Un grand merci à céline, kloria, SherPrune, lunastrelle, xMathiie, Marilne Black, MarineD, Justiine et TheDrEamSpEcTraL qui ont laissé une review pour le sixième chapitre de cette histoire. Continuez, car c'est ma seule récompense pour mon travail de traduction.

Bonne lecture.

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Auteur : Sephora85

Titre en anglais : Deadly Saviour

Titre en français : Sauveur mortel

Traducteur : DiagonAlleyParis

Disclaimer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.

Beta Reader : Lily Petite Etoile, qui me relit et corrige mes imperfections.

Sujet : En raison d'une nouvelle prophétie disant que Voldemort ne peut être vaincu que par lui-même, Dumbledore ramène à la vie le souvenir de Tom Jedusor, croyant que le garçon les aidera dans leur combat contre son futur lui-même. Cependant, Ginny craint que Tom ne puisse n'être qu'un monstre encore plus mauvais que Voldemort ne l'ait jamais été.

Remarque de l'auteur : L'histoire se situe après les évènements du Département des Mystères et Ginny Weasley a les yeux verts.

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SAUVEUR MORTEL

Chapitre 7 : Pouvoir

GW – Ginny Weasley – GW

J'essaie de me calmer, d'empêcher mon corps de trembler. La douleur est passée mais n'est pas encore oubliée. Jamais de toute ma vie je n'ai ressenti de telles souffrances.

Je me précipite en direction de la gargouille de pierre qui mène au bureau de Dumbledore. J'ai besoin de le voir maintenant, lui dire qu'il ne sera pas en mesure de contrôler Tom, que je ne peux pas changer un garçon qui est déjà plus un monstre qu'un être humain. Je m'arrête devant celle-ci car je ne connais pas le mot de passe, mais je ne suis pas d'humeur à faire des essais afin de le découvrir.

« Laisse-moi entrer », dis-je en ayant toujours un goût de sang dans ma bouche. Je prends une profonde inspiration et essaie de bannir cette immense sensation de nausée qui menace de m'envahir.

Un moment plus tard, la gargouille cède la place à un escalier en spirale que je monte en hâte. Je pousse la porte et entre dans le bureau du directeur. Je suis un peu surprise quand je constate que Rogue est également là.

« Ahh ... Mademoiselle Weasley », dit Dumbledore agréablement. Un froncement de sourcils apparaît sur son visage quand il regarde le mien, probablement en raison du sang sur celui-ci.

« Cela ne marchera pas», dis-je. « Personne ne peut le changer. Il n'est rien d'autre qu'un monstre, un monstre plein de haine qui ne connaît pas la compassion, la pitié ou l'amour. Il ne peut pas être contrôlé. C'est vain. »

Dumbledore sourit légèrement tandis que Rogue me regarde sans aucune expression. Il doit probablement penser que je suis juste une stupide fille.

Je veux leur crier dessous, leur faire comprendre que nous sommes tous condamnés, mais je n'ai pas l'énergie pour le faire.

« Mademoiselle Weasley, soyez assurée que j'ai les moyens nécessaires pour maintenir Tom sous contrôle », murmure calmement Dumbledore. Il a l'air convaincu par ses paroles, il n'y a pas la moindre trace de doute visible sur son visage. Peut-être croit-il vraiment qu'il peut contrôler Tom avec quelque moyen dont il peut disposer, mais moi, pour ma part, je n'y crois pas. Je ne pense pas que quiconque, ou quoi que ce soit, soit capable de contrôler Tom.

« Je ne peux pas vous aider », dis-je d'un air fatigué. « Il ne me laisse pas le changer. »

Dumbledore me regarde par dessus ses lunettes en forme de demi-lune, ses yeux scintillant joyeusement. « Je crois que vous sous-estimez votre influence sur Tom. »

Je ne prends pas la peine de lui dire que Tom vient de me jeter des Doloris et qu'un tel comportement ne présage rien de bon. C'est vain. Dumbledore veut croire que son plan va marcher et nul ne peut le convaincre du contraire.

« Vous avez l'air fatiguée, Mademoiselle Weasley. Allez vous reposer », suggère-t-il avec son ton paternaliste que je méprise tant.

Je me retourne seulement et quitte la pièce avec un sentiment de vide, de désespoir absolu en moi.

GW - Ginny Weasley - GW

Je suis assise à la table des Gryffondors, mâchant avec peu d'enthousiasme un morceau de pain grillé tout en regardant mes camarades de Maison apprécier leur dinner. Près de deux semaines se sont écoulées depuis que Tom a utilisé le sortilège du Doloris sur moi et je ne lui ai pas parlé une seule fois depuis ce jour-là.

