Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : Au, principe AC sans pilotes de Gundam, schoolfic, fic en sept parties. Pitié Luna, Olivs, épargnez-moi XDDD. STOP XDDD !

Rating pour celui-là : T

Couple : aucun là mais suivez et vous en verrez un !

Résumé : Duo est envoyé en service commandé par Quatre. Il est très intéressé par quelqu'un… le souci…

Câlins micis : à mon petit poulpe, à ma Lunanamoi – j'ai vaincu Morgan XDD -, tite Sea ! rescapée XD (pardon pour ton mémoire -.- , zous !)

Micis reviews : Tulag (maître capelette XD), Tip', Lu, Mot de Passe, Echizen D luffy, ptite-clad, Magical Girl Kiki, Mimi Angel, Orlane Melice, Sailor Sayuri, Lihiel, Elly972, Aki-No-Sabaku, Flo-de-Miel (Dona Powa XD), Obscura, Naïa, Caramelon « abdos girls », Isuzu (tu verras XD) et 'Setsu (de rien, de rien, moi nossi ça me fait froncer du nez je te rassure XD rien que de faire parler Duo comme un rabouin ça m'éclate, je suis obligée de me reprendre dès que je pars en langage normal pour le switcher avec son vocabulaire particulier XD! 'zou)

C FINI !

Bonne lecture ! (on espère)



Joue le jeu

¤

Chapitre VII : « Ceux qui veulent une chance de croquer des noisettes devront au moins pleurer des pierres euh… passer par le torture-quenottes»

¤

Lycée Heero Yuy, le casier, pendant que lèvres-en-feu et la tâche se papouillent.

¤

- Hmm…

¤

Merde ça chauffe.

¤

- Hmm…

¤

C'était tout doux avant et là ça monte quoi.

J'ai à peine le temps de respirer qu'il remet ça.

Me retiens de souffler comme un chien la langue dehors et tout.

Faudrait déjà qu'il lâche ma bouche pour ça.

¤

- Respire par le nez, Noisette.

- …

¤

Où suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui me parle ?

Il rit doucement. Charogne.

¤

- Ton cœur bat très vite… c'est plutôt flatteur…

- ….

¤

Le peu de temps qu'il me dézlouffe et mes neurones se remettent en mode on.

Faut que j'ai mes réponses.

Faut arrêter le délire.

Euh en fait y a de ça et y a aussi du fait que j'ai plus de bus et qu'il va falloir pleurer pour rentrer.

Ceux qui disent que les baisers font tout oublier sont des mythos.

On part en live mais on en revient du live hein ?

J'ouvre les yeux et lève un peu le cou, pour me dégager.

Il a la tête au creux de mon épaule et il me fait un suçon.

Bordel… laisse-moi réfléchir…

En levant les yeux je tombe sur l'horloge.

18h57 ? Près d'une heure qu'on est là, déjà ?

'Tain, chuis niqué pour le bus…

Ça sent le forfait : « je vais rentrer à pinces »

Ou je vais aller squatter chez Hilde, elle est à une demi heure, elle.

Y a Quatre qui est à dix minutes aussi…mais… je crois pas…

Quatre…

¤

Ça suffit.

Je vais lui dire.

« Heero, faut qu'on parle »

Je baisse la tête.

Je vois ses cheveux.

¤

Je sens ses mains chaudes sous mon t-shirt et mes bras sont autour de ses épaules, mes mains dans ses cheveux.

Euh…

A quel moment on a switché dans les positions ?

Une de ses mains descend sur mon cul.

Il manque pas d'air le chameau.

Il gratouille mon rein à l'air.

Il me mordille doucement.

Je vais lui dire, hein ?

Je vais lui dire…

¤

- Gneuh…

¤

Oki….

¤

- …

¤

Il lève la tête et entrouvre les paupières.

Le côté de mon cou est humide de lui et ça brûle un peu.

Il passe sa langue là où il a laissé le suçon.

Note à moi-même : porter un truc là, JAMAIS Wu, Hil et Quatre ne croiront que j'ai fait une allergie à G Biactol.

Ils n'iront pas déduire non plus que j'ai soudainement une vie… quoi amoureuse ? Sexuelle ?

Mais y a ni sexe ni amour là ?

¤

Il prend à peine le temps de me sourire comme le chat de Wu Fei devant ses croquettes préférées.

Il a le regard voilé.

Les lèvres humides…

Et c'est reparti.

Même joueur joue encore ?

¤

- Hmph

¤

'tain, j'ai dit que ce mec était un embrasseur de chèvres ?

Alors ça fait de moi….

I'M A CHEVRE, I'M A CHEVRE !

C'est fou ce qu'un chewing-gum à la menthe peut arranger la vie…

¤

- Hmph… hmm…

¤

Bêê ? Hein ?

Je me frotte contre lui et tout entre deux baisers retourne-cerveau mini-tour-de-pise dans ton pantalon.

Bordel je suis un animal.

Faut dire qu'il m'a pas embrassé comme ça la première fois.

Faut dire que la première fois il voulait pas m'embrasser…

Allez c'est bon.

¤

Je veux bien être soudainement devenu irrésistible mais…

Je reconnais une tentative d'esquive quand j'en vois une.

Et il essaie de pas me répondre.

Je glisse mes doigts dans ses cheveux et je laisse une de mes mains descendre le long de ses flancs…

Je recherche quelque chose.

¤

- Hmph… ?

¤

Il tremble contre ma bouche.

Il cherche à subtilement dégager ma main.

J'ai trouvé.

Il glousse et détache ses lèvres..

Il attrape ma main.

J'en profite pour le repousser avant qu'il ne m'embarque sur une autre planète.

¤

- Qui est l'enjeu…

¤

Ma voix est rauque… c'est bon j'ai fini de muer, quoi.

Il essaie de m'embrasser mais cette fois y a pas moyen.

Et puis le no bus ça aide aussi.

De respirer normalement aide encore plus.

J'ai plus les muscles en guimauve donc je repousse plus ferment.

Bordel ce regard…

Ça existait un bleu comme ça ?

On dirait vraiment la mer…

Il se rapproche.

¤

- Non.

¤

Je suis ferme.

¤

- Tu sais c'est mieux quand on ne parle pas…

- Tu sais c'est mieux quand on sait à qui on a affaire.

