Un p'tit disclaimer pour la route, il y a bien longtemps que je ne l'avais pas indiqué...

Donc, aucun perso ne m'appartient ce qui est bien dommage. Le gros type au bonnet rouge ne vous apporte pas toujours ce que vous demandez... J'en prendrais plus soin que JKR...quoique, je les torture bien aussi un peu. Bref, je ne gagne pas un radis, ni même une carotte.

Pas davantage ma chère beta Louve26 sans qui je ne suis rien. Smarck !

C'est toujours une fic de rating M traitant d'une (future) liaison homosexuelle masculine. Homophobes, faites-moi plaisir, allez voir ailleurs si j'y suis.

Résumé car depuis le temps, vous avez dû oublier toute l'histoire….

Il était une fois un petit Snape qui s'était reçu du caca de calamar plein la tronche et plein le livre de potions de sa chère môman. Livre définitivement perdu rancœur maximum. Quand ses condisciples le charge de fabriquer une potion qui leur permettra de se venger des maraudeurs, Snape est ravi. Il profite de ses vacances chez les Black pour mettre au point son plan. Durant son séjour, il devient le centre d'attention de messieurs trop polis pour être honnêtes, Regulus mûrit et Narcissa est … surprenante… Mais les vacances sont finies, retour à Poudlard.

SSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSS

15 - Les Schtroumpfs.

Il restait encore une bonne demi-heure avant les cours. Il n'y avait pas de quoi jeter le calamar hors du lac et les élèves poursuivaient leur petit déjeuner tranquillement dans un léger brouhaha. Théières, pots de café et de chocolat chaud circulaient à chaque table sans heurt. Le porridge, en ce jour de semaine, servait uniquement à caler les estomacs les plus affamés et aucunement de projectile. En semaine, la plupart des professeurs assistaient à ce repas matinal, contrairement à celui du dimanche qui prenait parfois des airs de champ de bataille. Mais pas ce mercredi. D'autant plus que le directeur siégeait à la longue table professorale. Ainsi, lorsque Remus apparut pour rejoindre ses amis, seuls ceux-ci s'agitèrent à son arrivée... ce qui passa complètement inaperçu. Les Maraudeurs s'agiter ? Quoi de plus normal ! Le contraire par contre, voilà qui aurait provoqué ragots de couloirs et rumeurs en tout genre. Les quatre Gryffondors étaient bien connus pour être les pires fauteurs de trouble de toute l'école d'après Picott, ce qui les rendait particulièrement populaires. Personne ne s'émut de voir Peter se dresser comme un diable hors de sa boîte pour accueillir Remus revenant de l'infirmerie.

Non, une journée tout à fait normale commençait. Sirius, malgré sa mine fatiguée était en grande discussion avec le décolleté de sa voisine. Il réussissait l'exploit de n'y faire tomber ni miettes ni marmelade du toast qu'il engouffrait tout en même temps. Personne ne s'étonna de voir James se précipiter derrière Peter avec un temps de retard ; il avait été distrait par l'étude détaillée de Lily Evans, activité matinale très coutumière pour lui. Il parvint cependant à chopper Queudver par le col et à le traîner malgré ses râleries jusqu'à leur banc. Heureusement, ce dernier n'avait pas eu le temps de sauter sur Remus pour lui exprimer à haute et intelligible voix la joie qu'il avait de le voir de retour si peu de temps après la pleine lune.

" - Mais euh ! Lâche-moi t'as pas vu qui arrivait ?

- Si Peter aussi bien que toi. Mais j'aimerais que tu fasses rentrer une info une bonne fois pour toute dans ton crâne de rongeur : on ne crie pas sur les toits où était Remus pour lui éviter les questions gênantes, soupira James en relâchant son ami.

- Ah oui c'est vrai ! Mais que veux-tu, quand je suis crevé j'oublie tout le temps ce genre de détail.

- Détail ? s'étrangla Sirius en manquant de peu le décolleté avec ses postillons.

