OMG!!!!! Je suis tellement désolée d'avoir mis trois siècles à poster l'épilogue. En vérité, j'étais certaine de l'avoir déjà posté! Mille excuses!!!


Épilogue :

- 6 mois plus tard -

Cuddy tourna la tête lorsque la porte de la salle d'examen s'ouvrit, et soupira.

« Je me demande bien de qui tu tiens cette habitude de ne pas frapper aux portes… »

La fillette lui sourit et se hissa sur le meuble de la salle.

« Je suis avec un patient Lois. »

« Je serais sage! »

Cuddy reporta son attention sur l'homme qu'elle s'apprêtait à ausculter.

« Ça vous embête si elle observe? »

« Vous préparez déjà la relève? »

Elle lui répondit par un sourire et installa son stéthoscope dans ses oreilles. Après un instant, elle l'enleva et prit le dossier pour y griffonner quelque chose.

« Ce n'est qu'un rhume M. Patterson. Pas de quoi s'inquiéter. »

Elle releva les yeux vers Lois qui battait ses jambes dans le vide, le regard perdu au sol. Puis elle tendit une ordonnance au patient, le salua et quitta la salle, suivie par la fillette. Elle posa le dossier par-dessus les autres et marcha vers son bureau.

« Qu'est-ce que tu fais ici Lois? »

« Greg a envoyé son équipe faire une biopsie. Il attend les résultats en regardant la télé et moi en te rendant visite. »

Alors que Cuddy s'asseyait derrière son bureau, Lois s'assit sur le canapé, dos sur le siège, jambes à la verticale, tête dans le vide, mains croisées sur son ventre, pieds appuyés sur le mur. La doyenne roula des yeux.

« Tes pieds Lois. Et tu vas finir par avoir mal à la tête comme ça. »

La petite décolla ses pieds du mur sans pour autant changer de position. Pendant que Cuddy signait des papiers, la fillette garda les yeux rivés au plafond, battant une mesure inaudible du pied.

« Tu sais, la plupart des filles de onze ans ne passe pas leur temps libre à traîner dans un hôpital. »

« Douze. »

« Dans deux mois. »

Le silence régna de nouveau dans la pièce jusqu'à ce que Cuddy finisse par lever le regard et accorder toute son attention à celle qu'elle considérait à présent comme sa fille.

« Tu es bien songeuse depuis quelques jours. Qu'est-ce qui t'arrive? »

Lois se releva et vint s'asseoir dans le fauteuil en face de la doyenne et se mit à faire tourner un crayon. Cuddy soupira et se leva pour aller chercher quelques dossiers dans le sas de son bureau. Le téléphone sonna et Lois y répondit avant que la doyenne n'ait le temps de revenir.

« Bureau du Dr Cuddy… Ne quittez pas Mme Ryan, je vous prie. »

Elle tendit le combiné avec un large sourire. Cuddy roula les yeux et attrapa le téléphone. Elle raccrocha quelques instants plus tard et se tourna vers Lois qui s'était assise en tailleur sur le canapé, tête renversée en arrière.

« Tes pieds. »

La petite soupira, s'allongea sur le canapé, les genoux sur l'accoudoir, les pieds dans le vide, le regard vers le plafond. Cuddy vint s'asseoir près d'elle, souleva la tête de la fillette pour la poser sur ses cuisses et commença à entortiller ses cheveux auburn autour de son index.

« Qu'est-ce qui te tracasse? »

Elle se redressa, enleva ses chaussures du bout des pieds et vint se recroquevillée contre Cuddy qui se mit à lui caresser les cheveux.

« Est-ce que… Si je t'appelle maman, est-ce que ça veut dire que j'oublie ma vraie maman? »

Cuddy sentit son cœur manquer un battement et resserra son étreinte autour de la petite.

« Pourquoi est-ce que tu penses à ça soudainement? »

« C'était la fête des mères hier. »

Elles restèrent toutes les deux silencieuses un moment.

