Titre : Owari Da (C'est la fin en japonais)
Chapitre : 1
Auteur : Megami
Fandom : Naruto
Genre : Angst (parfois), romance (pas dès le chapitre 1 ...), aventure (euh ... un tout petit peu par-ci et par-là), général :)
Couple : SasuNaru
Rating : K+
Disclaimer : Est-ce vraiment indispensable de le dire ?
Note : Je suis pas Megami mais bien la fille qui partage son compte (voir profil pour plus d'info mais là ça me saoule de le répéter XD). Notre compte est tout vide de fic (crise hystérique de larme) donc bon, j'ajoute des fics pas publiées de ma chère meilleure amie incontestée qui est à l'autre bout du monde (nouvelle crise de larme). La fic est un peu longue (''un peu'') et pour les mises à jour, je m'engage à les mettre le plus souvent possible (voir toute les semaines ou tous les trois les jours … ou j'en sais rien lol) et bon, il faut avouer que c'est facile de mettre à jour une fic déjà toute écrite :)
Konoha…
Nous en avons tous un traître souvenir en mémoire mais nous tentons frénétiquement de l'effacer, d'effacer le bonheur que nous avons vécu car aujourd'hui, nous ne sommes plus.
Morts ? Non pas physiquement seulement intérieurement. Nos rêves sont morts, nos espoirs aussi. Que reste t'il de l'être humain lorsque ses rêves et espoirs sont réduits à néant ?
Ces espaces verts surplombés par des hortensias et des orchidées de couleurs flamboyantes, ce soleil qui à son zénith brillait de mille feux et ses bâtiments qui reflétaient de différents tons de beige.
Oui…c'était bien Konoha.
Avec ses ninja déterminés, ses combattant d'élite, sa volonté à toute épreuve et cette atmosphère chaleureuse.
Qu'en reste-t-il ?
Un ciel grisé et dépourvu de soleil, des bâtiments noircis par les multiples incendies, des étendues de désert et une pluie diluvienne et constante. Dans ce village où nos espoirs et nos rêves grandissaient en commun, nous avons aussi vu tout cela brûler par la flamme même du feu, par l'odeur même du sang.
Nos bandeaux frontaux nous ont été enlevé et déchiré un à un. Peut-être ce fait vous paraît-il anodin ? À nous, non. Ce bandeau reflétait les épreuves que nous avions passées, il représentait notre fierté et notre honneur, ce bandeau, c'était nous et nous sommes morts le jour où ils nous l'ont prit et l'on réduit à néant.
Qui ?
Dire ce nom me met en rogne, ce nom, lorsqu'il dépasse vos lèvres et entre dans le vent du son. Il amène la rage et les pleures.
Il s'agit des ninja de Freiyja.
Je ne peux vous en dire plus, je n'en connais pas plus. Ils sont arrivés et ce sont déclarés roi, prenant possession de nos terres et contrôlant nos vies.
Hi no kuni, Kaze no kuni, Mizu no kuni, Kaminari no kuni, Tsuchi no kuni, Ta no kuni, Ame no kuni, Kuza no kuni et Taki no kuni. Vous rappelez-vous de ces pays qui se battaient pour leurs rêves et formaient des ninja pour l'avenir même du peuple ?
Ils ont été balayés et piétinés par les ninja de Freiyja.
Nous avons été dépourvus de nos biens les plus précieux, nous sommes pauvres et les missions nous ont toutes été enlevées.
Face au désespoir et à la honte qu'elle se portait à elle-même, Tsunade s'est suicidé la semaine dernière. Alors…quel espoir y'a-t-il lorsque même le ninja le plus puissant du village en vient à s'ôter la vie ?
Les kunoichi … elles en viennent à se prostituer pour ramasser de l'argent. Il n'est pas rare de se faire aguicher au coin de la rue par une de vos anciennes collègues qui commencent à vous assaillir de propos indécents pour accepter une nuit avec elle.
Vendre son corps pour vivre. Cela me dégoûte.
Nous étions en janvier, j'étais chez moi, dans mon petit appartement dépouillé de tout effet personnel. Chez moi, il n'y a qu'un seul tas de tissu dans un coin qui me sert de lit. Tout a été prit par ces ninja de Freiyja, eux se sont installés dans l'ancien bureau de l'Hokage et ils font ce qu'ils veulent de nous.
