CHAPITRE 10
Et la vie continue
- Hermione dépêche-toi ! Nous allons être en retard ! Grommela Rogue tournant en rond dans ses appartements.
- J'arrive ! Fit la voix entachée de sanglots de la jeune femme.
Il n'aimait pas la voir pleurer même si la cause de son hyperémotivité était due aux hormones. Il s'approcha de la salle de bain, Hermione s'était assise désespérée.
- Chuuut qu'est-ce qu'il y a ?
- Séverus, je suis une baleine, je… rien ne me va … tu ferais mieux d'y aller tout seul ! Dégoûtée elle détourna ses yeux de la glace.
- Ecoute-moi. Jamais je ne te laisserai seule dans ton état, alors nous allons regarder ça. Debout ! Allez lève-toi.
Hermione de mauvaise grâce s'exécuta. Son ventre maintenant très arrondi prenait toute la place dans le vêtement. Séverus soupira.
- Kréatur ? Appela t-il doucement. L'Elfe qu'avait hérité Harry avait été gracieusement laissé à Poudlard.
Un « pop » et l'Elfe apparut devant les deux sorciers.
- Vous m'avez appelé maître ?
- Oui, peux-tu arranger ça s'il-te-plait ?
- Moi non mais Rosy si. Vous permettez ? Rogue hocha la tête et l'Elfe disparu à nouveau pour réapparaître avec un autre Elfe. Celle-ci s'approcha d'Hermione, toucha sa robe et du tissu vient s'ajouter à celui existant faisant que le ventre de la jeune femme se sente à l'aise. L'Elfe s'agita durant quelques minutes s'éloignant pour juger de l'effet désiré, se rapprochant pour arranger ci et là la forme du vêtement. Enfin elle cessa ce manège.
- Madame, cela vous va ?
- Oh, très bien merci fit Hermione qui se baissa –dangereusement- pour remercier Rosy.
- Bien, maintenant ceci est arrangé alors pressons-nous … fit Rogue à présent anxieux d'être en retard.
- Séverus je n'ai pas très envie d'y aller …
- Hermione coupa sévère l'homme en noir.
- Bien, d'accord, mais ils vont m'humilier. Ils n'ont pas oublié et …
- Tu es invitée alors arrête de te torturer les méninges. Tendrement il se pencha vers Hermione et il l'embrassa. Allez.
Hermione sortit au bras de Séverus sous l'œil de certains élèves qui étaient restés à Poudlard. Une nouvelle année scolaire avait commencée (et le château reconstruit en un temps record comme seuls des sorciers pouvaient arriver à ce prodige) et maintenant le printemps pointait son nez en ce mois de mars. L'état d'Hermione avait empli de bonheur tous ses occupants et le bureau du directeur avait été témoin de scènes étranges. Le ventre d'Hermione avait fait parlé presque autant que Voldemort et les tableaux abritant les anciens directeurs n'en revenaient pas. Une première dans l'antique école. Un directeur et bientôt sa femme allaient avoir des bébés. Cela ne s'était jamais produit. Dumbledore était très heureux et adorait recevoir la visite d'Hermione dans le bureau. Il la couvait littéralement des yeux et ce n'était pas le seul.
Ils atteignirent le portail, le franchirent. Séverus enjoignit Hermione de lui tenir son bras et ils transplanèrent. La jeune femme détestait particulièrement ce moyen de déplacement depuis que sa grossesse était très avancée. Enfin ils arrivèrent. Séverus anxieux jeta un coup d'œil à Hermione qui avait plus que blanchie.
- Hermione ça va ? Respire à fond !
- Je … j'ai du mal à supporter les transplanages … Je suis désolée. Elle déglutit difficilement. Une étrange douleur dans son ventre. Inconsciemment ses mains se posèrent dessus. Le bébé apparemment n'avait pas non plus apprécié le voyage.
- Allez viens, plus vite tu seras assise mieux ça sera !
Hermione hocha la tête et ils pénétrèrent dans le parc qui entourait la demeure familiale des Malefoy. La porte s'ouvrit avant qu'ils n'eurent besoin de signaler leur présence. Hermione était toujours aussi livide et s'agrippait de plus en plus au bras de son futur mari.
- Bonjour Séverus ! Ravi de te voir j'avais craint un moment que tu en déclines notre invitation. Ses yeux pâles se posèrent sur la jeune femme et comprit son état. Miss Granger ou plutôt madame Rogue … je crois que ça ne va pas ! Il regarda Séverus à présent inquiet devant le visage d'Hermione.
- Il faut juste qu'elle s'asseye fit Séverus.