¤

Ça le stoppe.

¤

- Tu t'es largement rattrapé depuis la dernière fois.

¤

Il sourit.

¤

- Merci…

¤

Il se rapproche.

Je le repousse à nouveau et croise les bras sur la poitrine.

Je plie légèrement le genou droit et me met sur la pointe du pied.

Posture d'attente.

Je le regarde sérieusement.

¤

- T'es plus un embrasseur de chèvres et c'est cool. Grâce à toi il y aura ptet une prochaine fois avec un autre gars.

- Quoi ?

¤

Il essaie de m'enlacer.

¤

- Ouais avant je me disais que plus jamais je fréquenterais qui que ce soit mais on s'en fout.

- Quel autre gars.

¤

Je hausse un sourcil.

¤

- T'as pas l'air de comprendre, Heero. C'est pas parce que je suis attiré par toi que je sortirais avec toi.

- …

- C'est pas parce qu'on fait du langue-fight qu'il se passera quoi que ce soit. Je sors pas avec les gens que je connais pas.

- Je préférais quand ta langue était ailleurs.

- Sers-toi de la tienne pour me parler de cette histoire d'enjeu.

- …

- Maintenant.

¤

Il me regarde puis lève les yeux au plafond.

Il sourit.

¤

- Tu lâches pas l'affaire, toi…

- Non.

¤

Il me regarde encore puis s'éloigne un peu plus de moi.

¤

- Ça ne concerne pas que moi, Noisette.

- Ouais. Ça me concerne moi aussi.

- C'est chaud si je t'en dis plus… tu peux pas faire style de rien ?

- Non. Je peux pas fermer les yeux.

- Tu le faisais bien tout à l'heure…

¤

Ressors-moi mes conneries en pleine gueule, te dirais rien.

Ressors-moi que devant toi chuis un chien en chaleur, que j'oublie mes potes.

Rabaisse-moi.

¤

- … Ok c'est bon. J'ai ma dose. Tu peux aller te faire foutre. Et ton enjeu tu peux te le carrer où je pense, ça prend pas. Bravo, vous vous êtes bien foutus de ma gueule.

¤

C'est la première fois que je lui dis ça.

C'est la première fois que j'ai ce ton-là.

Marre de quémander. Trop d'importance je donne.

Trop con je suis, complètement.

Je me barre.

Il m'enlace par derrière.

Je m'aperçois…

Que j'ai oublié mon sac de cours dans l'abris-bus…

'tain…

Avec le dos contre le casier j'aurais dû capter…

¤

- Lâche-moi.

- Le jour du pari, je me suis vraiment fait piéger par Barton. Ça fait deux mois que je suis là et j'ai pas capté tous les noms de famille et à vrai dire je m'en tamponne le coquillard.

- Ouais c'est…

- Ferme-la. Tu veux la vérité ? La voilà.

- Ce connard a une dent contre moi…

¤

Il resserre son étreinte.

¤

- Barton n'a aucune dent contre toi. A vrai dire il te trouve plutôt sympa et original dans ton genre.

- Ah ouais ?

¤

Mais bien sûr…

Et la marmotte…

¤

- Ouais. Dans le sens que t'es pas un chieur et que tu demandes rien à personne. Et que tu le regardes pas avec des yeux de merlan frit.

- Il m'aime tellement qu'il me fait un coup de putes ?

- Il en avait strictement rien à foutre de toi.

¤

Mais c'est que je vais le croire en plus ?

¤

- Alors pourquoi…

- Mais tu possédais quelque chose qu'il n'avait pas et il voulait trouver un moyen de l'obtenir.

¤

Que quelqu'un m'explique parce que là je suis en mode no captage.

J'essais de me dégager.

Pas moyen.

Il parle dans mon cou.

¤

- Sois plus clair j'entrave que dalle à l'action.

- Tu as très peu de vrais potes dans ce lycée et tu traînes souvent avec.

- De vrais potes tout court… et ? Une tâche n'a-t-elle pas le droit d'en avoir ?

- Tu ris souvent avec.

- Ouais ? Et ?

- Tu vas aussi chez eux,

- C'est un peu logique…

¤

¤

- Tu vas même manger chez eux au lieu d'aller à la cantine.

¤

Hein ?

¤

- Hein ?

- Tu te prétends tâche…

- Je prétends que j'ai pas entendu.

- Tu te prétends tâche et tu traînes avec le mec le plus populaire du lycée.

- …

¤

- Le mec qui est copain avec tout le monde mais qui est vraiment pote qu'avec trois personnes, dont deux hétéros, et toi.

¤

Non mais OH !

¤

- Pourquoi deux hétéros et moi ? Y avait écrit homo sur mon front ? Je savais même pas si je l'étais ou pas…

¤

Il hausse les épaules.

¤

- Il s'est posé la question à vrai dire. Il t'a laissé une chance d'être hétéro. Mais après le coup des toilettes je lui ai dit que t'étais des nôtres.

- Ouais j'ai eu ma carotte comme les autres c'est ça ? Je me suis fait carot ouais !

¤

Il rit.

Ouais je l'amuse.

¤

- Les gays aussi ont des préjugés entre eux. Et vu que t'en es, c'était pas vraiment des préjugés, quoi. Et puis t'as bon dos toi qui classe les gens en populaires et tâches.

- On sait jamais, chuis ptet bi. Et on fait tous pareil dans ce lycée.

- Ouais si tu veux. Et il nous arrive de faire des exceptions. Comme toi. Comme moi.

¤

Il m'embrasse dans le cou.

Je vais recommencer à oublier…

Euh nan, nan.

¤

- Ça veut dire qu'avant tout ça tu prenais des infos sur nous ?

¤

Il soupire.

¤

- Non. Pas moi.

- Okay Casper, montre-toi, on sait que t'es dans le coin. Arrête la mytho, Yuy.

- Mais on m'a fait un topo sur toi, après que je sois piégé. Tu n'es mêlé à cette histoire que parce que pour une fois, c'est pas fréquenter une tâche qui met dans la merde.

- Mais alors…

- Ah, tu commences à comprendre que t'es pas le nombril du monde ?

¤

J' essais de me dégager pour la énième fois.

