Auteur : Hiera Ramuk

Titre : Snowman

Genre : U.A., Comédie Romantique

Personnage : D

Pairing : heu... ché pas encore parce que comme dans toute comédie romantique de hiera, y'a pas de couple dès le premier chapitre XD

Note : ça fait un bout de temps que j'avais envie d'écrire un truc différent de ce que je fais d'habitude. J'adore écrire des histoires de psychopathe mais j'aime aussi les comédie romantique comme Je te hais. Et là, j'avais envie d'en écrire une sur D. (histoire de changer par rapport à ce que je leur fait dans Une être issu de mon imagination. )

Chapitre 1 :

Ses yeux étaient remplis de larme mais il ne pleurait pas. Il l'avait suffisamment fait la nuit dernière. Et puis, il ne devait pas se laisser aller. Il avait un déjeuner à préparer ! Après tout, elle aurait sûrement faim et la nourriture de l'hôpital était vraiment horrible. Il en savait quelque chose pour avoir été obligé d'y rester une semaine l'an dernier après s'être cassé le poignet. C'était arrivé d'une manière si stupide qu'il en avait un peu honte ! Glisser dans la salle de bain. Il n'y avait que lui pour ça. Enfin, maintenant il savait qu'il ne s'amuserait plus à imiter son guitariste préféré sous la douche.

Ruiza poussa un soupir tout en souriant légèrement. Elle avait eu tellement peur quand elle avait dû l'emmener à l'hôpital l'an dernier. Et hier soir, c'était lui qui avait eu si peur. Les médecins s'étaient montrés rassurant et lui avait expliqué que compte tenu de son âge, c'était assez normal mais tout de même. Ruiza ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au coeur en pensant que sa grand-mère d'adoption pouvait peut-être mourir d'un moment ou d'un autre. Le blond ferma douloureusement les yeux et prit une profonde inspiration avant de se remettre à cuisiner. Avec un peu de chance, elle serait réveillée et aurait faim. Cette pensée rassura le jeune homme qui retrouva sa gaîté naturelle.

Lorsque les boulettes de riz furent toutes terminées, Ruiza les disposa dans une boites en plastique qu'il plaça ensuite dans un panier à côté de toute les autres choses qu'il avait préparé pour elle. Il y avait son magazine de beauté. Ruiza pouffa de rire en y pensant. Elle était tellement ridée alors pourquoi lisait-elle ceci ? Enfin, une femme restait une femme. Et coquette jusqu'au bout ! Il y avait aussi de quoi tricoter. C'était l'un de ses passe temps et elle adorait lui faire pull et écharpe ! Mais ce n'était pas tout. Elle lui faisait aussi des hauts que Ruiza trouvait un peu trop féminin mais qu'il portait quand même pour lui faire plaisir. Elle lui disait souvent qu'il ressemblait à une jeune fille et qu'il était la petite-fille qu'elle n'avait jamais eu. Le blond boudait toujours à cette marque d'affection car ce n'était pas vraiment drôle pour un homme d'avoir une apparence si frêle. D'ailleurs on le prenait souvent pour une jeune femme et par conséquent, on le draguait très souvent, ce qui la faisait toujours rire. Elle avait même prit l'habitude de le présenter comme sa petite-fille. Ruiza grimaçait toujours mais avait fini par se prendre au jeu. Quoi que c'était assez embarrassant de l'accompagner dans les magasins de lingerie. Elle n'y achetait jamais rien, elle y allait simplement pour l'embarrasser et pour que les vendeuses le prennent pour une cliente.

Tous ces souvenirs réchauffèrent le coeur du jeune homme qui retrouva espoir. Kana-san ne pouvait pas mourir. Son coeur était solide. Il avait simplement été fatigué hier soir mais elle ne le laisserait pas seul. Après tout, il n'avait qu'elle au monde et elle n'avait que lui au monde. En faite non, elle avait un véritable petit-fils qu'elle ne voyait jamais. Selon elle il s'agissait d'un : ''petit impertinent froid et distant, toujours trop pressé et qui ne sourit jamais. En somme un glaçon''. Elle éclatait toujours de rire en terminant sa phrase par ce genre de comparaison. Ruiza n'osait jamais rire car après tout, il s'agissait du petit-fils de Kana-san qui avant d'être une sorte de grand-mère d'adoption pour lui était sa patronne.

