Chapitre 15 : Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

Pour Harry, la journée du lundi fut bien brumeuse. Rares étaient les souvenirs qui lui restaient... Il se souvenait, le matin, avoir attendu Dumbledore dans le hall, comme convenu. Il se rappelait le voyage, long, sous la pluie, jusqu'à la vieille maison de son pire ennemi. Il se rappelait la protection que chacun des adultes avaient exercée sur lui, à son plus grand désappointement. Il se souvenait qu'ils avaient cherché durant des heures la petite bague dans les immenses pièces, parlant très peu, quasiment pas.

Mais il lui était impossible de se souvenir d'Après. Quand ils avaient enfin trouvé le bijou. Tout était flou, il ne voyait plus rien de précis. Il savait juste que Dumbledore l'avait gardée sur lui, pour pouvoir l'étudier et la détruire, si possible. Il avait cependant une idée sur la question, à lui soumettre quand il retrouverait ses esprits.

Oui, la journée laissait bien ses marques. Et le plus insupportable pour notre jeune Héros était de ne pas savoir pourquoi. Il n'y voyait aucune raison, puisqu'elle s'était déroulée comme prévu, sans accident. Peut-être souhaitait-il tellement en finir avec cette histoire qu'il ne voulait plus s'attarder sur des détails, mais n'en garder que les grandes lignes...

Beaucoup d'hypothèses pouvaient être avancées, mais pour le moment, allongé sur son lit, Harry ne s'en souciait pas. Il attendait juste, que le jour se lève, peut-être, il ne savait pas exactement. Il voulait en finir. Seule cette phrase ne quittait pas son esprit, à en avoir l'impression d'avoir les mots écris devant les yeux.

Mais il savait que le château n'avait pas était aussi calme que sa sortie, d'après les rumeurs des couloirs, vaguement entendues à son retour. Ainsi, les Maraudeurs reprenaient du service ? Quel coïncidence, juste quand Dumbledore s'absentait...

Il avait cependant vu les étincelles dans les yeux de son père et de Sirius, une petite lueur invisible depuis bien longtemps. Et l'ambiance morose dans les murs de leur école ne demandai pas mieux que de disparaître, de laisser à ses élèves le peu d'innocence qu'il pouvait leur rester. Oui, c'était finalement une bonne chose, leur blague.

Alors comme ça, personne n'avais pu bouger de son siège, durant le petit déjeuner ? Empêchant tous les cours d'avoir lieu, les élèves de se parler de loin, et ce jusqu'à l'intervention d'un Dumbledore cachant son étonnement. Il ne s'attendait vraisemblablement pas à ça pour son retour. Il se souviendrai toujours d'une Mc Gonagall furax, tellement différente de celle qu'il connaissait, qu'il avait apprit à connaître. Le temps changer les gens.

Plus que tout, il priait pour que cette étincelle dans les yeux de ses parents ne disparaisse jamais. Il changerait l'histoire qu'il connaissait pour un monde meilleur, il le voulait. Mais en attendant, il allait profiter de sa première, et non dernière, victoire avec sa famille. Aucuns des Maraudeurs n'avaient pu être accusés, faute de preuve...! Il espérait presque être présent lors de la prochaine blague.

Harry finit cependant par ouvrir les yeux, une vague idée derrière la tête. Lui aussi était un adolescent après tout, pourquoi ne pourrait-il pas non plus en profiter ? Il avait assez contribuer au monde sorcier pour aujourd'hui, et puis... N'était-il pas un fils de Maraudeurs ?

Il se leva rapidement, cherchant une solution qu'il voulait inhabituelle, et non quelque chose que le collège avait l'habitude de voir... Ce n'était pas lui le farceur, dans l'histoire, mais les jumeaux ! Quel dommage qu'il n'est pas pensé à prendre quelques unes de leur invention dans son inexistante valise... Il se décida finalement pour un sors tout simple, agrémenté d'une petite touche personnelle. Il ferait plus inventif la prochaine fois !

Sensible à aucun remord -après tout, ce n'était pas de sa faute si ses colocataires étaient de vrais marmottes !- il se plaça au centre de la pièce. La suite ne fut qu'une succession de mouvement de baguette rapides, dans un silence religieux... Jusqu'aux cris poussé par les malheureuses victimes qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait... Depuis quand les Maraudeurs étaient-ils visés par les farces ?!

Mais la vue qu'ils donnaient ne prêtait absolument pas l'envie de répondre à cette question. Les voir assis sur leur lits, blancs comme neige, ou plutôt de farine, et trempés jusqu'aux os. La descendance était assurée !

Ils mirent quelques secondes à reprendre leurs esprits ; puis se levèrent en battant des records : c'était à celui qui prendrait sa douche en premier ! Pendant que Harry en riait aux éclats. Finalement, il devrait peut-être faire ça plus souvent...

Il sortit du dortoir en vitesse, leur lançant un rapide bonjour, avant de rejoindre les filles déjà en bas. A la vue de sa mine réjouie, Ginny et Lily avaient bien compris que quelque chose c'était passé dans le dortoir des garçons, mais Harry laissait le soin aux Maraudeurs de leur expliquer, sa donne faim tout ça !

La première chose qu'il perçut ce matin-là en entrant dans la Grande Salle, fut l'étincelle de malice dans le regard de Dumbledore.