Disclaimer : les personnages apparaissant dans cette fic sont l'entière propriété de JK Rowling

Note : Post tome 6 - Slash Severus /Harry - Sujet principal déjà traité par d'autres auteurs mais que j'aime beaucoup même si je m'en tire sûrement avec beaucoup moins de dextérité...

Voilà, le chapitre précédent était posté hier... et me voilà déjà avec l'épilogue x)
La raison : même si je n'en ai reçues que quelques-unes, les reviews postées sur le dernier chapitre m'ont fait énormément plaisir et m'ont donné une grosse envie d'écrire cette dernière partie quitte à y consacrer ma journée... :p

Alors, pour la dernière fois sur cette fanfiction, un très grand merci pour vos reviews et encouragements, et j'espère que cette conclusion vous plaira !

Bonne lecture :)

« Sacrifices et sacrifiés »

Epilogue

-2004-

- Toujours atteint de ce fameux complexe du héros, à ce que je vois, Potter.

Ses doigts appuyèrent un peu plus fort sur sa cicatrice encore rougie, cette ligne striée d'une dizaine de centimètres s'étendant entre sa hanche et ses côtes. Harry s'écarta et lui jeta un regard irrité puis enfila sa chemise.

Le vampire avait pénétré sans un bruit dans la salle de bain, de retour finalement après sept longues semaines d'absence. Bien que le survivant fût heureux et soulagé de le voir, cette introduction l'agaçait. Son ton était bien trop proche de celui de ses jeunes années à Poudlard et la pression qu'il avait exercée sur sa récente blessure avait été excessive à dessein, afin qu'il en ressente bien la douleur. Il était épuisé et d'une humeur plutôt mauvaise après qu'on lui ait annoncé que la lame enchantée qui avait tranché sa peau (rien qu'une longue estafilade, juste une blessure superficielle) rendait la médicomagie inefficace. La cicatrice, il s'en fichait. Mais la douleur persistante qui ne pourrait s'apaiser qu'un jour ou deux plus tard, en dépit des potions, le mettait sur les nerfs.

- C'est mon travail, répliqua-t-il en s'enfonçant dans leur chambre, bien décidé à prendre le repos qu'il méritait.

- Tu aurais pu éviter la lame, assena-t-il, le saisissant par le poignet pour qu'il lui fasse face.

Le jeune homme fronça les sourcils.

- Non, je n'aurais pas pu.

- Cette fille n'en serait pas morte.

Bien sûr, il avait lu son rapport qui devait encore traîner dans le salon.

- Cette jeune sorcière aurait eu cette cicatrice alors qu'elle n'est qu'une innocente qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, contra-t-il les dents serrées. C'est mon job de les protéger.

Il resserra sa prise sur son poignet à lui en faire mal mais le survivant ne broncha pas et le dévisagea du regard.

- Tu n'étais pas en service. Tu étais seul.

- Et ce malade avait déjà décapité un vieux sorcier avec son sabre.

- Ne refait plus jamais cela.

L'homme relâcha abruptement son poignet et se détourna, traversant rapidement les pièces. Harry lui emboîtait le pas une seconde plus tard, une fureur sourde grondant en lui.

- Je te demande pardon ?

Severus se tourna vers lui à trois pas de la porte d'entrée, une expression ennuyée peinte sur ses traits.

- Tu m'as très bien entendu.

- Je ferai ce que je dois faire, comme je l'ai toujours fait !

- Non, Potter. Tu m'obéiras !

L'Auror serra les poings tentant vainement de maîtriser sa colère.

- Mais qu'est-ce que tu t'imagines ? Que je vais suivre bien sagement tes ordres pour faire plaisir à ton petit égo ? Je ne suis certainement pas une gentille marionnette que Môssieur le petit vampire peut s'amuser à manipuler à sa guise ! Si c'est ce que tu cherches, un gentil petit esclave à ta botte qui te sert de réserve de sang, tu ferais mieux d'aller le chercher ailleurs !

Un éclat d'incrédulité s'afficha un instant sur son visage. Puis il se mit à rire, d'un rire sinistre et sans joie. Il s'éteignit assez vite cependant.

