Note : Ceci est la traduction d'une fanfiction absolument exceptionnelle de She's A Star. L'originale, Lamentations of a Starry Eyed Twit, est merveilleuse et si cela vous intéresse, l'auteur a écrit plusieurs autres fanfictions qui valent la peine d'être connues.

Lamentations d'une idiote dérangée

Les confessions d'Auriga Sinistra

Chapitre 16

Une imagination magnifique

Vendredi 15 novembre 1991

Chambre

15 h 32

Aaaurgh!

C'est officiel. Je suis incapable de ne laisser paraître absolument aucune inquiétude lorsque je sais que le mal est parmi nous. De son côté, Rogue n'a aucun problème. Je veux dire, je suis certaine que ma réaction est parfaitement compréhensible et que n'importe qui – qui n'est pas un salaud mentalement inapte – se sentirait légèrement paranoïaque, mais ça me rend folle. Honnêtement. Je n'arrête pas d'avoir ces… cauchemars.

Et, vois-tu, une fois que je les ai, ils réussissent à me hanter durant le restant de la journée. À un point tel où je sursaute au moindre petit bruit et où j'ai développé une nouvelle phobie des coins de corridors de peur de rencontrer… certaines personnes.

Mais ce n'est pas comme si je me comportais étrangement, pathétiquement, ou quelque chose du même genre! Quirell est le mal incarné! Il est le serviteur loyal de Vous-Savez-Qui, dont les deux objectifs de vie sont, au moment où l'on se parle, de se faufiler en dessous du deuxième cousin de Cerbère et de se débarrasser d'Harry Potter. J'ai abandonné la salle des enseignants. Il y a toujours une possibilité que je me retrouve seule avec lui et que…

Arrête. Ne pense pas que je suis une poule mouillée. C'est jusqu'avec son talent pour les forces du mal, il pourrait regarder dans mes yeux et réaliser que je suis que trop consciente de son secret. La Legimencie existe, tu sais!

Et puis, il va me tuer.

Et, tu vois, la plupart de mes cauchemars ressemblent à ça. Ils ont aussi tendance à inclure un Herman qui porte une cape noire et qui rit diaboliquement; ce qui est troublant pour un nombre incalculable de raisons, la première étant que les iguanes ne peuvent pas rire.

Je ne pense pas.

J'ai eu mon premier cauchemar la nuit après ma petite conversation avec Rogue. Je n'ai pas pris la peine de l'écrire ici, puisque j'ai remarqué que les choses que j'écris dans ce journal ont tendance à, euh, m'obséder et que je ne désire pas penser au fait que Quirell pourrait bien tous nous tuer.

Malheureusement pour moi (et, d'accord, on s'y attendait), j'y pense tout de même.

Chaque nuit, j'ai ces horribles rêves et ça me rend complètement malade. J'ai pensé qu'il vaudrait mieux que j'arrête d'écrire dans ce journal; la tentation serait trop grande de radoter mes cauchemars si je commençais à les inscrire ici et le fait que je suis déjà assez folle pour mettre une majuscule à « Journal » est probablement suffisant pour que j'obtienne un séjour gratuit, d'au moins cinq ans, à Ste-Mangouste.

Mais je ne peux plus endurer ça. Mon esprit nage dans une marée de petits iguanes qui portent des capes, et j'ai besoin d'un moyen d'organiser mes pensées.

Premièrement, je suis parfaitement consciente que je devrais aller voir Dumbledore. Merlin seul sait pourquoi Rogue ne l'a pas encore fait, et puisqu'il ne prend pas la situation en mains, alors je devrais m'en occuper, n'est-ce pas? Je veux dire, cela serait un peu vexant si je ne faisais rien et que quelqu'un finissait par mourir à cause de ça.

Juste un tout petit peu.

Ce ne serait même pas comme pour l'incident avec le Professeur Ford, lorsque j'ai prévenu tout le monde et que personne ne m'a écouté. Ça serait de ma faute.

