Disclaimer : Pour faire simple, tout appartient à Kurumada.

Previoulsy in Numen Inest :

Chaos a offert aux Dieux et à leurs protecteurs un café et des explications. Il est sympa quand même...

NdA :

Le générique de cet épisode est Le premier jour (du reste de ta vie) d'Etienne Daho.

Puisqu'il s'agit du dernier épisode, je rajoute un générique de fin que vous retrouverez directement à sa place. Il s'agit de Heroes de Masterplan.

Scorpio-no-Caro : J'aime que les oppositions ne soient pas manichéennes. Les protagonistes ont simplement des points de vue différents, au regard de ce qu'ils savent de la situation et de leurs propres motivations. Il y avait cette opposition entre Minos et Nonie dans Résurrection. Chacun pensait faire pour le mieux, et c'était finalement la Déesse qui « avait raison ». Normal, étant une Déesse, elle avait l'avantage sur un humain, même s'il est un Juge. Là, c'est Chaos qui « l'emporte » puisque son statut lui permet d'avoir plus d'informations en sa possession. On avait suivi Rés du point de vue des gentils. On a suivi NI du point de vue des… méchants. J'avais peur, je l'avoue, en écrivant cet avant-dernier chapitre, qui ne fait que donner le point de vue de Chaos en fait. Je craignais qu'il ne se transforme en long monologue explicatif. Si ces tirades sont toujours intéressantes sur le fond, je n'étais vraiment pas sûre de moi sur la forme. Je m'en suis sortie, au final, puisque vous l'avez apprécié. C'est un immense soulagement pour moi. Merci Chaos !

Taïsha : Certaines questions ne trouveront pas de véritables réponses. Le passé a été expliqué, mais l'avenir reste ouvert. Les pourquoi ont trouvé leur réponse. J'ai presque le sentiment que la suite n'est plus de mon ressort. Mon travail s'arrête ici. J'ai écrit tout ce que j'avais à dire sur cette histoire. Plus encore que pour Résurrection, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait le tour de la question. Il s'agit réellement de la fin de l'aventure et je me sens bien. It's the end of the world as we know it (and i feel fine), comme dit une chanson de REM. C'est exactement ça.

Niacy : Merci :) Je voudrais quand même préciser que je jouis d'une position privilégiée pour écrire. Je suis femme au foyer sans enfant. Soyons honnêtes : je n'ai pas grand-chose à faire à part écrire. Ça tombe bien, c'est ma passion. J'y consacre pas mal de temps, un peu comme un travail. Dans lequel je m'éclaterai totalement, évidemment. Donc, bon, par rapport à plein, plein d'auteurs ici qui gèrent des études, un boulot, une famille, et qui trouve tout de même le temps de publier des textes absolument magnifiques… c'est tout de même beaucoup plus simple pour moi.

Lily : Pour le fait de me creuser la tête… pas trop en fait. Je vais refaire rapidement la génèse de NI. Qui a tué Nonie la première fois ? Avant même de savoir pourquoi, la question est de savoir qui a les capacités de l'avoir fait. A part un Dieu, vu les circonstances… Donc un Dieu. Un Olympien ? il me semble que j'avais déjà fait allusion à ce moment-là au fait que la majorité des Olympiens s'était retiré de la vie politique terrestre. Et puis, je ne le sentais pas, parce que je n'avais pas particulièrement envie de faire le remake d'un OAV que je n'avais pas vu. Et il y avait aussi ce facteur « hasard » qui trottait ici et là… D'où Chaos. Après, Tartare et Erèbe, qui permettent d'expliquer pas mal d'embrouilles aux Enfers (ou tout du moins cette ambiance qu'Hadès qualifiera de délétère, et que Poséidon relève lui aussi). Nyx, pour le sanctuaire d'Athéna et la surface. Restait Gaïa. Que je voulais neutre (j'en ai donc fait un personnage globalement passif) et Amour, selon la théogonie d'Hésiode. Mais bon Eros, c'est le fils d'Aphrodite et Arès. Donc j'ai imaginé son histoire à lui. Et je m'en suis servie pour expliquer une partie des doutes de Rhada. Pour ce qui est du nombre d'homosexuels… Non mais c'est vrai. Maintenant… Il n'y a que June que je ne fais pas intervenir en personnage féminins (et comme ça m'aurait fait un nombre impair de persos, j'aurais dû en rajouter un de plus). Le truc c'est que je voulais vraiment que tout le monde connaissent le bonheur, qu'ils soient amoureux et heureux en ménage, épanouis, toussa. Et que je ne voulais pas multiplier les persos créés de toutes pièces. Donc forcément… on arrive à plus de 75% de gays… J'ai envie de dire que c'est pas de ma faute ! Je ferai quand même remarquer qu'aux Enfers, ils sont TOUS gays, sauf Hadès. Il y avait UNE fille de libre et c'est Poséidon qui l'a récupérée… Le bon côté des choses, c'est qu'il n'y aura pas de jaloux comme ça :p

