CHRISTMAS IS A TIME

Voici donc une fic que j'ai beaucoup appréciée et qui reflète l'époque dans laquelle nous entrons: celle des fêtes, avec ses joies, ses cadeaux... mais surtout le besoin d'être avec ceux que l'on aime...

Après une longue attente, j'ai enfin le plaisir de vous annoncer que la traduction de cette fic a été autorisée par l'auteur mettant à mes craintes de me voir ordonner de la retirer du site…

Voici donc, pour mon plaisir et j'espère le votre, une fic traitant d'un Noël particulier pour notre petit couple favori… Merci pour les reviews laissées pour Too far to reach, je ferai une update rapidement j'espère…

En attendant, ENJOY…

Disclaimer: les persos ne m'appartiennent pas (malheureusement) mais si jamais une vente était prévue...

Rating: R (pour plus de sûreté)

Auteur: XTsukimiOdangoX (disponible sur sous le même titre en anglais)

Traductrice: Melahel

Chanson: si vous voulez en savoir plus sur la chanson, allez consulter la version anglaise chez l'auteur.

Gras: parler... italique: pensée... Gras italique : paroles de chanson


Chapitre 1: All I want for Xmas is Yuki

(Tout ce que je veux pour Noël, c'est Yuki)

Eiri grogna dans son oreille et se pelotonna au plus profond de son lit. C'était dit, se faire réveiller par un massage était la chose la plus merveilleuse du monde.

Tu aimes? S'enquit en riant une voix derrière lui. Shuichi sourit chaudement.

Mmmmmmmh... Ronronna Yuki. Si cela avait été une autre personne, le fier écrivain aurait tôt fait de la repousser en maugréant un chapelet d'injures. Mais, c'était Shindou Shuichi, et récemment, Eiri se laissait approcher par son amant aux cheveux roses.

Bien. Shuichi pressa ses pouces dans les épaules du blond, le faisant se cambrer et gémir doucement. Tu as mal? Demanda-t-il, légèrement inquiet.

Non, marmonna l'homme. Il roula un peu des épaules. Cela me fait du bien...

Shuichi rit légèrement en entendant son amant encore à moitié endormi. Il remua légèrement, assis sur le bas du dos de Eiri. Des mèches roses vinrent obscurcirent sa vue alors qu'il se penchait et déposait un baiser sur l'épaule de son amant.

Prêt à te lever, maintenant? Demanda Shuichi, couvrant l'épaule droite de Eiri de baisers. Eiri prit une lente inspiration et la relâcha tout aussi lentement.

Pas encore... Il reprit une autre inspiration. Et même si j'apprécie ce que tu fais, je dois t'avouer que je suis vraiment fatigué. La voix enrouée de Yuki ne fit que confirmer sa confession.

Shuichi sourit contre l'épaule de l'homme. Il déposa un baiser sur son épaule gauche. Eiri sifflota un petit air. Shuichi se blottit contre le dos du jeune homme aux cheveux dorés. Eiri sourit paresseusement.

Es-tu sûr de ne pas vouloir te lever? Le pressa le chanteur.

Oui, répondit Yuki d'un air aussi ennuyé que possible pour un homme toujours à moitié endormi et appréciant chaque minute écoulée. Et si tu me reposes la question, je te frappe.

Au moins, tu te lèveras, répondit Shuichi, profondément fier de lui-même. De plus... Il se rassit, pesant de tout son poids contre sur le bas du dos d'Eiri. Il commença à gémir doucement. J'ai pris ma journée pour passer du temps avec toi, et il est déjà 11 heures. Le moins que tu puisses faire serait de quitter ton lit et me tenir compagnie.

Je ne t'ai jamais demandé de rester à la maison, grogna Yuki. Il embrassa de ses bras son oreiller, espérant pouvoir se rendormir. Chaque parole de Shuichi le tirait inévitablement de son état de demi-sommeil.

Yuki! Cria Shuichi, déçu. Demain, c'est le réveillon de Noël! Et je dois faire un concert avec NG productions! Je ne rentrerai pas à la maison avant 10 heures demain soir! Je veux pouvoir passer du temps avec toi aujourd'hui!

Grrrr... Gronda Yuki. Il commençait sérieusement à être ennuyé. Tu seras avec moi le matin de Noël, idiot.

Mais, tu m'as promis que nous achèterions un sapin aujourd'hui, Yuki! Un vrai sapin! Le chanteur de Bad Luck gémissait dans toute sa splendeur à présent. Après tout, Eiri avait promis... Et la soeur de Shuichi était allergique aux arbres, alors ce serait son premier Noël avec un vrai sapin.

Il n'est que 11 heures! Le rembarra Eiri. Il refusait d'ouvrir les yeux, craignant que Shuichi ne l'use à son avantage pour le faire se lever. Bien que Eiri fut éveillé à présent, il ne voulait pas céder sans se battre. Nous achèterons un arbre plus tard!

C'est tout.

Shuichi cligna des yeux, la bouche ouverte. C'est tout ? C'est tout! Oh, non, non, il n'y avait aucune chance que Shuichi se laisse faire sur ce coup-là.

Yuki... Commença lentement Shuichi, la voix inhabituellement menaçante. Nous pouvons faire cela gentiment..., passant lentement ses doigts le long de la colonne vertébrale de son amant, le faisant frissonner, ... ou je peux utiliser les grands moyens. Il planta ses ongles dans le dos d'Eiri, légèrement de manière à ne pas le blesser mais suffisamment pour lui faire comprendre.

Tu sais, se moqua Eiri, entrouvrant un oeil. Il jeta un regard mauvais à son amant, levant quelque peu la tête de son oreiller. C'est en réalité très agréable. Tu peux recommencer?

Shuichi émit un grondement du plus profond de sa gorge. Inconsciemment, il enfonça ses ongles plus profondément dans le dos de Eiri.

Ok, ça, ça fait mal... gémit mentalement Eiri.

Uesugi Eiri...

Eiri cligna des yeux. Shuichi ne l'avait sûrement pas appelé de cette manière... n'est-ce pas?

Ne m'oblige pas à faire tu sais quoi.

Eiri ouvrit brusquement les deux yeux. Les écarquilla même.

Shuichi l'avait plusieurs fois menacé de lui faire "tu sais quoi", mais avait rarement pu mettre sa menace à exécution. Aujourd'hui, cependant, Shuichi avait toutes les cartes dans sa main, vu qu'il était assis sur le dos de Eiri et en plus... en plus... Eiri avala difficilement. En plus, Shuichi l'avait appelé par son vrai nom.

C'était l'une des rares choses qui avait le pouvoir de faire peur à Eiri.

Tu n'oserais pas, tenta Eiri, d'une voix légèrement aiguë. Il se souleva sur ses avant-bras et tourna la tête. Shuichi le foudroyait du regard, un sourire diabolique aux lèvres. Eiri en perdit presque son masque d'impassibilité. Tu n'oserais pas!

Oh, si, je le ferais... Shuichi se pencha sur le visage à présent terrifié d'Eiri pour appuyer sa menace. Tenteriez-vous de me provoquer, Monsieur Uesugi?