« Tu ne pourras jamais oublier ta maman, ni Léo, quoique tu fasses. Même ton père que tu veux tant oublier…»

« Après l'accident, Greg m'a dit que je ne devais pas m'interdire d'être heureuse par culpabilité. »

Cuddy esquissa un sourire tendre et déposa un baiser sur le sommet de la tête de Lois.

« Je voulais juste savoir ce que tu en pensais. »

« Peu importe comment tu m'appelles Lois, je te considère déjà comme ma fille. Et je suis sûre que le docteur au cœur de pierre fait de même. »

Lois releva la tête vers Lisa et lui sourit doucement. Elle se redressa, embrassa la doyenne sur la joue, attrapa ses chaussures et s'apprêta à sortir. Elle s'arrêta et se retourna vers Cuddy qui était à présent debout. Elle s'approcha d'elle et se hissa sur la pointe des pieds pour passer ses bras autour du cou de la jeune femme et lui déposer un baiser sur la joue.

« Bonne fête maman. »

Elle fit demi-tour et quitta la pièce en courant. Cuddy la regarda partir en souriant, les yeux étincelants de larmes.


- 2 semaines plus tard -

Cuddy allongée contre lui, la tête posée sur son torse, House gardait les yeux fermés bien qu'il soit éveillé. Il sentait que la jeune femme était elle aussi consciente mais profitait comme lui de son dimanche matin. Elle bougea son pied et agita ses orteils contre les siens. Il sentit un fin sourire étirer ses lèvres. Puis elle roula de façon à se placer sur House, prenant soin, sans même y penser, de ne pas heurter sa cuisse, et se mit à l'embrasser.

« Avoue que ta main est loin d'être aussi efficace que moi. »

Sa voix rauque lui fit ouvrir les yeux. Avant qu'il n'ait eu le temps de répondre, des coups frappés à la porte de la chambre poussa Cuddy à reprendre sa position initiale alors que House soupira.

« Mais j'étais rarement interrompu le dimanche matin par la seule gamine des États-Unis qui ne fait pas la grasse matinée. »

Cuddy souffla un rire avant d'autoriser Lois à entrer. Les deux adultes se redressèrent dans le lit en la voyant pousser la porte du pied et arriver les mains chargées d'un plateau de petit-déjeuner. La doyenne coula un regard vers House.

« Mais je doute que tu recevais des petits-déjeuners au lit. »

Il roula des yeux et observa la fillette s'approcher et poser le plateau à leurs pieds avec un sourire. Elle se pencha pour embrasser Lisa et leva le poing que House cogna du sien.

« Que nous vaut l'honneur d'un petit-déjeuner au lit? »

Lois leva les yeux pour croiser ceux de House puis les baissa. Elle se mordit la lèvre, coula un regard vers Cuddy et se redressa. Elle haussa les épaules.

« C'est la fête des pères aujourd'hui. »

Elle força un sourire en coin. Cuddy sentit les battements de son cœur s'accélérer et laissa passer son regard de Lois à House. Celui-ci baissa la tête, repoussa Cuddy et attrapa sa canne posée contre la table de nuit. Il descendit du lit en caleçon, se saisit de ses comprimés de vicodine et s'éloigna.

« House! »

Il s'arrêta et se retourna pour croiser le regard noir de Cuddy. Tête baissée, il s'adressa à Lois.

« Je suis pas ton père. »

Il boita pour rejoindre la salle de bains mais s'arrêta quand la fillette se releva brusquement et s'adressa à lui.

« Tu ne m'aimes pas? Et tu n'aimes pas Lisa non plus? C'est pour ça que tu ne veux pas qu'on sache qu'on est une famille tous les trois? T'as honte, Papa? »

Cuddy se redressa, tenant le drap autour d'elle d'une main et de l'autre attrapa la fillette par le bras. Ne jetant pas un regard de plus à la petite en pleurs, House s'enferma dans la salle de bains. Lisa posa une main sur l'épaule de Lois.

