Titre : Tangerine twins

Fandom : Harry Potter

Paring : George/Fred

Rating : M

Warning : twincest, semi dub-con, et petite saynette hétéro pas très explicite.

Disclaimers : Rien est à moi, sauf la Poufsouffle !

Bon. o.o Voilà le deuxième et dernier chapitre ! Je ne sais pas trop ce que ça va donner ! XD ConanBlack, SweetLullaby, merci pour vos gentilles reviews, j'espère que je ne vais pas vous décevoir !!! (tiz a la pression, là) La fin peut être un petit peu gnan gnan ^^' Bon bref, j'arrête de me lamenter !

Bonne lecture ! =D

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-Fred… »

Il leva ses yeux du parchemin sur lequel il était en train de gribouiller. George s'était assis sur le fauteuil face à lui, les doigts accrochés à ses manches trop longues en signe de nervosité et ses yeux bleus rivés dans les siens. Il allait le lui dire, Fred le sentait, et une chaleur bizarre se répandit à l'intérieur de lui-même alors qu'il se forçait à sourire d'un air parfaitement naturel.

-Les affaires marchent vraiment bien, pas vrai ? Avec ce qu'on gagne et ce que nous a donné Harry, on va pouvoir payer notre magasin dans les temps ! »

George ouvrit la bouche pour lui répondre, hésita une seconde puis se ravisa. Il rit doucement et baissa les yeux vers le sol, mais pas avant que Fred n'ait remarqué la lueur de déception dans ses prunelles bleutées.

-Ouais. Je vais voir si Seamus et Dean font bien leur job. »

Il rejoignit les deux adolescents qui observaient les réactions de quelques Gryffondors pour les Boites à Flegme, un peu plus loin dans la salle commune.

Fred se replongea dans son propre parchemin, mais l'envie de travailler s'était complètement envolée. Il savait très bien de quoi George avait voulu parler ; à chaque fois que son jumeau essayait d'aborder le sujet, il pouvait le lire dans ses yeux. Cela faisait plus de trois fois qu'il l'esquivait, maintenant.

Et c'était très bien comme ça.

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-Fred ? »

-Oui, Georgie ? »

-Je t'aime, tu sais. »

Il sourit en ignorant l'habituelle chaleur qui se répandait dans ses entrailles.

-Je t'aime aussi, Forge. »

George ne dit rien, et Fred détourna son regard pour ne pas affronter l'amertume qui se lisait dans le sien.

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Il était adossé contre le mur du couloir abandonné, tremblant et les paupières fermées, réplique conforme de son frère quelques mois plus tôt sans le savoir. Les mains enfouies dans les longs cheveux sombres de la jeune fille agenouillée devant lui, sa robe avait glissé de ses épaules.

-Oh, Ge… …'gelina. »

Merlin.

Son cœur cognait à un rythme erratique contre sa poitrine, mais cela n'avait rien à voir avec son petit 'cadeau' d'entre deux cours. Angelina leva ses yeux sombres vers lui et sourit, taquine.

-Je te ne pensais pas te sonner à ce point. »

Fred s'efforça de sourire, un goût amer dans la bouche.

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La neige tombait à gros flocon, dehors.

Fred renoua son écharpe autour de son cou et adressa un sourire malicieux à George. Puis, d'un même mouvement, ils se tournèrent vers le bonhomme de neige qu'ils venaient de terminer avant d'éclater de rire. Le visage de Dolores Ombrage les fixait d'un regard furibond, planté sur un corps en forme de crapaud.

-Georgie, je crois que c'est notre œuvre la plus magnifique depuis le début de l'année ! », dit Fred, le souffle court et les joues rougies par le froid.
-Étonnement ressemblant, même sans modèle, Freddie ! »

Ils s'esclaffèrent à nouveau quand les silhouettes d'Alicia et de Katie se découpèrent au loin, s'approchant de leur direction à pas rapides.