Oui, nous avons tenté de nous révolté mais en vain. Ils sont plus puissants que nous, un seul d'eux peut en battre cent en même temps à une vitesse inhumaine et avec un ninjutsu sans faille. Alors nous sommes réduits à être leurs marionnettes.
Bref, ce jour là, Akamaru venait de mourir. Kiba n'avait pas pu le tenir en vie et il s'en voulait à un point inimaginable. J'étais aller le rejoindre tout comme Neji et Shikamaru. L'Inuzuka était au cimetière, devant la sépulture de son chien qu'il venait d'enterrer. Il tourna la tête vers nous en nous entendant arrivé, ses pupilles rouges et dilatés ainsi que ses joues ruisselantes de larmes.
- Naruto, Neji, Shikamaru…
- Salut Kiba.
Nous, nous agenouillèrent à côté de Kiba, tentant de réconforter notre compagnon comme nous le pouvions. Si vous nous aviez vu avec nos airs malades, nos joues creuses et nos corps maigres. Nous n'avions plus l'allure d'autre fois, nous étions dépouillé de toute force et même notre chakra semblait diminuer à mesure que les jours passaient. Nous plongions dans l'abîme de la faim jours après jour. Cela faisait plus de deux jours que nous n'avions rien manger. Ce jour là, nous avions décidé de chasser pour nous nourrir, c'était la seule chose que nous puissions faire. Même les rats qui traversaient rapidement les grandes rues de Konoha semblaient alléchants après ne pas avoir mangé pendant deux jours. Malgré la tristesse qui assaillait Kiba, l'Inuzuka avait décidé de nous suivre pour se rassasier lui aussi. La forêt était à un kilomètre de la frontière de Konoha. Nous marchions silencieusement sous la pluie battante.
Je ne pouvais pas épuiser beaucoup de chakra lorsque j'étais si affamé, un rasengan me demandait trop de force et fuiton ne faisait que me fatiguer davantage. Ne serait-ce que trois sangliers feraient amplement l'affaire.
Arrivés dans l'immense forêt verte, Neji activa son byakugan et nous commencions à marcher lentement à la recherche d'un animal quelconque.
Le temps avançait et les heures avaient passés, la nuit tombait et nous n'avions rien trouvé. Allait-on retourner à Konoha sans rien à se mettre sous la dent ? J'avais si faim que mon ventre gargouillait et ma vue s'affaiblissait lentement. Neji avait désactivé son byakugan après que son chakra soit presque épuisé. Nous comptions sur l'odorat de Kiba et l'ouïe fine de Shikamaru pour nous trouver ne serait-ce qu'un seul sanglier ou un lapin.
- Faisons une pause, soupira Shikamaru en s'écroulant sous un arbre, je n'ai plus la force de chercher.
- … Je suppose qu'on ne peut pas faire autrement, dit Kiba en s'écroulant à son tour au sol.
- Mais je crève de faim ! Renchéris-je en soupirant de désespoir.
- Comment veux-tu chercher quand tes pieds même refusent d'avancer ? m'interrogea Neji.
Comme seule réponse je poussais un soupire de désespoir et me laissait tomber contre l'arbre le plus proche. Il pleuvait encore et j'avais froid. J'aurai pu manger n'importe quoi à ce moment là, même ces gros rats qui traînaient dans les sous-sols de Konoha. Comment pouvais-je continuer de vivre de cette manière ?
Je me le demandais encore …
Je me demandais comment lui vivait à ce moment là. Il n'avait plus de raison de vouloir détruire Konoha pour son maître alors si aujourd'hui, je le retrouvais, que ce passerait-il ? Pour être sincère, Sasuke me manquait. J'avais l'impression de pouvoir mourir à tout moment et qu'il ne soit pas là, que je n'ai pas réussi à le ramener à la raison, ça me faisait rager.
Peut-être tentait-il encore d'obtenir vengeance auprès de son frère aîné ou peut-être s'était-il fait une raison et s'était laissé prendre par la mort mais Sasuke était mon model. Pour moi, il était toujours un battant alors si il était mort, qu'avais-je à faire dans ce monde ?
Je me posais encore la question. J'avais toujours été un battant, le Naruto que j'étais aurait voulu sauver Konoha au péril de sa vie. Le Naruto que je suis a laisser tomber toute idée de se battre pour Konoha et se bat pour vivre tout simplement.
