Disclamer : ces personnages ne sont pas à moi.

Genre : romance

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DISPARAITRE DE TA MEMOIRE

Chapitre 10

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Masahiko resta là quelques temps et Iwaki capta sa voix et celle de Kato à travers la porte de sa chambre. A les entendre se chamailler, on devinait sans peine qu'ils parlaient de leur récente découverte et des gros titres de la presse people.

Kato avait dû les lire lui aussi. Ce qui expliquait peut-être son accueil soulagé à leur retour…

Ce fut subite, mais indiscutablement agréable : l'idée que quelqu'un puisse se faire du souci pour lui, et que ce quelqu'un ne soit ni payé pour le faire, ni lié à lui par un lien de sang, lui réchauffa le cœur. Kato avait eu peur pour lui, et uniquement parce qu'il l'aimait. Si Iwaki n'avait pas déjà eu aucun doute là-dessus, le visage rayonnant de joie et de soulagement de Kato à leur arrivée aurait fini de le convaincre de la sincérité de ses sentiments.

Ce qui ramena aussitôt ses pensées sur la réaction physique cette fois-ci qu'il avait lui-même eu… Et le rouge lui monta aux joues immédiatement.

Il n'eut pas le temps d'approfondir la question que déjà, la porte d'entrée claquait, signe de départ de Masahiko. Un bruit de cavalcade s'ensuivit, comme si un taureau furieux chargeait dans le couloir de leur demeure, et il eut à peine le temps de relever la tête que la porte s'ouvrait sur un Kato visiblement furieux.

Il ne lui fallut que trois enjambées pour le rejoindre et il le saisit par les épaules pour le secouer rudement, à des années-lumières de l'incroyable maîtrise de lui-même dont il avait fait preuve jusque là.

- Tu mériterais le fouet toi !

Iwaki écarquilla les yeux, surpris de l'attaque, mais son compagnon ne lui laissa même pas le temps de répliquer qu'il le serrait déjà dans ses bras avec une tendresse et une force qui le touchèrent au plus profond de lui-même.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu as gardé cela pour toi ? J'aurai pu t'aider, te réconforter, t'être utile. Je ne suis plus un enfant Iwaki, tu n'avais pas à me protéger.

Sa voix tremblait d'émotion, une émotion qui prit Iwaki à la gorge et ce fut plus fort que lui : il enfouit son visage contre le torse de son compagnon en étouffant un soupir. L'odeur si particulière de Kato l'entoura d'un cocon de douceur qui lui donna l'impression à lui d'être redevenu un enfant.

- Je crois que… que j'ai pensé que tout cela s'arrêterait tout seul.

- Si c'était vraiment le cas, je ne pense pas que tu aurais retourné ta caravane comme ton frère me l'a décrit. Dire que tu étais aussi tourmenté et que je n'ai même pas pu t'aider. Franchement Iwaki, il y a des fois où… où… où tu mériterais une bonne fessée !

Iwaki ne pu s'empêcher de pouffer, relâchant aussitôt la tension qui l'avait envahi au moment où Kato était entré dans la pièce. Insensiblement il se rapprocha de lui, retrouvant avec bonheur cette impression de sécurité qu'il n'avait jamais connu que dans les bras de Kato.

…qu'il n'avait jamais connu…

Mais… Une minute !

Il se redressa brusquement, faisant sursauter son compagnon qui lui jeta un regard intrigué. Et ce qu'il dû lire dans ses yeux ne sembla guère le rassurer.

- Iwaki…?

- Je viens de me souvenir de quelque chose.

Ce fut un véritable déclic chez Kato qui passa en un instant de l'inquiétude à la joie la plus pure. Car il s'agissait de la première bonne nouvelle qu'il ait à entendre depuis très longtemps. Trop longtemps. Un souvenir, c'était une clé pour ouvrir enfin l'esprit qui lui était désormais inaccessible d'Iwaki.

Il s'assit mieux sur le lit pour pouvoir se concentrer sur son amant, son visage dévoré par un sourire énorme.

- De quoi te souviens-tu ? Nos vacances ? Un film ? Dis-moi Iwaki !

L'heureux propriétaire du souvenir en question rougit subitement et baissa la tête, toujours aussi mal à l'aise dés qu'il s'agissait de s'ouvrir un peu à son compagnon.

- En fait, je…

- Hé, le garde pas pour toi ! Je veux savoir !

L'enthousiasme juvénile de Kato lui arracha un sourire et finalement, il osa enfin répondre :

- Je me rappelais combien je me suis toujours senti bien… avec toi. Dans tes bras, si je dois être précis.

Il y eut un petit silence un peu étrange. Iwaki releva la tête et devant l'air étrange de Kato, il crut nécessaire d'ajouter :

- Je sais que ce n'est pas grand-chose, moi aussi j'aurai voulu quelque chose de plus concret. Je suis désolé que…

Il n'eut pas le temps de finir que déjà, les bras de Kato l'entouraient et le serraient contre lui avec une tendresse presque étouffante :

- Ne dis pas de bêtise. C'est le plus beau souvenir que j'ai jamais entendu… Iwaki, tu es vraiment adorable !

Et si Iwaki n'était pas vraiment d'accord à se considérer comme 'adorable', il ne dit rien et se contenta de cette étreinte chaleureuse avec bonheur.

…..

…..

