Un éclair passe dans la nuit.

L'auteure glisse son chapitre en ligne, prêt pour la publication, en murmurant des prières à n'importe quel dieu qui serait là à avoir pitié d'elle.

L'auteure présente ses excuses pour les délais, les non réponses au reviews, embrasse les trois pauvres lecteurs qui sont encore là.

L'auteure signale également qu'elle a une vraie vie (si, si, c'est vrai) et que des explications succintes peuvent être trouvée sur son blog (voir profil -> homepage).

Un autre éclair passe.

Speedy est partie.


Avertissement : Bon, eh bien, voilà encore une histoire un peu hard où les persos ne sont pas toujours très bien traités… ceux qui me connaissent savent ce que ça veut dire ! Pour les autres, je tiens à avertir que si cette fic porte le rating M ce n'est pas pour rien ! Je pense même que ça frôle de très près le NC-17, donc si vous êtes homophobe, si vous avez une âme fort sensible, si vous n'aimez que les fic où les persos tombent tranquillement amoureux et finissent leur jours ensemble sans problèmes, allez voir ailleurs parce que vous n'aimerez pas cette fic. Je tiens à prévenir qu'il y aura quelques scène de viol pas entièrement décrites mais présentes tout de même. J'ignore encoe si ce sera vraiment très sanglant ou pas (cf la mort de Narcissa dans Lune d'Argent)

Disclaimer : rien ne m'appartient excepté l'Histoire et quelques persos dont Spica Black et Eluan Malefoy… Le monde, les lieux et les personnages relatifs à Harry Potter appartiennent à JK Rowlings. Je ne fait que les emprunter pour les soumettre à mon esprit pervers et tordu.

Remerciement : à Polonius qui m'a toujours soutenu sans jamais y manquer, à Cyzia, et à Ruth Dedallime qui comme toujours a fourni un gros travail d'amélioration sur ce chapitre.


Résumé du chapitre précédent : En pleine dépréssion, Eluan a évacué sa colère et sa souffrance (dues à la disparition de Blaise) sur Harry. Draco arrive juste avant que les choses ne dégénèrent trop et s'ensuivent une dispute avec Harry et une réconciliation sur l'oreiller. A noter également : une grave dispute entre Spica Black et son amant, Jérémiah, à propos de l'amour de la première pour Tom Jedusor (ce qui se conclut par une rupture)


Aube et Crépuscule

Chapitre 8 :

Worst day ever :

Chambre de Draco Malefoy, même jour, même heure.

Incapable de se décontracter, Harry écouta la respiration de son amant ralentir et se régulariser. Il savait que Draco s'était endormi. Lui-même aurait sans doute dû l'imiter mais il n'en était pas capable. Il se sentait trop nerveux.

Cela n'aurait pas dû se passer ainsi. De cela, il en était sûr. Dès le début, quand il avait compris les intentions du blond, il s'était braqué, malgré son désir. Il savait pourtant que les choses avaient changé. Il aimait Draco. Mais il n'avait pas pu se libérer de cette attitude que son premier maître l'avait forcé à adopter quand il était enfant. Une catin de bas étage ! Voilà à quoi il avait joué et cela le répugnait.

Ce n'était pas ce qu'il voulait. Et il savait que ce n'était pas non plus ce que voulait Draco. Le blond n'attendait pas une pute dans son lit. Il le voulait, mais pas uniquement sexuellement. Il le voulait lui, naturel, honnête, comme un amant.

Il n'avait pas eu d'orgasme. Il avait éjaculé, bien sûr. Mais la réaction avait purement été mécanique. Le plaisir avait été superficiel. Animal, presque ; basé sur l'instinct de reproduction que tout être humain peut ressentir. Il s'était simplement vidé les couilles. Pire que ça, il avait simulé un orgasme, il avait fait croire à Draco que son plaisir avait été divin, parfait.

Il grimaça. Agité et en colère contre lui-même, il préféra se lever pour s'occuper du feu et éteindre les bougies. Il ne servait à rien de prendre le risque de réveiller Draco en remuant dans tous les sens ; celui-ci verrait bien que quelque chose n'allait pas et il insisterait jusqu'à ce qu'Harry cède et lui explique. Or, l'esclave préférait, pour le moment du moins, garder son problème pour lui. Qui sait, peut-être qu'avec le temps, il parviendrait à se libérer. Draco n'avait aucun besoin d'être au courant. Il remarquerait sans doute la différence quand ce serait résolu, mais il serait alors temps de lui en parler. Pas avant.

Un grognement se fit entendre du lit. Harry se retourna et aperçut un regard embrumé.

« Tu voudrais bien revenir te coucher maintenant ? » fit Draco d'une voix très endormie. « Tu n'as pas besoin de t'occuper de ça ce soir. On verra demain. »

« Ca ne sert à rien de gaspiller les chandelles, » répondit l'esclave en souriant légèrement.

Il souffla la dernière et revint vers le lit.

« Je m'en fiche royalement, très cher, » répondit le blond. « Pour le moment, j'aimerais savourer ma première nuit avec toi. Viens là. »

Il souleva les couvertures et fit signe à Harry de se réinstaller. Celui-ci secoua la tête, dépité, mais obtempéra docilement. Draco passa aussitôt un bras autour de sa taille et le colla contre lui d'un geste tendre. Malgré lui, Harry soupira de contentement et se blottit dans les bras accueillants de son amant. Il cala ses fesses contre son ventre et le blond grogna à nouveau en le serrant possessivement. Il déposa un baiser dans son cou et appuya son menton dans le creux de l'épaule d'Harry, avant de se rendormir.

