(Tomes I à V)

Phébus et Borée

Borée et le Soleil virent un Voyageur

Qui s'était muni par bonheur

Contre le mauvais temps. (On entrait dans l'Automne,

Quand la précaution aux voyageurs est bonne)

Blaise Zabini, Slytherin de septième année, se tenait près de lac avec son meilleur ami, Draco Malefoy. Ce dernier, allongé sur la petite crique de sable à l'ombre d'un sortilège (il ne voulait surtout pas ruiner son teint blanc parfait), soupirait.

« Je m'ennuie, » se plaignit-il.

Depuis que le Seigneur des Ténèbres avait été vaincu, –fort heureusement avant que les deux amis n'aient rejoint officiellement son camp- Draco, dernier Malfoy du nom (son père avait rendu l'âme lors de la dernière bataille) ne cessait de trouver le temps long. Blaise avait bien tenté de le distraire, mais les deux élèves se connaissaient trop bien pour réussir à mettre un peu de piquant dans leur vie sexuelle –car ils étaient amants depuis longtemps. Et puis les nuits de folie, ça n'empêchait pas Draco de s'ennuyer toute la journée.

Le blond soupira profondément, puis le silence se réinstalla entre les deux comparses. Ce qui leur permit de capter une conversation des plus... intéressantes.

« Quand je dis non, c'est non, Seamus. » C'était la voix de Potter.

Il pleut ; le Soleil luit ; et l'écharpe d'Iris

Rend ceux qui sortent avertis

Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire ;

Les Latins les nommaient douteux pour cette affaire.

Notre homme s'était donc à la pluie attendu :

Bon manteau bien doublé ; bonne étoffe bien forte.

La voix de Finnigan lui répondit d'un ton passablement agacé.

« Mais enfin, Harry, ça fait trois mois qu'on sort ensemble ! »

De toute évidence, les deux Griffondors ignoraient l'existence de la petite crique juste en dessous d'eux, sinon ils n'auraient pas abordé un tel sujet à voix haute.

« Et alors ? » répondit Potter. « Pourquoi est-ce que tu attends plus de moi que je ne peux te donner ? Ce qu'on a tous les deux, ça me convient très bien, à moi ! »

« Mais est-ce que tu penses de temps en temps à moi ? A combien ça me frustre que tu refuses de passer à l'acte ? »

« Mais je ne suis pas prêt ! »

« Et quand le seras-tu, hein ? »

« Mais j'en sais rien ! C'est peut-être dur pour toi, Seam', mais si tu m'aimais vraiment, tu accepterais le fait que je ne sois pas prêt à perdre ma virginité... »

« Et bien peut-être que je ne t'aime pas vraiment, » répondit froidement Finnigan. « Ecoute, Harry, tu es un garçon formidable mais je suis un adolescent, avec des besoins, et je ne peux pas attendre cent sept ans que Môsieur arrête de faire la pucelle effarouchée... et puis Dean n'arrête pas de me tourner autour, de me faire des propositions... je suis désolé, Harry, mais je sais que lui au moins ne me fera pas tourner en bourrique comme toi. »

Un silence choqué suivit ces paroles.

« Tu me quittes ? » murmura Potter d'un air désabusé.

« Oui. » Et les deux Slytherins purent entendre les pas de Finnigan s'éloigner vers le château. Dix minutes plus tard, ceux de Potter partirent dans la direction opposée.

Celui-ci, dit le Vent, prétend avoir pourvu

A tous les accidents ; mais il n'a pas prévu

Que je saurai souffler de sorte

Qu'il n'est bouton qui tienne : il faudra, si je veux,

Que le manteau s'en aille au Diable.

L'ébattement pourrait nous en être agréable :

Vous plaît-il de l'avoir ? - Eh bien, gageons nous deux,

(Dit Phébus) sans tant de paroles,

A qui plus tôt aura dégarni les épaules

Du Cavalier que nous voyons.