- Détail de quoi Sirius chéri ? minauda la propriétaire du soutien-gorge taille quatre-vingt-dix D (estimation de son interlocuteur chaudement approuvée par son ami binoclard sous les couinements de rats du troisième et la rougeur du dernier)

- Détail de rien du tout Maggy. Pousse-toi un peu veux-tu ?" demanda-t-il courtoisement tout en l'écartant avec tant d'énergie qu'elle manqua de peu de tomber à la renverse, pour faire de la place à Remus qui rejoignait ses amis. Malgré le regard lourd de reproches de Margareth Lear qui lui tourna aussitôt le dos pour se plaindre à Lily, il s'assit à côté de Sirius. Ce dernier se contenta de lui étreindre l'épaule pour lui marquer sa joie, Potter de hocher la tête et Peter de couiner une fois de plus. Tous avaient une mine de déterré. Une nuit de repos ne suffisait pas à compenser le manque total de sommeil de la nuit précédente. Les trois amis l'accompagnaient toujours lors de ses transformations mensuelles, maraudant durant toute la nuit sous leur forme animagus. Tandis que Remus regagnait le lendemain matin l'infirmerie pour se reposer, recouvrer ses forces et au besoin laisser Mme Pomfresh panser ses plaies, ses trois amis, eux, devaient retourner en classe comme si de rien n'était. La discrétion était de mise, les cernes également.

" - Est-ce que tu sais si l'équipe de Serpentard a trouvé un nouvel attrapeur, commença James pour détourner la curiosité du retour de Remus. On leur a mis le dernier hors d'état d'attraper quoi que ce soit hormis un bon rhume ou une retenue au dernier match avant les vacances.

- Non pas encore. Tu sais bien qu'ils ont leur entraînement en fin de semaine. Je crois qu'ils ont prévu de tester les candidats à ce moment là. On saura ce week-end qui sera l'heureux élu de nos cognards.

- Sirius, poursuivit Peter, j'ai entendu dire que ton frère voulait passer le test."

Il était dit que la météo matinale montrerait de fortes précipitations buccales. La moitié du toast que grignotait Sirius partit en postillons.

"- Mais il est taré ou quoi ?

- Non, c'est un Black tout simplement. Mais en fait c'est la même chose," ricana Margareth Lear qui, bien que leur tournant le dos, n'avait pas perdu une miette de la conversation ; elle n'avait pas encore digéré la façon dont Sirius venait de la traiter. James garda pour lui l'insulte qui lui venait à l'esprit en voyant le sourire railleur provoqué par ce trait sur les lèvres de Lily. Qu'il soit moqueur, il s'en foutait. Elle lui souriait et pour lui, c'était là l'essentiel. Que accessoirement elle sourit à tous ses amis n'avait en fait pas la moindre importance. Et pour être sûr qu'elle ne détourne pas son attention de lui, il enchaîna :

" - Vous avez convenu de quoi avec Remus lundi ?

- Tu ne lui as pas demandé directement ? Notre emploi du temps est fixé depuis deux jours déjà, s'étonna Lily.

- C'est vrai qu'on n'a pas vu Remus hier. Comment ça se fait, ajouta Margareth tandis que d'autres Gryffondors acquiesçaient de la tête, se mêlant à la conversation.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé Remus ?

- T'étais malade ?

- Tu étais où ?

- Euh.. à l'infirmerie, répondit-il dans l'urgence ; il se serait bien passé de cette popularité. Merci les copains pour la discrétion, pensa-t-il.

- Tu étais malade ? insista Lily.

- Ouais, un peu, en quelque sorte.

- C'est vrai que lundi déjà, tu n'avais pas l'air bien. Qu'est-ce que tu avais ?

Une lycanthropie déclarée ? Mon petit problème mensuel ? Non, mauvaises réponses, paniqua Remus qui ne savait trop quoi répondre à cette avalanche de questions.

- Une gastro ! C'était une gastro-entérite, s'empressa de le secourir James lisant la panique naissante dans les yeux dorés.

- C'est quoi ce truc ?

- Une maladie moldue appelée aussi grippe intestinale, expliqua-t-il doctement ébouriffant ses cheveux au passage, fier d'étaler sa science toute neuve qu'il tenait de la dernière discussion barbante sur le boulot de sa mère. Et s'il pouvait prouver par la même occasion à Lily qu'il n'était pas l'imbécile qu'elle croyait... enfin, pas totalement...

- Ah ?

- Et c'est grave ?

- C'est contagieux ?

- Ça fait quoi ?

- On l'attrape comment ?

- Ça se soigne comment ?

