La vérité, toute la vérité, rien que la vérité

Disclaimer: Rien n'est à moi, si ce n'est (quand même), l'idée complètement tordue de cette histoire. Ah oui! Et Tantale aussi est à moi.

Attention! Quelques légers spoilers du tome 7 sont présents çà et là dans la fic. Rien de bien méchant cependant (en cas de gros spoiler, je vous préviendrai).

Note aux lecteurs: Il s'agit ici d'une fic courte, qui ne comportera pas plus de six ou sept chapitres... La suite n'étant pas encore écrite, je ne peux pas dire quand elle sera postée. Cependant, je sais que j'ai horreur d'attendre des mois avant d'avoir les chapitres suivants lorsque je lis un récit en cours, alors je vous promets de ne pas vous faire mariner trop longtemps! Bonne lecture!

Lorsqu'il sortit de la voiture, il remarqua avec un haussement d'épaules qu'une fois encore il avait raté son créneau, mais ne s'en formalisa pas et s'avança vers la porte de l'immeuble. D'un geste un peu nerveux il remonta ses lunettes sur son nez avant d'appuyer sur l'interphone.

« Oui?

- C'est Harry.

- Très bien, montez! »

Il passa une main fébrile dans ses cheveux puis poussa la porte. Il snoba l'ascenseur – il avait toujours eu peur de ces cages à oiseaux – et emprunta les escaliers. Un, deux... quelques dizaines de marches plus haut, il fit trois pas sur la pallier avant de s'arrêter devant la porte. Il avisa la sonnette, se mordilla nerveusement la lèvre avant de se décider. À l'intérieur de l'appartement, le carillon retentit. Un bruit de pas, de clef que l'on tourne dans la serrure. La poignée s'abaissa et la porte s'ouvrit sur une petite femme blonde qui arborait un immense sourire. Le jeune homme lui tendit une main qu'il voulait ferme.

« Bonjour Mrs Rowling...

- Oh je vous en prie, appellez-moi Joanne! Mais entrez donc Harry. » Et le dénommé Harry entra, non sans avoir soigneusement essuyé ses pieds sur le paillasson. Cela faisait plus de cinq ans qu'il n'avait pas revu cette femme, et il fut surpris de voir que rien ne semblait avoir changé dans son appartement. Il reconnaissait sans difficulté les murs couverts de photos, la moquette épaisse qui tapissait le sol, les vieux canapés toujours aussi accueillants. Alors enfin, il s'autorisa un petit sourire.

« Installez-vous, je vais préparer le thé. Hermione ne devrait pas tarder à arriver.

- Oh! Et Ron m'a chargé de vous prévenir qu'il avait eu un empêchement et ne serait pas là aujourd'hui. »

Joanne acquiesça avant de s'en aller vers sa cuisine. Après quelques minutes, elle interpela Harry: « Alors, qu'est-ce que vous devenez?

- Vous savez, notre monde est bien calme maintenant! Il reste bien quelques mangemorts en vadrouille, mais ils ne sont plus sur notre territoire. Oh! Je ne sais pas si vous l'avez appris, mais Mr Ollivander est mort l'année dernière.

- Ce n'est pas vrai? Et qui a pris sa suite? Parce que je n'ai jamais entendu parlé d'études spécifiques pour devenir fabricant de baguettes magiques...

- Effectivement, ce ne sont pas des études très courantes, puisqu'il n'y a qu'en étant apprenti chez le fabricant qu'on le devient.

- Mais c'est passionnant! Racontez-moi tout ça! » s'exclama Joanne en revenant de sa cuisine, portant un plateau chargé de tasses, théière, divers pots et assiettes de petits fours. Elle le posa sur une table basse encombrée de magazines avant de s'asseoir en face du jeune homme.

« Heureusement que j'ai demandé des explications à Hermione le mois dernier! Et bien en général, c'est un métier qui se transmet de père en fils. Seulement, Mr Ollivander n'avait pas de descendant. Aujourd'hui, c'est Susan Bones qui tient la boutique.

- La petite qui était à Poufsouffle?

- Celle-là même. Il semblerait qu'après sa septième année elle soit allée voir Mr Ollivander qui a accepté de la prendre à l'essai. Elle est restée auprès de lui jusqu'à sa mort. Il lui a enseigné tous les secrets de fabrication et maintenant c'est elle qui s'occupe de la boutique depuis quelques mois. Elle a déjà acquis une excellente réputation.

- Je suis contente que ce soit quelqu'un de cette maison qui ait été choisi.

- Oui, je suppose que c'est une bonne chose! Poufsouffle n'a jamais eu une bonne réputation, pas même parmi les sorciers. Et j'ai remarqué que les moldus ont rapidement caricaturé les élèves appartenant à cette maison, malgré ce que vous en dites dans votre livre.

