »

« Nous devons d'abord parler, » Dit Severus sur un ton plus sérieux.

Harry grogna et s'effondra une fois de plus contre l'épaule de Severus. « Nous pouvons parler plus tard. »

« Nous commençons maintenant. »

Harry grogna à nouveau. « J'ai fait ce que je devais faire. Tu l'as dit toi-même. Tu me l'as enfoncé dans le crâne avant mon départ. 'Reste loin du sang, Harry. La potion est transférable et elle se diffuse à travers le sang. En fait, il pourrait ne pas mourir si elle était diffusée de cette façon'. C'était la solution parfaite. »

« Ca ne l'était pas ! »Grogna Severus. « Tu aurais pu mourir, merde ! Je n'avais jamais testé la potion. C'était la seule théorie que j'avais. Ne me fais plus jamais confiance aussi implicitement ! Il y avait quatre vingt dix pourcents de chance que je me sois trompé et comme preuve, tu en es presque mort ! »

« Mais je ne suis pas mort, » Le contra doucement Harry. « Ca a marché. J'ai transféré la potion en lui. Et j'ai fait en sorte de ne pas le lâcher avant d'être certain qu'il soit mort. Ca a marché. Je ne suis pas mort. Ca n'a désormais plus d'importance que j'ai pris une décision désespérée et dangereuse. »

« C'est important pour moi ! » S'exclama Severus.

Il bougea une main qui était enroulée contre la taille de Harry et la posa sur sa joue pâle. Puis il la déplaça gentiment pour que ses doigts glissent dans les cheveux d'ébènes.

« C'est important pour moi, » Répéta-t-il plus doucement. « J'ai cru que tu étais mort. J'ai eu l'impression de t'avoir envoyé vers ta propre mort. Je n'ai voulu que tu utilises les effets secondaires de la potion comme plan principal. »

« Je suis désolé, » Murmura Harry en pressant un baiser sur la nuque de Severus.

Severus grogna d'exaspération, d'inquiétude et de culpabilité en un seul souffle. Il glissa sa joue le long de celle de Harry et posa son front dans le creux crée par la courbure du nez de Harry.

« Je ne veux pas te faire mal, » Murmura-t-il lentement. « Mais si tu es toujours d'accord, je pense que j'ai vraiment besoin de te prendre dans mes bras maintenant. »

Harry rit doucement. « Il t'en a fallu du temps. »

Mais quand Severus le libéra pour enlever sa cape de sorcier et déboutonner son uniforme, Harry chancela dangereusement sur ses pieds.

Severus l'attira rapidement dans ses bras. Et Harry gémit à nouveau.

« Harry, ce n'est peut-être pas une bonne idée, » Remarqua doucement Severus, mais Harry secoua immédiatement la tête.

« Je vais bien, » Dit-il en prenant une profonde inspiration tremblante. « Je suis juste un peu faible. Les docteurs ont dit que j'irai bien dans quelques heures et les médicomages ont pensé qu'il valait mieux être d'accord avec eux et ne pas finir d'essayer de me guérir dès que je me suis réveillé. »

Ce que disait Harry était difficile à imaginer : des docteurs moldus et des médicomages travaillant côte à côte. Si Severus n'avait pas été là pour aider quand Harry et tous les moldus avaient été transportés à Sainte Mangouste, il ne l'aurait pas cru.

« Harry, je ne veux pas te faire mal, » Dit Severus en éclaircissant son esprit.

« Tu ne me feras pas mal, Severus, » Répondit Harry avec un sourire. « Du moment que nous allons doucement. J'irai bien. »

Severus laissa Harry guider ses mains pour finir de déboutonner ses vêtements. Puis gentiment, il enleva la robe de Harry, sa chemise, son pantalon et autre vêtement jusqu'à ce que Harry soit nu devant lui. Il essaya de ne pas regarder avec des yeux noirs les gros bleus qui teintaient la peau de Harry.