Eternyti : j'avais envie de finir sur une touche d'humour :p De toute façon, avec Chaos qui mène le bal, il était hors de question que ça finisse autrement.

Kalista : Effectivement, Saga est une victime. Son destin est réellement tragique (au contraire de celui de Kanon qui a au moins la consolation de faire ses propres choix). Dévalorisant, je ne sais. Je ne trouve pas ça pire que « c'est un saint qui s'est découvert une âme de sociopathe schizoïde parce que son jumeau, qui était le mal incarné, n'était plus à ses côtés ». Question de point de vue, j'imagine. Perséphone perd un peu en perfection. Pour ma part, je trouve qu'elle n'en devient que plus humaine… Elle a des défauts, comme tout le monde. J'aime beaucoup cette idée selon laquelle, même si on pense agir pour le mieux, il nous arrive de faire des erreurs, de ne pas pouvoir penser à toutes les conséquences, parce que certaines dépassent notre entendement. L'avantage avec les Olympiens c'est qu'ils sont anthropomorphiques. Même si leur pouvoir dépasse notre entendement, ils ne sont pas parfaits. Ils n'ont pas à l'être.

Cylla : Effectivement, Pos' est un petit joueur, comparé à notre maître à tous. En fait, Chaos est en représentation perpétuelle. Chacun de ces gestes, chacune de ses paroles, est profondément réfléchi. C'est un manipulateur, même lorsqu'il est sincère (quand il parle à Rhada après l'accident de Kanon par exemple). Chaos ne laisse rien au hasard, surtout pas quand il fait la leçon. Et il fait souvent la leçon. Poséidon, par contre, n'est pas du tout dans ce genre de démarche. Pos', c'est l'expression de la spontanéité. Il essaye de faire sourire les gens, évidemment. Il se ridiculise un peu pour les amuser, mais ça ne va pas plus loin. Il n'a pas de grand message si ce n'est qu'on peut être heureux. Un message important certes, mais qui s'expérimente plus qu'il ne s'apprend (d'après moi). Pos' ne cherche donc pas à déclencher une réflexion chez son « public ». Au contraire de Chaos, comme je l'ai dit avant. Pour ce qui est d'une nouvelle fic… - intermède publicitaire - Ce sera UA. Où on retrouvera plein de monde, sans tout à fait les retrouver. J'ai envie de m'aventurer dans d'autres facettes de leurs personnalités (sans trop partir dans l'OOC, je l'espère). Ce sera, sans conteste, plus sombre. Ou tout du moins, moins drôle (enfin c'est parti pour). Et plus lent, parce que j'ai envie de me lancer dans une histoire où le rythme de l'action n'a pas la place prépondérante qu'il avait dans celles-là. Une histoire où je prendrai mon temps. Ça devrait arriver incessamment sous peu. Et d'être une aventure qui m'occupera un bon moment.

Millenium : Voui, j'avais dit que je voulais tout expliquer ou peu s'en faut ; j'essaye de tenir mes promesses. Aaah… les yeux de Milo… heureusement qu'ils sont là. Ils m'auraient manqué pour ce dernier chapitre.

