Auteur : Sehaltiel

Titre : Un tournant dans ma vie.

Genre :

Schoolfic, UA. Ceux auxquels cela ne plaît n'ont pas à aller plus loin. Il est inutile de lire juste pour me dire que c'est nul. C'est de la méchanceté gratuite, et je déteste cela.

Autant que possible, j'ai tenté de ne pas faire d'OOC, mais le contexte étant totalement différent de celui de Konoha, je pense que ce sera impossible d'être « parfait ». Sans compter le fait que seul l'auteur originel peut faire bouger ses personnages comme il l'entend. Enfin, ce n'est que mon point de vue.

Avec : YAOIsans lemon. Pour deux raisons : de un, il me semble que c'est normalement interdit sur ce site, et de deux, je n'aime pas les lire, et donc encore moins les écrire. Cette histoire portera plus sur la psychologie des personnages que sur le sexe à proprement parler.

Il y aura aussi des hétéros, les deux orientations étant représentées de manière assez réaliste (je trouve ça bizarre quand tous les hommes que les héros rencontrent sont gays…).

Pour le genre à proprement parler, ce sera Angst, Romance, Humour par moment, etc… Un peu comme dans la vraie vie, quoi !

POV Kiba la plupart du temps, il y aura des passages où l'histoire sera dans un style différent que je n'ai pas encore très bien défini. On fera selon ma motivation à ce moment donné… !

Information importante :

Je remets ici ce que j'ai écrit en début du chapitre 16, pour que les nouveaux arrivants ne se plaignent pas de cette erreur qui n'en est pas une.

Je vous rappelle que ma fanfiction est écrite au présent ! Je vous en supplie donc... Arrêtez de me dire que mes verbes introducteurs de parole, comme "parlè-je", sont faux ! Je n'écris pas à l'imparfait. Je ne peux donc pas utiliser ce temps. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cette remarque m'irrite XD

Je sais que vous ne le faites pas exprès, et que vous pensez m'aider en me le faisant remarquer, mais c'est voulu et, après confirmation via internet et ma prof' de français, c'est la bonne méthode ! Essayez de prononcer les mots "parle-je" et vous comprendrez pourquoi, en français, à la première personne, un verbe introducteur doit subir quelques modifications pour rester prononçable. Ce n'est donc pas une agression envers vous (après tout, le commentaire du lecteur qui m'a incité à vous écrire ceci m'a vraiment fait plaisir, en dehors de ce bémol), mais je vous en prie, arrêter d'essayer de me faire croire que je dois écrire mes verbes à l'imparfait, comme "parlais-je". Surtout que la plupart de ceux qui me le reprochent me dise que c'est une faute horrible qui leur pique les yeux. Et ça, quand on sait que j'ai fait des recherches sur internet pour être certain de ne pas faire d'erreur, ça m'irrite vraiment XD
Au mieux, vous pourriez peut-être me reprocher d'utiliser un accent grave au lieu d'un accent aigu. Il semblerait que les informations que j'avais trouvées au début n'étaient pas totalement correctes à ce propos... Ceci étant, comme j'ai suivi le même schéma les 16 premiers chapitres, je ne veux pas avoir à tout corriger pour que ce soit correct. Je suis fainéant... Et j'ai 191 pages à corriger sur Works, alors ça ferait trop. Désolé ^^'

Disclamair:

La plupart des personnages sont à M. Kishimito, mais j'y ai mêlé de mon imagination, surtout pour les personnages secondaires. L'histoire se déroule en France, par soucis de maniaquerie. Ainsi, au moins, je suis sûr de connaître le système scolaire.

Chapitre 1 :

Il faut un début à tout.

Lundi 1 septembre

J'entends un réveil qui sonne… Très certainement le mien.

Et pourtant, plutôt que de l'éteindre, je préfère enfoncer la tête dans mon oreiller. Ce n'est pas la première fois que j'espère qu'il va s'arrêter tout seul, sans succès. Et comme finalement, au vacarme que fait cet objet dans mes oreilles va s'ajouter le grognement de mon chien, je sais que je vais être forcé de l'éteindre. Je crois que ce chien déteste mon réveil autant que moi.