« Tu veux bien ramener le plateau à la cuisine ma puce? Je vais lui parler. »

Elle haussa les épaules et quitta la chambre sans un mot. Puis Cuddy quitta le lit et s'habilla d'un peignoir. Elle s'approcha de la salle de bains.

« Tu es vraiment psychologiquement attardé! Sors de là! »

« J'ai été privé de mon câlin et maintenant tu veux m'enlever mon pipi du matin? »

« Abruti! »

Il sortit en ouvrant brutalement la porte et posa un regard noir sur la jeune femme qui se tenait face à lui, mains sur les hanches.

« Je ne suis pas son père. »

« Tu es quoi alors? Le jouet de sa mère? »

« Tu n'es pas sa mère… »

« Si! Il n'y a pas que la généalogie House! C'est toi qui l'emmènes à l'école à moto, c'est toi qui es allé faire peur au gamin qui se moquait d'elle, c'est toi qui lui as donné sa première leçon de piano… »

« Je ne suis pas son père! »

« Tu ne veux pas être son père parce qu'alors ça implique des responsabilités! Et tu refuses toute forme de responsabilités! Ce qui me ramène à ma première assomption: tu es psychologiquement attardé! »

Il soupira et s'éloigna d'elle. Elle le rattrapa par le bras et l'obligea à lui faire face. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme, brillant de colère.

« Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu ne l'aimes pas comme ta fille. »

Il baissa les yeux et la dépassa pour attraper un tee-shirt et l'enfiler. Cuddy lui lança un regard noir et quitta la chambre. Elle arriva dans la cuisine et s'arrêta pour observer la fillette. Lois était occupée à tremper une tartine de pain dans son bol, le regard perdu dans le vide. Cuddy s'avança vers elle, posa une main sur son épaule et l'embrassa sur le crâne.

« Qu'est-ce qu'il a dit? »

« Laisse lui du temps. »

Elle hocha la tête. La jeune femme s'assit à coté d'elle.

« A propos de ce que tu as dit… Tu sais que c'est moi qui insiste pour que notre relation reste secrète pour l'instant. »

« Ça fait six mois qu'il dure l'instant. A chaque fois que je vais le voir à l'hôpital je suis obligée de faire gaffe à ce que je dis et à ce que je fais. »

« Je sais Lois, mais il faut me laisser le temps de prouver au Conseil d'administration que notre vie privée ne change rien à ce qui se passe à l'hôpital. Mais ça ne veut absolument pas dire que Greg a honte de toi, ou de moi, ou qu'il ne t'aime pas… »

La petite soupira et finit par acquiescer avec lassitude.

« Qu'est-ce que tu dirais de passer la journée toutes les deux? Tennis, shopping, resto… »

Lois releva la tête et esquissa un sourire approbateur vers Lisa.


Quand les deux jeunes femmes revinrent en fin d'après-midi, en sueur après une partie de tennis, elles filèrent chacune sous leur douche, sans voir l'homme affalé sur le canapé, devant la télé. La plus âgée sortit la première, habillée d'un débardeur bleu et d'un jean. Elle rejoignit le salon et se planta face à la télévision.

« Tu n'as fait que ça de la journée? »

Il leva les yeux vers elle et les rebaissa aussitôt. Il haussa les épaules et n'ajouta rien. Non, il n'avait pas fait que regarder la télé. Mais il n'avait pas envie de lui raconter les détails de sa journée. Il ne voulait pas lui dire qu'il avait erré le reste de la matinée dans la maison, s'allongeant sur le lit de Lois pour songer. Il garda aussi pour lui l'excursion qu'il avait faite à son appartement, dans lequel il n'avait pas mis les pieds depuis plus d'un mois. Il tut également le fait qu'en rentrant, il était resté de longues minutes, assis sur ce canapé, à observer la photo de Lois et lui au piano, posée sur le manteau de la cheminée. Mais plus que tout, il ne lui dit pas à quel point il avait réalisé la place qu'avaient prise ces deux femmes dans sa vie, comblant la misérable solitude qu'il connaissait depuis tant d'années.