Je ne savais rien des ninja de Freiyja, à part qu'ils étaient plus forts que tous les ninja au monde. Alors mes chances de pouvoir les battre étaient nulles. Même en réunissant tous les ninja du monde, nous ne pourrions pas en venir à bout alors à quoi servait-il de vivre dans ce monde où les ténèbres avaient triompher et où même le soleil s'était retiré ?
Je m'endormie tout de même sous la pluie battante, grelottant encore de froid.
Je fus le premier réveillé, les autres dormaient encore profondément. Mon ventre se mit à gargouiller à peine m'étais-je lever. Je bâillais et m'étirais. La pluie avait cessé de tomber mais le ciel gris au dessus de ma tête me disait qu'elle n'allait pas tarder à se re-pointer. Je regardais un peu autour de moi, mes yeux s'arrondirent quand je vis un cerf à mes côtés, mangeant tranquillement de l'herbe, ne se doutant pas qu'à côté de lui se trouvaient quatre hommes affamés au point de lui être un danger. Je m'approchais de l'animal très doucement, celui-ci ne me portait pas attention, m'accordant une confiance naïve.
Lorsque je m'approchais de trop près, il se tourna vers moi, m'adressant un regard presque innocent.
C'est à ce moment que je réalisais que je serais incapable de le manger…
Je m'avançais brusquement vers lui pour qu'à la venue de mes pas soudains, il s'enfuie, ce qu'il fit. Je le regardai s'évader au loin, il se tourna vers moi et m'adressa un dernier regard qui semblait dire merci mais ce n'était sûrement que l'interprétation de mon imagination débordante.
Je me focalisais ensuite sur les autres qui heureusement dormaient encore. Je me trouvais idiot. J'avais laissé échappé un repas qui me vaudrait peut-être la vie. Peut-être devrais-je aussi vendre mon corps pour amasser de l'argent et pouvoir aller m'acheter la nourriture hors de prix des Freiyja ?
Je m'ôtais rapidement cette idée de la tête en réalisant à quel point elle était folle.
Je remarquai que Kiba pleurait à travers son sommeil. Akamaru devait réellement lui manquer. La vie de son chien lui avait filé entre les doigts dans un sens. Je savais ce qu'il pouvait ressentir. Lors de la mort de Sai, je me sentais aussi coupable. Nous étions si idiots que nous nous sommes infiltrés chez les Freiyja pour obtenir des informations. On nous avait repéré, j'avais fuit et Sai était resté et s'était fait tué. J'en ai pleuré à épuiser mes larmes, il m'arrivait de me réveiller et de pleurer.
Suite à la mort de mon coéquipier, mon esprit me culpabilisait de tout, je déprimais à vouloir me suicider. Sakura a su me réconforter, si elle n'avait pas été là, je ne serais sûrement plus de ce monde.
Sai était comme un frère, je le considérais au début comme un Sasuke de remplacement mais très rapidement, il s'est montré bien différent du taciturne et je su l'apprécier à sa juste valeur.
Alors Kiba…je le comprends.
À ce moment, Shikamaru émergea de son sommeil. Il se frotta les yeux un instant puis chercha si quelqu'un d'autre était éveillé. Son regard croisa vite le mien.
- Salut, marmonna t'il d'un son à peine audible.
Je lui rendis son salut d'un bref signe de tête. Lui aussi avait souffert. Sa fiancée se trouvait à des kilomètres de Konoha et il ne l'avait pas vu depuis plus 7 ans. Il nous confiait parfois qu'il avait tenté de la rejoindre mais il n'y était jamais parvenu. Temari et lui ne formait pas un couple conventionnel, ils ne cessaient de se chamailler et ne montraient des signes d'affection que rarement mais on savait tous à quel point ils s'aimaient.
N'ayant jamais connu l'amour, je ne peux pas le comprendre mais sa peine était lisible dans son regard même. Son regard perd toujours de l'éclat lorsque le prénom Temari sort de ses lèvres.
- Bien dormi ? Demandais-je pour lancer la conversation.
- Plus ou moins …
- La pluie ?
- La faim.
Oui … la faim n'était pas à son paroxysme mais elle était très proche. Ne pas manger pendant deux jours peut vous paraître encore faisable mais à nous, ninja toujours rassasié quand il le faut, ça nous parait énorme.
- On trouvera bien quelque chose.
