Titre Anglais : Realization
Titre Français : Réalisations
Auteur : Wishweaver
Ancienne traductrices : Irlis (1 au 9)
Bêta traduction et correction : sheltan
Chapitre traduit par : patmolcornedrue
Rating : K+
État de la fic en anglais : 36 chapitres (en cours)
État de la fic en français : 36 En cours : nous avons rejoint l'auteur
Disclamé : Aucun des personnages ne nous appartienne (ils sont à JK Rowling), ni même l'histoire que nous ne faisons que traduire.
Résumé : UA. Harry retourne à Privet Drive après sa quatrième année et retrouve la maison...vide ! Que feriez-vous si vous ne pouviez pas demander de l'aide à vos amis ?
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Nous avons l'accord de l'auteur
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Désolé, j'étais sûre de l'avoir mit.(Onarluca)
Nous avons rejoins l'auteur. Nous continuons à suivre l'histoire en anglais. dés qu'un nouveau chap fera son apparition, nous le traduirons.
Bonne lecture et à la prochaine
Eni et Onarluca
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Chapitre 36 : La prise du village.
29 juillet 1995
Molly Weasley descendait les marches de l'escalier principal du Chaudron Baveur, déterminé à lancer un Stupéfix sur Harry Potter et à le ramener de force de l'étage si nécessaire. Sifflant d'exaspération, elle tira sa baguette de la poche de sa robe et lança un faible Lumos pour voir clair sans pour autant trahir sa présence. Au moins, il a pensé à laisser un mot, pensa t'elle.. Seuls ce mot et l'heure extrêmement matinale l'empêcheraient de lui servir un bon gros sermon.
Chère Madame Weasley, ou quiconque levé en premier,
Merci de m'avoir permis de venir vous rendre visite la nuit dernière. Je suis désolé de m'être endormi sur vous, mais je me sens bien mieux ce matin.
Je n'arrive pas à me rendormir, donc je vais descendre à la cuisine. Je n'ai pas eu le temps de voir mon emploi du temps avec Tom, donc je pense que je dois faire comme d'habitude. Nous nous verrons lorsque vous descendrez prendre le petit déjeuner.
Harry
« Me sens bien mieux » qu'il dit ! Eh bien, c'est ce que nous allons voir jeune homme, pensa Molly, tout en descendant les escaliers, secouant la tête. Selon ces Moldus il était assez bien pour les rencontrer hier, et ils savaient tous comment cela c'était terminé ! Si elle avait eu son mot à dire, Harry aurait été mis au lit immédiatement après la fin de la réunion. Le pauvre trésor était exténué et plus pâle que la mort elle-même. Elle n'arrivait pas à croire que Tom ait pu accepter, sans la moindre protestation, de le laisser leur rendre une courte visite, lorsque les enfants le lui avaient demandé.
Pourtant, elle n'avait rien dit. Après tout, Tom était à présent l'un des tuteurs d'Harry. D'ailleurs Arthur et elle étaient tout à fait capables de s'occuper d'Harry, et ils devaient beaucoup au vieil aubergiste. Depuis que la durée de leur séjour s'était vue rallongée suite aux travaux entrepris au Terrier, Tom avait transformé deux des plus grandes chambres communicantes du Chaudron Baveur en une immense suite, de sorte qu'ils puissent économiser un peu d'argent tout en gardant un minimum d'intimité.
Bien sûr, Molly n'était pas satisfaite de la réunion. Tout avait été bien trop rapide et des plus confus à son goût, en particulier sur la fin et la tutelle d'Harry n'était pas une chose pour laquelle elle était prête à prendre des risques. Pas cette fois. Tandis que la soirée continuait, elle avait commencé à croire que la situation d'Harry n'était peut-être pas aussi alarmante qu'elle l'avait tout d'abord pensé.
Ce premier changement de point de vue était survenu peu de temps après que les enfants aient monté les escaliers dans un grand fracas assourdissant. Arthur et elle étaient restés dans la salle à manger pour commander le dîner qu'ils mangeraient tous ensemble à l'étage plus tard dans la soirée et ils attendaient que Tom ait fini de l'envelopper. Elle n'aurait pas dû être aussi surprise, après tout Tom avait gardé un œil sur Harry tout l'été, mais Molly avait été surprise que Tom remette leur souper à Arthur tandis qu'il lui confié un oreiller et une couverture soigneusement pliée.
« Il ne tiendra plus très longtemps », leur avait prédit le vieil aubergiste, ce qui prouvait qu'il avait bien remarqué l'état d'Harry. « Il est crevé, ce pauvre garçon, mais il a terriblement manqué à ses amis ces dernières semaines. Je suppose que je dois me montrer plus conciliant avec lui, dit-il en désignant d'un coup de tête l'escalier où les enfants avaient disparu. « Si ça ne vous dérange pas, il peut rester dormir sur votre canapé ce soir, ou si vous préférez, je passerai le chercher lorsqu'il y aura moins de monde au bar. »
Molly et Arthur avait rapidement assuré à Tom que cela ne les dérangeait pas du tout, mais les paroles du vieux sorcier l'avait mise sur ses gardes. Lorsqu'elle était remontée à l'étage, elle avait soigneusement étudié chacun des enfants, prête à intervenir s'ils devenaient trop exubérants. Cette prudence s'était avéré judicieuse, vu ce qu'il s'était produit ensuite. Après le dîner, les enfants s'étaient rassemblés sur le grand canapé en forme de « L » que Tom leur avait fourni ils parlaient tout en jouant à la Bataille explosive tandis qu'Arthur et elle débarrassaient la table et empilaient la vaisselle du dîner pour que Tom vienne la récupérer plus tard. C'était une scène familière, et Molly avait senti son mal du pays reprendre le dessus. L'accueil de Tom avait toujours été des plus agréables, mais il s'était vraiment surpassé lorsqu'il avait crée cette suite. La pièce de gauche avait été aménagée en salle à manger/salon et comprenait de nombreux sièges ainsi qu'un ensemble de meubles de salle à manger en chêne robuste d'une douzaine d'années. La pièce de droite quant à elle avait été soigneusement découpée de manière à pouvoir loger les chambres d'Arthur et d'elle-même ainsi que celles des jumeaux, de Ron et de Ginny. Ils avaient presque autant de confort qu'à la maison. Tout ce qui manquait, c'était une cuisine…
Je vais descendre à la cuisine...
Molly releva un sourcil. S'il n'était pas en trop mauvais état, peut-être qu'elle demanderait à Harry de lui servir une bonne tasse de thé avant de retourner à l'étage. Arrivant au dernier tournant avant la salle à manger, elle murmura : « Nox ! », puis debout sur le seuil de la porte, elle observa dans l'ombre.
Harry semblait être passé se doucher puisqu'il ne portait plus les vêtements d'hier soir, il avait les cheveux humides et ne portait pas ses lunettes. Tandis que Molly l'observait, il donna quelques coups de balai bien sentis sur le sol de la salle à manger puis rangea le seau d'eau posé au sol et entreprit de descendre les chaises posées sur les tables.
Estomaqué, Molly tentait de concilier ce qu'elle avait sous les yeux avec la scène d'hier soir. Harry, de toute évidence, se sentait bien mieux, à en juger par la vivacité de ces mouvements réguliers et dynamiques, tandis qu'il remettait bancs et chaises à leurs places. Le garçon anormalement fragile qu'elle avait vu la veille n'était nulle part en vue.
Dommage qu'elle ne puisse pas immortaliser cet instant. Molly secoua de nouveau la tête, émerveillée par le changement, puis se souvint de ce que Mme Pomfresh avait dit la veille au sujet du sommeil réparateur du garçon. Stephen Wright et elle étaient revenus au Chaudron Baveur car ils voulaient parler un peu avec Harry, mais ils n'avaient pas eu cette chance. Les choses s'étaient déjà bien assez compliquées entre temps.
Harry n'étant visiblement pas encore tout à fait remis de sa maladie et ayant été épuisé par les événements de la journée, personne n'avait était réellement surpris de le voir dodeliner de la tête en plein milieu d'une partie de Bataille Explosive. Ce qui avait été surprenant, c'est l'inhabituelle profondeur de son sommeil. Il n'avait même pas frémi lorsque l'une de cartes avait explosé, provocant l'habituelle réaction en chaîne, ce qui avait bien évidemment fait sursauté tous les autres enfants. Harry avait d'ordinaire un sommeil léger et très agité, les Weasley et Hermione étaient bien placés pour le savoir.
Arthur et elle s'était précipités, attirés par les tentatives frénétiques des enfants qui appeler Harry, tentant de le réveiller, cédant peu à peu à la panique. Arthur, toujours consciencieux, avait murmurait qu'il allait contacter Poppy avant de sortir de la pièce, lui laissant le soin d'évaluer l'état d'Harry et de rassurer les enfants. Elle avait fini par y parvenir tant bien que mal. Cette nécessité de les rassurer était sans doute la seule chose qui l'avait empêchée de céder à sa folle envie d'attraper Harry par les épaules et de le secouer jusqu' ce qu'il reprenne conscience.
Heureusement pour tous, Arthur était revenu presque instantanément avec Mme Pomfresh et Mr Wright.
« Mme Pomfresh et Mr Wright voulaient s'entretenir avec Harry » lui avait expliqué Arthur lorsqu'elle l'avait interrogé du regard. « Ils étaient en bas lorsque je les ais croisé. »
Les réactions de ses invités face à l'enfant inconscient sur son canapé avaient été très différentes de celles auxquelles elle s'était attendue. Molly était resté abasourdie lorsque Mme Pomfresh avait regardé son jeune patient avec satisfaction et soulagement tout en disant : « Eh bien enfin ! » Mr Wright, en revanche, avait eu l'air plutôt inquiet, presque effrayé même. Molly n'avait pas tout à fait sue comment réagir lorsqu'il avait murmuré : « Par l'enfer ! » avant de se précipiter aux côtés d'Harry, s'asseyant sur le canapé, tout en posant une main sur le front du garçon. Elle s'était demandée pendant une seconde ou deux si l'homme n'était pas devenu fou, avant que les mots de Poppy ne la remettent sérieusement à sa place.