- Mais ils sont fous ces Moldus ! Pourquoi ils ne s'en protègent pas ? "

Loin de détourner l'attention de Remus, l'initiative avait renforcé le déluge de questions. Tous se tournaient vers lui attendant ses réponses. Encore une fois, après l'avoir mis dans l'embarras James vint à son secours faisant appel à sa mémoire... Si on peut appeler ce type de réponses secourir son ami...

" Et bien, dans le cas de Remus, à peine quarante-huit heures, on ne peut pas dire que ce soit grave. Mais ça peut durer plus de deux semaines. Et oui, c'est très contagieux..."

Tous s'écartèrent de Remus, y compris Peter qui n'avait pas oublié que Remus n'avait jamais eu la gastro mais juste pour faire comme les autres.

" Mais c'est contagieux avant et pendant, pas après qu'on soit guéri, et il faut avoir été en contact prolongé", ajouta-t-il précipitamment pour rattraper sa bévue. Il s'octroya un léger soupir... Bien à tort.

Après une à deux secondes de réflexions, tous s'étaient maintenant éloignés des Maraudeurs mais également de Lily, les traitant comme des pestiférés, même les deux meilleures amies de cette dernière, Maggy et Jill.

"- Non, non ! Lily n'est pas contagieuse, s'empressa de corriger James. Si elle l'avait chopée, elle serait déjà malade. On le verrait bien.

- Et qu'est-ce qu'on verrait au juste Potter ? insista Lily dont le visage fermé et les sourcils froncés indiquaient combien elle appréciait à sa juste valeur ce moment. Dis-moi quelles sont les manifestations de cette maladie.

- Bin, euh... tu aurais de la fièvre, expliqua-t-il laborieusement.

- Et quoi d'autre Potter ? Car figure-toi que je sens une certaine chaleur me monter au nez. Je brûle même, je brûle littéralement de l'envie de t'en coller une.

- Des vomissements et de la diarrhée, ajouta-t-il lamentablement.

- Charmant ! Absolument charmant. Si tu savais combien j'apprécie ton discours digne d'un dragueur de scrouts. Et chacun peut juger comme tu sais parler avec délicatesse aux filles de sujets qui ne peuvent que les séduire. Je suis ravie d'apprendre que je n'ai pas les symptômes indiqués. Allez, finit-elle en se tournant vers ses amies qui ricanaient comme tant d'autres, laissons ce pauvre type. C'est bientôt l'heure du cours. Ne traînons pas. Contrairement à d'autres, je préfère arriver en avance qu'en retard en classe."

Elle s'éloigna suivie par de nombreux élèves, abandonnant James en déconfiture complète.

"- Bravo pour la discrétion James. Remarque, tu as réussi à détourner leur attention de mon absence finalement.

- En passant pour un abruti de première. Je crois que je vais vomir.

- Tu n'es pas malade au moins ? Pas la gastro ? se moqua Sirius. Au fait, tu ne nous as pas dit Remus quand tu as tes rendez-vous galants avec la belle rousse.

- Si tu crois que j'en ai eu le temps. Je n'ai aucun cours commun avec vous le lundi après-midi. En plus il a fallu demander l'autorisation à McGonagall d'utiliser une salle et aussi à Slughorn. Je ne l'ai su qu'après le repas. Après vous savez aussi bien que moi où j'étais. Je vais la voir deux fois par semaine, le mercredi et le jeudi à partir de la semaine prochaine en fin d'après-midi.

- Bien sûr qu'on le sait ma poule ! On était avec toi. D'ailleurs ce n'est pas la première fois que j'ai l'impression que tu te remets beaucoup plus vite qu'avant de tes... ton problème de santé.

- Ah oui, c'est vrai ça ? Comment ça se fait ? C'est la potion dont tu nous as parlé ? Celle fournie par Dumbledore ? insista Peter.

- Si vous croyez que c'est l'endroit et le moment d'en parler, marmonna Remus. Et on va finir par être en retard ; Lily n'aimera pas ça James.

- Pour sûr ! Ce soir, il faut qu'on se trouve un petit endroit bien calme et tranquille à l'abri des oreilles indiscrètes. On a à discuter.

- De quoi ? Aïe ! Arrête avec les taloches, j'en ai marre Sirius ! râla Peter en se levant pour aller lui aussi en cours tout comme ses amis.