- Sois un peu lucide Naruto…
Je ne comprenais pas bien le sens de cette phrase, voulait-il dire que nous allions mourir de faim ?
- Je veux dire que même si on trouve quelque chose aujourd'hui, qui nous dit que nous trouverons quelque chose demain ?
J'étais peut-être encore un peu trop positif …
- Gardons espoir.
- Naruto, je pense que je vais quitter Konoha …
- Pourquoi !?
- Je veux rejoindre Temari et je veux qu'on s'enfuît ensemble loin d'ici. Quelque part où ces Freiyja de malheur n'ont pas encore été.
- Et si tu te faisais tuer ?
- Je ne vis pas dans la peur, Naruto. Je hais cette vie, je ne demande qu'à finir ma vie tranquillement. Alors je suis prêt à courir le risque.
J'hochais la tête silencieusement. Konoha était devenu un vrai camp de concentration sous l'autorité des Freiyja. Shikamaru avait raison. Si il avait encore la chance de se sauver alors il n'avait pas tort de le faire. Moi, j'avais réellement peur …
- Je comprends, murmurai-je.
Shikamaru s'embarqua dans une réflexion, me laissant seul avec les autres qui dormaient.
Nous finîmes par tous nous réveiller, nos ventre gargouillant nous incitant à repartir à la chasse. Cette fois-ci, nous nous séparions en équipe de deux. Neji et moi dans la première équipe et Kiba et Shikamaru dans l'autre.
L'Hyûuga de mon bord, j'espérais que lui et moi, nous puissions être les premiers à trouver de quoi se mettre sous la dent. Mon coéquipier activa son œil blanc et nous partîmes à la recherche de nourriture.
À peine dix minutes que nous étions partis que Shikamaru et Kiba vinrent nous rejoindre à la course, un sourire leur dévorant les lèvres.
- Jackpot ! s'écriait Kiba.
Nous suivîmes ensuite le manipulateur d'ombre et l'homme chien qui nous conduisirent à une charrette renversée, un cheval mort et deux hommes inconscient se trouvaient là. Je ne compris pas tout de suite ce qu'ils avaient trouvé, Neji non plus d'ailleurs.
- C'est la ration des Freiyja. Expliqua Shikamaru. Mais ils semblent avoir eu un accident et on a toutes leurs nourritures à portée de main.
Au mot nourriture mes yeux et ceux de l'Hyûuga s'étincelèrent et nous, nous dépêchions de dépouiller la charrette de toute sa nourriture. Si vous aviez vu tous ces plats…
Des viandes froides emballés dans des plastiques, des noix croquantes, des petits gâteaux de toutes les couleurs et toutes les saveurs et des salades en tout genre. Nous avons emmené le festin chez Shikamaru en vitesse et nous avons invité plusieurs de nos coéquipiers à prendre un vrai bon repas.
Que c'était bon, nous nous sommes régalés et nous avions tous le ventre plein. Ce n'était pas arrivé depuis si longtemps ! Neji, Kiba, Shikamaru et moi étions contents d'une chose, nous avions ranimer un sourire sur les lèvres de nos compagnons même Shino qui n'avait pas sourit depuis fort longtemps affichait clairement un vrai sourire sur ses fines lèvres.
Nous étions rassasié pour encore 3 jours au moins. Peut-être que les Freiyja nous forceraient à travailler mais cette fois, nous le ferions avec toute notre forme. Je sentais tout mon chakra revenir et même Kyuubi semblait m'en être reconnaissant.
Ma nuit ne fut pas assaillit de cauchemar, seulement d'un doux rêve où Konoha était encore Konoha…
Les semaines passèrent et ce repas devint un lointain souvenir. Il nous arrivait à Kiba et à moi, d'arpenter la forêt en espérant trouver le moindre petit animal ou encore une charrette de nourriture renversée. Malheureusement pour nous, nous ne retrouvions rien.
Plus tard dans la soirée, j'avais fait mon choix.
Je ne tolérais plus le fait d'avoir faim tous les jours, de voir mes amis souffrir…
J'avais décidé de prendre la même route que Tsunade, c'est-à-dire la mort. Qu'on me traite de lâche, je n'en avais que faire. Je ne voyais plus raison de vivre alors que mon rêve de devenir Hokage ainsi que mon nindo avait été anéantis.
Quelle était ma raison de vivre à présent ?