Devant ce silence, Cuddy secoua la tête et s'éloigna vers la cuisine. Lois ne quitta sa chambre que pour dîner et y repartit aussitôt. La doyenne s'installa à la table de la salle à manger pour relire le dossier qu'elle présenterait demain à un donateur potentiel. House se posa devant la télé et n'alla se coucher que bien après Lisa.


Elle s'attendait au fait que House soit en retard. Il était toujours en retard, moins qu'avant cependant parce qu'il avait pris l'habitude d'emmener Lois à l'école pour 8h30. Mais hier soir, la fillette avait déclaré parcourir à pied avec une amie du quartier les 3 km qui la séparaient de son école. C'est pourquoi Cuddy savait que House en profiterait pour rester au lit plus longtemps et pouvoir ainsi l'éviter. Elle fut malgré tout en colère quand Cameron, sans nouvelle de House, vint la voir dans son bureau à 10h15. Elle soupira et décrocha le téléphone pour composer le numéro de portable du médecin. Sans résultat. Elle aurait pu appeler directement chez elle et aurait probablement été gratifié d'une réponse du diagnosticien mais n'en fit rien.

Seul Wilson était au courant de leur relation, et malgré les rumeurs et suspicions du reste de l'hôpital, ils étaient parvenus à la garder secrète. Tous étaient bien sûr conscients que House entretenait une complicité particulière avec Lois. Mais aucun ne savait pour sûr que la doyenne et son pire employé avaient emménagé ensemble trois mois plus tôt. Ils avaient alors aménagé le sous-sol de la maison de Cuddy pour en faire une pièce où House pouvait battre retraite ainsi que le grenier où Lois disposait maintenant d'une grande chambre et de sa propre salle de bains et le salon qui accueillait maintenant le piano du médecin. La cohabitation était venue naturellement puisque House passait la plupart de son temps chez sa patronne, sauf lors de disputes, finalement peu fréquente. Ils avaient expliqué à Lois les raisons qui les poussaient à cacher leur statut de couple et elle avait été suffisamment mature pour les comprendre et les respecter.

Cuddy secoua la tête pour chasser ces pensées. Elle réessaya le portable du diagnosticien et eut cette fois une réponse.

« J'aurais pensé que tu avais fait installé un détecteur pour savoir quand j'arrivais à l'hôpital. Je suis en route pour mon bureau. »

« Vous avez un cas. »

« Je m'en doutais, figures toi. Qui est avec toi? »

« Cameron n'arrivait pas à vous joindre et est venu me voir. »

« Pourquoi je ne suis pas surpris… »

« J'apprécierais que vous passiez me voir dans mon bureau Dr House. »

« Délices du matin? J'arrive tout de suite. »

Elle leva les yeux au ciel. Quelques secondes après, House poussait la porte du bureau de la doyenne.

« Dr Cameron, pouvez-vous nous laisser une seconde? »

« Je vous retrouve là haut Cameron. Si elle m'abîme trop vous témoignerez en ma faveur? »

La jeune immunologiste roula des yeux et quitta la pièce. Cuddy se leva pour s'approcher de House. Elle lui jeta un regard sévère et commença d'un ton sec.

« Ce n'est pas parce que tu m'évites que tu dois arriver plus de deux heures en retard à l'hôpital ! »

« J'étais fatigué… »

« Ce ne serait pas le cas si tu n'étais pas restée devant la télé jusqu'à 3h du matin tout ça pour t'assurer que je sois endormie! »

« Apparemment ce n'était pas le cas… »

Il soupira et tourna les talons, interrompu par la jeune femme qui lui saisit le bras.

« Greg, tu l'as vraiment blessée. »

Il sortit sans un regard de plus pour elle et rejoignit son bureau où l'attendait ses trois laquais. Cameron lui tendit un dossier et l'observa pendant qu'il le parcourait.