-Fred ! », dit Alicia lorsqu'elles se furent approchées.

-'Licia, c'est moi Fred, pas lui ! », répondit George avec un faux air outré.

-Mais non, c'est bien moi, Fred ! »

-Voyons George, arrêtes de dire des bêtises ! »

Les deux jumeaux s'échangèrent un regard malicieux devant l'air confus d'Alicia avant de hurler de rire.

-Ce n'est pas drôle ! Vous êtes chiants à la fin. Fred, c'est bien toi ? »

-Non, c'est lui ! »

-Oh, Gred, je t'en prie, tout le monde sait que c'est toi, Fred ! »

-VOUS ÊTES VRAIMENT… »

-Oh ! »

L'exclamation de Katie coupa les jumeaux dans leur hilarité. Elle pointa le bonhomme de neige du doigt, les sourcils haussés.

-Ça me rappelle qu'Ombrage vous cherche, justement ! On n'a entendu que sa voix, mais elle avait l'air furieuse ! »

-Oh hoo ! », Fred se tourna vers George, les yeux brillants. « Georgie, est-ce que tu crois que c'est à cause de… ? »

-Oui oui, c'est exactement ça, Freddie. J'en suis sûr et certain ! »

Katie et Alicia s'échangèrent un autre regard confus.

-De quoi est-ce que vous parlez ? »

Les jumeaux se sourirent avant de retourner leur attention vers elles d'un même mouvement.

-Et bien, vous savez à quel point Ombrage ressemble à nos amis batraciens… », commença Fred en désignant le bonhomme de neige derrière lui.

-Et vous savez à quel point nous sommes doués pour créer de fabuleux bonbons ! », poursuivit George.

-George ici présent a eu l'idée de combiner maléfice de pustules et sucreries… »

-…Et Fred ici présent a eu l'idée de déposer ces jolis bonbons roses dans le bureau de notre chère Ombrage. »

-Ce doit donc être pour ça ! », finirent-ils en même temps.

Les deux jeunes filles hésitèrent entre horreur et amusement, et Fred se jeta au cou de George dans un élan de tendresse exagéré.

-Oh, Forge, tu es si intelligent ! »

-Gred, vilain garçon, tu me flattes ! »

Alicia éclata de rire alors que Katie secouait sa tête d'un air désespéré. Un hurlement de rage mit fin au spectacle cependant, et la voix furieuse d'Ombrage perça au loin.

-OU SONT CES DEUX JUMEAUX DIABOLIQUES ?!! »

Les poursuiveuses s'excusèrent et s'enfuirent à toutes jambes pour ne pas se retrouver mêlées à cette histoire. George se tourna vers Fred, toujours attaché à sa nuque.

-Freddie, ça sent le roussit. », murmura t-il.

Il le regarda droit dans les yeux, et à nouveau, Fred perçut cette lueur qui le rendait toujours nerveux et troublé. Il s'écarta de son jumeau avant de le prendre par la main pour le tirer derrière lui. Il agita sa baguette magique par-dessus son épaule et leurs signature apparut sur le front du bonhomme de neige : « FGW », puis tous les deux se cachèrent derrière les énormes colonnes du préau.

Ombrage entra enfin dans leurs champ de vision, le visage boursouflé de pustules et rouge de rage. Elle aperçut la sculpture de neige et poussa un hurlement terrible en l'explosant d'un coup de baguette.

-CES SALES PETITS MONSTRES !! Si je leurs mets la main dessus… ! »

La suite de ses menaces s'évanouit alors qu'elle rentrait dans le château.

Fred tourna les talons et s'appuya dos à la colonne en pouffant, quand des lèvres se posèrent brusquement sur les siennes. Son rire s'évanouit aussitôt et la chaleur étrange revînt se nicher dans son ventre.

