Titre : Tangerine twins

Fandom : Harry Potter

Paring : George/Fred Weasley

Rating : T ( petite scène hétéro assez explicite, hum… )

Warning : Twincest

Disclaimers : Si l'univers d'HP était à moi, 90 pourcent des personnages masculins seraient gays. Elizabeth est tout droit sortie de mon imagination par contre !

Bon ! ^^ Voilà un deuxième twincest. Je l'aime un peu moins que le précédent… J'ai pas trop réussit à bien cerner les sentiments de George, je crois… Et j'ai l'impression que tout va trop vite ! Argh !

Doooonc, cette petite fic n'aura que deux chapitres ! Oh et, il faut que je le dise ; le petit passage où Fred avoue qu'il l'a fait est directement inspiré d'un morceau de fic anglaise que j'ai lu ! C'était un petit moment déjà donc je ne sais plus le titre ni ce que disait exactement le passage dans l'original, mais j'espère que c'est pas entièrement plagié… ( honte à moi ), je ne crois pas mais on ne sait jamais, donc vaut mieux que je le dise ! Et puiiis, euh, ça devrait être tout !

Voilà, tchouss mousse !

x

Tangerine twins

x

L'air sentait bon les viennoiseries chaudes et sucrées. Il faisait bon au Terrier ; des lumières clignotantes avaient été accrochées un peu partout sur les murs, des petites couronnes de pomme de pin décoraient les portes de chaque chambre et de la neige magique tombait à gros flocon dans le salon.

-Georgie !! »

Fred lui adressa un grand sourire, la bouche encore pleine de brioche. George éclata de rire alors que son jumeau attrapait sa main pour le tirer derrière lui dans les escaliers. Bill et Charlie étaient rentrés au Terrier pour les vacances de Noël et les deux jumeaux avaient décidé de tester quelques expériences sur leurs aînés. Pour les punir d'être encore une fois parti à Poudlard sans les emmener avec eux, avait dit Fred.

-Faut pas oublier de rendre la baguette à papa, après. », dit George alors qu'ils se jetaient sous le matelas pour attraper des bonbons colorés.

Ils en mirent chacun dans leurs poches avant de se regarder, le même sourire malicieux sur les lèvres et la même étincelle dans les yeux, puis dévalèrent les marches de l'escalier en colimaçon. Fred s'arrêta brusquement lorsqu'il atterrit sur la dernière marche, et George faillit le percuter de plein fouet. Intrigué, il s'apprêta à lui demander ce qui n'allait pas quand Fred leva son visage vers le plafond.

Il y avait du gui, là-haut. George savait ce que cela signifiait pour avoir vu ses parents se croiser maintes et maintes fois sous la branche, s'arrêter, puis s'embrasser. Il grimaça et ses yeux bleus retombèrent sur Fred qui le regardait à présent, son morceau de brioche entièrement avalé mais son sourire malicieux toujours là.

George comprit aussitôt à quoi pensait son jumeau, hésita une seconde puis sourit lui aussi.

Alors, Fred se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres. Furtif et léger, comme les ailes d'un papillon, doux comme une plume.

Il entendit Fred éclater de rire et rouvrit les yeux avant de l'imiter, puis tous les deux repartirent en courant vers le salon où le reste de la famille discutait joyeusement.

x

George passa ses doigts sur ses lèvres d'un air absent. Il ne savait pas pourquoi il repensait à ça, tout à coup, mais le souvenir était encore vivace dans son esprit. C'était stupide, pourtant. Et il était sûr que Fred ne se rappelait même pas l'avoir embrassé, ce soir de Noël. Ils n'avaient eu qu'une dizaine d'années après tout, et Fred n'avait pas vraiment une bonne mémoire.

De leur petite enfance, il ne devait se rappeler que d'une chose : La punition. Fred l'appelait comme ça lorsqu'ils en reparlaient. Avec un grand L majuscule. Ils n'avaient été âgés que d'à peine 9 ans à l'époque mais en gardaient un souvenir particulièrement déplaisant. Les autres Weasley aussi, d'ailleurs.

