Auteur : Sayuri Nobara
Base : The GazettE + 12012 (Miyawaki)
Pairing : Uruha x Kai, Reita x Ruki, Aoi x Miyawaki
Genre : AU, Yaoi, romance, drama... etc... X
Titre :A corps perdu
Chapitre 24 : Endless Story


- Reita... souffla Ruki en se frottant les yeux, peinant à reprendre pied dans la réalité, assis sur le bord du lit avec un bout de drap pour tout habit.

L'interpellé grogna et enfouit davantage sa tête dans l'oreiller, signifiant clairement sa volonté de rester à se prélasser dans le lit pour le restant de la journée.

- Reita ! répéta le plus jeune, se retournant vers le corps récalcitrant derrière lui. Allez ! Bouge-toi ! Tu veux perdre ton boulot ou quoi ?

Il s'avança vers lui à quatre pattes sur le matelas et se mit à le chatouiller sur les côtés. Surpris, Reita se redressa d'un coup, manquant de faire chavirer Ruki qui s'était hissé sur ses reins.

- Mais... J'ai pas enviiie !... Pourquoi est-ce que je peux pas rester ici avec toi pour aujourd'hui ?...

- Tu m'as déjà fait le coup, ça marche plus maintenant ! Allez, lève-toi et habille-toi !

- Grmblm... Alors sors-toi de là où tu es avant que je te renverse sur le lit et...

- Non c'est bon, ne mets pas tes menaces à exécutions, coupa Ruki en se laissant dérider.

Il glissa sur le lit et Reita se leva en s'étirant, lui offrant une vue des plus alléchante.

- Dépêche-toiiii ! s'exclama Ruki, sur le ton de l'hystérie.

- Mais... ça va pas, qu'est-ce qui te prend ?

- Tu m'obéis ou j'te mords ?

Interloqué, il considéra son amant allongé sur le lit d'un air intrigué.

- Tu vas encore devoir courir si tu ne te dépêches pas, prévint le plus jeune d'un ton supérieur.

- Je t'ai dit que j'y allais, pas besoin de le répéter, nom de d...

- C'est pas beau de jurer...

- Mais quelle peste ! De quoi est-ce que tu te venges, hein ?

- T'as été insatiable cette nuit, j'arrive à peine à me lever !

- Et tu vas essayer de me faire gober que t'as pas aimé ?

- Hm... J'ai pas dit ça...

- Pauvre petite chose prise au piège, sourit Reita en lui adressant un sourire moqueur.

- Gnagnagna ! ronchonna Ruki en s'enfouissant sous les draps, laissant juste dépasser le haut de sa tête blonde et ses deux yeux brillants.

Il regarda son aîné se vêtir en retenant un soupir, un peu déçu lui aussi de devoir mettre fin à leur bien-être commun.

- Dis... Est-ce que la prochaine fois... Je pourrais essayer ?

- Mmh ? Essayer quoi ? demanda Reita en pestant contre sa cravate qu'il n'arrivait pas à arranger correctement.

Ruki se leva, enfila son boxer avant de venir aider son compagnon qui s'évertuait à aller en contresens de la bonne démarche à faire.

- Etre seme... Je me sens prêt maintenant... Même si... J'ai un peu peur... Mais c'est avec toi, donc ça me rassure... Tu ne te moqueras pas de moi, hein ?

Il rougit en baissant les yeux, sentant la main de Reita se glisser dans la sienne, et releva timidement la tête, soulagé de voir l'expression bienveillante sur son visage.

- Bien sûr que non, je ne me moquerai pas. Et puis ça me fait plaisir que tu prennes confiance en toi. On essaiera dans la semaine si tu veux... Je ne pense pas que ton fessier se remette d'ici ce soir... Si ?

- Je subirai pas donc je pense pouvoir tenir... En fait je suis tout excité d'essayer ! J'ai envie de te montrer ce que moi aussi je peux faire...

- Je m'en doute, chuchota Reita en prenant ses lèvres avec douceur.

Il se détacha de lui à contrecoeur puis lui sourit tendrement, avant de l'entraîner vers la porte d'entrée.

