Titre : Quatre saisons

Auteur: lunny

Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas et sont la propriété de Clamp, quoique d'une certaine façon nous sommes aussi la propriété de ceux que nous aimons ;)

Résumé :Parce que les saisons passent nous laissant des bribes de sentiments entourés de mensongesKuroganéxFye

Genre : yaoi et romance…

Avertissement : yaoi, donc si vous êtes homophobe, passez votre chemin.

Note : Comme le temps a passé vous remarquez ? Je pourrai m'excuser mille fois de ce retard, mais en vérité ça ne serait pas très honnête de ma part. J'avais pensé à abandonner cette fic, mais en relisant les tomes de la série je me suis rappelé pourquoi j'appréciais tant Fye et Kurogané donc je m'excuse tout de même et espère que vous ne m'en voudrez pas ^^ Ici, nous avons le droit au point de vue de notre incroyable, que dis-je ? Magnifique, irremplaçable, somptueux Kurogané ! (que ne faut-il pas inventer pour éviter un coup de sabre XD ) Nous enchaînons donc sur le printemps. ^^

Bonne lecture !

Le printemps, de tout ces moments forts insupportables de nos vies doit être la saison qui craint le plus.

Alors que l'été, avec sa chaleur étouffante et ses envies de repos me semble l'un des moments le plus propice de l'année. Sûrement à cause des souvenirs du Japon, là où les nuits étouffantes permettaient de vider tranquillement les réserves de saké du château en trinquant joyeusement dans la cour, ce qui d'ailleurs finissait toujours par insupporter notre princesse Tomoyo, et finalement, plus que de trinquer voir son air agacé le lendemain matin était sans doute la raison principale qui rendait nos beuveries si distrayantes.

Là où l'automne, le temps des récoltes, il y avait un certain contentement ambiant de voir que comme chaque année la récolte était bonne. Et toujours, quand le dur travail de la collecte était terminé, une fête avait lieu, là où ne manquait jamais de nous convier. Pour être honnête, cela ne m'intéressait pas plus que ça, qu'on nous remercie d'ainsi les protéger des royaumes ennemis me paraissait en fait une bonne excuse pour vider des litres d'alcool.

Puis l'hiver, saison bénie où les armés alentour se tenaient tranquilles, incapable de franchir les routes recouvertes de neige. Ce qui m'épargnait bien du travail superflu. Je ne disais jamais non à un petit combat, la voie de l'épée reste mon art de vivre, mais il fallait pas pousser. On ne faisait pas toute sa vie sur le champ de bataille, fallait pas rêver, et même si on y mourrait beaucoup, il y avait des endroits plus agréables où passer ses journées.

Non, en définitive, le printemps craint.

Avec sa floraison irritante, les fleurs qui s'ouvraient laissaient inévitablement flotter une odeur désagréable sur le palais. On peut bien me traiter d'insensible mais l'éclosion d'un vulgaire végétal m'émeut autant qu'un caillou au milieu d'une route, et encore le caillou a sans doute des milliers d'années derrière lui alors on lui doit un peu de respect.

Immanquablement, quand le printemps revenait, les contrés alentours, régies sans doute par des incompétents de premier ordre, finissaient toujours par nous chercher des ennuis en vue d'un affrontements. C'était amusant les trois premières années, ça en est devenue irritant à la longue. Parce que pendant l'hiver, il ne fallait pas rêver, leurs guerriers ne s'étaient pas améliorés sous l'inspiration divine, donc ça en devenait juste ennuyant.

Puis, il y avait aussi cette tradition débile qui sévissait partout dans le pays depuis bien avant ma naissance...

Alors, oui, j'ai des raisons d'être irrité contre cet idiot de mage qui n'a pas plus de cerveau que le manju blanc qui pour sa défense, a un estomac si grand qu'il ne doit pas rester de place pour tout autre organe. Sans doute, s'il avait capté mon regard que je savais des plus meurtrier à l'instant, il aurait pu envisager de cesser de babiller, quoique connaissant son genre il aurait plutôt redoublé de paroles.

Le printemps par-ci, le printemps par -là, d'accord, la princesse s'inquiète pour le gamin et parler était un moyen de la distraire, mais pourquoi donc de tous les sujets au monde celui-là ? J'aurai même pu supporter qu'il envisage de converser à propos de cuisine, de vêtements, ou un sujet débile quelconque avec aussi peu de profondeur que son esprit, mais les dieux n'étaient pas avec moi. Pourquoi le gamin avait été blessé dans l'autre monde, et qu'à peine arrivé ici il fallait qu'il nous choppe une fièvre de tous les diables ? Il aurait au moins pu songer aux conséquences avant de se jeter au milieu de cette foule de barbares, tout ça dans le but de récupérer une plume. C'est bien beau d'être déterminé et prêt à tous les sacrifices mais fallait penser un minimum aux autres des fois. Nous voilà coincés dans une dimension où il n'y a même pas l'ombre d'une plume à attendre comme les premiers des glands. Avec les deux autres excités qui ne parlent que du printemps qui ne tardera pas à arriver. Il me le paiera ce gamin, dès qu'il sera capable de marcher un bon petit entrainement au sabre avec quelques pompes et il comprendra que sa douleur n'était rien.