Eiri avala à nouveau. Ce n'était qu'une blague...

Prenant une profonde inspiration, il retrouva son impassibilité. Avec courage, il défia du regard le jeune homme qui osait le menacer.

Essaie, vas-y.

Ces quelques mots suffirent à Shuichi pour le pousser au bord du gouffre, criant et se débattant. Ou plus précisément, poussèrent Shuichi au bord du gouffre résultant en un Eiri commençant à crier et se débattre.

En un battement de cil, les doigts de Shuichi attaquèrent sans répit ses côtes. Comme si être chatouilleux ne suffisait pas à détruire l'image de brute d'Eiri, il riait alors tellement qu'il en pleurait. Mais, si cela était fait correctement, et Shuichi savait comment s'y prendre, les chatouilles pouvaient être délivrés au bon endroit, avec la bonne pression... Et cet endroit était l'oreille d'Eiri, avec suffisamment de mordant pour le rendre douloureux... et hautement érotique.

Juste au moment où Eiri commençait à se démener sous l'attaque de son amant sur ses côtes, il sentit une chaude respiration près de son oreille. S'il avait eu le temps de se figer, Eiri l'eut fait. Mais, les chatouilles se poursuivirent sur son torse, et malgré ses tentatives pour se libérer, les lèvres et la langue de Shuichi trouvèrent l'oreille de l'écrivain.

AHHHH!

Shuichi fut propulsé hors du lit, atterrissant sur son derrière au pied de celui-ci. Malgré le coup qu'il avait reçu à l'estomac, cause de sa chute, il riait -était mort de rire précisément.

Eiri était à présent assis, faisant face à son idiot d'amant riant toujours. Les jambes de l'écrivain étaient écartées, et les draps étaient éparpillés sur le lit. Les cheveux emmêlés d'Eiri lui retombaient sur ses yeux d'or, grands ouverts. Une main tremblante tenait son oreille offensée, horrifié alors que des larmes séchaient sur ses joues.

Shuichi cessa de rire après quelques instants. Il haussa un sourcil et abaissa légèrement ses paupières. Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres.

Et, bien tu es levé maintenant, lui fit-il remarquer. Il laissa son regard errer vers le bas. Tu es debout, en effet, répéta-t-il.

Les yeux de Eiri se baissèrent sur la bosse formée par son boxer. Il reporta rapidement son regard sur son amant, toujours aussi souriant. Il fronça les sourcils, toujours aussi pétrifié.

Tu sais... Shuichi se dirigea vers lui à quatre pattes sur le lit. Ce dernier se raidit. Tu es vraiment adorable quand tu rougis.

Ferme-là, gronda Eiri, détournant le regard. Il sentit ses joues s'échauffer un peu plus.

Shuichi rit. J'ai réussi à te réveiller, non? Il se pencha vers Eiri et déposa un baiser sur sa joue. Le goût de ses larmes demeurant sur les lèvres du chanteur.

Eiri grogna. Il se secoua mentalement pour éclaircir ses pensées et se leva, toujours aussi raide. Shuichi le regardait avec amusement. Les gestes de Eiri étaient brusques, et légèrement tremblants.

Le blond fronça les sourcils. Il soupira et leva les yeux au ciel. Il jeta un regard du coin de l'oeil à un Shuichi souriant et pinça les lèvres.

Je vais prendre une douche, lui dit-il, mi-ennuyé, mi-exaspéré.

Alors que Eiri se précipitait hors de la chambre, Shuichi rit et le rappela: Assure-toi qu'elle soit bien froide!

--------

Eiri finit d'attacher sa ceinture alors qu'il se dirigeait vers le salon. Les chants de Noël émanant de la radio se firent de plus en plus fort alors qu'il passait l'arche séparant le couloir du salon. N'étant pas une personne baignée par l'esprit de Noël, il trouvait étrange qu'il se fût habillé au rythme des chants de Noël.

Alors qu'il s'approchait du canapé, il vit Shuichi assis sur le bar donnant sur la cuisine. Ses yeux étaient fermés et un doux sourire habillait ses lèvres. La radio, près de lui, lui chantant la sérénade. , appela l'écrivain. Il se redirigea vers la cuisine.

Shuichi ouvrit lentement les yeux. Son sourire s'élargit. Il le salua d'une manière si adorable que Eiri put sentir son coeur s'emballer. Il en rejeta rapidement le blâme sur les chansons et jura qu'il ne les écouterait plus jamais.

L'adulte se retrouva face au bar, ses hanches le touchant. Les jambes de Shuichi l'entouraient de chaque côté. Le jeune homme aux cheveux roses enlaça le cou de son amant de ses bras.

Salut, chantonna-t-il, sa voix quasi immergée par la voix du DJ annonçant la prochaine chanson.

As-tu déjeuné? Demanda Eiri après avoir placé un baiser sur les lèvres du chanteur. Il nota que le jeune homme avait déjà revêtu un blue jean et un énorme T-shirt orange. Il désirait sans doute aller faire les magasins aussi rapidement que possible.

Un non lui parvint, réponse inattendue. Eiri haussa un sourcil. Shuichi lui sourit. Je n'ai pas faim. Trop excité, je pense. Eiri ne comprenait pas comment quelque chose d'aussi simple qu'acheter un sapin pouvait être aussi merveilleux. Seigneur, il n'en avait pas acheté depuis six ans.

Shuichi passa sa main derrière son dos et en sortit une tasse de café. Je t'ai fait un café, cependant. Il donna fièrement le bol à l'écrivain. Eiri lui sourit en remerciement.

Eiri but sa chaude boisson emplie de caféine lentement, savourant la chaleur qui embrasait sa gorge. Mais, la chaleur qu'il appréciait le plus était celle qui émanait du corps délicat de Shuichi pressé contre le sien. Les jambes du jeune homme enlaçaient gentiment sa taille et sa tête reposait sur l'épaule de Eiri. De ses doigts, Shuichi jouait avec le col de pull dans le creux de ses reins. La main libre de Eiri caressait doucement le dos de son amant.

Ils demeurèrent ainsi, sans mot dire de crainte de ne briser la félicité du moment. Les seuls bruits venant du chant d'Alléluia de la radio et les gorgées de café que prenaient Eiri. Les battements du coeur de Eiri se faisaient à peine entendre à l'oreille de Shuichi. Ils respiraient en même temps. La chanson finie, Shuichi s'étira légèrement.

Yuki...? Murmura avec appréhension le jeune homme. Eiri marmonna une réponse incompréhensible. Shuichi sourit. On peut rester comme cela encore un moment?

Eiri ouvrit la bouche pour répondre, mais il lui fallut trois essais avant que les mots ne se fassent entendre. Je ne vois pas ce qui t'en empêche. Il prit une nouvelle gorgée de café. La moitié du bol était vide. Mais, ne veux-tu pas aller chercher ton sapin?

Ouais. Le sourire de Shuichi fit place à une moue boudeuse. Mais je veux rester ainsi plus longtemps.

Très bien. Eiri resserra inconsciemment son étreinte sur le jeune homme. Mais, s'il n'y a plus de sapin, il ne faudra t'en prendre qu'à toi-même.