… Pauvre Professeur Ford. Je l'aimais bien. Il avait l'habitude de marmonner et de froncer les sourcils chaque fois que Rogue entrait dans la pièce. Une fois, il a même lancé une plume en sucre dans sa direction et a réussi à l'atteindre dans l'œil. Accidentellement, bien entendu. Naturellement, Rogue ne pouvait rien faire parce que, même s'il est un salaud non-diabolique, on ne hurle pas des insultes à un sorcier de cent quatre-vingt-dix ans. Ça ne se fait tout simplement pas.

Et, pour mettre les choses au clair, quand il est mort, ce n'était pas un vrai rire diabolique. Juste un petit : une seconde de satisfaction. C'était juste génial de savoir que tout le monde avait tort de ne pas m'écouter pendant toutes ces années. Juste une toute petite seconde, tu sais. Je veux dire, j'ai pleuré après, et tout, quand j'ai finalement réalisé qu'il était mort. Même que, lorsque je suis retournée à Honeydukes durant la fin de semaine qui a suivi le drame, j'ai vu une boîte de plume en sucre et j'ai éclaté en sanglots. Je suis devenue tellement hystérique, qu'en fin de compte, Dumbledore a forcé Rogue à m'escorter jusqu'aux Trois Balais pour aller prendre quelque chose qui « pourrait me calmer ». Cependant, je suis persuadée que Dumbledore n'avait pas précisé du Whisky Pur Feu. Et, euh, je ne me comporte pas exactement bien lorsque j'ai de l'alcool dans le système.

C'était probablement l'idée tordue de Rogue.

Je me souviens vaguement de l'avoir appelé « mon sucre d'orge ».

C'est troublant, vraiment, ce qu'il considère comme du divertissement. Il a besoin de trouver un autre moyen de passer le temps – il pourrait se trouver un passe-temps créatif ou adopter un animal. Peut-être un chiot. Ou un iguane.

… Oh, d'accord. Voilà où j'en étais rendue.

Je savais que je reviendrais sur le sujet tôt ou tard.

Toute cette tangente était complètement délibérée.

Vraiment.

Je présume que mon subconscient essaie d'éviter le sujet et je déteste ça. Je devrais juste aller voir Dumbledore, mais j'ignore s'il va me croire et je sais que Rogue ne va pas m'appuyer. Je ferais quelque chose de vraiment brave et d'héroïque – comme affronter Quirell, par exemple – si ce n'était du fait que ça finirait très mal pour moi. Probablement avec ma mort.

Je parie que Rogue rirait.

Puis il s'ennuierait de moi, tu sais.

Il s'effondrera et pleurera sûrement la prochaine fois qu'il verra une tasse de café. Il n'a probablement pas pleuré depuis des siècles, sinon jamais. Mais en regardant cette tasse de café, il va réaliser à quel point j'étais importante pour lui, ce qu'il n'aura jamais reconnu pendant que j'étais encore à ses côtés. Et puis –

Je perds encore le fil, n'est-ce pas?

Mais, en vérité, je n'ai pas la moindre idée de ce que je devrais faire. Je suis nulle avec les secrets. Vraiment, vraiment nulle. Comme… comme quand je suis revenue de l'école l'été de ma cinquième année et que Lyra – qui avait dix-sept ans, à l'époque – m'avait confié qu'elle avait couché avec son petit ami. Je devais n'en parler à personne; elle avait été très claire. Mais, par la suite, je ne pouvais plus la regarder de la même façon! Laisse-moi te dire, Jo – journal, que j'en suis presque devenue folle. Le fait que j'aille seize ans et que je n'aille pas encore embrasser qui que ce soit n'aidait en rien. L'idée que ma sœur ait fait… et bien, ça, et que je sois la seule personne au courant – sauf, j'espère, le gars avec qui elle l'a fait – me mettait pas mal de pression.

J'avais l'intention de n'en parler à personne. J'étais entièrement préparée à amener le secret dans ma tombe. D'accord, le sujet était quelque peu, heu... mature, mais ça ne voulait pas dire que j'étais incapable de vivre avec ça! Les jours ont passé et j'étais parfaitement correcte. Un peu plus distraite que d'habitude, peut-être, plus nerveuse lorsque les gens me demandaient quelque chose, mais à part ça, tu sais, tout allait remarquablement bien.