- Puisque tu y tiens, dit-il, finalement, avec condescendance.

Et il ouvrit la porte et en franchit le seuil sans un regard en arrière, ni pour Harry, ni pour ses amis figés de l'autre côté.

Le survivant ferma les yeux quelques secondes, inspira et expira lentement, puis sourit légèrement à Hermione et Ron.

- Entrez, entrez. Et désolé pour… ça.

Ses amis l'observèrent avec prudence puis la jeune femme parla finalement.

- Nous pouvons repasser plus tard, Harry. Nous venions juste prendre de tes nouvelles. Si tu ne-

- Non, non, ne vous inquiétez pas. Au contraire, ça me fait plaisir de vous voir. Et puis ce n'est pas la première fois, ce n'est pas grave, ça passera.

Ce n'était pas la première fois, ce ne serait sans doute pas la dernière.

Ron hocha la tête et entraîna sa compagne à l'intérieur.

- Alors, qu'ont dit les médicomages ? Et ce sale type, qu'est-ce qu'il faisait en liberté sur le Chemin de Traverse ? questionna presque immédiatement le roux.

Et il lui répondit, d'abord un peu sur la défensive, puis avec plus de naturel, la conversation ponctuée par les éclats de stupéfaction ravis de Ron au récit de son petit exploit (car ce criminel était un sorcier puissant), les quelques remontrances d'Hermione (oui, en effet, il aurait pu faire preuve d'un peu plus de prudence) et quelques remarques légères qui rendirent l'atmosphère tout simplement agréable.

Lorsque la soirée s'acheva, Harry était de meilleure humeur. Ils n'avaient pas parlé du vampire. Ses amis acceptaient la situation mais, selon son désir, ne se mêlaient que peu de cette partie de sa vie. Généralement, lorsqu'ils croisaient Severus, ils se montraient polis, et Hermione partageait même avec lui des bouts de conversations. Mais qu'ils acceptent ne signifiait pas forcément qu'ils approuvent. Et la vie avec Severus Rogue était parfois bien assez compliqué comme cela sans qu'il n'essaie de faire que tout ce petit monde (sans parler des Weasley, Remus et d'autres plus récentes amitiés) parvienne à s'entendre, alors que la plupart ne savait même rien de sa nature et que quelques-uns seulement étaient conscients qu'il entretenait une relation avec lui.

Il laissa sa tête retomber contre les oreillers et soupira.

Severus reviendrait sans doute dans une semaine ou deux. C'était ainsi que cela s'était passé les trois autres fois. Ils n'avaient que rarement ce genre d'affrontement mais ça arrivait.

Un trop plein de frustration, de l'inquiétude, un sentiment d'impuissance trop prononcé. C'était ce qui avait déclenché tout cela cette fois.

Harry s'en voulait de ne pas avoir su arrêter ce sorcier désaxé avant qu'il n'ait fait sa première victime alors qu'il l'avait vu sortir son sabre, il avait senti sa magie hostile et il avait simplement été trop lent. Puis sa blessure le faisait souffrir. Et ce corps baignant dans son sang lui avait rappelé de désagréables souvenirs de guerre.

Et Severus… Severus avait eu peur pour lui. Pauvre façon d'exprimer ses sentiments, comme toujours, mais c'était bien digne de l'abominable maître des potions après tout. A la façon dont son regard s'était attardé sur la nouvelle cicatrice, et puis à la manière dont il avait réagi un peu plus tard à ses paroles pleines de fureur, il se demandait même s'il n'avait pas, pendant une brève seconde, songé à lui donner son sang, juste pour faire disparaître cette marque, pour le protéger aussi, peut-être même pour le rendre plus fort. Chose tout à fait impossible à envisager s'ils ne voulaient pas, justement, qu'il devienne une simple marionnette entre ses mains. Ce n'était pas ce qu'ils voulaient, aucun d'eux, et Harry le savait très bien.