Shuichi soupira. Il se blottit contre son amant. Alors, restons ainsi jusqu'à ce que tu finisses ton café.

Jamais Eiri ne but son café aussi lentement.

-----------

Eiri reposa à contre cœur son bol sur la table. Le bruit de la céramique heurtant le marbre fit ouvrir les yeux de Shuichi. De son regard voilé, il reprit conscience de son entourage. Puis, il referma les yeux et respira lentement. Eiri déposa un baiser sur la tête rose de son amant. Le jeune homme se détacha de lui langoureusement.

Prêt à partir ? S'enquit Eiri, ne s'en souciant pas vraiment, plus intéressé par la perte de la chaleur dégagée par le corps de Shuichi pressé contre le sien. La voix du DJ revient alors qu'une nouvelle chanson s'achevait.

Ouaip. Shuichi tourna son cou de droite à gauche et s'étira. J'suis prêt.

Eiri se détacha du comptoir et laissa son amant sauter sur ses pieds. A ce moment, une nouvelle chanson se fit entendre à la radio. Eiri était prêt à se pencher pour l'éteindre quand il vit Shuichi dresser l'oreille.

Avant que l'écrivain ne puisse lui poser la moindre question, Shuichi se précipita sur la radio et augmenta le son. Eiri se concentra, tentant de reconnaître la chanson.

Qu'est ce…

Chut ! Murmura Shuichi, levant ses mains, prêt à faire taire son amant. J'adore cette chanson !

Eiri cligna des yeux en entendant une voix féminine commençait à chanter. Il haussa les sourcils. Shuichi rit et prit une pose innocente –les pieds joints, le dos droit, les mains pressées l'une contre l'autre, comme en prière, les yeux fermés, un sourire jouant sur ses lèvres. Eiri se prépara à l'entendre chanter.

Je ne veux pas grand-chose pour Noël, chanta le jeune homme avec le chanteur, appuyant sur le « Je ». Je n'ai besoin que d'une seule chose/ Je me moque bien des cadeaux/ Qui sont sous le sapin de Noël. Il ouvrit les yeux et son sourire s'élargit, alors qu'il retenait un rire. Je ne te veux que pour moi seul, poursuivit sa douce voix en harmonie avec la lente mélodie. Plus que tu ne peux le croire/ Exauce mon souhait. Il joua de sa voix, insistant sur le dernier mot. Tout ce que je veux pour Noël… c'est… - un nouveau tremblement dans sa voix- … toi !

Eiri cligna des yeux lorsque Shuichi pointa son doigt délicat vers lui. Le rythme de la musique s'accéléra quelque peu et Shuichi bougea sur la musique.

Je ne veux pas grand-chose pour Noël, répéta-t-il, avec plus d'énergie cette fois-ci. Il n'y a qu'une seule chose dont j'ai besoin. Les choristes à la radio chantaient d'une voix presque basse. Et je… Shuichi accéléra une fois de plus. Ne me soucie guère des cadeaux/ Sous le sapin de Noël. Shuichi fit un pas en avant, un sourire toujours visible sur ses lèvres. Je n'ai pas besoin d'accrocher ma chaussette/ Au dessus de la cheminée/ Le père Noël ne me rendra heureux/ Avec un jouet pour Noël. Il secoua un doigt devant le visage moqueur de Eiri. Je ne te veux que pour moi seul/ Plus que tu ne peux le croire/ Exauce mon souhait/ Tout ce que je veux pour Noël, c'est toi… !

Eiri ne put retenir plus longtemps un éclat de rire. Il regarda avec amusement Shuichi danser autour de lui. Eiri se tourna pour garder ses yeux sur son amant. Le chanteur avait son dos tourné, et sachant cela, il remua son derrière en rythme avec la musique. Eiri rit à nouveau et Shuichi aussi, tournant sur lui-même.

Je ne veux pas grand-chose pour Noël, poursuivit-il. Eiri se sentit fondre à l'écoute de la chaude voix du jeune homme. Je ne souhaite même pas qu'il neige ! Shuichi secoua la tête à ces mots. Le chœur fit un nouveau « Et je… ». veux juste garder mon amour/ Sous le gui. Il se pencha et déposa un rapide baiser sur les lèvres de Eiri. Je ne préparerai pas de liste que j'enverrai/ Au Pôle Nord pour St Nick. Il fit quelques pas en arrière et tourna sur lui-même, avançant ainsi dans le salon. Je ne resterai même pas éveillé/ Pour entendre les grelots magiques des rennes.

Eiri suivit Shuichi, ravi. Shuichi lui souriait tel un petit diable.

Car je te veux seulement ici ce soir. Shuichi entoura son corps de ses bras et se balança légèrement. M'enlaçant si fort/ Que puis-je vouloir d'autre ? Il haussa les épaules et tendit les mains vers Eiri qui s'en saisit sans attendre. Tout ce que je veux pour Noël, c'est toi. Il insista sur le mot « toi » et le chœur y ajouta « Ooooh baby ».

Le rythme de la chanson se fit plus prenant, et Shuichi en profita pour provoquer un peu plus le jeune blond devant lui. Il ôta ses mains de celles d'Eiri et revint sur ses pas, passant sous l'arche donnant sur le couloir.

Ooh ! Les lumières illuminent/ Brillamment les environs ! Shuichi ferma les yeux et chanta, enthousiaste. Et le son des rires des enfants emplit le ciel ! Et tout le monde chante/ Je peux entendre les grelots teinter ! Shuichi s'adossa au mur sous l'arche, offrant à Eiri une vue de son profil. Le père Noël ne m'apportera pas celui dont j'ai vraiment besoin, chanta-t-il, se frottant de haut en bas contre le mur, ne m'apportera-t-il pas mon amour ?

Eiri rit doucement de manière à ne pas gêner son amant, mais il ne put s'en empêcher alors que Shuichi, tentant de forcer sa voix aussi haut que celle de la femme à la radio sur le « m' » mais il échoua terriblement. Le jeune homme lui tira la langue et haussa les épaules, reprenant son spectacle.

Oh, reprit-il, baissa sa voix avec séduction, Je ne veux pas grand-chose pour Noël/ C'est tout ce que je demande, chanta Shuichi en reprenant sa marche dans le couloir. Il s'arrêta devant la porte de leur chambre. Eiri cessa de rire, et le suivit de près. Je ne veux que voir mon amour / Debout derrière ma porte. Shuichi s'arrangea si bien qu'au moment où il prononça ses paroles, il entrait dans la chambre et Eiri se trouvait sur le pas de la porte. Les deux hommes rirent.