Jusqu'à un soir où l'on mangeait du ragoût de bœuf et où j'en ai, genre, accidentellement glissé un mot à mes parents. Je me souviens du ragoût de bœuf parce que Lyra a versé le sien sur ma tête.

Mais c'était juste une histoire de sexe! Là, c'est potentiellement la condamnation du monde sorcier!

Je suppose que c'est une malédiction. Et quelque part dans tout ça, d'autres magnifiques choses sont continuellement rajoutées. Des choses comme les Elfes de maisons et la peau violette et les iguanes. Avec des capes, parfois.

Je suis la fille la plus malchanceuse de la planète.

15 h 44

En y repensant, je suppose que j'étais plutôt chanceuse que Lyra ne me tue pas.

15 h 45

Naturellement, ce n'est pas comme si elle n'avait pas essayé. Et je ne m'en suis pas sortie indemne. En plus du ragoût de bœuf, j'ai aussi cassé mon gros orteil en trébuchant sur une plante stratégiquement placée, j'ai apparemment égaré mes devoirs dans la niche du doberman des voisins et j'ai assisté à une projection du Rocky Horror Picture Show contre mon gré grâce à une erreur d'adresse et l'innocent désir de voir Une étoile est née.

C'était honnêtement le truc le plus malade que j'ai vu de ma vie.

On y lançait même des toasts.

15 h 47

Personnellement, je crois que sa réaction était un peu exagérée. Je veux dire, ne dit-on pas qu'il faut être mature et responsable avant de faire l'amour : histoire de faire face aux conséquences?

Ça me semble un peu immature de tenter de tuer sa petite sœur.

Je dis ça comme ça.

15 h 48

D'accord, admettons que mon père ne lui a pas parlé de la journée après avoir appris la nouvelle.

15 h 49

Et que lorsqu'il a regagné la parole, il a hurlé pendant trois heures et quarante minutes. Sans s'arrêter.

15 h 50

Et il l'a enfermée dans sa chambre.

15 h 51

Et il a volé la baguette magique de ma mère en lui demandant nonchalamment : « c'est quoi déjà le sortilège de la mort? », avant de se diriger promptement vers la maison du petit ami de ma sœur et de crier « abracadabra » pendant vingt minutes en direction de la fenêtre de sa chambre jusqu'à ce que la police arrive.

15 h 52

Mais quand même.

Samedi 16 novembre 1991

Salle des professeurs

7 h 27

Note à moi-même : ne te souviens pas des catastrophes familiales avant d'aller dormir, à moins de vouloir faire des rêves bizarres impliquant des relations pas-tout-à-fait-platoniques avec Rogue, l'iguane Herman portant une cape et brandissant une plume en sucre en hurlant « abracadabra! » pendant que Wimmy te regarde, les yeux pleins de larmes. Tout cela, en étant forcée de te noyer dans un océan de ragoût de bœuf pour le reste de l'éternité.

De fois, je déteste vraiment mon imagination.

Dimanche 17 novembre 1991

Tour d'astronomie

13 h 02

Je ne peux plus vivre comme ça une seconde de plus.

C'est un autre de mes cauchemars qui m'a réveillé ce matin.

Il y avait Herman dedans. Et un Quirell dément qui n'arrêtait pas de rire. Et absolument aucune trace de Rogue. Et, donc, aucune trace de Rogue complètement nu. Parce que je n'ai jamais vraiment pensé à une telle chose. Honnêtement. En fait, le rêve était plutôt flou; je ne m'en souviens plus du tout. C'était plus la situation que…

Et, je doute franchement que, si pour une raison quelconque il embrassait mon cou, j'aie le genre de réactions que je, heu, pourrais avoir en rêve. Des réactions dont je n'ai absolument aucun souvenir. Parce que je ne me rappelle pas du rêve.

ALGERNON.

ALGERNON.

ALGERNON.

13 h 09

Er. J'ai juste cru bon de, tu sais, parler de lui. Puisque je ne l'ai pas fait dernièrement, j'ai supposé que tu serais curieux de savoir ce qu'il devient – il va bien; je viens tout juste de recevoir son hibou. Merci.