George l'embrassait, d'un baiser chaste et innocent, et Fred…

Non, il n'aimait pas ça. Il ne pouvait pas aimer ça, c'était tout simplement… contre-nature ! Et George était son jumeau, son frère, sa chair et son sang !

Mais ses paupières s'étaient fermées et ses jambes tremblaient, et Fred écrasa violemment toute envie qu'il avait de prendre George par la nuque et d'ouvrir la bouche pour le laisser…

Merlin, il fallait qu'il stoppe tout, qu'il trouve une esquive et qu'il s'échappe d'une pirouette souriante, comme il l'avait toujours fait. Ses mains attrapèrent une poignée de neige puis dans un effort surhumain, il tira sur l'écharpe de son frère et recula contre la colonne pour écraser la neige glacée sur le visage de son jumeau.

-Ce n'est pas que ça me dérange, mais les gens pourraient croire des choses, Georgie. »

Sa voix était sortie moins légère qu'il ne l'aurait voulu. George resta figé sur place, ses mains appuyées sur la colonne de part et d'autre de son visage. Fred s'extirpa de là et s'enfuit à pas rapide vers le château en ignorant l'appel tremblant de son jumeau.

x

Son cœur cognait à un rythme erratique dans sa poitrine et ses joues avaient pris une teinte cramoisie. Pourquoi est-ce que c'était si dur de l'ignorer ? Il s'en voulait de faire ça à George mais il ne pouvait pas… le laisser aborder le sujet. C'était au-dessus de ses forces et il avait terriblement peur de tout ce qui pouvait se passer si…

-Fred ! »

Oh, Merlin non.

-Fred !!! »

Il voulut accélérer mais déjà, une main se refermait autour de son bras pour l'obliger à se retourner. Il se retrouva face à face avec ce visage si identique au sien et à cette lueur de détermination.

-Je t'aime Fred ! »

La réponse, automatique.

-Mais moi aussi, George. »

Les doigts se resserrèrent presque douloureusement autour de son bras, les sourcils de George se froncèrent dans une expression énervée, et Fred voulut s'enfuir en courant parce que jamais son frère n'avait été en colère contre lui.

-Tu ne comprends pas !! »

George le tira brusquement sur le côté, il entendit vaguement une porte s'ouvrir et poussa une exclamation de surprise lorsqu'il le rejeta sans ménagement en arrière. Son dos heurta quelque chose de dur qui le fit gémir de douleur. Il reconnaissait à peine les toilettes de Mimi Geignarde que George l'emprisonna entre le lavabo et ses bras. Son front heurta le sien et son corps se pressa contre lui.

-Tu ne comprends rien, Fred ! », murmura t-il furieusement. « Je t'aime comme ça ! »

Et sa bouche s'empara de la sienne dans un baiser presque violent, et Fred sursauta lorsque qu'une main agrippa son entre-jambe et qu'une langue s'insinuait entre ses lèvres. Il avait du mal à enregistrer tout ce qui se passait et tout se bousculait dans sa tête ; des tonnes de sensations et de pensées contradictoires explosaient en lui. Surprise, choc, peur, excitation et plaisir qui se succédaient et se mélangeaient. Ses doigts serrés contre l'émail du lavabo qui meurtrissait le bas de son dos et ceux de George qui s'étaient insinués dans son pantalon pour le prendre à pleine main, la langue de son frère dans sa bouche, ses dents qui meurtrissaient son cou et ses propres gémissements, courts et faibles parce qu'il voulait les retenir mais que tout passait entre ses lèvres entre-ouvertes.

-George… ! »

Un cri perdu entre protestation et plaisir. Fred ferma les yeux, pantelant. Des tremblements secouaient faiblement son corps, ses joues étaient écarlates. Il se sentait peu à peu perdre pied avec la réalité alors que George faisait choir sa robe au sol et baissait complètement son pantalon avant de s'attaquer à son boxer.