Attendri, le brun sentit ses nerfs se détendre peu à peu. Oui, les choses iraient mieux, pensa-t-il. Il aimait trop Draco pour que cela puisse en être autrement. Il lui fallait seulement un peu de temps.

Juste un peu de temps.

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Assemblée des Colonies, Parlement Sorcier, Salle de réunion, 12 Avril 1802, tard dans la soirée.

Kingsley Shacklebot, greffier du parti des Fils de la Guerre, opposé aux idées de Voldemort, soupira en écornant les coins de pages de ses notes d'un index impatient. Il en avait vraiment assez de ces réunions qui se prolongeaient jusqu'au beau milieu de la nuit sans prise de décision. Depuis la guerre, les sorciers étaient incapables de se gouverner eux-mêmes, et seuls des extrémistes convaincus arrivaient à percer et à établir leur gouvernement tyrannique. Le dernier en date, un jeune fou se faisant appeler John Porter le Novateur, avait réussi pendant quelques mois à faire illusion, puis s'était fait pratiquement lynché sur la place publique après avoir proposé une loi interdisant aux sorciers nés de Moldus de mettre les pieds à Sorcerer's City. Ces évènements avaient eu lieu presque dix ans auparavant. Lord Voldemort n'était qu'un autre de ces malades et Kingsley était intimement persuadé qu'il ne servait à rien de tenter de l'éliminer. Aux premières lois abusives sur les relations entre Moldus et Sorciers, il serait mis à bas par les citoyens eux-mêmes.

« Ecoutez, » fit une voix forte peu loin de lui. « Il serait temps de se décider. Soit nous ne faisons rien, et nous laissons Voldemort accéder à la Présidence de l'Assemblée – parce que c'est ce qu'il va faire et vous le savez ! Ses partisans sont de mieux en mieux implantés dans la population. S'il continue comme cela, aux prochaines élections, nous serons battus à plates coutures ! Soit nous faisons quelque chose. Il n'est pas difficile de simuler un malencontreux accident... »

« C'est tout ce que tu proposes ? » rétorqua un autre. « Huit sont déjà morts en essayant, les uns après les autres ! Je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas prêt à envoyer un de nos meilleurs hommes à la mort. Il vaudrait mieux trouver une parade politique. »

De nombreuses voix s'élevèrent alors et le ton monta d'un cran. Kingsley croisa les bras sur sa poitrine. Il préférait ne même pas retranscrire la dispute qui n'allait pas tarder à éclater. Si seulement ce vieux fou d'Albus II ne s'était pas enfui…

La discussion enflammée fut interrompue avant d'avoir eu le temps de dégénérer car quelqu'un frappa violemment à l'entrée de la salle de réunion. Il y eut un moment de silence, puis quelqu'un se leva pour aller ouvrir.

A peine la porte fut-elle entrouverte que l'homme fut projeté à travers la salle. Trop choquée pour bouger, l'assemblée assista, muette, à l'entrée d'un nouveau personnage. Un homme. Ou du moins, une créature à la forme humanoïde recouverte d'une longue cape noire, le visage presque entièrement dissimulé par sa capuche. Une main fuselée , d'une couleur de cadavre, se détachait de la noirceur de la robe et tenait une fine baguette noire.

« Bonsoir, messieurs, » dit-il d'une voix glacée.

« Qui êtes-vous ? » fit le président du parti.

Un sourire apparut sur la bouche sans lèvres qui était la seule partie visible du visage du nouvel arrivant. Mais ce sourire ressemblait plus à un rictus, un rictus froid qui envoya des frissons d'angoisse le long du dos de Kingsley.

L'autre main apparut et se leva pour retirer lentement la capuche, découvrant un visage dont chaque sorcier d'Europe se souvenait avec horreur. Deux yeux rouges dardèrent les personnes présentes d'un regard victorieux.

« Jedusor… » souffla Kingsley avec horreur.

Et l'Enfer se déchaina sous ses pieds.

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Palais Résidentiel des Pouvoirs Nocturnes, Chambre de Spica Black, 12 Avril 1802, même heure.

« Tom ! » cria Spica en se redressant en sursaut dans son lit.

Elle mit quelques secondes à réaliser que cela n'avait été qu'un rêve. Elle expira longuement en repoussant les couvertures. Quel horrible cauchemar ! Elle tenta de se redresser pour aller prendre l'air mais sa tête la fit violemment souffrir. Par Merlin, elle n'avait pas eu une telle migraine depuis… Ses yeux s'agrandirent de détresse. Non, cela n'avait pas été un rêve. Mais une vision, une projection mentale envoyée par nul autre que son plus cher amant.

Par l'Enfer, il avait tant changé ! Il ressemblait à une caricature de ce qu'il avait été au moment de leur relation. Trop maigre, trop blanc, les yeux trop rouges. Elle pressa ses avant-bras contre son ventre. Cela ne pouvait pas être possible. Il n'avait pas pu revenir. Seigneur Merlin ! Et surtout pas comme ça !