Journal.

Hum. De retour à mes rêves.

Parce que j'ai eu un cauchemar. Il y avait un corridor sombre dans lequel je marchais tranquillement. Et puis, Quirell était au bout et murmurait quelque chose au sujet de la découverte de son secret en marmonnant que je le paierais par ma vie. Il n'y avait pas d'issue : j'étais encerclée par Herman et lui. Il venait de commencer à prononcer le sortilège de la mort quand je me suis réveillée.

Parfaitement adaptée aux publics de tous âges, merci beaucoup.

C'était tout de même effrayant.

Alors, j'ai tout simplement décidé que je n'en pouvais plus. J'irais voir Dumbledore et il n'y aurait rien que Rogue pourrait faire pour m'arrêter!

… Mais quand même. Je me suis dit que je ferais mieux de voir ce qu'il avait à dire pour sa défense avant de faire tout le chemin jusqu'au bureau de Dumbledore.

Je n'ai pas exactement pris la peine de m'habillée chic – c'était juste Rogue après tout – et il était question de vie où de mort; avoir l'air ravissante n'était pas une de mes priorités. D'ailleurs, je ne voulais pas qu'il pense que je tentais de me mettre belle pour lui, ou quelque chose du genre. Parce que ça impliquerait une sorte d'attraction pour lui. Le résultat d'une imagination fertile, quoi!

Bref.

Je me suis rendue jusqu'à ses appartements pour l'informer que j'allais voir Dumbledore et qu'il ne pourrait rien y faire. Je me suis dit qu'il avait le droit de savoir puisqu'il était, après tout, mon partenaire.

Dans la lutte contre le mal.

Une lutte platonique contre le mal.

Qui n'implique aucun baiser sur le cou.

Erm.

Quoi qu'il en soit, je suis allée le voir et je lui ai dit tout ça. Sauf pour la partie avec les baisers sur la gorge. Sur un ton extrêmement confiant, il m'a répondu que je ne ferai pas une telle chose. Hah! Comme s'il avait son mot à dire!

-Donne-moi une raison de ne pas le faire? demandais-je en croissant les bras devant ma poitrine. Je me suis dit que c'était le genre de situation qui demandait un peu de rébellion.

-Parce que, me répondit-il avec assurance, cela ne nécessite pas l'attention de Dumbledore.

-Quelqu'un qui est en contact avec Tu-Sais-Qui et qui tente de tuer Harry Potter ne mérite pas, à ton avis, l'attention de Dumbledore?

Je pense parfois qu'il est un peu fou.

D'accord peut-être plus que juste parfois.

Mais il y a des jours où c'est particulièrement apparent.

-Je te l'ai déjà dit, Auriga, j'ai la situation sous contrôle pour le moment.

Puis il prit l'expression condescendante qu'il aime afficher lorsque je suis dans les parages. Salaud.

-Je peux te garantir qu'il n'ira pas te tuer dans ton sommeil d'ici tôt.

Il s'est ensuite senti obligé de marmonner « dommage » à voix basse, mais de façon parfaitement audible.

Humpf.

Nous verrons bien s'il pense la même chose lorsque Quirell m'aura tué et qu'il se retrouvera seul avec une tasse de café.

Laisse-moi te dire que la remarque du « dommage » m'a fâchée.

-Je ne sais pas pourquoi je ne devrais pas aller lui dire! C'est important, tu sais!

Puis, sur une note d'inspiration subite, j'ai vicieusement ajouté :

-Ta vendetta tordue contre Harry Potter ne te donne pas le droit de retenir de l'information. Je parie que tu aimerais le voir mort!

Ça l'a mis en colère.

Ce qui n'était peut-être pas intelligent de ma part, mais qui, sur le moment, était extrêmement satisfaisant.

-C'est une théorie très brillante que tu as là, dit-il d'une voix grave et dangereuse en s'approchant de moi. C'était un peu effrayant, mais, merde, je n'allais pas commencer à reculer, ou à gémir, ou à faire quoi que ce soit qui puisse laisser supposer que je n'étais pas vraiment à l'aise.