Tout allait trop vite et trop loin ; Fred agrippa ses épaules pour le repousser mais les doigts revinrent autour de son entrejambe et il ne pût que s'accrocher à son frère comme un naufragé à une bouée, luttant pour former des pensées cohérentes entre la main qui tenait fermement sa taille et l'autre qui allait et venait autour de lui.

-Stop… arrêtes, George… »

Ses soupirs ressemblaient à un « Oui…encore… ». Sa raison lui hurlait 'arrête Fred, c'est ton frère !!' alors que son corps répondait à ses caresses et ses baisers ; il était perdu, déchiré entre les deux.

Une main se referma sur la sienne et la guida entre eux, et Fred réprima un sursaut lorsqu'il le sentit contre sa paume. George le pressa contre lui en grognant, son souffle brûlant contre oreille. Ses doigts se mirent à trembler et ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il le caressait avec hésitation à travers son pantalon. Non, non ! Il ne pouvait pas faire ça, il n'en pouvait plus !

Il explosa dans un gémissement étranglé, les larmes aux yeux, et resta un moment recroquevillé contre son frère, son front contre son épaule avant de se rhabiller en réprimant ses sanglots. Il se sentait horrible et sale, et la réalité le frappa de plein fouet. Il l'avait fait, il l'avait fait avec son propre frère, c'était de l'inceste pur et simple !

-Fred… »

George tenta de caresser sa joue mais il le repoussa à nouveau et couvrit son visage avec ses mains, honteux et dégoûté de lui-même.

-Laisse-moi !! Laisse-moi tranquille !! »

Un rire féminin perça dans les airs suivit de la voix de Mimi Geignarde.

-Ooooh, je n'aurais jamais pensé… ! »

Fred se laissa tomber au sol, le visage enfouit derrière ses genoux alors qu'il hoquetait et les mains repliées dans ses cheveux. Il entendit vaguement la voix de George, suivit d'un cri aigu et d'un éclaboussement d'eau quelques mètres plus loin, puis la porte qui se fermait et le silence.

Pourquoi, pourquoi est-ce qu'il avait fait ça ? Ils ne pouvaient plus retourner en arrière, maintenant, plus rien n'allait être comme avant ! Il n'aurait jamais du le laisser faire mais dès leurs premier baiser, George avait comme… fait apparaître une porte secrète vers un monde de fantaisies interdites. Et maintenant, maintenant qu'il l'avait ouverte…

Il ne savait plus quoi penser. C'était trop dur, c'était impossible et tordu et… et Fred voulait mourir parce qu'il avait aimé ça, aimé les mains de George sur lui, sa langue dans sa bouche et ses lèvres contre sa peau plus que tout ce qu'Angelina avait pu lui offrir.

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Fred ne sût combien de temps il resta prostré là, immobile, les yeux dans le vague. Ses larmes avaient séché depuis un moment déjà et ses jambes lui hurlaient qu'elles en avaient marre d'être ainsi pliées. Il les tendit puis poussa un profond soupir.

-Petit Weasley s'est enfin calmé ? »

Mimi Geignarde flotta au-dessus de lui en faisant la moue. Fred lui adressa un regard morne, fatigué.

-Fou-moi la paix. »

-Je voulais juste t'aider… », gémit le fantôme en pleurnichant. « Pourquoi est-ce que tout le monde est si méchant avec moi ? »

Elle vola jusqu'au plafond en sanglotant mais Fred l'ignora. Son estomac gargouillait, il avait faim et il était crevé, mais il ne savait pas quoi faire, complètement démuni sans son frère. Il aurait pu descendre dans la Grande Salle, mais quelle heure était-il ? Il ne voulait pas que les autres le voient dans cet état non plus ; échevelé, les yeux rougis et les vêtements débraillés. S'il entrait dans la salle commune comme ça, les Gryffondors allaient tous le harceler de questions.

-Il s'est passé quelque chose comme ça, quand j'étais vivante. »

Fred tiqua. Il se tourna vers Mimi Geignarde, assise sur la sorte de niche creusée entre le mur et le plafond.