« Tout va bien Steve, Harry n'est pas connecté à Vous Savez Qui. Ce n'est que le sommeil réparateur que j'avais demandé à Janet de guetter. Il va enfin se ressourcer. Lorsqu'il se réveillera il sera comme neuf ! » Mr Wright avait hoché la tête distraitement, mais n'avait pas semblé complètement convaincu.
« Êtes-vous sûre, Poppy ? L'air autour de sa cicatrice n'est pas chargé d'électricité, mais il en a tous les symptômes et il ne répond pas, comme avant… Êtes-vous certaine qu'il soit toujours là ? » avait-il demandé, tandis que Poppy acquiesçait patiemment.
« Il est bien là, mon cher. Je l'ai vu dans cet état plus de fois que je ne l'aurais voulu. Je sais que c'est un peu inquiétant, mais tout est normal… ou bien, aussi normal que cela puisse être pour Harry, » avait-elle précisé, souriant lorsque Mr Wright se détendit peu à peu, poussant un lourd soupir et serrant l'épaule d'Harry.
« Harry, espèce d'andouille, qu'allons-nous faire de toi ? » avait-il demandé à voix haute avec beaucoup de tendresse, ce qui avait à la fois surpris et désarmé Molly. Se relevant, il avait rassemblé les affaires d'Harry et était venu les remercier Arthur et elle pour leur hospitalité puis avait demandé l'aide de Poppy pour ramener Harry et le mettre au lit.
Molly sourit, pensant à Ron tandis qu'Harry finissait de descendre les chaises et commençait à ramasser les salières et poivrières vides. Hermione et lui seraient heureux de voir à quel point Harry s'était bien remis cette nuit. Ils avaient tous deux étaient terriblement inquiets et très peu disposés à laisser Harry hors de leurs vues, mais s'était Ron qui avait finalement réussi à capter l'attention de Mr Wright afin de lui demander : « Pourrait-il dormir ici ce soir ? S'il vous plaît ? »
Mr Wright n'avait pas eu l'air d'avoir très envie de laisser Harry derrière lui, mais il avait fini par céder, lorsqu'Arthur avait écarté l'idée qu'il pourrait les déranger et que Poppy Pomfresh lui ai assuré qu'Harry dormirait probablement comme quelqu'un qui aurait abusé de la potion La Goutte du Mort Vivant. « Il ne devrait pas créer trop d'aventures ce soir, Steve, et les Weasley sont tout à fait capable de prendre soin de lui, ou de me contacter si nécessaire pour obtenir de l'aide. » Mr Wright avait semblé peser le pour et le contre quelques instants avant de soupirer et de rendre les armes en les observant Arthur et elle.
« Je ne veux pas sous-entendre que Jannie et moi serions plus à même que vous pour veiller sur Harry, et il est évident qu'il pense le plus grand bien de votre famille. C'est juste que les derniers jours ont été particulièrement riches en rebondissements… Il nous a terriblement fait peur à tous les trois. » leur avait-il confié en désignant de la tête Poppy, avant de leur offrir un triste sourire. « Maintenant que j'y pense, son séjour ici est probablement ce qui pourra lui faire le plus de bien. Il y encore des escaliers. Je doute que nous puissions le faire sortir du bâtiment sans attirer l'attention et nous savons tous combien Harry aime attirer l'attention. »
Cela dit, il s'accroupit auprès d'Harry, posa quelques unes de ses affaires et l'installa confortablement sur le canapé. « Harry ? Bourgeon ? C'est Steve, » dit-il, tout en saisissant l'une des mains d'Harry. « Tu vas passer la nuit avec les Weasley. Tes lunettes, ceinture et chaussures sont sur la table située à ta gauche. Maintenant, je souhaite que tu te comportes bien. Si tu suis encore cette connexion ou sors une nouvelle fois de ton corps, je m'occuperais personnellement de te remettre sur le droit chemin de l'obéissance jusqu'à ton départ pour l'école. Me suis-je bien fait comprendre ? »
Molly secoua la tête, se rappelant combien Harry avait surpris un bon nombre d'entre eux lorsqu'il avait émis un petit son assez amusé tout en remuant faiblement et prononçant d'une voix mal assurée un « Oui M'sieur » avant de s'immobiliser de nouveau, plongeant la pièce dans le silence à nouveau. Poppy et Mr Wright avaient échangé deux sourires avant de promettre de discuter avec Tom en sortant et de finalement prendre congé.
« Incroyable », murmura-t-elle, en regardant Harry s'affairer, revenant de la cuisine, déposant un grand panier plein de couverts et de serviettes sur la table, puis de replacer la douzaine de salières et poivrières qu'il était allé remplir. Lorsqu'il s'assit finalement à table, il avait finit d'installer les couverts et serviettes, la pièce était tout aussi ordonnée que d'ordinaire à l'ouverture. Molly approuva d'un signe de tête puis franchit la porte. « Harry ? » appela-t-elle doucement, essayant de ne pas l'effrayer mais Harry sursauta violemment en dépit de sa prudence. Il pivota instantanément au son de sa voix, l'observant avec un air de hibou en plein jour.
« Mme Weasley, » réussit-il à articuler, avant de se mordre les lèvres et de relever les yeux vers elle. « Euh, Coq vous a bien remis mon mot ? » demanda-t-il incertain. Molly eue la nette impression qu'il testait son humeur.
Molly sourit et acquiesça, essayant de le rassurer. « Je te remercie d'avoir pensé à nous dire où tu étais » dit-elle, essayant de s'inspirer du livre qu'Arthur lui avait offert sur l'art de la patience. Harry allait beaucoup mieux c'est vrai, mais il la regardait aussi comme s'il pourrait prendre la poudre d'escampette aux premiers signes avant-coureur des ennuis.
La tactique paya. Harry sembla se détendre un peu, et lui offrit même un sourire tandis que ses doigts agiles continuer à trier l'argenterie de Tom. « Je n'arrivais plus à dormir, alors j'ai pensais que je ferais aussi bien de venir ici, » expliqua-t-il, avant de froncer les sourcils à nouveau. « Coq ne vous a pas réveillé, n'est-ce pas ? Je lui avais demandé de ne pas le faire. »
Molly secoua la tête. « Non, mon chéri, il ne m'a pas réveillée. Je me suis relevée pour voir comment tu allais. Mme Pomfresh nous a assuré que tu bénéficiais simplement d'un bon sommeil réparateur, mais Mr Wright semblait tout de même un peu inquiet lorsqu'il est passé hier soir. »
Harry la regarda comme s'il n'était pas certain de savoir s'il devait être touché ou humilié. « Vous n'avez pas besoin de… Je veux dire, je vous remercie, mais vous n'avez pas à le faire. »
« Je sais, mon chéri. Je le voulais. J'étais inquiète, et les autres aussi l'étaient. Personne ne te veillait car Mme Pomfresh pensait que tu ne te réveillerais pas avant la fin de la matinée. » Elle dû retenir un sourire lorsque Harry soupira exaspéré tout en levant les yeux au ciel.
« Je n'étais pas en aussi mauvaise posture que ce qu'elle pense » dit-il, avant de sembler enfin assimiler l'autre partie de sa phrase. « Pourquoi est-ce que Steve et Mme Pomfresh sont-ils passés ? »
Molly leva les mains en signe d'ignorance. Après tout, ils n'avaient pas eu l'occasion de leur expliquer. « Je ne sais pas. Ils ont dit qu'ils voulaient s'entretenir avec toi, mais tu étais déjà plongé dans ton sommeil réparateur lorsqu'ils sont arrivés. »
« Je suis désolé pour ça, » répondit Harry, la regardant, mal à l'aise. « J'aurais dû partir plus tôt, mais je ne savais pas que le sommeil réparateur frapperai d'un seul coup » précisa t-il, levant de nouveau les yeux vers elle avant de revenir à sa tâche. Molly se glissa sur la chaise à côté de celle d'Harry tandis qu'il nettoyait toujours les mêmes couverts, puis posa ses mains sur les siennes.
« Harry, est-ce que tout va bien ? Vraiment bien pour tout ? » demanda-t-elle très sérieusement. Harry sembla réfléchir à sa question, puis acquiesça.
« Je vais bien. Vraiment. C'est juste que... les choses vont changer aujourd'hui, et j'aimais assez les choses telles qu'elles étaient avant. » Harry hésita un instant puis ajouta doucement : « J'espérais rester caché ici jusqu'à ce que l'école reprenne et assumer ma punition seulement à ce moment là. »
Qu'Harry admette qu'il avait eu l'intention de rester caché fit plus mal à Molly qu'elle ne l'aurait imaginé. Pourquoi avait-il fait ça ? Ne savait-il pas qu'ils le considéraient comme un membre de sa famille ? N'avait-il pas compris qu'ils voulaient seulement être là pour lui ? Elle retint difficilement sa colère et ses paroles blessées, se demandant comment Arthur réussissait à garder son sang froid si souvent. C'est alors qu'elle considéra la seconde partie de la phrase. « Non, Harry. Je sais que beaucoup de personnes voudraient te parler, mais c'est uniquement pour se rassurer, en aucun cas pour te punir. Nous sommes tous si heureux que tu sois en sécurité. Nous étions tellement inquiets pour toi. » insista-t-elle, mais Harry secoua la tête.
« Je sais comment cela fonctionne, Mme Weasley. Une accusation implique une punition. Au moins, pour une fois, je sais ce dont je suis accusé. »
« Nous comprenons que tu as des circonstances atténuantes, mon chérie, » offrit Molly, sentant qu'elle glissait sur un terrain délicat. « Ces circonstances seront prises en compte » insista-t-elle, tandis qu'Harry secouait de nouveau la tête et recommençait distraitement à trier et nettoyer l'argenterie.
« Ca n'a pas d'importance. Ca n'en a jamais. Mais ça devrait bien se passer cette fois. Le Professeur Dumbledore a dit qu'il n'allait pas m'expulser, et c'était la seule punition que je craignais vraiment. Il va probablement me mettre en retenues avec Rusard ou Rogue pour plus ou moins longtemps » répondit-il, d'un ton si désinvolte que cela ne fit qu'accroître l'horreur impuissante de Molly. Elle ne parvenait même plus à trouver les mots pour le contredire.
« Ou alors, il parlera à Steve et Janet. Ce serait sans doute mieux, je crois, pour qu'on puisse juste passer à autre chose. Je ne crois pas pouvoir supporter ce poids au-dessus de ma tête jusqu'en septembre, » spécula Harry, faisant presque rire nerveusement Molly. Elle espérait sincèrement que le directeur avait un peu plus de bon sens que cela et qu'il n'essaierait pas de dicter une discipline pour Harry à ses nouveaux tuteurs. Elle doutait fortement qu'ils apprécieraient cette faveur, en tout cas elle ne l'aurait certainement pas supporté. Secouant la tête, elle se força à reprendre pied dans la réalité.
« Non, Harry, » reprit-elle fermement, se rappelant toutes les fois où Arthur et elle s'étaient demandé ce qui pouvait bien passé par la tête du meilleur ami de Ron, aux yeux si verts et énigmatiques. Elle commençait à en avoir une idée plus claire désormais et n'aimait pas vraiment ce qu'elle découvrait. Comme pour confirmer son point de vue, Harry choisi cet instant pour s'apercevoir de sa colère et lui offrit un petit sourire rassurant. « Je savais que j'en subirais les conséquences lorsque j'ai choisi de rester ici, mais peu importe ce qui se passera, ça en valait la peine. »
Et voilà. Le mystère que personne n'avait su comprendre était enfin dévoilé. Le refus d'Harry de révéler sa position, au point même de refuser une visite au Terrier. Harry semblait apprécier l'honnêteté, aussi Molly mis fermement de côté sa propre frustration et poursuivit dans cette voie. Rassurer Harry était la chose la plus importante. Tout le reste pouvait attendre.
« Je ne comprends pas, Harry. Pourquoi t'es tu caché de nous ? » demanda-t-elle le plus doucement qu'elle put. « Je sais que le professeur Dumbledore et les autres supposent, mais j'aimerais vraiment te l'entendre dire. »
Harry hésita un long moment, de nouveau mal à l'aise, une expression presque douloureuse, tandis que la pile de couverts propres continuait de s'accroître. Molly se demanda si elle pourrait jamais s'habituer à son déguisement de « Jim », cet inconnu aux yeux bruns déguisés qui rencontrèrent les siens avant de se baisser à nouveau. « C'est bête, » finit-il par marmonner. « C'est stupide et… je devrais vraiment commencer à installer les tables à présent. »
Bien essayé, Harry, pensa Molly, sortant sa baguette. « Ce n'est pas un problème, mon chéri, » dit-elle à voix haute, en installant les couverts déjà prêts, les faisant volés à travers toute la pièce et atterrir sur les tables peu à peu. « Tu iras plus vite si tu continues pendant que nous parlons, et moi je dresserai les tables à ta place, » dit-elle en le regardant droit dans les yeux jusqu'à ce qu'Harry soupir et courbe les épaules.
« Ça ne vous dérange pas si je vais d'abord préparer un peu de thé ? La bouilloire doit être prête désormais. »
Molly sourit lorsqu'elle se souvint des projets qu'elle avait nourrit plus tôt. « Le thé semble être une idée divine ! » accepta-t-elle en observant tendrement Harry se ruer dans la cuisine, revenant quelques instants plus tard avec l'une des théières de thé brun de Tom, deux tasses, du lait, du sucre et une assiette de scones, le tout bien en équilibre sur un plateau. Harry déchargea le tout et versa le thé d'une main experte avant de s'installer doucement sur sa chaise et de fixer volontairement sa tasse.
« Il n'y a pas de bonne réponse à votre question, » dit-il enfin, alors que Molly se demandait s'il serait plus rapide face à un ordre direct. « Je sais que tout le monde s'attend à ce que je sois brave, mais je n'étais juste pas prêt. J'ai découvert que le professeur Dumbledore me cherchait et j'ai paniqué. »
Molly n'a pas pris la peine de cacher son incompréhension. « Tu ne voulais pas que l'on te trouves ? » demanda-t-elle pour plus d'éclaircissements. Harry acquiesça.
« C'est vrai. Je n'étais pas encore prêt à y renoncer et je savais que je devrais le faire. » Il releva les yeux vers elle avant de fixer la pile de couverts. « Je ne le suis toujours pas vraiment d'ailleurs. »
Déterminée à garder son calme, Molly pris une profonde inspiration et souffla : « Ai pitié d'une sorcière confuse et revenons un peu en arrière. Que pensais-tu devoir abandonner ? »
« Vous savez, » répondit Harry, en regardant derrières ses deux épaules avant de se pencher en avant et de baisser la voix : « Être normal. »
S'il n'avait pas eu l'air si sérieux, Molly aurait sans doute éclaté de rire. Mais comme il l'était, elle ne sut vraiment pas quoi faire ou dire. Harry la regardait attentivement, puis décida, heureusement pour elle, qu'elle avait bien besoin d'informations supplémentaires.
« Je n'étais pas assez stupide pour m'attendre à un chaleureux accueil, mais je ne pensais pas qu'ils allaient s'en aller. » Il s'arrêta pour boire une gorgée de thé, puis commença à rassembler ses souvenirs.
« J'imagine que ce dut être un choc » commenta Molly honnêtement, continuant à installer les couverts par magie, dès qu'Harry finissait de les polir. Elle avait failli dire : Je comprends, mais s'était retenue juste à temps. Malgré toutes les menaces et réprimandes qu'elle avait donné lorsque ses enfants manquaient de la rendre folle, elle ne pouvait pas. Pas vraiment.
Ca semblait être la bonne décision puisqu'Harry lui offrit un sourire triste. « Je suppose que je n'aurais pas dû être si surpris, mais je l'ai été. » Molly nota avec amusement qu'il était bien plus facile d'avoir une conversation sérieuse avec Harry lorsque celui-ci avait les mains occupés à faire autre chose.
« Vous savez le premier soir. Lorsque je suis parti du Surrey, je suis venu ici. Tom a bien vu à quel point j'étais épuisé et m'a dit que je pourrais signer le registre le lendemain seulement. Je pensais contacter quelqu'un le lendemain matin, si c'est ce que vous voulez savoir, mais je n'ai pas pu. »
Molly était déjà au courant de cette partie de l'histoire. Sirius avait mentionné à quel point Harry avait eu honte d'être abandonné ainsi. Secouant la tête, elle se hâta de le rassurer. « Harry, tu n'a pas à te sentir coupable de ce que tes tuteurs ont faits. »
Harry haussa les épaules. « Je suppose, mais à ce moment là, je ne voulais pas que ça se sache. Ca me semblait très important, et pas seulement vis-à-vis de ce que la Gazette aurait fait si elle avait eu vent de tout ça. Je comptais me cacher ainsi jusqu'à ce que l'école reprenne, et j'ai essayé de toutes mes forces. Et, ne le prenez pas mal, mais je ne voulais vraiment pas simplement venir encombrer le Terrier ou les parents d'Hermione. Pas comme ça. Je ne voulais pas venir troubler vos vies familiales, juste parce que ma propre famille me détestait tant. » Harry s'arrêta un instant, pris une profonde inspiration et ferma les yeux.
Le cœur endolori, Molly serra les lèvres et attendit les inévitables larmes qui allaient bientôt suivre. A sa grande surprise, elles ne vinrent pas. Lorsqu'Harry eut repris calmement son souffle quelques secondes plus tard, ses yeux étaient toujours secs et incroyablement calmes, compte tenu des circonstances. Ses mains apaisées tenaient toujours un ensemble de couverts et elle attrapa l'une d'entre elles.
« Tu n'aurais pas dû avoir à vivre ça tout seul, » Harry, dit-elle, la colère et la frustration faisant monter des larmes qui lui brûlèrent les yeux. « Nous aurions pu t'aider. Nous voulons toujours t'aider, si tu veux bien nous laisser faire. » Elle s'attendait à ce qu'il retire vivement sa main, comme Ron l'aurait fait dans de pareilles circonstances, mais fut surprise de le voir secouer la tête et poser son autre main sur la sienne.
