Auteur: Katoru87

Rating: M

Couple: moi je sais et pour l'instant c'est suffisant.

Résumé: Harry est un jeune étudiant désargenté et seul qui fait de son mieux pour survivre à Londres, une ville hors de prix. Il va jusqu'à vendre la seule chose qu'il possède vraiment: son corps.

And all that music

Chapitre 29

J'ouvre un oeil et je gémis doucement. J'ai une crampe dans le mollet gauche mais je ne peux pas me dégager sans réveiller Severus et Draco qui me prennent tous les deux pour un nounours. Je ne peux même pas tendre la jambe et je commence à penser que je vais quand même les secouer parce-que j'ai vraiment mal. J'ai l'impression que mon muscle est dur comme de la pierre et qu'on y enfonce des douzaines d'aiguilles. Severus gigote et me donne un coup là où il ne faut pas, j'étouffe mon cri in-extremis mais un couinement m'échappe. Il faut que je bouge, c'est vital.

Je n'y vais pas par quatre chemins et me redresse d'un coup, me débarassant sans ménagement des bras et des jambes qui m'entravent. Mes deux hommes grognent et se frottent les yeux en me demandant ce qui me prend. Je m'apprête à leur répondre mais à peine debout, je m'effondre en glapissant de surprise – ma jambe endolorie m'a lâché. Je me retrouve nu, allongé sur la moquette claire de la chambre à coucher à pester comme le fait Cachou quand son petit ventre réclame sa boîte de pâté.

Harry, ça va? Me demande Draco en se précipitant vers moi, suivit de Severus. Pour le coup, leur mauvaise humeur matinale est rangée au placard, ce qui n'est pas plus mal, et je peux me rincer l'oeil, ce qui me remonte un peu le moral.

J'ai une crampe!

Un bain et un bon massage, je pense que ça te fera du bien. Déclare Sevy en me soulevant dans ses bras pour me porter jusqu'à la salle de bain où Dray – qui déteste toujours qu'on l'appelle comme ça – fait déjà couler l'eau.

Parlons-en un peu de la salle de bain tant qu'à faire, la première fois que j'y suis entré, les yeux me sont sortis de la tête. Je pensais qu'on ne voyait ce genre de pièce que dans les palais des princes arabes ou indiens, ou encore dans les palaces, style l'hôtel Hermitage à Monaco, mais il s'avère que non. Déjà, elle est très grande et carrelée de plaques de marbre vert. Les meubles y sont inspiration Art Déco, tout en arabesques et spirales, couleurs chaudes et formes élégantes. Le plus étonnant, c'est la baignoire qui est en fait un bassin peu profond au centre de la pièce – autrefois, c'était une piscine d'intérieure. Le mur du fond est une baie vitrée qui donne sur la terrasse et le lavabo est en réalité une ancienne fontaine murale bizarrement reconvertie.

La « baignoire » pleine, nous entrons dans l'eau chaude et elle me fait vraiment du bien, je sens mon muscle qui se décontracte doucement. Je m'appuie contre Severus et ferme les yeux, cherchant à revivre les délicieux évènements de cette nuit.

Tu as bien dormi? Me demande Draco en versant dans sa main une bonne quantité de gel douche.

Merveilleusement bien.

De mon côté j'ai fait un rêve que j'aimerais mettre en pratique. Murmure Severus en laissant ses mains s'égarer sur mon corps.

Comment résister à une telle invitation?

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Sevy glisse en moi et se fait un devoir de me faire voir des étoiles. Je ne l'avais jamais fait sans préservatif avant, c'est plus intime et plus chaud. Délectable. J'attrape Draco par les hanches et le prends dans ma bouche pour qu'il ne reste pas simple spectateur – je sais combien c'est frustrant comme position. Ma bouche reproduit le rythme des hanches de mon beau brun sur le sexe de mon beau blond.

Je jouis dans l'eau.

Je sens Severus exploser en moi et je gémis de plaisir. C'est si chaud...

Je tarde trop à me retirer et Draco m'éjacule à la figure. Il affiche un sourire penaud en nettoyant les dégâts mais je ne lui en veux pas – j'ai fait le même coup à Daniel il n'y a pas si longtemps que ça.