Il me serre tellement fort que je sens ses pecs à travers les vêtements.

Du coup ben… j'ai vachement de mal à me dégager convenablement.

¤

- Tu m'as roulé une pelle à tuer un mort-vivant devant les deux classes, t'as fait de moi la star des tâches du moment

- et on t'a oublié le lendemain, comme prévu.

- … et tu me sors que je me prends pour le nombril du monde ? Ça justifie qu'on se serve de moi ?

- Ça justifie rien du tout. Je te dis ce qui s'est passé. Point.

¤

Cette fois je lui fous un coup de coude.

J'me dégage et me retourne.

¤

- Il pouvait pas demander avant plutôt que faire… ça ?

¤

Il croise les bras et hausse un sourcil lui aussi.

Bordel il est beau.

¤

- Il t'aurait demandé ? Pour cela il faudrait que l'on puisse t'adresser la parole, Noisette.

- Pour cela il aurait fallu que je me mange pas de remarques à la con.

- Pour cela il aurait fallu que t'en fasse pas non plus.

- Ouais bien sûr, c'est de ma faute aussi. J'ai JAMAIS bouffé personne.

- Franchement. Trowa Barton serait venu te voir pour te demander de l'aider… tu l'aurais laissé en placer une ?

¤

¤

- Il s'est foutu de ma gueule à mon arrivée au lycée et tu voudrais que je le calcule ? Que je lui fasse confiance ?

- Vous n'avez plus quinze ans, Noisette… les choses évoluent. Les populaires ne sont pas tous des cons finis.

- Tu connais pas ma vie qu'est-ce que tu viens la ramener et donner des leçons ? Qu'est-ce qui justifie qu'un mec me roule une pelle comme ça ? Avant de l'ouvrir, demande-lui de réagir en adulte plutôt que de faire des défis à la con.

¤

Je gueule.

Lui élève à peine la voix.

¤

- T'as jamais fait de trucs pas très fut-fut, toi ? T'es parfait, peut-être ?

¤

Non chuis pas parfait.

Chuis en train de t'écouter.

Chuis en train de te connaître à travers les mots plus qu'à travers nos corps.

Chuis en train de t'apprécier plus que je le devrais.

Chuis en train de…

Faut qu'j'me casse…

¤

- …

- Barton est… amoureux depuis longtemps. Et très timide. Il est aussi très jaloux. Il a aussi très bien compris que le type qu'il voulait avait des vues sur un autre gars, moi.

¤

Pause.

Hein ?

Type ?

Mais… c'était pas Hilde que…

Je secoue la tête.


- Attends, attends, attends, attends. Le fiancé de Cheetah est gay ?

- Oui. Alors il a voulu court-circuiter avec le palot et…

- Il est gay ?

- Oui.

- Vraiment gay ?

- Oui.

- Ben tiens, j'aurai pas dit… avec toutes les groupies qu'il a…

- On est censés avoir une tête particulière ? Winner aussi a des groupies… de tous sexes…

- « On a tous nos préjugés », hein, Heero ? J'étais censé avoir une tête, moi ?

- Touché.

- Non Heero, coulé.

- …

- N'empêche… Je pensais qu'il voulait que Hilde croie que je suis gay pour qu'il puisse tenter sa chance… mais je comprenais pas pourquoi il se serait pas méfié de Wu Fei…

¤

- Je voudrais pas briser tes rêves mais le petit couple en mode denial il s'en foutait royal.

¤

¤

- Mais il ne pouvait pas savoir que tu tiendrais le pari ? En sachant que couette-couette était un camionneur ?

- Allo ? Je suis GAY, Noisette. Tu te poses encore la question après que je t'ai branché ? 'tain t'es pas une lumière toi dans certains domaines.

- Ducon c'est pas écrit sur ton front à toi. Barton n'était pas censé savoir que t'étais gay.

- On se connaît depuis petits. On a été dans la même école jusqu'au collège. Après il a emménagé ici et moi je suis arrivé il y a deux mois. Il savait que je ne résisterais pas au truc.

¤

Euh c'est moi le truc ?

¤

- Bon sang… alors… « l'enjeu »…

- … c'est Quatre.

- …

¤

Le mal de tronche qui monte…

Me passe la main sur le front.

¤

- Ouais les populaires s'en foutent de toi, t'es pas leur enjeu. No vendetta sur une petite noisette.

- …

- Barton a lancé le pari pour que Winner soit vert : je te roulais une pelle – et vu qu'un mec ça en embrasse pas un autre comme ça -, Winner croirait que j'étais intéressé par toi et du coup, lui lâcherait l'affaire et placerait ses pions discrètement, pas pour le consoler mais pour lui changer les idées, enfin au début.

- …

- Me regarde pas comme ça ! Enfin, c'est ce qu'il s'est dit quoi, qu'il pourrait tenter sa chance.

- Avec le discours que t'as fait pour récupérer les thunes et vu la sale pelle que tu m'as roulée, on pouvait que te prendre pour un hétéro… t'étais dégoûté.

- J'avais pas besoin que toi tu saches que j'étais gay, le but c'était pas de te draguer. T'étais le moyen, pas la fin.

- …

- Et Quatre n'est pas con : on peut leurrer les hétéros à la rigueur, on peut pas se leurrer entre nous.

- Quatre n'a pas cru une seule seconde que t'étais hétéro… il a dit qu'il avait le gay-dar.

¤

Il sourit et se rapproche de moi.

¤

- Comment il a pu être aussi à l'ouest. Barton connaît Quatre depuis des années ! Leurs familles…

- Oui, Noisette. Mais ça fait d'eux de bonnes connaissances, pas des potes. Il a fallu que je choppe Winner en train de me reluquer ouvertement et que je le dise à Barton pour qu'il capte qu'il était gay. Et expérimenté, parce qu'il a pas le regard du premier venu.

¤

Ouais Quatre a de l'expérience.

Mais il a pas couché avec la terre entière.

Mais ça c'est pas à moi de lui dire.

¤

- Et c'est de là que c'est venu ?

- Il me parlait de Winner, je lui ai dit texto qu'il avait les crocs et que j'étais le steak. Cash, pas de secrets sur ça, sinon ça part en live.

¤

Ouais, ouais…

On peut pas toujours tout dire…

On sait pas toujours comment.