Je voulais vous remercier, tous et toutes, pour votre soutien, pour l'intérêt que vous m'avez témoigné, pour vos encouragements. J'en ai peut-être donné moins le sentiment que lors de Résurrection, mais croyez-bien que vos commentaires comptent toujours énormément pour moi. C'est peut-être bête, je n'en sais rien, mais ils me donnent l'impression de servir à quelque chose, ils me rappellent qu'écrire, c'est ce que je veux faire, et qu'il y a une petite chance pour que ce soit vraiment ma voie. Vous le savez, je rêve de devenir écrivain, un jour. Quand je serais grande. Grâce à vous, grâce à votre soutien, j'ai vraiment retrouvé, depuis Août, l'envie de grandir. J'ai vraiment l'impression d'avoir avancé, en écrivant NI, et c'est à vous que je le dois. Vous m'avez aidé à oser. C'est un très beau cadeau que vous m'avez fait, là. Alors merci, du fond du cœur.

J'espère que cet épilogue vous plaira.

Lots of Love

Gajin.


La chambre n'est ni très grande, ni très luxueuse, avec son carrelage moucheté, et son mobilier tout simple. Dans le lit, un rayon de soleil caresse doucement le visage d'un homme aux cheveux bleus qui ouvre les yeux. A ses côtés, un homme blond au regard d'or tend la main vers son visage pour venir écarter une mèche de cheveux et la glisser derrière son oreille.

-Bonjour toi…

Kanon se rapproche et pose sa tête au creux de l'épaule de Rhadamanthe. Il referme les yeux. Il soupire de plaisir.

-Oui… exactement… Très bon jour, mon amour…

Le Juge regarde son Gémeau, qui semble vouloir se rendormir dans ses bras. Son Gémeau. Son Kanon.

-Il faut qu'on se lève.

-Pas envie…, grogne le Grec.

-Kanon…

-Je veux profiter un peu de toi…

-Cette nuit ne t'a pas suffi ?, rétorque l'Anglais, amusé.

-J'ai juste envie d'un câlin… Juste envie de rester comme ça.

Il passe un bras sur le torse du Juge et se met à y faire courir ses doigts. Il voit la peau se couvrir de frissons. Il passe une jambe par-dessus celle de son amant et sourit, fourbe, en embrassant son épaule.

-Toi, par contre… tu m'as l'air de vouloir davantage…

Rhadamanthe ferme les yeux et prend une grande respiration dans l'espoir de parvenir à oublier… tout. La main de Kanon qui caresse ses flancs. La bouche de Kanon qui glisse le long de sa clavicule pour remonter dans son cou. La cuisse de Kanon qui vient se frotter contre lui. Le sexe de Kanon qu'il sent contre sa hanche…

-Il faut vraiment qu'on se lève. On a déjà dormi trop longtemps…

-On risque d'être en retard ?, demande le Gémeau en lui mordillant le lobe de l'oreille.

-Nous le sommes déjà.

-Bah alors, autant l'être carrément…

La main du Grec descend jusqu'à l'aine de l'Anglais et vient effleurer son sexe, lui arrachant un soupir de plaisir. D'un mouvement rapide et félin, Kanon vient se placer à quatre pattes au-dessus de Rhadamanthe. L'or fusionne avec l'océan.

-Je crois que je me suis trompé, murmure Kanon. Je n'ai pas juste envie d'un câlin… Je crois qu'en fait… j'ai juste envie de toi.

D'une main presque violente, le Juge, sous lui, attrape sa nuque et l'attire contre lui, pour lui donner un baiser passionné.


Dans la pièce principale, Kanon, en caleçon, boit son café, assis à table. D'un coup, il voit disparaître la bouteille de jus d'orange. Il se retourne brutalement manquant de renverser son bol.

-Mais euh ! Et si j'en voulais encore ?, proteste-t-il.

-Tu t'en passeras, réplique le Juge, implacable, en rangeant la bouteille dans le frigo.

Rhadamanthe se redresse, se retourne et croise les bras sur sa poitrine. Il porte un costume chocolat et une chemise de la même couleur. Le gilet, la cravate et la pochette, sur lesquels courent des arabesques compliquées, sont tous de satin beige.