Shuichi se pencha en avant et fit danser ses doigts sur les pectoraux de Eiri avant de les faire descendre. L'adulte grogna gentiment. Ooooh, je te veux pour moi seul/ Plus que tu ne pourras jamais le croire. La radio était à peine audible de la chambre, mais Shuichi continua à chanter. Eiri ne s'en plaignit pas. Exauce mon souhait/ Oh bébé, tout ce que je veux pour Noël… Il ralentit considérablement… c'est…. Sa voix rauque descendit encore et donna de la profondeur à ses paroles. T…

Shuichi sursauta de surprise alors que ces paroles furent coupées par les lèvres d'Eiri qui se pressèrent, dévorantes, contre les siennes. La note qui manquait à Shuichi se fit entendre à la radio. Les deux hommes parvinrent à peine à poursuivre leur baiser tant ils tentaient de contenir leur rire (et si jamais vous dites à quelqu'un que Eiri rit, il vous tue). Shuichi parvint, cependant, à enlacer des bras le cou de son amant et ce dernier mordilla gentiment les lèvres souriantes du jeune homme. Un gémissement se fit entendre de la gorge de Shuichi.

Yuki… gémit doucement l'homme aux cheveux roses. Il put sentir sa voix fondre dans sa bouche de par les sensations que faisaient naître les lèvres de Eiri pressées contre son cou.

Le blond cessa de caresser de sa langue la jugulaire du jeune homme. Mmmh… Je devrais sans doute arrêter, n'est-ce pas ? Il le relâcha. Shuichi fit la moue. Tu veux un sapin, ou pas ? Il eut un soupir heureux à la vue du visage illuminé par la joie de Shuichi qui acquiesçait vivement.

Eiri déposa un rapide baiser sur les lèvres de Shuichi et le conduisit hors de la chambre. Il incita le jeune homme à aller chercher son manteau et ses chaussures pendant que Eiri l'attendrait en bas dans le garage, démarrant la voiture pour la chauffer. Shuichi assura l'écrivain qu'il le rejoindrait et lui fit un bref signe de la main alors qu'ils séparaient et qu'il s'éloignait en dansant dans le couloir.

----------------

Eiri pianota ses doigts gantés contre le volant de cuir noir alors qu'il reposait sa cigarette de l'autre main. Il exhala sa dernière bouffée de cigarette et la vit partir par le petit espace ouvert de la vitre de sa portière. Il appuya sur un bouton argenté et referma la fenêtre avant de rallumer le chauffage.

Eiri reporta son regard vers la droite lorsqu'il vit Shuichi à deux pas de sa voiture. Quelques secondes plus tard, le jeune ouvrit la porte et se glissa à l'intérieur sur les sièges de cuir. Il frémit et referma la porte sur lui.

Intérieur cuir… pas génial en hiver, se plaignit le jeune homme alors qu'il attachait sa ceinture de ses mains gantés de mitaines.

Eiri leva les yeux au ciel et démarra la voiture. Il marmonna quelque chose qui ressemblait à 'si tu le dis' et fit une marche arrière. Shuichi posa son regard sur la main posée sur le levier de vitesse de sa voiture américaine alors qu'Eiri quittait le parking et s'engageait dans les rues glacées de la ville.

La plupart des voitures roulaient en silence. Eiri finit par se lasser d'entendre le tintement des clés et les roulements occasionnés par le changement de vitesse. Il s'éclaircit la gorge, attirant ainsi l'attention de Shuichi.

Tu le penses vraiment ? Demanda Eiri, gardant ses yeux fixés sur la route.

Shuichi leva un sourcil interrogateur. Penses quoi ?

Que je suis tout ce que tu veux pour Noël, répondit l'écrivain comme si cela coulait de source et que seul un imbécile ne pourrait comprendre cela.

Shuichi rit. Bien sûr. Il se pencha de son siège et caressa de ses lèvres la joue de Eiri.

Ses yeux d'or glissèrent vers son amant emmitouflé alors qu'il s'arrêtait à un feu rouge. Il remarqua les mitaines rayées de noir et rouge qui gantaient les mains du jeune homme. Une écharpe assortie entourait son cou, et bonnet du même genre trônait sur sa tête. Des mèches de cheveux roses apparaissaient ici et là sous le bonnet et envahissaient ses yeux brillants. Il ne portait qu'une simple veste en jean au-dessus de son sweat-shirt, et ses boots enserraient le bas de son jean. En un mot : adorable. Eiri sourit.

Shuichi s'installa confortablement dans son siège. Il vit le regard que lui lançait Eiri. Tu en doutes ? demanda-t-il, n'en comprenant pas le sens de son regard.

Eiri reporta son regard sur la route alors que le feu revenait au vert. Il secoua la tête et appuya sur l'accélérateur.

Tu ne devrais pas, poursuivit Shuichi, juste au cas où. Parce que c'est la vérité. Il laissa sa tête aller contre le dossier de son siège et ferma les yeux. C'est mon premier Noël avec toi, Yuki. Cela me suffit amplement.

Eiri put jurer avoir senti les battements de son cœur s'accélérer. Il avala difficilement et foudroya du regard la plaque d'immatriculation de la voiture les précédant. Un long silence suivit.

M'as-tu acheté quelque chose ?

Eiri eut un sourire moqueur. Je pensais que j'étais tout ce que tu voulais. Il lança un regard malicieux au chanteur.

Shuichi fit la moue. Et bien, oui. C'est vrai. Mais cela serait quand même gentil….

M'as-tu acheté quelque chose ? demanda l'écrivain à la seconde même où la voix de Shuichi se tût.

Le jeune homme se redressa et sourit. Ouaip ! Son sourire s'effaça légèrement. Mais… je ne sais pas si tu vas aimer…

Shuichi ronronna doucement lorsque les doigts gantés de Yuki atteignirent sa nuque et la caressèrent. Il se laissa aller à cette marque de tendresse jusqu'à ce que Eiri se retire.

Si cela vient de toi, commença le blond, hésitant à finir la phrase, je l'aimerais.

Shuichi s'illumina aussitôt. Tu es le meilleur, Yuki ! Cria-t-il, résistant à peine à l'envie de se jeter dans les bras de l'autre homme.

Alors…. Eiri tourna à un coin de rue et haussa les épaules. Qu'est ce que tu veux que je t'offres pour Noël ? Après tout, comme tu l'as justement fait remarqué, c'est notre premier Noël ensemble, et je n'ai pas pour habitude de célébrer ce genre de stupidités. Qu'attends-tu de moi ?

Euuuuuuuuhhh… Shuichi mâchonna l'intérieur de sa joue, pensif. Il se laissa aller dans son siège. Je pense que… tu pourrais me ramener à la maison après le concert demain soir, et puis…. nous pourrions peut-être dîner… puis nous faire des câlins sur le canapé et boire un verre. Shuichi regardait ses mains, les yeux grands ouverts et les joues rouges. Et puis… on pourrait… Il laissa sa phrase en suspend et jeta un regard à son compagnon.

Eiri remarqua ce regard. Et après ? Insista-t-il.

L'écrivain se retrouva rapidement avec une main sur sa cuisse, supportant le poids d'un jeune homme plus jeune que lui de trois ans qui se penchait vers lui et soupirait à son oreille. Eiri se raidit.

Et puis… Shuichi murmura d'une voix rauque, je pourrais t'avoir tout à moi… La main sur la cuisse de Eiri remonta vers le haut. Soumis.