Elle n'eut pas le temps de se lamenter plus longtemps. Des coups se firent entendre et la porte s'ouvrit avant même que Spica ait eu le temps de répondre.

« Altesse, il est arrivé quelque chose, » annonça Phinéas le Messager.

« Je sais, » répondit-elle. « I-il a détruit le Parlement. »

« Oui, » fit Phinéas, l'air décontenancé. « Comment… peu importe. Il y a autre chose, Altesse. Jérémiah n'est pas rentré de sa mission. »

Spica fronça les sourcils. Elle avait un très mauvais pressentiment.

« Quelle mission ? » fit-elle d'une voix basse.

Phinéas la regarda avec incompréhension pendant quelques secondes, puis l'inquiétude tendit ses traits.

« Je suppose qu'il nous a menti, » dit-il lentement. « Il nous a dit hier soir que vous lui aviez ordonné de se rendre au Parlement pour récolter les dernières nouvelles. »

Spica se sentit faiblir.

« Non, ce n'est pas possible, non... » murmura-t-elle, une main plaquée sur sa bouche en réalisant ce que cela signifiait.

« Altesse ? »

« Je… envoie quelqu'un sur place, » balbutia-t-elle en se levant. « Je vous rejoindrai. Et si tu peux, transmets les nouvelles à Draco Malefoy. Vite ! Jérémiah est la priorité absolue. »

« A vos ordres, Votre Altesse. »

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Bureau de Draco Malefoy, 13 Avril 1802, tard dans la matinée.

Les doigts de Draco pianotaient nerveusement sur son bureau. Il ne comprenait pas comment les choses avaient pu dégénérer si vite. Bien sûr, il savait que les choses n'allaient pas. Il savait que Lord Voldemort était dangereux, et que sa montée au pouvoir était inquiétante. Toutefois, il n'aurait jamais imaginé que ses discours puissent engendrer un tel fanatisme. Car celui qui avait perpétré cette attaque était partisan de Voldemort, c'était évident ; après tout, il avait tué la quasi-totalité des membres de l'Assemblée qui s'étaient associés contre lui.

Peut-être même était-ce Voldemort lui-même qui avait commandité cet attentat. Pour Draco, tout était imaginable.

Il soupira en se massant les tempes. Pourvu que son père accepte de l'emmener au Rassemblement Extraordinaire de l'Assemblée ! Il devait assister à un discours de Voldemort, afin de se rendre compte de ses qualités d'orateur. Connaissant les opinions de son père, il était indispensable que Draco prenne ses propres responsabilités pour que le nom des Malefoy ne soit pas souillé à nouveau. Après ce qui s'était passé en Europe pendant la Guerre, et la mort de sa mère, le blond était près à tout pour garder sa famille en dehors de cette nouvelle folie meurtrière. Cela n'arriverait jamais par la faute de l'Héritier. Jamais il ne le permettrait.

On frappa à sa porte.

« Entrez, » dit-il d'une voix lasse.

Le dernier mignon en date de son père ouvrit timidement et baissa les yeux en pénétrant la pièce.

« Mon Maître votre père vous fait demander au salon, » dit-il d'une voix basse. « Il vous demande d'être prêt à partir dans une dizaine de minute, Maître Draco. »

Le blond pinça les lèvres. Il détestait quand son père utilisait ses esclaves sexuels pour lui transmettre un message. C'était un rappel constant de la déchéance de Lord Malefoy et Draco avait souvent envie de faire quelque chose de stupide en voyant ces gamins – les affranchir au nom de son père par exemple. Certains essayaient même parfois de lui faire des avances. Il ignorait cependant s'ils agissaient ainsi sur ordre de Lucius ou par initiative personnelle. A vrai dire, il préférait ne pas le savoir.

« Très bien, » répondit-il. « Dis-lui que j'arrive. »

« Oui, Maître. »

Le jeune homme quitta le bureau sans même avoir jeté un regard à Draco. Celui-ci retint un grognement. Par Merlin, non, jamais il ne tomberait aussi bas que son père.

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Entrée du Manoir Malefoy, un peu plus tard, même jour.

Miss Millicent Bullstrode descendit de sa calèche d'un pas sûr et demanda à l'esclave qui l'avait aidé à descendre de la conduire au bureau de Draco Malefoy.

« Maître Draco s'est absenté avec son père, Mademoiselle, » répondit l'esclave.

Contrariée, la jeune femme fronça les sourcils.

« Et quand reviendra-t-il ? » demanda-t-elle.

« Maître Lucius m'a fait savoir qu'ils seront présents pour déjeuner. Désirez-vous attendre Maître Draco ? »

Millicent hésita quelques secondes. Elle n'avait pas prévu de passer plus d'une heure chez Draco, mais elle devait absolument lui parler. Elle retint un soupir et hocha la tête.

« Oui, je vais l'attendre, » répondit-elle. « Conduis-moi dans ses appartements privés. »

« Bien, Mademoiselle Bullstrode. »

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Sur les ruines du temple magique du Cercle, siège de l'Assemblée Sorcière des Nouvelles Terres.

Le dégoût de Draco Malefoy pour Lord Voldemort atteignit son paroxysme ce jour-là. A sa grande horreur, celui-ci fit tenir le Rassemblement au-dessus des ruines du Cercle. La scène était apocalyptique : des cadavres qui n'avaient pas encore été ramassés sortaient à moitié de sous les décombres et certains feux n'avaient pas encore été éteints. Mais le pire, c'était l'odeur : une odeur de chair brûlée et putréfiée par les sortilèges. Le nez de Draco se fronça malgré lui.