Dans un grognement similaire à celui du canidé, je tends donc mon bras pour appuyer sur le bouton stop, et me force à me lever. Enfin, on va faire ça doucement, et je vais déjà me mettre en position assise.

Voilà, c'est fait.

Maintenant, il faut que je me souvienne qui je suis, où je suis, et ce que je fais là… Et ce n'est pas facile quand on n'a pas son quota de sommeil ! Pour m'aider, je m'étire en poussant un nouveau grognement réprobateur ; qu'est-ce que j'étais bien dans mon lit !

Enfin, ce n'est pas comme si j'en étais déjà sorti à proprement parler, puisque j'ai encore la couverture posée sur les jambes, et je frotte des yeux qui me supplient déjà de me rallonger et de les refermer.

Ce que je ferais sans problème… si je ne devais pas aller en cours. Parce que oui, aussi immature que je puisse l'être, je suis lycéen, en première scientifique. Mine de rien, je m'en sors bien, et ce malgré ma fainéantise.

Maintenant plus ou moins bien réveillé, je jette un regard à Akamaru, ledit chien qui voulait que j'éteigne mon réveil, et l'observe en train de s'étirer. Lorsqu'il fait cela, il prend presque toute la place dans ma chambre et ce geste me fait sourire. Il faut dire que c'est un chien démesurément grand, au poil blanc cassé, sur lequel je peux aisément monter comme sur un poney. Les seules touches de couleur parmi ce pelage se voient être son nez et ses longues oreilles, ces dernières étant plutôt d'un brun foncé.

Bon, en dehors du fait qu'il est spécialement gros, je dois aussi avouer que ma chambre n'est pas très grande. C'est une petite salle rectangulaire qui doit difficilement atteindre les dix mètres carré. En plus de mon lit se trouve un bureau, juste en face de moi, et un placard contre le mur à droite. Placard vers lequel je me dirige maintenant, histoire de mettre autre chose sur mon dos que le boxer que j'ai utilisé comme pyjama.

Sur le chemin, je suis obligé d'enjamber Akamaru, qui va finalement se lever et me suivre jusque dans la salle de bain, la tête au moins autant dans le brouillard que moi. Ce chien, je l'adore, et c'est un peu comme mon meilleur ami.

Dans la famille, nous sommes tous comme cela. Enfin, par tous, j'entends ma sœur et moi, car mes parents sont… morts il y a quelques années. Chez les Inuzuka, c'est une tradition d'offrir un chien à un enfant lorsqu'il atteint ses douze ans. Ce qui peut paraître assez bizarre, c'est que ces bêtes nous suivent jusqu'à l'âge de nos cinquante ans environ. Ils ont une longévité impressionnante. Etant donné que j'ai à peine dix-sept ans, Akamaru en a seulement cinq, et je pense que je n'ai pas fini de voir sa bonne bouille.

Ma sœur, Hana, a même choisi d'en faire son métier et elle travaille comme vétérinaire à la clinique du coin. Je suis plus qu'heureux de l'avoir avec moi car elle a pris soin de moi aussitôt que mes parents ont… enfin, vous comprenez. Sans elle, j'aurai sûrement été trimballé de famille d'accueil en famille d'accueil. Sans compter que j'aurai été obligé d'abandonner Akamaru…

Argh… !

Je viens de croiser mon reflet dans le miroir de la salle de bain et ma tête au réveil fait vraiment peur. Tiens, d'ailleurs, je crois que je ne me suis toujours pas présenté. Je suis un Inuzuka, comme vous vous en doutez, mais je m'appelle plus précisément Kiba. Assez grand, des cheveux bruns mi-longs toujours en bataille (malgré le mal que je peux me donner pour les coiffer), je suis plutôt assez bien fait. Certes, vous me direz que je ne suis pas très modeste de dire ça, mais je suis musclé et pas grassouillet pour un sou. C'est bien la description que les adolescentes font des hommes qu'elles disent 'bien faits' , non ?