- C'est vrai, et c'est bien dommage... cette maison a pourtant formé d'excellents sorciers! Peut-être que cette Susan Bones permettra de redorer le blason de cette maison. »

Plusieurs minutes s'écoulèrent durant lesquels ils se contentèrent de siroter leur thé. Harry allait piocher une tartelette au citron dans l'assiette lorsque la sonnette retentit.

« Je reviens, ce doit être Hermione, » dit Joanne en s'éloignant à petits pas vers la porte d'entrée. Quelques instants plus tard, une tornade rousse entrait dans le salon et se jetait dans les bras d'un Harry passablement surpris. « Parrain! » Une petite frimousse constellée de taches de rousseur lui souriait de ses quelques dents de lait. « Bonjour Tantale. Alors comme ça tu as réussi à convaincre ta mère de te laisser l'accompagner? Bravo! » Puis Harry se leva pour saluer son amie de toujours.

Tous furent bientôt installés et servis, et Tantale trouva sa place préférée sur les genoux de son parrain. La conversation reprit sur les Poufsouffle. Elle se poursuivit sur les différentes maisons et le statut qu'elles occupaient. Les préjugés aussi, dont elles souffraient toutes autant qu'elles étaient. Et de fil en aiguille, on ne sut jamais trop comment, ils en vinrent à évoquer leurs souvenirs. Notamment le jour de leur rencontre, où Harry et Hermione avaient eu si peur. Ils en riaient maintenant que les années avaient passé.

L'éternuement qui avait attiré l'attention d'une Hermione s'appêtant à rejoindre ses amis déjà dans la cour qui se trouvait à l'arrière du Chaudron baveur. Comment les deux garçons l'avaient rejointe et comment elle avait délicatement ouvert la porte du placard, où ils avaient découvert une femme d'une trentaine d'années qui tentait tant bien que mal de s'y dissimuler. Les yeux brillant d'une curiosité mal contenue, elle leur avait demandé de but en blanc ce qu'il y avait de l'autre côté du mur de briques. C'est alors que Harry et Hermione avaient compris l'étendue du désastre. Harry avait saisi la femme par le poignet et Hermione entraîné Ron dans la cour pavée. Tous les quatre s'étaient dissimulés dans un coin et Hermione avait lancé un Charme de Désillusion sur eux pour plus de sécurité.

Ils avaient alors questionné celle qui se dénommait Joanne Rowling sur ce qu'elle savait, depuis combien de temps elle avait découvert leur univers et comment elle avait fait cette découverte. Elle leur apprit qu'un jour elle avait vu disparaître un homme entre les deux bâtiments. Depuis lors, elle avait observé l'endroit et avait remarqué que le phénomène se reproduisait régulièrement. Et puis elle avait voulu en savoir plus et avait suivi une vieille femme bizarrement vêtue. C'est ainsi qu'elle était entrée dans le bouge. Cela faisait des semaines qu'elle venait se cacher dans ce placard et qu'elle observait tout se qui s'y passait.

Ron parut catastrophé et voulut immédiatement avoir recours au sortilège d'Oubliette. Mais Hermione semblait touchée par la curiosité de la femme. Alors elle avait conclu un marché avec elle: ils lui expliqueraient tout ce qu'ils savaient et ce qu'elle voudrait savoir, en échange de son silence. Ce fut affaire classée.

Durant trois ans, ils se virent très régulièrement. Pendant ce temps, dans le monde magique, des phénomènes étranges se produisaient, et l'on se rendait compte qu'à cause de la guerre contre Voldemort, les barrières magiques commençaient à céder. De plus en plus de moldus étaient témoins de scènes qu'ils ne comprenaient pas; catastrophés, la plupart des sorciers n'osaient plus sortir de chez eux. Puis la septième année de Harry à Poudlard avait eu lieu, il avait tué Celui-que-tout-le-monde-avait-craint. Et l'on dut réparer tous les dégâts. Cependant, faire oublier à tous ces moldus ce qu'ils avaient vécu était de l'ordre de l'impossible.

C'est alors que Hermione avait eu l'idée qui les sauva tous: elle demanda à Joanne Rowling, qui avait suivi tous les événements, d'écrire leur histoire et de la publier dans le monde moldu, sous couvert d'une fiction pour enfants.

« Tantale, cesse donc d'embêter Harry! Ne me fais pas regretter de t'avoir emmené avec moi!

- C'est bon Mione, il ne m'embête pas! »

Bien entendu, les sorciers n'avaient pas été mis au courant de l'entreprise, à l'exception du Ministre de la Magie et de quelques privilégiés. À la sortie des livres, Hermione n'avait pu s'empêcher de les acheter. Elle les avait littéralement dévorés avant de les prêter à Harry, qui les apprécia également. Ils eurent plus de mal à persuader Ron, mais il avait fini par abdiquer et reconnaître la qualité du récit, bien qu'à contrecœur.