« Je le sais, et j'apprécie vraiment cela, » dit-il avec une sincérité qui apaisa quelques peu son cœur en morceaux. « Je n'avais pas l'intention de causer du souci ou des ennuis à qui que ce soit, mais à force de n'être pas plus important qu'un tas d'ordures pour les Dursley, j'ai fini par me considérer ainsi moi aussi. J'avais besoin d'un peu de temps seul pour parvenir à m'en démêler. Tom m'a donné ce temps lorsqu'il m'a permis de travailler ici de nuit. Et encore plus tard, lorsqu'il a pensé que je devrais sortir, et que « Jimmy » a commencé à faire des petits boulots pour rendre service aux autres commerçants du Chemin de Traverse. Pour la première fois, les gens me traités pour ce que j'étais vraiment. Pas comme le Garçon Qui A Survécu. J'étais libre. Je suppose que ça m'a plu. » Harry dégagea sa main, puis regarda la table. « Vous pouvez me traiter d'égoïste ou d'imbécile si vous voulez, mais je ne voulais pas y renoncer, pas avant d'y être forcé. Je souhaiterais avoir une meilleure explication à vous donner, mais c'est tout ce que j'ai. »
Molly ne pouvait guère ajouter quoi que ce soit suite à cet aveu, aussi elle resta assise en silence à siroter son thé, tandis qu'Harry reportait son attention sur le panier de couverts. « Remus semble avoir bien mieux compris la situation que ce que nous pensions, » répondit-elle finalement. « Il a beaucoup insisté sur le fait que tu étais resté à l'écart pour te protéger toi-même, et que tu avais sans doute trouvé une certaine paix intérieur cet été. Je suppose que le reste d'entre nous avaient bien trop peur pour voir cela de la sorte. » Elle marqua une petite pause et observa Harry par-dessus sa tasse de thé. « Tu sembles être devenu raisonnable à présent. »
« Je vais y venir, » répondit Harry agréablement. Toutes les tables étaient à présent dressées, aussi il continua à empiler les couverts sur le côté du panier. « Ma tante et mon oncle m'ont toujours dit combien j'étais un monstre. Lorsque j'ai eu rejoint le monde magique, bien, vous savez comment ils étaient. De toutes façons, ils m'ont toujours jugés et je n'ai jamais été assez bien pour eux, » confia-t-il calmement. « Bien sûr, je savais qu'ils étaient injustes. Je n'avais juste pas bien réalisé à quel point cela m'avait affecté. Janet m'a aidé à comprendre quelques petites choses à ce sujet. »
Intriguée, en dépit d'elle-même, Molly leva les sourcils. « Ah bon ? »
« Indirectement, mais oui. Elle était de mauvaise humeur il y a quelques jours, après son coup de fil hebdomadaire à sa mère. » Harry s'arrêta, l'étudiant attentivement.
« Vas-y, » dit-elle pour l'encourager, se sentant extrêmement heureuse lorsqu'il se radoucit, sachant qu'il avait décidé de lui faire confiance.
« Ils vont probablement vous en parler eux-mêmes à un moment ou à un autre. Ils le font avec les gens qu'ils vont beaucoup côtoyer, de sorte qu'ils ne soient pas pris au dépourvus. Je vais juste vous dire les grandes lignes. » Harry s'arrêta un instant, comme s'il essayait de trouver les bons mots pour commencer, puis décida finalement de dire la vérité toute crue. « Janet a un léger traumatisme crânien. »
Le visage de Molly devait montrer son inquiétude car il lui offrit un léger sourire et hocha la tête. « Je pense avoir eu à peu près la même réaction, mais Steve et Janet affirment tous les deux que cela aurait pu être bien plus grave. Quoi qu'il en soit c'est arrivé lorsqu'elle était bébé. Bien évidemment, elle a survécu, et mène une vie assez normale, mais l'incident a profondément effrayé son père et sa mère. Les rendant un peu… surprotecteurs. »
« Je peux l'imaginer » dit Molly, en pleine empathie avec les parents de Mme Wright. Quiconque connaissant ses enfants savait qu'ils lui avaient offerts quelques grosses frayeurs au fil des ans. La pire étant sans doute lorsqu'Arthur et elle avaient bien cru avoir perdu leur petite Ginny, leur fille unique à jamais. « Ainsi, elle s'est totalement rétablie ? » Molly ne connaissait pas encore très bien Mme Wright, ou ce dont les guérisseurs moldus pouvaient être capable, mais l'autre sorcière lui avait semblait tout à fait normale la veille.
« La plupart du temps. Elle prend des comprimés et doit prendre quelques jours de repos, mais cela ne la ralentit pas beaucoup. En grandissant, ses parents l'aimaient et l'ont encouragée, et ont même insisté pour qu'elle aille à l'université, mais ils étaient sûrs que son état l'empêcherait d'occuper un emploi ou de devenir son propre employeur. Janet a compris leur peur de lui en parler, d'autant plus à présent, mais quand elle était plus jeune… eh bien, ce sont ses parents, n'est-ce pas ? On est censé croire tout ce que nos parents nous disent. Steve dit qu'elle a parcouru un long chemin, mais parfois quelque chose peut faire resurgir les vieilles insécurités, surtout lorsqu'elle est fatiguée ou stressée. »
« Comme il y a quelques nuits ? » devina Molly, voyant où il voulait en venir. Harry acquiesça.
« Ouais, elle était épuisée à force de s'occuper de Kitty, Becky et moi. Je lui ai dit de ne pas s'inquiéter à s'en rendre malade, mais je savais d'où cela provenait. Puis elle a rit nerveusement et elle a dit : « Si je suis le résultat de parents craintifs mais bienveillants, je ne veux même pas imaginer les dégâts que des tuteurs pourraient faire en étant délibérément cruels. » Cela m'a donné de quoi réfléchir, une nouvelle piste que je n'avais pas comprise auparavant. » Il haussa alors les épaules et reporta son attention sur les derniers couverts en argent présents dans le panier.
« Arthur a retrouvé les barreaux qui étaient à ta fenêtre au fond du garage. » Molly vit les gestes d'Harry faiblir brièvement tandis qu'il nettoyait un couvert, mais décida de poursuivre. « Je suis désolé, nous n'avons pas pris les choses au sérieux à l'époque. J'ai pensé que Fred et George racontaient encore des histoires. »
Harry se mordit les lèvres, puis rit nerveusement. « Je ne comprends pas pourquoi. Nous savons tous à quel point ils peuvent être fiables ! S'il vous plaît, ne faites pas ça, » dit-il, lorsqu'elle voulut l'interrompre. « Je comprends, vraiment, et je ne suis pas en colère. J'ai été très heureux de voir que personne n'avait pris au sérieux cette histoire. Même avant, je ne voulais pas que cela se sache. D'ailleurs je ne le veux toujours pas, » avoua-t-il dans un triste haussement d'épaules, « Mais on n'obtient pas toujours ce qu'on souhaite. »
Molly l'observa à nouveau par-dessus le rebord de sa tasse de thé. « Non, je suppose que nous ne l'avons pas fait. » accepta-t-elle, en le regardant finir le dernier couvert, puis les ranger dans le panier. « Je n'arrive pas à croire que personne n'ait jamais rien remarqué, même si tu ne l'as dit à personne. »
Harry haussa de nouveau les épaules. « A part mes vêtements, il n'y avait pas vraiment de signes extérieurs. Vous souvenez-vous lorsque je me suis tordu la cheville lorsque nous revenions de l'étang, l'été avant ma deuxième année ? »
« Oui » répondit Molly, même si cette question lui semblait totalement hors sujet. Elle se rappelait bien qu'Harry avait boité tout le long du chemin du retour, et à quel point sa cheville était enflée à l'heure du dîner. « Je voulais appeler un guérisseur le lendemain, mais… » Elle s'interrompit et cligna des yeux. Peut-être que ce n'était pas si hors-sujet qu'elle l'avait initialement pensé.
Harry acquiesça. « Mais le lendemain matin, tout allait bien à nouveau, » finit-il à sa place. « Je ne sais pas ce qui a fait que cela a mis plus de temps cette fois-ci, mais c'est comme ça. Voilà comment fonctionne en général mon sommeil réparateur. Je me blesse, ou commence à tomber malade, puis je vais me coucher, et dans les deux jours qui suivent tout au plus, je vais mieux. Ca a beaucoup ennuyé mes professeurs à l'école moldu, vous savez ? Même s'ils remarquaient quelque chose, ils ne pouvaient rien prouver. » Il releva les yeux lorsqu'il entendit une porte s'ouvrir puis se refermer sur leur gauche. « Ce doit être Tom, » dit-il en désignant de la tête l'endroit d'où venait le bruit. « Dommage que je ne puisse pas lui dire qu'il pouvait dormir un peu plus sans le réveiller, » reprit-il, en faisant rire Molly.
« J'ose dire qu'il sera heureux de te voir en aussi bonne forme, » dit-elle, son sourire s'élargissant lorsqu'apparut un Tom encore tout ensommeillé. A première vue, le vieil aubergiste semblait exécuter ses mouvements par pure habitude, mais il ne lui fallut guère longtemps avant de les apercevoir tous les deux et de semblait mieux réveillé d'un seul coup.
« Molly ! Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-il, avant de s'arrêter choqué face à sa salle à manger « prête pour la journée ». « Harry ? »
« Je vais bien, Tom, » le rassura Harry, lorsque le vieux sorcier se rapprocha de lui et le regarda avec inquiétude. « Je me suis réveillé un peu plus tôt et je me sentais beaucoup mieux. »
« Oui, alors plutôt que d'attendre une heure décente pour se lever, il a décidé de descendre ici et de préparer la salle à manger, » ajouta Molly, souriant tandis qu'Harry gigotait sur place sous le regard du vieil aubergiste. « Il a au moins eu le bon sens de me laisser un mot pour que je ne panique pas en découvrant son absence. »
« Oh, je n'ai aucun mal à vous croire, » dit Tom, attirant Harry dans une brève accolade puis l'éloignant doucement tout en gardant un bras autour de ses épaules. « Par la barbe de Merlin, mon garçon, c'est bon de vous revoir sur pieds ! J'étais certain qu'il vous faudrait encore plusieurs jours de repos lorsque je vous ai vu arrivé hier et regardez moi ça ! » Harry sourit autant embarrassé qu'heureux.
« Merci, Tom, » dit-il, avant de lui désigner la théière du doigt. « Envie d'une tasse de thé ? »
Tom acquiesça mais arrêta Harry lorsqu'il voulu retourner en cuisine. « Je m'en occupe mon garçon, » dit-il tout en renvoyant le panier de couverts dans la cuisine et faisant venir une tasse propre de celle-ci. « Il semble que nous n'ayons pas grand-chose à faire ce matin, puisque tu as déjà préparé la salle. As-tu vu Hedwige ce matin ? » demanda-t-il tout en se versant une tasse de thé. « Je l'ai envoyé chez Steve la nuit dernière au cas où ils auraient besoin de nous contacter. » Harry secoua la tête.