Lucius les invita à entrer. Hermione s'assit sur le premier fauteuil qui se présentait à sa vue. Lucius et Séverus ne la lâchaient pas des yeux. Hermione blanche et qui n'arrivait pas à reprendre des couleurs jeta un coup d'œil autour d'elle. Le salon, elle revit en un éclair ce qu'elle y avait enduré. Elle voyait des gens s'agiter autour d'elle comme au ralentit.
- Miss Granger ? Euh, Madame Rogue ? Vous m'entendez ?
- Je crois oui fit d'une voix faible Hermione.
- Il faut que vous mangiez quelque chose.
- Je vous remercie mais je n'ai pas faim. Hermione regardait la femme aux longs cheveux blonds. Narcissa Malefoy la regardait inquiète.
- Séverus … vous n'auriez pas du transplaner ! C'est déconseillé dans son état. Séverus baissa la tête comme un enfant prit en faute.
- ça va aller fit Hermione. J'étais en retard et il ne voulait pas vous faire attendre. Je vais bien maintenant merci !
Hermione avait repris quelques couleurs et souriait au grand soulagement de Séverus et Lucius. Un coup de pied lui fit perdre son optimisme et elle grimaça de nouveau.
- Ce n'est rien se justifia t-elle.
- Bonjour Hermione fit une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis la guerre. Drago s'approcha et lui fait un baisemain.
- Tu ne m'appelles plus »Granger » ? Souffla t-elle surprise.
- Non ! Tu vas bientôt être la femme de mon parrain, et en plus c'était des âneries ces histoires de rivalités entre les maisons. Il enfourna ses mains serrées dans son pantalon parfaitement ajusté. Je vais te faire une confidence. Je suis heureux qu'Harry ait mis fin aux jours du Seigneur-des-Ténèbres.
- Dans ce cas tu devrais dire « Voldemort » chuchota Hermione. Tu, vous … se reprit-elle en jetant un regard en biais à Lucius, vous n'avez plus de raison de le craindre.
- Je ne peux pas fit Drago, pas encore. Lucius regardait ses pieds à présent, presque honteux. L'ambiance devenait morose. Narcissa arriva à point nommé pour convier tout le monde à table et boire l'apéritif.
Hermione se leva difficilement. Séverus la couvait des yeux. La jeune femme était soulagée car elle avait redouté un accueil glacial et s'était juré de s'éclipser si les propos des ex-mangemorts l'avaient blessée. Elle fut installée entre Séverus et Lucius. « C'est bien ma veine » ne put-elle s'empêcher de penser.
Hermione déclina la boisson alcoolisée. Les deux hommes se mirent à raviver les anciens souvenirs qui les liaient. Bientôt le silence de la jeune femme inquiéta Séverus.
- Hermione ?
La jeune femme était très blanche à présent et fermait les yeux. Quelque chose d'étrange se produisit alors.
- Je crois que je viens de perdre les eaux souffla Hermione. Atterrée elle regarda Lucius. « Par Merlin ! Pas ici ! ». Je suis désolée !
- Narcissa, il faut que quelqu'un aille à Ste-Mangouste tout de suite ! Cria Lucius tandis que Séverus faisait allonger Hermione.
- Séverus fit suppliante Hermione.
- Oui ? Chuuuut … Tout va bien se passer !
- Je … pas ici ! Je ne veux pas … pas ici ! Je t'en prie ! Hermione haletait, son ventre en proie à des contractions irrégulières et d'une intensité plus ou moins forte.
- Je crois que les moyens de transports vont être limités Hermione. Le transplanage tu as du mal à le supporter, les cheminées aussi et le balai n'en parlons pas …
- Séverus ! Je ne veux pas tout salir, je ne veux pas … qu'à cause de moi … ses joues étaient rougies par la honte des dégâts qu'elle était susceptible de faire, et son visage grimaçait de temps en temps à cause des contractions. Je suis désolée fit-elle à Lucius Malefoy. Je … le déjeuner ! Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle aurait tant voulu que cela se passe autrement … pas dans ses conditions burlesques.
- Hermione ne vous en faites donc pas ! Mon ami va être père et c'est un jour merveilleux.
- Je vous rappelle que je suis une sang-de-bourbe qui va souiller votre salon … parvint-elle à articuler. Lucius jeta un coup d'œil à Séverus et prit un fauteuil. Il s'assit en vis-à-vis, prit une grande inspiration.
- Cela ne me gêne plus. A cause de ma bêtise, de notre éducation qui remonte à des siècles, j'ai faillit perdre mon fils, sans compter ma femme. Il m'aura fallu deux guerres pour comprendre quelque chose d'essentiel. Tout le monde doit vivre et ce sont les différences qui font que notre civilisation est si riche. Sans les sang-de-bourbe et sans les cracmols nous serions tous isolés les uns des autres, sans qu'aucun échange et surtout aucune connaissance ne viennent enrichir nos façons de vivre. Il n'y aurait aucune évolution possible. Vous les sang-de-bourbe nous apprenez que les moldus ne sont pas si négligeables que je l'aurais personnellement cru. A vous Hermione je vous dois des excuses pour ce que vous avez subi dans mon manoir. Hermione avait les yeux brillants et Lucius s'était saisi de sa main.
Une contraction fit qu'Hermione grimaça et laissa filtrer un souffle expiatoire de souffrance.
- ça va aller Hermione, dit Séverus lui caressant la joue. Puis il leva ses yeux noirs sur l'homme qui avait vieilli de quelques années en quelques mois. Lucius bravo ! Je suis personnellement heureux que tu es compris. Séverus ne quittait de nouveau plus son épouse des yeux.
- Au fait Séverus intervint de nouveau Lucius. Drago s'était rapproché des deux hommes.
- Oui ? Séverus jeta un coup d'œil au garçon et l'invita à s'asseoir.
- Le mariage s'est pour quand ? Lucius n'avait pas relâché la main d'Hermione. Celle-ci grimaçait et soufflait mais la position allongée lui convenait mieux à présent et les contractions se faisaient moins ressentir.
- Mais je suis … enfin nous sommes mariés et … fit Séverus stupéfait.
- Je crois que non. C'est V… enfin c'est tu-sais-qui et je ne crois pas que l'union ait une quelconque valeur …
- Hum … oui, effectivement. Dès qu'Hermione ira mieux je pense que nous officialiserons notre union. N'est-ce pas ? Hermione ? La jeune femme les cheveux étalés sur l'oreiller soufflait doucement, cherchant par tous les moyens de se détendre. L'heure était venue pour qu'elle donne la vie et elle commençait à se demander ce qui lui avait pris dans la cabane hurlante.
- ça y est fit Narcissa apparaissant dans l'âtre de la cheminée dans un nuage vert. Un médicomage apparut juste derrière elle.
L'homme se dirigea vers la jeune femme tout en omettant pas de saluer ses hôtes prestigieux. Lucius Malefoy était peut-être en disgrâce mais pas Séverus Rogue. Ce dernier avait été réhabilité avec force et persuasion par Harry et Harry était la personnalité la plus connue de Grande-Bretagne, chez les sorciers.
- Miss Granger ? Hermione mit un moment avant d'hocher la tête à l'affirmative.
- Non, enfin si. Je préfèrerais que vous lui dites madame Rogue … Séverus souriait à sa jeune femme, une pointe d'anxiété dans ses yeux. Être Père ne lui était jamais venu à l'esprit. Quand Lily s'était détournée de lui - le considérant à juste titre comme irrémédiablement perdu – il avait au fil des années fait le deuil d'être père. Hermione, et grâce à la personne qu'il haïssait le plus mais qu'il avait été obligé de se soumettre pour « la cause » lui offrait le plus beau des présents.
Le médicomage ausculta la patiente. Rogue et les Malefoy les laissèrent tranquille. Hermione respirait lentement et régulièrement. Un drap avait été installé sous elle, transformant le canapé en lit.
- Je crois que le travail a commencé et que madame Rogue va donner la vie ici.
- Dans combien de temps ? S'inquiéta Rogue.
- Oh dans deux heures je pense qu'elle va accoucher. La dilatation du col est bien avancée.
- Dilatation du col ? S'enquit Drago que tout le monde avait oublié. Il regardait la jeune femme qui tenait ses mains sur le ventre.
- Oui, col de l'utérus fit en souriant le médicomage. En attendant il me faut une bassine, des serviettes.
- Je ne veux pas accoucher devant … tout le monde fit Hermione de sa petite voix.
- Il y a un moyen d'avoir un endroit discret ? Demanda le médicomage, tandis que Rogue acquiesçait à ses propos.
- Oui. Lucius sortit sa baguette et fit léviter Hermione. D'un geste il invita Rogue et le médicomage à le suivre.
- Je suis désolée de vous déranger dit doucement la jeune femme. Séverus se posta à ses côtés. Il l'aida à se mettre dans la position la plus antalgique possible. La fatigue commençait à lentement s'insinuer dans le corps d'Hermione. Elle ferma les yeux cherchant à reprendre des forces.
Le déjeuner repoussé, tout le monde grignota, attendant que le bébé apparaisse. Enfin le travail commença bel et bien. Hermione demanda à Séverus s'il voulait rester mais celui-ci déclina tout en insistant qu'il serait là si quelque chose se déroulait mal. Hermione comprit sa décision. Narcissa quant à elle se porta volontaire pour assister le médicomage et ainsi jouer les sages-femmes.
Rogue faisait les cent-pas derrière la porte à présent close. Lucius regardait son ami tourner tel une girouette quant à Drago lui regardait le parc sans le voir. Ses sentiments étaient contradictoires. Il se disait que c'était bien ainsi, que Rogue méritait d'être enfin heureux et père, mais une partie de lui se reprochait de n'avoir pas vu clair en ses sentiments plus tôt. Il avait compris qu'il était attaché à cette « sang-de-bourbe » quand il l'avait vu sur le lac décidé à mourir. A présent c'était trop tard elle était liée à l'homme le plus détesté à son époque de Poudlard et elle allait être maman. « Je te protègerais dans l'ombre Granger » se dit-il un petit sourire illuminant son visage blanc. Enfin son parrain s'enquit de son avenir et posa les questions d'usage polies.
- Drago alors ? Il paraît que tu es très ami avec la fille Plantagrass … à ce qu'on m'a dit ?
- «On » ne vous a pas menti … répondit doucement Drago. « Vaut mieux ne pas s'étendre sur le sujet parrain … elle est d'une nullité affligeante ! Heureusement d'ailleurs je lui demande de procréer et de donner un héritier à ma famille et uniquement cela ». Drago se rembrunit. « Je n'en aime qu'une seule, une seule et j'ai été trop stupide pendant six ans pour qu'elle le sache ! Rogue ne connaît pas le bonheur qu'il a. »
La porte s'ouvrit enfin. Narcissa apportait un lange avec un bébé bien emmitouflé. Rogue, un peu gauche prit son enfant. Narcissa couvait littéralement des yeux le petit être qui arrivait dans un monde débarrassé d'un mage malfaisant.
- C'est une fille souffla t-elle tendrement. Lucius tressaillit. Il connaissait sa femme et s'il l'avait écouté il n'y aurait pas eu que Drago.
- Elle est belle fit Rogue quand il eut recouvré sa voix.
- Narcissa ? Cria le médicomage. J'ai encore besoin de vous si vous le voulez bien ! Narcissa laissa à regret le bébé dans les bras de Rogue et retourna dans la chambre.
Trois paires d'yeux scrutaient le petit être – émerveillées – rien d'autre ne comptait à présent. Lucius émit un petit sourire amusé.
- Qu'est-ce qui te fait sourire Lucius ? Demanda Rogue.
- Etonnant comme la vie peut fournir des surprises …Il regardait le parc et la nature qui explosait autour d'eux. Hermione a subi des tortures dans mon manoir, elle a faillit presque … mourir par la faute de ma belle-sœur et elle donne la vie ici. Etrange coïncidence tu ne trouves pas ?
- Oui fit doucement Rogue qui avait replongé ses yeux sur son enfant.
La porte s'ouvrit à nouveau sur Narcissa. Elle portait de nouveau quelque chose enveloppé dans un lange. Séverus crut son cœur s'arrêter. Ses yeux balayaient Narcissa et son présent.
- Non ? Ce n'est pas vrai chuchota Rogue, articulant péniblement à présent.
- Je crois que si. Ce sont des jumelles. Narcissa montra le deuxième enfant, identique au premier. Séverus était ébahi et visiblement peinait à retrouver ses esprits.
- Je pense que tu vas avoir besoin d'aide à Poudlard pour organiser ta nouvelle vie fit Lucius. Séverus n'en revenait pas ! Des jumelles ! Son cerveau commençait à élaborer, à concevoir une stratégie, une ébauche d'organisation.
- Je crois oui. Je ne sais vraiment pas … il va falloir que j'y réfléchisse. Son visage trahissait l'anxiété à présent. Lucius lui fit une petite tape amicale sur l'épaule.
- Je peux t'aider enfin nous pouvons t'aider … mes obligations au Ministère se sont beaucoup éclaircies et donc je suis disponible pour aller à Poudlard.
- Je suppose que tu vas me demander un salaire considérable que Poudlard ne pourra pas fournir. Il faut reconstruire encore certains endroits du parc, du bâtiment. Les épaules de Rogue s'affaissèrent devant la tâche qui lui restait à accomplir. Je ne peux pas me permettre de …
- Je ne souhaite aucune rémunération coupa Lucius. Il tourna le dos à son ami. Ce sera ma contribution, le remboursement de ma dette envers le mal que j'ai fait !
- Lucius … commença Rogue.