Nous finissons de nous laver, j'ai d'ailleurs un peu de mal à me débarasser du sperme de Severus qui dégouline sur mes cuisses mais bon, je ne me plains pas, j'ai vraiment pris mon pied tout à l'heure, et nous nous séchons dans les immenses serviettes qui peuplent les étagères de la salle de bain. Severus va nous chercher des boxers propres dans la chambre – j'en avais apporté un de rechange – pendant que j'aide Draco à sécher ses cheveux.

Je m'occupe du petit-déjeuner et tu masses le mollet de Harry ou tu préfères le contraire? Demande Draco en me soulevant.

Personnellement, je préfèrerais le contraire. Dis-je en grimaçant. J'aime Draco mais il ne sait absolument pas cuisiner, c'est bien simple, je lui ai décerné le titre de Chef-Qui-Fait-Tout-Crâmer-Même-L'eau. Et je ne rigole même pas. Je ne sais toujours pas comment il s'est débrouillé mais il a quand même réussi à faire imploser une cocotte-minute.

Personnellement, ajoute Severus en souriant narquoisement, je préfèrerais aussi.

Je vois que personne n'apprécie mes talents culinaires! Grogne-t-il en souriant, conscient de sa nullité en la matière.

Disons que nous les apprécions à leur juste valeur.

Bande de salauds!

Mais j'ai rien dit moi. Je m'insurge en m'accrochant solidement à ses épaules. C'est que j'ai pas envie de me retrouver par terre moi, ma crampe va mieux mais ce n'est pas dit que j'arriverais à me relever.

Draco tire la langue et m'emmène dans le salon en marmonnant de tendres injures entre ses dents. Il est mignon quand il est vexé. Pendant ce temps, Severus finit de s'habiller – c'est-à-dire qu'il enfile un vieux jean élimé et une chemise froissée qu'il ne ferme même pas, à mon plus grand bonheur et celui de Draco – et va dans la cuisine préparer de quoi remplir nos estomacs qui crient famine.

Mon blond masse doucement mon membre douloureux avec une sorte de baume vietnamien à base de camphre. C'est apaisant comme sensation, ça chauffe légèrement, mais l'odeur – quoiqu'agréable – est tellement forte que Kreatur pourrait me repérer à cent mètres.

Je me fais l'effet d'un prince dans son harem à me faire ainsi masser en attendant qu'arrive mon petit-déjeuner et j'aime ça. Quand Sirius et Remus sont brutalement et stupidement sortis de ma vie, j'ai eu l'impression que mon monde s'écroulait sur moi et que je ne serai plus jamais en sécurité nulle part. Je pensais que je n'aurai plus jamais l'occasion de bichonner et de me faire bichonner mais je m'aperçois que c'était idiot de penser ça. La preuve!

Je ne sais pas combien de temps ça durera nous trois mais je veux vivre l'instant présent et en profiter à fond. Ma crampe me lance encore un peu mais la chaleur du baume et des mains de Draco font des miracles.

Une bonne odeur de pancakes vient de la cuisine et mon ventre l'accueille en faisant bruyamment part de sa présence. Dray pouffe.

Je souris.

Severus arrive avec la bouffe. Mangeeeer!

Dans deux jours, je commence à bosser avec Tom et son orchestre, The Impero Orchestra – il paraît que le mot « Impero » vient d'un livre de magie noire que Tom a lu quand il était jeune, à l'orphelinat. Mais je ne me souviens plus de ce qu'est le sort en question. De toute façon, je ne crois pas à ce genre de trucs.

Dans une semaine, Sirius et Remus retournent à New-York et me laissent le manoir. Je me demande si ça dérangerait mes hommes de faire l'amour dehors, au soleil, en admettant qu'il y en ait. Faut voir.

Je suis heureux, tout simplement.

o0O0o

J'ai passé toute la journée avec Sev' et Draco – aprés le petit-déjeuner, nous avons partagé notre emploi du temps entre glander sur le canapé devant un film, faire l'amour (beaucoup) et manger (un peu) – et je viens de rentrer à Grimmaurd Place. Je suis sûr que j'ai un sourire niais sur le visage. Ça deviens chronique cette affaire là.