-Très brillante, en effet, continua-t-il doucement. Je suppose que tu crois que je ne ferai rien pour empêcher la mort d'un garçon innocent afin de me venger ou, comme tu dirais, pour satisfaire à une... vendetta?

Il était à, approximativement, six pouces de moi et c'était plutôt… intense. À un point tel où c'était horrible et effrayant, bien entendu.

-Contrairement à la majorité de la population de la Terre, Auriga, je n'agis pas en fonction de mes… désirs, termina-t-il en murmurant pratiquement la fin de sa phrase.

À ces mots, mes genoux sont devenus étrangement faibles et j'ai reculé en basculant, genre, sur le lit. Réaction bizarre face à une terreur absolue, je suppose. Parce que j'étais, sans le moindre doute, absolument… terrifiée. Et rien d'autre.

Rien du tout.

-Je vois, ai-je réussi à répondre d'une voix timide. Sur le moment, c'était tout un accomplissement.

Cependant, il n'y a pas du tout prêté attention. À la place, il… et pendant un moment, j'étais persuadée que mon imagination me jouait des tours…

Il regardait fixement mon cou.

Ça m'a pris une seconde pour le réaliser. Et quelques instants pour résister à la tentation de faire une crise cardiaque. Puis, j'ai pris un moment pour réfléchir au fait que c'était très, très étrange qu'il continuait à fixer.

Soudainement, d'un mouvement bizarrement fluide, il s'est rapproché de moi et j'étais contente d'être assise parce que j'étais honnêtement persuadée qu'il allait me –

… Tuer.

Ouais. Exactement. À cause de la… terreur. Et le fait qu'il souhaitait probablement le faire.

Me tuer.

Oui.

Alors, j'étais un peu, er, nerveuse, puisque j'étais menacée de… mort, quand il s'est penché pour écarter les cheveux de mon cou – j'étais tellement nerveuse que j'avais oublié de respirer – et a demandé :

-Qu'est-ce que c'est?

-Je… ne sais pas? ai-je répliqué d'une voix étranglée.

Il a continué à me regarder fixement pendant un moment – j'étais vraiment étourdie; je blâme le manque d'oxygène – avant de proclamer :

-De l'encre.

-De l'encre? ai-je répété stupidement avant de me rappeler que j'étais, en effet, tombée endormie sur mon plan de cours la nuit précédente.

Il a grimacé un peu avant de reculer et de marcher à grands pas vers l'autre côté de la pièce jusqu'à son bureau.

-J'assume que tu t'es endormie sur les charmantes chroniques de ta vie que tu écris si fidèlement? dit-il sèchement.

Et il ajouta d'une voix sinistre :

-… En y inscrivant tous tes plus grands secrets.

-Je n'ai pas de secrets, ai répondu en décidant qu'il était impossible qu'il sache pour le truc avec la gorge.

Er.

C'était la vérité, en fait.

Parce que je n'en ai vraiment aucun.

Secrets.

Bref, il a haussé un sourcil et m'a regardée avec un air totalement sceptique.

-Vraiment?

-Oui! ai-je dit audacieusement.

Ça ne l'a, apparemment, pas satisfait.

-Aucun détail scintillant sur cet idiot charmeur qui est… [et ici, il a ajouté une couche de sarcasme, juste pour faire bonne mesure]… si chanceux de t'avoir?

-… Non.

Et cette fois, je disais vraiment la vérité. Je ne suis pas certaine que ce qui se passe entre Algernon et moi peut être qualifié de « scintillant ».

-Je vois, dit Rogue sur un ton pensif.

Ce qui m'a rappelé, pour une raison obscure, la conversation bizarre que nous avons eue dans la cour extérieure. Ce qui, en retour, m'a fait penser à la petite enquête de Victoria d'il y a quelques jours. Me sentant quelque peu brave, j'ai demandé :

-As-tu quelque chose à me dire?

Il m'a regardé comme s'il venait de se faire surprendre en train de chanter du Celestina Warbeck dans la douche, ou quelque chose de semblable.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça?