-Va t'habiller, gronde le Juge.

-Mais euh… j'ai pas fini mon café…

-Va t'habiller, Kanon ! Et ne discute pas ! Si tu voulais avoir le temps de prendre ton petit déjeuner tranquillement, tu aurais dû faire une croix sur les galipettes de ce matin ! Ce n'est pas faute de t'avoir prévenu !

-Attends, tu en avais autant envie que moi ! Si ce n'est plus ! Alors tu ne vas pas te plaindre !

-Oh mais je ne me plains pas… Mais, moi, je suis prêt ! Alors file à la salle de bain. Tout de suite !, rugit l'Anglais.

-Tu devrais faire ce qu'il dit.

Affalé sur le canapé, en costume et chemise noire, que complète une cravate sur laquelle sont dessinées des fractales argentées, Chaos leur sourit.

-Il ne reste plus beaucoup de temps avant la cérémonie, fait-il en se relevant.

-C'est bon… j'ai compris, grogne le Gémeau en finissant son bol.

Il se lève et disparait dans la chambre. Le Dieu se redresse.

-Tu m'offres une cigarette ?, demande-t-il au Juge.

-Dehors, alors. On ne fume pas à l'intérieur.

Chaos s'incline et invite Rhadamanthe à passer devant.

-A votre avis, fait Kanon depuis le couloir, je m'attache les cheveux ou pas ?

-Hors de question, réplique instantanément l'Anglais. Ton frère s'est mis aux queues de cheval, je ne veux pas que tu fasses pareil.

Kanon hausse un sourcil.

-Tu penses de plus en plus à Saga. Ça frise l'obsession, hein. Il doit beaucoup te plaire pour qu'il occupe pratiquement toutes tes pensées… Je vais finir par être jaloux…

Rhadamanthe lui jette un regard furieux.

-Va t'habiller au lieu de dire n'importe quoi !

-Tu sais, mon amour… Si tu es à ce point fou de lui, je peux tenter de t'arranger quelque chose… Je me ferai une raison. Et Mû n'est pas si mal…

Le Juge devient livide. Il serre les dents. Les poings. Il regarde Kanon avec des yeux brûlants de rage. Le Gémeau sait qu'il est allé trop loin… il se précipite pour le prendre dans ses bras.

-Je plaisantais… C'était juste une blague de mauvais goût… Je suis désolé. Tu me pardonnes ?

-Va t'habiller, murmure l'Anglais qui a retrouvé son calme.

Il sait bien que Kanon n'était pas sérieux. Il sait bien que Kanon l'aime, et qu'il ne le quittera pas. Il sait bien que Kanon ne pense pas une seconde qu'il éprouve quoique ce soit pour Saga. Mais il lui arrive encore, de temps en temps, de plus en plus rarement, de… se laisser avoir et de perdre le contrôle.

-Ça va aller, toi ?, demande le Grec.

-Oui. C'était juste un mauvais réflexe. Tout va bien, ne t'inquiète pas. File te préparer.

-Tout de suite.

Il lui donne un rapide baiser, et retourne dans la chambre.

-J'adore son humour, fait Chaos un grand sourire aux lèvres.

-Ça ne m'étonne pas de vous. Vous voulez toujours cette cigarette ?

-Oh oui !

Ils sortent tous les deux. Dehors, le ciel est bleu et le soleil brille. Il doit être onze heures. Rhadamanthe sort son étui de sa veste. Ils se mettent à fumer ensemble.

-Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous vous obstinez à me demander, alors que vous pourriez très bien en matérialiser une…, fait Rhadamanthe après un moment.

-Parce que je préfère te taxer. Ça crée un lien. Ça prouve qu'on est pote, tous les deux.

-Et si un jour, je décide de vous dire non, vous considèrerez que nous ne sommes plus… potes ?

-Bien sûr que non ! Ça voudra juste dire que tu te soucies de ma santé… Preuve d'amitié, s'il en est ! C'est mort, Rhadamanthe. Je suis désolé pour toi, mais nous sommes amis, maintenant. Il faut que tu t'y fasses.