Ruiza n'avait que 22 ans. Après avoir raté le concours d'infirmier, il s'était orienté comme aide soignant. Il n'était pas plus doué mais voulait absolument faire un métier utile et au service des autres. Il avait rencontré Kana-san par hasard. C'était un jour où il était en stage dans la clinique où se trouvait le médecin de la vieille femme. Ruzia était alors dans la lune, comme à chaque fois, et l'avait bousculé dans le couloir. Ce fut une rencontre percutante et l'embarra du jeune homme avait tellement plut à Kana-san qu'elle décida de revenir le taquiner le lendemain. Elle n'avait de toute façon que ça à faire. Et puis, elle s'ennuyait à mourir dans sa grande maison où il n'y avait jamais personne qui lui rendait visite. Après avoir sympathisé, Ruiza lui avait promis de lui rendre visite. Et c'est ce qu'il fit. Il lui rendit souvent visite et elle finit par l'engager comme aide-soignant, même s'il n'en avait pas les compétences. Ruiza s'était donc installé chez elle et mettait un point d'honneur à s'occuper d'elle comme il fallait. Il s'occupait même de toutes les corvées et mettait le coeur à l'ouvrage. Au final, ils ressemblaient bien plus à une petite famille qu'à une petite vieille et son aide soignant. D'ailleurs cela faisait presque deux ans que Ruiza était à son service et il s'était tellement attaché à cette petite vieille qu'il ne pouvait pas concevoir que son coeur puisse lâcher de cette manière.

Ruiza rangea également un petit carnet de mot croisé dans le panier avant d'enlever ses lunettes après avoir vérifier qu'il avait tout pris. Le jeune homme s'empara ensuite de son parapluie et quitta la maison. Toutefois, alors qu'il traversait le jardin, il s'arrêta net. Est-ce que j'ai bien éteint la gazinière ? Ruiza se précipita vers la cuisine en courrant, évitant les flaques d'eau tant bien que mal. Il avait effectivement laissé de l'eau bouillir sur le feu. Mais quel boulet je fais ! Je vais mettre le feu à la maison ! Ruiza éteignit la gazinière puis fit le tour de la maison afin de s'assurer qu'il avait bien tout fermé et tout éteint. Il mit ensuite l'alarme, qu'il avait oublié d'enclencher la première fois puis s'en alla après avoir fermé à clef derrière lui.

L'arrêt de bus était assez loin et Ruiza ne conduisait pas. Mais cela n'était pas important puisqu'il adorait marcher. Cela lui permettait de faire un peu de sport de bon matin. Quoi qu'il aurait préféré qu'il fasse beau car marcher sous la pluie n'était pas très agréable. Enfin, il ferait avec.

Ruiza marchait tranquillement sur le trottoir. Par moment, il se mettait à chantonner le générique du dernier drama coréen qu'il avait vu et regardait autour de lui afin d'apprécier le paysage paisible de ce quartier résidentiel très chic. Jamais il n'aurait le moyen de vivre ici et s'il le pouvait c'était grâce à Kana-san. Mais ce luxe l'indifférait plutôt. Il était bien content d'avoir un travail si agréable et d'avoir l'affection d'une grand-mère qu'il n'avait jamais eue. En somme sa vie était parfaite ou presque car Kana-san n'allait pas très bien et cela inquiétait beaucoup le jeune homme.

Un bruit de moteur sortit Ruiza de ses pensées. Il n'y avait que très peu de voiture qui roulait dans le quartier à cette heure-ci. La voiture ne roulait pas très vite mais suffisamment pour soulever l'eau de la flaque dans laquelle elle roula. La dîtes eau qui vola dans les airs devait bien évidement redescendre et comme par hasard sur Ruiza se trouvait justement là. Le blond se trouva donc éclaboussé. Refroidit par cette douche imposée, le jeune aide-soignant se retourna et hurla à l'assassin contre cette superbe Ferrari rouge qui venait de ruiner non seulement ses vêtements mais aussi le panier repas qu'il avait préparé pour Kana-san. Ruiza n'était pas un jeune homme vulgaire. Seulement cette fois-ci, il usa de tout son savoir grossier pour injurier de vive fois cet inconnu sans délicatesse.