- Tout ça pour faire vigil dans un magasin... Je préfèrerai vraiment rester avec toi...

- Je sais... Moi aussi, mais on doit travailler chacun de notre côté pour pouvoir faire vivre notre ménage, répondit Ruki en lui lançant un regard encourageant. C'est fini le temps où tu vivais difficilement de tes petits boulots de livreurs. Maintenant que tu as trouvé quelque chose de plus stable, c'est meilleur pour toi. Et puis ce n'est quand même pas n'importe quel magasin, s'ils t'ont embauchés c'est avant tout parce qu'ils ont besoin de quelqu'un qui inspire le respect et ait une certaine force physique. C'est une chance de pouvoir être vigil dans cette bijouterie ! En plus ils te paient bien, mais je préfère continuer à travailler à l'atelier, au moins l'artiste me laisse faire les croquis selon ses inspirations et comme ça on produit quelque chose qui nous ressemble, et je m'exprime par ce biais. A nous deux, on s'entretient très bien.

- Mais c'est fatiguant...

- Qui a dit que travailler c'était paresser ? T'as trop fréquenté Aoi toi...

- En parlant d'Aoi, il m'a appelé hier pour me demander si on acceptait de venir manger chez eux vendredi soir.

- Chez Miyawaki tu veux dire ?

- Oui bon... C'est pareil vu qu'ils habitent ensemble.

- Elle est belle leur histoire, tu ne trouves pas ?

- Et la nôtre alors ?

- La nôtre c'est la plus belle, bien sûr ! Mais quand même... Les doutes d'Aoi, tout ça... Je l'ai senti depuis le début.

- C'est un gars entêté, il a du mal à reconnaître ses faiblesses.

- Mais c'est ça qui est merveilleux ! Rien que par ce qu'il est et son amour, Miyawaki a réussi à toucher quelqu'un qu'on pensait insensible.

- T'y vas un peu fort là. Aoi n'est pas quelqu'un d'insensible, il a juste du mal à reconnaître l'amour quand il en ressent. Bon alors, je le rappelle et je lui dis que c'est bon ?

- Ben ouais, ça fait une semaine qu'on les a pas vu, ça manque...

Il eut un petit sourire ironique et laissa Reita quitter l'étreinte de ses bras, s'étant aperçu de l'heure tardive, l'embrassant rapidement en guise d'au revoir.

- A ce soir ! lança Reita en lui adressant un petit geste de la main alors qu'il s'engageait dans l'escalier.

On dirait presque un mari qui part au boulot et sa femme qui l'attend au foyer, pensa Ruki en retournant vers la chambre pour s'habiller. Il jeta un coup d'œil au réveil et hocha la tête. Il ne commençait qu'à neuf heures, contrairement à Reita qui se levait deux heures plus tôt... Quand il voulait bien se lever.

OoO

- Et si on achetait une batterie ? demanda Kai en levant des yeux brillants vers la tête blonde d'Uruha à moitié avachi sur son bol de riz.

- Mmmh... Seulement si tu me promets de ne pas passer plus de temps avec elle qu'avec moi.

Il fit une grimace de dégoût qui n'échappa pas à son compagnon, qui soupira en le regardant d'un petit air inquiet.

- Tu n'aurais pas du te lever... Tu n'arrives pas à manger ton riz ?

- Non... J'ai trop mal au ventre... J'ai l'impression que si j'avale quelque chose il va ressortir aussitôt par là où il est entré...

- Ecoute, va te recoucher et je dirais au patron que tu n'étais vraiment pas bien.

- Mais non, je peux... ooh...

Il se leva et eut un mouvement vacillant, puis il se rassit avec lourdeur, le visage pâle.

- Tu vois bien ! Allons, ne te force pas. Finalement je vais rester ici pour...

- Non... Non, va travailler, je n'ai pas à te retenir comme ça près de moi...

- Mais tu es malade, qui sait ce qui peut t'arriver durant mon absence ! En plus, maintenant nous ne vivons plus dans un petit appartement, tu pourrais tomber dans l'escalier en voulant aller aux toilettes, que sais-je encore. Demain, si ça ne passe pas, je t'emmènerais chez le médecin.