« Alors comme ça Potter, le sexe symbole de Poudlard, est vierge ? » fit remarquer Blaise en haussant un sourcil. Draco s'était redressé pour lui faire face, et arborait un large sourire pervers.

« Tu penses à la même chose que moi ? » demanda le brun.

« Un pari ? » fit le blond, carnassier.

Blaise acquiesça, ses lèvres étirées en un rictus lubrique.

« Le premier qui réussit à mettre Potter dans son lit. »

Commencez. Je vous laisse obscurcir mes rayons.

Il n'en fallut pas plus. Notre souffleur à gage

Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon,

Fait un vacarme de démon,

Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage

Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau :

Le tout au sujet d'un manteau.

Les deux Slytherin passèrent la semaine qui suivit à observer Potter, ses habitudes, ses faits et gestes. Ils étaient tous deux plus que déterminés et échafaudaient dans leurs cervelles perverses des plans diaboliques –réalisables ou non- triant les bonnes idées des mauvaises.

C'est un samedi soir que le premier d'entre eux passa à l'action, espérant sûrement prendre son camarade de Maison de vitesse. Harry Potter, le-garçon-qui-avait-survécu-un-nombre-incalculable-de-fois, se rendait comme à son habitude à la salle de bain des Préfets (comme quoi ça servait d'avoir ses deux meilleurs amis respectivement Préfet et Préfète en Chef) pour profiter d'un bon bain bien relaxant lorsqu'il tomba sur Zabini au détour d'un couloir. Blaise était nonchalamment appuyé contre un mur et le fixait avec un air goguenard.

« Qu'est-ce que tu veux, Zabini ? » grogna Harry, ennuyé du contretemps qui l'empêchait d'aller se plonger dans l'eau savonneuse qui semblait l'appeler.

Le Cavalier eut soin d'empêcher que l'orage

Ne se pût engouffrer dedans.

Cela le préserva ; le Vent perdit son temps :

Plus il se tourmentait, plus l'autre tenait ferme ;

Il eut beau faire agir le collet et les plis.

Le Slytherin ne perdit pas son temps. Se décollant du mur, il approcha Harry d'un pas sûr, son sourire ayant pris une allure des plus perverses. Le Gryffondor fit quelques pas en arrière avant de se retrouver le dos collé au mur. Fichus murs qui n'étaient jamais aux bons endroits aux bons moments.

Zabini plaça ses deux mains contre le mur, de chaque côté du visage d'Harry, et le fixa droit dans les yeux.

« Alors, Potter, ça te dirait un peu d'action ? » demanda-t-il en rapprochant son visage de celui du Survivant. Avant même que Harry n'ai pu répliquer un bon « Ça va pas la tête ! » ou encore le traditionnel « Mais t'as fumé quoi ? », le Slytherin pressa ses lèvres contre celles de son rival, et certains autres parties de son anatomie contre le bas-ventre de Harry. Ce dernier se débattit, tentant de donner un bon coup de poing à son agresseur, mais Zabini emprisonna ses mains entre ses longs doigts souples, tandis que de l'autre main il commençait à ouvrir le pantalon du Lion terrorisé.

C'est presque trop facile, se dit Blaise, une fraction de seconde avant de se prendre un coup de genou bien placé. Sous le coup, le Slytherin lâcha sa proie et recula, plié en deux de douleur.

Harry profita de l'opportunité pour s'enfuir en courrant et alla se réfugier dans la salle de bain des Préfets.

Sitôt qu'il fut au bout du terme

Qu'à la gageure on avait mis,

Le Soleil dissipe la nue,

Recrée, et puis pénètre enfin le Cavalier,

Sous son balandras fait qu'il sue,

Le contraint de s'en dépouiller.

Le Gryffondor s'appuya contre la porte de la salle d'eau, reprenant son souffle et priant pour que Zabini ne connaisse pas le mot de passe qui permettait d'accéder à cette pièce. Il colla son oreille contre le panneau de bois, guettant des bruits de pas. Lorsqu'il fut sûr de ne plus rien avoir à craindre, –c'est-y pas beau, la naïveté gryffondorienne ?- le jeune homme alla se faire couler un bain et commença à retirer ses vêtements.