La voiture s'arrêta au bout de la rue et Ruiza se figea notamment lorsqu'il la vit faire demi-tour. Oh merde... Ruiza n'était pas d'un naturel courageux. Ce n'était pas qu'il était peureux mais compte tenu de sa carrure, il n'était pas vraiment bagarreur et sentait les ennuis venir. Mais pourquoi avait-il bronché ? Pourquoi n'avait-il pas subit en silence ? Peut-être parce qu'il ne pourrait pas offrir à Kana-san un déjeuné digne de ce nom parce qu'un chauffard l'avait ruiné.

La Ferrari s'arrêta juste à côté du jeune homme dont le visage était marqué par un sourire à la fois gêné mais aussi terriblement crispé. Si c'est un gros molosse, je lui lance mon panier et je me cours aussi vite que possible ! La portière s'ouvrit et le coeur du blond battait déjà à en explosait. Non, il voulait plutôt quitter sa poitrine pour prendre ses jambes à son cou. Il fallait dire que Ruiza n'avait pas adresser des mots remplis d'amour à ce conducteur. Mais après tout, il l'avait mérité !

La portière s'ouvrit et un élégant jeune homme en sortit. Il porter un costume noir qui devait à lui seul valoir un salaire d'un an à Ruiza. Il était légèrement plus grand que lui et ses cheveux étaient d'un magnifique noir. Autant que ses lunettes de soleil. En le voyant, Ruiza poussa un léger soupir de soulagement. Ce n'était pas un colosse. Il allait donc pouvoir lui dire sa façon de penser. Et puis au pire des cas, il pouvait prendre ses jambes à son cou. De toute façon, il était un très bon sprinteur. Mais ça c'était à force de courir au lycée pour échapper aux bandes de voyou qui voulaient le racketter.

Le brun lui tendit un mouchoir tout en lui adressant un sourire gêné et Ruiza le prit sans trop réfléchir. Le brun sortit alors son carnet de chèque et déclara :

« Je suis désolé pour cet incident. Je vais vous dédommager pour les frais de teinturier. »

Le brun remplit rapidement un chèque, le signa puis le tendit à Ruiza qui tenait toujours le mouchoir qu'il lui avait donné précédemment. Le blond regarda son vis à vis avec surprise et ce dernier déclara :

« J'ose espérer que cela sera suffisant.

- Vous êtes pathétique, lâcha Ruiza en lui lançant son mouchoir à la figure. Un simple désolé aurait suffit. »

Sur ces mots le blond lui tourna le dos, laissant seul le brun sur le bord du trottoir. Le conducteur de la Ferrari se sentit un peu idiot avec son chèque à la main. Il ne savait pas vraiment quoi faire et ne s'était pas attendu à une telle réaction. Généralement, les gens se contentaient de prendre son argent sans rien dire, sauf peut-être pour lui faisant une courbette. Mais c'était la première fois qu'on le traitait de cette manière.

Alors que Ruiza tournait à l'angle d'une rue, il lança un regard au brun qui était toujours debout à côté de sa voiture. Ruiza lui tira la langue puis reprit son chemin. Les riches, tous les mêmes !

Choqué par cette attitude puérile, le brun écrasa son chèque dans sa main avant d'entrer dans sa voiture tout en claquant la portière. C'était la dernière fois qu'il s'arrêtait pour s'excuser. Il se comportait en gentleman civilisé et qu'avait-il en retour ? Une grimace. Le brun fulmina de rage et s'en alla à toute vitesse en souhaitant une bien mauvaise journée à ce petit impertinent blond. De toute façon, il y avait peu de chance qu'ils se revoient un jour et si jamais c'était le cas, il lui ferait payer cet affront.

OoOoO

« Mais ne pleure pas Ruiza.

- J'ai eu si peur Kana-san ! Sanglota le jeune homme assis sur la chaise près du lit de la vieille femme.

- Oh mais regarde ! Je vais bien, répliqua la grand-mère d'un ton enjoué. »

Ruiza renifla doucement et elle se pencha pour le prendre tendrement dans ses bras, sans tenir compte qu'il soit trempé. Quoi que ses vêtements avaient un peu séché mais ils restaient humides quand même.

« Je vois que tu m'as apporté des choses ! S'écria Kana-san en se détachant de son petit protégé.