Je n'ai pas le temps de sortir ma clé que la porte s'ouvre sur Remus.

Tu m'attendais?

Moi non, mais il y a des gens qui veulent te voir. Me répond-il en souriant comme il sait si bien le faire. Il est si séduisant le Mus' de Sirius.

C'est bon ou mauvais? Dis-je, prêt à m'enfuir s'il le faut. C'est qu'on est jamais trop prudent.

Très bon.

Ah, alors j'arrive.

Il rit et s'efface pour me laisser passer. Je laisse mes chaussures dans l'entrée et gratouille la tête de Kreatur avant de passer au salon où Blaize m'attend avec sa petite amie, Alicia Spinnet. Ils forment vraiment un jolie couple tous les deux, digne de la couverture d'un magazine people. Lui est grand – selon moi, ce qui ne veut pas dire grand chose – et brun, avec de chaleureux yeux noisettes et un sourire à tomber, sans oublier un corps des plus agréables à regarder. L'archétype même du jeune cadre dynamique. À le voir, on ne croirait jamais qu'il puisse avoir un côté gamin aussi développé. Alicia, elle, est de taille moyenne, environ un mètre soixante-dix, avec de très longs cheveux raides et châtains qui lui arrivent presque aux genoux, des yeux gris perle que Blaize aime comparer à un ciel d'orage et un jolie visage couvert de tâches de rousseur au niveau du nez. C'est une très belle femme, discrète avec les inconnus mais limite grande gueule avec ses proches. Ils doivent avoir de sacré conversation les deux-là.

Je leur souris, cachant ma surprise de les trouver là, et m'installe sur un fauteuil en face d'eux. Nous échangeons quelques phrases sarcastiques et moqueuses – notamment au sujet de mon sourire niais qu'il était obligé de remarquer ce con – quand Remus apporte le thé.

Où est Sirius?

À la banque. Il a dû décaler son congés de quelques jours à cause d'un problème avec la succursale de Pékin.

Ça lui apprendra à parler chinois!

Parler? Je dirais plutôt « baragouiner » mais c'est déjà mieux que rien. Et vu que la plupart de ses collègues se sont arrêtés au rien...

Je vois. Alors Blaize, dis-je en me tournant vers lui, qu'est-ce qui t'amène?

Je ne manque pas de remarquer qu'il prend la main d'Alicia avant de parler, ce qui me laisse à penser que la conversation que nous allons avoir les concerne tous les deux et que ce n'est pas une mauvaise nouvelle. Se pourrait-il que je me trouve bientôt dans l'obligation de porter un costard? À moins que je ne devienne bientôt parrain à mon tour?

Voilà, avec Alicia on a décidé de se fiancer.

J'étais sûr que tu allais m'annoncer un truc dans ce goût-là! Je me lève et les prends tous les deux dans mes bras. Ils ne sortent pas ensemble depuis longtemps mais qu'est-ce que ça peut foutre? Mieux vaut s'engager quand on est sûr de ses sentiments que pour tenter de les retrouver.

Vous pensez vous marier quand? Demande Remus en avalant stoïquement une gorgé de thé à la menthe.

Pas avant plusieurs années à vrai dire, répond Alicia, nous voulons vivre un moment ensemble avant de nous marier et il faut que nous ayons des boulots stables.

Vous pouvez faire ça sans être fiancés, vous savez.

Oui, mais nous sommes tellement sûr de nous. Même si nous ne sommes ensemble que depuis deux mois, on se connait depuis des années. Et puis, je ne veux pas nous porter la poisse hein, mais des fiançailles peuvent toujours se rompre sans trop de problèmes, ce qui n'est pas le cas d'un mariage. En fait, se fiancer ne change rien, ou pas grand chose, mais nous voulons le faire. Pour le symbole en fait.

Vous n'avez que vingt ans, vos routes peuvent encore diverger.

Remus a raison mais son côté terre-à-terre est parfois agaçant.