N'importe quel passant aurait pu soumettre un million d'explication sur la raison pour laquelle une voiture circulant à proximité aurait brusquement changé de voie avant de revenir sur la sienne… sans pour autant trouver la bonne.

A l'intérieur de la voiture, Shuichi s'était réinstallé sur son siège et riait, la tête rejetée en arrière. Eiri était penché en avant, agrippant le volant de toutes ses forces, les yeux écarquillées et la respiration haletante. Il tourna la tête vers le jeune homme, horrifié et fou de rage.

Ne fais plus jamais ça ! Gronda-t-il. Surtout quand je conduis !

Garde tes yeux sur la route, Yuki ! Le réprimanda le jeune homme entre deux crises de rire. Il rit encore plus fort. Tu aurais du voir ta tête !

Ca suffit ! Tonna Eiri, se redressant. Pas de sapin de Noël pour toi !

QUOI ! YUKI !

Pas question, grogna Eiri. Il fronça les sourcils. Trop c'est trop. Je n'ai jamais accepté que tu emménages avec moi et maintenant tu veux décorer ma maison !

Il n'y eut pas de réponse.

Eiri cligna des yeux. Il se tourna vers un Shuichi silencieux, s'attendant à voir sa mine de chien battue, ses oreilles, sa queue et ses pattes et tout et tout. Mais, la vision qui accueillit le curieux blond était celle d'un jeune homme regardant tristement par la fenêtre, des larmes perlant à ses yeux. Il mordait violemment sa lèvre inférieure et ses poings étaient serrés sur ses genoux. Ses épaules étaient voûtées, et il tremblait. Eiri le regarda, choqué et déçu.

Shuichi…

Le dit jeune homme se tendit. Il baissa la tête et tenta de dissimuler son visage à son amant. Oui ?... Malgré ses efforts, il ne put empêcher sa voix de trembler. Il s'éloigna légèrement.

La voiture ronronna doucement, submergeant presque la voix basse de Eiri. Cela signifie tant que cela pour toi… ?

Shuichi renifla, et comme cela ne marchait pas il s'essuya le nez. Il secoua la tête rapidement. Ca va, Yuki… Sa voix tremblait toujours malgré ses efforts pour ne pas pleurer. Je suis désolé.

Regarde. Eiri changea à nouveau de vitesse et la voiture s'arrêta. Shuichi n'osa pas demander pourquoi il s'était soudainement garé. Nous sommes arrivés.

Le chanteur écarquilla les yeux et releva la tête. Après un long moment, il tourna la tête vers Eiri. L'homme lui souriait tendrement, et de l'autre côté de la rue, un magasin vendant des décorations de Noël attendait. Des sapins de Noël décorés étaient placés devant la devanture du magasin. Shuichi en eut le souffle coupé.

Yuki

Eiri détourna la tête et soupira, incapable de se défaire de son sourire. Je ne sais pas pourquoi c'est si important pour toi… Mais cela ne peut pas nous faire de mal, hein ?

Il y avait des choses concernant Shuichi qui émerveillait l'auteur. Malgré son savoir et les romans qu'ils écrivaient, il savait qu'il y avait des choses concernant le jeune homme qui partageait sa vie qu'il ne comprendrait jamais. La capacité de Shuichi a changé d'humeur en un quart de seconde était l'une d'entre elles.

Le jeune homme se trouva bientôt dans les bras de Eiri, et ce malgré la ceinture de sécurité qui entourait Shuichi. Un bruyant « YUKI ! JE T'AIME ! » Se fit entendre non seulement en dehors de la voiture, mais dans le magasin également. Puis un « NE M'OBLIGE PAS À RENTRER IMMEDIATEMENT LA MAISON ! » Fut la tonnante réponse.

---------------

Une heure et demie plus tard, Eiri était affalé sur le sol gelé de son salon. Il regardait d'un air morne son plafond. A quelques pas de lui, un immense sapin de 1 mètre 90 avait l'audace d'éparpiller ses épines sur le sol propre de l'écrivain.

Hé, Yuki ?

Ferme-là, grogna-t-il. Je suis en colère après toi.

Yuki…

Eiri grogna lentement. Bon sang, tu as ton sapin, que veux-tu de plus ?

Une paire d'yeux améthyste et inquiet vint bloquer sa vue du plafond. Il fronça les sourcils. Shuichi fit la moue et se pencha de sorte que son nez toucha le front de Eiri. L'écrivain haussa un sourcil.

Tu sais, il y a des règles, commença-t-il d'une voix grincheuse, si tu es suffisamment près d'une personne pour que ses yeux apparaissent comme un seul œil géant, alors ses yeux devraient être fermés et sa bouche ouverte.

Shuichi rit. Il s'éloigna et avança à quatre pattes de sorte qu'il fit fasse à son amant. Un instant plus tard, le jeune homme s'était installé sur le ventre de son amant. L'écrivain tenta de montrer son déplaisir.

Es-tu vraiment en colère après moi ? Demanda Shuichi, se penchant pour déposer un baiser sur le nez de son amant.

Eiri pensa un instant à mentir. Du moins, jusqu'à ce qu'il sente le chanteur se blottir contre lui et sa petite tête rose se cacher dans le creux du cou d'Eiri. De légers baisers furent déposés le long de son cou et sa mâchoire. Eiri avala difficilement.

Non, grogna-t-il, ne désirant pas l'avouer. Je te l'ai promis après tout…. Il pencha sa tête sur le côté de manière à favoriser l'accès à Shuichi. Il sentit que l'on écartait le col de sa chemise. Et ce n'est pas si grave, je suppose.

Alors, marmonna Shuichi, tu ne regrettes pas ? Il titilla de sa langue la pomme d'Adam de Eiri.

Non, répondit faiblement le blond. Il soupira. Mais, je suis sûr que je le serais lorsque je devrais ranger ce bazar, acheva-t-il, désignant le sac de décorations de Noël qui traînait par terre. Eiri était vraiment surpris de voir à quel point il parvenait à demeurer cohérent vu la manière dont Shuichi mordillait et suçotait la peau de son cou.

Puis-je te poser une autre question ? S'enquit Shuichi, abandonnant son travail sur les pectoraux de Shuichi.

Eiri fronça les sourcils à cet abandon. Seulement si après tu reprends là où tu as arrêté.

Shuichi lui fit un clin d'œil. On peut aller dans la chambre ?

---------------

Eiri prit une longue bouffée de cigarette et la retint un instant. Shuichi se retourna sur le lit et se mit sur le dos. Il attrapa les draps de sa main et les remonta sur son corps nu. Eiri laissa échapper une longue expiration. Shuichi jeta un regard à son amant, assis sur le lit et profitant de sa cigarette post-coïtale.

Mmm, Yuki ? Shuichi se blottit plus profondément sous les couvertures. Il suivit du regard une bouffée de cigarette. Quelle heure est-il ?

Eiri prit une nouvelle inspiration, délibérément, et la retint. Il tendit la main vers sa table de nuit pour y prendre la montre qu'il y a déposé quelque temps plus tôt. Eiri avait un peu de mal avec les vêtements inutiles ou tous ce qui pouvaient empêchait sa performance.