- Oui mais un sale type nous a aspergé. Du coup, tout ce que je vous avais préparé est tombé à l'eau. »

Ruiza baissa la tête et Kana-san ria doucement avant de lui ébouriffer les cheveux pour lui faire retrouver le sourire. Ruiza ne tarda pas à le faire et ils commencèrent à parler de tout et de rien un peu comme s'ils étaient dans leur salon. Lorsque l'heure de partir arriva, Ruiza soupira tristement. Kana-san devait rester en observation pour une durée indéterminée et pour la première fois, il allait se retrouver seul dans cette immense maison. Kana-san lui demanda de se montrer fort et Ruiza lui promis de revenir le lendemain avec un nouveau panier qu'il veillerait à garder loin des sales types en Ferrari rouge, pour ne citer personne.

Alors que Ruiza sortait de l'hôpital, il se retrouva nez à nez avec le conducteur de la voiture rouge. D'abord surprit, le blond lui adressa un regard noir avant de le snober royalement, ce qui choqua un peu plus le brun qui n'était vraiment pas du tout habitué à être traiter de la sorte. Il se retourna même vers Ruiza et le suivit des yeux tout en grommelant des paroles incompréhensibles. Lui qui ne voulait plus croiser ce petit impertinent blond, voilà qu'il venait de le faire. Le brun grogna à nouveau puis se dépêchant d'entrer dans le hall de l'hôpital. Il se dirigea directement vers l'accueil et demanda le numéro de la chambre où se trouvait sa grand-mère. L'infirmière lui répondit tout en rougissant et le brun retrouva le sourire. Après tout, il était tellement plus beau lorsqu'il souriait. Quand il arriva devant la dîtes porte, le brun hésita. Il connaissait le sale caractère de cette vieille femme. Il savait à quoi s'attendre et appréhendait beaucoup le moment où il se retrouverait face à elle. Quoi qu'avec un peu de chance elle serait en trop mauvais état pour lui faire la moindre réflexion et elle lui épargnerait ses habituels piques pour tout simplement lui dire à quel point elle était heureusement de le voir.

On frappa à la porte et on l'ouvrit juste après. Un large sourire s'était dessiné sur le visage de Kana-san qui s'attendait à voir cet étourdit de Ruiza passer la tête dans l'embrassure de la porte pour lui dire qu'il avait oublier quelque chose, mais quel ne fut pas sa surprise lorsqu'elle aperçu son petit fils. Kana-san ne put réprimer une grimace de surprise qui fit enrager le brun.

« Asagi ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je ne suis pas encore morte ! C'est trop tôt pour que tu touches ton héritage ! À moins que tu ne sois venu m'achever, ajouta la vieille femme avec méfiance.

- Moi aussi je suis content de te voir Grand-mère, répliqua Asagi avec un sourire crispé. »

Kana-san lui fit signe de s'asseoir mais on voyait clairement sur son visage qu'elle n'était pas ravie de voir son rapace de petit-fils adoré.

« Tu devrais être contente que je sois là, se plaignit Asagi. Je te signale que je suis rentrée exprès de Tokyo pour toi ! J'étais très inquiet.

- pffff... Tu voulais savoir si tu allais enfin toucher ton héritage ?

- Grand-mère !

- Et pourquoi viens-tu les mains vides ?

- Je...heu...

- Mal élevé. »

Le brun se mordit violemment la lèvre pour ne pas lui dire sa façon de penser et canalisa sa colère en crispant ses doigts sur ses genoux. Décidément, elle avait le don pour le mettre en rogne !

« Et tu comptes rester ici longtemps ?

- J'ai des affaires à régler ici.

- Ahraaaah ! Tu n'es donc pas venu que pour moi. »

Asagi étouffa un juron. Décidément cette vielle chouette n'en ratait pas une. Qu'elle soit contente qu'il se soit déplacé ! Non, elle n'était jamais contente ! Que lui fallait-il de plus ?

« Et où comptes-tu vivre ?

- J'ai pris une chambre à l'hôtel.

- Je vois. Tu ne vas même pas rester à la maison. Quelle honte ! Tu m'aimes si peu ? Tu veux couvrir de honte toute la famille ? Aaaah... je sens déjà le déshonneur s'abattre sur notre nom, déclara-t-elle en prenant une pose théâtral très dramatique qui ne fit qu'exaspérer un peu plus son unique petit-fils.