Blaize sourit, Alicia aussi. Ils savent qu'ils n'ont pas besoin de se fiancer pour rester ensemble, il n'y a même plus besoin de se marier pour ça, mais ils veulent s'offrir ce petit caprice – sans conséquence au fond – et pouvoir se présenter mutuellement comme le « fiancé » de l'autre. Ils ne répondent pas à la question de mon cher parrain, se contentant de hocher la tête. Remus finit sa tasse et sourit à son tour. Il a perdu mais il est du genre bon joueur – et va essayer de « raisonner » des amoureux, si tu le peux!

Là, Blaize a un rictus qui ne me plaît pas des masses. Il m'attrape par la taille et m'installe sur ses genoux.

Qu'est-ce qu'il va nous sortir mon dieu?

Voilà, nous vous devons la vérité Remus, Alicia veut qu'on se fiance parce-qu'elle ne veut pas que je me sauve avec Harry. L'amour de ma vie. Alicia connait déjà son homme et elle se contente de hocher la tête avec un désespoir feint, son effort étant gâché par ses épaules, secouées par un fou rire à peu prés silencieux.

J'en connais deux autres, bien baraqués, qui n'ont pas envie de le voir s'envoler tu sais.

Quelqu'un peut-il me dire pourquoi je rougis? Ah oui, à cause des images peu catholiques qui me sont venues à l'esprit. Remarque, je ne pense pas y perdre grand chose en remplaçant la Bible par le Kama Sutra.

Mais je traverserais l'enfer pour lui. Clame mon cher ami en me serrant contre lui.

Lâche-moi espèce d'homo refoulé!

Non mon coeur, tu restes où tu es.

Alicia, tu peux pas m'aider un peu?

Débrouille-toi, voleur de fiancés!

Y'en a qui manquent pas d'air.

J'arrive à me dégager de l'étreinte pieuvresque de Blaize et retourne sur mon fauteuil, un coussin sous la main en cas d'attaque surprise. Je sursaute quand mon portable vibre: Severus et Draco m'invitent au restaurant ce soir.

Je les aime.

Et c'est le grand retour du sourire niais. Tant pis. Qui me reprochera d'être amoureux?

o0O0o

Severus m'a accompagné pour mon premier jour en tant que membre du The Impero Orchestra et c'est en tremblant comme une feuille que je descends de sa voiture. Je sers mon étui tellement fort contre moi qu'il risque d'exploser.

Ne t'en fais pas, tout se passera bien. Et tu connais déjà Tom, il ne te mangera pas. Me dit Severus, ses bras entourant mes épaules, son menton sur ma tête.

Lui non, mais les autres...

Sont des personnes civilisées et des musiciens de talent. Personne ne te fera rien mais si un gars ose te draguer je lâche Draco sur lui. Plaisante-t-il en me caressant doucement la joue.

C'est bien je me sens rassuré maintenant.

Pas besoin de sarcasmes, tu t'en sortiras très bien.

Il se baisse et m'embrasse doucement avant de remonter dans sa voiture en me souriant. Il a déjà commencé les répétitions pour son prochain récital. C'est vraiment un bourreau de travail.

Je me retourne et regarde l'endroit où je vais travailler à partir de maintenant. C'est un vieil immeuble style victorien qui fait un peu tâche dans le décors moderne de la rue, situé à deux pas de la gare de Paddington. La façade a été refaite récemment et peinte d'un blanc crème d'une agréable simplicité.

En vérité, les répétitions proprement dites ne commenceront que dans deux semaines. La réunion d'aujourd'hui doit permettre aux musiciens de se rencontrer pour la première fois et de jouer un morceau d'essai, histoire d'écouter ce que ça peut donner. Un moyen de fêter et d'officialiser la naissance de l'orchestre en quelque sorte. Je prends mon courage à deux mains et je monte les marches du péron avant de pousser la porte. Je crois que l'immeuble entier a été refait, l'entrée ne serait pas aussi propre, pas aussi brillante sinon. Les murs sont peints en bordeau. Le parquet sombre grince un peu sous mes pas.

Harry, te voilà enfin. C'est par là, dépêche-toi. Me crie Neville depuis une porte à ma gauche. Je ne savais pas qu'il était là mais ça me rassure.

Qu'est-ce que tu fais là Nev'?

Je fais parti de l'orchestre. M'annonce-t-il fièrement.

