Merci pour vos reviews ! And the winner is ... Bayas ! Félicitations (tu dois être aussi cinglée que moi, les grands esprits se rencontrent, LOL).

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Atlantis POV

J'ai toujours aimé la musique, elle me donne l'impression que je possède une âme, je peux presque sentir mes larmes couler en écoutant celle-ci. Il y a tant de tristesse dans la partition qu'ils sont en train de jouer, tant de colère aussi, je peux la sentir, elle est là, dans leur cœur, dans son cœur à lui surtout.

La cérémonie fut courte. Le soldat n'était pas là depuis longtemps, il n'avait pas eu le temps de se faire d'amis ou d'ennemis, juste un nom au visage flou pour la plupart des gens présents. Sauf pour moi bien sûr. J'ai enregistré tous les visages de ceux qui ont un jour foulé mon sol et je me souviens de lui aussi bien que des premiers atlantes. Un jour ou dix mille ans, pour moi, il n'y a aucune différence.

Ils ont ouvert un vortex et ont envoyé le cercueil à travers la Porte. Je sais qu'il est vide. Le soldat ne repose pas là, il fait partie d'Atlantica maintenant. Il fait partie de son histoire, de mon histoire.

Ses pairs lui ont rendu hommage, un hommage silencieux et empli de gestes rituels. Ils ont notamment pris un long moment à replier le tissu qui recouvrait le cercueil. Des étoiles blanches sur fond rouge et un ciel bleu strié de lignes blanches. Fascinant. Les hommes seront toujours pour moi une source inépuisable de fascination.

Le Protecteur est là bien entendu. Pour moi, il est le Protecteur depuis le premier jour où il a foulé mes dalles, me ramenant petit à petit à la vie. Il m'a sauvée plusieurs fois. Lui aussi fait partie de mon histoire. Mais le Protecteur n'est pas mon, comment pourrais-je dire cela … il n'est pas mon préféré, oui c'est cela, je l'aime bien et je lui obéis avec plaisir, ouvrant mes portes devant lui, le laissant aller où il le désire. Il est l'héritier de ceux qui m'ont édifié et je reconnais cet héritage mais avec l'autre, c'est différent.

Je suppose que reconnaître que l'on a des préférences n'est pas très juste mais je ne suis pas humaine et la justice est un concept humain. Il ne m'intéresse pas.

L'autre … l'autre n'est pas un Protecteur, en un sens, il est plus que cela.

Il me parle souvent, il nous parle. Je suis multiple, constituée de centaines et de centaines de logiciels, de programmes, de fonctions et il nous explore, parfois même, il nous améliore. Si le Protecteur nous a ramené à la vie, l'autre nous maintiens en vie.

L'autre … je ne trouve pas de qualificatif qui lui convienne, il est tant de choses pour moi. C'est pour cela que je suis triste en écoutant cette musique. Ce n'est pas la mort du soldat qui me touche c'est lui, lui qui pleure sans la moindre larme, lui qui hurle sans émettre le moindrecris.

Nous sommes si semblables tous les deux. Nous paraissons forts mais le moindre grain de sable peut nous ébranler. Si tant est que la mort d'un homme soit un grain de sable.

Ils ne le connaissent pas comme je le connais. Nous nous parlons parfois … enfin, il me parle lorsqu'il travaille sur une nouvelle fonction, comme si j'étais un être intelligent. Bien sûr, c'est ce que je suis mais il l'ignore, tous l'ignore et les Atlantes n'avaient commencé à le comprendre que vers la fin. Et pourtant, il me parle comme s'il savait.

Le voir souffrir m'est insupportable mais je ne vois pas comment l'aider sans me dénoncer, à moins que … oui, il y a une solution, je peux faire quelque chose. Je peux communiquer avec le Protecteur, lui faire comprendre.

La communication télépathique a toujours été facile avec mes créateurs et je suppose que je ne devrais pas avoir de problème avec l'un de leurs enfants. C'est vital, je dois y arriver … Cela fait si longtemps que je n'ai pas fais ça, si longtemps mais je parviens à effleurer son esprit et à y glisser les éléments voulus. Je n'ai plus qu'à attendre.

L'autre est debout près des marches, les yeux dans le vague, ressassant encore et encore ce qui a conduit au décès du soldat, perdu dans sa culpabilité. Pourquoi ne voit-il pas que le destin avait déjà décidé du sort du soldat ? C'était un héros. Il est mort en héros en faisant quelque chose d'héroïque. Parfois, l'héroïsme des hommes semble confiner à la bêtise, non ?

Il ne voit pas la vérité, persuadé qu'il aurait pu faire quelque chose, qu'il aurait du faire quelque chose … mais quoi ? Tôt ou tard, le soldat aurait agi en héros. On ne change pas ce que l'on est. Il ne l'a pas sauvé parce que c'était lui et par un autre qui était en danger, il l'a fait parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, en raison de ce qu'il était, un héros.

Je pousse un soupir. Il passe dans la salle et les hommes lèvent la tête. Si je pouvais glousser, je le ferais certainement à l'instant présent. S'ils savaient, s'ils savaient …

Aaaah, ça y'est, le Protecteur a compris.

Il y a déjà eu d'autres cérémonies comme celle-ci et je me rappelle que le rituel du tissu est important. La personne qui se voit remettre le tissu est importante.

Je vois le Protecteur récupérer le tissu mais au lieu de hocher la tête et de l'accepter, il descend vers les marches et arrivé devant l'autre, il lui tend.

L'autre ne bouge pas, paralysé … par le doute, la peur, la colère, qui sait. Un terrible silence emplit la pièce, mais le Protecteur ne bouge pas, ses mains toujours tendues. Et puis lentement, très lentement, presque au ralenti, l'autre tend la main à son tour et prend le tissu.

Le Protecteur lui sourit. L'autre lui répond par un petit hochement de tête et une grimace qui de loin peut ressembler à un sourire.

Je suis heureuse, ça va aller maintenant.

Peut-être que lors de la prochaine exploration de l'autre, je le laisserais découvrir, par hasard bien sûr, une autre de mes fonctions.

Comment ça c'est n'importe quoi un POV de la Cité, mais non, mais non, c'est juste disons, un peu bizarre : c'est de la faute au match France Brésil, je suis sous le choc de la victoire de l'équipe de France et voilà le résultat. Bon plus sérieusement, dès que j'ai un moment, je fais un petit truc sur The Hive (Rodney s'est sacrifié pour son équipe et tout le monde s'en fout, ça m'énerve !)

Fin !