« Où vous étiez? »

« Dans le bureau du Dr Cuddy. Voyons, Cameron. Vous ne vous souvenez pas? »

« Je voulais dire avant ça. »

« Je sais ce que vous vouliez dire. Voyons ça… Jeune femme de 38 ans, sans enfant, qui recueille la fille de sa meilleure amie à la mort de celle-ci. Quelqu'un a pensé à lui demander si elle dirigeait un hôpital? »

« Et si elle couchait avec un employé? »

Il tourna la tête vers Foreman, un fin sourire sur les lèvres.

« Vous nous cachez des choses Foreman? »

Puis il se lança dans le diagnostique différentiel avec son équipe, plongeant son esprit dans un autre puzzle que celui de sa vie.


Assis dans son fauteuil, il faisait rouler sa balle contre son front. Il tourna la tête quand on poussa la porte de son bureau. Une petite blonde aux yeux bleus fit son apparition et s'approcha doucement du médecin, la tête baissée.

« Qu'est-ce que tu veux? »

« Est-ce qu'elle va mourir? »

« Je ne sais pas. »

« J'ai déjà perdu mes parents une fois, je veux pas perdre une autre maman. »

« Oui, ben c'est pas Darty ici. J'ai pas de garantie à t'offrir. »

Elle lui lança un regard perplexe et se détourna vers la sortie. Les yeux perdus dans le vide, il souffla:

« Tu as toujours le petit ami de ta mère… »

Elle hocha la tête avec un faible sourire et s'en alla.


Il débarqua aux urgences comme une furie mais fut arrêté par Brenda.

« Vous ne pouvez pas passer Dr House. Seule la famille est autorisée. »

« Bon sang mais je suis la famille! »

« Le Dr Cuddy est déjà avec elle. »

« Je vous dis que je suis de la famille! »

« Je ne crois pas non. »

« Je suis son père! »

« Je suis désolée Dr House. »

« Ma fille a été percutée par une voiture et vous ne voulez pas me laisser la voir? »

« Ce n'est pas votre fille. »

« Puisque je vous dis que je suis son père! »

Cuddy arriva derrière l'infirmière, tenant une Lois couverte de sang par la main. Les trois femmes posèrent leur regard sur lui avant d'ouvrir la bouche et de demander d'une seule voix:

« Vraiment? »


Il se réveilla en sursautant. Il reprit sa respiration en regardant autour de lui. Son équipe était autour de lui, les sourcils froncés.

« Ça va House? »

Il leur lança un regard noir et acquiesça. Il se releva en s'appuyant lourdement sur sa canne.

« Comment va la patiente? »

« Elle est stable. Il est trop tôt pour savoir si elle répond au traitement. »

Les trois jeunes médecins le regardèrent pensivement alors qu'il gobait deux comprimés de vicodines et s'éloigna en boitant fortement.

« Où vous allez? »

« Voir Wilson. »

« Vous pensez que c'est un cancer? »

« Je pense que je m'ennuie et que Wilson est toujours une bonne distraction. Prévenez moi quand il y a du nouveau. »

Il abandonna ses jeunes, soupirant, et rejoignitle bureau de son ami. Sans lever la tête de ses ordonnances, celui-ci l'interrogea.

« Qu'est-ce que tu veux? »

« J'ai fait un cauchemar. »

Le plus jeune releva la tête et posa son regard sur House, assis sur le canapé, tête sur le pommeau de sa canne, une main massant sa cuisse.

« Et… tu veux… que je te borde et que je te chante une berceuse? »

« Lois m'a souhaité la fête des pères. »

« Dans ton cauchemar, ou… »

« Hier. »

« Et…? Je t'en prie dis moi que tu ne l'as pas envoyé balader. »

House soupira et fit rebondir sa canne sur le sol.

« House! »

« Je lui ai dit que je n'étais pas son père. »

« Et maintenant tu le regrettes. »

« Non! »

« Si! C'est pour ça que depuis ce matin tu traînes misérablement la patte en gobant encore plus de vicodines ! Et je doute que ton cauchemar n'ai aucun rapport avec ça. »

« C'est à cause de ce foutu cas… »

« Oui, j'ai entendu dire qu'il rappelait étrangement quelqu'un d'autre. »

Wilson laissa passer un moment de silence avant de reprendre.