Des odeurs voluptueuses s'élevaient de la petite piscine alors que les différents produits pour le bain se mélangeaient à l'eau bien chaude qui la remplissait. Les Elfes de Maison devaient avoir ajouté de nouveaux produits, car une fragrance épicée venait chatouiller les narines de Harry alors qu'il entrait lentement dans l'eau. Le Gryffondor ne cessait de repenser à ce qui venait de se passer. Le comportement de Zabini le préoccupait pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que merde ! qu'est-ce qui lui avait pris, à ce Slytherin visqueux de poser ses sales pattes sur lui ? Ensuite parce que ça voulait peut-être dire qu'il savait que Harry était gay, ce qui voulait dire qu'automatiquement, Malfoy le savait aussi. Ce qui n'était pas une bonne chose. Et aussi parce que par conséquent, si c'était Zabini et non Malfoy qui s'en était pris à lui de cette façon, cela signifiait que Malfoy devait être trop dégoûté à l'idée d'embrasser Harry, ce qui était bien dommage vu que le blond avait les fesses les plus sexy du château, des mains fortes et élégantes, une voix suave qui vous envoyait des frisson jusque dans...Mais à quoi est-ce que je suis en train de penser, moi ? s'effraya soudain Harry, sentant une certaine partie de son anatomie se réveiller alors qu'une image de Draco Malfoy en train de l'embrasser fougueusement lui traversait l'esprit. Je ne suis PAS attiré par Malfoy ! se fustigea-t-il. Ce n'est pas possible !

Draco estima que le Gryffondor était resté assez longtemps dans la petite piscine pour que les effets de la potion qu'il avait ajouté aux produits pour le bain aient commencé à se faire sentir. Caché dans une des cabines de douches, il observait Potter depuis un petit moment déjà. Silencieusement, il sortit de sa cachette alors que le brun regardait de l'autre côté et s'approcha de la porte de la pièce, qu'il ouvrit doucement pour la refermer avec un peu plus de vigueur.

Harry sursauta lorsque la porte se referma, et fit volte-face avec la crainte de se trouver nez-à-nez avec Zabini. Ce qu'il vit était bien pire. Malfoy se tenait là, debout, dans une paire de pantalons moulants noire et une chemise blanche déboutonnée sur le haut, et le sexe de Harry fit un léger bon à cette vue. Mais c'est pas vrai, je suis maudit ! geignit intérieurement le Survivant, tout en notant l'air un peu ennuyé sur le visage du blond. Qu'est-ce qu'il est bandant quand il est grognon !

« Potter... » lâcha Malfoy, en se massant distraitement la nuque d'une main. « Bon, je suis un peu pressé, j'ai pas le temps d'attendre que t'ais fini, alors je suppose qu'on peut bien partager un bain... » fit-il.

En temps normal, Harry aurait réagi au quart de tour, repérant tout de suite que le comportement de son rival n'était pas naturel. En temps normal. Là, il était bien trop préoccupé par son érection cachée par la mousse du bain pour pouvoir penser de façon cohérente. Sa première idée était de laisser sa place au Slytherin et de s'enfuir, mais cela donnerait au blond l'opportunité de voir la situation actuelle du Gryffondor, aussi ce dernier se résigna-t-il à rester dans l'eau.

Malfoy retira sa chemise, dévoilant à Harry de superbes pectoraux sculptés par le Quidditch. Harry pensa à refermer sa mâchoire qui pendait. Ce type était vraiment canon ! Puis Malfoy retira son pantalon, sous lequel il ne portait rien. Harry se força à détourner le regard de l'engin de belles proportions qui s'offrait à sa vue, les joues en feu.