« Je ne l'ai pas vu depuis hier. Elle n'était pas dans ma chambre quand j'y suis passé pour prendre ma douche, » répondit Harry, puis il salua Molly d'un signe de tête et remit sa chaise en place. « Mme Weasley a mentionné le fait que Steve et Mme Pomfresh étaient venu pour me parler. Est-ce que tout va bien ? Pourquoi voulaient-ils me voir ? » Tom soupira et s'assit aux côtés d'Harry.
« Nous avons un petit problème, mon fils, et Madame Pomfresh ne sait pas comment faire pour le résoudre, » admis Tom, levant les mains dans un geste apaisant lorsqu'Harry se raidit brusquement. « Calme toi, calme toi pour l'instant, Steve a promis d'envoyer Hedwige pour nous prévenir si les choses devaient s'aggraver, et tel que je connais votre chouette, elle serait même venu par elle-même si elle l'avait jugé nécessaire. »
Molly acquiesça aux côtés d'Harry. « C'est peu être banal, mais comme on dit : Pas de nouvelles. Bonnes nouvelles. » Harry acquiesça et lui offrit un léger sourire en signe de remerciement avant de se concentrer sur Tom.
« Alors, que se passe t-il exactement ? »
Tom soupira. « Quelque chose que nous aurions dû prendre en compte hier. Pour faire court, lorsque Janet et moi sommes devenus tes tuteurs, ton dossier a cessé d'utiliser ta magie comme source d'énergie principale. Mme Pomfresh a pu vérifier cela la nuit dernière. »
« Il a donc cessé de les cacher ? Est-ce cela que vous essayez de nous dire ? » demanda Molly, grimaçant intérieurement lorsqu'Harry pâlit brutalement. Tom secoua la tête et posa une main rassurante sur le bras d'Harry.
« Non, ma chère, il n'a pas cessé de les cacher. Il a simplement cessé d'utiliser Harry comme noyau centrale. » Retournant son attention vers Harry, il poursuivit. « Il y avait un système d'alarme relié à ton dossier qui est resté sans réponse pendant très longtemps. Mme Pomfresh t'expliquera les détails plus tard, mais pour l'instant, elle pense que le dossier s'est lui-même alimenter grâce à ta magie, et ce depuis ta toute petite enfance. Ah, regardez qui voilà ! »
Surpris par le brusque changement de sujet de Tom, Molly se retourna et vit Hedwige atterrir doucement sur le petit perchoir du Chaudron Baveur prévu à cet effet. Elle laissa tomber le petit papier plié, qu'elle tenait dans son bec, en face de Tom, puis se tourna vers Harry. Molly sourit lorsque la chouette accepta le morceau de scone et s'avança à la rencontre de la main d'Harry, tandis qu'il lui caressait les plumes.
Harry sourit à Hedwige, mais il y avait toujours un peu d'inquiétude dans ses yeux. « Que dit-il, Tom ? »
Tom ouvrit la bouche, puis hésita et la referma. Oh par Merlin, pensa Molly. De mauvaises nouvelles. Harry semblait lui aussi l'avoir compris.
« S'il te plaît, Tom. Dis-moi. Qu'est-il arrivé ? » Le vieil aubergiste poussa un soupir.
« Tout ce que nous pouvions craindre après que Janet ait eu signé les documents de votre dossier, celui-ci a progressivement diminué son emprise sur ta magie et a commencé à utiliser la sienne à la place. Mme Pomfresh et Steve sont venus la nuit dernière pour voir si toi et moi allions bien. Le dossier semble puiser un peu de ma magie, mais très peu. Je pense qu'il me garde en réserve, comme source d'énergie secondaire en quelque sorte, tu comprends. » Il s'arrêta et remis le papier à Harry. Celui-ci ne cherchant pas à le lui cacher, Molly lut par-dessus son épaule sans remord.
Tom,
Poppy veut que nous allions à l'infirmerie. (Par mesure de précaution.)
Options actuellement inconnus.
Je vous dirais plus lorsque je le saurais. Avertissez Harry lorsqu'il se réveillera. Poppy veut également le voir. Elle demande qu'il vienne par cheminette ou Portauloin.
« Ca n'annonce rien de bon, » murmura Harry, son regard passant de Tom à Molly tandis qu'il se relevait. « Je dois y aller. Ce n'est pas juste. Tout est prêt pour le petit déjeuner. Dites à Ron et Hermione que je reviendrai plus tard. »
Avant que Molly n'ait pu offrir de l'accompagner, Harry avait sortit un pendentif qui lui était familier, en forme de phénix, et disparut sur un dernier mot chuchoté.
Harry atterrit dans l'infirmerie, ce lieu qui lui était si familier, et ne pris que quelques secondes pour se repérer. Il était dans une salle vide où se trouvait dis lits, excentrée de la salle principale. Harry fronça les sourcils, essayant de se remémorer la zone, puis décida finalement qu'il valait mieux qu'il garde son déguisement comme au Chaudron Baveur. Il valait mieux, au cas où certains membres de l'ordre utilisent l'infirmerie comme aile hospitalière principale.
Il fit un pas en avant, puis s'arrêta tout à coup, incertain de ce qui l'attendait. Mme Pomfresh n'aurait pas fait venir les Wright à Poudlard sur un coup de tête. Mais Steve avait dit que ce n'était qu'une mesure de « précaution ». Peut-être voulait-elle simplement avoir son matériel sur place au cas où.
Se sentant partagé entre l'espoir et l'inquiétude, Harry sortit de la pièce pour rentrer dans la salle principale où il cligna des yeux, surpris par la scène incongrue de voir la famille Wright serrée les uns contre les autres dans un immense câlin, tous ensembles sur leur canapé. Steve était pris en sandwich entre Janet et Kitty tout en tenant Becky sur ses genoux, et tous semblaient dormir paisiblement. Avançant d'un pas, Harry sentit ses lèvres s'étirer d'un léger sourire, en dépit de sa surprise et de son inquiétude. Pendant tout le temps où les filles et lui avaient été malades, il avait passé d'assez longs moments dans des postures similaires. Si ce n'est que c'était généralement Janet qui se trouvait entre Kitty et lui, tout en portant Becky sur ses genoux. Steve était sur l'un des côtés, généralement assis à côté de Kitty ou de lui-même, ou bien encore debout devant eux, demandant à Janet ce qu'elle avait fait pour mériter « autant d'amour et d'attention. »
Mme Pomfresh ne semblait pas être présente. Harry trouvait ça bizarre, mais ne s'attarda pas sur ce détail. Après tous les séjours qu'il avait passé à l'infirmerie, il tait certain qu'elle n'aurait pas quitté l'infirmerie si les Wright avaient couru un quelconque danger imminent. Harry regarda autour de lui à la recherche d'une chaise vide, prévue pour les visites, mais les lits avaient semble t-il été démontés et les chaises n'étaient nulles part en vue. Il envisageait tout juste de se faire une petite place sur le canapé lorsque Mme Pomfresh passa les portes d'entrées. Elle s'avança dans la salle, puis s'arrêta net lorsqu'elle le vit à côté du canapé.
« Harry, je ne m'attendais pas à vous voir si tôt ! » dit-elle, la baguette d'ores et déjà sortit et commençant à lancer quelques sorts de diagnostic. Elle s'arrêta quelques instants pour regarder les résultats, puis lui sourit. « On se sent beaucoup mieux, j'imagine ? »
C'est un euphémisme, pensa Harry, tandis qu'il lui souriait en acquiesçant. Maintenant qu'il en était débarrassé, il pouvait bien plaisanter de la façon dont sa magie l'avait mis au plus bas. Aussi il ajouta : « Je me sens beaucoup mieux. Brillant, même. »
« Et comment allait Tom lorsque vous êtes parti du Chaudron Baveur ? » demanda Poppy, une autre série de charme l'informant des signes vitaux d'Harry.
« Il semblait aller bien, » répondit Harry. « Un peu fatigué, peut-être, mais rien d'inhabituel à cette heure de la journée. » Il regarda à nouveau les Wright profondément endormis, sentant la peur ressurgir, le faisant frissonner. « Mme Pomfresh, qu'est-ce qui ne va pas pour eux ? »
« Je les ai plongé dans un sommeil magique pour rendre le voyage plus facile, et ai prolongé le sort suffisamment longtemps pour pouvoir prévenir le directeur et le professeur Flitwick, » tout en disant ces mots, la médicomage jeta un bref Finite Incantatem. Utiliser un Portauloin était le moyen le plus rapide et le plus sûr pour amener tout le monde ici, reprit-elle ensuite, jetant un nouveau Finite sur le canapé lorsque Steve commença à remuer les épaules et bâilla.
« Sommes-nous arrivés ? » marmonna t-il encore assoupi, avant d'apercevoir Harry et de devenir plus alerte. Les sourcils froncés, il essaya de se dégager doucement pour consulter sa montre. « Quelle heure est-il ? Depuis combien de temps sommes nous là ? »
« Cela ne fait pas longtemps Steve. Moins d'une demi-heure, » le rassura Mme Pomfresh, l'arrêtant dans ses mouvements. « Harry n'avait pas besoin d'autant de sommeil que je pouvais le croire. En fait il a dû venir presque qu'aussitôt après avoir reçu votre message. » Steve acquiesça et se reposa doucement contre les coussins, observant Harry, la fatigue marquant ses yeux bleus.