Lord Voldemort grimpa au plus au point des décombres ; les autres députés se tenaient en peu en dessous de lui et le regardaient. Certains affichaient des airs de colère, d'autres de curiosité, d'autres encore, de pure avidité. Draco les observa tous dans leur ensemble et décida d'afficher l'air le plus neutre possible. Il n'était, après tout, pas censé être présent. Et vu la position ambiguë que tenait son père face à Voldemort, il ne pouvait pas se permettre d'afficher le moindre écart par rapport à Lord Malefoy. Non seulement parce que ce serait mal vu, mais en plus parce qu'il n'avait pas encore décidé de la façon dont il allait agir.

Il ne devait vraiment prendre aucun risque. Mais il se savait et craignait ses propres réactions face au discours imminent du fanatique. Il aurait peut-être finalement mieux fait de s'abstenir de venir.

Voldemort leva les bras pour demander le silence. Il n'eut pas à attendre ; les spectateurs de cette scène étaient déjà muets de stupeur par les lieux dévastés. Les quelques rares murmures échangés cessèrent aussitôt.

L'orateur promena son regard sur la foule. Il fixa quelques personnes des yeux pendant quelques secondes, dont Draco. Celui-ci ne se détourna pas et, pendant un fugace instant, le blond songea qu'il avait vu un rictus légèrement moqueur passer sur le visage de Voldemort.

« Miladys, Milords, c'est désormais officiel, » commença-t-il.

L'Héritier Malefoy comprit aussitôt pourquoi tout le monde semblait si fasciné par les paroles de Voldemort. Sa voix devait déjà être belle naturellement ; mais la manière dont il l'utilisait, dont il jouait avec les tonalités, était tout bonnement captivante. Le timbre restait profond, porté, mais sans qu'il hausse la voix. Il ne parlait pas fort, et pourtant Draco savait qu'il était entendu jusqu'au dernier rang. Cela ne fit que réaffirmer les convictions de l'Héritier Malfoy : Voldemort était très dangereux, car il savait convaincre et manipuler.

« Nous sommes en guerre, Mesdames et Messieurs les députés, » reprit l'orateur. « Ce massacre est la preuve que des forces malveillantes nous observent, nous épient, dans l'unique but de prendre le pouvoir. Elles cherchent à nous terrifier pour nous désunir et profiter de notre faiblesse. »

Il marqua une pause de quelques secondes.

« La Marque des Ténèbres est réapparue hier soir. »

Des exclamations d'horreur rententirent dans les rangs. Apparement, certaines personnes n'étaient pas encore au courant.

« Vous savez ce que cela signifie, » dit-il. « Nous, qui pensions en avoir terminé avec lui et avec l'ère de peur et de barbarie qu'il avait instauré, nous nous sommes fourvoyé : Tom Jedusor est toujours de ce monde.

« Il est sans aucun doute l'instigateur de cet attaque. Et il est l'ennemi le plus terrible que le peuple magique des Nouvelles Terres ait jamais eu à affronter. Nous sommes, désormais, en guerre. »

Draco fronça les sourcils. Il savait qu'il n'allait pas aimer ce qui allait suivre.

« Mes amis, » fit Voldemort, fixant son regard sur un point de la foule, puis un autre, avant de s'établir sur les deux Malefoy. « Nous ne devons pas nous laisser aveugler par nos peurs larvées mais nous unir face à cette menace. Joignons nos forces pour que Jedusor retourne en Enfer. »

Des applaudissements retentirent avec force. Draco fronça les sourcils, inquiet. C'était les partisans du Lord qui les avaient lancés mais de nombreux autre membres de l'Assemblée, qui n'avaient pas pris parti jusqu'à lors, les avaient suivi avec beaucoup trop de sincérité.

« Qu'attendez-vous exactement de nous, Voldemort ? » fit toutefois une voix d'homme dans l'auditoire.

Le susnommé fixa tourna les yeux vers l'endroit d'où était sortie la voix.

« Face à cette situation terrible que nous affrontons, nous devons nous unir et non plus nous diviser en petites factions ennemies, » répondit-il. « Un homme doit se lever et dire non à Jedusor. Si vous m'en faites l'honneur, je serai cet homme, celui qui vous protegera. Le peuple magique de ces terres… Pour sa sauvegarde, confiez-moi le trône ! »

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Appartements privés de Draco Malefoy, au Manoir Malefoy.

Installée dans le petit salon privé qui jouxtait la chambre de Draco, Millie commençait à trouver le temps long. Elle ordonna à un esclave de lui servir un verre de vin rouge et une petite collation. Finalement elle se leva pour aller sélectionner un livre sur l'étagère à gauche de la porte. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle reprenait place dans un fauteuil, son verre à la main, elle se figea. Des bruits de draps se faisaient entendre dans la chambre de son meilleur ami.

Songeant tout d'abord que cela devait être la femme de chambre qui faisait le lit, elle se détendit et rit un peu de sa méfiance. Puis elle s'assit, ouvrant le livre qu'elle avait choisi pour commencer sa lecture. Il lui fallut plusieurs minutes pour enregistrer la signification des gémissements qu'elle entendait – et elle sursauta presque en réalisant que la femme de chambre faisait le lit depuis déjà un bon moment.