Le jour où Molly Weasley avait décidé de les séparer pour les punir, la sorcière avait déclenché une anarchie totale. Fred avait été concilié dans la chambre de Charlie et George dans celle de Bill, et pendant trois jours entiers, les deux jumeaux n'avaient fait que hurler et pleurer, jour et nuit, tambourinés aux portes en criant « Freeeeed !! » et « Geooooorge ! » à plein poumon, et au final, c'était Charlie lui-même qui avait craqué, en larme, pour supplier Molly de remettre les jumeaux ensemble.

George se mit à rire doucement. Ils s'en amusaient maintenant, mais lorsque c'était arrivé, la sensation de déchirement et de vide avait vraiment été douloureuse.

-Qu'est ce qui te fait rire ? », fit la voix de Fred à ses jambes.

-Je repensais à La punition. »

Fred ricana lui aussi, mais George le sentit plus qu'il ne l'entendit. Ils étaient seuls dans la salle commune ; l'heure était déjà assez avancée, et Fred s'était allongé sur le canapé, son torse et son menton appuyés sur ses longues jambes pour griffonner sur un bout de parchemin. Sa position devait être assez désagréable, du moins selon George, mais Fred avait toujours aimé s'allonger sur lui.

Ses mèches orangées se dressaient dans tous les sens, assez longues pour retomber au milieu de ses yeux de temps en temps, et George les contempla un instant avant de glisser ses doigts entre les cheveux de son frère. C'était une chose qu'il faisait parfois, de façon distraite et sans y faire vraiment attention, mais là, maintenant, regarder fixement le feu qui brûlait dans la cheminée commençait à l'ennuyer et sa seule source de distraction était Fred.

Alors, presque avec curiosité, il caressa les cheveux roux d'avant en arrière puis sur le côté, traça des cercles sur son crâne puis tapota sa nuque avant de le masser, les doigts bien écartés, quand il entendit un bruit.

Une sorte de… gémissement bizarre.

George posa ses yeux sur le visage de Fred qui avait arrêté d'écrire, la plume en suspens et les paupières fermées. Il recommença son geste, deux fois, trois fois, en contemplant son frère de manière presque hypnotique quand il entendit à nouveau le gémissement bizarre.

-George… »

Il n'avait jamais entendu Fred soupirer son nom. C'était bizarre. Ses joues se mirent à brûler tout à coup, et ses doigts hésitèrent, toujours emmêlés dans les mèches rousses de son jumeau qui soupira à nouveau.

-Recommence… »

C'était… vraiment étrange. L'atmosphère semblait soudain différente, comme s'il était entré dans une autre dimension ou comme si quelque chose avait été… dépassé, et George trouva qu'il avait du mal à respirer normalement. Il massa lentement la nuque de Fred, entendit à nouveau le gémissement et s'arrêta tout net, pétrifié.

Quelque chose n'allait pas. Quelque chose n'allait définitivement pas, et George sentit avec horreur une partie de son anatomie se manifester, alors qu'elle aurait TOUJOURS dû rester endormie près de son jumeau.

Il respira bruyamment en fixant son entrejambe. Fred allait remarquer que quelque chose n'allait pas, et, NON, il ne pouvait définitivement pas le laisser voir… ça ! Paniqué, il se releva brusquement et envoya Fred valser sur le tapis en lui arrachant un glapissement surpris.

-George !! T'as viré au massage thaïlandais ?! », s'exclama Fred en le regardant avec de grands yeux.

George se mit à rire de manière étranglée.

-Toilette ! C'est pressant ! »

Il grimpa les escaliers quatre à quatre sans attendre de réponse.

x

Ce n'était pas possible.

George pressa sa main contre son bas-ventre en feu et mordit son oreiller à pleines dents, caché par les rideaux de son lit à baldaquin. D'abord, il réagissait bizarrement lorsque Fred gémissait, et ensuite, il faisait ce genre de rêve ? Non, non, non ! Ce n'était pas la première fois qu'il avait des rêves érotiques mais jamais, JAMAIS il ne s'était retrouvé avec un autre mec dans ses songes.

Il ne savait pas ce qu'il se passait tout à coup et il avait trop peur de chercher à le savoir.

Mais depuis ce moment dans la salle commune, il avait l'impression que quelque chose s'était réveillé en lui. Jamais il n'avait regardé Fred… de cette façon. Comme si Fred se retrouvait tout à coup 'sur le marché', parmi les autres filles célibataires que George matait de temps en temps. Jamais il ne l'avait regardé avec ce genre d'arrière-pensées, tout ça à cause d'un simple gémissement !