-Comment ça ? »

-Deux élèves de la même famille qui s'aimaient. Je les ai entendus. J'étais en train de pleurer dans les toilettes quand ils sont entrés. »

Il se redressa, les yeux grands ouverts.

-Qu'est ce qui leur est arrivé ? »

Mimi Geignarde pencha sa tête sur le côté pour le regarder.

-Ils sont morts. Ils se sont suicidés, tous les deux ! C'était pendant les vacances et il y avait même une lettre d'adieu ! »

Elle éclata de rire et Fred grimaça, dégoûté.

-Dis-le-moi, si jamais vous décidez de faire la même chose ! »

Fred s'enfuit des toilettes en l'ignorant, le cœur au bord des lèvres.

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Il était allongé sur un carré d'herbe, entouré par un champ qui s'étalait à perte de vue et le ciel était bleu, dépourvu de nuage. C'était ce que la Salle sur Demande lui avait offert lorsqu'il avait voulu un coin où se réfugier.

Ses pensées étaient plus claires, et il se prit plusieurs fois à rêver. D'abord avec Angelina. Main dans la main avec elle, en promenade à Pré-au-Lard ou dans une forêt. Puis les doigts fins qui tenaient dans les siens devenaient un peu plus court, la poigne solide et puissante. Ils recevaient la bénédiction de tous leurs amis et de leur famille, mais ce n'était plus Angelina qui se tenait à ses côtés mais George. Leur mère les contemplait même avec une petite larme émue à l'œil.

Lorsque ses rêveries allaient trop loin, il les écrasait et les rangeait dans un coin de sa tête.

Il avait très bien entendu ce qu'avait dit Charlie au terrier, lorsqu'il était allé parler à George après leur… petit incident. Comme quoi c'était peut-être normal, dans un sens, qu'ils finissent par s'aimer de cette façon. Plus que des frères.

Mais le regard des autres l'effrayait plus que tout. Le regard de leur famille. Le rejet, le dégoût… Il ne voulait pas vivre en se cachant sans cesse parce que George était son frère et qu'il… qu'il…

Fred poussa un soupir.

Non, il ne pouvait pas le dire. Cela rendrait tout bien trop réel. Il ne savait même plus quand est-ce que les choses avaient dégénérées. Quand il avait commencé à penser à George de façon différente. Une partie cynique en lui lui soufflait que tout avait toujours été là. Une autre, celle qu'il préférait croire, disait que tout avait commencé lors de l'incident au Terrier. L'incident qui avait dépassé toutes les limites.

Des pas s'approchèrent de lui.

Il savait déjà qui c'était.

-Fred… »

Il y avait une pointe d'inquiétude dans la voix. Parce qu'il ne s'était pas montré de la journée, pas même pour manger. Il n'aurait jamais pu affronter les autres après ce qui s'était passé dans les toilettes. Parce que d'habitude, George était toujours là pour l'aider, et… oh, combien il se détestait d'être aussi dépendant de son frère.

-F… »

-Je t'avais dit que je ne pouvais pas vivre sans toi. », murmura t-il faiblement.

Silence. Il l'entendit s'agenouiller à côté de lui. Sa chaleur était perceptible ; il était proche.

-Fred, je t'… »

-Non ! Non, George ! »

Il ne voulait pas l'entendre. Pas dit de cette façon, pas dans ce sens !

-Je t'ai… »

-J'ai dit non !! »

Il se rassit brusquement et fusilla George du regard, la vision un peu floue. Son index s'enfonça contre la poitrine de son jumeau alors qu'il le pointait du doigt pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter. Mais George continuait de le fixer, imperturbable, le visage anormalement impassible.