Enfin, après, j'ai aussi quelques caractéristiques peu communes. Premièrement, sur mes joues sont tatoués deux triangles tournés vers le sol, de couleur rouge sang, marque que chaque membre de ma famille obtient en même temps que son chien. Je ne vous raconte pas comme ça avait enflé, à l'époque ! J'ai ressemblé à un hamster pendant deux semaines ! J'avais supplié pour qu'on ne me les fasse pas. Maintenant, avec le recul, je les aime beaucoup, ça me permet de sortir de la masse, même si je n'ai pas vraiment besoin de ça…

Parce qu'en plus de ces triangles, j'ai des yeux avec des pupilles en fente, comme les chats. Observer la surprise de ceux qui les voient pour la première fois vaut vraiment son pesant d'or ! Encore une fois, c'est un caractère commun à la plupart des membres de ma famille, et je me suis toujours dit que c'était un caractère héréditaire. Comme mes dents, d'ailleurs : j'ai des canines particulièrement longues et pointues. Quand j'étais plus jeune, on m'appelait le Vampire et j'avoue que ça ne me faisait pas vraiment plaisir. Maintenant, j'ai appris à faire avec mes différences, et je me qualifie moi-même d'homme-bête. Malgré cela, je suis heureux de voir que je n'ai des bêtes que leurs avantages : je ne suis pas poilu pour un sou. C'est cool, n'est-ce pas ?

Enfin bref, tout ça pour dire que je ne suis pas du genre à rester discret très longtemps. En général, quand j'arrive quelque part, on me détaille de la tête aux pieds, peut-être pour chercher ce qui peut encore clocher chez moi. Quand on est enfant, c'est très dur à vivre, mais maintenant, j'en tire plein d'avantages !

Après avoir enfilé un pull noir uni et un vieux jean bleu délavé par le temps, je me décide enfin à descendre au premier, histoire de saluer Hana et de prendre un petit déjeuner digne de ce nom. Je m'arrête en bas des escaliers en bois lorsque j'aperçois ma sœur en train de fouiller dans le placard à vêtements, juste à ma droite.

- Salut, me dit-elle. Bien dormi ?

- Oui, merci. Enfin, j'aurai bien encore dormi quelques heures de plus, mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut !

À ma remarque, elle sourit en affirmant que c'est tout à fait vrai, et je bifurque à gauche pour aller dans la cuisine. Pour cela, je suis obligé de passer par notre petit salon, dans lequel est allongé l'un des chiens de ma sœur. Je le gratte un peu derrière l'oreille en guise de bonjour, et je termine mon voyage dans ladite cuisine. Elle non plus n'est pas très grande, avec juste le strict nécessaire, et le fait que le deuxième chien de ma sœur soit étalé au milieu est assez problématique. Je me contorsionne dans tous les sens pour éviter de lui marcher dessus en attrapant mon bol, un paquet de céréales et du lait, sous le regard perplexe d'Akamaru.

Je crois que nos chiens ont une place trop importante dans nos vies… La plupart des gens l'aurait réveillé et poussé pour atteindre ce que je voulais… Je soupire intérieurement, et remarque à mon grand désespoir que mon chien me regarde, la queue en mouvement, la langue dehors.

Bon, et bien, puisqu'il le faut… Je pose mes affaires sur la table du salon et retourne jusque dans la cuisine pour attraper ce qui sera le petit déjeuner de mon Akamaru. Je sais que si je le fais attendre, il va m'empêcher de manger, alors je n'ai pas vraiment le choix.

Après que je l'aie servi, il me remercie d'un aboiement et je retourne m'occuper de moi.

Mon déjeuner avalé, je me décide enfin à affronter le monde de dehors. Je choppe mon sac de cours et une grosse veste, je souhaite une bonne journée à Hana et ouvre la porte d'entrée.

Brrr… Qu'est-ce qu'il fait froid !

Ce n'est pas normal qu'il fasse aussi froid ! On est seulement le premier septembre !

Je jette un regard à Akamaru. Il a l'air content, lui, avec tout ce vent. Il y a des jours où j'aimerais bien avoir la même fourrure que lui, tiens.

Bon, autant bouger pour me réchauffer. Je me mets en route.

Mon lycée est à quelques minutes de chez moi, alors je ne prends pas le bus. En plus, ça permet à Akamaru de faire sa petite promenade du matin.

Le lycée, c'est un grand complexe construit il y a peu. Il a la classe, je trouve. Il y a plusieurs bâtiments pour les cours, un pour le self, un pour l'internat et un gymnase super grand pour le sport. Et tous ces bâtiments sont dans une teinte de gris, ce qui le fait ressembler à une prison.