C'était définitivement malsain.

x

-Georgie, je crois que nos cours de danse vont enfin servir à quelque chose ! », dit Fred.

Ses yeux bleus pétillaient, et un grand sourire mangeait son visage. George se mit à rire et le poussa vers Angelina.

-Essaie de ne pas trop lui marcher sur les pieds. »

Fred éclata de rire et s'évanouit au milieu des danseurs. Pour lui, rien n'avait changé. Il était totalement aveugle aux tourments intérieurs de George, mais après tout, George prenait grand soin à lui cacher que quelque chose n'allait pas. Évidemment, pensa sombrement l'adolescent, comment Fred allait-il réagir s'il lui racontait qu'il pouvait être excité rien qu'en le regardant sortir de la douche ? C'était tout simplement répugnant, et George se dégoûtait.

Il se laissa tomber sur une chaise et contempla les danseurs d'un air morose. Les mèches oranges de Fred dépassaient parfois de quelques têtes, et il pouvait entendre son rire mêlé aux notes de musiques. Avec celui d'Angelina.

Sa relation avec la jeune poursuiveuse étaient différentes, maintenant. Il était plus distant avec elle, et moins enclin à lui parler. Pourtant, elle ne lui avait rien fait ; juste…

Non, non et non. Ce n'était définitivement pas de la jalousie.

-Fred, ou George Weasley ? »

George faillit sursauter. Il se tourna vers la jeune fille qui s'était assise près de lui. Longs cheveux auburn, grands yeux bleus et tâches de rousseurs sur les joues. Elizabeth Glinn, une Poufsouffle de son année. Il fût tenté de se faire passer pour son frère mais renonça.

-George. Tu n'as pas de cavalier pour le bal ? »

-Il s'amuse avec les petites sorcières de Beauxbâton. », répondit-elle en grimaçant.

George la contempla une seconde avant de sourire en coin.

-Pourtant, Eli, tu es bien plus jolie. »

Elle pouffa, et son regard devînt différent. Le sourire de George s'agrandit. Il savait parfaitement où allait se terminer sa soirée.

x

-Tu es sûr que personne ne va nous surprendre ici ? »

-Eli, c'est à George Weasley que tu parles ! »

Elle rit à nouveau et s'accrocha à son cou pour l'embrasser. Son lipstick avait un goût de fraise désagréable et la matière était un peu collante, mais George répondit ardemment à son baiser. Ses mains glissèrent sous la chemise de la sorcière, s'attardèrent sur la dentelle de son sous-vêtement.

Eli gloussa et attrapa ses poignets pour l'empêcher d'aller plus loin.

-Laisse-moi faire… »

Elle se mit lentement à genoux et tripota sa braguette avant de la baisser. George s'appuya contre le mur du couloir désert et ferma les yeux. Sa première fois. Sa première fois avec une pouffiasse de Poufsouffle. Il s'en voulût de penser ça de la jeune sorcière mais c'était sa réputation, après tout.

Il rougit un peu lorsqu'elle prit son entrejambe à pleine main mais se laissa vite submerger par les vagues de plaisir qu'entraînait la langue de la Poufsouffle sur sa peau.

Elle avait de l'expérience. George glissa sa main dans ses cheveux auburn, presque roux.

Ses jambes tremblaient et ses doigts se resserrèrent presque douloureusement sur les mèches rousses ; il y était presque, presque… Il caressa les tâches de rousseurs qui constellaient ses joues.

-Fred… ! »

George se pétrifia contre le mur. Eli le regardait avec de grands yeux stupéfaits, des traces de semence encore aux lèvres.

Le temps s'était suspendu alors qu'ils se dévisageaient tout deux avec le même degré d'horreur.

Puis brusquement, George attrapa sa baguette et la pointa sur la sorcière.

-Oubliette ! »

Il se rhabilla et s'enfuit en courant, le cœur au bord des lèvres.

x

-Georgie ? »

Le matelas s'affaissa. Une main s'attarda sur son épaule en le faisant frissonner, et il remonta sa couverture pour prétendre qu'il avait froid.

-George, je l'ai fait. Avec Angelina. »

George roula sur le dos. Le visage de Fred était presque indiscernable dans le noir, mais il sentait le savon et l'eau.