- Très bien. Je vais annuler ma réservation. Je dormirais à la maison, répliqua Asagi en se levant avec colère sous le sourire victorieux de la vieille femme.

- Et tu prendras soin de Ruiza ?

- Ruiza ? Oh... ton aide soignante.

- Sois gentil avec elle.

- Oui grand-mère.

- Et passe me voir avec elle tous les jours. »

Asagi lui adressa un sourire forcé puis la salua et s'en alla. Lorsque la porte se referma derrière lui il déclara :

« Cours toujours grand-mère. J'ai pas que ça à faire. »

OoOoO

Tsunehito posa une deuxième couverture sur les épaules tremblantes de son ami qui claquait même des dents. Le brun poussa un profond soupir puis alla chercher le thé qui était déjà prêt à la cuisine. Peu après, il posa une tasse brûlante devant Ruiza qui s'empara d'elle pour la boire avec avidité. Bien évidement, il se brûla la langue et grimaça sous le regard inquiet de son meilleur ami mais d'un sourire le blond le rassura avant d'éternuer. Tsunehito fronça des sourcils et déclara :

« C'est malin. Voilà que tu as attrapé froid. Mais quelle idée de te balader avec des vêtements trempés !

- C'est pas ma faute, pleurnicha Ruiza. C'est à cause de se sale type, ajouta-t-il en grognant légèrement.

- Mais tu sais que tu es bête de ne pas avoir prit son chèque ! Pffff... Si j'avais été toi, je n'aurais pas eu de scrupule à prendre son argent. »

Ruiza afficha une petite moue d'enfant grondé qui fit fondre Tsunehito qui ne résista pas à l'envie de lui pincer les joues. Ruiza grogna et repoussa les mains de son ami qui riait déjà.

« Je ne veux pas de l'argent des autres. Je peux m'en sortir seul, répliqua Ruiza en détournant les yeux.

- Mouais. Au faite, ta patronne ne rentre pas ce soir alors ?

- Non, soupira Ruiza en entourant ses jambes de ses bras. Ça me fit bizarre de penser que je vais passer la nuit seul. Hier soir, j'étais à l'hôpital avec elle et je ne suis rentré que ce matin pour ensuite y retourner. J'étais content de voir qu'elle allait beaucoup mieux.

- mmm... dans ce cas, on pourrait sortir ce soir, non ?

- C'est vrai que ça fait longtemps...

- Je te prêterais des vêtements. De toute façon les tiens sont au sale. »

Ruiza acquiesça d'un hochement de tête avant de soupirer et de s'allonger sur les tatamis. Il resserra les couvertures sur son corps à moitié nu et uniquement couvert par son boxer et les couvertures que Tsunehito lui avait prêté.

Tsunehito était son ami d'enfance. Et plus exactement son seul ami. Le seul qui avait toujours été là pour lui. Le seul à l'avoir toujours compris et Ruiza savait que sa porte lui était toujours ouverte. Son ami tendait toujours une oreille pour l'écouter. Et Ruiza avait toujours de quoi alimenter une conversation. Il lui arrivait tellement de chose ! D'un autre côté, étant très étourdit et maladroit de nature, cela expliquait assez les sales situations où il se retrouvait parfois.

OoOoO

Asagi gara sa Ferrari dans le parking souterrain d'une grande tour. Au dernier étage de celle-ci se trouvait un très bon restaurant de fruit de mer où il avait rendez-vous avec son meilleur ami. C'était la première personne qu'Asagi avait prévenue de son retour et d'ailleurs la seule. Il n'avait pas jugé nécessaire de prévenir ses vieilles connaissances puisqu'il n'avait pas l'intention de les revoir. Mais Hiroki c'était différent. Ils avaient toujours gardé contacte et ils leurs arrivaient de travailler parfois ensemble. C'était rare puisqu'ils étaient dans deux secteurs totalement différents mais cela arrivait.

Hiroki était déjà là. Comme d'habitude, il était en avance alors qu'Asagi était ponctuel. Les deux amis se sourirent et Asagi prit place face à lui. Peu après un serveur vint leur apporter des plats.

« Je me suis permis de commander pour nous, déclara Hiroki.