-C'est que…

Cependant, je n'ai pas réussi à trouver d'arguments plus intelligents et, donc, j'ai continué en demandant :

-Et bien, est-ce que tu as quelque chose à me dire?

-Bien sûr que non, a-t-il répliqué d'une voix glaciale, semblant particulièrement agacé. Contrairement à ce que tu pourrais croire, Auriga, je perds rarement mon temps et mon énergie en pensant à toi, à moins que cela ne soit absolument nécessaire.

Ce qui était vraiment un peu inutilement haineux de sa part, si vous voulez mon avis.

-Parfait, ai-je répondu très calmement. Je ne te ferai pas perdre plus de temps, alors.

-Merveilleux, dit-il sèchement. Il était déjà en train de regarder un autre parchemin sur son bureau.

Franchement. Je doute que sa mère lui ait appris quoi que ce soit en matière d'interaction sociale.

… Bien entendu, la mienne l'a fait et ça ne m'a pas exactement aidée.

Mais, au moins, je n'ignore pas les gens!

(Pour la plupart, en tout cas.)

Et donc, je suis partie. Je me suis dit qu'il n'y avait aucune raison de passer plus de temps en sa méprisable compagnie dépourvue d'influence maternelle. Après tout, j'avais autre chose à faire que de discuter avec lui et de perdre de large quantité d'oxygène pendant qu'il regardait mon cou! Je n'étais pas sur le point de lui donner l'impression que j'avais effectivement un quelconque intérêt pour lui en restant dans les parages.

Salaud.

13 h 18

Je le hais, tu sais. Vraiment passionnément. C'est le genre de haine que rien – même pas, tu sais, des baisers incroyablement divins sur la gorge – ne pourrait changer. Alors, tu peux laisser tomber cette supposition ridicule que tu as concocté, parce que je ne suis certainement pas amoureuse de Severus Rogue.

Parce que j'ai un petit ami.

Qui ne s'appelle pas Rogue.

Alors, voilà.

13 h 20

Et, tu sais, avant de commencer sur le sujet de la folle-qui-parle-à-son-journal, peut-être que je ne m'adresse pas à mon journal. Peut-être que je m'adresse à quelqu'un qui pourrait l'avoir volé parce que leur plus profond désir est de se plonger dans les fascinantes chroniques de ma vie.

Si c'est le cas, alors : FERMEZ CE LIVRE ET RECULEZ TRANQUILLEMENT. Honnêtement. Vous ne voulez pas que je sois en colère contre vous, vous savez. J'ai d'excellents contacts : il se trouve que je connais un iguane très obscène.

Quelque peu intimement.

Aussi, mon lancé de tasse de café est remarquable.

Alors, pensez-y à deux fois avant de vous en prendre à moi.

13 h 21

Non-Journal

13 h 22

C'est étrangement revalorisant de menacer quelque chose.

13 h 23

Non-Journal.

13 h 24

Hehehe!

13 h 25

Er.

Ne pense pas une seule seconde que je suis dérangée, ou que je n'ai pas de vie, ou quelque chose de similaire. J'ai plein de choses importantes à mon agenda – rester en contact avec mon petit ami prospère, combattre l'ultime force du mal (Rogue), combattre la méga-ultime force du mal (Quirell)…

Et, bien sûr, éduquer les jeunes sorciers et sorcières du Royaume-Uni.

Ce qui est, aussi, extrêmement important à mes yeux.

Vraiment.

13 h 28

… Sauf que si l'on se fie à mon expérience, alors je suppose que je devrais simplement les avertir que continuer en astronomie ne les mènera nulle part dans la vie, à moins qu'ils souhaitent devenir de vieux professeurs modérément fous, occasionnellement pathétiques, potentiellement éternellement célibataires, qui donnent hebdomadairement d'immenses quantités de devoirs dans le seul but d'exprimer le mécontentement refoulé qu'ils ressentent envers leurs propres vies.

13 h 29

Je devrais peut-être m'initier au tricotage de paniers aquatiques, à la place.


WOOO! Ça m'a prit 49 semaines et 6 jours de moins pour updater! Yé!

Merci à tous ceux qui ont laissé des reviews. Je vous adore.