Uruha émit un petit grognement avant de ramener ses bras croisés devant lui, enfouissant sa tête dans leur creux.

- Je suis si fatigué...

Kai le regarda un moment en secouant la tête puis se leva pour venir le tirer doucement par la manche.

- Allez, viens, tu retournes au lit...

Le blond se laissa prendre par les mains fermes de son compagnon, passant les bras autour de son cou pour lui faciliter la tâche. Il fut soulevé de terre et sa tête se balotta contre son épaule alors qu'ils montaient à l'étage. Kai poussa la porte de la chambre du pied et se tint un instanc en équilibre avant de reprendre appui, déposant peu après le corps de son amant sur les draps.

- Tu as froid ? Tu devrais te mettre sous les couvertures...

Une fois de plus, il se laissa faire, les yeux mi-clos, tandis que Kai s'affairait autour de lui comme auprès d'un enfant malade. Il s'assit à ses côtés et caressa sa joue avant d'y déposer un baiser.

- Kai...

- Hai ?...

- J'ai envie de quelque chose...

- Dis-moi, je te l'apporterai.

- Non c'est... Egoïste de ma part...

- Dis-moi mon ange... Qu'est-ce que tu veux ?

Uruha se tourna vers lui et posa sa tête sur sa cuisse.

- J'ai envie que tu restes avec moi...

Kai eut un petit sourire et repoussa doucement son compagnon en ôtant sa chemise avant de se glisser avec lui sous les draps. Aussitôt, le blond se colla à lui, se blotissant contre son corps chaud et tranquilisant. Apaisé par les frôlements des doigts du brun sur sa peau et ses cheveux, il s'endormit peu après, dans l'étreinte rassurante de ses bras.

OoO

Ai marcha lentement jusqu'à la fenêtre et tira un moment le rideau avant de s'étirer largement, son débardeur trop court dévoilant l'arrondi de son ventre. Son regard erra sur le soleil à l'horizon qui ne semblait pas autant paresser qu'elle et elle afficha un grand sourire avant de se détourner pour avaler rapidement son petit déjeuner. Sur la table à côté de son bol, son portable se mit à vibrer, et après avoir un peu attendu pour se laisser désirer, elle finit par décrocher.

- Môshi môshi ?

- Ohayô, Imouto-chan...

- Shizuko...

- Comment te portes-tu ?

- Bien mieux qu'auparavent...

- Tu ne manques de rien ? Comment est Uruha avec toi ?

- Adorable, exactement comme un frère doit l'être avec sa sœur...

Elle esquissa un petit sourire en entendant sa sœur soupirer. Après tout, elle ne mentait pas, elle ne faisait qu'omettre une partie de la vérité. Elle avait gagné sa liberté, elle n'allait tout de même pas la perdre sans l'avoir pleinement vécue... Si elle avouait par inadvertance qu'Uruha était parti vivre ailleurs et lui avait laissé son appartement, son père serait capable de venir derechef la chercher et l'entraîner à nouveau dans l'enfer d'où elle s'était extirpée avec peine.

- Ah... Bien... Alors...

- Comment a-t-il réagi ? demanda-t-elle brutalement.

- Et bien... Il est devenu fou furieux, il a cassé la moitié du salon et...

- Il a levé la main sur toi ?...

- Non... Il n'a pas osé je crois... Tu sais, je ne suis plus capable de rester auprès de lui...

- Shizuko...

- C'est un fait... Je ne partage pas toutes les façons de voir les choses d'Uruha mais j'ai conscience qu'il nous a etouffé... Mais je ne peux pas laisser notre mère comme ça...

- Emmène-la avec toi, alors.

- Rester en compagnie d'une vieille folle ? Non, je ne sais pas ce que je vais en faire mais il faut que je trouve une solution...

- Tu parles d'elle comme un objet...

- C'est un boulet, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir quelque compassion à son égard... Bien, travaille-bien, fais de ton mieux, et bonne journée, Imouto-chan.

- Toi aussi, 'Nee-chan...