« Désolé, la nuit a été longue… » dit-il, après qu'un autre bâillement lui eut échappé. « Poppy ne t'attendais pas si tôt, et cette histoire de sommeil réparateur me rendait assez nerveux, » poursuivit-il, jetant un œil sur le reste de sa famille avant de revenir sur Harry. « Wow. Vous ne plaisantiez pas avec ce sommeil réparateur, n'est-ce pas ? » commenta-t-il, approuvant la médicomage d'un hochement de tête avant de revenir à nouveau sur Harry. « Sérieusement, gamin, tu sembles pétiller d'énergie ! Y-a-t-il une chance pour que tu puisses partager un peu de cette énergie avec Jannie et les filles ? »
« Partager ? » Harry regarda distraitement ses mains, puis se concentra sur Janet, Kitty et Becky, de plus en plus consterné. Steve s'était réveillé presque instantanément, mais aucun autre membre de la famille n'avait encore bougé. « Quel est le problème ? Pourquoi ne se réveillent-elles pas ? » demanda-t-il, la peur faisait monté sa voix dans les aiguës. Sa tension monta encore d'un cran lorsque Mme Pomfresh soupira.
« Avez-vous eu la chance de discuter avec Tom ? » demanda-t-elle.
Harry acquiesça. « Un peu. Il a dit que le dossier s'était appuyer sur ma magie pendant des années à cause de certains sorts d'alarmes, et que depuis hier il avait arrêté de se servir de ma magie comme source d'énergie principale, et… » Harry s'arrêta net pour regarder Janet et les filles, la compréhension venant peu à peu le figer d'horreur. « Non… » dit-il, lorsque les mots de Tom lui revinrent à l'esprit. Nous avons un petit problème et Mme Pomfresh ne sait pas comment faire pour le résoudre...
Oh non. Oh, non, non, non. Harry secoua la tête tandis que son pouls et son souffle s'accéléraient. Ses tuteurs n'avaient jamais semblaient très rationnels en ce qui concerne la magie en général, et encore moins en ce qui le concerne. Apprendre la vérité sur son héritage avait été sa seule source de réconfort, surtout en ce qui concerne le fait qu'il pouvait utiliser sa magie instinctive sur eux.
Là c'était différent. C'était un cauchemar. Je ne peux pas le croire ! C'était tout… moins d'un jour ? Et tout a foirer déjà ? Harry ferma les yeux très forts lorsque sa vision commença à se déformer, avant de percevoir un bruit de froissement et de cliquetis sur le côté. Janet et ses filles avaient toutes les raisons de craindre la magie à présent et Steve devait sûrement être furieux…
« Mr Potter ! Contrôlez-vous pour une fois ! »
Coupant court à ses pensées, Harry ouvrit les yeux et se trouva nez à nez avec une Mme Pomfresh très énervée. « Allons, ce n'est pas si grave que ça. Respirez avec moi, doucement et profondément, l'encouragea-t-elle, ce qui fit prendre conscience à Harry du fait qu'il haleté et avait du mal à respirer, tandis qu'elle faisait venir à elle une chaise d'un Accio et l'y poussa doucement.
« Je suis tout à fait consciente que la situation est difficile pour l'instant, » poursuivit-elle, agitant de nouveau sa baguette, mais Janet et les filles ne courent aucun danger imminent. »
« Poppy et ton directeur ont essayé de modifier le sort la nuit dernière, nous avons vite compris que quelque chose ne tournait pas rond, mais ça na pas marché » ajouta Steve, décalant distraitement Becky. Harry nota avec un optimisme prudent que l'homme bien qu'un peu inquiet ne semblait pas en colère ou avoir peur de lui.
« Qu'est-il arrivé ? » demanda-t-il, se sentant assez courageux pour risquer une question.
Mme Pomfresh répéta le sort qu'elle venait de lancer puis rangea sa baguette dans une poche de sa blouse. « Le processus de transfert a été progressif, aussi au début, nous n'avons pas remarqué grand-chose. Je comprends qu'il vous ait aussi pris par surprise. » Elle attendit qu'Harry acquiesce pour poursuivre.
« Le dossier semble savoir combien d'énergie il peut tirer sans dommage, par conséquent, il a alterné ses prises de manière équilibré entre Janet, Kitty et enfin Becky. Janet va beaucoup mieux maintenant que la charge est bien répartie entre elles trois. »
Consterné, Harry regarda Janet qui reposée mollement sur l'épaule de Steve, puis le stress et la peur prirent le dessus. « Beaucoup mieux ? C'est mieux ? » demanda-t-il, alternant ses regards entre Steve et Mme Pomfresh. « Pourquoi laissez-vous faire ça ? Annulez les sorts ! Aucune protection ne vaut cela ! »
« Ils vont se réveiller maintenant, et puis Janet a cessé de faire des crises, alors oui, « c'est mieux ». » rétorqua Steve, faisant faire instinctivement quelques pas en arrière à Harry. Il regardait avec méfiance l'homme lorsqu'il s'arrêta, puis ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il stabilisa Becky, et tendit la main vers Harry. Harry hésita, puis se pencha en avant pour la prendre.
« Tu es dans le même état que moi il y a quelques heures, mon fils. Je n'ai cessé d'harceler cette pauvre femme, même après qu'elle et deux de tes professeurs m'aient affirmé que ton dossier allait être modifié dès que possible, » admit-il en offrant un triste clin d'œil vers Mme Pomfresh. « C'est un miracle qu'elle ne m'ait pas simplement giflé ! »
« C'était très tentant, » lui répondit sèchement la médicomage, « Heureusement pour vous, j'ai une très grande expérience des personnes proches de l'hystérie. »
« J'en suis sûr, » accepta Steve, serrant brièvement la main d'Harry avant de la relâcher. « Je n'aime pas ça plus que toi, gamin, mais pour l'instant les filles sont d'accord et tout ce qui pouvait être fait pour faciliter la situation l'a été. Ton directeur a même contacté quelques uns de ses amis au beau milieu de la nuit, mais aucun de ses contacts ne pouvaient parvenir à obtenir ton dossier aux Archives autrement que par effraction, ce qui ne m'aurait pas gêné, mais aurait posé problème… Aussi nous devons attendre de pouvoir suivre la procédure habituelle. »
« La magie du dossier a été plus spécifiquement étudié pendant que vous dormiez. Nous avons ainsi découvert quelques éclaircissements sur ce qui nous avez auparavant échappé, » ajouta Mme Pomfresh, sortant de nouveau sa baguette pour l'agiter en direction d'Harry. « Les professeurs Flitwick et Dumbledore ont alors mené des recherches sur ce problème et ont commencés à élaborer des stratégies durant toute la nuit pour nous permettre de gagner du temps. Dès que votre dossier sera disponible, ils essaieront de modifier les sorts existants tout en préservant la protection. Si cela ne pouvait être réalisé dans un laps de temps raisonnable, les sorts existants seront annulés et d'autres alternatives pourront être envisagées. Il semble évident que la magie peut être puisée auprès de plusieurs personnes, aussi nous avons décidé de concentrer nos efforts dans ce sens, » poursuivit-elle tout en lançant à nouveau son sort sur Harry.
« Que faites-vous, Poppy ? » demanda Steve, en lui désignant sa baguette. « Vous avez lancé le même sort au moins six fois au cours des dix dernières minutes. »
La médicomage soupira, puis émit un léger rire. « En fait, cette situation nous a probablement aidé à comprendre un mystère qui a déconcerté l'ensemble du corps professoral de Poudlard au cours des quatre dernières années. Personne n'avait jamais su expliquer de façon satisfaisante pourquoi Harry pouvait avoir de très sérieuses difficultés à effectuer des sorts certains jours, tandis qu'il parvenait à en exécuter d'autres demandant bien plus de puissances d'autres jours. Compte tenu des derniers événements, je soupçonne que le fait que son dossier ait puisé dans sa magie comme étant un facteur important voir même le principal facteur de ce mystère. »
Harry acquiesça, compte tenu des mots de la matrone. Ses difficultés avec le sortilège d'attraction de l'an dernier avait été d'autant plus frustrant compte tenu de sa réussite du sort du Patronus. Lorsqu'il observa Mme Pomfresh, il la trouva en train de la fixer, spéculative.
« Avez-vous votre baguette sur vous, jeune homme ? » l'interrogea-t-elle. « Très bien, vous savez lancer le sort de réparation, n'est-ce pas ? » poursuivit-elle lorsqu'Harry eu répondu par l'affirmative à sa précédente question.
« Oui, madame » dit Harry, repensant au Terrier. Le sort était un élément de base qui maintenait la maison en ordre. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait pu voir les parents de Ron le jeter au cours de ces précédentes visites, et avait bien sûr appris à le lancer lui-même.
« Très bien. » Mme Pomfresh fit un brusque mouvement de sa baguette qui provoqua l'explosion d'une des vitres de l'infirmerie. « Réparez là. »
« Ok » répondit Harry dans un haussement d'épaules, tout en se mettant debout pour constater les dégâts. Ceux-ci s'étendaient sur plusieurs mètres à travers toute la pièce. Mme Pomfresh avait été très généreuse avec son sort, mais il était concentré et il analysait le pétrin dans lequel il s'était fourré plus tôt. Les dégâts sont allés plus loin vers l'arrière qu'il le pensait initialement, vit il en faisant un tour sur lui même. Madame Pomfresh avait été généreuse sur ce coup là, mais il était clair qu'il parviendrait à réparer les dégâts. Autant se dépêcher pour qu'il puisse reprendre place aux côtés des Wright que le canapé.
Harry se plaça sur la droite et effectua le mouvement adéquat, se tournant vers les dégâts les plus importants pour pouvoir en réparer le plus possible en une fois. De manière réaliste, il savait qu'il lui faudrait lancer le sort plusieurs fois pour parvenir à rassembler tous les petits éclats éparpillés à travers la pièce. Mais il ne s'attendait sûrement pas à sentir sa magie formée une puissante vague, invisible mais palpable, qui s'échappa de sa baguette pour remplir l'ensemble de l'infirmerie. Les débris de verre se remirent instantanément à leur place au niveau des vitres et des étagères. Les matelas des lits se gonflèrent pour devenir visiblement plus moelleux ainsi que tous les signes marquant leur usure disparurent. Même Mme Pomfresh qui avait l'air quelque peu débraillé suite à sa nuit blanche chez les Wright fut soudain bien droite dans une blouse toute propre et bien repassée.