-Je… »

-Tais-toi ! Tais-toi !!! » Des larmes de frustration et de colère roulaient sur ses joues. « Tu es censé être le plus raisonnable de nous deux, George, pourquoi est-ce que tu as fait ça !? Pourquoi, pourquoi !! »

-Fred… »

-Non, non, non, non… !! »

Il frappa contre le torse de son jumeau les poings serrés, en sanglotant avec rage et douleur parce qu'il avait mal, mal au cœur d'être déchiré en deux entre sa raison et ses sentiments.

-Tu sais que c'est mal ! Tu sais que c'est tordu, et pas normal, et… et contre-nature !!! »

-Depuis quand est-ce qu'on se soucie des règles… ? »

George le tenait dans ses bras, sa joue contre ses cheveux. Sa voix était tremblante elle aussi. Il prit le visage de Fred entre ses mains puis caressa ses joues avec son pouce. Ses yeux étaient tellement bleus et emplis d'une multitude de sentiments… La chaleur était de nouveau là, dans son ventre.

-Je te protègerais, Fred… », murmura George, ses lèvres contre les siennes. « Nous deux. Contre les autres. Moi, toujours derrière toi. »

Ses propres paroles. Fred ferma les yeux et prit une grande inspiration tremblante. Son moment d'hystérie était passé, ses dernières larmes finissaient de couler.

-Je t'aime, Fred. »

Il ne répondit pas, cette fois là. Il n'en avait pas la force, n'en était pas encore capable. Mais lorsque George l'embrassa doucement, il ne recula pas.

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-…Et j'ai cru que j'allais vraiment le tuer cette fois-ci. Je ne sais pas combien de fois est-ce que j'ai pu songer à étriper Wood depuis qu'il est capitaine. »

Le pied d'Angelina caressait lentement sa jambe, de haut en bas. Fred mangeait mécaniquement ses frites, les yeux rivés sur la table.

Sur le banc, une main se posa sur la sienne. Il observa George à la dérobé, puis voulut échapper à sa poigne, au bord de la panique, mais les doigts de son jumeau étaient solidement resserrés autour des siens. George se pencha vers lui avec un sourire en coin, comme s'il allait lui faire part d'un commentaire moqueur ou d'une nouvelle idée pour leurs farces.

-Fred… »

Il entendit trois mots, soufflés dans son oreille.

Pour les autres, rien d'étrange ne s'était produit. Il était coincé entre le pied insistant d'Angelina, et la main ferme de George.

Mais bizarrement, la chaleur de la paume le troublait bien plus que les orteils agaçant qui chatouillaient son tibia.

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George avait ce regard, parfois. Il le fixait pendant un moment de façon insistante, droit dans les yeux, puis son regard baissait sur ses lèvres. Les mains de Fred devenaient moites dans ces moments là. Il était incapable de faire le moindre geste, troublé.

-Je vais aux toilettes. », murmurait alors George.

Il s'éclipsait le dos un peu raide, et Fred relâchait son souffle. Il s'efforçait de ne pas penser à ce que George faisait précisément, dans ces toilettes, encore confus. Ils n'avaient rien fait depuis ce jour un mois un plus tôt. George se contentait de l'embrasser avec précaution au milieu de la nuit, lorsque tout le monde était endormi où dans des passages secrets que personne ne connaissait.

Il ne tentait jamais rien d'autre et Fred ignorait cette petite partie en lui qui le regrettait. Il n'était pas encore très sûr de lui-même.

Les minutes passaient et George ne revenait toujours pas. Leur cour de potion allait bientôt commencer. Fred finit par attraper leurs deux sacs puis se glissa dans le couloir menant aux toilettes les plus près. Ironiquement, c'était celles de Mimi Geignarde.

-George ? »

Il frappa à la porte. Silence total. Intrigué, Fred entra dans les toilettes quand son sang se glaça.

Son jumeau était là, appuyé contre le lavabo mais ce n'était pas ça qui le faisait trembler. Non, ce qui lui donnait des bouffées de colère et qui le hérissait, c'était cette fille aux cheveux auburn vautrée sur lui, sa main dans son pantalon.

