Contexte :

Contexte : j'ai commencé l'écriture de cette fic avant la parution du T7, avec l'intention d'en faire un T7. Je prendrai donc en compte les 6 premiers tomes de JLR, mais pas le septième, en revanche, je me réserve le droit d'exploiter certaines de ses géniallissimes idées à mon propre compte, donc je pense que je peux écrire :

ATTENTION ! SPOILERS T7 !

De quel(s) couple(s) s'agit-il ?

Tout d'abord, amis homophobes et anti-slash, je vous prie de bien vouloir faire demi-tour car cette histoire concernera des homosexuels.

Pour vous, chers lecteurs, qui n'avez donc pas fait demi-tour, sachez que je ne souhaite pas vous dévoiler les couples concernés. Pour maintenir le suspens ? Oui, et aussi pour que ne vous me pressiez pas dans l'écriture, car le développement sera assez long à se faire !

Pour ceux qui me connaissent déjà, je me lance donc, comme promis à certains, dans l'écriture de cette fic. Pour les quelques privilégiés (eh si, ça existe) à qui j'ai confié de quel couple il s'agit, soyez sympa, ne dévoilez rien dans les reviews de plus que les allusions que je peux mettre dans mes chapitres …

Quel rythme de parution vais-je pouvoir tenir ? C'est une grande énigme pour moi. J'espère toutes les deux semaines, peut-être moins si je suis prolixe, peut-être plus en cas de vacances ou autres !!

Et maintenant, une dernière chose : bonne lecture, et bien entendu, je suis ouverte à toutes les critiques constructives !


Chapitre 1 : Naissance d'un veela

C'était un beau jour pour célébrer l'été. En ce vingt-et-un juin 1954, le soleil avait rapidement percé la brume et séché la rosée de la nuit. Au milieu d'un grand parc arboré, un immense manoir blanc se dressait fièrement, à l'abri de tous derrière ses protections magiques. Une longue allée gravillonnée indiquait à tout visiteur autorisé le chemin menant vers l'escalier d'entrée. Il fallait gravir une dizaine de marches de marbre blanc pour accéder au perron. LA hauteur des portes d'entrée pouvait laisser rêveur : pour quelle genre de créature ses bâtisseurs avaient-ils réalisé des portes de cinq mètres de haut ? En cet instant, peu nous importe de connaître ce genre de détail.

Dans un grand bureau au rez-de-chaussée, un homme de grande taille, aux cheveux si blonds qu'ils en paraissaient blancs, lisait un parchemin à sa table, le dos bien droit. Le visage froid, un rictus méprisant sur le visage, nul n'aurait pu penser qu'à cette heure précise, au premier étage, son épouse était entrain de mettre au monde leur premier né. Aucun signe de nervosité ne transparaissait.

Ce fut à peine s'il leva les yeux lorsqu'il entendit le bruit d'un elfe de maison qui apparaissait dans son bureau et qui dit précipitamment, d'une voix tremblante :

- Le docteur Takana vous fait dire que vous pouvez monter, Maître.

- Bien, répondit simplement l'homme.

Il prit le temps de terminer la lecture de son parchemin avant de se lever sans hâte. Seul un observateur particulièrement attentif aurait pu remarquer le très léger tremblement de sa main qui tenait le parchemin.

Quelques minutes plus tard, il entrait sans frapper dans une immense chambre. Il fronça le nez en voyant la pile de draps souillés qui gisait à côté du lit, témoins muet de la naissance qui venait de se produire. Sans un regard pour son épouse, ses yeux se portèrent aussitôt sur la couverture blanche qu'elle tenait amoureusement contre elle.

- C'est un garçon ? Demanda-t-il d'une voix impatiente.

- Oui, lui répondit son épouse d'une voix lasse. Pensez-vous vraiment que …

- A-t-il les signes ? Coupa sèchement son mari.

- Oui, répondit-elle au bord des larmes. Mais …

- Suffit. Il accomplira sa destinée à la droite du futur maître du monde. Enfin, il nous débarrassera de ces stupides Sang-de-Bourbe !

Le petit garçon, qui reposait tranquillement dans les bras de sa mère, épuisé par son arrivée dans son nouveau monde, n'avait aucune conscience que les deux embryons d'ailes qui pointaient dans son dos scelleraient une grande partie de sa vie et celle de deux autres innocents …

Ce petit garçon s'appelle Lucius Malefoy.