« Est-ce que tu vas me dire de quoi tu as rêvé? »

Avant que House n'ait eu le temps d'envoyer promener son ami, son biper sonna.


Le lendemain matin, Cuddy monta voir House à son bureau. Elle le trouva endormi dans son fauteuil. Elle s'approcha de lui et se pencha pour lui crier son nom dans l'oreille. Elle eut un plaisir jouissif à le voir sursauter. Il leva des yeux gonflés de sommeil vers elle et se passa la langue sur les lèvres. Elle s'interdit de dévier son regard de celui de House.

« Tu as dormi là parce que tu continues à lâchement nous éviter, Lois et moi? »

« A vrai dire, je n'ai pas vraiment dormi. »

« Comment va ta patiente? »

« Stable. Elle va avoir besoin d'une greffe de moelle osseuse. Dommage que sa fille ne soit pas sa fille… Ça aurait pu nous être utile. »

Il vit le visage de la doyenne se durcir à ces mots et baissa les yeux.

« La sœur de la meilleure amie… »

« Quoi? »

« La sœur de la meilleure amie lui avait offert un pendentif qui était en vérité radioactif. »

« Volontairement? »

Il haussa les épaules.

« Heureusement pour elle, elle ne le portait que lorsqu'elle voyait la dite sœur. La gamine et son 'père'… »

Il mima les guillemets de ses mains et croisa le regard ennuyé de Cuddy.

« … sont sous traitement mais l'exposition était mineure. »

« Une chance qu'il tienne suffisamment à elle pour ne pas la laisser livrée à elle-même alors que sa mère adoptive est malade. »

Il plongea son regard dans celui de la jeune femme et lui lança un léger sourire.

« Oui. Une chance. »

Elle sortit en secouant la tête, suivie du regard par le médecin. Cameron et Chase entrèrent à sa suite.

« Que voulait Cuddy? »

« Savoir comment la patiente allait. Et vous, que voulez-vous? »

« Vous dire que Foreman a trouvé un donneur compatible à 5/6. On prépare Anna pour la chirurgie. Le père et la fille répondent bien au traitement. »

« Ce ne sont pas le père et la fille. »

« C'est comme ça qu'ils se présentent en tout cas… »

Les deux jeunes médecins posèrent un regard curieux sur leur patron, mais s'en allèrent sans ajouter un mot. Après quelques minutes de réflexion, House se leva, farfouilla dans un tiroir de son bureau un moment avant d'en tirer une carte de visite. Il s'assit dans son fauteuil, prit le téléphone, composa le numéro et prit une plus grande respiration.

« Stéphane Humphrey? Greg House. »


House entra sans frapper dans le bureau de la doyenne qui releva son visage agacé.

« J'ai besoin de votre signature sur un papier, patronne. »

Avec un soupir, elle congédia son assistante et tendit la main pour que le médecin lui remette le papier en question.

« Je croyais que ta patiente était guérie? »

« Elle l'est. Ce n'est pas professionnel. »

Elle fronça les sourcils et sortit plusieurs papiers agrafés d'une enveloppe brune. House s'assit en face d'elle et la regarda se figer, bouche entrouverte. Elle parcourut rapidement les papiers avant de lever son regard brillant sur lui, un large sourire sur les lèvres.

« Tu es sûr? »

Il hocha la tête en silence et répondit timidement à son sourire.


Le mercredi matin suivant, Lois rangeait son livre de mathématiques dans son cartable, s'apprêtant à partir pour rejoindre la salle de permanence où elle devait passer la dernière heure de la matinée. Son regard tomba alors sur une enveloppe brune calée entre deux cahiers. Elle la prit doucement et l'ouvrit, en extirpant plusieurs papiers. Une main posée sur la bouche, elle passa de la première, à la dernière page. Puis elle s'enfuit en courant, gardant l'enveloppe précieusement serrée dans sa main.