Et l'autre idiot de blond qui rit d'une façon horripilante en disant que dans son pays il ne cesse de faire froid et qu'il n'a jamais connu le printemps. Il va être déçu, ça n'a rien de bien impressionnant en fait. Au moins, en été, la chaleur est étouffante et le soleil n'est jamais masqué par les nuages, l'automne, il se met à pleuvoir, si fort que les routes deviennent boueuse, tandis que les pierres du château sont glissantes. En hiver, il neige et les routes sont recouvertes d'un manteau blanc, on peut y marquer ses pas dans une trace éphémère. Mais le printemps n'a aucun de ses attraits.

Alors vraiment je ne peux pas comprendre en quoi le printemps est si fascinant pour tout le monde.

Je me rappelle encore de ce premier printemps où on m'a pour la première fois déclarée sa flamme.

Mes parents étaient encore en vie, notre contrée bien vivante et paisible. C'était dans un des couloirs de notre demeure. Je me souviens encore que c'était un endroit sombre où je l'avais suivie, empressé par ses paroles, et elle m'avait avoué ses sentiments. J'étais resté muet sur le coup. Elle était jolie, je l'avais souvent entendu dire à son propos. Quelque part j'étais fier d'attirer son attention. Pourtant, je l'ai repoussé et bien sûr, elle n'a rien trouvé de mieux que de pleurer et finir par m'insulter. Comme quoi, les petites filles et la dignité ne doivent pas être bons amis. Ensuite, elle m'envoya une gifle d'une façon si inattendue que je ne songeai même pas à l'éviter. Ma joue était brûlante et rouge, sans doute en voyant ça, elle finit par se rendre compte que poser le doigt sur l'héritier avait autant de sens que aller se jeter par la première fenêtre venue, alors elle s'enfuit.

Les gens amoureux ont-ils toujours ce comportement lâche et irresponsable ?

L'idiot était accoudé à la fenêtre, l'aube naît à peine et on est déjà là, tout deux dans ce salon étroit. J'occupe le canapé, fixant malgré moi la silhouette longiligne de l'autre côté de la pièce. Lui, il ne me remarque pas, ou comme à son habitude, il fait celui qui ne sait rien. C'est silencieux; normal d'une certaine façon, les gamins et la boule de poil sommeillent encore. Et à part nos disputes incessantes, qui ne sont qu'une façade rigide qui nous maintient là où on doit être, et nos remarques avisées, plus réelles cette fois, plus cruelles aussi parce que la vérité fait mal quand il s'agit de nous, nous ne partageons rien de plus que des silences vides de sens.

Encore, l'imbécile regarde par la fenêtre, absorbé par la contemplation du ciel, il attend sans doute la première hirondelle qui traversera le ciel, annonciateur du début du printemps. Je l'ai entendu en discuter hier soir avec le manju, alors que nous étions couchés dans nos lits, la lumière éteinte. Que sa voix est agaçante, mais ses silences sont sans doute bien pires.

-T'as pas autre chose à faire que glander à la fenêtre ?

Il ne prend même pas la peine de se tourner vers moi, il a un petit rire, insupportable, m'affuble d'un de ses surnoms horripilants qu'il utilise de façon bien trop habituelle et constate avec amusement que je ne semble pas être dans mon meilleur jour. Ce n'est qu'un mensonge, il le sait mieux que personne. Je suis toujours ainsi, avec les gamins comme avec lui. Surtout avec lui.

-Et si le printemps ne vient pas ?

Je sais que ces mots sont anodins, mais ils cherchent la vérité à travers ce masque tranquille que l'autre se plaît à porter. Il fait ce que j'attends depuis tout à l'heure sans me l'avouer, il se tourne vers moi pour me regarder. Je suis sûr que ces yeux ont un mystérieux pouvoir, qu'elles contiennent une redoutable magie capable de geler la plus ardente flamme d'un seul regard, il y a quelque chose dans ses yeux qui me terrifie et qui en même temps me fait sentir terriblement vivant. Et son sourire factice s'accorde si mal à ses paroles auxquelles il semble tellement croire...

-Il viendra.

Une constatation sans appel, pourtant je devine l'ombre de quelque chose derrière. Comme s'il attendait encore et encore. Comme si son attente avait duré jusqu'ici, qu'elle se prolongeait même à présent. Qu'alors qu'il me parle, il vole déjà ailleurs dans ces endroits que je ne verrai sans doute jamais, où il a attendu si longtemps ce printemps qui n'était jamais venu. J'ai l'impression de toucher du bout des doigts quelque chose de vrai, mais l'autre se détourne déjà et mes mots ne sont en fait que des appels pour qu'il revienne à moi.

-Qu'est-ce que le printemps a de si bien ?