-Alors si ça ne change rien, pourquoi m'en demander ?

-J'ai la flemme, fait Chaos en expirant lentement sa fumée dans l'air.

-Vous auriez dû commencer par là.

-Et me priver du plaisir de ne pas te voir protester contre le fait que nous sommes devenus amis tous les deux ? de te voir l'accepter ? Dans tes rêves, mon gros.


-Milo… Milo, calme-toi, s'il-te-plait…

Dans son costume noir et sa chemise rouge, Milo ne tient pas en place.

-Mais je peux pas !, proteste le Scorpion en faisant les cents pas, et en serrant convulsivement les mains.

Aiolia, en costume beige, vient lui attraper fermement les deux bras et accrocher son regard.

-Milo. Il s'agit de MON mariage. Si quelqu'un doit stresser, c'est moi. Pas toi.

-Mais toi, tu es beaucoup trop calme, Lia ! Regarde-toi ! Comment est-ce que tu peux être aussi serein ?!

-Tu préfèrerais que je panique ?, demande le Lion. Que je prenne peur et que je m'enfuis en courant ?

-Non… bien sûr que non. Mais que tu réagisses au moins…

Aiolia sourit.

-Je vais épouser la femme que j'aime et qui m'aime. Je n'ai aucune raison d'avoir peur. Ce qu'il va se passer tout à l'heure… c'est une vérité qui va prendre forme. Rien de plus. Me marier avec Marine, c'est cela : une évidence.

Milo soupire.

-Je sais pas comment tu fais… Si je devais épouser mon Camus… je crois que… je serais mort de trouille. J'aurais trop peur que ça se passe mal, que je sois pas à la hauteur, que…

-Milo. On va avoir six Dieux présents à la cérémonie. S'il y a le moindre problème un tant soit peu sérieux, ils gèreront. Si je fais ou si je dis une bêtise… bah ça fera des souvenirs, et on en rigolera quand on racontera ça à nos enfants ou qu'on fera une soirée entre nous. Et ce soir, quoiqu'il arrive, Marine sera ma femme. C'est tout ce qui compte.

-Oui… ça va aller. Ça va aller ! ça va aller… C'est toi qui as raison. J'ai pas à m'en faire. J'ai juste à m'occuper des alliances…

-C'est ça…, confirme Aiolia.

Milo ouvre de grands yeux alors qu'il fouille dans ses poches.

-Les alliances ?! Lia… ! Je sais pas ce que j'en ai fait !!

Le Lion lui prend les deux mains et une grande inspiration.

-Tu les as données ce matin à Camus, pour éviter de les perdre. Tout va bien, Milo. Tout. Va. Bien.


Dans le temple d'Athéna, toutes les filles du Sanctuaire, Déesse comprise, sont afférées autour de Marine, somptueuse dans sa robe blanche. Une robe bustier, serrée jusque sur ses hanches, qui s'évase en lignes gracieuses, sur laquelle vient reposer une robe de dentelle qui vient souligner la courbe des épaules et des bras de la jeune femme. Derrière elle, debout sur un tabouret, Shunreï s'occupe de sa coiffure : un chignon compliqué, duquel s'échappe quelques mèches, et dans lequel elle pique consciencieusement quelques roses offertes par Aphrodite. Face à elle, Shina la maquille. Sans excès. Juste quelques touches discrètes pour mettre en valeur ses yeux et ses lèvres. Un peu plus loin, Seika finit d'arranger le bouquet, tandis qu'Athéna fait le tour des bijoux pour trouver un collier qui soit digne de son amie. La Déesse porte sa tenue protocolaire. La coupe des robes des trois autres jeunes femmes ont la même coupe charleston, mais des tons différents. Bleutée pour Shunreï. Orangée pour Seika. Vert pâle pour Shina.

-Arrête de bouger, ma chérie ! Je vais finir par te mettre du liner dans les yeux !

-Mais les épines des roses me piquent !, proteste Marine.

-Le Chevalier du Poisson les a toutes enlevées, objecte Shunreï.