Depuis que les premiers tomes étaient sortis, Harry, Ron et Hermione n'avaient plus eu de nouvelles de Mrs Rowling, jusqu'à ce qu'elle les recontacte, quelques semaines auparavant.

« Harry, avez-vous vu les films? » demanda Joanne.

« Les films? Quels films?

- Des films ont été tirés des livres. Ils ont eu un succès immense. Apparemment, vous ne les avez pas vus.

- Non, en effet, » répondit Hermione à la place de Harry. Ce dernier était bien trop stupéfait pour répondre quoi que ce soit. Ainsi ses exploits intéressaient tant de gens! Il n'en revenait toujours pas. « Y a-t-il moyen de se procurer les DVDs?

- Je peux vous prêter les quatre premiers. Quant au dernier film sorti, il doit probablement encore passer sur les écrans. Mais dépêchez-vous, il est sorti il y a quelques temps déjà!

- Bien, merci beaucoup. » Harry lui avait complètement décroché de la conversation. Des films, ils avaient fait des films sur lui... L'air absent, il touilla son thé avec son éclair au café, avant de croquer dans sa cuiller.

« Mrs Rowling?

- Oui Hermione?

- Peut-on savoir pourquoi vous avez écrit que Harry et Ginny se sont mariés dans l'épilogue de votre livre?

- Oh, ce n'est pas le cas?

- C'est pas grave Hermione, laisse tomber! » Harry semblait tout d'un coup très réveillé. Ce que Hermione avait demandé l'avait fait sortir de sa rêverie aussi efficacement qu'une remarque acerbe de Snape.

« Je suis vraiment désolée, mais je ne vous avais pas revu depuis et je ne savais pas ce que vous étiez devenus. Je suppose que j'aurais dû vous inviter avant d'écrire l'épilogue... mais dans ce cas, qu'êtes-vous devenu Harry?

- Je suis vraiment désolé Joanne, mais je dois y aller. » Harry se tortillait à présent sur le canapé. Il prit Tantale sous les bras et le tendit à sa mère avant de se lever, de saluer et de quitter l'appartement comme s'il était poursuivi par une horde de gobelins sur le chemin de la guerre.

Il dévala les escaliers, s'engouffra dans sa voiture et démarra en trombe. Il ne soupira de soulagement qu'une fois qu'il eut mis quelques rues de distance entre lui et Mrs Rowling.

Dans l'appartement, Joanne paraissait perplexe et Hermione souriait doucement, amusée par la situation. « Maman, qu'est-ce qu'il a Harry? » ne cessait de demander Tantale, maintenant bien calé sur les genoux de sa mère. « Je ne sais pas mon chéri, je ne sais pas... » Mais son air absent et l'étincelle amusée qui brillait au fond de ses yeux disaient clairement le contraire.

« Je suppose que vous ne me direz rien non plus si je vous le demande? s'enquit Joanne.

- C'est exact. Je pense que si Harry est parti comme ça, c'est qu'il tient à garder tout ceci pour lui. Ne vous inquiétez pas, il vous le dira de lui-même. Ou vous finirez par le découvrir de toute manière! » Joanne ne répondit rien. Sa curiosité avait été piquée et elle désirait plus que jamais savoir ce qu'on ne lui disait pas. Elle se sentait comme plus de dix auparavant: l'envie de découvrir où allaient tous ses gens qui disparaissaient entre les deux bâtiments lui avait dévoré les entrailles pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'elle se décide à en suivre un. Alors elle avait découvert ce qui l'émerveillait encore aujourd'hui: le monde magique. Un monde complètement clôt sur lui-même et qui semblait parfaitement irréel. Certains matins, Joanne se réveillait, doutant encore que tout cela fût vrai. Mais la photo du trio pendant leur sixième année, que Harry lui avait donnée quelques années auparavant et qui lui envoyait quelques clins d'oeil la rassurait rapidement.

« Je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps, s'excusa Hermione. Je crois que je vais vous laisser.

- N'oubliez pas les DVDs! J'ai en tout cas été ravie de vous revoir. Excusez-moi encore auprès de Harry pour mon erreur. Mais je vois que je ne m'étais pas trompée pour vous: vous avez bien épousé Ronald Weasley.

- Oui! Par contre nous n'avons pour l'instant qu'un fils. Pour le prénom, vous ne pouviez pas deviner. » Hermione était clairement ravie de la tournure que prenaient les choses. « Vous savez Joanne, je pense que ça lui fera beaucoup de bien que quelqu'un d'autre que Ron et moi sache ce qu'il cache. »

C'est sur ces étranges paroles qu'Hermione quitta une petite femme blonde bien décidée à satisfaire la curiosité qui la consummait.

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Note de l'auteur: J.K.R, je m'excuse pour avoir emprunté votre nom et votre personne... j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop!