À Rome fait comme les romains
Disclamer : Les personnages de Smallville ne m'appartiennent pas mais sont la propriété de la WB.
Note : Après Croisade, je m'étais dit plus jamais de fic historique, parce que c'est trop la galère, mais bon il ne faut jamais dire fontaine etc... Tout le monde a compris.
Alors pour la petite histoire cette fic est née à peu près en même temps que Croisade. Parce qu'en fait au départ ça devait être une seule et même fic avec des histoires de réincarnations, que j'avais commencé pour un challenge et jamais terminée, parce que je n'arrivais pas à lier les différentes époques entre elle. Bon il est peu probable que j'écrive les fics correspondant aux deux époques prévues restantes (la révolution française de 1870 et la seconde guerre mondiale), mais on ne sait jamais.
Bien j'ai quelques précisions à donner au sujet de cette fic. D'abord le contexte historique, l'histoire se passe à Rome au premier siècle de notre ère, autour de 70, sous l'empereur Vespasien et elle est fortement liée à la conquête de l'île de Bretagne par les romains (voir les notes en fin de chapitre).
Ensuite au sujet des prénoms, ils ont bien évidemment été modifiés pour coller à l'époque. Alors Lex devient Alexandre, je sais que c'est un prénom grec, mais une explication viendra. Lionel devient Léonius, tout simplement parce que c'est deux prénoms ont la même racine léo soit lion. Et Chloé devient Ceirdwyn, ben un peu par hasard en fait. Quand aux autres personnages ils n'ont rien à voir avec ceux de Smallville, il n'y a donc, ni Clark, ni Lana, ni Pete, ni personne, lol.
J'ai aussi conscience que tout le monde n'est pas expert en histoire romaine et moi non plus d'ailleurs donc le récit devrait être assez simple à suivre. Je vous ai quand même mis un fin de chapitre quelques mots de vocabulaire qui peuvent posé problèmes, ainsi que des liens vers des articles de Wikipédia sur différents aspects historiques et culturel lié à la fic, mais qui ne sont absolument pas nécessaire pour comprendre la fic, enfin je crois, c'est juste pour la culture G, je dirais.
Cela faisait très longtemps qu'Alexandre n'avait pas été d'humeur aussi maussade, une très mauvaise nouvelle lui était parvenue, en fin de matinée. Un messager venait de lui annoncer que son père était sur le chemin du retour et qu'il serait à Rome dans moins de deux jours. Voilà près de trois ans qu'ils ne s'étaient pas vus, Léonius, le père d'Alexandre était un militaire de carrière, un officier très haut gradé, un tribun militaire. Il se trouvait à la tête de la deuxième légion Augusta, situé en Bretagne. Par conséquent il passait de très longues périodes, en campagne, loin de chez lui et surtout loin d'Alexandre, ce qui n'était pas pour déplaire à celui-ci.
À intervalle régulier Léonius revenait à Rome, tandis qu'un autre tribun prenait sa place à la tête de la légion pour une durée équivalente. Mais Alexandre n'aimait pas savoir son père dans les parages, plus celui-ci était loin, mieux Alexandre se portait. Car Léonius semblait prendre un malin plaisir à pointer tous ce qui, selon lui, n'allait pas dans la vie d'Alexandre et tentait ensuite d'y mettre de l'ordre, le plus souvent contre la volonté d'Alexandre. Léonius lui avait toujours reproché et ça tout le monde le savait, de ne pas avoir suivit son exemple et embrassé une carrière militaire, la seule qui comptait à ses yeux.
Pourtant aux yeux de tous les autres, Alexandre était quelqu'un qui avait réussi. Il avait choisit la voix du commerce et ses affaires étaient plus que florissantes, par l'intermédiaire de nombreux affranchis, il commerçait dans une grande partie de l'empire. Mais quoiqu'il fasse, pour son père rien ne semblait jamais suffisant. Toujours être le meilleur en tout, tel était le seul et unique enseignement que Léonius avait transmis à son fils.
De plus Alexandre était depuis longtemps convaincu que son père ne prenait de plaisir que dans le sang, la violence et l'humiliation, autrement dis tout le contraire de lui-même. Son père et lui n'étaient donc pas prêts de s'entendre.
Le retour de son père signifiait donc le retour des ennuis.
Deux jours qu'il n'avait quasiment pas dormi, l'idée que son père serait bientôt de retour, ne l'y aidait pas. Il avait la tête constamment ailleurs. Une voix le tira de ses pensées.
- Vous avez l'air fatigué, maître Alexandre.
- Ha, c'est toi Kendra !
Kendra était la plus vieille de ses esclaves, il la connaissait depuis sa plus tendre enfance, elle avait autrefois appartenu à son père et elle était toujours là, à ses côtés. Il l'avait pourtant affranchie depuis longtemps, mais comme elle n'avait vraisemblablement plus de famille dans sa lointaine Bretagne, elle avait choisi de rester à son service. Alexandre aimait sentir sa présence à ses côtés, il la trouvait rassurante, un peu comme celle d'une mère. Alexandre avait perdu la sienne très jeune et Kendra, qui avait été sa nourrice, l'avait en quelque sorte élevé. Bien qu'il soit le fils de celui qui l'avait réduite en esclavage, elle s'était toujours montrée d'une grande bonté envers lui.
- Tu prépareras une chambre pour la nouvelle arrivante.
Avant même qu'il soit de retour, Alexandre savait que son père n'arriverait pas seul. Léonius avait pour habitude de toujours ramener un "souvenir" à son fils lorsqu'il revenait à Rome, et ce "souvenir" était toujours le même ; une esclave. Et celle qui devait arriver serait la troisième, il avait reçu la première le jour de ses treize ans, lorsque son père avait estimé qu'il était devenu un homme. Mais, contrairement à son père, Alexandre n'aimait pas spécialement l'idée d'avoir des esclaves. Léonius en possédait des dizaines, voir même des centaines, qu'il traitait comme du bétail, alors qu'aux yeux d'Alexandre la petite dizaine qu'il "possédait", pour faire tourner sa maison, lui suffisait amplement, d'autant qu'il vivait seul. Par contre il avait affranchi de nombreux esclaves, qui étaient désormais ses "clients", mais surtout qui lui étaient fidèles et sur qui il pouvait compter pour ses affaires.
On lui annonça finalement l'arrivée de son père, Alexandre se dirigea vers le vestibule pour l'accueillir comme il le devait. Lorsqu'il aperçu son père, il remarqua immédiatement le jeune femme enchaînée qui se tenait derrière lui. Comme il s'y attendait, son père était bien arrivé en compagnie d'une esclave. Elle était différente des précédentes, d'abord en raison de sa blondeur, Alexandre n'avait jamais vu de chevelure aussi claire, ensuite et surtout à cause de son regard. Un voyage, de plusieurs semaines en compagnie de Léonius, suffisait en général à calmer les esclaves les plus récalcitrants, Léonius était un homme cruel qui ne tolérait pas qu'on lui résiste, et tous finissaient par se soumettre ou par mourir. Mais pas elle.
Elle regarda Alexandre droit dans les yeux. Elle avait de gigantesques yeux verts, ils étaient magnifiques, mais ils n'exprimaient que haine et colère, ce qu'Alexandre pouvait comprendre. Elle donnait l'impression que quelques soient les humiliations ou les brimades, elle resterait fière, même esclave, elle demeurerait libre.
- Kendra ?
Il désigna la jeune femme.
- Emmène-là. Et montre-lui où elle devra vivre désormais.
Léonius eut un petit sourire, il n'avait pas eu besoin de dire quoi que ce soit, son fils avait immédiatement compris ce à quoi était destinée la jeune femme qui l'accompagné. Les deux femmes s'éloignèrent pour rejoindre les habitations réservées aux esclaves. Alexandre quant à lui conduisit son père jusqu'au péristyle afin d'aller s'installer dans l'exèdre.
- Tu vas voir c'est une petite merveille, un caractère épouvantable, certes, mais quelle vitalité... Elle va te résister longtemps, mais si tu te débrouilles bien tu parviendras à la dresser comme il se doit, enfin si pour une fois tu te comportes en homme.
Alexandre masqua sans peine son dégoût et sa colère, il avait appris depuis longtemps que rien ne servait de discuter avec son père et qu'il était important de lui cacher ses émotions, ce dernier ne sachant que trop bien les retourner contre vous. Lorsqu'il discutait avec son père, Alexandre se contentait en général de le laisser parler, n'ouvrant la bouche que lorsque que cela était nécessaire. Se rebeller ouvertement contre Léonius pouvait s'avérer dangereux, car celui-ci ne prenait de plaisir que dans la violence et l'humiliation d'autrui.
Son père parla longtemps, essentiellement de lui de ses campagnes et de sa vie en Bretagne, mais il finit par partir.
Ceirdwyn était complètement déboussolée, si elle avait bien tout compris, le monstre, qui l'avait arrachée aux siens et réduite en esclavage, lui avait fait traverser toutes ces contrées pour finalement l'offrir à cet homme. Ce qui était étrange c'est qu'il semblait le mépriser.
Il l'avait à peine regardée, l'homme à qui elle "appartenait" désormais, il lui avait accordé à peine plus qu'un regard avant de la confier à une femme, une autre esclave vraisemblablement. Elle s'appelait Kendra, venait d'une région proche de la sienne et parlait une langue très similaire à la sienne, que Ceirdwyn comprenait sans peine.
Elle la conduisit là où visiblement elle allait devoir vivre et dormir. Même si elle n'en dit rien, Ceirdwyn fut surprise, l'endroit était propre, relativement isolé pour lui permettre d'avoir un peu d'intimité et la couche semblait relativement confortable. L'autre femme la laissa seule, quelques instants, dont Ceirdwyn profita pour observer plus attentivement la pièce où elle se trouvait. Elle était relativement petite, environ deux mètres sur trois et était munie de deux ouvertures une porte et une fenêtre située relativement haut et de toute façon trop étroite pour laisser passer un être humain, même menu. C'était sommairement meublé, en plus de la couche, on pouvait trouver un petit tabouret et un coffre.
Le femme, Kendra, revint avec ce qui semblait être une assiette de nourriture, elle la tendit à Ceirdwyn.
- Tiens mange. Je doute fort que le maître Léonius t'ait bien nourri durant ce voyage.
Ceirdwyn ne répondit rien et se contenta de prendre l'assiette, avant de s'asseoir sur le banc.
- Tu vas voir les figues sont délicieuses, particulièrement sucrées. Profites-en bien, ce sont les dernières de la saison.
Le repas était on ne peut plus simple, mais il était copieux et c'était nettement mieux que tout ce que Ceirdwyn avait pu avaler depuis des jours, des semaines même. Il y avait du pain, quelques légumes, un morceau de viande froide et des fruits qu'elle ne connaissait pas, les fameuses figues probablement. Kendra la laissa à nouveau seule et Ceirdwyn commença à manger. Kendra revint peu après avec une bassine remplie d'eau et des linges pliés.
- Tiens voilà de quoi te décrasser et te changer. Quand tu auras fini laisse tes vêtements sales, l'assiette et la bassine devant la porte, je m'en occuperai plus tard, comme ça tu pourras te coucher et dormir, tu dois être épuisée. Le voyage a été long et je sais que voyager avec le maître Léonius n'est pas de tout repos. Mais tu verras, tu seras bien ici ou du moins mieux que s'il t'avait fallu vivre chez le maître Léonius, Alexandre est quelqu'un de bien, il est très différent de son père, tu verras.