Il ne s'est pas approché de moi, sa fierté l'arrêtait, mais je peux sentir son regard constamment posé sur moi, ses yeux me transpercent. Cela me donne des frissons, mais en même temps, cela me donne presque un sentiment de puissance de savoir qu'il semble incapable de m'oublier.

J'ai perdu du poids, même Ron l'a remarqué, et maintenant Harry et lui me surveillent tout le temps. Je sais que Ron n'a pas la moindre idée que Tom en est la raison mais Hermione est plus perspicace que mon frère. J'ai remarqué qu'elle nous observait, Tom et moi, assez souvent. Je me demande combien de temps il faudra aux autres pour qu'ils suspectent quelque chose. Je pense que cela dérange beaucoup Harry qu'il ne puisse pas parler de Tom avec ses deux plus proches amis, mais le Serment Inviolable nous lie tous les deux.

Je remarque comment Harry plisse ses yeux et comment son corps se raidit. Je n'ai pas besoin de me retourner vers la table des Serpentards pour savoir que Tom doit en être la raison.

Je peux sentir sa présence derrière moi avant même qu'il commence à parler mais je ne me retourne pas.

« J'ai besoin de te parler», dit-il sur un ton qui pourrait être interprété comme une demande, mais je le connais mieux que quiconque. Tom ne demande jamais, il ordonne, exige, impose. Le mot 'demande' lui est étranger. Jamais ses lèvres ne prononceront une demande, j'en suis tout à fait certaine.

« Peut-être qu'elle ne veut pas te parler », marmonne Harry en regardant Tom avec des yeux pleins de haine. Ron lève les yeux de son assiette en entendant le ton d'Harry et lance également un regard furieux à Tom.

L'air autour de moi semble se rafraîchir et je peux presque sentir la colère émanant de Tom. Je donne à Harry un sourire forcé, en espérant qu'il ne voie pas à travers moi, et je me lève du banc. « C'est bon, Harry. Je suis sûre que cela ne durera pas trop longtemps. Nous avons cours de Défense contre les Forces du Mal et Rogue n'apprécie pas les retards », dis-je sur un ton neutre, alors qu'intérieurement je frissonne à l'idée d'avoir à parler à Tom. Je me tourne et essaie d'éviter ses yeux parce que je ne sais pas ce que je ferais si je regardais au fond de ces pupilles noires.

Elles semblent avoir un étrange effet sur moi, même quand il n'utilise pas le sortilège de l'Impérium.

Je sens les yeux de beaucoup de gens posés sur moi tandis que je suis Tom hors de la salle. Il ne dit rien jusqu'à ce qu'il me mène en haut d'une des tours, et un sentiment de malaise commence à se répandre à travers moi, mais j'essaie de ne pas le laisser transparaître. Nous arrivons en face d'une porte en bois et Tom l'ouvre avec un mouvement de sa main, pour un simple sort comme Alohomora il n'a même pas besoin de baguette. J'essaie de ne pas montrer mon admiration envers ses aptitudes, parce que je suis toujours en colère contre lui et je ne veux pas le rendre suffisant.

La porte donne sur un balcon qui surplombe le parc, et pendant un moment je me demande s'il va me pousser vers le bas, mais c'est une pensée stupide. S'il voulait me tuer, il utiliserait sa baguette au lieu de me balancer à partir d'un balcon comme un Moldu.

Je frissonne quand j'entends la porte qui se referme derrière moi. Je ne peux pas empêcher la peur de monter en moi quand je me retrouve seule avec Tom sur le balcon. Il ne me regarde pas mais contemple le parc. Finalement, il se retourne, me fixe avec une expression étrange, une expression qui ne va pas sur son visage. Sa main se porte dans une poche de sa robe, et je pense qu'il va saisir sa baguette. Je sourcille et il le remarque, mais ne dit rien. Il en retire quelque chose, mais je ne peux pas le voir car il l'a au creux de sa main. Je le regarde avec appréhension se diriger vers moi, s'arrêtant lorsque nos corps se touchent presque.

Je pousse un petit cri plein de surprise quand il ouvre la main pour révéler la présence d'un bracelet qui se compose de plusieurs dizaines d'émeraudes qui scintillent dans le magnifique coucher de soleil. Je sais que c'est pour moi, que le bracelet est sa façon de s'excuser.

Il ne sait pas comment présenter ses excuses. Je ne pense pas que les mots 'Je suis désolé' quitteront jamais ses lèvres.

Je le regarde me mettre le bracelet autour de mon poignet, avant prendre ma main, la porter à ses lèvres et de la baiser doucement. Je ferme les yeux pendant un instant, me permets d'apprécier la sensation de ses lèvres, de prétendre que c'était le baiser d'un amoureux. Je relâche lentement ma respiration et tout doucement j'ouvre les yeux et regarde les orbes noirs de Tom.