N'empêche…

¤

- Il m'a pas parlé de la pelle sinon j'aurais refusé, j'avais pas que ça à foutre. Il s'est contenté de me défier et j'ai perdu le pari. J'ai beau être intelligent, sur le coup j'ai pas capté que tout ça avait un rapport avec la conversation qu'on avait eue sur Winner. Quand le prof a dit ton nom et que t'as tenté d'esquiver l'expo, c'était trop tard. Je pouvais pas passer pour un con devant les deux classes.

- Alors t'as tranché.

- A ma place t'aurais fait quoi ? Toi aussi t'es fier, tellement fier que t'as récupéré les thunes et que tu nous as remis en place.

- J'avais pas le choix. Si je le faisais pas, quelqu'un d'autre aurait repris.

- Tu ne réponds pas à la question. A ma place t'aurais fait quoi ? Sachant qu'on n'est pas du même « côté » ?

- On le saura jamais.

¤

Il a pas tort…

N'empêche…

Je secoue la tête.

ôO

OO

Je pouffe.

¤

- Putain… c'est le plan le plus minable que j'ai jamais entendu. Simba il pue le désespoir. Depuis quand un mec lâche l'affaire parce que la cible roule une pelle à quelqu'un d'autre ?

- On voit que t'as pas eu de mecs.

¤

Il sourit gentiment.

Blush total.

On zappe.

¤

- Mais Quatre n'était pas ton mec. Il était pas obligé d'être découragé !

¤

Il se rapproche encore.

¤

- Perso je vois le mec que je veux rouler un palot à un autre, je dis « lâche l'affaire »

- T'essais pas d'en savoir plus avant ?

- Ben soupe de langue ça calme, quoi. A moins que le mec ait vraiment quelque chose, je me prends pas le chou avec un plan « pris ». Trop prise de gueule.

- … Eh ben Quatre m'a demandé si t'embrassais bien, comme quoi….

- Et qu'est-ce que t'as répondu ?

- Bah je t'ai filé mes G tic-tac, hein ?

- …

¤

- Mais alors et toi ? Si tu t'es fait piéger par Barton… pourquoi t'as continué…

- Tu as la comprenette dure, Noisette…

¤

Il avance encore.

Je le regarde dans les yeux et… trop bleus.

'tain il est super près !

Pas bon plan.

Je recule.

¤

- …

- C'est de ta faute…

- Hein ?

¤

Je comprends pas…

¤

- Si t'avais joué le jeu… si tu t'étais laissé embrasser et basta. Si tu l'avais pas ramené derrière…

- Stoppe le délire : j'allais pas te laisser me mettre une langue NAZE comme ça et passer pour un con.

- Si t'avais pas montré un peu le mec derrière la tâche, celui qui a les couilles de la ramener avec moi, devant tout le monde. Celui qui a assez de tchatche pour calmer – et faire rire – Barton.

- Quoi ? Le grognement néanderthalien c'était un rire ?

¤

Sourire

de lui encore.

J'essais de reculer mais il me prend le poignet.

¤

- C'est pas tout le monde qui l'appelle Simba sans apprendre à voler….

- Y en a d'autres qui l'appellent Simba ?

- Non.

- Ah. Tu l'appelles comment, toi ?

- Trowa.

- Ah.

¤

Bah ouais, logique.

Il continue.

¤

- Si t'avais pas décidé de montrer des bouts de toi ce jour-là – et pas l'air blasé de tout sauf quand tu parles à tes potes – et si tu m'avais pas si bien envoyé bouler j'aurais pas eu envie de t'emmerder, de voir jusqu'où tu irais.

- Tu veux dire que j'aurais dû me la fermer, c'est ça ?

- Ouais. Parce qu'une fois qu'on te connaît un peu, on a envie de percer le mystère…

- Y a PAS de mystère. Je cache rien !

- Tu te caches toi. Tu montres qui tu es à qui tu le veux.

¤

Je le dévisage.

¤

- J'ai commencé à te regarder quand toi tu as commencé à le faire, ça doit faire trois semaines. Winner te parlait et il tentait de me guetter discrètement, de faire en sorte que tu me mâtes aussi. T'en avais trop marre.

¤

Il rit doucement dans mes cheveux.

Moi aussi d'ailleurs, mais pas dans ses cheveux.

OO

A quel moment je me suis retrouvé dans ses bras ?

Et à quel moment j'ai fermé les yeux ?

Faut que j'arrête de le regarder moi, c'est hypnotic-man !

Changeons de sujet.

¤

- Et ça nécessitait que tu remontes mon froc dans les toilettes ?

- Je voulais te mettre mal à l'aise… et…

- et tu es complètement jeté ?

¤

Re sourire cette fois contre mon oreille.

Il chuchote.

¤

- Et je me suis pris au jeu… me suis retrouvé pris avec tes cheveux sur mon épaule, tes yeux mauves dans les miens et mes mains sur ton froc.

¤

Ouais les mains baladeuses et tout.

Connard.

D'ailleurs elles se baladent encore.

Il a les mains autour de la taille.

Les miennes sont le long de mon corps.

¤

- J'avais les hublots aussi, je crois que la buée t'a fait voir des choses.

- Me suis pris à bander pour toi dans l'endroit le plus désespéré de la vie qui ait existé.

¤

Faut qu'il arrête de me parler comme ça…

¤

- Ouais, désespoir c'est le mot… tu m'as coupé l'herbe sous le pied.

- Je sais. Je savais que t'étais constipé. Je t'ai entendu discuter avec Winner qui « devait s'asseoir à côté de moi ». C'est aussi pour ça que je l'ai zappé le jour même.

¤

Je souris contre sa joue.

Il sent bon.

Je découvre un truc sur lui : il est très câlin.

On aurait pas dit.

¤

- J'ai vu ton sourire aussi.

- Ouais, ouais. Le sourire il a six mois, avant il était made in bagues, très argenté, 100 pour 100 si je prends l'avion je sonne aux portiques. Et tu me parlais de mon regard, j'ai une petite myopie, ambiance floue.

¤

Il s'écarte de moi,

secoue la tête et cette fois éclate de rire.

tous ses traits se détendent, c'est vraiment quelqu'un d'autre quand il rit comme ça.