-Et bien ce doivent être les épingles…, fait l'Aigle avec une grimace.

-Et voilà ! T'as gagné ! Rhaa… Je t'avais dit de ne pas bouger, pourtant ! Athéna ?

-Oui ?

-Tu peux me passer le démaquillant et un coton-tige, s'il-te-plait ?


Sur l'esplanade, au bas des marches, des Chevaliers en costume s'affairent et mettent les dernières touches à la décoration des lieux sous l'œil vigilant et intraitable d'Ayoros du Sagittaire et de son assistant, Aphrodite des Poissons.

-Shushu ! Combien de fois devrais-je te le répéter ?! Je veux voir des plumes !

-C'est pas ma faute !, proteste le Capricorne aux prises avec un buis récalcitrant, qui refuse obstinément de prendre la forme voulue.

-Mais je ne veux pas le savoir ! Et dépêche-toi ! Après l'aigle, il te reste le lion… Demande à Shiryu de t'aider s'il le faut quand il aura fini. ANGIE !

-Oui ?

-Qu'est-ce que tu as fait de mes fleurs ?!!

-Des pétales, pour lancer sur les mariées à la fin de la cérémonie. Me suis dit que tu aimerais l'idée…

Et un poisson volant… un ! qui atterrit dans les bras d'un Cancer qui n'en demandait pas tant.

-Oh… je t'aime, toi !, s'émerveille le Suédois en l'embrassant langoureusement.

-Moi aussi, je t'aime, Aphro, murmure DM.

-C'est trop romantique, c'est trop adorable… Si tu veux, on dira que ça vient de moi…

-C'est gentil de t'inquiéter de ma réputation, Poiscaille.

-De rien, mon crabi. Mais je suis au regret de t'annoncer que tu viens de gagner un aller-retour pour le douzième temple.

-Pourquoi donc ?, fait l'Italien en fronçant les sourcils.

-Pour aller chercher d'autres roses, pour remplacer celles que tu as utilisées. J'en ai vraiment besoin pour la déco … et je ne veux pas que quelqu'un qui n'a pas suivi de formation aille choisir les fleurs.

-Je savais bien que je n'aurais jamais dû accepter cette initiation au jardinage… Je vais demander à Mû et à Saga de m'aider. Pas envie de me taper toutes les marches.

Et Angelo s'en va, sans enthousiasme excessif, il faut bien l'avouer : aller cueillir des fleurs alors qu'il pourrait rester tranquillement à compter fleurette à son poisson… son choix aurait été vite fait. Mais, de choix, il n'est pas question. Aphrodite se retourne vers Camus, Hyoga et Shiryu qui sont aux prises avec un immense bloc de glace, sensé apparemment représenter le couple de futurs mariés. Les trois Chevaliers pensaient pouvoir régler la question en quelques minutes, mais c'était sans compter sur l'œil critique d'Ayoros. Bien décidé à ce que tout soit parfait pour le mariage de son petit frère, il relève le moindre défaut. Et à chaque fois, Camus et Hyoga se retrouvent à rajouter de la glace, pour que Shiryu puisse refaire une tentative.

-Et sois moins dur dans la ligne de la robe, Shiryu ! Plus souple le tombé… léger. Aérien… Et puis, vraiment… le nez de Lia... tu pourrais pas essayer de faire mieux ?

Deux regards de glace, où couve un feu souterrain qui se rapproche dangereusement de la surface, en rencontrent un où se lit l'immense effort consenti pour aller puiser au plus profond d'une tradition millénaire des raisons de rester calme… Une seule. Une seule les retient. Un meurtre risquerait de gâcher l'ambiance… Dommage…

Rassuré ou presque, le Poisson file vers Aldébaran et félicite le Taureau pour la méticulosité avec laquelle il aligne les chaises blanches devant l'estrade. Enfin, il se retourne vers un groupe formé par Ikki, Shaka, Shun, Kiki et Seiya. Tous les cinq font la navette entre les temples et un pré qui a été aménagé de manière à ce que les invités s'y restaurent après la cérémonie. Ils se chargent d'apporter tout ce qui ne nécessite pas absolument d'être conservé au frais jusqu'au dernier moment et de mettre un point final à la décoration des tables.