Jamais je n'ai autant voulu le comprendre, savoir ce qui se cache derrière ces reflets noirs sans émotion et son visage aristocratique, mais en même temps j'ai peur de ce que je pourrais y trouver. Tom est une de ces énigmes qui doit rester sans solution, c'est mieux ainsi. Tant que je ne sais pas ce qu'il pense, tant que je ne sais pas qui il est vraiment, je peux toujours faire semblant, je peux toujours espérer qu'il existe un être humain caché au plus profond de lui.

Il marche lentement tout autour de moi jusqu'à ce que sa poitrine se presse contre mon dos puis nous restons ainsi tous les deux à contempler le coucher de soleil qui teint le ciel d'une couleur rouge sang. Je me recule même légèrement, incapable de m'empêcher de rechercher sa proximité. C'est comme si je ne pouvais pas lui échapper, peu importe mes tentatives.

« Ginny, ce monde sera le mien. A moi seul », dit-il dans un doux murmure tandis que son souffle caresse mon cou avant que ses lèvres descendent sur ma peau. Je laisse mes yeux se fermer, la sensation de ses lèvres douces contre ma gorge fait frissonner ma peau.

Je ne doute pas de ses paroles. Ce monde va tomber dans l'obscurité, une obscurité pire que tout ce que connaissent les sorciers.

Ce monde sombrera dans les ténèbres et je tomberai avec lui.

GW - Ginny Weasley - GW

Après un temps qui semble avoir duré une éternité, nous retournons au château et nous dirigeons dans les donjons vers le cours de DCFM. Lorsque nous pénétrons dans la pièce, je sens les yeux d'Harry se poser sur moi et lui adresse un petit sourire. Les autres sixième année ne font plus attention à moi car ils ont désormais l'habitude de voir une cinquième année se joindre à leur cours.

« Dix points en moins pour Gryffondor pour être en retard », déclare Rogue doucement. Je lui lance un regard furieux mais ne dis rien. Il n'a pas déduit de points pour Serpentard, alors que Tom est entré dans la classe avec moi.

Je m'assieds à côté de Tom et essaie de ne pas montrer ma colère. À mon grand étonnement, Tom semble tout aussi furieux que moi à propos de la déduction de points. Il semble qu'il soit encore assez protecteur quand il s'agit de moi.

« Nous allons utiliser ce cours pour pratiquer le duel », explique Rogue, en faisant signe à tout le monde de se lever avant qu'il ne déplace les tables et les chaises sur le côté d'un coup de baguette. « Y a-t-il des volontaires? », demande-t-il d'un air moqueur, ses yeux se posant sur Tom pendant un instant.

Tom a un sourire narquois et s'avance.

« Très bien», murmure Rogue doucement.

« Je veux me battre en duel avec lui », gronde soudain Harry, sa baguette à la main et avec une expression pleine de détermination sur son visage. Pourquoi faut-il toujours qu'il veuille jouer au héros?

Le plus cruel des sourires apparaît sur les lèvres de Tom, ses yeux scintillent d'excitation comme un onyx au soleil.

« Non! », dis-je, paniquée, mais Tom et Harry sont déjà face-à-face au milieu de la salle en train d'échanger des regards furieux et pleins de haine. Rogue regarde tout cela avec un intérêt mitigé, comme s'il était en train d'observer une de ses expériences en Potions. Déteste-t-il autant Harry qu'il veuille le voir blessé ou même tué ?

Hermione semble aussi inquiète que moi et elle joue nerveusement avec ses mains, alors qu'elle ne sait même pas tout ce que je sais. Elle pense juste que Tom est talentueux, elle n'a pas la moindre idée que c'est la jeune version de Vous-Savez-Qui, une version encore plus puissante que le jeune Seigneur des Ténèbres.

J'adresse un regard implorant à Tom, et j'espère qu'il comprendra ce que je lui demande.

« À trois », dit Rogue. « Un… deux… trois! »

Tom n'a même pas besoin de lever sa baguette. Il conjure un bouclier avec un simple mouvement de sa main, bloquant ainsi le sort que lui avait envoyé Harry.

Beaucoup de gens sont complètement interloqués, certains ont presque peur.

Tom bloque encore quelques sorts, puis, finalement, il se lasse de faire cela et donne un petit coup de baguette en direction d'Harry qui l'envoie voler à travers la pièce. Je pousse un petit cri quand Harry heurte violement le mur et tombe au sol. Hermione se précipite à ses côtés en un instant et l'aide à se relever. Je veux la rejoindre, mais je sens les yeux de Tom posés sur moi et je sais que Harry serait en danger si je m'occupais de lui.