-C'était bien ? »

Le matelas bougea à nouveau ; Fred se glissa sous les couvertures et ses cheveux chatouillèrent son cou alors qu'il se collait à lui.

-Ca allait… »

Fred poussa un soupir, son souffle brûlant contre l'épaule de George, puis le silence retomba dans la chambre.

x

-Ce serait bien si on pouvait acheter la boutique au Chemin de Traverse... Il y a plus de monde, non ? Et puis en plus... »

Les lèvres de Fred bougeaient mais George ne suivait que leur mouvement sans comprendre ce qu'il disait. Il pouvait embrasser Fred. C'était simple, il n'avait qu'à se pencher juste un peu, un tout petit peu, et ses lèvres toucheraient les siennes. Ils étaient toujours proches lorsqu'ils complotaient quelque chose. Quelques ridicules centimètres et...

George se donna deux énormes gifles mentales.

x

Son secret le bouffait de l'intérieur.

Il se sentait mal. C'était la première fois qu'il gardait quelque chose pour lui ; il avait toujours tout partagé avec Fred, même ses pensées les plus intimes. C'était lourd, et dur à porter. Combien de fois avait-il songé à embrasser Fred, ou plus encore ? Les mois passaient et George devait se reprendre de plus en plus lorsqu'il se rendait compte que ses mains s'attardaient plus longtemps qu'il ne le fallait sur l'épaule de son jumeau, ou que son visage s'était sensiblement rapproché du sien.

C'était incroyable que Fred n'ait rien remarqué ; George remerciait tout les jours Merlin d'avoir donné à son jumeau la capacité émotionnelle d'une huître.

C'était d'autant plus dur qu'il passait pratiquement tout son temps avec Fred et lui seul. Il ne l'avait jamais remarqué jusqu'à présent.

Il avait voulu tout avouer à Lee, mais rien que d'imaginer son air horrifié et sa répulsion... Non, il ne pouvait le dire à personne. George se retînt de s'arracher les cheveux. Que faire, que faire pour se sortir de là ?

-Je me demande ce qu'elle fabrique. »

-Hm ? »

Fred attrapa morceau de poulet dans son assiette et le remplaça par une cuillère de purée ; une vieille habitude qui avait toujours énervé Molly. George suivit le regard de son frère, vers Ron et Harry qui dînaient deux sièges plus loin.

-Oh, Hermione. », dit-il en remarquant l'absence de la brunette.

-Elle se terre dans la bibliothèque dès qu'elle le peut d'après Ronnie. »

La bibliothèque... La bibliothèque ! Mais oui, pensa brusquement George, il y avait sûrement des tas de bouquins sur les jumeaux !! Peut-être même sur les attirances entre jumeaux ou des trucs comme ça ! Fred le dévisagea du coin de l'œil, sans doute surpris par son air ahuri, et George chercha rapidement une excuse dans sa tête.

-Parait qu'elle lutte pour ses petits elfes de maison, tu sais... »

Fred éclata de rire et retourna à son assiette.

-Il faut que j'aille... aux toilettes. », dit George en terminant rapidement de manger.

-Encore ? »

-Problèmes digestifs. »

Il sortit de la Grande Salle au pas de course et s'apprêtait à grimper les escaliers quand une main le tira en arrière.

-George !! »

Son souffle se coupa. Fred le regardait avec un air de reproche, maintenant.

-Qu'est ce que tu as ? »

Merlin, merlin. Trouver quelque chose à dire, vite !

-Je... C'est peut-être un effet secondaire des bonbons... »

-Arrête ! Tu es bizarre en ce moment, dis moi ce qui ne va pas ! »

Fred s'approcha de lui, ses yeux bleus plongés dans les siens comme s'il cherchait sa réponse au plus profond de son âme. Il pouvait sentir la chaleur de son visage, son odeur, et ses mèches rousses qui chatouillaient son front. George se concentra sur sa respiration pour se calmer. Il ne pouvait pas lui mentir ; Fred allait tout de suite le savoir.

-Je vais à la bibliothèque. »

-C'est tout ? Tu n'avais qu'à me le dire, et... »

-Tout seul, Fred. »

Son frère le regarda sans comprendre, et George recula d'un pas.

-J'y vais tout seul. »

-Mais... »

George recula à nouveau et tourna les talons pour s'enfuir en direction de la bibliothèque, le cœur serré. Fred ne l'avait jamais regardé avec un air aussi perdu et blessé. Ils avaient toujours tout fait à deux, sans se poser de question, et évidemment, Fred ne devait pas comprendre pourquoi il était tout à coup mis à l'écart.

Mme Pince était encore dans la Grande Salle. George se dirigea aussitôt vers le rayon consacré aux jumeaux. Les seuls bouquins qui pouvaient correspondre à ce qu'il recherchait étaient des romans, pas très épais. Tous portaient sur l'amour incestueux entre jumeaux mais aucun ne semblait... réaliste. Trop fictionnel et glamour, et à part lui donner le rouge aux joues, ça ne l'aidait pas du tout ! Il se voyait vraiment très mal prendre Fred avec passion et lui crier 'Je t'aime' dans un orgasme puissant.

Il ferma le dernier livre avec un soupir.

Derrière la fenêtre, la lune s'était déjà levée et le ciel était d'encre. Le couvre feu n'allait pas tarder à tomber ; George quitta la bibliothèque en direction de la Salle Commune de Gryffondor.

x

-George ! »

A peine eut-il fait un pas dans la pièce que Lee se précipitait vers lui.

-Je t'ai cherché partout. », dit-il l'air inquiet. « C'est Fred… Il ne va pas bien. »

Il désigna les escaliers qui menaient aux dortoirs et George acquiesça avant de grimper les marches en se traitant mentalement d'idiot et d'imbécile. Bien sûr que Fred n'allait pas bien ; la dernière fois qu'ils avaient été séparés datait de La punition !

Il s'arrêta face à la porte et respira profondément avant de l'ouvrir.

La chambre était plongée dans l'obscurité et le silence. La fenêtre était ouverte, et Fred était assis là dos tourné à lui, recroquevillé sur lui-même et parfaitement immobile. Comme une statue qui avait toujours été là.

-Fred… »

Son frère sursauta, puis se releva pour se tourner vers lui. Il restait encore une trace de purée sur sa joue, et George se rendit compte avec culpabilité que Fred était sûrement resté là depuis le dîné. Il s'approcha de son frère et humidifia son pouce avec sa salive pour frotter sur la tâche.

-Tu as dragué Hermione, c'est ça ? », murmura Fred sur le ton de la plaisanterie. « C'est pour ça que tu étais bizarre alors, tu étais juste impatient de la rejoindre… »

-Fred… »

Le faux air joyeux de son frère se fissura et son sourire mal-assuré se mit à trembler.

Une larme chatouilla son pouce, et George prit son jumeau dans ses bras, le cœur serré. C'était entièrement de sa faute… Il avait fait pleurer Fred ; jamais il n'aurait pensé le faire souffrir un jour. Il se sentit mal et sa vision se brouilla alors qu'il resserrait ses bras autour de Fred, son nez dans ses cheveux.

-Je croyais… Je croyais que tu m'en voulais… », balbutia le rouquin en reniflant. « J'arrivais pas… à trouver pourquoi, et… et je savais pas quoi faire… George… »

-Tout est de ma faute, Fred. Excuse-moi… »

Fred ne savait pas à quel point c'était vrai. Si seulement il n'avait pas commencé à nourrir des pensées aussi… aussi dérangeantes, rien de tout ça ne serait arrivé.

Il n'avait fallu que d'un gémissement et quoi… George était tombé amoureux de son jumeau ?

Non, l'amour avait toujours été là. Mais quelque chose d'autre s'y était mêlé. Quelque chose qui brouillait la ligne entre amour fraternel et amour passionnel.

Fred s'écarta de lui pour essuyer ses larmes et sourit. Une façon de dire que tout était pardonné, et George se sentit mieux. Il laissa tomber sa robe de sorcier sur le sol, se débarrassa de ses chaussures et s'affala sur son lit, épuisé, quand Fred s'allongea près de lui.

-George ? »

-Hm ? »

-Je ne pourrais pas vivre sans toi, tu sais… »

Merlin.

-Qu'est-ce que tu racontes ? »

-Je veux dire… » Fred roula sur le ventre et se redressa sur ses coudes pour le regarder. « Si jamais tu mourais, je ne pourrais pas m'en remettre. »

-Moi non plus… »

-Non, George. »

Fred fit la moue pendant un instant puis se reprit.

-Si je mourais, toi, tu pourrais vivre sans moi. Mais pas moi… Je ne sais pas quoi faire quand tu n'es plus là. Tu te souviens de cette fois où on a sauté par la fenêtre sur les vieux balais jouets de Bill et Charlie ? »

-Oui, c'était une idée de toi. »

-Comme d'habitude. », répondit Fred avec un sourire en coin.

George rit doucement.

-Tu avais perdu connaissance, et moi j'étais là, tout seul et paniqué. J'ai bien mit cinq minutes à me dire que serrer ta main n'allait pas te guérir et qu'il fallait peut-être appeler de l'aide. »

-Jamais maman ne t'avait entendu hurler après elle comme ça, pas vrai ? »

-C'est ça. »

Ils pouffèrent en même temps.

-Si je suis sortit du ventre de maman en premier, c'est parce que je savais que tu serais toujours derrière moi. »

-Non… », répliqua George, amusé. « C'est parce que tu en avais marre de rester là-dedans et que tu as eu la brillante idée d'explorer le monde extérieur. »

Fred éclata de rire et se laissa retomber sur le matelas. George passa brièvement ses doigts entre ses mèches rousses, puis déposa un baiser sur sa tempe avant de le prendre dans ses bras.

-Je t'aime, George. », murmura Fred, la voix à moitié étouffée par son pull.

-Je t'aime aussi Fred. », répondit George.

Mais plus que toi, songea t-il en caressant ses cheveux.

x

-George, tu m'écoutes ? »

Fred faisait la moue. A dire vrai, George n'avait strictement rien entendu sur la longue tirade à propos des Pralines Longues Langues, encore une fois hypnotisé par ses lèvres. Et là, Fred faisait la moue.

Une moue boudeuse et enfantine, que George avait toujours adorée.

Le silence retomba dans la salle commune. Fred avait l'odeur de leur gel douche, parfum océanique, mais ses cheveux sentaient la forêt et la montagne. Un drôle de mélange mais pas vraiment désagréable.

Et ses lèvres étaient douces contre les siennes, comme ce fameux soir de Noël. Et s'il le savait, c'était parce que…

Oh, Merlin.

Il était en train d'embrasser Fred. Embrasser Fred ! Sur la bouche !!

George recula d'un coup, comme brûlé au fer rouge. Fred le contempla avant des grands yeux, ahuri, puis se mit à rire.

-Oh, George. Tu es bien affectueux tout d'un coup ! », dit-il avant de retourner à son parchemin.

Nom d'un hibou, pensa George en essayant de calmer les battements de son cœur. Fred pouvait être tellement naïf quand il le voulait.

x

Leur sixième année s'était enfin terminée et pour une fois, George entra chez lui avec appréhension. Il aurait dû être aussi excité que d'habitude ; deux mois sans les profs sur le dos, grasses matinées et journées à rien faire permises, et en plus, Bill et Charlie revenaient pour ces vacances.

Mais ces deux mois signifiaient aussi passer soixante journées et nuits entières attaché à Fred. 24h sur 24, 7 jours sur 7.

-Home sweet home !! », s'exclama Fred en jetant sa valise au pied de son lit.

-Home sweet home… », répéta George en se jetant sur le sien.

Il regarda autour de lui, et remarqua à quel point leur chambre était petite, combien leurs lits étaient proches. Il n'allait pas pourvoir survivre.

-Forge ! »

Le surnom le fit tiquer. Fred s'assit à côté de lui et pencha son visage vers le sien pour l'examiner avec inquiétude.

-Tu ne vas pas bien ? »

-Un peu fatigué, Gred. »

Un grand sourire illumina le visage de son frère et George ne pût s'empêcher de l'imiter.

-Est-ce que tu veux à manger ? Un gâteau ? Une glace ? Je vais te faire un goûter spécial Fred ! »

-Tu dis ça parce que tu as faim, c'est ça ? »

-Voyons, George. Je suis outré que tu penses ça ! », rétorqua Fred avec un air faussement boudeur.

Il se mit à rire, un peu attendrit. Fred voulait juste l'amuser pour qu'il se sente mieux, comme ils l'avaient toujours fait.