- Vous pouvez venir voir la maman fit Narcissa triomphalement, comme si une star faisait son entrée. Rogue se précipita et vit Hermione, les traits tirés, les cheveux mouillés, mais sur le visage l'expression d'un bonheur intense.
- Je suis fier de toi fit Séverus embrassant sa femme. Tu as toujours été la meilleure en tout et là je dois dire que tu as surpassé mes espérances. Deux bébés ! Des jumelles !
- Je suis désolée fit doucement Hermione.
- Chuuut … on va y arriver. Lucius va nous aider à Poudlard. Hermione regarda Lucius interrogative.
- Oui, sauf si vous ne voulez pas fit Lucius à voix basse à l'intention d'Hermione.
- Je … Poudlard doit reconstruire et …
- Ne vous en faites pas pour ça. Mes services sont exempts de rémunération. Narcissa ? Cela te pose t-il un problème ou non ?
- Mais aucun puisque moi aussi je viens ! Elle souriait.
- Narcissa mais si tu viens avec moi qui va rester au manoir ?
- Mais moi Père. Drago venait d'intervenir solennellement. Je pense que je suis capable de gérer le manoir à mon tour. Les yeux des Malefoy mâles regardaient dans la direction des Rogue, visiblement ils étaient satisfaits d'avoir trouvé une solution.
- Bien. Je ne peux que vous remercier pour ce que vous faites pour nous. Rogue était surpris que les Malefoy lui proposent une aide si spontanée. La guerre leur aurait-elle ouvert les yeux, les transformant jusqu'à leur comportement d'ordinaire si hautain ? « Il semble que oui » se dit-il satisfait. Ainsi même dans les pires évènements, quand on croit tout perdu il y a une parcelle, une poussière parfois, d'espoir qui contient un grand pouvoir sur les êtres.
Les Rogue restèrent une semaine au manoir. Puis vint le départ pour Poudlard. Drago resta seul au manoir tandis que Lucius et Narcissa finissait leurs valises, et les Rogue également. Enfin la petite troupe se dirigea vers le train (le transplanage et les cheminées étant prohibées pour Hermione et ses jumelles). Ils furent accueillis en héros dans la plus célèbre école de sorcellerie. La gazette du sorcier (prévenue par miracle) tint à faire la photo pour la une du magazine avec le couple Rogue et leurs enfants. Harry, Ron, Ginny et quelques autres Gryffondors, Serdaigles, Poufsouffles qui connaissaient bien Hermione vinrent aussi la saluer, mais l'homme le plus heureux était Harry. Il était heureux comme un enfant de voir l'homme qu'il avait tant haït enfin père.
- Séverus comme je suis content disait Harry ne quittant pas l'homme et sa cape noire des yeux.
- Je sais Harry, je lis en toi comme dans un livre ouvert.
- Lily et Hélène. J'aime beaucoup les deux prénoms fit Harry malicieux soudain. Rogue ne put retenir une grimace en repensant au visage expressif d'Hermione lorsqu'il avait suggéré « Lily ».
- Hermione n'était pas trop d'accord pour Lily tu sais.
- Je me doute et … comment est-ce que ?
- Je lui ai dit que je n'aimais qu'elle et qu'elle le savait bien. Lily est un moyen de me rappeler que je peux faire énormément de mal par maladresse.
- Oh. Harry se leva et serra l'homme a qui il devait sa victoire sur Voldemort, contre lui.
- Harry ? Il faut que tu arrêtes de repenser au passé. Tu as tout réparé comme ta baguette avec la baguette de sureau. Harry s'était raidi.
- Elle n'a pas bougé hein ? Il ne le faut pas … c'est une baguette qui a tué tellement pour rien ! Dumbledore hochait la tête gravement dans son cadre. Qu'est-ce qu'il était fier de lui ! Les yeux du plus grand directeur pétillaient en voyant les deux ennemis désormais inséparable.
- Non Harry elle n'a pas bougé. Je voulais profiter que tu sois ici pour te faire une proposition …
- Oui ? De toute façon se sera oui … alors ?
- Veux-tu assurer les cours de D.F.C.M en plus de ton métier d'Auror ? Je ne pourrais peut-être pas les faire cette année se justifia Séverus.
- C'est grâce à vous que j'ai réussi mes ASPICS en potions … j'arriverais à me libérer pour assurer quelques cours je pense. Il lui sourit. Séverus et Sirius à présent dans son cœur pour toujours.
Une vie nouvelle commençait sur le monde magique. Le mal chassé semblait laisser la place à un monde merveilleux mais rien n'est jamais parfait que ce soit chez les sorciers ou ailleurs.