Des mots cruels, ils en échangeaient parfois et ils ne s'excusaient par la suite que rarement en paroles. Quoiqu'ils puissent désirer, ils avaient chacun un caractère trop fort pour qu'il n'y ait jamais de friction. Harry supportait toujours aussi mal qu'avant qu'on essaie de le priver de ses choix et son aîné, nature vampirique ou non, aimait par trop avoir prise sur son environnement, quitte à se montrer désagréablement obtus.

Le survivant se retourna sur son côté, à l'opposé de sa récente blessure, et ferma obstinément les yeux. Qu'il boude dans son coin si ça l'amusait. Il n'était pas en tort. Même s'il aurait pu se montrer un peu moins agressif.

Il laissa échapper un souffle frustré.

Severus lui manquait.

Deux jours plus tard, le vampire se glissa dans leur lit, un peu avant l'aube, et l'enserra dans une étreinte ferme qu'il ne relâcha pas jusqu'au matin.

HPSR

-2006-

Le sorcier lança la fiole puis jeta un sort.

Il aurait vraiment préféré qu'il s'agisse d'une potion et pas de cette satanée science moldue. Oh, il aimait la science. Mais pas lorsqu'un sorcier un peu plus puissant que la norme décidait que les 'arts moldus' étaient fascinants et méritaient d'être associés aux pouvoirs du monde de la magie. Cela ne fonctionnait pas et n'était pas fait pour être mêlé. Apparemment ses quelques fidèles, sorciers et moldus, ne l'avaient pas encore compris en dépit de tous ces échecs. Le seul résultat 'positif' imaginable, en tombant par hasard sur un assemblage d'ingrédients qui auraient pu créer une potion, était-

Harry fut violemment repoussé en arrière lorsque son bouclier explosa et qu'une ombre se jeta sur lui. Il eut pour premier réflexe de se débattre puis reconnut son assaillant. Etendu là, sur lui, en plein soleil d'été. Fumant.

Il se passa une main sur le visage, observa rapidement la scène et repéra Ron qui justement venait de se rendre compte de sa situation. Il lui lança un sourire moqueur une fois sa surprise passée. Le survivant leva les yeux au ciel, s'assura une dernière fois que les autres Aurors semblaient avoir repris la situation (les disciples agités et plutôt offensifs) en main et fit un vague geste vers le roux avant de transplaner avec son compagnon.

Magie et science. Yep. Grosse (très grosse) explosion. Au moins, ils n'auraient plus à s'inquiéter de ce gourou en puissance.

Arrivé dans son salon, toujours allongé, il repoussa légèrement Severus pour voir son visage. Brûlé cruellement par le soleil. Et sa main posée sur son dos baignait dans le liquide rouge, sans doute dû au fait que l'homme lui avait servi physiquement de bouclier pour le protéger du souffle de l'explosion.

Le serpentard fit une grimace en ouvrant les paupières. Visiblement, même ça était douloureux. Il était vraiment dans un sale état.

- Bonjour.

L'homme fit un bruit qui ressembla suspicieusement à un reniflement et sa peau craquelée se détendit légèrement autour du coin de ses lèvres qui se recourbaient en un sourire amusé et exaspéré. Il cligna une fois des paupières puis révéla ses crocs.

Harry laissa échapper un éclat de rire puis appuya précautionneusement sur sa nuque jusqu'à ce que ses dents touchent sa chair. Elles s'y enfoncèrent comme dans du beurre et le vampire commença à se nourrir.

- C'était… ah… stupide de… ta part…, parvint-il à dire entre deux inspirations rapides.

Severus ne prit pas la peine de répondre et le gryffondor se laissa distraire par la sensation un peu perturbante de la peau se régénérant alors même qu'elle reposait contre sa mâchoire. C'était très chaud, ça vibrait, rampait, tremblait. C'était plutôt déconcertant.

Il but plus que d'habitude et, lorsqu'il s'écarta enfin, Harry décida que le sol était assez confortable pour qu'il y reste un moment de plus. Juste le temps que le monde arrête de vaciller de cette façon, du moins.