Debout devant son bureau, sortant juste d'une réunion, Cuddy signait les papiers que lui tendait son assistante. Elle releva un moment la tête pour voir passer sa fille en courant. Elle sourit, s'excusa auprès de son employée et s'éloigna vers les ascenseurs.


Debout face au tableau blanc, House se grattait la tête en lisant et relisant la liste de symptômes, rejetant régulièrement les propositions de ses minions assis derrière lui. Quand il entendit les bruits de pas courant dans le couloir, il regarda l'heure, sourit, et se tourna vers la porte, appuyé sur sa canne. Il ne fut ainsi pas surpris quand une Lois à bout de souffle après les dix minutes de course pour rejoindre l'hôpital, débarqua en courant, abandonnant négligemment les papiers sur la table et sauta sur lui pour s'accrocher à son cou. Il la soutint d'un bras enserré autour de sa taille. Elle posa sa tête contre son épaule et souffla un 'merci'. Gêné, House croisa les yeux exorbités de ses employés et s'autorisa un sourire en coin. Après un instant, il posa la fillette à terre et s'aperçut de la présence de Cuddy, appuyée contre le chambranle de la porte. Avec un fin sourire, elle fit un geste de la tête et le précéda, lui et Lois, dans son bureau.


Laissés seuls sans plus d'explication, les trois jeunes médecins se lançaient des regards circonspects.

« Quelqu'un a une idée de ce qui se passe? »

Foreman écarta les mains en signe d'ignorance et Chase se saisit discrètement de l'enveloppe posée sur la table. Il hoqueta de surprise en en voyant le contenu et montra sa découverte à ses deux collègues.

« Des papiers d'adoption? House adopte Lois? »


Lois se raccrocha à la taille de House une fois que celui-ci se fut arrêté de bouger. Il soupira mais ne fit pas un geste pour la repousser. Cuddy commença d'une voix douce.

« J'imagine que tu as compris ce que ça veut dire? »

« Je suis votre fille à tous les deux? »

La jeune femme leva la tête pour croiser le regard de son compagnon, et tous les deux acquiescèrent.

« Tu dois aussi savoir que j'étais ce matin en réunion avec le Conseil d'administration et le comité d'éthique. Je leur ai expliqué que House et moi sortions ensemble, qu'il vit avec nous, et qu'il t'a adopté. Ils ont constaté que nos rapports professionnels n'avaient pas changé, voire s'étaient améliorés au cours des derniers mois et ils ont donné bon gré mal gré leur bénédiction. D'ici peu tout l'hôpital sera au courant. »

Lois se détacha de House et le regarda, semblant attendre une confirmation. Quand il hocha la tête, elle sourit et s'approcha pour enlacer Lisa.

« Bon… Maintenant que ceci est réglé je suggère que tu ailles travailler comme tu es supposée le faire à l'heure actuelle. »

House et elle roulèrent des yeux au commentaire de la doyenne mais Lois s'exécuta et les laissa seuls. Quand elle rejoignit la salle de diagnostique, elle sourit devant les regards curieux des trois jeunes. Sans un mot, elle s'installa à la table, sortit ses affaires et commença à travailler. Cameron échangea un nouveau regard avec les deux hommes et risqua une question.

« Alors… Qu'est-ce qu'il se passe? »

« Je sais que vous avez lu les papiers. »

« House t'adopte vraiment? »

Elle hocha la tête sans lever le regard.


House s'approcha de la jeune femme avec un sourire de prédateur.

« Si tout le monde va être au courant… Autant en profiter, non? »

« Je leur ai assuré qu'on ne mélangeait pas vie privée et vie professionnelle. »

« Oui mais aujourd'hui est une occasion spéciale. »

Elle secoua la tête en souriant et le regarda approcher sans bouger. Elle croisa les bras et haussa les sourcils.

« Juste pour le plaisir de voir la tête de mes chers employés. »

Il se retrouva à quelques centimètres d'elle. Il attrapa ses mains pour lui décroiser les bras et les passa derrière sa nuque. Puis il l'entoura par la taille.