Quelques jours plus tard, il fut inconscient, pour cause de sommeil réparateur après un repas plantureux pris au sein de sa mère, de la visite d'un ami récent de ce dernier : Tom Elvis Jedusor. Il ne vit pas l'éclair de triomphe passer dans les yeux de ce dernier lorsqu'il le contempla. Il n'entendit pas les mots chuchotés :

- Dors bien, Lucius. Tu me suivras fidèlement lorsque tu auras pris possession de ton héritage et que tes compagnons viendront te compléter pour décupler ta puissance. Tu seras mon fidèle bras droit …

Il ne vit pas non plus la faible lueur argentée qui le frappa alors que Jedusor prononçait ces mots. Mais celui qui n'était encore que le futur mage noir ne vit pas non plus l'étincelle rouge passer sur la main droite du bébé qui était blotti sous ses couvertures. Un instant, la lumière rouge et la lumière argentée bataillèrent au bout de cette main minuscule. Finalement, la lumière rouge prit le dessus et repoussa, dans le plus grand secret, la lumière argentée.

Tom Elvis Jedusor venait, sans le savoir, d'être mis en échec par la magie veela de Lucius qui entendait bien ne pas se faire dicter son comportement. Elle resterait libre de choisir les deux compagnons du petit bébé dans lequel elle sommeillait. Une personnalité si complexe méritait des compagnons à la hauteur … Elle attendrait le temps qu'il faudrait … Et, le plus important, elle choisirait par amour pour eux d'abord.


Seize ans plus tard, le vingt-et-un juin 1970

A minuit pile, un jeune garçon, aux cheveux si blonds, était en sueur. Allongé à plat ventre sur son lit, les genoux repliés pour arrondir son dos au mieux, il étouffait des gémissements de douleur dans son oreiller. Ses omoplates le brûlaient sous le regard impassible de son père et de Lord Voldemort. Oh oui ! Lucius le connaissait déjà le maître de son père ! Celui qui pouvait faire obéir celui qui avait été son modèle pendant tant d'années !

Un modèle de froideur, un modèle d'intelligence, un modèle à suivre, tout simplement ! Mais ce modèle qui prenait tant de plaisir à humilier ses semblables, à commencer par son fils, « pour lui forger le caractère », disait-il, Lucius venait de s'apercevoir que c'était lui, le modèle, qui tremblait devant Voldemort.

C'était ce modèle qui était prêt à tout pour plaire et complaire au Lord.

C'était lui qui abdiquait toute fierté, qui se transformait en serviteur tremblant devant son Maître.

Et c'était cette route là qu'Abraxas Malefoy avait tracée dès son plus jeune âge pour son fils Lucius. Le père avait inculqué au fils toutes les « bonnes » croyances, telle que la supériorité des sorciers sur les moldus, la supériorité des Malefoy sur tout autre sorcier. Il lui avait déjà enseigné l'art de la manipulation d'autrui, l'art de recueillir et de conserver toute information susceptible de servir d'arme de chantage plus tard. Il lui avait seriné l'importance du pouvoir, de l'argent. Il avait raillé tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des sentiments :

- Chose futile et dangereuse que l'amour ! Pour lui, des hommes se sont perdus, ont perdu leur gloire et leur fortune mon fils ! Non, le pouvoir et la puissance sont seuls dignes d'intérêts !

Il lui avait appris, douloureusement, la maîtrise de soi et de ses émotions.

C'était pour cette raison que Lucius ne bougeait pas sur son lit, malgré la douleur terrible qui lui tordait le dos. Au moment où ses ailes percèrent enfin sa peau pour se déployer, il mordit tellement fort son oreiller qu'il crut un instant qu'il allait s'étouffer avec les plumes d'oie qui le composaient. Mais à cet instant également, au moment où ses ailes se déployaient à une vitesse surnaturelle, il sentit la chaleur se répandre en lui. Il sentit une vague balayer une vieille magie qui était ancrée en lui comme un fétu de paille. La douleur refluant, il se fit la remarque qu'il devrait absolument savoir qui avait posé quel sort sur lui voilà si longtemps. Alors que ses ailes battaient librement, il se rendit compte que sa magie était comme libérée en lui.