J'installais une corde au plafond pour me pendre, cette idée me laissait de marbre comme si le fait de mourir, je m'en fichais bien en fin de compte. Je me laissais aller au désespoir.
Au moment de passer ma tête au travers de l'ovale que formait la corde, je sentis un vertige, une brume noire se forma autour de mes yeux jusqu'à ce que je perde conscience.
J'atterris dans un autre monde, on aurait dit un flash back de film américain. Je revoyais une scène de ma préadolescence. Là, j'étais avec lui, Sasuke. Lui s'entraînait sans relâche contre un arbre qui n'allait d'ailleurs pas tenir longtemps alors que moi, comme le paresseux que j'étais à ce moment, je terminais un livre dans mon coin. Livre qui soit dit en passant était un des premiers que je lisais. N'étant pas un grand lecteur, je recevais les taquineries d'un certain taciturne.
- Rah ! M'écriais-je au bout de ma lecture.
- Qu'est-ce qu'il y a baka ? Demanda le brun sans sourciller.
- Bah j'ai fini mon livre …
Le brun osa enfin lever un œil vers moi et lentement, il vint s'asseoir à mes côtés d'un air las.
- Qu'y a-t-il de si triste ?
- Bah…l'histoire est finie maintenant, c'est toujours ennuyeux une fin.
- Il n'y a jamais de fin triste, Naruto.
- Si ! À la fin le héros est mort en sauvant son fils ! Et tu dis que ce n'est pas triste ?
Sasuke soupira puis tout en fixant le ciel bleu de ses yeux noirs qui donnaient une illusion d'un puit sans fin, il me dit :
- Si la fin est triste, c'est seulement parce que l'auteur cesse raconter l'histoire mais elle continue toujours.
Je méditais ses paroles en silence sans les comprendre sous mon air faussement concentré, le brun échappa un léger rire sarcastique.
- Laisse tomber, usuratonkachi.
Je n'insistais pas mais poussais un grognement pour que Sasuke comprenne mon agacement face à ses paraboles qui m'étaient dépourvues de sens.
Au loin, j'entendais mon prénom qui se répétait avec insistance. Puis tout redevint clair autour de moi. J'étais au sol, la corde au plafond avait été enlevée et Neji était à mon chevet.
- Neji-san ? Bredouillais-je encore un peu sonné.
- Naruto, ne me dit pas que tu as essayé de …
- Gomen. Articulais-je difficilement en me redressant.
Neji grogna de désespoir et commença à regarder ailleurs comme pour éviter mon regard et ainsi prononcer plus facilement ce qu'il avait à dire.
- J'ai cru en un destin tout tracé, tu m'as ouvert les yeux en me disant qu'on était les seuls à tracer notre destin. Alors que tu choisisses le chemin facile au lieu de te battre, je ne te reconnais pas là, Naruto…
- Que veux-tu que je fasse ? Que je mette fin à ma vie par mes propres moyens ou qu'on me retrouve mort de faim demain ?
- Naruto, tu ne mourras pas, crois moi. Si tu meurs, ce sera une mort honorable mais le Naruto qu'on connaît ne se laisserait pas abattre pour si peu. J'ai perdu la personne qui m'était la plus chère…
- Tenten …
- … Oui et je ne me laisse pas abattre pour autant. Toi, tu n'as rien perdu de tel alors vis et montre nous le Naruto déterminé d'antan.
- Je ne peux pas sauver Konoha…
- Je ne te le demande pas. Seulement trouve le courage de réaliser tes rêves…
- Quels rêves ? Devenir Hokage ? Suivre mon nindo ? C'est impossible. Toi, pourquoi tu ne les réalises pas, hein ?
- Nos rêves changent quand le temps change, on doit seulement les adapter à la situation. Mes rêves sont partis en même temps que Tenten. Alors je vis tout simplement en espérant survivre à tout ça. Tu me l'as dit un jour, ce sont les rêves qui nous mènent au bout de notre peine.
- …
- Quel est ton rêve à cet instant, Naruto ?
- … Le retrouver. Murmurai-je un peu pour moi-même.
- Sasuke ?
- …
- Alors retrouve-le.
- Qu'est-ce que ça t'apporte à toi ? Interrogeai-je Neji après une pause de réflexion.
L'Hyûuga s'éloigna de moi sans prendre compte de ma question puis sans se retourner, il me dit :
- Si Naruto Uzumaki réalise son rêve alors tous nos rêves deviennent possibles.
Sans m'en rendre compte, je réalisais l'espoir quel les gens me portaient. J'étais devenu l'icône des rêves des autres. En ce temps pauvre sous l'emprise des Freiyja, j'étais devenu le porteur d'espoir des gens. Pourquoi ? Je me pose encore la question. Gaara m'avait un jour dit que j'avais le pouvoir de changer les gens, de les faire prendre conscience et de sauver leurs âmes des ténèbres. Je ne l'avais pas cru une seconde mais qu'il me considèrait comme un model et un héro, je l'appréciais.
Aujourd'hui, tous me le confirme alors je n'ai d'autre choix que de l'assumer, non ?
Je voulais retrouver Sasuke mais je n'avais aucune idée d'où il pouvait être et puis quand je l'aurais retrouver, qu'est-ce que je ferai ?
Sasuke serait peut-être devenu aussi sadique qu'un certain serpent venimeux que j'haïssais de tout mon être ?
Ou alors, il serait mort et je chercherais des années pour rien…
Mais Neji avait éveillé en moi une flamme qui auparavant s'était éteinte : la flamme de l'espoir, l'espoir de retrouver Sasuke …
Peut-être pour lui crier au visage tout le mal qu'il avait fait ou alors lui confier à quel point il m'avait manqué.
De jour en jour, ce rêve devint une obsession encore plus que de manger, je trouvais un plan pour m'enfuir d'Hi no kuni. Je ne savais rien de l'endroit où se trouvait Sasuke, sûrement Oto no kuni.
Je partirais dans la nuit de jeudi en attendant, j'allais rendre visite à Jiraya à l'hôpital de Konoha, il avait supposément été gravement blessé suite à une bataille contre un ninja de Freiyja mais je ne croyais pas à cette histoire, je crois qu'il avait simplement envie de se faire dorloter par de jeunes infirmière. On a beau être en pleine crise, on ne change pas un pervers. Jiraya pourrait se passer de manger 3 mois seulement pour avoir toutes les femmes de Konoha à ses pieds.
L'hôpital de Konoha n'était plus vraiment un établissement en bon état et il n'était pas garanti de s'en sortir sans séquelle. Je ne peux pas vraiment expliquer mais disons que si un medic-nin n'a pas mangé depuis une semaine et que son chakra est en faible quantité, cela peut créer des difficultés lorsque celui-ci doit s'occuper d'un patient. Et pourtant, l'hôpital était toujours ouvert, ouvrant ses portes à n'importe quel patient même si il s'agissait d'un pervers qui ne voulait que profiter de l'hospitalité.
Je ne m'apprêtais pas à faire des adieux larmoyants à tous, d'ailleurs, je ne voulais le dire à personne. Peut-être parce que le seul qui ne me verrait pas comme un traître de Konoha serait Neji. Je ne voulais que partir à la poursuite de mon rêve mais on ne me verrait autrement que comme celui qui abandonne son village lors de son écroulement comme le capitaine d'un bateau qui quittait son navire le premier. Tsunade n'était plus du tout considéré comme une ancienne Hokage de Konoha depuis son suicide, les gens la voyait avec lâcheté mais moi, je commençais à comprendre son raisonnement, aussi étrange que cela puisse paraître.
Je traversais les couloirs blancs, plus ou moins jaunis par le temps, de l'hôpital de Konoha lorsqu'une voix faible interpella mon prénom. Je me tournais dans tous les sens.
- Par là, baka …
Je trouvais enfin celle qui m'avait interpellé dans une des chambres de l'hôpital. J'entrais lentement et allait m'asseoir à son chevet.
- Salut Ino, qu'est-ce que tu fous là ?
- Je viens d'attraper une saleté de virus qui vient du continent des Freiyja. M'expliqua t'elle toussotant. Et toi ? Tu cherches Sakura ? Je ne sais pas si elle est là mais si oui, elle doit être dans le département des dépravées mentales.
- Ne parle pas de Sakura-chan ainsi !
- T'es lourd, Naruto…laisse moi donc parler de ma rivale en toute liberté au moins pour mes derniers instants.
- Tu…tu vas mourir ?
- J'en sais rien.
Tout de même, le seul fait d'évoquer la mort me donnait des frissons dans le dos. Je recommençais à avoir peur de la mort, peut-être parce que mon nouveau rêve prenait trop d'espace dans ma tête.