- C'est pour stimuler tes neurones Queudver ! Réfléchis mon p'tit raton. Avant de partir, on a laissé quelque chose chez ces salopards de Serpentards, quelque chose de pendu au plafond. Pas moyen d'en approcher dimanche. Il va bien falloir trouver une idée pour aller le rechercher. Il ne restera pas invisible indéfiniment. Et puis, faut fêter le retour de Remus et la fin de sa gastro !

SSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSS

Il s'était rendu à contre coeur dans cette salle, ce cachot. A son corps défendant. Certainement pas pour le plaisir de le revoir mais uniquement pour garantir le succès de son plan, se répétait-il en grognant. Il fallait qu'il fasse bonne figure. Interdit de lui sauter à la gorge malgré toute l'envie qu'il en aurait, qu'il en avait déjà et qu'il en avait eu durant la touche finale à la préparation de la potion Tue-Loup avant les vacances.

Foi de Prince ! Il se croyait parfaitement capable de juguler ses impulsions et ses réactions. Il l'avait montré à bien des occasions. Ses hormones et ses nerfs n'auraient pas le dernier mot. D'un geste mental, Severus balayait tous les souvenirs prouvant qu'il était capable du contraire : le jour où il avait reçu le journal de sa mère, le soir où il avait perdu à jamais le recueil de potions de celle-ci et surtout, ce réveillon du Jour de l'An sous l'influence de la boisson, ainsi que sa fuite du lendemain... Avoir une mémoire sélective pouvait avoir bien des avantages.

Son cauchemar était là devant lui en chair et en os. Plus d'os que de chair si on en jugeait d'après sa maigreur. Pour une fois il était à l'heure, voire même en avance. Severus pesta intérieurement. Il ne pourrait même pas se moquer de lui à ce sujet. Dommage...

" - La pleine Lune ne te réussit guère. N'avais-tu pas un os à te mettre sous la dent ? Tu es maigre comme un clou et tu en as même le teint.

- Bonjour à toi Severus, moi aussi je suis content de te revoir.

- Plaisir non partagé. Et je t'ai déjà dit cent fois de ne pas m'appeler par mon prénom !

- Pourquoi ?"

Durant quelques secondes Severus fut décontenancé. Autant par la concision de la question que par l'air innocent affiché. Il profita du moment où il posait sa cape sur le dossier de l'une des chaises pour reprendre contenance.

"- Comme si ce n'était pas évident, railla-t-il, nous n'avons pas élevé les veracrasses ensemble que je sache.

- En effet car ni toi ni moi n'apprécions ces bestioles. Mais par contre, nous avons déjà partagé un paquet d'heures ensemble, de travail et aussi de ...

- Quand tu auras fini de jouer ton numéro de midinette, range tes violons et on pourra peut être se mettre au travail. Je suis une fois de plus obligé de te rappeler qu'on est là pour cela. J'espère que tu as révisé pendant les vacances. Sinon...

- Bin, j'ai bien revu les potions de quatrième et cinquième année mais...

- Laisse-moi deviner Lupin, soupira exagérément Severus, tu t'es contenté de revoir le plus facile sans faire le moindre effort pour le programme de cette année. Tu estimes sans doute que je vais t'aider pour tes beaux yeux ? Que tu aies déjà atteint un niveau qui te permette d'espérer ne pas faire exploser ton chaudron à chaque coup est quasi miraculeux. Ne compte pas sur moi pour te venir en aide pendant les cours. J'irai demander à Slughorn de me trouver un autre partenaire de TP, quitte à me farcir Crabbe ou Goyle.

- Un Crabbe farci ? Quelle bonne idée ! Mais fais gaffe, il pourrait te refiler James... ou pire ! Sirius !" se moqua gentiment Remus nullement intimidé par le ton sentencieux du Serpentard.

En fait, de ce long discours railleur il n'avait retenu qu'un seul élément : Severus trouvait qu'il avait des beaux yeux. D'accord, il l'avait dit pour se moquer de lui. Mais n'empêche que c'était cette expression là qu'il avait choisie et pas une autre. Severus aurait pu lui rappeler que leur moyenne à tous deux dépendait de la réussite de chacun. Qu'il devait traîner la médiocrité de Remus comme un bagnard traîne son détraqueur. Qu'il était un frein à sa réussite. Et pourtant Merlin sait combien la réussite scolaire avait de l'importance pour Severus ! Non, il avait parlé de ses yeux. Mieux, il les trouvait beaux. Pour un peu Remus en aurait rougi de plaisir mais seul un léger sourire contraint effleura son visage.