- Que de reconnaissance pour celui qui t'a empêché de passer une semaine enfermé à Sainte-Mangouste, murmura le vampire, le visage à nouveau pâle et lisse.

- …isqué pas m'vie… moi, parvint-il difficilement à articuler.

Il se sentit soulevé et eut un instant d'étonnement face à la facilité avec laquelle Severus parvenait à le porter malgré sa taille et son poids raisonnables.

Ah. Vampire. Juste.

La manière décousue dont se formaient ses pensées lui fit quand même saisir sa situation et il balbutia un mot.

- M'vais ?

- Infecte. Félicitations, Potter.

Il afficha un instant un sourire ridiculement grand. Il avait bien réussi cette potion ! Puis plongea dans l'inconscience.

HPSR

-Printemps 2008-

Potions, potions, potions !

Comment avait-il pu se laisser convaincre d'étudier à nouveau cette matière dix ans après être sorti de Poudlard ?

Ah, oui, un certain serpentard avait parlé en termes un peu trop élogieux de sa (seule et unique) potion si expertement brassée. Bon, il y avait aussi le fait que Severus Rogue était un maître en la matière et que, depuis qu'il ne pouvait plus se servir librement de la magie, les parties les plus élaborées de cet art lui manquaient. Et même s'il avait fait sa demande par des moyens détournés et une tentative à moitié réussie d'utiliser la flatterie, il lui avait demandé. Il lui avait fallu, eh bien, quelques années mais il s'était finalement tourné vers Harry pour une chose qui était si importante à ses yeux.

Le survivant se replongea avec un peu plus d'assiduité dans son étude. Après tout, il avait su développer un certain goût pour quelques-uns de ses aspects au cours de ses recherches. Et il travaillait toujours par intermittence sur l'amélioration de 'sa' potion. Il ne se lançait certes pas dans cette matière avec autant d'enthousiasme qu'il l'aurait fait pour le Quidditch ou la DCFM mais il y avait définitivement pire que les potions. Comme l'arithmancie, ou la divination.

Et au moins cette cave dont il ne s'était jamais servi aurait maintenant son utilité. Oui, la cave, définitivement une bonne idée. De toute façon, il n'y avait pas d'autre pièce de libre dans cette petite maison. Il avait les moyens d'emménager dans un lieu plus grand mais l'endroit lui plaisait. A la périphérie de Londres. Et choisi en s'assurant au préalable que Severus appréciait assez la petite demeure.

'Leur' maison. Car le maître des potions s'absentait de moins en moins souvent. Ses errances étaient plus courtes également. Et, ils n'en parlaient pas (presque comme s'ils avaient conclu un accord silencieux à ce sujet) mais il soupçonnait que, depuis un certain temps maintenant, il n'avait plus besoin d'autre sang que du sien, que sa soif était donc devenu moins grande.

Harry leva ses yeux de sa lecture, se redressa sur sa chaise et observa l'homme qui se tenait au centre du salon, expérimentant une fois de plus sur les limites offertes par sa baguette. La flamme mauve vacilla, se dupliqua puis retrouva son unicité, enveloppa le cube flottant au-dessus de sa main gauche, prit une teinte verdâtre puis disparut en une volute de fumée. Le cube de plomb opaque s'était changé en un cylindre de verre solide aux reflets noirâtres et traversé par un courant doré. Voir jusqu'où il pouvait aller en matière de transfiguration semblait être la façon dont il avait décidé de mesurer son pouvoir ce soir.

Il se laissa distraire un peu plus longtemps pas le mouvement de ses mains puis s'attarda plus longuement sur sa physionomie. Physiquement, il ne changeait vraiment pas. Mais en tant que vampire, il évoluait, sans aucun doute. Il était plus rapide et plus fort que dix ans plus tôt, il buvait (apparemment) moins de sang, il résistait mieux aux rayons du soleil… bien qu'il aurait pu facilement se passer de cette dernière information. Voir la peau craquelée et brûlée, le sang suintant et bouillonnant… était un spectacle auquel il avait assisté plus souvent qu'il ne l'avait voulu.

En somme, il devenait plus résistant, devenait un peu plus immuable et avançait un peu plus loin sur la route de l'éternité (du moins était-ce la croyance que les sorciers avaient en ce qui concernait ces créatures) chaque jour qui passait. Tandis que lui changeait, récoltait des cicatrices et allait vers ce même destin qui attendait moldus et sorciers. Peut-être vivrait-il cent ou deux cents ans, et après ?

Il ne suivrait pas Severus dans son immortalité, de cela il était certain.

Il replongea dans son livre, repoussant ces pensées parasites. Cela ne faisait que dix ans et il tentait déjà de voir dix fois, vingt fois plus loin. C'était absurde. Son aîné n'était pas indestructible. Et pour tous les instants paisibles de leur vie, ils n'hésitaient jamais, ni l'un ni l'autre, à se jeter dans la bataille lorsque c'était nécessaire. Il sourit en lisant son livre. Peut-être même qu'un incident de potion serait leur démise. Quoique, à choisir, il préfèrerait plutôt périr la baguette au poing, pour une bonne cause, plutôt que pour simple incompétence… et Severus Rogue pourrait très bien le tourmenter de ses hurlements furieux jusqu'en Enfer s'il permettait à une telle chose de se produire.

Il éclata de rire et sourit innocemment face au regard suspicieux du serpentard. Lorsqu'il retourna à son livre, l'homme fit un mouvement élégant de son poignet et quelques secondes plus tard il se tordait de rire sous l'effet du Rictumsempra, le privant de toute occasion de riposte. Au moment où il retrouva enfin son calme, il ne tenta pourtant pas de prendre sa revanche. Vil manipulateur qu'il était, Severus se penchait au-dessus de lui pour l'embrasser.

HPSR

-Automne 2008-

- Potter.

Il continua ce qu'il faisait sans se laisser distraire par sa voix.

- Potter !

Après tout, il y prenait beaucoup de plaisir.

- Harry…, souffla-t-il un peu plus fort.

- Hm ?

- Tu ne penses pas qu'il y a d'autres lieux plus appropriés pour cela ? Nous sommes chez l-les Weasley, pour l'amour de Merlin ! chuchota-t-il les dents serrées.

- Et alors ? Ils savent déjà… ce n'est pas important, finit-il en revenant mordiller sa gorge puis mordant gentiment.

Le maître des potions étouffa un grognement.

- Arrête ça.

Il releva légèrement la tête, resserrant un peu plus son étreinte sur son aîné, calant son dos fermement contre sa poitrine, laissant ses lèvres effleurer sa nuque.

- Pourquoi ? geignit-il presque. Tu me le fais bien tout le temps.

- Nous sommes dans la buanderie de ce qui se rapproche le plus de ta famille et tu me demandes pourquoi tu ne peux pas t'amuser à jouer les vampires en herbe ? Tu es saoul, Potter, et-

Harry le mordit plus franchement et l'homme laissa échapper un gémissement peu digne de lui. Le gryffondor sourit contre sa peau. Peut-être l'avait-il pris un peu en traître en attendant qu'il soit chargé de toute leur literie avant de lui sauter de dessus mais, hé, il avait patienté toute la soirée et ne l'avez pas touché de tout le dîner, il pouvait bien se lâcher un peu maintenant. Il avait peut-être, en effet, bu un peu plus que de raison… mais c'était si bon de le sentir frissonner contre le lui.

Il laissa sa langue caresser les marques légères sur sa chair et se remit à la mordiller doucement. Severus le laissa faire.

- Harry…

Droits coups vifs résonnèrent sur la porte de la buanderie et le vampire se tendit dans ses bras. Le survivant le relâcha et ouvrit la porte, nonchalant.

- Désolée de vous déranger mais nous avons encore quelques chambres à préparer, déclara la jeune femme, une légère rougeur lui montant aux joues bien qu'elle tentait visiblement de réprimer un petit rire.

- Oh, Ginny, désolé. On était…

- Cela suffira comme ça, Potter, marmonna son compagnon. Mademoiselle Weasley, finit-il pour prendre congé.

Il attrapa la main du jeune homme et l'entraîna à sa suite vers leur chambre. Ses joues étaient toujours aussi pâles, remarqua Harry, mais le petit tressaillement de sa paupière et le pli insistant au coin de sa lèvre dévoilait sa gêne. Harry sourit un peu plus.

Severus le relâcha lorsqu'ils franchirent le pas de la chambre et s'assit sur le lit pour enlever ses bottes, fronçant les sourcils. Il le rejoignit et s'agenouilla derrière lui, entourant sa nuque de ses bras. Il avait vraiment envie de le sentir ainsi, se reposant contre son torse, depuis ces dernières heures.

- Si c'est à propos de Ginny, tu n'as pas à t'inquiéter, ça fait longtemps que-

- Les états d'âme de Ginevra Weasley sont bien la dernière de mes préoccupations. Je ne-

Il le fit tomber en arrière et le surplomba rapidement, amusé par le regard noir qu'il lui jetait. Il aimait cela lorsqu'il se laissait surprendre et ne lui opposait aucune résistance malgré sa force surnaturelle.

Le survivant se pencha vers lui, lui lança son plus beau sourire séducteur (ou du moins, aima-t-il le croire) et reprit sa tâche là où il l'avait laissée, goûtant et mordillant la chair d'aspect fragile. Severus laissa échapper un soupir et l'attira plus franchement à lui.

Il était bien, là, juste à cet instant.

Un peu fatigué, peut-être. Les paupières assez lourdes, en fait.

Et il ne vit jamais l'expression outragée du vampire, les premiers baisers échangés passés, après qu'il se soit écroulé sur lui.

Et, même s'il ne les apprécia pas à outre mesure, il se s'étonna guère des trois jours de silence complet qui suivirent leur retour du Terrier. Surtout après que la moitié de la maisonnée ait gratifié Severus Rogue de sourires goguenard jusqu'à la fin de leur séjour.

HPSR

-2010-

- Non.

Le silence s'installa et s'éternisa.

Bien sûr, il n'avait pas vraiment 'le droit' de refuser… mais six mois, en Chine. Six mois ! Ils ne s'étaient plus quittés si longtemps depuis… des années et…

- Je vois.

Le serpentard fixa les draps, visiblement déçu.

Qu'avait-il espéré ? Qu'il lui dise « vas-y », « bon vent » ?

De courtes séparations permettaient que sa magie reste toujours à un niveau suffisant pour qu'il garde tous ses moyens en cas de situations critiques au sein de sa brigade. Et Severus parvenait ainsi à garder son sentiment d'indépendance auquel il tenait tant. Mais… six mois… ça lui paraîtrait interminable. Et comment ferait-il pour se nourrir ? Il devrait à nouveau chasser et…

Il fusilla du regard la lettre abandonnée sur le lit, livré par le premier hibou du matin, et qui avait gâché ce réveil si agréable après qu'il ait ouvert les yeux pour trouver leurs membres entremêlés d'une manière si parfaite.

Severus avait eu l'air terriblement enthousiaste, quelques minutes plus tôt, même pour lui.

« Ah ! La Chine ! C'est l'occasion idéale pour revenir aux origines de milliers de potions ! Qu'en dis-tu ? Six mois ? Cela devrait être raisonnable. »

« Non. »

Foutues anciennes connaissances bienveillantes qui avaient décidé qu'il fallait partager avec lui quelque découverte qui sortait un peu de l'ordinaire.

Très bien, il le reconnaissait, il était devenu dépendant, extrêmement dépendant de lui. Et la seule pensée de le voir partir durant tant de mois lui faisait mal. C'était assez pathétique mais c'était plus fort que lui.

- Très bien. Je comptais attendre le mois prochain mais autant que je parte à la fin de la semaine prochaine puisque tu n'es pas intéressé par ce voya-

- Quoi ? Tu ne m'as pas demandé…

Severus le dévisagea puis croisa les bras.

- Je viens clairement de te proposer de partir en Chine. Et tu as refusé.