J'ai presque envie de le croire…

Mais…

Mais je le connais pas.

¤

- Tu as un charme terrible, Noisette, que tu veuilles l'entendre ou non. Que tu le crois ou non…

- …

¤

- Si j'avais pas eu des aperçus de toi, je n'aurais pas cherché à me rapprocher. Au début je voulais te rendre la monnaie de ta pièce.

- …

- Mais tu m'as fait rire. Et tu m'as défié. Et tu m'as plu. Tu m'as plu avant que je n'ai envie de coucher avec toi.

¤

'tain j'ai plus de cœur.

¤

- Comme ça ?

- Comme ça. Ça ne s'explique pas toujours…

- …

¤

- Et maintenant que tu sais tout… on peut sortir ensemble, maintenant ?

¤

J'aimerais bien…

J'aimerais…

J'aimerais vraiment…

Je garde les yeux fermés.

¤

- Non.

¤

Il se raidit.

¤

- Non ? Qu'est-ce que tu veux encore ? On se plaît, tu sais que je me suis fait piégé. Il est où le problème ?

- ..

- Ouvre les yeux quand tu me parles comme ça. Dis-moi bien en face que tu ne veux pas de moi.

¤

Sa voix…

Il est en colère.

Et sa colère est maîtrisée.

Il s'énerve sans cri audible.

Non.

Le cri est dans son regard.

J'ai les yeux ouverts.

¤

- Heero à supposer que tu ne m'aies pas menti… ça change rien.

- Quoi ?

¤

- Barton a joué avec Quatre et moi, quelles que soient ses raisons. Et toi…

- Moi ?

- Même si t'as été manipulé, après t'as continué… T'es pas venu me voir pour m'expliquer ?

- Expliquer quoi ? J'ai ma fierté. Et tu penses que tu m'aurais écouté ? Tu m'aurais jeté en l'air ou je serais devenu invisible comme tout ce qui n'est pas Hilde Schbeiker, Quatre Winner et Chang Wu Fei.

¤

J'essais de le repousser et je le regarde calmement.

Les choses sont à plat, pas la peine de jouer les gringos.

Pas besoin de paraître ou de crier.

Je vais faire les choses comme un adulte, hein ?

C'est dur d'être adulte.

¤

- A supposer que tu veuilles vraiment quelque chose avec moi, moi… moi j'étais pas prêt à ça à la base.

- Crois-moi t'étais très près le jour où on a fait l'expo.

¤

Il est mauvais.

Il est vert.

¤

- Tu joues sous la ceinture.

- Non, je joue au-dessus.

¤

Il passe la main entre nos deux corps et la pose sur mon cœur.

Je baisse les yeux sur sa main.

¤

- Je n'ai pas imaginé tes soupirs ni tes fesses ondulant sous les miennes.

- T'avais pas le droit de faire ça. Ni de me mettre la pression après.

- C'est vrai. Mais tu as aimé autant que moi et ça n'a pas été trop loin.

- …

- Et, tant qu'on y est, je me suis remis à côté de Winner pour avoir des infos sur toi. C'est un chic type.

¤

Oui c'est un chic type.

Raison de plus pour dégager sa main.

Il est très tactile.

¤

- A supposer que tu sois vraiment intéressé par moi… je peux pas te faire confiance.

¤

Il perd pas pied.

¤

- Clair. Mais la confiance ça s'apprend. Et on n'est pas obligés de coucher ensemble tout de suite, on n'est pas des sauvages. C'est pas parce que je me suis laissé aller que je suis un barbare. Surtout que je sais que je serai ton premier.

- …

- On peut apprendre à se connaître… on s'attire, Noisette. Qu'on le veuille ou non c'est comme ça, presque depuis le début.

¤

J'veux pas…

J'veux pas faire du mal à Quatre.

Maintenant que les choses sont à plat je vois clairement que c'est pas moi l'enjeu.

Comme je ne suis pas la victime.

C'est pas cool ce qu'il se passe.

¤

- Quatre… Quatre t'aime beaucoup, vraiment. Même si j'avais voulu… je peux pas lui faire ça.

- J'en ai rien à foutre du droit de cuissage entre copains.

¤

Un baiser fort.

'm'a pris par surprise.

Ça commence à le saouler.

¤

- Je peux décider d'avec qui je veux sortir ou pas. Et Winner ne m'intéresse pas comme ça.

- Je peux encore décider de te dire ciao. Et tu peux décider de lâcher l'affaire, que je retourne à la normale ?

- …

¤

Qu'il arrête de me regarder comme ça…

¤

- Laisse-lui une chance… il est canon, très cool, il a de l'expérience…

- Il est celui que veut Barton.

- Tu es celui que veut Quatre. Donc tu peux me comprendre.

- Tu es celui que je veux pour moi. Celui qui m'a tapé dans l'œil.

¤

Il m'embrasse encore…

¤

- Sors avec moi…

¤

Encore…

¤

- Lâche-moi… pourquoi moi, putain !

- Je l'ai déjà dit. Ça ne s'explique pas, Noisette.

- Non.

¤

Encore…

Bordel…

¤

- Je ne prends pas non pour une réponse. Pas un non ridicule.

- C'est pas ridicule de pas vouloir trahir un copain.

- Pas quand le copain ne sort pas avec le mec en question.

¤

C'est vrai…

Il sait pas…

¤

- Il m'a demandé d'avoir des infos sur toi, qu'il puisse tenter sa chance. Je lui ai dit que t'étais gay. Je lui ai parlé du massage.

¤

petit silence.

¤

- Ah.

- Oui.

- Et tu lui as dit que j'avais bandé contre toi ? Que je m'intéressais à toi ?

- Non. Je pensais pas… je pouvais pas savoir que c'était pas autre choses que du sexe sur le coup.

- Avec le départ qu'on a pris je peux comprendre.

¤

Je saisis ma chance.

¤

- Je peux pas lui faire ça, Heero.

- T'es déjà en train, Duo.

- …

- …


Merde.

Merde.

MERDE.

J'ai le tonnerre dans les yeux là.

¤

Je repousse Heero sans ménagement.

Oops… Air Heero.

Il a failli se rétamer le pauvre.

'tain…

qu'est-ce qu'il fout là ?

¤

- Conseil de classe, Duo. Je suis délégué, tu te rappelles ?