Évidemment Severus comprit une fois de plus de travers et le prit pour de la moquerie.

"- Si tu crois que montrer les crocs te permettra de réussir tes ASPICS ! Quitte plutôt ta cape et mettons-nous au travail. Le jour ne va pas tarder à tomber et la potion que je vais tenter de te faire préparer aujourd'hui nécessite la lumière du soleil, même diffuse. N'espère pas la finir demain ou la semaine prochaine. Nous n'allons pas encore prendre du retard à cause de ton incompétence décuplée par ton manque de sérieux.

- Et bien, justement, à propos de... , commença laborieusement Remus. Il ne savait pas trop comment annoncer à Severus que ses nouveaux cours avec Lily empièteraient sur les leurs.

- A propos de ta balourdise ou de ta fainéantise ? Des deux il y aurait de quoi écrire un roman. Allume le feu sans incendier le mobilier avec.

- Non, à propos de nos cours. Je... J'ai été obligé...

- Si tu pouvais t'obliger à finir tes phrases et de façon compréhensible ce serait une grande avancée face à tes essais désastreux de communication. Attrape plutôt le flacon à bouchon bleu.

- Lily Evans va me donner des cours de rattrapage en potions, j'ai été obligé d'accepter, parvint à finir d'une traite Remus. Je suis désolé.

Il l'était. Sincèrement. Lily serait un bon professeur, il en était certain. Là n'était pas le problème. Tout simplement elle n'était pas Severus. Il s'était retourné dans son lit la nuit de dimanche à lundi longtemps en espérant trouver un prétexte acceptable et plausible pour refuser l'aide de Lily, le lendemain. Mais le sommeil avait fini par le rattraper avant qu'il n'ait pu en trouver un. Plongé dans ses pensées, Remus n'avait pas remarqué l'absence de commentaire de la part de Severus. Cessant de contempler la pointe de ses chaussures, il le dévisagea, étonné par sa pâleur et son mutisme, tous les deux nettement plus soutenus qu'à l'accoutumé.

- Grand bien te fasse, marmonna Severus en guise de sarcasme tout en se détournant sous prétexte d'attraper le flacon à bouchon bleu demandé.

Sans ajouter un mot, il se mit à installer ingrédients et ustensiles sur le poste de travail et ajouta de l'eau dans le chaudron déjà chaud. Le silence s'appesantit entre eux.

- Je ne pouvais pas refuser. Tu sais, avant les vacances, elle en avait parlé pendant que je vous accompagnais à l'infirmerie et elle a remis ça devant les autres en descendant du Poudlard Express. Je ne pouvais pas lui dire que j'en prenais déjà, reprit Remus.

- Tu ne voulais surtout pas lui dire avec qui, ne me raconte pas de slughorneries, le reprit Severus sans pour autant se retourner.

- Tu tiens tant que ça à ce que tout le monde soit au courant pour nous ?

- "Pour nous" ? Mais de quoi parles-tu au juste Lupin ? questionna-t-il sourdement.

Remus avait bien vu la raideur croissante du dos, des épaules et de la nuque du Serpentard sous ses paroles maladroites. Mais il ne s'était toujours pas retourné se contentant de poser les mains sur le bord du plan de travail. C'est aussi bien, songea-t-il en sentant la chaleur de ses pommettes ne pouvant indiquer qu'un joli teint coquelicot était de retour. Il avait tort. Le calme avant la tempête ne dura pas.

Severus se retourna tel un Basilic apercevant une proie.