Quatre heures moins dix, répondit finalement l'écrivain en relâchant sa respiration.

Shuichi fut momentanément distrait de son observation de la fumée qui échappait des lèvres de son homme. Après un moment de distraction, il cligna des yeux.

Quatre heures moins dix ? Gémit-il. Il s'assit lentement, maintenant les draps contre son corps. Que les dieux soient loués de l'existence du chauffage…. Quatre moins dix ? Répéta à nouveau le chanteur. Eiri lui lança un regard. La journée est presque finie !

Tu es décidément très perspicace. Eiri éteignit sa cigarette sur le dos de sa main. Cela étonnait toujours Shuichi qui ne comprenait pas comment il pouvait le faire sans se brûler. Où veux-tu en venir ?

L'écrivain lança le cul de sa cigarette sans faire attention et elle atterrit juste dans la poubelle. Cela a du lui prendre des années d'entraînement…. Pensa Shuichi avec admiration, bien qu'il ait vu Eiri faire cela une dizaine de fois.

Je suis juste triste, c'est tout, commença le jeune homme, s'asseyant correctement. Il se rapprocha de Eiri, dont la taille était entourée par les draps. Le chanteur se demanda sans vraiment y prêter attention pourquoi Eiri n'avait pas froid.

Alors tu penses que nous n'avons fait que perdre notre temps aujourd'hui ? Demanda Yuki, légèrement blessé.

Quoi ? Shuichi s'attacha au bras du romancier. Non ! Ce n'est pas cela du tout ! Je suis juste déçu parce que nous avons passé une superbe journée et que je ne pourrais pas passer autant de temps avec toi demain !

Eiri haussa un sourcil, sa tête reposant contre la tête de lit. Il lança un regard interrogateur au jeune homme qui occupait son lit à ses côtés. Shuichi fronça les sourcils.

Le concert ? Tenta-t-il, essayant de raviver la mémoire de Eiri. Je donne un concert de Noël demain avec tous les autres groupes travaillant pour NG productions. Il marqua une pause. Tu as dis que tu viendrais.

Première erreur.

Eiri regarda le plafond, pensif. Il commença alors à réaliser. Ah, c'est vrai… Il put sentir le regard menaçant de Shuichi brûlait sur tout un côté de son visage. Il commence à… six heures, n'est-ce pas ?

Sept heures.

Eiri se recroquevilla. Deuxième erreur.

D'accord, d'accord… La dernière dont il avait besoin c'était d'un autre « Monsieur Uesugi ! ». Après leurs activités de ces dernières heures, Eiri ne se sentait pas capable de s'en tirer. En plus, il se doutait que cela relèverait plus du harcèlement que d'une tentative d'éveil du désir… C'est au NG concert hall, n'est ce pas ?

Eiri soupira de soulagement quand Shuichi acquiesça. Il comprit cependant que cela n'impressionnait pas du tout le chanteur aux cheveux roses.

Bad Luck, Nittle Grasper, et Ask, sont les artistes, n'est ce pas ? demanda Eiri, mal à l'aise, tentant indirectement d'impressionner son amant, mais cela avec nonchalance.

Oui. Shuichi se rapprocha quelque peu. Et à quelle heure dois-tu venir me chercher ?

Merde, grogna mentalement Eiri. Réfléchis, vite réfléchis ! Ce ne peut pas être un long concert….

Neuf heures, répondit avec hésitation Eiri, mais en la dissimulant bien.

Dix heures.

Troisième erreur.

Zut. Ce fut tout ce que l'écrivain fut capable de dire.

Eiri se prépara à une attaque de son amant. Au moment où il allait se jeter sur lui, on sonna à la porte. Les deux hommes clignèrent des yeux et regardèrent vers la porte de leur chambre, comme si elle pourrait répondre à leur silencieuse question : Qui était-ce ?

Je m'en occupe, soupira le blond. Il était quelque peu soulagé alors qu'il sortait du lit, mais en même temps, il ne pouvait s'empêcher de regretter que l'on interrompe le temps qu'il passait avec le jeune homme. Je reviens, dit-il, en passant une robe de chambre sur son corps nu et il sortit de la chambre.

Eiri traversa le couloir et se dirigea vers la porte, resserrant le nœud de la ceinture de sa robe de chambre. Il passa une main dans ses cheveux d'or désordonnés. Une fine main tourna la poignée et ouvrit la porte sur une femme d'une trentaine d'année aux longs cheveux châtains. Sa silhouette mince était étroitement mise en valeur par une robe noire de grand couturier. Une fourrure grise pendant sur son bras. Elle rayonnait de rage.

Eiri soupira et s'adossa faiblement contre le chambranle de la porte, perdant soudainement toute énergie. Grande sœur… grogna-t-il. Et à quoi dois-je ce plaisir ?

Mika foudroya du regard son jeune frère et le dépassa, entrant dans l'appartement. Elle ôta ses chaussures à talons et lança son manteau sur le canapé. Elle se tourna vers Eiri qui fermait la porte à contrecoeur.

Tu sais parfaitement bien pourquoi je suis là Eiri, cria Mika. Elle plaça sa main sur sa hanche, d'un air de défi. Tu as intérêt à rentrer à la maison pour Noël cette année.

Eiri leva les yeux au ciel et émit un petit son de dégoût. La jeune brune gronda. Elle fit un pas en avant et planta son doigt dans la poitrine de son jeune –et pourtant bien plus grand- frère.

Cela pourrait être le dernier Noël de Père ! L'avertit-elle. Cela te tuerais de venir !

Sans doute. Eiri repoussa le doigt de sa sœur et la contourna. En plus, tu me dis qu'il risque de mourir depuis six ans maintenant.

Mais, cela se pourrait ! Cria-t-elle, sur la défensive, resserrant son étreinte sur son sac à main. En plus, qu'as-tu de mieux à faire cette année ? Au moins, l'année dernière, tu avais une soirée d'autographes à faire, alors je t'ai laissé filer…

Yuki ?

Mika tourna brusquement la tête de l'autre côté et Eiri, également, mais plus lentement. Shuichi se tenait à l'entrée du salon. Il cligna des yeux lorsque les deux Uesugi's tournèrent la tête vers lui.

Eiri remercia silencieusement n'importe quel dieu dans lequel il croyait encore que le jeune homme se fut habillé avant de le rejoindre, et qu'il n'est pas seulement passé une robe de chambre. Mika savait parfaitement quelle était leur relation mais Eiri ne voulait pas pour autant le claironner.

Oh, Mika-san. Shuichi eut un sourire hésitant. Je ne savais pas que tu devais passer par là. Comment vas-tu ?

Mika ne prêta aucune attention au chanteur et tourna la tête vers son frère. Sa dernière question venait de trouver une silencieuse réponse.

Tu passes les vacances avec lui ? Cracha-t-elle, ignorant l'air confus du jeune homme aux cheveux roses, et le désignant de son doigt crochu.

Eiri arqua un sourcil et haussa les épaules. Il se détourna et se dirigea vers la cuisine. Et à quoi t'attendais-tu ?