La jeune femme se leva d'un bond. Elle jeta son livre sur la table basse et sortit sa baguette, puis s'empressa d'aller ouvrir la porte de la chambre pour savoir ce qu'il en était réellement.

La scène sur laquelle elle posa les yeux lui fit pousser un petit cri de surprise.

Il y avait quelqu'un dans le lit de Draco. Un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux verts qui la regardait d'un air effarée. Si Millicent avait été plus en état de réfléchir, elle aurait reconnu l'esclave que Lord Malefoy avait offert à son fils lors de la dernière fête des Héritiers.

Mais l'esprit de la jeune noble était mobilisé par quelque chose de bien plus choquant à ses yeux.

Le garçon était en train de se caresser.

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r les ruines du temple magique du Cercle, siège de l'assemblée Sorcière des Nouvelles Terres.

La réaction ne se fit pas attendre. Une explosion de cris de protestation s'élevèrent, au-dessus d'une mer de murmures plutôt intéressés.

« Nous devons rétablir une dynastie ! » rugit Voldemort, coupant soudain toute discussion. « Les temps sont trop graves ! »

« Et la Prophétie ? » s'écria une voix de jeune femme que Draco reconnue aussitôt.

« Nous ne pouvons plus attendre, Miss Viveccelli, » répondit l'orateur. « Cette Prophétie, pour autant que nous le sachions, pourrait être un tissu de mensonges. Combien de prophéties se sont révélées fausses ? Combien ont aveuglé notre société, lui laissant croire que le Destin pouvait tout résoudre ? Voulez-vous prendre ce risque ? Vous en remettre à une prophétie qui ne s'accomplira sans doute jamais ? Nos vies à tous sont menacés ! »

Draco n'y tint plus.

« Ce n'est pas en vous donnant le trône que nous sauverons nos vies. Vous n'êtes pas l'unique rempart contre Jedusor ! » rétorqua-t-il d'une voix forte.

Une main de fer attrapa son avant-bras. Il se tourna vers son père et le fusilla du regard.

« Tu ne fais pas partie de cette Assemblée, » fit Lucius, ses yeux d'acier le fixant durement. « Tu n'as pas à te prononcer. »

« Il faut bien que je me préoccupe de mon avenir puisque vous être trop aveuglé par le pouvoir pour le faire, » rétorqua Draco en dégageant son bras d'un geste sec.

Il quitta sa place et s'avança au centre pour faire face à Voldemort.

« Vous n'êtes pas un roi, » dit-il d'une voix forte.

Son ton était ferme, mais il sentait bien que face à la prestance et au charisme de Lord Voldemort, il ne faisait pas le poids. Pourtant, il ne s'arrêta pas.

« Vous n'avez pas à accéder au trône. Je ne vous laisserai pas faire. »

« Mais tu n'as pas ton mot à dire, » rétorqua Voldemort en passant son doigt sur la joue de Draco.

Celui-ci repoussa sa main.

« Premièrement, vous ne me touchez pas et vous ne me tutoyez pas, » cracha-t-il. « Je suis de Sang Noble, plus noble que vous sans doute. Vous me devez le respect. Deuxièmement, quoi que vous tentiez, Voldemort, vous me trouverez toujours sur votre chemin. Que je fasse partie de cette Assemblée ou non ne compte pas. Mon pouvoir dépasse le vôtre, Voldemort. N'en doutez jamais. »

Il se détourna avec toute l'élégance qu'il pouvait mettre dans ses gestes. Alors qu'il s'apprêtait à quitter les ruines du Cercles, il fixa son regard dans les yeux de sa chère amie et députée Francesca Viveccelli. Un mouchoir plaqué sur le nez à cause des odeurs nauséabondes, elle hocha la tête gravement à la demande implicite de Draco.

Alors qu'il fendait la foule pour quitter les lieux, il entendit la voix de la jeune femme s'élever pour annoncer qu'elle posait son droit de véto. Draco laissa un sourire sarcastique s'afficher sur ses lèvres. Malgré la dispute mémorable qui s'annonçait avec son père, il était très satisfait de lui. Il savait qu'il avait fait le juste choix.

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Chambre de Draco Malefoy, Manoir Malefoy.

« Petite vermine ! » s'écria Millicent. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

L'esclave, mortifié, se redressa dans le lit et tenta de mettre le drap en place sur lui de manière correcte. Il n'avait jamais eu aussi honte de sa vie. Se faire surprendre dans le lit de Draco était déjà très gênant, puisque personne excepté Eluan ne connaissait la vraie nature de leur relation. Mais être pris au milieu d'un tel acte par une dame de bonne famille !

« Je n'arrive pas à le croire, » reprit la jeune femme. « De toutes les insolences, c'est bien la pire à laquelle il m'a été donné d'assister ! » s'exclama-t-elle. « Sors de cette chambre immédiatement ! Et sois sûr que j'informerai ton Maître de tes agissements ! »

Harry baissa la tête et, jugeant préférable de ne rien répondre de peur de se compromettre davantage, il se leva et obéit. Il passa rapidement son pantalon, abandonna le drap sur le lit, et quitta la pièce par la porte donnant sur le couloir.