-F…Fred… »

Les yeux de son jumeau se posèrent sur lui, ceux de la fille aussi. Fou de rage, Fred balança un des sacs à leurs pieds.

-Je vais en cour, dépêche-toi si tu ne veux pas être en retard. », dit-il sèchement avant de sortir à pas rapides.

Il se sentait trahit. Trahit et stupide.

-Fred ! »

Une poigne solide se referma sur son bras, l'obligeant à faire volte-face. Le visage de George était rayonnant alors qu'il le coinçait contre un mur.

-Tu es jaloux… ! »

Vexé, il détourna son regard. Que son jumeau aille se faire cuire une bouse ! Il le détestait.

-Comment est-ce que je pourrais être jaloux de cette… de cette garce de Poufsouffle ! »

-Fred… »

George caressa sa joue avec un léger sourire.

-Elle est arrivée par surprise, je ne savais pas qu'elle m'avait suivi. Lorsqu'elle a commencé à me tripoter, j'ai pas eu le choix, je ne pouvais penser qu'à toi… »

-Quoi, tu vas me dire que tu t'es sacrifié ? », répliqua Fred avec un reniflement dédaigneux.
-Je te l'ai promis. Je protègerai notre secret. »

La colère s'évapora en un instant, remplacée par une sensation bien plus agréable qui chatouilla son estomac.

-Je ne vois pas pourquoi ça te rend aussi heureux. », marmonna Fred de mauvaise foi.

Il ne voulait pas pardonner son frère aussi facilement, même s'il savait qu'il n'aurait jamais pu être vraiment en colère contre lui.

-Si tu es jaloux… ça veut dire que tu m'aimes. », répondit George, les yeux brillants.

Fred ne sût quoi répondre, pris de cour.

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-Je veux que tu fasses comprendre à Angelina que tu ne l'aimes pas. »

Fred regarda George, sidéré. Ils étaient assis dans la salle commune à l'écart des autres. La belle poursuiveuse avait déposé une bise sur sa joue suivie d'un clin d'œil avant de monter dans son dortoir pour se coucher.

-Q… quoi ? »

-Tu vas rompre avec Angelina. », répéta George, très sérieux.

Il voulait passer à l'étape supérieure, Fred voyait très clair dans son jeu. C'était son jumeau après tout. D'abord, lui faire comprendre que son amour pour lui avait changé. Ensuite, l'amener plus ou moins à se faire embarquer dans leur relation étrange et secrète. L'habituer à cette relation, petit à petit. Puis lui faire avouer que lui aussi l'aimait.

C'était une chose que Fred ait réussi à ce faire à cette idée. C'en était une autre de couper ses liens avec sa petite amie officielle pour être entièrement et seulement à George. Pour être vraiment son…

Fred ne trouvait pas le mot.

-Mais… c'est un peu comme une 'couverture', non ? », suggéra t-il timidement.

Il ne savait pas s'il était près à rendre tout ça aussi réel. Qu'il se débarrasse de sa petite amie et qu'il n'ait plus que son jumeau.

-Nous n'avons jamais eu besoin de personne. », répondit George.

Il poussa la pile de bouquin au milieu de la table et attrapa la main de Fred avec la sienne, cachée par la montagne de livres.

-D'accord. », murmura Fred.

Les doigts se resserrèrent autour des siens.

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Fred lui expliqua qu'il voulait prendre ses distances pour se concentrer sur son magasin. Angelina, furieuse, ne voulait rien entendre. Elle lui hurla dessus pendant un long moment avant de fondre en larme. Fred la prit dans ses bras pour la consoler. Il aimait beaucoup la jeune métisse mais son amour restait amical.