Mika le suivit sans faiblir. Elle ouvrit la bouche mais la referma rapidement à la vue du sapin de Noël. Elle en resta bouche bée.

Tu…. Elle tourna rapidement la tête vers Eiri, puis le sapin, puis le pauvre Shuichi oublié dans un coin. Tu as acheté un sapin !

Eiri regarda le sapin à demi décoré sans réagir. Et alors ?

Mika porta un regard glacial sur le jeune homme qui se tenait toujours à l'entrée du salon. Il se recroquevilla sous la puissance de son regard.

Toi, siffla-t-elle, en s'approchant de Shuichi.

Heu, répondit nerveusement le jeune homme. J'ai demandé à Yuki de l'acheter… Il s'arrêta là, ne sachant pas si cela l'aidait ou s'il ne faisait que creuser sa tomber plus profondément encore.

Généralement, Uesugi Mika n'avait vraiment pas trop de problème avec la relation qui unissait son jeune frère et le chanteur de BadLuck. Après avoir compris que Eiri et Tatsuha ne changerait pas d'avis, elle avait abandonné ses tentatives. Mais, lorsque Shuichi s'interposait entre Eiri et sa famille…

Ecoute, petit. Mika se précipita sur le jeune homme en deux temps trois mouvements. Tu aimes mon frère, n'est-ce pas ?

Eiri haussa un sourcil, curieux. Shuichi avala difficilement et parvint à peine à hocher la tête.

En un mouvement fluide, l'aînée des Uesugi s'étaient emparée à pleines mains du sweat-shirt de Shuichi et le soulevait du sol. Elle le rapprocha de son visage, le foudroyant du regard. Le jeune homme, et Eiri, laissèrent échapper un cri de surprise.

Alors, gronda-t-elle, fais ce qu'il y a de mieux pour lui. Elle marqua une pause. Pour notre famille.

Shuichi fut relâché, l'esprit embrumé. Il regarda Mika, les yeux perdus dans le vague. Elle fit la grimace, lança une répartie amère à son frère et rassembla ses affaires. Eiri lui répondit et la suivit, tentant tant bien que mal de se restreindre. Mika claqua la porte au visage de Eiri ce qui tira Shuichi de sa pétrification.

Yuki…

Eiri soupira et appuya son dos sur le mur. Il jeta un regard à son amant, qui contemplait le sol, semblant penser à quelque chose.

Ignore-la, lui dit le romancier. Il soupira de soulagement en notant que Shuichi n'avait pas remarqué son ton désespéré.

Tu ne m'as pas dit que…. Le jeune homme aux cheveux roses tourna la tête vers son amant. Son visage révélait sa confusion. Je ne savais pas que tu devais passer les fêtes avec ta famille…

Eiri grogna et s'avança vers le chanteur. Ce n'est pas grave. Il regarda Shuichi bizarrement. Ce n'est pas grave, répéta-t-il, au cas où.

Non. Le jeune homme soupira et reporta son regard sur le sol à nouveau. Il secoua la tête. Je suis désolé, c'était stupide de ma part. J'aurais du me comprendre que tu passerais tes vacances avec ta famille.

Bon sang, jura l'écrivain. Il croisa ses bras sur sa poitrine, frustré. Je t'ai dit que ce n'était pas grave !

C'est ta famille, Yuki ! Cria Shuichi, relevant brusquement la tête. Bien sûr que c'et important ! Tu as toi-même dit que cela fait six ans que tu n'y as pas été ! Ne penses-tu pas que devrais aller les voir !

Tu dis cela uniquement pour que Mika ne t'arrache pas les yeux, gronda Eiri.

Shuichi secoua la tête violemment. Non ! Il attrapa les pans de la robe de chambre de l'adulte. Détestes-tu ta famille à ce point, Yuki ? Au point que tu ne veuilles pas passer Noël avec eux ?

Ce n'est pas aussi simple que cela, grogna le blond, tentant de mettre fin à la discussion.

Les aimes-tu ? Insista Shuichi, se rapprochant. Tu les aimes, n'est-ce pas ?

Eiri soupira. Je suppose que je me soucie de Mika et Tatsuha. Mais pas de l'autre vieil homme. L'homme aux yeux d'or ne sut même pas dire s'il plaisantait ou pas.

Shuichi fronça les sourcils. Noël est une fête que l'on doit passer avec des gens que l'on aime, répondit-il alors doucement, ne sachant pas vraiment si une réponse avait été apportée à sa question, mais espérant que c'était l'une des manières de Eiri de dire « oui, j'aime ma famille ».

Eiri se mordit violemment la langue avant de laisser échapper une réplique stupide et romantique qu'il regretterait par la suite. Après tout, il se souciait plus de Shuichi que d'un vieux moine…

L'estomac de Yuki se retourna dans son corps à la vue de la tristesse qui envahit le visage de Shuichi. Il haïssait cette expression sur le visage de son amant… Eiri se sentait tellement… inutile. S'il était si triste, pourquoi insistait-il pour que Eiri s'en aille ?

C'est ta famille, Yuki, insista Shuichi. Tu dois y aller. Tu ne sais pas ce qui peut arriver… ne culpabiliserais-tu pas si c'était le cas ? Ne te détesterais-tu pas si tu ratais les rares moments que tu peux passer avec ta famille ?

Je n'ai vraiment pas besoin de ma famille pour avoir des regrets, merci. Eiri repoussa les mains du jeune homme qui étaient toujours accrochées à sa robe de chambre. Toi et moi, nous débrouillons très bien seuls, merci.

Shuichi cligna des yeux. Je te fais te haïr ?

Eiri soupira. A chaque fois que je dis quelque chose de stupide, il faut que tu pleures, grimaça-t-il intérieurement, ce qui arrive à peu près toutes les demi-heures.

Non, oublie ça.

Le blond se précipita dans la cuisine et sortit une bière du frigidaire. Il porta la main à sa poitrine et se rendit compte qu'il ne portait pas sa chemise habituelle, ce qui voulait dire qu'il n'avait pas ses cigarettes sur lui. Il songea un instant à gagner la chambre et récupérer son paquet de cigarette qui se trouvait dans sa chemise qui devait traîner sur le sol. Il leva les yeux au ciel et ouvrit sa bière, ne trouvant pas assez d'énergie pour faire le voyage jusque sa chambre pour récupérer ses cigarettes.

Shuichi pinça les lèvres un instant. Il expira avec détermination. Tu vas y aller, n'est-ce pas ?

Eiri lança un regard au sapin. Seules les lumières avaient été mises dessus, et les décorations étaient éparpillées sur le sol. Il prit une gorgée de bière et continua à observer le sapin.

Nous devrions finir de le décorer.

Yuki !

Eiri se détourna de sa contemplation et posa son regard sur le chanteur enragé. Quoi ? Demanda-t-il, faussement innocent.

Arrête d'éviter mes questions ! Shuichi se précipita vers son amant. Tu vas y aller, n'est-ce pas !

Le romancier le foudroya du regard. Non.

Yuki !

C'est ma famille, bon sang ! Il posa avec fracas sa bière sur la table. Et je n'irai pas si je n'en ai pas envie !