…Oui, je sais que c'est bizarre mais j'aime, moi.

J'arrive peu de temps après mon départ, et fais des signes aux personnes que je reconnais comme étant celles de ma classe. Je vous les présente.

Celui tourné dans ma direction, c'est Shikamaru Nara. À peu près ma taille, les cheveux bruns assez longs, toujours coiffés en queue de cheval. Il est réputé pour être un vrai génie. La seule chose qui fait qu'il n'a pas encore terminé ses années de lycée, c'est qu'il est aussi flemmard qu'intelligent. En gros, lui, c'est le cerveau du groupe, et moi les muscles.

En le voyant m'adresser un signe de la main, la fille avec laquelle Shikamaru est se retourne.

C'est Ino Yamanaka, une belle blonde aux yeux bleus. Elle est très demandée dans le lycée mais nous, on se demande comment c'est possible : elle a un de ces caractères… ! En dehors de ça, il faut reconnaître que c'est une très belle femme. Comme quoi, l'habit ne fait vraiment pas le moine ! Enfin, je me moque, mais c'est quand même une très bonne amie à moi.

Plutôt que l'inverse, c'est eux qui me rejoignent, parce qu'Akamaru n'a pas le droit d'entrer dans le lycée. Ils savent que j'aime passer le plus de temps possible avec lui, et comme ils l'aiment bien, eux aussi, notre point de ralliement se trouve depuis deux ans être l'entrée du complexe.

Lorsqu'Ino s'approche, Akamaru se précipite sur elle. Elle se penche, bien qu'elle n'en ait pas vraiment besoin vu la taille de la bête, et lui caresse la tête. Shikamaru, lui, s'approche de moi et me salue.

- Je me demande comment ton chien fait pour la supporter autant, me soupire-t-il après m'avoir serré la main.

- Il aime tout le monde, mon chien !

Ino se relève, et foudroie du regard un Shikamaru qui s'attend déjà à des remontrances.

- Je t'ai entendu, Shikamaru !, peste-t-elle.

- C'est bien ce que je disais…

Ino nous a alors rejoint comme une furie et a donné une tape sur l'arrière de la tête de notre ami qui en a profité pour laisser échapper une plainte.

- Tu n'as qu'à arrêter de te moquer de moi si tu en as marre que je te frappe !

- … Galère… !

À l'entente de ce mot, nous sommes tous les trois partis en fou-rire.

En fait, ces deux là ont souvent l'habitude de se bagarrer, et la fainéantise légendaire de Shikamaru opte a chaque fois pour la solution de facilité. En résumé, il n'ose jamais contredire les personnes de sexe féminin, filles comme femmes, et se contente de se plaindre en articulant un mot devenu culte : le fameux « galère ».

Notre fou-rire va rapidement être arrêté par un bruit que nous détestons tous : la sonnerie qui annonce l'heure d'aller en cours. Je ne suis pas là depuis longtemps mais j'ai pris l'habitude d'arriver le plus tard possible, histoire de gagner quelques précieuses petites minutes de sommeil supplémentaires. Il n'y a pas mal de temps, lorsque j'ai expliqué ça à mes amis, ils se sont tous moqués de moi, à l'exception de Shikamaru qui a clamé haut et fort que le sommeil, c'était sacré.

Enfin, ça, on avait remarqué. Il passe son temps à dormir en cours mais il arrive quand même à répondre aux questions que lui posent nos professeurs, ce qui est assez énervant, d'un point de vue externe. Ce monde est injuste… ! Heureusement qu'on est au moins libres et égaux en droits…

Bon… Puisqu'il le faut… À contrecœur, je me tourne vers mon chien et lui caresse un peu la tête.

- Allez, Akamaru, c'est l'heure de retourner à la maison.

Je le fais plus pour lui dire au revoir qu'autre chose, parce que je sais qu'il serait de lui-même rentré chez nous. Ce chien est particulièrement intelligent, et c'est un bonheur de l'avoir avec moi. D'ailleurs, ça surprend tout le monde, même encore maintenant.

- Je trouve ça épatant que ton chien comprenne tout ce que tu lui dis, ajoute Ino au moment où nous arrivons dans le couloir de notre salle.