Les Océans débarquent, Pandore au bras de Poséidon, suivis par tous les Généraux, Thétis et Valentine. Les deux jeunes femmes se précipitent vers Aphrodite.

-Où sont-elles ?, demande la sœur d'Hadès.

Son visage est serein. Elle porte une longue robe sobre et perle, aux reflets nacrés. A ses côtés, la Néréide a choisi une robe volante d'un camaïeu de bleu, qui lui va à ravir.

-Au Palais, répond le Poisson avec un sourire.

Les deux jeunes femmes filent sans demander leur reste, tandis que le Dieu et ses hommes s'approchent à leur tour.

-On peut faire quelque chose pour aider ?, demande Poséidon, qui tient Magellan dans ses bras.

-Vous pouvez vous occuper de remplir le bassin, pour ce charmant invité, fait le Suédois en gratouillant la tête de la loutre.

-C'est comme si c'était fait ! Les enfants ?

Les Marinas partent en direction de la petite piscine aménagée sur un côté de l'esplanade. Tous sauf Sorrente qui resserre le nœud de cravate de la Harpie.

-Val'… Arrête de le défaire sans arrêt.

-Il me gêne…, fait le Chypriote avec une grimace. Même aux Enfers, je n'en portais jamais…

-Tu pourras la dénouer après la cérémonie si tu veux, mais jusque là, tu vas me faire le plaisir de garder ta cravate.

-Mais mon cœur…

-Tu ferais mieux de rendre les armes, Valentine, fait remarquer Poséidon, un sourire aux lèvres, très fier de son Général. Personne ne peut rien contre Sorrente lorsqu'il a décidé quelque chose.

-Je sais…, convient, de bonne grâce, le Spectre.

-Plaignez-vous, tous les deux, rétorque l'Autrichien. Continuez comme ça et je démissionne et j'arrête les concerts privés.

Poséidon et Valentine se regardent avant de se retourner vers Sorrente.

-Tu n'oserais pas ?!

-A votre avis ?

Il en serait tout à fait capable… La Sirène a vraiment des moyens de pression inimaginables.


Lorsque la délégation des Enfers arrive à son tour, Seiya donne un coup de coude à Shun. Andromède court en direction d'Hadès et Perséphone.

-Alors ?!, demande-t-il, à peine arrivé, sans prendre le temps de les saluer.

La Reine lui sourit.

-Zeus est d'accord.

Le visage du jeune garçon s'illumine.

-C'est vrai ?

-Tu garderas ton statut d'humain pour le moment… mais il a accepté, oui, confirme-t-elle.

Shun se retourne vers Hadès et se jette dans ses bras.

-Papa !

-Mon fils…, murmure le Dieu en le serrant tendrement. Tu devrais remercier Persy. C'est elle qui l'a convaincu…

Le Dieu regarde son épouse. Oui, c'est elle qui s'est chargé de faire plier son propre père. Parce qu'elle voulait se faire pardonner… et parce qu'elle s'est rendu compte que les sentiments qu'elle éprouve pour Shun sont… immenses et qu'elle n'a pas à les craindre. Andromède se retourne vers elle, et lui tend une main qu'elle accepte.

-Merci… maman.

Derrière eux, Minos, Eaque, et tous les Spectres présents, mettent un genou en terre pour saluer leur nouveau Prince.

Ikki arrive, tenant la main de Shaka.

-Alors c'est fait, si je comprends bien ?

Il se sent mal. Shun… n'est plus tout à fait son frère. Shun… a des parents maintenant. Shun… Il est heureux pour lui, bien sûr. Son petit frère en rêvait mais… Perséphone s'approche de lui.

-Oui.

-C'est bien…, murmure Phoenix en baissant la tête, et en serrant davantage la main de la Vierge.

-Ikki ?

Il relève les yeux vers la Déesse.

-Si tu le souhaites… Zeus a accepté que nous t'adoptions, toi aussi. Le choix t'appartient.