Malfoy pénétra dans l'eau et fit quelques brasses, frôlant à plusieurs reprises Harry qui restait figé sur place, au centre du bassin. Au bout d'une minute il s'arrêta juste derrière lui. Harry se tendit, sentant presque le souffle du blond sur sa nuque. Une voix basse qui lui envoyait des frissons le long de la colonne vertébrale lui chuchota à l'oreille :

« Tu es tendu, Potter. Tu sait ce qu'il te faudrait ? Un bon massage. » Et alors qu'il prononçait ce dernier mot, Malfoy posa ses mains sur les épaules de Harry et commença doucement à le masser.

Harry aurait pu bouger, se dégager, mais ce contact était tellement bon, tellement excitant qu'il se laissa faire, allant jusqu'à laisser échapper un petit soupir d'aisance. Il ne vit pas le sourire du Slytherin à ce son.

Malfoy descendu un peu le long de ses biceps, et Harry cru sentir une paire de lèvres douces frôler sa nuque. Le second baiser fut un peu plus franc, et Malfoy passa ses bras autour du torse de Harry avant de venir lui embrasser la mâchoire. Harry tourna légèrement la tête et posa de lui-même ses lèvres sur celles de Malfoy. Tout son corps était comme électrisé, les moindres contacts de la peau du blond sur la sienne le faisaient brûler de désir. Les deux jeunes homme échangèrent plusieurs baisers passionnés, le Slytherin jouant délicatement avec les tétons de sa victime d'une main, caressant le ventre de Harry, juste au dessous du nombril, de l'autre.

Ce dernier sentait bien dans son dos l'érection de sa Némésis, et cela l'excitait encore davantage. Il n'était plus maître de son corps et se laissait faire comme une poupée de chiffon par les mains expertes du blond. Aussi, lorsque la main sur son ventre vînt se saisir de son sexe, Harry pencha la tête en arrière pour la poser sur l'épaule de Malfoy, soupirant de volupté. La main fit quelques vas et viens, pendant que l'autre se posa sur sa hanche, puis sur sa fesse gauche, avant de venir s'insinuer là où nulle autre main ne s'était jamais aventurée.

Harry ne se tendit qu'un tout petit peu lorsqu'un doigt pénétra son intimité, mais les caresses que lui prodiguait le blond étaient trop exquises pour qu'il ait vraiment mal. Malfoy lui suçait obligeamment le cou tout en déplaçant un peu le doigt qui déjà donnait du plaisir au Gryffondor. Ce doigt fut bientôt rejoint par un deuxième, puis un troisième. Harry haletait de plaisir, les yeux mi-clos. Puis les doigts se retirèrent pour être remplacés par quelque chose de bien plus volumineux.

Harry émit tout de même un cri de douleur lorsque Malfoy le pénétra. Le blond n'usait plus d'aucune douceur, et il commença aussitôt à donner de violents coups de reins, tenant Harry par la taille, ne lui prodiguant donc plus aucune caresse. Malgré cela, le brun était au bord de l'extase. Il agrippa le bord de la petite piscine pour se stabiliser alors que chacun des violents vas et viens venait heurter sa prostate. Bien vite, le Survivant sentit l'extase monter, et il finit par éjaculer dans un long râle de volupté. Il sentit ensuite Malfoy se répandre en lui avant de se retirer brusquement.

Une voix s'éleva soudain du bord de la petite piscine.

« C'est bon, tu as gagné. » Le ton était mi-amusé mi-énervé. Harry se retourna d'un coup et fut estomaqué de voir Zabini debout devant eux, les bras croisés, un air un peu grognon sur le visage. Un large sourire s'étala sur le visage de Malfoy alors qu'il ressortit de l'eau et enfila son pantalon.

« Je gagne toujours. Et tu as manqué quelque chose, Blaise, c'est un bon coup, » déclara le Préfet des Slytherin en jetant sa chemise sur ses épaules. Les deux amis sortirent de la pièce en ricanant, laissant un Gryffondor ébahi et un peu humilié derrière eux.

Encore n'usa-t-il pas de toute sa puissance.

Plus fait douceur que violence.