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Route entre les Propriétés Malefoy et le Cercle. Calèche de Lord Lucius Malefoy. Même jour, même heure.

Lord Malefoy avait aussitôt rejoint Draco sans attendre la fin des discussions de l'Assemblée.

« Ton comportement a été honteux, Draco, » gronda Lucius, bouillonnant de colère. « Je n'arrive pas à croire que tu m'aies déshonoré ainsi. Jamais dans l'histoire de notre famille, un Héritier n'avait élevé la voix contre son père en public. Jamais, Draco ! »

« Il faut bien une première fois à tout, » répondit le plus jeune d'un ton absent.

« Je peux t'assurer que c'est la dernière fois que je te laisse m'accompagner à ce genre de réunion, » continua Lord Malefoy sans tenir compte de l'intervention de son fils. « Je ne te permettrai pas ternir la renommée de notre famille dans ce pays. Merlin sait que j'ai lutté pour nous introduire ici ! »

« Ce qui est clair à mes yeux, Père, c'est que nous n'avons pas du tout les mêmes priorités, vous et moi, » répliqua Draco. « Si la renommée de la famille compte plus à vos yeux que la société dans laquelle elle évolue, c'est bien dommage. Jamais je ne laisserai ce vautour de Voldemort devenir roi. Il en est hors de question. Il pillerait nos familles d'une manière bien plus pernicieuse que ce qu'aurait fait Jedusor. »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles, Draco, » murmura Lucius d'une voix étrange alors qu'il regardait dehors.

Le blond l'observa avec inquiétude. Les doigts de son père tapotaient sa cuisse avec une sorte de fébrilité que le fils Malefoy n'avais jamais vu chez le Lord.

« Lord Voldemort est quelqu'un de bon pour notre société, » continua Lucius, tournant brusquement les yeux vers son fils. « Il a les projets qui nous permettront d'avancer, et les moyens de les faire aboutir. Je me méfiais de lui au début, mais j'avais tort. »

Draco secoua la tête avec dépit.

« C'est ce que vous pensez parce qu'il défend vos convictions intimes, mais il est une véritable tare pour notre Assemblée. Il est comme… comme une maladie mortelle et contagieuse, et vous, Père, vous avez été contaminé. »

Un sourire franchement moqueur se dessina sur les lèvres de Lucius.

« Serais-tu médecin maintenant, mon fils ? » fit-il remarquer cruellement. « Et pourtant tu refuses de pratiquer une bonne saignée purifiante pour l'organisme de notre société. Ce sont les mauvais esprits de ces Sang-de-Bourbe qui tarissent l'Assemblée. Pas Lord Voldemort. Tu peux penser le contraire si tu veux, mais je ne te laisserai pas me démentir en public. »

Le regard dur de son père envoya des frissons le long de la colonne vertébrale de Draco. Il détourna les yeux et préféra ne pas répondre.

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« Un visiteur attend Maître Draco dans ses appartements, » dit l'esclave à l'entrée en prenant les capes de ses Maitres.

« Vraiment ? » fit le jeune Malefoy. « Qui est-ce ? »

« Mademoiselle Millicent Bullstrode, Maître. »

Draco haussa un sourcil étonné. Cela ne ressemblait pas à Millie, ce genre de visite surprise. Ce devait être important. Il se hâta de monter les escaliers pour atteindre son salon privé.

« Ah, Draco, te voilà enfin ! » s'exclama la jeune femme alors qu'il ouvrait la porte.

« Bonjour, Millie, » répondit-il en lui souriant. « Comment vas-tu ? »

« Bien, bien, » dit-elle vaguement en se levant.

Draco prit ses mains entre les siennes et déposa une bise sur sa joue.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il aussitôt à la vue de son air perturbé.

« Draco, il y avait quelqu'un dans ton lit, » répondit-elle sans tourner autour du pot.

Le blond haussa un sourcil surpris. Il s'agissait probablement de Harry, quoiqu'il fut étrange que l'esclave soit resté couché si longtemps. Toutefois, cela n'expliquait pas la colère refoulée et la gêne manifeste qui perçait dans la voix de la jeune femme.

« Ah, » fut tout ce qu'il trouva à dire.

Un sourire amusé se glissa sur ses lèvres.

« Et alors ? Je n'ai pas le droit d'avoir quelqu'un dans mon lit ? »

« Je n'ai jamais dit ça, » répliqua la jeune femme, contrariée. « Mais peux-tu m'expliquer pourquoi un esclave était nu dans ton lit à onze heures du matin ? Je croyais que tu ne couchais jamais avec tes serviteurs ? »

Draco entendit le reproche à peine voilé. Il se sentit rougir un peu.

« Ecoute, Millie, c'est un peu compliqué, » commença-t-il. « Harry est… quelqu'un de spécial. »

« Oh, oui, je me doute qu'un esclave qui se caresse dans ton lit alors que tu n'est pas là doit être un peu dérangé, » répliqua vicieusement la jeune femme.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire… » fit Draco.

Ce fut à ce moment qu'il comprit ce que les paroles de Millicent impliquait.

« Il faisait quoi ? » s'exclama-t-il, sous le choc.