Le détective engagé par l'agence pour résoudre cette affaire de menaces de mort fit choux blanc. D'autant plus que le principal concerné par toute cette affaire ne fut pas capable de lui livrer le moindre petit indice.

Et quand il sortit de la maison, Iwaki se laissa tomber sur le canapé en soupirant. Il n'aimait pas la tournure que prenaient les choses : visiblement l'agence était affolée et semblait prête à prendre tous les moyens disponibles pour le protéger, encouragée en cela par un Kato plus inquiet qu'une mère-poule ! C'est ainsi que deux gorilles étaient postés devant l'entrée de leur demeure, et bien qu'ils les débarrassent des paparazzis gênants, Iwaki n'aimait pas du tout l'idée de devoir rester cloîtré chez lui. Sans compter que Kato était sur des charbons ardents depuis la veille… Passé leur instant de tendresse, il n'avait pas cessé un seul instant de parler de sécurité et de mesures à mettre en place. Le coup de fil du dresseur animalier qui n'avait jamais compris pourquoi un cheval aussi docile s'était ainsi emballé, et qui soupçonnait désormais que l'animal ait été drogué, fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Dés lors, Kato ne l'avait pas quitté un seul instant, l'obligeant à dormir avec lui et le suivant dans chaque pièce de la maison comme un toutou un peu trop possessif avec son maître.

Iwaki avait néanmoins mis le hola quand il avait dû se rendre dans la salle de bain, et devant l'air désolé de Kato, il avait soupçonné ce dernier de ne pas être seulement accaparé par sa seule sécurité.

Il fallait dire que le fait qu'il se soit souvenu de quelque chose avait fait tilt chez Kato : il agissait désormais comme si Iwaki était redevenu celui qu'il avait toujours connu et qui n'avait jamais perdu sa mémoire, au grand dam du principal concerné qui ne savait jamais trop comment réagir sans le brusquer.

En cet instant, tous deux étaient assis dans le salon : Iwaki faisait semblant de lire un article pendant que Kato écoutait son mp3. L'un comme l'autre se jetait de fréquents coups d'oeil curieux sans oser vraiment s'attarder, comme si chacun d'eux avait un secret et cherchait le bon moment de l'avouer. Et il fallait dire que ce n'était pas si loin de la vérité…

Kato se redressa sur le canapé, laissa son regard s'attarder plus longtemps sur son compagnon et il retira finalement ses oreillettes pour les reposer sur le côté avec son mp3. Ce fut le signal qu'Iwaki attendait :

- Tu sais, je…

- J'ai bien réfléchi Iwaki.

Le ton sérieux et étrange de Kato arrêta net l'acteur et il le regarda avec davantage d'intensité.

- A quel propos ?

- Je pense que Misahi Tokino y est pour quelque chose dans ces menaces.

- Misahi… Tokino ? Mais… tu débloques complètement Kato, je t'arrête tout de suite ! C'est totalement impossible !

- Pas si impossible que cela quand tu examines son caractère et son histoire personnelle…

Iwaki soupira et passa sa main devant ses yeux comme pour essayer de reprendre contact avec la réalité. Kato racontait n'importe quoi !

Pour quelle obscure raison le célèbre acteur Misahi Tokino aurait-il cherché à lui faire peur de cette façon ? Sa notoriété dépassait de loin celle d'Iwaki, et il n'avait même pas auditionner pour le rôle qu'on lui avait attribué. En fait, Misahi Tokino n'avait absolument aucun rapport avec toute cette affaire. C'était comme si l'on attribuait le vol d'une petite bijouterie à la Reine d'Angleterre en personne : parée des bijoux de la Couronne, à quoi tout cela aurait-il bien pu lui servir ?

- C'est n'importe quoi Kato, j'espère que tu en as conscience.

- Tu savais qu'il est amant avec le réalisateur de ton film ? Lança Kato, nullement décontenancé.

Par contre, l'annonce fit l'effet d'un coup à Iwaki. Il ne savait même pas que l'acteur ou même son réalisateur avaient ce genre de tendances !

- Vraiment ?

- Je les ai vu un jour : ils essayaient de rester discrets, mais j'ai été là au bon endroit et au bon moment. Remarque, c'était totalement indépendant de ma volonté.

- Bon, admettons. Et quel serait le rapport avec moi ?

- Je crois savoir que le réalisateur a énormément insisté pour jouer avec toi, non ? Tokino aurait facilement pu en être jaloux…

- C'est un peu tiré par les cheveux, non ?

Se renversant dans le canapé, Kato observa le plafond en soupirant.

- Oui, ça l'est, mais c'est la seule piste que j'ai trouvé !

- Et bien oublie-là : Tokinon est inatteignable et franchement, je ne le vois absolument pas faire cela, même par jalousie.

- Hum… Si tu le dis.

Mais à sa façon de le dire, Iwaki sut que Kato n'était absolument pas convaincu.

- Promet-moi que tu n'iras pas fouiller de son côté Kato.

Ce dernier haussa un sourcil et arbora un petit sourire étrange.

- Promet-moi que tu retrouveras la mémoire complètement Iwaki.

- Tu sais bien que c'est impossible ! S'emporta ce dernier.

- Alors ne me demande pas des choses impossibles toi aussi…

Fatigué de discuter, l'acteur se leva et se dirigea vers la cuisine.

- Tu vas où ?

- Je vais me faire une tisane parce que j'ai besoin de décompresser après tes inepties !

- J'arrive ! S'exclama Kato, toujours aussi collant.

A suivre…