- M'enfin…ça ne me fait rien, tu sais. De toute façon, la situation en devenait atroce, je suis même plutôt contente de crever…
- … Et ça ne te fait rien de … mourir … sans avoir pu ….
- Quoi ? Me jeter sur Sasuke en clapissant ''Sasuke-kun est trop classe'' comme un petit chien ?
- …
- Je n'ai pas envie de voler la place de Sakura, le pauvre mec en a déjà bien assez de cette foutue furie rose.
- T'es drôlement jalouse de Sakura-chan …
Ino eut un léger ricanement qui s'étouffa dans sa gorge. Elle regarda un peu en l'air avant de reposer ses yeux émeraude dans les miens. Elle avait un tout nouvel air un peu nostalgique et rieur à la fois comme si ma phrase n'avait aucun sens.
- Hm…tu n'as rien compris, Naruto…vraiment rien compris…depuis le temps, je pensais qu'on t'aurais informé mais même si dans la vingtaine personne ne t'as appris le scoop vieux de plus de plusieurs années, c'est grave…
- De quoi tu parles encore ?
Ino laissa vagabonder ses yeux à travers la pièce en soupirant. Elle bâilla ensuite comme si tout cela la fatiguait ou plutôt l'ennuyait puis elle se redressa sur son lit pour arriver à ma hauteur.
- Certes, à l'époque, j'aurais pu être jalouse de Sakura parce qu'elle était dans l'équipe de Sasuke … seulement, elle n'avait strictement aucune chance…
Elle échappa un deuxième ricanement, je n'aimais pas trop ça. J'avais l'impression d'être tenu à l'écart de tous les secrets du village et depuis l'affaire de Kyuubi, chaque secret devenait plus lourd dans mon esprit tout comme dans mon cœur. Je n'interrompis donc Ino en aucun cas, impatient de savoir quel secret m'avait-on caché depuis tant d'année.
- Parce que tu étais là, Naruto …
- Parce que j'étais là ? Répétais-je par pur réflexe.
- Oui parce que tu étais là, fit Ino en souriant énigmatiquement, Sasuke n'avait d'yeux que pour toi, comment voulais-tu qu'il s'intéresse à l'autre petite chienne de service ?
Je restais tétanisé, regardant Ino comme si mes yeux ne pouvaient se détacher de son visage aux joues creuses et à la peau blanchâtre. Je commençais à croire qu'Ino me faisait une mauvaise blague. Elle, se contenait de rire en étouffant ses ricanements de sa main droite.
- Tu racontes n'importe quoi ! M'emportais-je.
- Libre à toi de ne pas me croire, Naruto. Pourtant…
- Pourtant quoi !?
- Tu tiens à le savoir ?
Que pouvais-je répondre ? J'avais la nette impression qu'Ino se moquait de moi pourtant, elle n'en montrait aucun signe. Peut-être n'étais-je pas assez malin pour déceler la vérité à travers les yeux émeraude de mon interlocutrice ou alors elle ne mentait point. Ma curiosité étant poussée à son paroxysme, je soupirais et acquiesçait de la tête pour qu'Ino me révèle la partie sombre de ce casse-tête. Sasuke, n'avoir d'yeux que pour moi … moi, moi, Naruto ? Elle devait faire erreur, sa maladie devait lui avoir montée à la tête et pourtant, le curieux que j'étais ne put s'empêcher d'attendre avec impatience sa réponse comme un chiot devant son maître qui tient un grand morceau de steak.
- Bien. Fit-elle avec un léger sourire. Sasuke était … comment dire … inexpressif donc Sakura et moi, on n'a jamais vraiment su ce qu'il pensait de nous, alors on se battait pour savoir laquelle des deux il aimait le plus. Puis un jour, on la suivit et on s'est rendue compte qu'il était aller t'observer quand tu t'entraînais. Donc on a continué de le suivre et on s'est rendue compte qu'il le faisait tous les jours. Sakura ne m'a plus accompagné par la suite, elle préférait se voiler la face sur l'amour de Sasuke pour toi mais moi, cela m'intriguait beaucoup. J'ai continué de la suivre pour me rendre compte qu'il avait essayé de te parler plusieurs fois sans succès. Il suffisait de voir l'étincelle dans ses yeux lorsque tu lui parlais ou alors la façon dont il tremblait et rougissait lors de votre fameux ''baiser''.