Instantanément, une bêtise grosse comme moi me traverse l'esprit et un large sourire s'affiche sur mon visage. Idiot comme je le suis, je suis d'ailleurs incapable de la retenir :

- Oh, et bien tu sais ce qu'on dit : les animaux sont à l'image de leur maître. Je suis tellement intelligent qu'il ne pouvait pas ne pas l'être.

Shikamaru rit, mais surtout à cause de la tête désespérée de notre amie qui préfère ne pas me répondre. À la place, elle lâche un gros soupir bien lourd et rentre dans la salle de classe.

En classe, notre « professeur principal adoré » a jugé bon de choisir les places pour nous, prétextant que cela empêcherait une grosse partie des bavardages. Même s'il n'avait pas totalement tort, je sais que les discussions reprendront aussi vite que les élèves auront appris à faire connaissance entre eux. Du moins, pour la plupart.

Et malheureusement, j'ai peur que ça ne soit pas mon cas. Je suis tout au fond de la classe, contre le mur, et mon voisin n'est autre qu'Uchiwa Sasuke.

Certes, comme ça, ça ne vous dit rien, mais il est très connu dans notre lycée. C'est un mec aux cheveux noir mi-longs qui est, si l'on en croit les dires des adolescentes du lycée, un sex-symbol. J'avoue, même de mon point de vue de mec, il n'est pas mal, mais ça n'empêche pas que je ne le connaisse pas beaucoup. En cours, il est très calme, studieux, et par conséquent peu enclin au dialogue, ce qui a en partie forgé sa réputation de « beau gosse ténébreux ». Malheureusement, c'est sur moi qu'il est tombé, et j'ai l'impression que mon année ne va pas être très passionnante…

Enfin… À croire qu'il lit dans mes pensées et qu'il veut tout simplement me contrarier, aujourd'hui est différent.

Je le vois arriver de loin, et il me salue en s'asseyant, sous le regard plus qu'intéressé de plusieurs filles. Et c'est là que contre attente, il me fixe et me demande :

- Tu es au courant pour le nouveau ?

- Non, répondé-je en jouant avec un stylo. Dans notre classe ?

En réponse à ma question, il lève les yeux au ciel, comme pour me dire que je suis un idiot fini. Parfois, toute cette popularité avec les filles lui monte à la tête, et je m'imagine très facilement abîmer son joli minois.

- Bien évidemment, dans notre classe. Tu crois que je t'en parlerais si c'était ailleurs ?

Effectivement, dit comme ça… Enfin bon, sans être du niveau de Shikamaru, Sasuke est quand même plutôt intelligent, alors je comprends que mon petit esprit étriqué puisse l'exaspérer, par moment. Je suis plus du genre à agir, puis à réfléchir… Ce n'est pas bien, je sais, mais je me soigne… Presque.

- Et alors ?, demandé-je finalement, un peu vexé. Tu ne m'as pas parlé de lui que pour te payer ma tête, quand même… ?

- Non, non, ajoute-t-il en fixant à nouveau le mur devant lui, comme il le fait d'habitude. Je l'ai croisé dans le couloir avec notre prof et la directrice. Il est… bizarre.

À l'entente de ce mot, j'arrête de jouer avec mon stylo et le regarde. Un autre type bizarre dans notre classe ? Ça va me changer de ne pas être le seul qu'on regarde de travers.

- Bizarre comment ?

Mon intérêt soudain pour ce qu'il me dit lui fait afficher un sourire jusqu'aux oreilles, ce qui ne fait qu'accentuer mon envie de le frapper. Heureusement pour lui, je sais me tenir en société…

Pour être franc, c'est surtout parce que j'ai très envie d'avoir ma réponse et même moi je devine qu'il ne me la donnera pas si je lui arrange le portrait.

- Tu verras bien, il ne va pas tarder.

… Je pense que je l'aurai tué avant la fin de l'année. Comment les filles peuvent-elles toutes tomber raide dingue de ce mec ? Il est arrogant à n'en plus pouvoir. En fait, je me demande même si je le préfère quand il se tait ou quand il parle. Je vais le donner en pâtée à Akamaru.

Heureusement, ce n'est pas comme si j'allais attendre cent-sept ans non plus, parce que notre charmante professeur est rentrée dans la classe seulement quelques minutes après, accompagnée par le fameux nouveau. Elle, c'est une vieille femme avec une horrible coupe au bol grisonnante et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de monde qui l'apprécie.