Ainsi, l'homme de qui elle dépendait désormais était le fils de celui qui l'avait mené jusqu'ici, ça expliquait le cadeau, mais ça n'expliquait pas pourquoi ils se méprisaient.
Ceirdwyn finit rapidement son repas, puis elle fit un brin de toilette, passa les vêtements propres que Kendra avait apportés, puis conformément à ses instructions elle laissa ses affaires sales devant la porte et alla se coucher. Et malgré tout ce qui tourbillonnait dans sa tête, elle ne mit pas longtemps à sombrer dans un sommeil lourd, tant elle était fatiguée.
Lorsque Ceirdwyn se réveilla le lendemain, le soleil était déjà haut dans le ciel, ce qui la surpris. Théoriquement les esclaves ne devaient-ils pas être levé avant leurs maîtres ? Elle se demanda pourquoi Kendra ne l'avait pas réveillée. Ceirdwyn resta un moment désemparée, se demandant quoi faire. Après quelques minutes de réflexion, elle finit par sortir prudemment de sa "chambre". Elle fit quelques pas au hasard des couloirs et se retrouva face à "lui". Il parut surpris de la trouver là. Elle le défia du regard, sachant pertinemment qu'elle n'avait rien à faire ici, dans l'esprit de Ceirdwyn la meilleure défense avait toujours été l'attaque et il allait vite comprendre que quoiqu'il fasse elle ne se soumettrait pas à sa volonté, elle préférait encore la mort. Il lui parla mais elle ne compris pas. Elle ne parlait pas le latin et le peu qu'elle avait appris durant le voyage, bien qu'elle ait toujours agit comme si elle ne comprenait pas, ne lui permettait pas de décrypter ce qu'il disait. Elle constata cependant que le son de sa voix n'était ni furieux, ni agressif, il semblait même plutôt concerné.
Il était clair qu'elle ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il disait. Kendra était la seule de ses esclaves à parler une langue similaire à celle qui devait être la sienne, mais elle était sortie pour aller faire quelques courses et ne serait sans doute pas revenu avant un bon moment. Il fit signe à la jeune femme, dont il ignorait toujours le nom, de le suivre, puis voyant qu'elle ne bougeait pas, il réitéra son geste. Au bout de trois fois, elle finit par consentir à le suivre et il la conduisit jusqu'aux cuisines. Une fois arrivé, il lui indiqua un siège, l'invitant à s'asseoir, puis il posa devant elle une assiette que Kendra avait du préparer à son attention. Il pouvait clairement lire la surprise dans ses yeux. Il était plus qu'évident que jamais Léonius ne s'était conduit de façon aussi courtoise avec elle. Elle hésita un certain temps avant de toucher à son assiette, puis visiblement tiraillé par la faim elle commença à manger.
Alexandre l'observa durant son repas, elle avait une certaine distinction, il était clair qu'elle n'était pas une simple paysanne, mais probablement la fille d'un chef de clan. Et il était tout à fait dans le style de Léonius de prendre un malin plaisir à réduire à l'état de moins que rien ceux qui s'opposaient à lui, ainsi que leurs proches. C'est vraisemblablement ce qui expliquait son comportement de bravade, en plus d'avoir été déchu de son rang, elle n'avait pas du être habituée à obéir. Seulement il allait bien falloir qu'elle le fasse dans leur intérêt à tous les deux, car seuls les dieux savaient comme Léonius réagirait si elle ne finissait pas par se soumettre. Du moins en apparence. Et Alexandre ne préférait pas penser à ce qui risquerait de se passer si elle tentait de s'échapper, mais il avait la nette impression qu'elle essayerait dès qu'elle en aurait l'occasion et il ne serait pas très difficile de quitter sa demeure, mais il ne fallait pas se faire d'illusion, Léonius aurait tôt fait de la rattraper et Alexandre n'imaginait que trop bien les sanctions qu'il leur imposerait à tous les deux. Il remarqua alors qu'il avait oublié de lui donner à boire et lui servit un verre d'eau.