C'est ta famille, et c'est la raison pour laquelle tu DOIS PASSER NOEL AVEC EUX ! Hurla le jeune homme en serrant les poings.

Eiri grimaça. Arrête de crier ! Il pressa la paume de ses mains contre ses yeux. Son envie de nicotine s'aggrava. Nous n'arriverons à rien ainsi.

Shuichi se força au calme, libérant ses paumes de ses ongles. Il se détendit légèrement et détendit ses épaules.

D'accord, d'accord. Le jeune homme aux cheveux roses regarda l'homme qui lui faisait face. Yuki, je veux que tu y ailles.

Eiri leva un sourcil, l'air éreinté. Je croyais que j'étais tout ce que tu voulais pour Noël, répondit-il. Sa voix révélait sa confiance.

Je… ! Shuichi se tut, incapable de protester. Tu… tu l'es… mais…. Il baissa ses yeux sur ses chaussettes, qui étaient à trois pas à peine de celles de Eiri. Mais tu devrais rester avec ta famille, et non avec un chanteur sans talent qui ne cesse de t'ennuyer et de t'énerver. Il abaissa tant la voix que le reste fut pratiquement inaudible. Surtout quelqu'un que tu n'aimes pas….

Eiri dût se concentrer pour entendre. Il n'avait certainement pas entendu ce que le garçon avait dit, n'est ce pas… Quoi ?

Shuichi secoua la tête tristement. Rien. Il regarda à nouveau l'écrivain. S'il te plait, Yuki. Vas-y. Ils t'aiment, quoique tu en penses, et je sais que tu les aimes aussi. Passe Noël avec eux.

L'homme détourna son regard et le posa sur sa canette de bière. Il la regarda sans la voir. Si je dois y aller, il faut que je parte ce soir. Il reporta son regard sur Shuichi. Je ne pourrais pas passer Noël avec toi, ni assister à ton concert.

Shuichi se força à sourire, malgré son évidente douleur. C'est pas grave ! Lança-t-il tristement. Eiri fronça les sourcils. Nous ne faisons que chanter des chansons de Noël, rien de bien grave. C'est pas comme si c'était l'une de mes mauvaises chansons, tu sais ? Il rit nerveusement. En plus, j'ai chanté pour toi, tout à l'heure. Et nous pourrons toujours fêter Noël avec un ou deux jours de retard.

Mais…

C'est l'esprit qui compte, l'interrompit rapidement Shuichi, et pas la date. Son sourire s'élargit, ses yeux retrouvèrent leur éclat. Ce n'est pas grave.

Eiri serra la mâchoire et essaya de s'empêcher de tendre la main et attirer le jeune homme dans ses bras. Il se morigéna intérieurement. Une fois de plus je le fais pleurer.

Arrête, demanda doucement le blond.

Ne me rends pas la tâche plus dure, Yuki, pleura intérieurement Shuichi. Arrête quoi ? demanda-t-il.

Arrête de faire comme si tu t'en moquais.

Le jeune homme aux yeux violets frémit lorsqu'il sentit Eiri caresser sa joue de ses doigts. Une larme fut essuyée, Shuichi ne l'avait même pas remarquée. Il avala difficilement.

Je ne veux pas que tu partes, Yuki, mais…. Shuichi serra les poings, réimprimant les croissants de ses ongles dans la paume de ses mains. Il voulait tant que l'homme le prenne dans ses bras.

Si tu ne veux pas que je parte, tu n'as pas besoin de me pousser à partir, le réprimanda Eiri avec plus de gentillesse qu'il ne le voulait.

A un moment, l'écrivain avait posé sa main sur la taille de Shuichi. La main qui avait caressée sa joue mouillée s'évada vers sa nuque et passa dans les mèches roses. Les pieds du jeune homme reposaient entre ceux de Eiri. Ils se rapprochèrent inlassablement en une étreinte inévitable et Shuichi savait qu'elle serait le point de rupture.

Un seul mot et je ne partirai pas, murmura Eiri à son oreille. Shuichi frissonna.

Il voulait crier et se jeter dans les bras de son amant, mais l'esprit de Shuichi ne cessait de lui rappeler les paroles de Mika. « Fais ce qui est de mieux pour lui. Pour notre famille. »

Shuichi avala difficilement et leva la tête. Il pressa ses lèvres contre la joue de Eiri. Il ferma les yeux et lutta contre la douleur naissante à ses yeux, due aux larmes qui désiraient sortir.

Arrête…. Eiri attira le garçon dans ses bras. Mika s'en remettra. Ne la laisse pas t'intimider…

Le chanteur de BadLuck posa ses mains sur les épaules de Eiri. Il le repoussa et croisa tristement le regard d'or de son amant. Il se pencha rapidement et posa ses lèvres contre celles de son aîné. Il s'éloigna avec hésitation et lutta contre les larmes qui menaçaient de couler.

Je ne veux pas rester seul, Yuki….

Présente mes meilleurs vœux à ta famille… Murmura Shuichi. Il s'éloigna un peu plus, se laissant seul et sans défense.

Le jeune homme aux cheveux put jurer avoir vu quelque chose qui ressemblait à du mécontentement et de la douleur dans le regard d'Eiri. Mais cela fut rapidement remplacé par le masque sans émotion de l'homme.

Si c'est ce que tu veux.

Non, Yuki, ce n'est pas ce que je veux, mais je veux juste… Seigneur, je ne sais pas ce que je veux…

Eiri s'éloigna du comptoir et détourna son regard de Shuichi. La douleur et les larmes qui baignaient les orbes violets étaient effrayantes.

Tu te rapproches trop de ce jeune homme. Tu dois apprendre à te passer de lui à nouveau ou tu ne cesseras jamais de souffrir.

Shuichi prit une douloureuse inspiration et ferma les yeux. Plus vite Yuki partirait, plus vite il pourrait laisser ses larmes s'échapper…

Je t'aime, Yuki… Mais je ne fais que te blesser, n'est ce pas ? C'est ce que Mika m'a dit une fois…. Il faut que je fasse ce qui est le mieux pour toi…. Je dois arrêter de m'accrocher à toi…

Eiri jeta un regard à sa canette de bière oubliée. Il la prit et la descendit rapidement.

Je veux que tu te reposes sur moi, mais il semblerait que tu ne me fasses pas autant confiance que cela, n'est-ce pas ? Ne crois-tu pas que je peux vivre sans eux, bon sang, Shuichi ? Oh Seigneur, non… Je recommence… Il faut que j'arrête…

Eiri soupira bruyamment alors qu'il terminait sa bière. Il la lança dans l'évier où reposer quelques autres canettes vides.

Yuki !

Bon sang, Shuichi !

Eiri tourna les talons et ignorant la douleur en sa poitrine. Je vais me préparer.

A suivre….

Voilà, la suite devrait arriver assez vite. C'est une fic en trois chapitres et elle devrait être éditée entièrement avant les fêtes de Noël…

Toutefois, il faut m'encourager à faire les MAJ rapidement alors n'hésiter pas à me laisser vos commentaires… JE LES ATTENDS AVEC IMPATIENCE

See ya,

Mel'