¤

J'ai parlé à voix haute ?

Oui je me rappelle que t'es délégué.

Non j'me suis pas rappelé du conseil de classe.

J'm'en fous un peu, là.

Mais pourquoi il est passé par-là ?

Y a deux entrées et c'est pas la plus courte pour le conseil ?

Il est froid…

Il en pantalon beige/pull col v beige à manches marrons. Il a une petite veste marron sur le dos.

Il est à quelques mètres de nous…

¤

- Ta grand-mère s'inquiétait parce que tu n'étais pas rentré. T'as oublié ton portable chez toi. Elle m'a appelé pour me demander si tu n'étais pas resté en étude. Je suis passé à l'abris-bus et j'ai vu ton putain de sac à dos et j'ai eu peur.

¤

Il balance le sac à mes pieds.

¤

Quatre…

Lui qui sourit presque tout le temps, là ses yeux sont format Mister Freeze.

¤

- Quatre…

- Je sais comment je m'appelle, Duo, merci.

- C'est pas…

¤

- C'est pas QUOI, Duo ? Dis-moi ce que c'est pas qu'on puisse rire !

- C'est pas ce que tu crois…

- Ah ouais ? T'avais pas sa langue dans ta bouche, là ? C'était pas vos grognements qu'on entendait ? Tain si t'avais tes hublots sur le nez tu aurais eu de la buée !

- J'ai pas cherché à…

- Tu aurais pu me dire qu'il te plaisait. Tu aurais pu me le dire que c'était réciproque : que c'était pas qu'un pari de merde. Tu aurais dû me le dire je serais moins passé pour un con !

- Je savais pas…

- Tu savais ! Au fond de toi tu savais… hypocrite.

¤

Au fond de moi je pensais…

j'étais pas sûr de savoir…

Je ramasse mon sac.

¤

- …Quand tu m'as raconté pour le massage, j'ai vu qu'il y avait quelque chose de bizarre… je t'ai même tendu des perches pour que tu parles… mais t'as rien dit. tu m'as laissé croire que ça s'arrêtait là. Tu m'as laissé croire, Duo…

¤

Je gueule.

¤

- J'ai jamais dit qu'il s'intéressait à toi. Je t'ai juste dit qu'il était gay mais que ça voulait pas dire que tu avais toutes tes chances.

- Et pourquoi ne pas dire clairement qu'il s'intéressait à toi ? Ça t'amuse de me faire passer pour un con ? C'est ça l'amitié ?

¤

Il…

Il a pas tort…

Il gueule et il se rapproche de moi.

Il va m'en mettre une.

Je l'ai jamais vu comme ça.

¤

- Je pensais vraiment pas qu'il… Et puis… j'ai aucune intention de sortir avec lui… moi je voudrais bien que tu sois avec, quoi, si c'est ce que tu veux.

- C'est pas ce que ta langue disait là, dans sa bouche. C'est fou ce qu'il embrasse mal hein ? Mais quel blaireau j'ai été…

- …

- Tu m'as incité à tenter ma chance… tu m'as fait tout un cinéma pour ne plus le revoir… pff, tu me dégoûtes.

- Winner… ça va, quoi. Maxwell n'y est pour rien.

¤

Oh… Heero intervient

Quatre rougit.

C'est la première fois que je le vois si en colère… et déçu ?

C'est la première fois qu'il calcule vraiment Heero en fait…

¤

- C'était pas censé se passer comme ça. Et à la base, je sais pas pour Maxwell mais moi j'ai aucun compte à te rendre alors tu changes de ton.

- …

- Il m'a pas dragué, n'a jamais cherché à sortir avec moi. Il fait tout pour que ça se fasse pas. Alors prends pas ce que tu vois pour ce qui est. Putain j'aimerais mais non, chuis en train de lutter, là.

¤

Euh…

Oui.

Heero est vert.

¤

- …

- Je veux bien qu'il me fasse pas confiance et franchement je comprends. Mais je refuse de me faire jeter en l'air parce qu'un meilleur ami a des vues sur moi et « qu'il ne peut pas lui faire ça ». Je refuse.

- …

- T'es sympa Winner mais va falloir descendre de ta comète. Même s'il n'était pas là, je serais pas sorti avec toi, c'est comme ça. Et ça me gonfle de t'entendre parler comme si t'avais des droits sur moi. C'est quoi ça ?

¤

Quatre regarde Heero puis il me regarde moi, la bouche entrouverte.

Moi je regarde Quatre… puis Heero…

Il ne cherche pas à lui faire du mal mais il lui en fait et…

Et c'est mon ami depuis sept ans.

Et Heero je le côtoie depuis quelques semaines à peine.

Y a pas photo, même si ça va faire mal…

¤

- Et moi je veux pas perdre l'amitié de Quatre…

¤

Il se tourne violemment et cette fois il élève la voix plus fort.

Il me dévisage ouvertement.

¤

- Même en sachant que c'est peine perdue tu fais ça ? Même en sachant que jamais je ne sortirais avec Winner tu fais ça ?

- … il reste la confiance… et tu restes populaire… et il faut jamais dire fontaine…

¤

Je dis des conneries et je le sais.

Mais ces conneries-là étaient mes règles de vie jusqu'ici.

Elles vont me servir à me tirer d'affaire.

Le regard de Heero est méprisant.

¤

- C'est plus de l'amitié à ce stade-là, c'est de la connerie. Je vais pas te courir après éternellement, Donatello.

¤

Mon prénom me faisait mal qu'aux oreilles jusqu'à présent.

¤

- Je te le demande pas…

¤

J'me sens pas bien.

Je regarde pas Quatre, là.

¤

- J'veux pas de ta pitié, Duo. Y a pas écrit « restes » sur mon front.

- Non. Par contre y a écrit très con, Winner

- …

- … Je vais te faciliter les choses, Maxwell : je vais arrêter de me prendre le crâne et de te prendre le crâne. Sortez entre vous, parce que je crois que Barton et moi on a mieux à faire que de sortir avec des gamins incapables de saisir une chance quand ils en ont une.

- Barton ? Que ?

¤

Il avait pas entendu toute la conversation ?

Heero a tourné les talons sans un regard pour nous.

C'était ce que je voulais, hein ?