« Il y a des moments comme maintenant où je regrette qu'on n'ait pas laissé le canapé en velours ici, » Dit finalement Harry d'une voix douce. « La chambre commence à ressembler à un continent lointain. »

Severus le prit sans le serrer dans ses bras.

« N'essaye jamais cela par toi-même, » Le prévint-il. Il les lévitèrent à quelques centimètres du sol et les déplaça vers la salle d'à côté.

Harry haussa les épaules et posa sa tête contre Severus. Severus pouvait encore faire tant de choses qui impressionnaient Harry.

Ils se posèrent sur le tapis noir et Harry chancela à nouveau, mais son regard priait Severus de ne pas faire de commentaires. Sans baguette, d'un geste de la main, Severus ferma la porte.

Pour le remercier, Harry posa ses lèvres sur les siennes pendant que ses doigts travaillaient sur les boutons de la robe de Severus pour qu'il soit aussi habillé que lui. Severus le lévita immédiatement sur le lit, riant quand il entendit Harry haleter d'indignation. Il le rejoignit ensuite dans les draps de soie.

Il attira Harry contre lui, faisant courir ses doigts dans ses cheveux et embrassant chaque once de peau dorée, pâle et pourpre qu'il pouvait toucher.

« Dis-moi quoi faire, » Murmura-t-il.

Harry rit. « Fais comme toujours. Je vais bien. Et si non, je te le dirai. »

Severus grogna. Il avait des doutes, mais céda. Et bientôt, il glissait des baisers le long du corps de Harry, provoquant des grognements, des gémissements qui faisaient étinceler les yeux verts de Harry.

Et quand les doigts de Harry s'agrippèrent au drap, les yeux fermés, la respiration rapide et haletante s'échappant des dents serrées, Severus roula pour que le corps de Harry soit au-dessus du sien, en un alignement parfait.

Cette fois, c'est Harry qui sans baguette attrapa la potion huileuse.

Severus resta immobile pendant que Harry les préparait tous les deux, mais quand Harry glissa sur son pénis, il ne put retenir un gémissement en se sentant à nouveau à l'intérieur de Harry.

« Est-ce que tu vas bien ? » Fut sa première question.

Au lieu de répondre, Harry sourit et déposa des baisers sur sa poitrine alors qu'il bougeait lentement. Il suivit une ligne jusqu'aux lèvres de Severus puis posa sa paume sur la cicatrice en forme de X incrusté dans sa chair. Puis lentement, sur le front de Severus il imita le zigzag de la cicatrice en forme d'éclair qu'il avait toujours sur le sien. A cela, Severus siffla puis regarda son jeune amant en s'excusant.

« Je suis désolé, » Dit-il très doucement.

Silencieusement, son corps convulsa sous Harry quand il vint. Mais avant que Severus ne puisse l'atteindre, Harry haleta, se libérant lui aussi.

Severus les nettoya rapidement tous les deux, mais il avait à peine terminé que Harry s'enveloppa contre le corps de Severus. Leur souffle semblait être en synchronisation, le battement de leurs cœurs se complétait.

« Repose-toi, » Murmura finalement Severus d'une voix douce.

Harry sourit d'un air fatigué. « Je t'aime Severus et je suis désolé de ce que j'ai fait. Quand le prochain Seigneur Noir viendra, je ne ferai rien d'héroïque ou de courageux."

« Très drôle Potter, » Lui dit Severus en le regardant avec des yeux faussement noirs.

Harry rit simplement et doucement, mais sombra rapidement dans le sommeil comme le lui avait suggéré Severus. Avant de s'endormir à son tour il enveloppa un bras autour de Harry et déposa à contre cœur un baiser sur les cheveux corbeau.