-J'aurais du m'en douter. », dit-elle la voix tremblante. « Rien n'est plus important pour toi que George et vos stupides farces. »

Son cœur fit un bond, mais il continua de murmurer des paroles réconfortantes dans son oreille.

x

-George… hm… ! »

Sa robe tomba au sol, suivie par son pull. Son dos heurta le mur du dortoir alors que des dents et des lèvres mordillaient son cou et sa mâchoire. Sa cravate pendouillait sur ses épaules. Il voulait ça. Il voulait ça autant que George qui déchirait sa chemise et l'embrassait comme si sa vie en dépendait.

Des pas raisonnèrent soudain dans les escaliers, de l'autre côté de la porte. Puis une voix.

-Fred ? George ? Vous venez manger ou quoi ? »

C'était Lee.

Fred reprit aussitôt ses esprits, glacé. Les pas se rapprochaient, il allait entrer et… non !

-Arrête ! »

Il essaya de repousser son jumeau mais George attrapa ses poignets et les maintînt collés contre le mur. Ses yeux étaient déterminés, il n'allait pas le lâcher. Mais Lee était sur le point d'ouvrir, il ne pouvait pas les voir comme ça ! La peur au ventre, Fred tira sur ses mains et se tordit dans tous les sens, la respiration erratique et le cœur sur le point d'exploser tellement il cognait fort.

-George, lâche-moi, lâche-moi ! »

Il serrait ses poignets à lui faire mal mais restait obstinément silencieux, les sourcils froncés. Fred se sentait horriblement faible, il avait le cœur au bord des lèvres et son regard paniqué se colla à la poignée de la porte qui commençait à tourner. Son sang ne fit qu'un tour et il se mit à hurler.

-NON ! »

Sa main partit tout seul. Il entendit un claquement sec et violent, et rouvrit les yeux. La paume de sa main droite picotait. A travers ses larmes, il vit que son jumeau avait reculé d'un pas, la joue affreusement rouge et l'air choqué.

-Qu'est ce que vous faites ! Ouvrez-moi ! »

Lee frappa à la porte et Fred comprit. Elle était magiquement fermée, même un alohomora n'aurait pu l'ouvrir. George avait prit ses précautions avant de faire quoi que ce soit. Il regarda son jumeau entre honte et stupéfaction en essuyant ses larmes avec le revers de sa main.

-George… E…Excuse-moi… »

Il s'approcha de lui avant d'effleurer sa joue écarlate du bout des doigts. George consentit enfin à le regarder, les yeux humides.

-Tout serait plus simple si tu me faisais confiance, Fred… ! »

Les yeux de Fred s'écarquillèrent alors que la réalisation le frappait de plein fouet. Il était stupide… Lorsqu'ils préparaient une farce, il fonçait toujours droit devant sans se préoccuper de rien parce qu'il avait confiance en George, parce qu'il savait que son jumeau serait toujours derrière lui en cas de pépin et qu'il avait toujours un plan de secours sous la main.

Il ne faisait que rendre les choses plus difficiles. George était George. Il était Fred. Il fallait qu'il arrête de surveiller les autres, son jumeau et lui-même, parce que George pensait déjà à tout. C'était son rôle !

Alors, coupable, Fred pressa son nez contre la joue de son frère avant de l'enfouir dans son cou.

-Je suis désolé, Georgie, je… »

Ses bras entourèrent la nuque de son jumeau et il murmura trois mots. A peine audibles, fragiles et presque incertains. Il se sentit drôle, comme si un poids énorme s'était ôté de ses épaules. Puis au bout d'un moment, les mains de George trouvèrent ses cheveux et son souffle caressa son oreille.

-Moi aussi, Fred. »

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-Vous voilà enfin ! », grogna Lee.

Les jumeaux s'affalèrent en face de lui, le même sourire sur leurs visages identiques.

-Qu'est ce que vous étiez en train de faire ! Je vous rappelle que le dortoir du cinquième étage est aussi à moi ! »

-C'est un secret. », répondit George en attrapant deux cuisses de poulets pour servir Fred et lui.

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END