Elle dévora son repas jusqu'à la dernière miette. Elle était désormais reposée, propre et rassasiée, elle allait pouvoir se concentrer sur sa fuite. Jusqu'à présent l'endroit lui avait paru relativement vide et son "hôte" ne donnait pas l'impression de vouloir lui imposer une surveillance trop rapprochée, il devrait donc être relativement facile de lui fausser compagnie. Elle leva les yeux vers lui. Il l'observait. Mais sans animosité, il semblait juste curieux. Elle soutint son regard et en profita pour l'observer à son tour. Il était plutôt bel homme, grand musclé et à la stature imposante, le genre d'homme que son père aurait rêvé qu'elle épouse s'il n'avait pas été romain. Il avait le cheveu coupé très court et était fraîchement rasé. Il était clair de par ses vêtements et son port qu'il s'agissait d'un homme riche et influent. Même à elle, il n'aurait pas déplu, dans d'autres lieux et d'autres circonstances, il avait de magnifiques yeux bleus et le regard volontaire. Et il semblait loin d'être stupide. Mais elle était son esclave et n'avait pas l'intention de le rester longtemps.
Un homme qu'elle n'avait encore jamais vu entra dans la pièce, il échangea quelques mots précipité avec le dénommé Alexandre, qui se leva alors subitement. Il l'attrapa sans ménagement par le bras et l'obligea à se lever. Ceirdwyn ne comprit pas ce brusque changement d'attitude, mais elle n'eut pas vraiment le temps de s'en préoccuper que déjà il l'entraînait au travers des couloirs. Il la reconduisit à sa chambre et l'enferma à l'intérieur.
Alexandre aurait nettement préféré faire les choses en douceur, mais son père venait de débarquer à l'improviste, comme à son habitude et Alexandre ne pouvait pas prendre le risque de la laisser seule et qu'elle tente de s'enfuir en sa présence. Léonius verrait immédiatement sa comme un signe de faiblesse de la part d'Alexandre et n'aurait aucune pitié pour la jeune femme. Il rejoignit son père dans le vestibule avant de le conduire comme toujours à l'exèdre.
Il était à peine installé que déjà son père lançait les hostilités.
- Alors ? Où se trouve le cadeau que je t'ai fait ?
- Pour le moment Kendra est sortit et sans elle, il m'est impossible de me faire comprendre.
- Vas me la chercher.
C'était exactement la réaction qu'Alexandre avait craint.
- Très bien.
Alexandre se leva et se dirigea vers la pièce où il l'avait enfermée. Il prit une profonde inspiration et ouvrit la porte. Sur l'instant elle eut l'air surprise de la voir. Il lui fit signe de se lever, mais elle ne bougea pas, se contentant de le regarder droit dans les yeux. Il aurait sincèrement préféré que Kendra soit là pour lui expliquer la situation et ainsi faire les choses en douceur, mais là il n'avait pas le temps d'essayer de se faire comprendre, son père risquait de s'impatienter et ça, il valait mieux l'éviter. Il la saisit donc à nouveau par le bras et la força à se lever et à le suivre.
Une fois de plus Ceirdwyn était complètement déboussolée. À un moment, il semblait calme et comportait à peu près gentiment et l'instant d'après il était nerveux, tendu, presque violent. Ceirdwyn en avait déduit qu'il était complètement cyclothymique et il donnait vraiment l'impression d'avoir plusieurs visages. Mais elle n'avait pas du tout l'intention d'attendre de tous les avoir vu, elle s'enfuirait à la première occasion.
Il la traîna à travers plusieurs couloirs, puis traversa le péristyle jusqu'à l'exèdre.