Harry essaya de stopper le sort, mais celui-ci n'avait pas encore terminé. Les minuscules imperfections du canapé des Wright disparurent. Les légères fissures présentes dans les murs de l'école et dans le parquet ancien se refermèrent, et les flacons de potions vides ainsi que les vieux matériaux médicaux utilisés entreposés dans la corbeille vinrent reprendre place sur leurs étagères, comme neufs. Ce ne fut que lorsque la totalité de l'infirmerie brilla comme un sou neuf que les effets du Reparo se dissipèrent.
Estomaqué, Harry fit un tour complet sur lui-même, s'arrêtant lorsqu'il vit Remus Lupin, Patmol et les professeurs Dumbledore et Flitwick se tenant dans l'embrasure de la porte. L'attention de Remus était portée sur ses robes toutes rénovées tandis que ses deux professeurs ainsi que Sirius le regardaient droit dans les yeux. Harry se retourna vers Mme Pomfresh. « Que se passe-t-il ? J'ai lancé un sort large, mais… » Harry perdit ses mots, désignant simplement l'ensemble de l'infirmerie dans un grand geste frustré de sa main libre tandis que la colère le submergé de nouveau. « Ma magie n'a jamais était capable de faire cela, jamais ! »
« Harry, s'il vous plaît essayez de vous calmer, » le pria Mme Pomfresh, tout en fixant certains flacons de potions à proximité qui commençaient à vibrer dangereusement. « Votre magie a toujours été ainsi, c'est juste la première fois depuis un certain temps que vous y avez un plein accès. »
« Comment savez-vous cela ? Est-ce que j'ai fait quelque chose à ma famille ? Est-ce pour cela qu'ils ont toujours eu si peur de moi ? » demanda Harry, acceptant la dernière place libre sur le canapé lorsque Steve lui offrit d'une invitation silencieuse. Pris d'une impulsion, il tendit la main et attrapa l'une de celle de Janet, certains de ses soucis semblant se dissiper face à la paume chaude et réconfortante.
Madame Pomfresh hésita, arborant soudain un air grave. « Harry, lorsque votre énergie a été au plus faible, probablement aux alentours de vos trois ans, il s'est produit un grave incident impliquant votre magie. Votre magie, » insista-t-elle, « Pas votre magie accidentelle. Vous avez fait de la magie sans baguette, probablement pour amuser votre cousin, et cela a effrayé votre tante et votre oncle. Dans la confusion du moment, votre oncle vous a accidentellement blessé. » Elle s'arrêta un instant et désigna l'ensemble du groupe où se trouvait le directeur tandis qu'ils s'approchaient. « Le professeur Dumbledore vous a expliqué les grandes lignes de votre dossier, n'est-ce pas ? »
Harry acquiesça, se rappelant la réunion de la veille. « Oui. »
« Depuis le jour de cette blessure, votre dossier a sonné l'alerte, tentant de prévenir quelqu'un. » Harry fronça les sourcils et voulut commencer à protester mais se calma lorsqu'elle leva une main, le priant de « la laisser finir ». « Je ne sais pas pourquoi, mais les professeurs Dumbledore et Flitwick ont trouvé un sort de silence posé sur votre dossier lorsqu'ils sont allés le chercher au ministère il y a plusieurs jours. Il y avait aussi une demande pour que les sorts de votre dossier soient ajustés, aussi nous pensons que le sort de silence n'a pas nécessairement été posé pour vous nuire. »
« Comme je l'ai mentionné, l'alarme n'a pas été donné, mais nous ne sommes pas entrés dans les détails puisque notre temps de paroles au Chaudron Baveur s'est trouvé quelque peu raccourci, » rappela le professeur Dumbledore. Harry acquiesça, tandis que des brides de souvenirs décousus, emplis de cris, de confusion et de douleur venait taquiner sa mémoire.
Mme Pomfresh s'assit sur la chaise des visiteurs, qu'elle avait fait venir plus tôt, en face d'Harry, tandis que Patmol se rapprocha et vint poser sa tête sur les genoux d'Harry. Celui-ci se mit à caresser distraitement l'épaisse fourrure noire du chien de sa main libre tandis que le professeur Flitwick poursuivait leur histoire.
«Plus votre dossier restait sans réponse, plus les infractions contre votre personne s'accroissaient et plus fort votre dossier tentait d'avertir quelqu'un. Je ne suis pas certain de comprendre comment un simple sort de silence a pu avoir cet effet. Le dossier aurait dû avoir le pouvoir de le briser. »
« Vous avez mentionné que le dossier bénéficiait d'une intelligence rudimentaire hier, » rappela Steve. « Peut-être que cela représentait un problème qu'il ne savait pas comment gérer. Personne ne pouvait l'entendre, alors tout ce qu'il savait faire c'était appeler de plus en plus fort. » Le professeur Flitwick sembla considérer la chose quelques instants avant d'acquiescer.
« C'est une possibilité, » approuva-t-il, avant que Mme Pomfresh ne s'adresse de nouveau à Harry.
« Mettons de côtés les théories sur les sorts posés sur votre dossier, celui-ci a commencé à augmenter lorsque votre magie a gagné en puissance au cours de votre enfance. Vous avez bien connu une certaine imprévisibilité de votre magie, mais l'emprise du dossier ne vous a jamais empêché de lancer des sorts ou de faire face à d'éventuels effets secondaires d'ordre physique… »
« … Jusqu'à ce qu'il décide de me cacher, » acheva Harry à sa place. Mme Pomfresh acquiesça pour marquer son accord.
« Exact. Lorsque cela c'est produit, il a commencé à puiser une énorme quantité de magie. A tel point que votre corps n'a plus réussit à la compenser. C'est pourquoi l'on ne pouvait vous guérir correctement lorsque vous êtes tombés malade, et Janet et ses filles sont aussi dans cet état actuellement. » Mme Pomfresh marqua une courte pause et lança à nouveau le sort sur Harry, ses sourcils se relevant face aux résultats obtenus.
Son attitude commençait à inquiéter Harry. « Que faites-vous ? » demanda-t-il en fronçant els sourcils lorsqu'elle soupira.
« L'une de mes fonctions en tant qu'infirmière de Poudlard est de surveiller les « scores magiques » des élèves. Les poussées de magie et l'épuisement qui en découle ne sont pas des choses à prendre à la légère, et le noyau de base de la magie des élèves peut fluctuer dangereusement au cours de l'adolescence, » expliqua-t-elle, en alternant ses regards entre Steve et Harry. « Le noyau se stabilise lorsque la croissance des jeunes sorciers et sorcières prend fin et ne nécessite donc plus de surveillance particulière. » Elle émit une forte grimace en regardant sa baguette, puis poursuivit.
« Mais je m'égare. Pour faire bref, une base précise est essentielle pour déterminer avec précision lorsque les événements deviennent trop dangereux et sont en déséquilibre. Il semble que le dossier a puisé plus de magie que je ne l'avais réalisé, avant même qu'il ne puise fortement dans ses ressources pour le cacher. Mes examens de bases pour Harry sont plus élevés qu'ils ne l'ont jamais été et ne cessent de s'accroitre. »
Harry regarda Mme Pomfresh dans les yeux lorsqu'elle s'adressa de nouveau à lui directement. « Je vais devoir mettre en place un nouveau point de référence une fois que votre magie se sera stabilisée. Comme je viens de vous le montrer, il va falloir que vous réappreniez à évaluer votre force en lançant des sorts, y compris les plus simples, de plus, vous aurez besoin de rester aussi calme que possible afin de minimiser les risques de provoquer votre magie accidentelle, et ce jusqu'à ce que vous vous contrôliez de nouveau. »
« Nous allons organiser des séances de travaux pratiques lorsque ta magie se sera stabilisée, » lui assura le professeur Dumbledore. Harry remercia le directeur, puis remarqua que Mme Pomfresh semblait de nouveau contrariée.
« Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il, ne l'ayant jamais vu ainsi. L'infirmière baissa les yeux comme si elle avait soudain honte.
« Vous présentiez les symptômes classiques signes d'un épuisement magique lorsque vous étiez malade, mais je ne l'ai pas pris en considération, j'ai pensé que cela devait être dû à autre chose. Votre niveau de base était inférieur à la normale mais il n'aurait pas dû causer un tel état de détresse, et tout le monde avait bien insisté sur le fait que votre utilisation de magie était non négligeable depuis le début des vacances. Je m'excuse de ne pas avoir compris cela plus tôt. »
Harry cligna des yeux, incrédule, puis les ferma et secoua la tête, essayant d'assimiler toutes les informations qui lui avaient été données au cours des deux derniers jours. Hier, il avait été bien trop fatigué et contrarié pour traiter correctement les informations que le directeur lui avait communiquées. A présent, s'il récapitulait le tout, entre son dossier, son éducation, l'alarme, la protection et sa propre magie capricieuse, il ne savait plus s'il devait se mettre à rire ou à pleurer pour que tout reprenne sens. Harry prit une profonde inspiration puis la relâcha, laissant en même temps s'échapper la colère et le ressentiment qui semblaient se battre contre l'amusement fataliste qui dirigeait sa vie. Toute sa vie, semblait n'être qu'une mauvaise comédie bourrée d'erreurs. Merveilleux.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il remarqua que tout le monde le fixait attentivement. La plupart attendaient simplement qu'il finisse de rassembler ses pensées, mais Harry avait passé suffisamment de temps à l'infirmerie pour remarquer l'inhabituelle incertitude dans l'attitude de Mme Pomfresh. Elle avait toujours été gentille avec lui, à sa manière bien sûr, aussi il se hâta de la rassurer. « Je ne suis pas heureux que mon dossier ait été modifié, mais il me semble que vous avez fait de votre mieux avec ce que vous saviez, » dit-il, en offrant à la sorcière un sourire emplit de gratitude. « Vos excuses ne sont pas nécessaires. Mais je suis curieux… » Harry s'arrêta, fronçant les sourcils. « Tom a dit que le dossier lui prenait aussi un peu d'énergie ? » Mme Pomfresh acquiesça.