- Tu as bien fait. Tu connais de toute façon mes goûts, répliqua Asagi. »

Les deux amis se sourirent encore une fois puis commencèrent à déguster leurs huîtres.

« Au faite, Inata-chan, tu t'en souviens ?

- Oui, répondit Asagi tout en buvant une gorgé de vin rouge. Bien sûr, comment oublier une telle femme !

- Je l'ai croisé dernièrement et elle m'a demandé de tes nouvelles, ajouta Hiroki avec un sourire coquin. À mon avis, elle en pince toujours pour toi.

- Peut-être, se contenta de répondre Asagi alors qu'un large sourire c'était dessiné sur ses lèvres.

- mmmh... J'ai pensé qu'on pourrait faire quelque chose tous les trois. Enfin, si tu as le temps.

- Oui, ça serait sympa.

- Dans ce cas, je me charge de tout organiser. »

OoOoO

« Ruiza, tu es sûr que ça va ? Tu as mauvaise mine, s'inquiéta Tsunehito.

- J'ai l'air ridicule, soupira Ruiza en se prenant la tête entre les mains.

- Mais non, tu es magnifique ! »

Ruiza ne commenta pas ce compliment mais l'expression de son visage le faisait déjà pour lui. Magnifique ? Oui mais magnifiquement ridicule ! Mais surtout, il ressemblait à une fille avec ce short hyper court et ce haut qui lui dénudait le ventre ! Lorsqu'il en avait fait la remarque Tsunehito avait déclarait qu'un piercing au nombril était fait pour être montré. Seulement, ce qui n'était pas du tout prévus à programme c'était tous les regards d'hommes qui convergeaient vers eux. À croire que tout le monde les prenait pour des filles. D'un autre côté, la jupe courte de Tsunehito portait plus qu'à confusion. D'ailleurs, le brun ne semblait pas déstabilisé par le fait d'être observé par des hommes. Ruiza le soupçonnait même d'aimer ça. À croire qu'il était homosexuel. Le blond le soupçonnait de l'être depuis un petit moment déjà mais il n'avait jamais osé le demander franchement à son ami et avoir toujours attendu que ce soit lui qui aborde se sujet. Mais Tsunehito ne l'avait jamais fait alors Ruiza faisait comme si de rien n'était.

« Ah !!! Le voilà ! S'écria Tsunehito d'une voix un peu trop aiguë au goût de Ruiza qui le regarda d'un drôle d'air avant de porter son regard sur l'homme qui marchait vers eux. »

Il était habillé tout en noir et avait de longs et magnifiques cheveux châtains foncés. Un léger sourire de séducteur était posé sur ses lèvres et par réflexe Ruiza se rapprocha de Tsunehito. Le nouveau venu s'arrêta devant eux et Ruiza lui lança un sourire gêné.

« Hide-Zou, je te présente Ruiza, déclara Tsunehito.

- Ravie d'enfin pouvoir te rencontrer. Tsunehito m'a tellement parlé de toi.

- C'est bizarre, il m'a jamais parlé de toi, répliqua Ruiza avec un sourire plus que crispé car le châtain venait de lui faire un baise main. »

Au grand soulagement du blond, Hide-Zou s'assit à côté de Tsunehito qui était aussi excité qu'une fangirl. C'était la première fois que Ruiza le voyait ainsi, ce qui expliquait qu'il regardait son ami d'un drôle d'air.

« Bon... heu... je vais aux toilettes, déclara Ruiza en se levant brusquement. »

Tsunehito lui adressa à peine un oui et reporta son attention sur le beau jeune homme qui se trouvait à ses côtés et qui semblait tout aussi ravi de le voir. Ruiza les regarda d'un drôle d'air, se demandant l'espace d'un instant s'ils n'étaient pas gays et en train de flirter ensemble. Après une courte réflexion, le jeune homme haussa des épaules et prit la direction des toilettes en prenant garde à contourner la piste de danse de la boîte de nuit où son ami les avait emmené.