- NOUS ! Tu n'as que ce mot à la bouche ! Depuis quand formons-nous un couple Lupin ? Depuis quand ce "nous" existe-t-il ailleurs que dans ton imagination ? Qu'est-ce que tu crois, merde ! Que me veux-tu ? Qu'attends-tu ? Ou plutôt qu'attendez-vous ? Ta bande de copains et toi. Chaque fois que l'un d'entre vous s'est intéressé à moi ça a été pour se foutre de moi, me martyriser ou même me tabasser comme le pire des moldus. Quand ce n'était pas carrément pour faire en sorte que tu me bouffes. Qu'êtes-vous en train de préparer de nouveau contre moi ? Et qu'est-ce que Lily vient faire là-dedans... se calma-t-il pour réfléchir après avoir hurlé, buste penché comme s'il allait se jeter sur Remus. Comme si vous n'aviez pas déjà assez foutu votre merde entre elle et moi, reprit-il plus amèrement. Si tu crois que je ne vous aie pas vus, toi et tes copains, tout faire pour l'éloigner de moi, tout faire pour qu'elle ne voit plus en moi que le "bâtard graisseux". Un moins que rien, trop laid pour plaire à qui que ce soit, trop amer pour ne pas être de la graine de Mangemort. C'était trop beau, trop provocant et contre-nature pour vous tous, un Serpentard et une Gryffondor amis. Vous avez tout fait pour que ça cesse. Tout. Et vous y êtes parvenus...

Sa voix se brisa un court instant.

- Et ça ne vous suffit toujours pas... Après Lily, après votre dernière bl ... tout le reste, qu'est-ce que vous me réservez encore, bande de lâches. A quatre contre un seul, il est beau le courage des Gryffondors ! Ne compte pas sur moi pour que je marche d'un pas tranquille vers le piège que vous me tendez, non, n'y compte pas un seul instant. Je ne vais pas me laisser faire de bonne grâce. Ça suffit. Que Lily se débrouille avec ta nullité en potions. J'en viendrais presque à la plaindre. Pour moi, c'est fini.

D'un large mouvement rageur du bras, il envoya toute la préparation pour la potion, ingrédients et ustensiles, s'écraser contre le mur. Saisissant sa cape et son sac au passage, il se dirigea à grandes enjambées vers la sortie. En passant devant Remus atterré par la haine jaillie de ses paroles et par sa violence mal contenue, il dut s'arrêter. Lupin avait eu le réflexe de saisir sa manche au passage.

- Non, non. Je t'assure ! Ce n'est pas ça, ce n'est pas ce que tu crois. Ils sont au courant de rien. C'est pas contre toi. Je t'assure ! Je te dis la vérité. Crois-moi, bafouillait-il, chiffonnant le tissu de la manche qu'il ne lâchait pas dans sa nervosité. Pas question que je te laisse tomber en Défense contre les Forces du Mal. Tu... Tu n'y arriveras pas tout seul. Tu as besoin de moi ... autant que j'ai besoin de toi, finit-il pour lui-même.

Immobile, raide comme un manche de balai, ne lâchant pas des yeux la porte vers laquelle il se dirigeait, Snape ne daigna pas poser son regard sur lui pour lui répondre d'une voix faussement doucereuse.

- Soit. Je viendrais mardi à treize heures trente comme d'habitude pour que tu m'aides pour mon Patronus. Je ne sais pas ce que tu mijotes Lupin mais crois-moi, tu me diras tout. Et plus encore.

Un sourire mauvais avait tordu ses lèvres avant de disparaître.

- Maintenant, Lupin, lâche-moi. Maintenant ! cria-t-il en se dégageant d'une torsion brusque.

Et il s'enfuit plus qu'il ne sortit, claquant la porte le plus fort possible. Comme pour sceller la distance qui le séparait enfin de Lupin. Pressé de trouver son calme et un refuge isolé dans une salle déserte, il parcourait rageusement les couloirs à grandes enjambées.

- Calme-toi, ne cessait-il de se répéter. Calme-toi, il va bientôt payer. Calme-toi, tu vas lui faire cracher toute la vérité et devant tous, à lui et à ses salopards de copains. Calme-toi, respire, récite la composition de l'Elixir Ad Eternam et des variantes que tu y as apportées et ne pense plus à lui. Calme-toi et profite du temps libéré loin de lui pour aller lire dans un coin tranquille la lettre que tu viens de recevoir ce matin. Calme-toi et va voir ce que te raconte Narcissa...

Il mit, sans plus de façons, ses projets à exécution.

Cher Severus

Une semaine est déjà passé depuis mon départ de chez mon oncle. J'ai pourtant l'impression qu'il y a déjà plus d'un mois. Le temps semble s'étirer à nouveau sans fin, mille et une tâches se répétant à l'infini : revoir la liste des invités, des fournisseurs, dresser le plan des tables, me rendre aux séances d'essayage pour ma robe… et j'en passe !