Le Phoenix ouvre de grands yeux et Shaka se crispe à son tour.

-Merci mais… Ma… vie est ici, Déesse.

-La vie de Shun ne se résumera jamais aux Enfers et continuera ici également, Chevalier. Tu n'as pas à prendre ta décision maintenant. Mais prends le temps d'y réfléchir.

Perséphone retourne vers son époux et son enfant. Ikki soupire et regarde Shaka. Ils vont devoir discuter, tous les deux, pour définir ce qu'il convient de faire. Non. Pas ce qu'il convient. Ce qu'ils veulent.

Les Spectres se sont relevés, et Rune, après avoir échangé quelques paroles avec Minos, s'est dirigé vers Shura qui l'attendait devant le buisson qu'il vient, comme par miracle, de finir de tailler selon les désirs d'Aphrodite.


Eros arrive à son tour. L'enfant descend les escaliers, tirant Shion d'un côté et Dohko de l'autre. Autant la Balance à l'air ravi, autant le Pope beaucoup moins.

-Mais j'en avais à peine pour dix minutes ! Il y a le temps avant la cérémonie !, proteste-t-il.

-Nan ! Nan ! Nan ! Tu me fatigues, monsieur Shion !

-Tu devrais l'écouter, fait le Chinois, goguenard. C'est la Volonté des Dieux, la Voix de la Sagesse…

-Mais c'était un dossier important que j'aurais pu régler en un rien de temps !, assure l'Atlante.

-J'ai dit nan ! Tatina a dit on ne travaille pas aujourd'hui, alors on ne travaille et pis c'est tout !

-Je croyais que vous aviez récupéré votre maturité, Seigneur Eros, fait remarquer le Pope.

-C'est le cas, confirme le Dieu d'une voix beaucoup moins enfantine. Mais on passe plus facilement les caprices d'un gamin de huit ans.

-Bien parlé, mon fils ! Je suis fier de toi !

Chaos est apparu, avec Rhadamanthe et Kanon, qui est enfin habillé. Le Juge embrasse son compagnon et va retrouver sa Reine. Kanon cherche des yeux son frère, qu'il voit occuper à mettre un point final à la disposition des fleurs avec l'aide de Mû. Milo et Aiolia descendent et viennent s'installer à leur place, sur l'estrade, le Scorpion étant bientôt rejoint par Seiya et Ayoros. Eros vient s'installer sur le petit autel. C'est lui qui dirigera la cérémonie. Les invités prennent place. En provenance des marches, les filles apparaissent. La Déesse guide Shina, Seika et Shunreï jusqu'à leur placer, avant de venir s'asseoir aux côtés des autres Dieux, tandis que Parndore et Thétis ont déjà trouvé les leurs. Seiya ose un regard vers Saori. Leurs yeux se croisent. Des yeux qu'Athéna baisse, le rose aux joues. Rose qui devient rouge, lorsque Poséidon vient lui murmurer quelque chose à l'oreille. Et d'un coup, une musique s'élève. Une marche nuptiale majestueuse, qu'ont composée ensemble Pandore, Pharaon et Sorrente. Le son provient de derrière les convives... Ils se retournent. Alors Marine apparaît, au bras d'un Chaos au meilleur de sa forme. Elle est radieuse.

Et, ensemble, ils avancent sous le soleil d'été.

- FIN -


HEROES

(Masterplan)

Are we caught between good and bad
It's all just said and done
Longing for a better way
The feeling is so strong

Try to mend your broken ways
Why should we live within a haze

We're the heroes of a new world
The Masterplan's rising
Send freedom all over the globe

Willing now to pay the price
Just call it by the name
Unlock the gate to paradise
It's time to stop the game

Now can we fly with broken wings
Realize we're strong like kings

We're the heroes of a new world
The Masterplan's rising and dreams will come true
Sending freedom - like a warming rain
We show you the magic you've never seen arise-above you

We must cast aside our misery
Let's search for final liberty

We're the heroes of a new world
The Masterplan's rising and dreams will come true
Sending freedom - like a warming rain
We show you the magic you've never seen arise-above you