« Le fonctionnement du dossier est très subtile, mais je peux le détecter à présent que je sais où chercher. Il ne tire pas d'énergie significative chez Tom, bien qu'il pourrait si les magies de Kitty et Becky se révélaient insuffisantes. »
La mention des filles attira l'attention d'Harry sur le canapé. « Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que cela les touche à ce point ? » demanda-t-il tristement, tout en observant la main de Janet, qu'il tenait toujours entre ses mains. « Je n'ai jamais rien eu de spécial. » Patmol jappa pour marquer son désaccord, mais Harry ne fit que secouer la tête. « Pourquoi arrivais-je à faire quelque chose lorsqu'elles n'y parviennent pas ? » demanda-t-il, observant Mme Pomfresh.
L'infirmière temporisa de nouveau, choisissant soigneusement ses mots avant de parler. « Tout d'abord, Harry, vous avez toujours eu quelque chose de spécial. L'adresse et la maîtrise dont vous avez toujours fait preuve en tant qu'enfant est absolument phénoménale. Ensuite, votre corps et votre magie ont eu des années pour s'adapter aux prises d'énergies de votre dossier. Votre magie peut- même avoir augmenté de manière à répondre aux besoins de plus en plus importants du dossier. Enfin, Janet n'a pas de formation. Elle a aussi était frappé par de fortes demandes immédiatement. Je doute qu'il existe plus d'une petite poignée de sorciers et sorcières ayant suffisamment d'énergie magique nécessaire pour alimenter votre dossier à elle seule, et encore moins qui puissent en gérer les effets secondaires. Dans le cas de Janet, son énergie magique à compenser en puisant dans celles des personnes les plus proches d'elle. » Semblant curieuse, elle fit un nouveau mouvement de sa baguette, puis hochant la tête, ajouta : « Y compris la vôtre ».
Harry se rattachant à cela, resserra son emprise sur la main de Janet. « Elle pourrait m'en puiser plus, » dit-il, observant Steve puis Mme Pomfresh. « Elle peut en puiser autant qu'elle veut ! Je peux le supporter, vraiment ! » insista-t-il. Steve lui fit un triste sourire, mais secoua la tête.
« Je sais que tu le peux, Harry, et j'apprécie ton offre, plus que tu ne peux l'imaginer, mais nous venons tout juste de te remettre sur pieds. » Lorsqu'Harry fit mine de vouloir objecter, Mme Pomfresh le coupa d'un regard sévère, puis commença à agir d'une manière qui semblait dire : « Je suis la médicomage ici, et tu vas faire ce que je te dis de faire ! »
« Exactement. Votre magie est actuellement en train de se rétablir, et vous ne devez pas interférer dans le processus, vous aurez sans doute besoin de quelques jours de repos supplémentaires pour qu'elle se stabilise. D'ailleurs, l'objectif principal pour l'instant est que personne ne puise dans ces réserves au point d'en tomber malade. Comme vous nous l'avez fait remarquer plus tôt, aucune protection n'en vaut la peine. »
Abattu, Harry se laissa reposer en arrière, s'enfonçant dans les coussins du canapé, tandis que quelques secondes plus tard, une sonnerie retentissait, faisant apparaître la sorcière aux cheveux roses qu'il avait vu chez Mme Figg, la nuit où le Terrier avait été attaqué, celle-ci sortait de la salle où Harry était arrivé plus tôt et porté son dossier dans les mains.
« Mission accomplie ! » dit-elle dans un sourire adressait aux professeurs Dumbledore et Flitwick qui se précipitaient vers elle. « Fudge a bien évidemment demandé un audit des archives et je l'ai obtenu de Gainsley en échange d'une bonne tasse de thé, » expliqua-t-elle, tout en remettant le dossier entre les mains du professeur Flitwick. « J'ai promis de le ramener le plus vite possible. »
« Si ce que nous avons supposé s'avère exact, vous pourrez probablement le ramener avant l'heure de l'ouverture des archives. » répondit le professeur Flitwick, tout en tentant sans succès d'ouvrir le dossier d'Harry, avant de s'avancer vers le canapé. « Pourriez-vous, Mr Potter ? » demanda-t-il, tout en remettant le dossier entre les mains d'Harry pour qu'il l'ouvre.
« Que voulez-vous faire ? » demanda Harry, en observant à la fois la sorcière aux cheveux roses, Mme Pomfresh, Remus et Patmol s'avançaient vers lui, tandis que les professeurs Dumbledore et Flitwick commencèrent à lancer des sorts demandant des mouvements complexes de leur baguettes.
« Vérifier si nos théories sont exactes, avant de prévenir tout le monde, » répondit le professeur Flitwick, poussant expérimentalement le dossier du bout de sa baguette, n'obtenant en échange qu'une rude secousse. Lorsqu'Harry les observa il vit ses deux professeurs se lancer dans une série de sorts expérimentaux, nécessitant une connaissance en Sortilèges bien au-delà de son niveau et parfois même de sa compréhension. Il était si absorbé par la procédure qu'il manqua presque le fait que Janet commençait à s'agiter à ses côtés.
« Jannie ? » appela Steve, lorsque sa femme leva doucement la tête de son épaule et cligna des yeux, le regardant comme si elle venait d'être réveillée prématurément et semblant sur le point de se rendormir à nouveau.
Janet rassura son mari d'un pâle sourire avant de se tourner vers les professeurs. « Si j'étais vous, j'arrêterais ça, » indiqua-t-elle, avant de reposer la tête contre l'épaule de son mari.
« Quoi ? Pourquoi ? Oh Janet, essayez de rester éveiller ! » l'encouragea le professeur Flitwick. « Vous êtes notre seule chance de pouvoir communiquer avec lui ! » Janet acquiesça vaguement, mais semblait déjà sur le point de se rendormir.
Jusqu'à présent, il avait été trop occupé à observer ses professeurs à l'œuvre, mais à présent qu'il n'était plus concentré uniquement sur cela, Harry réalisa combien le dossier semblait s'être raidit entre ses mains. Comme s'il était vivant ! pensa-t-il, reconnaissant instinctivement la posture. Prêt à recevoir le prochain assaut !
« Attendez ! » cria-t-il pour prévenir ses professeurs lorsqu'il les vit relever leurs baguettes pour poursuivre. « Regardez, » dit-il, en désignant la couverture du dossier, celle-ci était tendue et recourbée. « Il s'est rigidifié… Il a peut-être peur. Je pense que c'est ce que Janet a pu essayer de nous dire. »
« Peux-tu communiquer avec lui ? » demanda la sorcière aux cheveux roses, venant s'agenouiller devant le canapé. « Pardon, nous n'avons pas été correctement présenté, » dit-elle face aux regards interrogateurs de Steve et d'Harry. « Je m'appelle Tonks, et je fait parti de l'escouade des Aurors, la police magique. Je suis une ami du professeur, » expliqua-t-elle en désignant le directeur d'un léger mouvement d'épaule. « As-tu essayé de communiquer avec lui ? » reprit-elle.
Harry secoua la tête. « Il ne le fait pas avec moi ».
Le professeur Dumbledore rit légèrement. « Ni avec nous, mais sans doute pas pour les mêmes raisons. » dit-il, venant se positionner en face d'Harry à son tour. « Je suppose qu'obtenir sa coopération donnera de meilleurs résultats. Mes plus sincères excuses, » reprit-il ensuite en s'adressant directement au dossier. Harry pensa que le professeur Dumbledore était sans doute l'un des seuls sorciers au monde qui pouvait s'adresser à un tas de feuilles de papiers sans avoir l'air stupide. « Votre protection est excellente, mais malheureusement, elle est bien trop lourde à assumer pour une simple sorcière, » conclut Dumbledore. « Voudriez-vous nous permettre de l'ajuster ? »
Le dossier s'était assoupli au fil du discours du directeur, Harry pouvait le sentir. Lorsqu'il eut fini, il dû utiliser ses deux mains pour le tenir tandis qu'il se comportait de nouveau comme une simple pile de papiers. Harry sursauta mais réussit à ne pas laisser tomber le dossier lorsque les doigts de sa main droite se mirent à scintiller et qu'un nouveau morceau de parchemin apparut devant eux.
« Qu'avons-nous là ? » demanda le professeur Dumbledore, en prenant le dit papier en main, avant de le lire à voix haute. « (Posez votre baguette ici.) Je soussigné, (Indiquez votre nom.) consent librement à partager une partie de ma magie dans le but d'aider à maintenir les protections d'Harry Potter contre Tom Elvis Jedusor (alias Lord Voldemort), ses partisans, et toute autre personne ou entité qui pourrait souhaité nuire à Mr Potter. Je comprends que cette protection s'étend non seulement à Harry Potter, mais aussi à ceux qui habitent sous le même toit que lui. Je suis prête à partager jusqu'à (indiquer le pourcentage numérique) pour cent de mon pouvoir magique total à l'appui de cet effort. Je comprends que je peux retirer mon aide à tout moment en relisant ce paragraphe et en indiquant zéro comme pourcentage de magie partagée. » Le directeur s'arrêta puis acquiesça. « Oui, je pense que tout ira bien à présent, » dit-il, avant de poser sa baguette à l'endroit indiqué sur le parchemin. « Je soussigné, Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore… »
À suivre