Il ne rit pas cette fois, il n'esquisse même pas un semblant de mouvement pour me faire comprendre qu'il a entendu. Mais je sais qu'il a écouté, pourtant il reste résolument tourné vers la fenêtre, ne me laissant voir que son dos. Je comprends bien vite qu'il craint que je puisse lire quoique soit sur son visage qui pourrait le trahir. Le silence persiste, encore plus désagréable qu'i peine quelques minutes, bien que je ne songeai pas cela possible. Alors que j'allais entamer une phrase pour le ramener vers moi, dans le crainte de l'avoir égaré dans les chemins tortueux de sa pensée, il laisse échapper simplement ce qui semble résonner si fortement dans son cœur.

-C'est parce que quand le printemps arrive, l'hiver est terminé.

Je ne peux même pas esquisser un semblant de phrase que des bruits de pas résonnent dans l'escalier. Sans doute, je ne devrai pas me sentir déçu car je sais pas ce que j'aurai pu ajouter de plus. Cependant, cela m'irrite. Je sais pertinemment que l'autre composera son masque d'imbécile heureux à peine l'intrus entrera dans notre bulle pour la faire exploser. Qu'il ne lui faudra que quelques secondes pour reprendre le contrôle de ces sentiments diffus qui l'habitent et agir comme l'être le plus normal de ce monde. Toujours, toujours à mentir sans jamais cesser.

Sans doute, ce n'était pas le moment idéal pour tout comprendre de lui...

Je déteste le printemps, elle rend la neige molle et grisâtre, le sol se transforme en boue dans l'espoir d'y voir germer les premières herbes du printemps. Mes bottes sont détrempés et j'avance difficilement entre les flaques boueuses. Bien sûr à l'avant, ce stupide magicien semble flotter au-dessus de futiles considérations comme garder les pieds au sec et avance presque en sautillant. Si je n'avais pas déjà les mains encombrés par les sacs courses, je ne me serai pas gêné pour lui balancer un coup de sabre ou deux. Le magicien se tourne soudain vers moi, et surprenant mon air agacé, il affiche un sourire malicieux et s'attèle à son exercice préféré consistant à me rendre encore plus morose. Le voilà qui sautille autour de moi, babillant et se moquant à coup de surnoms débiles. Je continue à avancer, décidant que l'ignorer semble la meilleur des stratégie à adopter, mais priant les cieux pour qu'un miracle puisse mettre à fin à ce flot de paroles inintéressant. Sûrement, les dieux sont en ma faveur car le mage glisse soudainement et s'étale à terre le plus ridiculement du monde. J'affiche un sourire moqueur, mais jète tout de même un regard au spécimen pour voir s'il ne s'est pas blessé. Enfin, ce n'était pas comme si j'en étais inquiet, mais avec l'autre malade à la maison, je ne préfère pas amener à la princesse un autre sujet de préoccupations. Puis l'autre abruti serait bien capable d'avoir simulé sa chute en vue de me tirer une réaction. Me tirant de mes réflexions, il s'exclame :

- Kuro-chan regarde !

Décidant dans un excès de charité de ne faire abstraction du surnom débile que l'autre vient de m'affubler, je m'accroupis à ses côtés pour observer ce qui semble attirer son attention. Peut-être aurait-il pu, par le plus grand des hasards, tomber sur une des plumes de la princesse que l'autre manju blanc n'aurai pas repéré ? Je ne vois rien qui semble s'en rapprocher, le blond toujours penché semble d'un était proche de l'apoplexie, tandis que l'excitation enfantine semble le gagner.

-Regardez quoi ? Demandai-je avec un sourcil sceptique

Fye lève moi des yeux brillants de joie, son visage presque transis de bonheur, il me répète encore :

- Regarde ! Regarde! C'est le premier brin d'herbe, c'est magnifique non ?

Je ne sais pas très bien pourquoi je hoche la tête alors que je vois cette expression presque enfantine sur le visage du mage. Je veux encore moins connaître les raisons qui me font soudain rappeler cette tradition de mon pays alors que j'en suis à présent si loin. Pourtant, je reste encore longtemps accroupi au-dessus de la boue à observer avec attention ce visage penché sur cette petite pousse qui vient chercher le soleil.

Dans mon pays on dit que quand le printemps arrive, il est temps de déclarer ses sentiments.

Fin

L'auteur (tournant sur lui-même) :

- Ahaha ça faisait si longtemps ! Mais je me suis rendue compte que Fye et Kurogané me manquait trop pour pouvoir les quitter ainsi. Je suis si heureuse de les revoir !

Kurogané (grognon) :

- Si c'est pour écrire un truc pareil, c'était pas la peine de revenir.

L'auteur (pleurnichant dans les bras de Fye) :

- Kuro-chan est méchant avec moi !

Fye (rejetant l'auteur et prenant un air furieux) :

- Nan mais j'y crois pas ! Même pas un petit bisou ou un petit câlin torride dans un couloir désert ? Et t'ose évoquer le printemps ?

L'auteur (bégayant) :

- Mais je voulais ! Mais Kuro-chan est si récalcitrant ! Puis c'est un grand timide !

Kurogané (sortant son sabre) :

- Qui est un grand timide au juste ?

L'auteur (reculant doucement) :

- Heu... Personne ? Oh mon dieu si je survis laissez moi au moins des reviews !