« Exactement ce que je viens de te dire. »

Draco se laissa tomber dans un fauteuil. Un sourire presque stupide se dessina sur ses lèvres. La première pensée qui lui vint à l'esprit fut qu'il aurait adoré voir ça. Il l'imaginait déjà, la peau bronzée d'Harry, un film de sueur la rendant brillante… les longs membres souples de l'esclave se tordant dans les draps blancs, créant un contraste saisissant avec la noirceur de ses cheveux et le brun de sa peau… Ses yeux d'émeraudes ouverts, et les pupilles dilatées, ne regardant rien, perdues dans les limbes de sa propre luxure… et sa main qui caressait lentement –

« Draco ? »

L'Héritier Malefoy fut tiré de ses pensées lascives par sa meilleure amie. Il leva la tête vers elle et s'éclaircit la gorge.

« Millie, je voulais dire qu'Harry était quelqu'un de spécial pour moi, » dit-il, reprenant ses explications sans épiloguer sur le sujet de son amant se masturbant. « Il est mon… compagnon… »

La jeune femme fronça légèrement les sourcils et s'assit en face de lui.

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? » fit-elle. « Depuis quand ? C'est bien l'esclave que ton père t'a offert à la dernière fête des Héritiers, non ? Je croyais que tu devais le revendre ! C'était il y a près d'un an, tout de même ! »

« Je sais, Millie, mais je n'ai jamais réussi à m'y résoudre, » répondit Draco. « Il… il m'intriguait, tu sais ? Il était… simplement différent. Je voulais en savoir plus sur lui. Et tu l'aurais vu, ce soir où il est arrivé, quand il s'est offert à moi… on aurait dit que son plus cher désir était de mourir. Je l'ai lu dans ses yeux. Je ne pouvais pas le renvoyer à une vie comme ça. J'en étais incapable. »

La jeune femme ne répondit rien mais lui prit la main.

« Alors je l'ai gardé, » reprit Draco. « Et plus j'en apprenais sur lui, plus je le désirais. Et d'un autre coté… je ne me suis même pas senti tomber amoureux, tu sais, » confia-t-il, les joues un peu roses, un sourire lointain s'installant sur ses lèvres. « Quand on s'est embrassé pour la première fois, j'ai cru que le monde s'illuminait. »

« Oh, Draco, » soupira Millicent. « Je suis si contente pour toi ! »

Le blond la regarda, un peu surpris. Millie affichait un grand sourire et le regardait avec tendresse.

« Cela faisait tellement longtemps que je ne t'avais pas vu si heureux ! » dit-elle. « Je comprends maintenant ta joie de vivre de ces derniers mois. Pourquoi ne nous as-tu rien dit ? Pourquoi ne m'as-tu rien dit, à moi ? »

« Je… je ne sais pas, » répondit Draco, ne manquant pas le ton de reproche de la jeune femme. « Tu sais, avec Eluan qui ne va pas bien, je n'avais pas envie d'étaler mon bonheur dans nos petites réunions. Je voulais faire la part des choses : il y a ma vie avec Harry, et il y a ma vie avec vous. Je ne voulais pas tout mélanger, ce qui est assez ridicule maintenant que j'y songe. »

« Tu as raison, c'est ridicule, » rit Millie. « Pourquoi ne pas l'affranchir et le déclarer comme étant officiellement ton compagnon ? »

Draco pinça les lèvres et baissa la tête.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, » répondit-il.

A l'air surpris et curieux de Millicent, il clarifia sa pensée.

« J'ai peur pour lui, » dit-il d'une voix faible. « J'ai peur que mon père profite des sentiments que j'ai pour lui pour me plier à sa volonté. Comme il est mon esclave, j'ai un plus grand pouvoir pour le protéger. Mon père ne pensera pas que je couche avec lui. J'ai réussi à faire en sorte qu'il croit que je suis simplement très protecteur avec lui… comme avec tout ce que je possède. Mais si je le libère, non seulement Lucius refusera qu'il reste ici, mais en plus il saura que je tiens à lui et il s'en prendra à lui. »

« A cause de quoi, Draco ? Je ne comprends pas. Tu n'as jamais eu peur de t'opposer à ton père, sur n'importe quel terrain. Pourquoi maintenant, tu aurais peur des conséquences de votre rivalité ? »

Le blond soupira. La jeune femme avait parfaitement raison. Mais elle ne savait pas ce qui s'était passé ce jour-là. Il entreprit donc de lui rapporter les paroles de Voldemort et ce qui était arrivé aux ruines du Cercle un peu plus tôt.

« Je ne veux pas le mettre en danger, » murmura le jeune homme. « Nous sommes en guerre, Millie, et avec ma réaction stupide d'aujourd'hui, je suis devenu une cible pour Voldemort. »

« Tu trouves que ta réaction était stupide ? Impulsive, certes, mais certainement pas stupide ! » s'esclaffa Millie. « Je trouve qu'elle était surtout admirablement courageuse. Tu as pris ton parti et tu l'as affirmé à voix haute. Peut-être même auras-tu convaincu plusieurs personnes que Voldemort était dangereux. Non, Draco, cela n'avait rien de stupide. Mais je comprends que tu ne veuilles pas prendre de risques. Il serait bien trop aisé de te faire souffrir en touchant à ceux que tu aimes. »

Draco laissa un petit sourire s'afficher sur ses lèvres.

« Merci, » répondit-il. « Je savais que tu comprendrais. »

La jeune femme ne répondit rien. Elle se contenta de déposer un baiser sur le front de son ami.