Maintenant, concernant le nouveau… Je confirme ce qu'a dit Sasuke : le mot « bizarre » le qualifie parfaitement. En fait, pour être franc une fois de plus, je ne pensais pas qu'il pouvait l'être à ce point.

Il a l'air plutôt grand, comme moi, mais j'ai du mal à me faire une idée, étant donné que je suis assis. Par contre, ce qui est sûr : ses cheveux sont tellement roux que je les décrirai plutôt comme rouge. Jusque-là, malgré sa couleur de cheveux criarde qui contraste avec une peau non pas pâle mais carrément blanche comme un linge, rien de bien méchant. En fait, ce qui est plus surprenant, c'est que chacun de ses yeux est entouré par un épais trait noir qui lui donne un regard plutôt… glauque. Et, en plus de faire le tour de ses yeux, je remarque au moment même où il cligne des yeux que ce fameux trait noir recouvre également ses paupières. C'est… étrange.

Je me demande… C'est un tatouage ? Comme mes triangles rouge ? En tout cas, des tatouages, il en a au moins un : un pictogramme japonais de la même couleur que ses cheveux est tatoué en haut à gauche de son crâne. Si je ne me trompe pas, il veut dire « amour ». Ou alors, c'est quelque chose qui ressemble beaucoup au pendentif que Sakura, l'une de nos amies, porte tous les jours.

L'amour… Etrangement, ce n'est pas le premier mot qui me serait venu à l'esprit en le regardant. Il est habillé en noir de la tête au pied : sa longue veste, un Duffle coat, est ouverte et permet de découvrir un pull évidemment noir, assez moulant. D'ailleurs, ce jeune homme a l'air plutôt musclé. Je pense que même moi, je fais maigrelet à côté de lui. Ce détail n'est d'ailleurs pas resté longtemps dans l'ombre car déjà plusieurs filles de notre classe le regardent en gloussant.

Son visage, loin d'être inexpressif, démontre à quel point il aurait préféré être resté chez lui. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes d'accord sur ce point.

Après l'avoir sommairement détaillé, je détache mon regard de lui pour me concentrer sur notre professeur. Elle nous le présente :

- C'est un nouvel élève qui nous vient d'une région voisine. Son nom est Sabaku no Gaara et…

Déjà je ne l'écoute plus. Ce qu'elle peut avoir à rajouter ne m'intéresse pas, je voulais juste savoir comment il s'appelle. D'ailleurs, je suis loin d'être le seul à penser de cette manière et à peine son nom prononcé, les discussions ont repris de plus belle, les filles ne cachant pas le moins du monde leur enthousiasme. Un sourire triomphant scotché à mon visage, je me tourne vers Sasuke pour partager ce constat évident avec lui :

- Et bien, commencè-je, on dirait bien que ton règne de plus beau mec du lycée vient d'en prendre un coup.

- Je m'en moque, rétorque-t-il avec un ton qui, à lui seul, prouve le contraire.

Cela dis, il a beau dire ce qu'il veut, je suis sûr qu'il sait que j'ai raison, tout comme il doit être conscient qu'il faudrait être totalement naïf pour ne pas se rendre compte que cela le vexe un tantinet. Je suis fier de moi : je tiens une sorte de vengeance pour tout à l'heure, lorsqu'il s'est moqué de moi.

En bon diplomate que je suis, je refrène ladite vengeance et relève les yeux. Mes deux fentes croisent alors le regard émeraude du nouveau. Il regarde dans notre direction. Ou, pour être plus précis, il regarde la table juste devant nous. Apparemment, pendant que nous parlions, notre professeur lui a indiqué cette place et lui a gentiment ordonné de s'y asseoir. Logiquement, cette table nous était d'ailleurs assignée mais nous avons décidé d'un accord commun que cela ne changerait rien si on se reculait d'une table, ce que les professeurs ont plus ou moins approuvé. Tout du moins, aucun d'eux ne nous as fait de remarque.

Bref, tout cela pour dire que maintenant, Gaara se dirige vers nous et s'installe à notre place officielle. Il enlève sa veste, sort quelques affaires, et le cours reprend, comme si de rien n'était.