-C'est parce que tu es un petit estomac sur pattes ! »

-Complètement faux, Georgie ! De nous deux, c'est toi le goinfre ! »

-Non, toi ! »

-Toi ! »

-Toi ! »

-J'ai dit… ! »

George l'attrapa par le bras pour le tirer vers le lit en lui arrachant une exclamation surprise, et le coinça contre le matelas avec un sourire malicieux.

-Admet ta défaite ou subit les foudres de la mort, Fred Weasley ! »

-Je choisis l'option C, la contre-attaque ! »

Fred leva ses bras pour chatouiller ses côtes mais George fût plus rapide ; Fred hurlait de rire en gesticulant dans tous les sens et essayait faiblement de le repousser. Ils se chamaillèrent et roulèrent sur le lit, tombèrent au sol dans un cri surpris et finalement, Fred se retrouva assis sur lui, une expression de triomphe sur le visage.

-Gagnééé ! »

Il avait le souffle court, les cheveux en bataille et les vêtements complètement débraillés. Le regard de George s'attarda sur les joues rougies de son frère et le petit bout de langue qui lécha ses lèvres sèches, et…

Bon sang.

Il voulut le repousser mais trop tard. Fred perdit aussitôt son sourire et se figea. Il était assis pile sur son entrejambe, aucune chance qu'il ait pu manquer sa réaction involontaire, et l'atmosphère bon enfant se brisa instantanément.

Il aurait pu sortir une bonne blague en guise d'excuse. Il aurait pu trouver quelque chose, n'importe quoi, il était sûr que Fred aurait tout gobé plutôt que penser qu'il était la raison de son trouble. Mais ses joues le trahirent en prenant une teinte écarlate et Fred comprit.

C'était écrit sur son visage, cela se voyait dans ses yeux.

Il avait comprit. Il savait. Il savait !

Un instant plus tard, Fred avait disparu. La porte de la chambre claqua derrière lui, et George prit son visage dans ses mains, le cœur au bord des lèvres.

Il aurait voulu mourir.

x

-Toc toc. »

Non, pensa George, laissez moi mourir en paix. Il n'avait pas bougé d'un pouce, toujours étalé au sol tel une larve agonisante.

-Je peux entrer ? »

Non.

Mais répondre aurait-été inutile. Aucun des Weasley ne prenait la peine de demander et allaient et venaient dans toutes les chambres sans même toquer la plus part du temps. Le seul qui respectait un tant soit peu l'intimité des autres était Charlie.

La porte grinça puis se referma. George entendit les bruits de pas se rapprocher de son corps immobile, puis le matelas s'affaisser à côté de lui. Le lit de Fred.

Oh, Fred.

George poussa un gémissement d'agonie.

-J'ai croisé Fred tout à l'heure. J'ai su que quelque chose n'allait pas lorsque j'ai remarqué que tu n'étais pas à côté de lui, mais j'ai comprit que ça avait définitivement rapport avec toi quand je l'ai vu lire un livre. A l'envers. »

En temps normal, il aurait rit.

Un pied poussa légèrement contre ses côtes et George tourna enfin son visage vers Charlie. Le jeune homme était sincèrement inquiet mais il avait toujours été un peu 'grand frère poule'. Le genre de grand-frère qui guérissait tous les petits bobos, qui faisait de la place dans son lit lorsqu'on avait peur du monstre dans le placard et qui, le lendemain, vérifiait dans le dit-placard la présence du dit-monstre. George pouvait lui avouer. Il pouvait lui confier ce qui le rongeait depuis le début de l'année. Mais si jamais Charlie réagissait mal…

Il prit une profonde inspiration avant de commencer, hésitant.

-Il s'est passé un truc… » Il leva des yeux apeuré et appréhensif vers Charlie avant de détourner son regard. « On… on était en train de se battre, et Fred… Fred était sur moi et j'ai… »

Ses joues se mirent à nouveau à brûler et il ne pût se résoudre à continuer. L'avouer tout haut, c'était comme… rendre ce qu'il ressentait vraiment réel, et c'était terrifiant.

-Tu as eu… une… hum, réaction involontaire ? », continua Charlie avec une pointe de gêne.

C'était plutôt Bill qui était doué et à l'aise dans le domaine sexuel.

George le regarda avec désespoir et acquiesça.