Sur ces brèves paroles, les deux sœurs raccrochèrent et Ai reporta son regard sur les quelques grains de riz malheureux au fond de son bol avant de se lever en arborant une mine combative.

- Gambatte...

D'un coup de pied bien placé, elle renvoya le tabouret sous la table et s'empressa de se chausser avant de sortir en courant de son appartement, une nouvelle journée de travail l'attendant à l'intérieur d'un bâtiment gris et blanc dans lequel elle se devait de faire acte de présence. Ses soucis familiaux oubliés, elle souhaitait de tout cœur réussir ses études pour montrer à son frère qu'il avait eu raison de lui faire confiance...

OoO

- Yuu-chan !

Aoi cessa de marcher en regardant devant lui, le visage serein, bercé par le murmure jovial et bruyant de la foule, et se retourna pour attendre Miyawaki qui marchait rapidement vers lui, les yeux rivés sur les deux crêpes qu'il tenait dans les mains.

- Avec de la banane et du chocolat, tu verras, j'adore ça ! (1)

Le brun lorgna sur ce qu'il lui tendait et le remercia avant de goûter du bout des lèvres.

- Miya...

- Hm ? émit le blond en mordant avec gourmandise dans sa crêpe.

- Je n'aime pas la banane.

Aussitôt, celui-ci afficha un air désolé, et baissa piteusement les yeux comme si cette erreur allait à elle seul gâcher leur belle journée ensemble.

- Je ne savais pas...

Aoi sourit, puis glissa sa main valide dans la sienne, surprenant son compagnon par ce geste tendre et affiché aux yeux de tous, puis ils continuèrent leur promenade.

- C'est pas bien grave...

- Tu me feras la liste de ce que tu n'aimes pas, ne ? Que je sache un peu tes gôuts...

- Te tracasse pas pour ça !

- Je m'inquiète pas, j'ai juste envie de mieux connaître mon... Yuu-chan !

L'exclamation de la fin, cette insistance sur son prénom, le fit s'etouffer avec la nourriture. Il lui donna peu après un petit coup de poing dans son bras.

- Tu ne te décideras donc jamais à m'apeler Aoi ?

- Non, c'est tout ce qui fait ma spécificité.

Le brun se mit à sourire sans s'en rendre compte et passa un bras autour de ses hanches en déposant un baiser sur sa tempe.

- Et bien plus encore...

- Maiiiis !...

Il se recula, un peu surpris, et considéra l'air boudeur de Miyawaki avec anxiété.

- Quoi ?

- J'ai envie d'un calin...

- Un ca...

Aoi regarda rapidemment autour de lui puis secoua la tête.

- Il y a beaucoup trop de monde pour qu'on passe inaperçu...

Le blond poussa un soupir d'insatisfaction et s'essuya la bouche avant de marcher jusqu'à une poubelle.

- T'en veux plus ? demanda-t-il en désignant la crêpe.

- Non...

Il finit les morceaux restants en quelques bouchées et proposa d'une voix etouffée par sa bouche pleine :

- On fait la course ?

- Dans quel but ?

- Le dernier arrivé à la maison sera uke !

Il partit en courant, laissant, un Aoi un peu lent à la compréhension de la chose intégrer ses derniers mots.

- Et mais attends ! Tricheur, t'es parti avant !

Il se lança à a poursuite (2), savourant déjà sa victoire. Il était persuadé d'être le plus endurant...

OoOoO

(1) J'ai rien inventé, c'est dans la vidéo où Miyawaki et Enya joue à cache-cache XD En passant : Enya trouve ça dégueulasse où il est gêné de manger devant tout le monde ? XD

(2) Personne n'a vu la petite course poursuite bidon entre Aoi et Kai dans les backstages du Nameless Liberty ? XD

Mot de la toute fin : Voilà, c'est fini... HAHA quelle belle aventure se fut ! X3 J'espère qu'elle vous a plu jusqu'au bout... Bon le passage avec Ai ne sert strictement à rien... Mais bon... Le chapitre est court, parce qu'en réalité le chapitre précédent était le dernier et ceci n'est qu'un épilogue... Je le vois plutôt comme ça... Non ?

OWARI

Arigatô Mina-san...