« Je t'aime aussi insolent gamin, » Murmura-t-il très doucement. « Si tu me refais un jour une telle frayeur, je te jetterai dix sorts différents avant que tu n'arrives au purgatoire. »

« Que fais-tu ici ? »

« Je ne peux plus te rendre visite? Tu ne m'as même pas remercié alors que je les ai empêchés de te jeter le sort d'oubliette. Ne préfères-tu pas le sort d'Oubli ? »

« Je te remercierais, mais j'ai un petit problème…je t'aime toujours. »

« Tu voulais oublier ça ? Je pensais…je croyais que -»

« Ca ne me dérange pas. » Doucement. « Je pensais que tu préférerais que j'oublie mon cœur. »

« Jean-Claude... »

« Je suis désolé, Harry. Je n'aurais pas dû t'appeler ainsi. Je ne le ferai plus. »

« Ca ne me dérange pas. Je ne peux te demander t'arrêter et penser que tu le fasses. Si l'amour pouvait être imposer alors -»

« Tu ne veux pas l'aimer ? »

« C'est Severus. Il est têtu. Je ne m'attends pas à ce qu'il comprenne. Il ne me croira peut-être même pas. »

« Eh bien, demain tu retournes à Poudlard. Dis-lui. N'attends pas. Il aura une année entière pour apprendre à te croire. »

« Un an. » Pensif. « Et si…et si je ne vivais pas aussi longtemps? »

« Quoi? Harry ne parle pas comme ça. »

Silence.

« Jean-Claude te souviendras-tu de moi quand je mourrai? »

« Quoi? » Un soupir. « Mon Dieu, pourquoi ai-je l'impression que l'on a déjà eu cette conversation? »

« Nous l'avons déjà eue. Le jour où j'ai terminé mes séances avec toi. Nous sommes allés voler et je t'ai posé la question. Bien sûr, tu n'es pas censé te souvenirs des détails, autrement le sort serait inutile. Je voulais juste savoir si tu avais changé d'avis. Alors, est-ce le cas ? Te souviendras-tu de moi quand je mourrai ? »

« Quand tu mourras Harry? »

« Oui. Te souviendras-tu de la personne que je suis? Sans la célébrité et le piédestal ? Juste Harry? Peux-tu te souvenir de moi pour qui j'étais ? »

« Mon Coeur, tu ne comprends pas? » Un soupir. « Je t'aime, Harry. Les personnes qui t'aiment se souviendront toujours de toi. »

« Jean-Claude, je- »

« Shhhh. » Un murmure brisé.

Des doigts suivirent la courbe du visage de Harry suivit par un baiser. Trop léger pour être considéré comme tel. Trop bref pour justifier plus de pensées.

« Tu devrais partir. Retourne à Poudlard. Retourne vers ton professeur Snape. »

« Je suis désolé. Je n'ai jamais -»

« Et je n'ai jamais voulu tomber amoureux de toi. » Un sourire triste. « Harry, tu dois me donner du temps. Donne-moi du temps pour guérir. Ce que j'ai fait était stupide. Tu étais mon patient, je n'aurais jamais dû me permettre d'être aussi proche de toi. »

« Tu n'as rien fait de mal! Tu as été très professionnel. »

« Et même, partiras-tu simplement ? »

« Je suis désolé. »

« Ne le sois pas. J'aurais préféré ne pas t'aimer alors que tu en aimes un autre. Quelque part il y a un sorcier pour moi et j'espère avoir au moins une part de mon cœur à lui donner. »

« Alors c'est censé être un adieu? »

« Non. » Un rire peu enthousiaste suivit. « Un adieu est éternel. Tu sais où je travaille. Je suis certain que nous nous reverrons régulièrement. »

« Merci, » Murmura Harry. « Je ne te l'ai pas dit assez souvent, je pense. »

« Non, » Jean-Claude sourit. « Crois-moi quand je dis que tout le plaisir était mien, Harry Potter. »

Des heures plus tard et finalement soigné, Harry se tenait au milieu du terrain de Quidditch et regardait le ciel étinceler. Tout autour de lui était silencieux, mais cette fois, il pouvait sentir la légèreté de l'air.

Le monde allait à nouveau bien. Tout était à nouveau détendu et pur.

Harry pouvait presque sentir le monde soupirer de soulagement et l'air vibrer de gratitude et de magie sans limite.

Pour la première fois, Harry sourit au cadeau qu'il avait donné au monde.