Après s'être rafraîchit dans les toilettes, Ruiza voulu rejoindre son ami mais l'aperçu de loin en plein flirte avec ce Hide-Zou. Le blond soupira et regarda d'un air attendrit son ami. Au finale, il n'était même pas choquer d'apprendre qu'il était gay. Dans le fond, il l'avait toujours su. Ruiza décida donc de leur laisser un peu d'intimité et se dirigea vers le bar. Il se issa sur l'un des tabourets de cuire, à côté d'un jeune homme à peine plus vieux que lui. C'était ça ou s'asseoir à côté d'un vieux pervers qui le déshabillait littéralement du regard. À croire qu'il ne voyait pas qu'il était un homme et pas une femme ! À moins qu'il soit lui aussi gay. Ruiza soupira puis commanda une desperados tout en croisant les jambes. Dès qu'on l'eut servit, le blond porta la bouteille à ses lèvres et croqua dans le citron qui était placé dans l'ouverture. Tout en goûtant au jus amer, il aspira une grande quantité d'alcool.

« Vous devriez éviter de prendre une pose si aguicheuse quand vous buvez à la bouteille. Certain vont perdre leur dentier. »

Surpris, Ruiza se retourna vers le jeune homme à sa gauche. Il était brun et avait un charmant petit piercing sur le nez. Il avait également un très beau sourire mais il n'en restait pas moins un homme donc il ne représentait que peu d'intérêt pour Ruiza qui était loin d'être gay.

« Enfin, si vous voulez attirer les regards c'est votre droit. »

Ruiza se contenta de le regarder du coin de l'oeil tout en continuant de boire à la bouteille. Il ne prit même pas la peine de répondre à cet homme et se demanda même s'il savait qu'il était un homme.

« Hiroki, murmura une femme qui venait de poser une main sur l'épaule du brun. Ça fesait longtemps, n'est-ce pas. »

Hiroki soupira puis se tourna vers la jeune femme qui était vraiment séduisante mais qui ne l'intéressait pas vraiment. De toute façon, Hiroki détestait les femmes trop faciles et celle là en faisait malheureusement parti.

« Effectivement, répondit le brun. Seulement, vois-tu, je suis occupé. »

Vexée, la jeune femme posa un regard noir sur Ruiza qui le sentit très distinctement. Le blond soupira puis se retourna vers elle et déclara tout en souriant.

« Prenez ma place très chère. »

Sur ces mots, le blond quitta son tabouret sous le regard dépité d'Hiroki qui jura en le voyant l'éloigner de la sorte. Ruiza pour sa part ne lui adressa pas un regard et rejoignit Tsunehito dont la main était déjà dans celle de Hide-Zou. Apparemment, Ruiza avait bien fait de les laisser seul.

« Bon, je vais rentrer, déclara Ruiza.

- Déjà ! S'écria Tsunehito.

- Je te rapporterais tes vêtements demain. Et je reprendrais les miens. Amusez-vous bien. »

Le blond les salua puis prit la direction de la sortie de la boîte de nuit. Alors qu'il s'apprêter à passer la porte, une main empoigna la sienne. Surpris, Ruiza se retourna et se retrouva nez à nez avec Hiroki. Ce dernier lui adressa un sourire séducteur qui aurait sûrement marché sur une femme, mais Ruiza n'en était pas une.

« Laissez-moi vous raccompagner Mademoiselle. »

Le visage de Ruiza se décomposa. Ce type le prenait pour une femme ? Partagé entre gène et exaspération, le blond se dégagea de cet inconnu et déclara :

« Désolé, mais je ne monte pas avec les inconnus. »

Ruiza lui tourna le dos et alors qu'il poussait la porte, Hiroki s'écria :

« Je m'appelle Hiroki.

- Et bien au revoir Hiroki, répliqua Ruiza avait de disparaître derrière la porte à double battant. »

Hiroki se sentait un peu stupide. C'était la première fois qu'une femme le jetait de la sorte. Jamais on ne l'avait envoyé balader de cette manière ! Cette femme n'était vraiment pas comme les autres et il espérait sincèrement la revoir.

Ruiza appela un taxi et grelotta de froid en l'attendant. Il avait bien une veste, mais elle était plus décorative qu'autre chose. Enfin, il ne pleuvait plus et c'était déjà ça. Quoi que son nez recommençait à couler et il était à présent prit t'éternuement, chose qui lui était passé dans l'après-midi. Le jeune homme soupira tout en jurant. Décidément, ce n'était pas sa journée. D'ailleurs, il avait véritablement attrapé froid. Tout ça à cause de ce sale type en voiture rouge !