¤

J'aime pas que les gens que j'apprécie soient en colère contre moi.

J'me sens pas bien…

Je sens une main sur mon visage.

¤

- Tu… tu pleures ? Mais… tu…

- …

- tu le connais à peine ? Les mots ne te touchent pas autant ?

¤

Ses yeux sont tristes.

Il ne m'a pas vu pleurer depuis qu'un élève avait caché mes lunettes pour me faire une blague.

Mamie n'avait pas les sous pour me racheter une paire et elle aurait été obligée de vendre un souvenir pour ça.

Heureusement qu'elle ne l'avait pas fait.

Heureusement qu'il les avaient retrouvé… et il avait fait coller l'élève en l'accusant d'avoir piqué sa trousse alors que c'était lui qui l'avait déposée dans son sac à dos.

J'ôte sa main.

¤

- … tu le connaissais suffisamment pour me faire une scène. Pour être déçu par moi. Pour pas me croire quand je te dis des trucs…

- Attends je vous ai vu vous embrasser… je l'ai vu te tenir tendrement, comme si ça datait… comment voulais-tu que je le prenne ? Et la prochaine fois que je te dirais que je m'intéresse sérieusement à quelqu'un, tu feras quoi ? Tu crois que je te ferais confiance ?

- …

- …

- Ça s'est fait aujourd'hui. Et je pleure pas, c'est mon allergie…

- … j'ai… je vais être en retard. Demande à mon chauffeur de te raccompagner.

¤

Je secoue la tête.

Je renifle discrètement.

¤

- Non, Quatre.

¤

Il s'énerve.

¤

- Tu n'as plus de bus et ta grand-mère est inquiète, alors tu prends ma voiture. On parlera de ça… plus tard, quand ce sera redescendu. J'y vais. Rentre bien.

¤

Je lui dis oui.

Je suis allé à sa voiture pour me servir du téléphone de voiture du chauffeur, prévenir mes grands-parents.

Puis je suis parti à pied.

J'allais mettre deux heures mais ça me permettrait de me vider la tête.

J'ai perdu un ami et un potentiel autre chose.

Le coup de corps me fait pas mal qu'au corps.

Il pleut.

¤

¤

Tzusuku….

¤

Et là vous me haïssez.

Très, TRES fort.

XDDD

Nan je blague !

Vla la fin


On est bien deux semaines après, à la cantine. Je suis dans ma tenue préférée baggy/t-shirt kaki.

C'est mon premier jour.

Ouais j'ai eu une grippe carabinée – ceux qui aiment la pluie sont tarés - qui m'a empêchée d'aller à la capo et en cours.

J'étais tellement décalqué de la vie que je pensais même pas à ce qui s'était passé.

Entre les migraines, les vomissements, les tremblements, les sueurs froides et les courbatures, c'était pas possible. Planning trop chargé.

Personne ne pouvait venir me voir vu que j'étais contagieux.

Personne ne pouvait m'appeler puisque je ne pouvais pas parler. Par contre je recevais des lettres à la maison et les devoirs en retard…

¤

J'ai reçu une lettre de Réléna, au nom de toute la classe, qui me souhaitait un « prompt rétablissement ». La lettre disait également que j'avais les félicitations du conseil de classe et qu'ils me donnaient un avis très favorable pour le bac.

Y avait la signature de tout le monde, dont celle de Heero et Barton. Apparemment ils avaient fait ça pendant un cours collectif TL2/TL3. Gros haussement de sourcil mais ça touche quand même.

¤

J'ai reçu une lettre de Wu et de Hilde avec les potins du coin…

J'ai reçu une lettre de Quatre, hier. Il l'avait déposée dans la boîte aux lettres, sans oser entrer et pourtant il pouvait, j'étais plus contagieux.

Non, certaines choses étaient plus faciles à dire par écrit.

Il me disait qu'il avait pensé tout ce qu'il avait dit… sur le coup. Et qu'il ne pourrait pas le retirer.

Qu'il était en colère et qu'au vu des faits, il ne pouvait qu'être en colère contre moi, que ce soit de ma faute ou pas.

Mais que dans la réalité il n'en pensait pas un mot. Qu'il savait qu'il pouvait me faire confiance. Et qu'il avait été jaloux dés le départ, malgré lui, parce qu'aussi vrai qu'il avait un gay-dard, il avait senti que Heero s'intéressait à moi.

Et il s'était laissé aveugler. Il avait projeté sa colère envers lui-même et envers Heero sur moi. Et c'était pas cool.

Il a dit qu'il avait parlé à Barton et qu'il… qu'il était très étonné. Qu'ils avaient bien parlé. Et qu'ils avaient dîné ensemble hier. Et qu'il ne savait pas s'il y aurait quelque chose entre eux, mais qu'il y avait déjà… un truc.

Un truc qu'il n'y avait pas avec Heero.

Il m'a dit qu'il était désolé d'avoir été « si con et si jaloux ». Qu'il ne me « pousserait plus jamais à faire quelque chose que je ne voulais pas » et que « plutôt que de faire semblant de nier une chose, la prochaine fois il serait honnête ».

Et qu'il attendait que je le sois la prochaine fois aussi, totalement.

Donnant-donnant.

Il m'a dit enfin que j'étais un de ses meilleurs amis et que même si on se fâchait très fort, jamais il ne m'ôterait son amitié.

Même pas pour un mec, encore moins un mec qui n'était pas le sien !

Ce qu'on pouvait être con, il a dit…

Il m'a dit de me dépêcher de guérir parce que la cantine n'était plus la même sans moi… mais qu'au moins mon absence avait fait quelque chose de bon : sans garde-fou, Wu et Hilde s'étaient enfin lâchés !

Ils sortent ensemble…

J'ai souri.

Enfin !

¤

J'ai pas parlé à Heero – ni à son t-shirt moulant col v et jeans blancs - en arrivant et il ne m'a pas parlé non plus.

Les cours se sont passés normalement, sans regards, sans prise de tête ni rien.

J'ai été accueilli par mes amis – j'ai chambré le bras autour de la taille de Hilde en disant « c'est nouveau » ! –

et Quatre, après un petit sourire contrit, m'a pris dans ses bras très fort. On l'a pas fait devant tout le monde ni très longtemps non plus, no chochotte.