Neuf heures sonnent enfin pour laisser place à l'intercours. Toute la classe, enseignante y compris, affectionne cette pause comme un évènement absolument immanquable. En effet, les élèves détestent son cours au moins autant que ce que leur professeur est accro au tabac. Avant d'entamer la deuxième heure de cours, la classe devient alors une sorte de cacophonie générale durant laquelle je m'affale sur la table et me prépare psychologiquement à affronter le reste de la journée. En prime, je sais que tout cela ne sert à rien car jamais je ne pourrais être suffisamment préparé pour nos cours du lundi matin. Le passage entre week-end et semaine est toujours beaucoup plus difficile dans ce sens que dans l'autre.

Du mouvement à côté de moi me force à relever la tête. Sasuke vient de se lever et s'apprête apparemment à quitter la classe.

- Où est-ce que tu vas ?, m'informè-je, un peu trop curieux pour mon bien.

- Ça ne te regarde pas, me répond-t-il sur un ton glacial.

Un peu surpris de sa réponse, je le regarde s'éloigner sans rien ajouter. En réalité, je crois qu'il a très mal pris ce que je lui ai dis tout à l'heure. On dirait bien que son égo n'a pas apprécié mes remarques… Lui qui est pourtant si maître de lui-même, d'habitude…

Le vide qu'a occasionné Sasuke en me laissant seul est cependant vite comblé. De l'autre bout de la salle, je vois Shikamaru qui s'approche de moi. Sans un mot, il se pose sur la chaise de mon voisin, croise les bras sur la table et y dépose sa tête. Réaction immédiate de ma part : je me moque de lui et laisse échapper un petit ricanement.

- C'est plus confortable ici ?

- Non, pas vraiment mais je préfère ta compagnie à celle de ma voisine. Elle parle trop.

Il a répondu sans même relever la tête et sa voix a difficilement atteint mes oreilles. Cela dit, j'ai assez bien compris pour diriger mon regard vers la voisine en question. Je ne la connais pas beaucoup mais je sais qu'effectivement, elle est plutôt du genre soûlante. Sans parler de cela, il est de connaissances communes qu'elle a complètement flashé sur notre petit génie. Je pense d'ailleurs pouvoir dire que cette situation nous amuse autant que ce que lui, elle peut l'énerver. Beaucoup des jeunes hommes de notre classe sont d'ailleurs jaloux car cette Alicia est une vraiment belle jeune fille, blonde aux yeux d'un bleu tout simplement envoûtant. En bref : il fait des jaloux mais cela n'a pas l'air de l'intéresser le moins du monde. Je crois que dans un sens, c'est pour cela que je m'entends aussi bien avec Shikamaru. Il n'est pas du genre à ne penser qu'à se trouver quelqu'un. Il n'est pas amoureux et lui a bien fait comprendre qu'elle ne l'intéressait pas. Malgré cela, elle tente désespérément de le draguer tous les jours, de plus en plus provocante et allumeuse. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa technique fonctionne très bien sur toute la gent masculine, excepté la cible première ; lui, il s'en moque. En réalité, j'en suis venu à me dire qu'il avait un problème d'hormones… C'est quasi-impossible de rester insensible à ce genre de provocations ! Ou alors il est trop intellectualisé… Bon, de toute manière, ce ne sont pas mes affaires et je suis vraiment heureux d'avoir un ami assez intelligent pour ne pas faire comme tout le monde.

De mon côté, je suis pareil mais pour des raisons différentes. En effet, pour le moment, je n'ai eu aucune proposition intéressante. En général, les jeunes femmes me trouvent charmant mais trop bizarre pour quelque chose de plus… La vie est injuste, parfois. Remarque, je suis content de ne pas être dans son cas car je ne cherche pas à me trouver quelqu'un tout de suite. J'ai expérimenté une fois et c'était bien trop de problèmes pour ce que ça a pu m'apporter de bonheur.

- Hey ! Tu dors ?

Pendant que je pensais à tout cela, je n'ai pas remarqué que Shikamaru s'est relevé et me regarde.

- Euh… non, bafouillè-je. J'étais juste en train de réfléchir. Tu sais bien que je n'ai pas l'habitude !