-Et bien, tu es en plein milieu de l'adolescence alors ça arrive de temps en temps, ce n'est pas… »

-Non… », coupa George. « C'est à cause de Fred… »

Charlie le dévisagea, sans voix. Puis il rosit, et…

-Oh… Oh… ! »

George ne pût qu'acquiescer à nouveau, mortifié.

-Tu veux dire… que c'est parce que c'est Fred que… ? »

-Tu trouves ça dégoûtant, pas vrai ? », murmura le rouquin les larmes aux yeux.

-Non… ! Non, George. »

A nouveau, le pied pressa contre ses côtes d'une manière qui se voulait réconfortante.

-C'est juste un peu… bizarre. »

-Bizarre ? »

-Je ne sais pas, George. », répondit Charlie en soupirant. « Fred et toi, vous êtes tellement différent de tout le monde alors… je suppose que ce n'est pas si étonnant que ça que tu sois… amoureux de lui. »

George sourit et renifla. Amoureux. C'était dit, maintenant.

-Vous avez toujours été proche et… dans un sens, c'était peut-être normal que cela finisse comme ça. »

-Ce n'est pas normal d'aimer son propre frère… »

-Mais vous avez toujours été anormaux, de toute façon. », répondit Charlie avec une grimace. « Même à peine sortit du ventre de maman, si vous n'étiez pas à moins d'un mètre l'un de l'autre vous vous mettiez à hurler. J'ai testé et calculé avec Bill. »

George éclata de rire. Il se sentait mieux, plus léger. Charlie pressa une dernière fois son pied sur ses côtes et s'accroupit près de lui pour essuyer ses larmes.

-Après, c'est sûr que c'est une situation assez délicate mais… Fred t'aime vraiment, George. Il ne te fera jamais de mal de façon intentionnelle. Quoi que tu lui dises. Même s'il réagit aux choses assez étrangement, parfois, mais tu le connais mieux que personne pas vrai ? »

George acquiesça, puis Charlie lui ébouriffa les cheveux avec satisfaction.

-Va le voir. », dit le jeune homme avant de se relever.

-Charlie ? »

-Hm ? »

-T'es le meilleur des grands frères. »

-Je sais. »

Il gloussa avant de sortir de la chambre.

Le sol était inconfortable maintenant, et George grogna lorsqu'il se rassit. Charlie avait raison ; il valait mieux qu'il en parle avec Fred. S'il laissait la situation pourrir, tout resterait inconfortable entre eux deux et George préférait encore vomir des limaces plutôt que de ne plus savoir sur quel pied danser avec Fred.

Il se redressa et descendit les escaliers en direction du salon. Des éclats de rire et des cris raisonnaient dehors, et George vit Bill, Charlie, Ginny et Ron disputer une partie de Quidditch dans le jardin sous le regard bienveillant de leur mère.

Fred était assis dans le salon, seul près de la cheminée avec, effectivement, un bouquin sur les genoux. Il était à l'envers et pire encore, était de Gilderoy Lockheart. Mais George sût que Fred ne lisait rien du tout lorsqu'il remarqua que ses yeux ne bougeaient pas d'un pouce, perdu dans le vague.

Il s'approcha de son frère à pas feutrés et s'arrêta à un mètre.

Fred leva son visage vers lui.

-Alors ? Tu t'es occupé de ton problème ? Je ne savais pas qu'Hermione occupait tes pensées à ce point. »

Son sourire en coin était là, mais ses yeux fuyants. S'il continuait d'éviter le sujet, cela voulait dire qu'il ne voulait toujours pas l'aborder, et George hésita.

Peut-être que c'était mieux ainsi… peut-être que, rien que pendant les grandes vacances, il pouvait prétendre que rien ne s'était passé. Juste pendant ces deux mois. Ensuite, à Poudlard, loin de leur famille, ils pourraient s'éviter sans que personne ne pose trop de question si les choses tournaient mal.

-Freddie, il manque deux Cognards dehors. », dit-il en désignant la partie de Quidditch qui se déroulait dans le jardin.

Fred regarda à travers la fenêtre avant de fermer son bouquin.

-C'est un blasphème total ! », s'exclama-t-il.

Il lui prit la main et courut vers le jardin en le tirant derrière lui.

George serra ses doigts autour des siens et ignora les papillons qui le chatouillaient à l'intérieur. A Poudlard, il allait tout lui avouer.

.

TBC