« De quoi voulais-tu me parler ? » demanda Draco en reprenant les mains de Millie entre les siennes. « Je suppose que tu n'es pas venue ici sans raison. »

Millicent se mordit la lèvre et détourna les yeux.

« J'ai besoin de ton aide, Draco, » dit-elle d'une voix grave. « J'ai fait une énorme erreur et je ne pense pas pouvoir en assumer les conséquences toute seule. »

Le blond fronça les sourcils.

« Je t'écoute, » répondit-il, un peu inquiet.

Millie prit une profonde inspiration et leva les yeux vers lui.

« Je suis enceinte. »

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Debout face à la fenêtre de son bureau, Draco regarda sa meilleure amie regagner sa calèche avec dinstinction. Il voyait une de ses mains se crisper de temps à autre contre sa jupe et il savait qu'elle vérifiait la présence de la petite fiole qu'il lui avait donné.

Un soupir lui échappa et il se détourna. Il espérait profondément qu'elle se débarrasserait de ce bébé. Il n'osait imaginer la réaction de la Haute Noblesse de Sorcerer's City si elle le gardait. Sa vie en serait détruite, du moins dans cette partie du Nouveau Monde. Jamais elle ne pourrait vivre en paix si jamais cela s'apprenait.

Toutefois, la décision n'en revenait qu'à elle et il le savait. Elle était venue pour lui demander conseil, certes, mais surtout pour obtenir le moyen de se débarrasser de l'enfant si jamais elle le décidait. Millicent était une jeune femme au fort tempérament. Elle réfléchissait toujours soigneusement avant de faire un choix, mais une fois qu'elle était décidée, rien ne pouvait la faire changer d'avis. Le fait qu'elle soit tombée enceinte était déjà assez inquiétant. Elle avait plaidé un manque de clairvoyance dû à l'alcool. C'était peut-être une demie-vérité mais Draco était persuadé qu'il y avait autre chose. Toutefois il n'avait rien pu tirer de plus.

L'Héritier Malefoy prit une profonde inspiration et chassa ces pensées de son esprit. Maintenant, il fallait qu'il s'occupe de cette histoire de masturbation. La chaleur lui monta au visage en revoyant la scène qu'il avait imaginée plus tôt.

Il se détourna pour se diriger vers la chambre de son amant. Il frappa et attendit. La réponse tarda tant à venir qu'il songea qu'Harry ne devait pas être là. Un 'oui' un peu faible finit toutefois par se faire entendre.

Draco pénétra dans la petite pièce, son fantasme toujours bien présent à l'esprit, et regarda son amant qui leva les yeux vers lui. Il était allongé sur son lit, un livre ouvert entre les mains.

« Hey, » murmura l'esclave. « Je présume que tu as vu Miss Bullstrode. »

Le blond sourit en refermant la porte derrière lui.

« Absolument très cher, » répondit-il d'une voix basse. « Je ne crois pas l'avoir vu aussi choquée depuis plusieurs années. »

Les joues d'Harry, déjà rouges, s'enflammèrent.

« Mon Dieu, j'ai tellement honte ! » gémit-il, mortifié, en cachant son visage dans l'oreiller.

Un rire s'échappa de la gorge de Draco. Il vint s'asseoir aux coté du brun et posa une main dans le bas de son dos.

« J'espère que tu l'es, » répondit-il. « De quel droit imposes-tu une telle vision à une jeune femme de bonne famille ? »

« Je ne l'ai pas fait exprès ! » répliqua Harry en se tournant vers lui, s'asseyant à ses cotés. « Comment voulais-tu que je devine qu'il y avait quelqu'un à coté ? Tu ne laisses jamais personne entrer dans tes appartements ! »

« Je sais, » sourit Draco, franchement amusé. « C'est ta punition pour te donner du plaisir en mon absence, » murmura-t-il en passant un bras autour de la taille d'Harry.

Le blond se pencha vers l'esclave et posa sa bouche sur la sienne. Harry soupira et se laissa faire quelques secondes. Il se détacha ensuite et regarda son amant dans les yeux.

« Tu n'avais qu'à être là ! » rétorqua-t-il à son dernier reproche. « Où étais-tu toute la journée ? Tu es parti plus tôt que je l'imaginais. »

Draco fit une légère moue devant la rebuffade peu subtile. Il prit toutefois le temps de lui expliquer ce qui s'était passé au Cercle. Le regard d'Harry se remplit d'une légère inquiétude au fur et à mesure de son récit. Puis, quand Draco eut fini, le brun lui prit la main pour la serrer entre les siennes.

« Ca va aller ? » lui demanda Harry.

Le blond hocha la tête avec lenteur.

« Je ne sais pas, » souffla-t-il. « Je suppose. Il faudra bien. »

Ils restèrent silencieux quelques minutes. Puis Draco poussa un soupir et pencha la tête vers le cou d'Harry.

« J'ai envie de toi, » chuchota-t-il à l'oreille de son amant.

Celui-ci déposa un baiser sur sa joue et glissa une main sous la chemise du blond, caressant son dos du bout des doigts.

« Alors viens, » répondit-il en s'allongeant, attirant Draco au-dessus de lui pour l'embrasser plus confortablement.


héhéhé...

une review fait toujours plaisir (même si vous m'en voulez bcp bcp...)

gros bisous

speed'