« Je me sens si vieux, » Dit-il très doucement. « Comme si j'avais fait des millions de kilomètres et vieilli d'un millier d'années, mais que soudain je n'ai plus à marcher. »

Il se tourna pour regarder la silhouette silencieuse de Drago Malfoy qui se tenait immobile derrière lui.

« Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Répondit Drago en haussant les épaules, ce qui fit rire Harry. « Moi comme tous les autres sur cette terre te sommes redevables. »

Harry secoua la tête. « Non, vous ne l'êtes pas. Personne ne me doit rien. Nous avons tous payé notre part dans cette victoire. Nous ne nous devons rien. »

Drago acquiesça lentement puis commenta doucement. « Alors c'est ainsi. C'est la fin. »

« C'est ce qu'à dit Voldemort, » Répondit simplement et calmement Harry. « Mais c'est un nouveau commencement. »

Ils restèrent face à face dans le silence. Le vent soufflait gentiment autour d'eux. Ca leur rappelait les sept années qu'ils avaient passées à se poursuivre sur ce terrain de Quidditch.

Sur le visage de l'autre, ils pouvaient voir les années qui s'étaient écoulées.

« Le monde change, » Murmura finalement Drago. « Peux-tu le sentir ? C'est subtil, mais c'est réel. Un jour, il n'y aura plus ni sang pur ni moldus. »

Harry lui sourit. « Il y aura toujours des sang pur Drago. Comme il y aura toujours un Malfoy pour chaque Potter dans ce monde. »

Drago prit une légère teinte rouge.

« Je n'en serais pas aussi sûr, » Dit-il d'une voix douce. « Est-ce étrange que nous soyons tous les deux amoureux d'un autre sorcier ? »

Harry le regarda avec interrogation quand il parla d'amour, mais Drago soutint son regard d'un air borné.

« Etrange, » Répondit-il. « Juste. Parfait. »

Drago acquiesça à nouveau.

« Tu as gardé la cicatrice en forme d'éclair ? » Lui demanda-t-il.

Harry éclata de rire. « Oui, et tu as gardé l'élastique, je vois. »

Drago jeta un coup d'œil. « Je m'y suis habitué. »

« Comme moi à ma cicatrice, » Répondit Harry.

Côte à côte, ils se tournèrent pour avancer ensemble vers le château de Poudlard. Quand ils s'approchèrent de la Grande Salle, le bruit de la musique et des rires les inonda. Une fois de plus, ils se tournèrent l'un vers l'autre.

« C'est le moment de vérité Potter, » Plaisanta Drago. « Une fois entré, tous les yeux se tourneront à nouveau vers toi. Tu as peut-être gagné une guerre, mais tu as aussi scellé ton titre de Celui Qui a Encore Survécu. Tu ne seras même plus capable de rêver à t'échapper. »

Harry éclata de rire. « Et si nous nous dirigions simplement vers Severus et Will ? »

Drago acquiesça, un sourire narquois sur le visage.

Puis armés d'une nouvelle détermination, ils entrèrent ensemble dans la salle remplie d'élèves. Le silence tomba. Drago avança jusqu'à Will et le prit dans ses bras. Harry aperçut Ron lui faire un clin d'œil et Hermione lui sourire. Il se dirigea vers la Grande Table où tous les professeurs se levèrent. Puis il les embrassa tous chaleureusement avant de s'arrêter finalement devant le professeur de potions, qui quelques instants auparavant ne parvenait pas à croire qu'il était revenu à la fête.

Harry approcha courageusement une main qu'il posa à l'endroit où le cœur de Severus battait le plus fort.

« Je t'aime Severus Snape, » Dit-il d'une voix douce, qui semblait résonner dans le silence de la salle.

Severus se leva et le regarda un long moment avant de prendre Harry dans ses bras et de poser son front sur celui du Gryffondor.

« Et je t'aime Harry Potter, » Murmura-t-il à son tour.

Puis il y eut un chœur de halètements quand Severus baissa ses lèvres sur celles de Harry dans un baiser qui choqua le corps des élèves.