Il sut également qu'il ne donnerait sa loyauté profonde qu'à deux êtres : ses deux compagnons. Il était né pour eux, et eux seuls. D'instinct également, il sut que ni l'un, ni l'autre de ses compagnons n'était arrivé à maturité, donc à seize ans. Il le sentait, les pulsions étaient trop faibles dans son cœur. Il n'était pas inquiet du fait que ce soit deux compagnons et aucune compagne. Il était veela et la société sorcière admettait ce genre d'union autant qu'elle la réprouvait si elle concernait deux sorciers non veela.

Soudain aussi, il cessa de s'inquiéter de la façon dont il devait protéger ses pensées. Son père lui avait parlé de l'occlumancie et de l'art de fermer son esprit aux atteintes extérieures : il savait d'instinct qu'il saurait le faire, sans se forcer, ni apprendre. Il espéra derechef qu'il pourrait transmettre ce pouvoir à ses compagnons lorsqu'ils seraient en âge de s'unir à lui …

En attendant, les leçons de son père avaient porté leurs fruits : il décida immédiatement de cacher ce fait à son père et à son Maître. C'était un atout pour lui, et lui seul. Il déciderait librement de s'en servir.

Tout le long de ses réflexions, il était resté strictement immobile, peu pressé de se retrouver face au Mage noir. Ce nom lui laissa soudainement un goût encore plus amer qu'à l'habitude dans sa bouche. A seize ans, il est courant de défier ses parents. C'est même un passage obligé, dit-on, pour grandir … C'est ce qu'il allait commencer à faire. Mais discrètement. Très discrètement.

Non pas qu'il désapprouvait les idées du Mage noir, mais … Il était tout de même le premier Veela Supérieur depuis cinq cent ans, il n'allait tout de même pas être obligé de s'incliner devant un vulgaire sorcier, non ? Certes, il devait reconnaître à Tom Elvis Jedusor que ce dernier avait bien manœuvré : Lucius portait une marque des Ténèbres toute fraîche sur son avant-bras gauche, il serait donc bien obligé de plier l'échine pendant quelques temps. Il venait seulement de passer ses BUSES après tout, et il n'avait aucun de ses deux compagnons. Mais une fois qu'il aurait trouvé ses deux compagnons, et la puissance qui irait avec … Voldemort trouverait à qui parler.

Lorsqu'il sentit que ses ailes étaient complètes et sèches, il tenta de les faire battre doucement. C'était bien plus facile qu'il ne le pensait : cela lui venait d'instinct, comme on peut bouger un bras ou une jambe. Il se concentra un instant pour les replier, ce qu'elles firent docilement et disparurent sous ses omoplates, sans laisser ni trace, ni cicatrice, ni renflement suspect. La magie veela agissait. Les ayant repliées, il se sentit aussitôt beaucoup moins vulnérable, et se jura qu'il ne les déploieraient que pour ses compagnons désormais. Ses ailes étaient une partie intime du veela.

Lorsqu'il se releva pour s'asseoir sur ses talons, personne n'aurait pu dire qu'il venait de souffrir le martyr pendant plus d'une heure. Son visage lisse n'affichait plus aucune émotion, faisant ainsi la fierté de son père. Lorsqu'il croisa le regard de son nouveau Maître, il eut la sensation que ce dernier allait pouvoir lire en lui comme un livre ouvert, comme il l'avait fait peu de temps auparavant au moment où il lui avait imposé la marque.

Son visage ne changea pas lorsqu'il s'aperçut que le Mage noir fouillait ce qui lui semblait son esprit, sans pour autant atteindre ses pensées profondes… Ce qu'il trouva sembla le combler, car il murmura :

- Tout se met en place, mon cher Lucius. Comme je l'avais prévu à ta naissance … Tes compagnons seront parfaits pour toi … et pour moi …

- Si tu savais, pensa immédiatement Lucius méchamment, mes compagnons sont à moi ! Et à moi seul ! Jamais tu ne les asserviras comme moi !

Il eut la confirmation que son bouclier mental était parfait, car le Mage noir, qui se tenait face à lui, n'avait qu'un rictus moqueur à la bouche. Oh, il avait été bien éduqué, il savait que la partie serait serrée, très serrée, mais il avait plus d'atouts en main que Voldemort ne pouvait l'imaginer.