À ma remarque, il sourit et reprend le fil du dialogue :

- Tu te sous-estimes, Kiba. Tu n'es pas si bête que tu veux bien le faire croire.

Je ne sais pas vraiment si c'est le ton sérieux ou le compliment qui m'a marqué le plus mais le moins que l'on puisse dire, c'est que je suis plutôt troublé. Je ne sais pas non plus pourquoi mais le fait que ce soit lui qui me le dise me fait davantage plaisir que lorsque ce sont des personnes comme Ino - qui d'ailleurs ne me le dit presque jamais - ou ma sœur. Peut-être est-ce parce que je l'ai toujours considéré comme la personne la plus intelligente que je connaisse et, probablement, que je connaîtrai jamais. Pour le coup, je ne sais même pas comment réagir, si ce n'est que je suis sûr d'être en train de rougir.

- Euh… Et bien… merci du compliment.

Il rit. Apparemment, ma réaction est bien plus comique que ce que j'aurais pu le croire.

- De rien, articule-t-il après s'être calmé.

En voyant que ses yeux ne s'intéressent plus qu'à ce qui se passe devant nous, je l'imite et remarque que Sasuke est de retour dans la salle. Shikamaru se lève donc et me salue de la main, sans un mot, avant de rejoindre sa propre place. Avec un sourire, j'intercepte le regard dépité de mon ami lorsque son admiratrice relance le dialogue.

De mon côté, j'évite de parler avec mon voisin, de peur qu'il ne soit encore un peu ronchon. Cela dit, comme il reste encore quelques minutes avant le début des cours, je décide de me concentrer sur quelque chose d'autre. Enfin, par « quelque chose », je veux dire « quelqu'un », parce que ce qui attire en premier mon regard se trouve être la tignasse criarde juste devant moi.

Sauf erreur de ma part, Gaara n'a pas bougé de tout l'intercours. Pour le moment, il est occupé avec un lecteur MP3 et fait comme si de rien n'était, malgré les nombreux regards curieux qui le dévisagent. A-t-il l'habitude d'être dévisagé de la sorte ? Je peux comprendre que son look soit assez étrange pour attirer le regard mais même moi, on ne m'a jamais autant « admiré » que lui. Il faut avouer aussi qu'une fois le premier jet passé, on se rend vite compte que moi, je suis tout à fait banal. Au contraire, le nouveau, lui, a l'air très renfermé et très peu enclin au dialogue. C'est très certainement la raison qui pousse les autres à s'intéresser à lui.

De toute manière, j'ai beau comprendre la situation dans laquelle il est, je n'y peux rien et préfère me concentrer sur autre chose. Et par autre chose, je veux dire mon occupation favorite pendant les cours : griffonner un peu tout ce qui me passe par la tête sur mon cahier. Je suis si peu doué en dessin que j'ai préféré abandonner depuis longtemps l'idée de faire du concret. En fait, ce que je dessine ne représente vraiment rien. Ce sont juste des formes géométriques qui ne veulent rien dire mais m'occupent lorsque mon cerveau ressent l'envie de faire un break. Je ne réfléchis alors plus à rien et ça me fait le plus grand bien.

Malgré tout, ma période de repos intellectuel ne va pas durer très longtemps et les accents tyranniques de notre enseignante vont vite me ramener dans la dure réalité. Tout en relevant la tête, je peux dire que je regrette d'ores et déjà les quelques minutes qui viennent de s'écouler.

- Pff… Allez, courage, pensè-je à voix haute en guise de tentative infructueuse pour me motiver.

Fin du chapitre un !

Si vous êtes arrivés jusque-là, n'hésitez pas à me laisser votre avis, histoire que je m'améliore. Enfin, je dis ça mais c'est aussi et surtout parce que j'aime !

Pour peu que ce soit bien argumenté et pas de la méchanceté gratuite, comme précisé tout en haut, je suis prêt à accepter toutes les remarques. C'est ma première fiction mais pas la seule dont j'ai une idée. Je m'attaque à tous les genres et la prochaine devrait être une sorte de suite alternative du manga... Enfin, en attendant, celle-ci est la première que je post et je peux déjà dire que le deuxième chapitre est presque fini, en plus d'être encore beaucoup plus long !

Au plaisir de vous revoir, donc ^^