'Green eyes, sublime.' (Sublime Yeux verts)

Les mots résonnaient dans l'esprit de Harry alors qu'il regardait les yeux d'onyx. Il éclata de rire.

Bientôt, Hermione le serra dans ses bras à l'étouffer, Ron et Remus tout comme Dean, Neville et Seamus sifflèrent au milieu du tonnerre d'applaudissements

Green eyes, sublime.

Il n'est le fol du Temps, si joues et lèvres rouges

Dans l'air de sa faux un jour doivent tomber

Heures brèves et mois en leurs cours ne le bougent,

Jusqu'au bout du trépas il demeure inchangé

Sonnet 116 by William Shakespeare

X-x-X X-x-X X-x-X THE END X-x-X X-x-X X-x-X

Quelques commentaires de l'auteur, Angel of Spirit

Devait à l'origine s'appeler Dream Weaver (tisseur de rêve) mais à la dernière minute j'ai décidé que ce serait quelque chose de plus abstrait, 'Green Eyes Sublime'.

Jean-Claude est mon personnage préféré, et a été inspiré de l'un de mes meilleurs amis.

J'ai beaucoup joué avec l'idée que Will serait un méchant, mais j'ai finalement décidé que ce serait un gentil.

La thérapie de Jean-Claude est absolument inutile. C'est une combinaison de comportement psychologique cognitif et de psychothérapie qui ne fonctionnerait pas dans la vie réelle.

Je suis étudiante en psychologie alors j'ai essayé de garder les informations de l'histoire aussi correctes que possible.

A l'origine, Harry devait mourir. Je n'ai décidé de le laisser vivre que lorsque j'ai commencé la 2e partie et il était censé partir, comme à la fin de la 1ère partie, mais au dernier moment alors que j'écrivais le dernier chapitre, j'ai décidé qu'il n'y aurait pas de suite alors j'ai écrit une fin heureuse.

L'anniversaire de Severus, la semaine avant Noël est en fait la date de mon anniversaire. Pouvez-vous imaginer le maître des potions comme un bébé de Noël ?

Ecrire cette histoire a été une catharsis parce que beaucoup des émotions de Harry viennent directement de moi et c'est pourquoi il y a des moments où j'ai eu l'impression de le comprendre aussi bien.

Les scènes les plus difficiles à écrire ? Les scènes de sexe. J'avais peur qu'elles se ressemblent toutes.

Les scènes les plus faciles à écrire ? Severus et Harry. Puis Jean-Claude. Elles semblaient venir naturellement.

La chose que je me souviens le plus en écrivant cette histoire sont les émotions que j'ai ressenties. J'ai tout fait en écrivant cette histoire. Rire. Pleurer. Me mettre en colère. Etre triste. Mon but était de faire en sorte que les lecteurs ressentent les émotions. Heureusement ça a marché !

Au revoir à tous et Merci !

Note de la traductrice : Je tiens à tous vous remercier d'avoir lu cette histoire et de m'avoir suivi dans cette aventure. J'ai discuté avec la plupart d'entre vous, vous savez donc à quel point j'ai aimé faire cette traduction et la partager avec vous. Merci à tous.

Liana, je ne pourrai jamais assez te remercier de m'avoir laissé traduire Green Eyes Sublime

Je pense que vous serez d'accord avec moi, Spirit a vraiment un don pour l'écriture, alors ne m'en voulez pas de lui faire un peu de pub : allez lire ses autres histoires. Les liens sont dans ma bio et elle est dans mes favoris.

Je ne disparais pas encore, comme j'avais l'intention de le faire. Je reviens au mois de décembre (certainement) avec la suite et fin de Written in the Sand et le chapitre 18 de All I Crave.

Je commence une autre traduction, Paradox of Existence, mais la traduction ne sera a priori pas sur le site avant juin ou juillet, dépend de l'auteur et pas de moi.

Je reviens également avec une histoire originale. J'espère que vous l'apprécierez.

Merci à vous tous et à bientôt.