C'est con mais ça m'a fait un bien fou.

J'aurais pas supporté de le perdre lui.

¤

On est donc à table avec Hilde et Wu Fei.

Il manque plus que Quatre…

- On peut s'asseoir ?

¤

Je lève la tête.

Réléna, Barton… et Heero…

A notre table…

Réléna reprend avec un sourire :

¤

- On peut s'asseoir ou on est trop tâches pour se mettre avec vous ?

¤

Hilde éclate de rire : elle est très étonnée et méfiante…

Mais apparemment le regard de Réléna l'a convaincue que c'était une taquinerie ?

Wu Fei répond :

¤

- Ça dépend… on n'est pas trop populaires pour vous ?

¤

Simba sourit.

¤

- Moi vivre avec des animaux. Moi ne pas avoir peur du danger.

¤

Tout le monde rit.

Moi je souris.

Je suis trop vert pour faire autre chose.

¤

- Asseyez-vous bon sang ! J'ai la dalle, moi et vous bloquez l'accès au pain !

¤

Ça c'est Quatre.

Il est arrivé le sourire aux lèvres.

Tout le monde s'assoit.

Désolé mais c'est un peu trop pour moi, d'un coup.

Je me lève, je reviendrai plus tard.

Je fais un sourire.

¤

- Je reviens.

- Tu vas où, Duo ? On va avoir un couscous !

- Je vais là où même les rois vont seuls, Hilde. A tout de suite.

¤

¤

Ah…

Je retire mes lunettes.

Me passe de l'eau sur la figure.

Il s'en est passé des choses…

C'est si facile que ça de s'entendre mieux ?

C'est pas possible.

¤

- Ça va mieux ?

¤

'tainnnnnnnnnnnnnnnnn !

Il me fait sursauter pendant que j'essuie mes mains.

Il me caresse la natte.

Je souris, faut bien faire style de rien ?

Chuis un peu naze.

¤

- Chuis pas une chochotte. C'est pas une grippe qui va m'anéantir…

- Je sais que t'es pas une chochotte, Noisette.

¤

Va falloir m'expliquer.

Et lui expliquer aussi…

¤

- Euh… tu sais, vu qu'on est amenés à traîner ensemble et tout et qu'éventuellement on deviendrait potes… je préférerais que tu m'appelles Duo.

- Et moi je préfère t'appeler Noisette.

- …

- J'aime beaucoup les noisettes, moi. Et puis, c'est la couleur de tes cheveux à la lumière des chiottes….

¤

J'éclate de rire.

J'adore sa voix.

¤

- Oh Heero… comme tu es romantique…

- Et puis…

- Et puis ?

- Je ne veux pas être ton ami moi, Noisette…

¤

OO

¤

- Attends… tu m'as dit…

- Je t'ai dit que je ne te prendrais ni me prendrais la tête. Je t'ai pas dit que je ne t'en parlerais pas à tête reposée.

¤

Je secoue la tête et souris.

Il se rapproche de moi.

Je mets la serviette entre nous.

¤

- Pourquoi t'insistes ?

- Pourquoi j'insisterai pas ? Je te veux, je tente ?

¤

¤

- Je fais pas ça pour que tu me coures après.

- Je sais.

¤

¤

- Je te fais pas vraiment confiance.

- Je t'apprendrai.

¤

Il avance.

Il éjecte la serviette.

¤

- Je te connais pas.

- Tu apprendras.

¤

Il s'arrête en face de moi.

¤

- Je coucherai pas avec toi.

¤

Un haussement de sourcil.

¤

- Crois-moi. Viendra un moment, tu me supplieras… mais on prendra notre temps.

¤

Je hausse un sourcil aussi.

Il me prend dans ses bras.

¤

- Je… je te déteste…

- Tu m'aimeras…

- Je…

- D'ailleurs… tu m'aimes déjà un petit peu.

¤

Il fouille dans sa poche prend un tic-tac anis.

Always prepared.

Il incline ma tête puis…

Un baiser.

Un long baiser.

Un très long baiser.

Putain il est convaincant.

Il me caresse les cheveux…

¤

- T'en profites parce que je suis ko, hein ?

- Ouais. Moins de risques physiques. Tu tapes fort.

- …

- Joue avec moi… sors avec moi, Noisette…

¤

Je souris.

Je secoue la tête une énième fois.

Je l'embrasse, légèrement, pas suffisamment d'expérience pour guider le bordel.

Je ris doucement.

¤

- Okay… choco…

- Choco ?

- Parce que t'as les cheveux chocolats. Et que les chocolats à la noisette sont mes préférés.

¤

Il m'embrasse encore.

Profondément.

Puis il me dit.

¤

- Tu devrais prendre un tic-tac toi aussi, tu as l'haleine forte.

- -.-

¤

Il éclate de rire.

Il m'embrasse sur le nez.

Il est joueur.

¤

- Allez, allons rejoindre nos potes.

¤

Nos « potes ».

Y aura toujours des tâches et des populaires, faut pas se leurrer.

Ça se fera pas aussi facilement… c'est clair.

Mais là… là on est nous et c'est super.

On verra ce que ça donne. Un petit pas de chaque côté.

Je récupère mes lunettes au lavabo et je lui tire le bras.

¤

- Ouais autant se grouiller, Simba est à notre table et ça risque de pas le faire si le lion bouffe tout.

¤

Papy dit que « ceux qui ont des noisettes n'ont pas de dents et que ceux qui ont des dents n'ont pas de noisettes ».

Celui qui n'a pas de dents n'a qu'à aller en acheter chez le dentiste et celui qui n'a pas de noisettes n'a qu'à aller dans la forêt…

Y a des solutions à tout !

Les noisettes et les dents ont bien fini par se rencontrer après tout.

¤

OWARI



VALAAA c'est finiii !

J'espère que ça vous aura plu : ce chap est plus petit que celui du massage ! Je l'ai pas coupé parce qu'au moment précis où je l'aurais fait, je me serais faîte PULVERISER XDDD. – Et puis on aurait dit 8 chaps XDD je blague -

Allez, merci encore pour tous les mots que vous m'avez laissés. J'espère que vous n'êtes pas déçus !

A bientôt,

Mithy ¤ finish ! ¤