Du coin de l'œil, Lois aperçut le manège des deux adultes et eut un nouveau sourire.

« Ce qu'il se passe dans l'autre pièce est bien plus intéressant que moi… »

D'un même mouvement vif, les médecins tournèrent la tête vers les deux aînés occupés à s'embrasser. Foreman secoua la tête avec un sourire, Chase et Cameron avait la bouche ouverte de surprise. Sous la table, Lois tendit la jambe pour heurter le tibia de l'immunologiste.

« Aïe! »

« Ferme la bouche, on dirait un poisson hors de l'eau. »

« Ils sont ensembles? »

« Quelle déduction… Un peu tard sachant qu'ils vivent ensemble depuis que… je suis là. »

Le regard de la fillette se perdit dans le vide un instant puis elle rebaissa la tête sur ses devoirs.


Cuddy finit par le repousser avec un sourire.

« Ça suffit. Et que ça ne devienne pas une habitude. »

Leur deux regard glissèrent vers la salle adjacente où tous les yeux étaient encore rivés sur eux. Cuddy déposa un dernier baiser sur ses lèvres puis s'éloigna.

« Tu as le temps de déjeuner à la cafétéria avec Lois et moi ou est-ce que tu es trop occupé à sauver une vie? »

Il lui lança un sourire et rejoignit ses employés, Lisa sur ses talons. Lois releva la tête vers eux. Sa mère lui tendit la main pour l'inviter à la rejoindre puis se retourna vers House, le regard interrogateur.

« Allez-y je vous rejoins dans cinq minutes. »

« Vous sortez vraiment ensemble? »

« Non. C'est une habitude pour elle d'embrasser ses médecins. Vous en faites pas Cameron, votre tour viendra. »

Lisa secoua la tête et Lois hocha les sourcils. Puis les deux femmes sortirent, laissant les quatre médecins seuls. House s'approcha du tableau.

« Foreman et Chase, allez faire un tour chez lui, chez sa copine, et à son bureau. Cameron, faites un examen toxicologique et testez pour des parasites. »

« Et vous? »

« Désolé, déjeuner en famille. »

Il leur lança un regard amusé et quitta la pièce. Il descendit à la cafétéria et croisa Wilson sur son chemin. Tous les deux s'arrêtèrent à l'entrée, regards posés sur la mère et la fille discutant à la même table. Avec un sourire amusé, House interrogea son ami.

« A ton avis, combien d'apoplexie si j'embrasse Cuddy au milieu de la cafèt'? »

« La sienne pour commencer. »

« Jimmy, tu crois vraiment que j'embrasse si bien? »

L'oncologue secoua la tête avec un sourire au coin des lèvres.

« Elle te tuera si tu fais ça. »

Les deux amis prirent un plateau et se mirent en file.

« Tu manges avec nous Wilson? »

« Non, j'ai déjà des plans pour ce midi. »

House fronça les sourcils et se tourna pour suivre le regard de Wilson qui se perdait derrière son épaule. Il aperçut une jeune femme, habillée d'un tailleur, qui fit un signe au médecin. Le plus âgé se retourna vivement vers son ami.

« Tu sors avec elle? C'est qui? »

« Pandora Moning. Et non je ne sors pas avec elle. Je déjeune avec elle. »

Wilson sortit son portefeuille pour payer son repas et House se pencha à son oreille.

« Tu payes pour mon déjeuner et je me tais. »

Il soupira et tendit un autre billet. Les deux plateaux payés, les deux hommes s'éloignèrent. Avec un sourire, House ajouta.

« Le temps du déjeuner en tout cas… »

Wilson secoua la tête, jeta un regard agacé à son ami et alla rejoindre la dénommée Pandora. House sourit et rejoint à son tour Lisa et Lois, s'asseyant entre les deux femmes, ignorant des regards et murmures parcourant la cafétéria.


Je m'excuse encore une fois pour l'attente! Merci des reviews! ;)

PS: je bosse en ce moment sur un sequel. Mais j'attends de l'avancer un peu plus avant de commencer à poster.