Lorsque son taxi s'arrêta devant lui, Ruiza poussa un soupir de soulagement et se dépêcha de monter à l'intérieur afin de se réchauffer. Une fois la portière refermée, le chauffeur se retourna vers lui et le regarda de haut en bas tout en souriant largement ce qui gêna passablement le blond.

« Où dois-je vous déposer mademoiselle ? »

Ruiza lui répondit avec un sourire crisper sur le visage. Décidément, tout le monde le prenait pour une femme ! Ça en était lassant. Enfin, il serait bientôt au chaud chez lui et n'avait qu'un hâte, retrouver sa couette car il avait si froid ! Il ne se sentait d'ailleurs pas bien. Peut-être à cause du choc thermique ? Après tout, il faisait si chaud à l'intérieur de la boîte et si froid à l'extérieur. Pourtant, il ne neigerait pas cet hiver, comme les précédents, ce qui était dommage.

Une fois arrivée devant chez lui, Ruiza paya le taximan puis traversa d'un pas chancelant la cour de Kana-san. Il avait vraiment du mal à marcher et se sentait si fatigué ! Il devait vraiment couver quelque chose. Enfin, il serait bientôt au chaud et pourrait se reposer. Quoi qu'enfoncer la clef dans la serrure ne fut pas vraiment évident mais lorsque la porte s'ouvrit, un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres. Ruiza marcha avec beaucoup de mal jusqu'aux escaliers et les considéra avant de soupirer. Il n'avait pas la force de gagner l'étage. Il tourna la tête et aperçu le canapé. Ruiza soupira et s'y dirigea. De toute façon, il était seul dans cette maison. Alors il pouvait bien dormir sur le canapé puisque cela ne dérangerait personne.

OoOoO

Asagi s'étira puis retira ses lunettes et se frotta les yeux avant d'éteindre son ordinateur portable. Il posa ensuite son regard sur son verre vide et décida de le redescendre à la cuisine avant de se coucher. Le brun quitta sa chambre avec son verre et alors qu'il descendait les escaliers, il fut surpris de trouver la porte d'entrée mal fermée. Le jeune homme fronça les sourcils et se dépêcha de descendre au rez-de-chaussée. Là, son regard fut attiré par une masse étendu dans le canapé. Asagi réfléchit un moment et en conclut qu'il s'agissait sûrement de la fameuse Ruiza dont lui avait parlé sa grand-mère. Le brun soupira profondément et referma à clef à porte d'entrée avant de prendre la direction de la cuisine. Il déposa son verre vide dans l'évier puis rejoignit le salon. Là, il entendit une vague plainte. Ruiza s'était recroquevillé sur lui-même et avait crispé ses doigts sur un coussin dans lequel il cachait son visage. Les frissons qu'Asagi put apercevoir sur ses jambes outrageusement dénudées lui indiquèrent que le blond avait froid. Le brun soupira et puisqu'il était un gentleman, il n'allait pas laisser cet étourdit mourir de froid. Quoi qu'il restait toujours persuadé que Ruzia était une femme.

Asagi s'approcha de la cheminée et l'alluma. Il ne prit pas le temps de regarder la beauté du feu et monta à l'étage pour prendre une couverture. Une fois de retour dans le salon, il s'accroupit à côté de l'endormie. Il lui retira ses bottes avec précaution, lui laissant ses bas retenue par des porte-jarretelles en dentelle et le couvrit avec une couverture après que ses yeux eurent glissés par mégarde sur le délicieux fessier de Ruiza que sa posture et son short trop court laissaient entrevoir la naissance inférieur. Asagi détourna les yeux tout en rougissant légèrement et se racla doucement la gorge afin de retrouver de la contenance. Une fois le blond convenablement couvert, Asagi s'appuya contre le canapé et resta assis sur le sol pour regarder le feu qui brûlait dans la cheminé. Pourquoi ma grand-mère a-t-elle engagée une aide-soignante aussi vulgaire ? Asagi grimaça légèrement afin de pouvoir plus facilement oublier ce qu'il avait vu précédemment et qui ne le laissait pas indifférent, loin de là. Le brun soupira de rage puis se leva et remonta dans sa chambre.

À suivre...

Note : Voilà, les bases sont jetées. J'espère que ça vous à plus n.n