- Ha ! La voilà ! Toujours aussi furieuse à se que je vois. Ça lui passera tu verras. Enfin si tu t'y prends correctement bien sûr. Fais la asseoir.
Lorsque Alexandre essaya de la faire asseoir, elle résista. Mais elle résista relativement peu de temps, vu le violent coup de canne que Léonius lui administra derrière les genoux.
La douleur fut cinglante et les jambes de Ceirdwyn cédèrent immédiatement sous son poids. Elle s'effondra à terre. Seulement sa chute fut amortie par son "propriétaire", qui la tenait toujours par le bras. Décidément ses actions n'avaient vraiment aucun sens. Par contre, maintenant, elle commençait à comprendre pourquoi il lui arrivait d'être aussi tendu, son père le rendait clairement nerveux. Elle releva la tête et jeta un regard haineux à son bourreau.
- Oh ! Regarde la ! J'adore quand elle me lance un de ses petits regards pleins de haine ! Comme si ça pouvait changer quelque chose. C'est tellement pathétique.
Alexandre resta silencieux, il ne devait surtout pas provoquer la colère de son père sinon ce serait la jeune femme qui était à ses pieds qui en payerait le prix et elle risquait fort de ne pas y survivre.
- Au fait, il avait une raison à ma visite, j'ai quelque chose à te montrer.
Léonius prit le paquet qu'il avait apporté avec lui et en sortit un torque ouvragé, orné de motif celte et visiblement en or massif. À ses pieds, Alexandre sentit la jeune esclave réagir, il en déduit que le bijou devait lui appartenir. Son père était trop occupé à contempler l'objet et à pavoiser pour se rendre compte qu'Alexandre venait d'empêcher sa jeune esclave de se jeter sur lui.
- J'aurais besoin de tes contacts commerciaux afin d'être sûr de le vendre à bon prix.
Alexandre ne croyait pas un traître mot de ce qu'il disait, Léonius avait suffisamment d'influence à Rome pour qu'aucun commerçant n'essaye de le tromper. Non il faisait juste ça pour le plaisir de torturer la jeune femme à ses pieds, pour lui montrer qui était le maître. Du sadique pur et simple.
Ceirdwyn fulminait, comment ce porc osait-il profaner le collier de sa mère. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait voulu se jeter à son cou pour le lui tordre, mais son "propriétaire" l'en avait empêchée. Il avait fait sa calmement, d'une simple pression de la main sur son épaule. Elle se dégagea d'un mouvement d'épaule et se redressa, il n'était pas né celui qui la soumettrait. Elle se précipita sur le collier.
Léonius eut un regard mauvais et lorsque la jeune femme arriva à son niveau, il la gifla. Le coup porté fut d'une telle violence qu'elle tomba à terre. Léonius s'empara du fouet qu'il prenait toujours avec lui et le tendit à son fils. Sans même que celui-ci n'était eu besoin de parler, Alexandre comprit ce que son père attendait de lui : punir l'esclave pour avoir osé se rebeller. Alexandre se retrouva donc face à un choix, soit il frappait, compromettant ainsi ses chances que la jeune femme lui fasse un jour confiance ; soit il refusait le fouet et risquait la colère de son père, ce qui n'était pas sans risque tant pour lui que pour elle. Alexandre prit le fouet et frappa.
Ceirdwyn se recroquevilla à terre et attendit les coups. Le fouet siffla. La douleur fut cinglante, mais bien moins qu'elle n'aurait dû. Il avait amortit le coup.
Alexandre jeta le fouet aux pieds de son père.
- Je la ramène dans sa chambre.
Vocabulaire
Tribun : Officiers de l'armée romaine qui dirigeait en alternance une légion.
Exèdre : Sorte de salle de réunion qui donnait sur le péristyle.
Péristyle : Cours ou jardin intérieur souvent orné d'une fontaine.
Vestibule : Pièce situé à l'entrée de la maison.
Torque : Collier de métal rigide
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