J'imagine ton sourcil qui se hausse à la lecture d'une liste de telles futilités. Tu n'as pas tort. Mais toutes ces futilités ont le mérite de meubler mon temps, bien vide sans elles et sans nos palpitantes séances à Square Grimmaurd. Je crois qu'en moins d'une semaine, j'en ai plus appris auprès de toi à t'observer, te seconder que durant toute une année sous le somnifère verbiage du gros Slugh.

Je sais par Lucius (qu' »on »ne m'autorise toujours pas à voir seule) que mon Oncle et lui ont commencé à parler de toi à quelques personnes bien placées pour ton avenir. Ah, si tu pouvais trouver un Maître d'études dans la capitale et non perdu dans le fin fond d'une quelconque contrée glaciale, pluvieuse et venteuse, j'en serai la première ravie ! Nul besoin d'attendre les vacances pour nous rencontrer à nouveau. Sans pour autant déranger tes études, bien entendu. Une fois mariés, Lucius et moi ne séjournerons pas durant toute l'année dans le manoir du Wiltshire. Ses affaires l'appellent à Londres et je l'accompagnerai. Pour mon plus grand plaisir. Je ne jouerai pas à la Pénélope l'attendant en sa demeure surveillée par son père. Ses repoussants dragons apprécient plus la compagnie d'Abraxas que moi. Je ne leur donnerai aucune raison de me jalouser.

Ne crois pas que cet espoir de ma part soit intéressé. Certes, je t'ai donné l'impression durant les vacances d'attendre ton aide. C'est vrai et aucun moment importun n'a permis que j'entre davantage dans la confidence. Je ne pense pas que mon courrier soit surveillé mais dans l'ignorance, je préfère m'abstenir de faire la moindre révélation ici. Qu'en est-il de ton côté ? As-tu toute liberté et toute confiance en tes missives, celles que tu reçois comme celles que tu envoies ?

Si tel n'est pas le cas, j'attendrai notre prochaine rencontre pour mettre ce sujet sur le tapis.

Mais saches que je demeure ta Narcissa, empressée de mériter et d'espérer ton amitié.

Cissy.

Severus contempla pensivement la lettre qu'il repliait soigneusement. La fiancée de Lucius était de plus en plus amicale avec lui, presque familière. L'était-elle davantage dans les lettres qu'elle écrivait à Regulus, son cousin ? Il était prêt à parier que non. Avec des confidences en plus. Pour lui.

Pourquoi ?

Son séjour lui avait permis de découvrir plus amplement ses qualités et son amitié. A ce souvenir il porta la lettre à son visage, le ruban vert bordé d'argent venant chatouiller son nez. Le même parfum délicat s'en exhalait, le même que celui porté par Narcissa le soir où elle s'était penché longuement sur lui, dans la bibliothèque, épiant sa lecture par-dessus son épaule et lui parlant doucement à l'oreille. Parfum envoutant, moment troublant.

Avait-elle également parfumé les anciennes missives ou était-ce l'une de ses nouvelles lubies ? Il faudrait qu'il vérifie ce soir, quand les autres seraient assoupis. Et en parlant des « autres », le temps passant plus vite qu'il ne l'avait imaginé, il était largement temps de rejoindre ses condisciples pour le repas du soir avant d'avoir à les supporter à nouveau dans leur salle commune.

Pourvu que Regulus lui ait gardé une place songea Severus en se mettant à courir à travers les couloirs.

SSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSSlr.o.rlSS

Je sais... le chapitre n'est toujours pas fini ! Mais l'écriture semble revenir après m'avoir fui trop longtemps... Croisez les doigts pour moi.

Je m'attaque aux reviews en retard dès demain, promis.

Page de pub : Vous voulez discuter avec Severus et Remus.

Vous pourrez demander à Sybille de vous tirer les cartes (mais ce sera à vos risques et périls...), vous pourrez draguer les jumeaux, vous pourrez demander l'adresse de son coiffeur à Lucius pour y aller et celle de son tailleur à Dolorès, pour éviter d'y aller...

Vous pourrez disserter longuement avec Molly des avantages du point mousse sur le point maille et monter des plans d'asservissement de l'espèce humaine avec Voldy!

Et si vous êtes sages, vous pourrez même demander à incarner un personnage...Et pour cela, il faut aller sur PapotusSempra ! (lien à mon profil)