Je suis aux anges. Je vais travailler avec un de mes meilleurs amis, c'est vraiment super. Ceci dit...

Tu n'as pas peur des ragots?

Comme ceux qui disent que je ne suis là que parce-que je suis l'amant de Tom? Ou comme celui qui prétend que je joue mieux de mon cul que de mon violoncelle?

Putain, ils t'épargnent pas.

Non, et ça ne fait qu'une heure que les premiers sont arrivés, mais je m'en fous. J'ai passé une audition pour être là et Tom ne faisait pas parti des juges, ce sont des amis à lui qui s'en sont occupés. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent c'est pas mon problème. Et puis, j'ai au moins un ami dans la place. Il me sourit un passe un bras autour de mes épaules. C'est bon de le retrouver.

Il me conduit dans une grande pièce, très lumineuse où des chaises sont installées en demi-cercle. Il y a déjà une trentaine de musiciens ici et ils nous regardent tous, Neville et moi, comme si nous étions des putes. J'ai l'impression que nous allons devoir faire nos preuves si nous voulons nous faire respecter ici mais ça ne me pose pas de problème. Et je sais qu'à Neville non plus.

Nous sommes les plus jeunes et ils savent que c'est la première fois que nous travaillons avec un véritable orchestre. Je suis l'amant du patron, toi un de ses amis, ils pensent qu'on va s'en servir contre eux. Me murmure Neville, suffisamment bas pour que je sois le seul à l'entendre.

On finira bien par prendre leur place, qu'ils le veuille ou pas.

Ne serait-ce que parce-que certains sont à deux doigts de la retraite.

Nous éclatons de rire et je suis à peu prés sûr que les vieux pensent qu'on se fout de leur gueule – c'est le cas et alors? C'est dommage que ça commence comme ça. Je pensais que mes partenaires chercheraient à me connaître mais la jalousie et la crainte les ronge déjà. L'ambiance risque d'être dégueulasse au début. Ça m'énerve parce-que certains des meilleurs musiciens du monde sont dans cette salle, comme le flûtiste Augustus Rookwood, Monsieur Rabastan le grand contrebassiste égyptien ou encore la harpiste Bellatrix Lestranges – une cousine de Sirius si je me souviens bien – et ils me regardent tous de travers, avec hostilité. Ils ont tous la cinquantaine passée, ce n'est pas vraiment étonnant que des jeunes leur fassent peur mais Neville et moi n'avons pas encore l'expérience qui nous permettrait de nous hisser à leur niveau.

On verra bien.

Sinon Nev', comment ça se passe avec Tom? Tout à l'air d'aller bien.

Mieux que jamais. Il fait de gros efforts pour se contrôler. Il y a quelques ratés mais je m'en fiche, c'est bon pour mon ego de voir qu'il est jaloux.

Tom entre dans la salle alors que je pouffe discrètement. Il est vraiment beau quand même, je comprends que Neville soit accro. Il nous fait un petit discours – dans lequel il prend discrètement notre défense à mon vénéré ami et moi – et nous demande de nous asseoir pour jouer un morceau de Wagner. Les partitions ont été installé en avance. Le chef d'orchestre que Tom a engagé est lui aussi une pointure dans la profession, il s'appelle Henry MacNair.

Alors que nous nous installons, les regards ne sont plus haineux, mais sérieux et concentrés. Ce sont tous de vrais professionnels capables de mettre leurs sentiments de côté pour jouer de leur mieux. Tom est bien sûr le premier violon et le soliste principal.

Nous étudions tous le morceaux pendant quelques minutes avant de commencer à jouer sous la direction de Monsieur MacNair. Il suffit de tendre l'oreille pour se rendre compte que nous ne sommes pas encore un vrai orchestre – et puis il est vrai que nous ne connaissons pas cette oeuvre. Nous sommes tous des pro, mais nous ne jouons pas encore ensemble. C'est quelque chose qui se travaille bien sûr et cela se fera sans doute assez rapidement, mais ce n'est pas encore ça. Nous sommes bons individuellement, il faut bosser l'ensemble. Mais le son est là, le talent est là.

The Impero Orchestra est né.