- Tu parles d'un baiser …
- Tu aurais préféré plus ?
- Non ! Bien sûr que non, je suis pas gay du tout ! Pas du tout !
- Hm…si tu le dis. Enfin, toi, tu ne remarquais rien, ça m'a étonné. J'ai commencé à faire courir la rumeur…
- Pourquoi ?
- Parce que…parce que j'étais sadique ! Je voulais que Sasuke se fasse rejeter durement par toi pour pouvoir le consoler mais heureusement que tu n'as rien su quand même, ça aurait été dur pour lui …
- Oh pauvre Sasuke ! Ironisai-je en ricanant, une main sur le cœur.
- Tu ris Naruto mais n'as-tu jamais aimé au point d'avoir peur ?
- Peur ? Peur de quoi ?
- Du rejet, d'un regard différent de la part de la personne aimé…
- L'amour rend faible. J'ai abandonné mon amourette d'enfance pour Sakura il y a très longtemps et je n'en suis devenu que plus fort. S'adonner à l'amour, c'est s'abandonner à notre plus grande faiblesse.
- Oui mais notre faiblesse peut devenir notre force à tout moment. Ce n'est pas toi qui m'avais dit que tu étais plus fort lorsque tu protégeais ceux à qui tu tenais ?
- …
- Tu as mûri depuis ce temps là, hein Naruto ?
- À toi de me le dire.
- Je pense qu'on n'a pas le choix de mûrir dans une telle situation. J'ai même l'impression que tu es moins idiot qu'autrefois. Dommage que le village ne puisse pas profiter de ta maturité dans une autre circonstance que celle-ci.
- Sympa. Ironisais-je en soupirant.
- Que comptes-tu faire maintenant Naruto ? Je veux dire…le Naruto qu'on connaissait se battait sans cesse mais maintenant que se battre se résume à se suicider…
- Je voulais…partir…pour retrouver Sasuke mais…je ne sais plus trop là…
- Attends ?! T'es entrain de me dire que tu renonces à retrouver Sasuke parce que tu sais qu'il t'aimait ? C'est vraiment nul, Naruto…si ça se trouve lui aussi te considère comme une amourette d'enfance.
- T'as pas tort, Ino…
Elle me sourit comme rassurée de ce que je venais de lui dire puis elle se laissa retomber sur son lit en soupirant.
- Mais Ino…
- Hm ?
- Pourquoi tu as l'air si contente que je retrouve Sasuke alors que finalement, ça va rien changé dans ta vie ?
Ino sembla réfléchir un moment comme si cette question, aussi simple qu'elle me paraisse ne lui avait même pas effleuré l'esprit.
- Bah…tu sais…on dirait que tous nos rêves partent en fumée à cause de ses satanés Freiyja alors si toi tu réalises le tien…bah, les nôtres peuvent aussi peuvent être réalisables.
- C'est drôle…
- Quoi ?
- Neji m'a dit la même chose…
- Dis toi que les autres attendent beaucoup de toi, c'est tout.
- Hm…
- Je ne te retiens pas plus longtemps, tu es sûrement venu pour une autre raison que de me voir, ne ?
- Euh…ouais, j'étais aller voir Jiraya…
- Tiens c'est nouveau ça !
- Quoi ?
- Plus de ero-sanin ?
Ça me laissa un peu perplexe. Il n'y a pas si longtemps Jiraya était encore ero-sanin. Et là…et là…j'avais l'impression de m'être complètement perdu. J'étais devenu détestablement mature, ce n'était pas moi du tout. Même dans une situation de crise, je pensais être à la hauteur de surmonter tout cela mais en ce moment, j'étais perdu entre mes élans de courage et un désespoir total.
- Ah hum…je suppose que…ça m'a échappé tout simplement…
- Oui…sûrement. Allez passe ton chemin et reviens me voir à l'occasion. Je trouve ça tellement triste de rester ici à longueur de journée sans rien faire.
Je suivais son conseil et partais en lui adressant un sourire. Pauvre Ino. La solitude m'était un sentiment familier. Ino était toujours la même au fond mais sa maladie et la situation l'avait un peu endurcie. J'aurais bien aimé l'aider mais pour l'instant, je ne pensais pas pouvoir grand-chose pour elle. J'allais me contenter de retrouver Sasuke si ça faisait plaisir à tant de personne …