Le nœud dans son estomac se dénoua soudainement mais il ne sourit pas pour autant.

- Proposé ? Tu es toujours parti seul. Je ne vois pas comment j'aurai pu prendre ça pour une demande de t'accompagner !

Sa posture se relaxa légèrement mais son ton monta d'un cran.

- Six mois, Potter. Pourquoi diable voudrais-tu que je parte sans toi ?

Son compagnon s'enfonça un peu plus dans les oreillers et détourna le regard.

- Si tu t'en souviens, je t'ai un jour dis que j'étais enchaîné à toi. Si tu n'en as pas encore pris conscience, depuis ce jour, cette 'chaîne' est devenu dramatiquement plus courte.

Harry grimaça légèrement et le quitta des yeux. Un doigt replié caressant sa joue fût suffisant pour lui faire lever le regard.

- Je ne serais pourtant pas celui qui s'en plaindra, finit Severus avec douceur.

Cela n'arrivait pas souvent qu'il lui parle de cette façon et il se sentit un instant beaucoup plus jeune. Il détourna à nouveau le regard mais prit son autre main dans la sienne.

- Dans dix jours, donc ? bredouilla-t-il.

Il enroba sa mâchoire de sa main et lui embrassa doucement le front, continuant sur cet élan d'affection qui le faisait se sentir effroyablement humble et comblé.

- En effet. Le bureau des Aurors devra se passer de toi quelques temps. Et j'espère bien que tu feras un assistant passable pour mes recherches, dit-il en souriant contre son front.

L'homme se leva et se dirigea vers la salle de bain

- Maintenant, cesse de faire l'idiot et lève-toi de ce lit. Nous avons une longue journée qui nous attend et des préparatifs à entamer.

Le gryffondor sourit légèrement en le voyant passer la porte. Dépendant. C'était un mot pour cela. Co-dépendance ? Peut-être. Mais, en vérité, il y avait un mot bien plus fort et plus juste qui définissait leur relation, et après tout ce temps, il réalisait qu'il pouvait finalement l'employer, que ce n'était plus depuis longtemps (mais cela l'avait-il seulement été un jour ?) à sens unique. C'était-

- Harry ?

Severus l'attendait au seuil de la salle de bain.

Il sourit, se leva et prit la main qu'il lui tendait.

Fin

Sept ans et voilà enfin la conclusion de l'une de mes toutes premières fanfictions sur l'univers HP. Contrairement à "Anciennes blessures" ou "Brisé", qui ont été écrites en quelques mois, cette fanfiction a bien vécu, peut-on dire.
Déjà, je m'excuse auprès de ceux qui l'ont suivie d'avoir mis tant de temps à arriver au bout. J'espère que l'évolution de mon écriture au cours des ans n'a pas trop joué négativement sur cette histoire pour vous (à ce stade, je manque un peu d'objectivité et je vois surtout tous les petits détails que je voudrais y modifier...) et que vous avez passé de bons moments grâce à ce texte :)

A vrai dire, je ne pensais pas voir "Sacrifices et sacrifiés" devenir un tel 'monstre' (plus de 100 000 mots, c'est quand même assez effrayant o_O), et je ne vais pas faire une note de fin de trois pieds de long, mais je tiens quand même encore à remercier tous ceux qui ont suivi cette fanfiction, que ce soit depuis le début ou en cours de chemin, ou même qui la liront bien après sa fin. Même si certains moments ont été plus difficiles, j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire et vos encouragements m'ont donné tout le soutien nécessaire pour retrouver un peu de motivation lorsqu'il m'en manquait :D

N'hésitez donc pas à me laisser une review pour me dire ce que vous avez pensé de cette histoire, et même à me dire quel a été votre passage/chapitre favori, ça me fera vraiment plaisir ^^

Sur ce, à bientôt, je l'espère, pour la suite et fin de "Si longtemps" ;)

(Pour info, cette fanfiction devrait subir dans l'avenir une révision afin de traquer les coquilles et diverses fautes, ainsi que les modifications automatiques dues à l'évolution du site : ligne de séparation, disparation des points-virgules,... )