À la fin de cette réunion, Tom nous annonce que le concert qu'il veut donner à Vienne pour le nouvel an se fera bel et bien. C'est désormais officiel. Les places seront mises en vente le mois prochain et nous avons tous le droit d'inviter deux personnes – maximum – à venir. Quatre-vingt places ont été réservés pour les proches des musiciens. J'offrirai les miennes à Sirius et Remus, je veux qu'ils soient là pour m'encourager – Severus ayant un abonnement permanent ainsi qu'un balcon qui lui ait réservé à la Wiener Konzerthaus , il n'en aura pas besoin. Ses places il les a déjà.

Dans deux jours, je pars en vacance avec mes hommes. Je vais enfin voir le fameux manoir Snape et les collections de la famille. Et dans deux semaines, les répétitions de l'orchestre commencent et elles seront acharnées.

J'ai hâte d'y être.

Quand je sors dans la rue, avec Tom et Neville, j'ai la surprise de trouver Draco sur le trottoir, à côté de sa voiture. Je l'aime.

Sur le trajet, je lui raconte ce qui s'est passé, l'hostilité visible des autres musiciens envers moi et Neville mais, malgré tout, la bonne impression que j'ai eu en jouant avec eux. Je lui dis que je pense que nous pourrons gagner leur confiance mais que ça ne sera pas facile. Il me demande l'âge moyen des hommes et il soupire de soulagement quand je lui dis qu'ils ont presque tous cinquante ans. Je me sens écouté des fois. Il éclate de rire quand je lui en fais la remarque.

Désolé Harry mais je ne m'inquiète pas pour toi, ni pour Neville d'ailleurs. Vous vous en sortirez et de toute façon, si ce n'est pas le cas, rien ne vous oblige à passer vos vies avec eux. Évitez-les quand vous ne jouez pas et si vraiment ça ne va pas, parlez-en à Tom. Il vous écoutera.

T'as sans doute raison. Mais quand même, ça me perturbe.

Il profite d'un feu rouge pour m'embrasser, me rassurant par la même occasion. Peu importe ce qu'il se passe avec les vieux, j'ai mes hommes à la maison et c'est eux qui m'envoient au septième siècle, c'est eux que j'aime et pas les croulants avec qui je bosse désormais.

Il est tard quand nous arrivons à l'appartement de Chelsea où une nouvelle surprise m'attend: un dîner aux chandelles. La table est mise comme pour les grands jours, avec un superbe service en porcelaine blanche, les lourds verres en cristal rappelant presque les coupes dans lesquelles on boit l'absinthe et le seau à glace d'où dépasse une bouteille de champagne. Le centre de table de table est occupé par un énorme chandelier baroque, orné de fioritures ciselées dans la masse. L'originalité qui apporte son piquant au classicisme de la scène.

Il y a un petit paquet dans mon assiette. J'en arrache le papier.

Draco et Severus m'ont offert un double de leurs clés.

C'est le retour du sourire niais.

FIN

Le mot « fin » ne veut pas dire grand chose. Disons que l'histoire principale est terminée mais j'ai trop aimé cette fic pour la laisser comme ça. Si l'inspiration me vient, j'écrirai de petits one-shots sur leur vie à trois comme on me l'a suggéré. Peut-être que je ferai l'histoire de leur premier anniversaire, ou que je raconterai leur vacance à Oxford, histoire de vous faire découvrir le manoir Snape. Je ne sais pas encore mais rassurez-vous, « Music » n'est pas réèllement terminé.

Je pars en vacance la semaine prochaine mais, avant de monter en voiture, je mettrai en ligne le premier chapitre de "Carpe diem". Vous aurez le deuxième à mon retour.

Sinon, je vous annonce que j'ai décidé de mettre "Le langage des signes" en pause. J'ai trop de fics qui me travaillent pour réussir à me concentrer sur celle-là. Si d'ici quelques mois je n'ai toujours pas réussi à m'y remettre, je la retirerai du site en attendant de retrouver l'inspiration.

J'ai commencé un one-shot consacré au couple Lucius / Remus que j'adore mais que décidément, on ne voit pas assez en français. Il est bientôt terminé. Mes autres histoires avancent doucement mais sûrement.