« Potter a besoin d'aller à l'infirmerie. Apparemment, le 'Survivant' n'est pas aussi talentueux qu'il le pense », murmure Rogue méchamment, mais il semble un peu déçu que Harry ne soit pas plus blessé.

Quand la porte se referme derrière Hermione et Harry, Rogue retourne son attention à la classe.

« Asseyez-vous, je ne veux pas plus de blessures », dit-il froidement.

Quand je prends place à côté de Tom, je le remercie dans un murmure, sachant très bien qu'il aurait pu écraser Harry s'il l'avait voulu. Tom ne réagit d'aucune manière mais je sais qu'il m'a entendue.

« Le retour du Seigneur des Ténèbres rend les cours de duel nécessaires, car il est très certainement le plus grand duelliste et le sorcier le plus puissant », explique-t-il également en fixant Tom.

« Il n'est pas le sorcier le plus puissant », objecte doucement Tom avec un petit sourire qui plisse ses lèvres. Je sais que ce n'est pas de bon augure. Tom est d'une étrange humeur et Rogue semble très désireux de le provoquer. « Peut-être que nous devrions tous les deux nous battre en duel, alors nous pourrions voir qui est le plus grand sorcier. »

Quelque chose se met à briller dans les yeux de Rogue. « Ce n'est pas parce que vous avez vaincu Potter en duel que cela signifie que vous pouvez douter de la puissance du Seigneur des Ténèbres », dit-il d'un air moqueur tandis que la classe écoute la discussion avec une attention soutenue.

« Je ne doute pas de son pouvoir, mais je sais que je suis plus grand que lui », dit Tom d'une voix traînante avec un sourire satisfait, ce qui provoque chez certains étudiants des petits cris de surprise.

« Il est le plus grand, le plus puissant sorcier qui ait jamais existé », rétorque Rogue sur le même ton, son regard osant de nouveau défier Tom.

Je peux sentir la colère croître en Tom. La simple pensée que quelqu'un, n'importe qui, puisse être meilleur, plus fort, plus grand que lui, fait monter celle-ci à des hauteurs infinies. Il fixe Rogue avec des yeux furieux, son corps tremble même légèrement.

Je pousse un petit cri quand soudain le sol commence à trembler, lorsque les pots sur les étagères se mettent à vibrer, lorsque des fissures apparaissent sur les murs de pierre. Les autres étudiants se cachent sous leur pupitre, terrifiés par ce qu'il se passe.

Je peux voir un froncement de sourcils inquiet apparaître sur le front de Rogue quand de plus en plus de pots explosent, lorsque l'air semble se charger d'électricité.

« C'est assez! », siffle Rogue, en colère, en tirant sa propre baguette, mais Tom ne réagit pas, sauf un léger sourire qui plisse ses lèvres.

« Je…», murmure Tom en se levant lentement de sa chaise. « …suis… », son regard est rivé sur la baguette de Rogue qui est pointée vers lui et soudain, celle-ci lui est arrachée des mains avant qu'elle n'aille voler vers Tom qui l'attrape facilement. Rogue semble avoir presque peur pour la première fois depuis que je le connais, et ce simple fait me glace le sang.

Je ne pense pas pouvoir bouger et reste assise sur la chaise à côté de Tom.

« …tellement plus grand que Voldemort », lâche-t-il en prononçant le dernier mot comme si celui-ci lui avait laissé un arrière-goût amer dans la bouche. Il sourit quand les autres sourcillent à l'utilisation du nom tellement craint.

Il ferme les yeux, et le sol commence à trembler si violemment que Rogue est obligé d'agripper son bureau afin de rester debout. La première fenêtre explose avec un bruit épouvantable et les fissures dans les murs s'accentuent. Pendant un instant, je me demande si son indomptable fureur ne va pas tous nous tuer, mais j'entends la porte de la classe qui s'ouvre.

« Je crois que c'est assez, Tom », dit Dumbledore d'un ton calme mais ferme. Aussitôt, l'électricité dans l'air disparaît et le sol arrête de trembler. Je me tourne vers Dumbledore, constate une très légère inquiétude sur son vieux visage et j'ai envie de lui rire au nez. Je veux lui dire que c'est de sa faute, qu'il a créé un monstre, une bête cruelle et puissante.

« Nous devons parler, Tom », suggère le directeur agréablement en donnant à Rogue un brusque signe de la tête. Je vois de la fureur à peine retenue dans les yeux noirs de Tom, mais son visage est entièrement impassible quand il se dirige vers Dumbledore et qu'il le suit hors de la salle de classe.

Dès que la porte se referme, Rogue va chercher sa baguette à la place de Tom et se tourne vers la classe. Il me regarde pendant un instant. « Vous pouvez partir, maintenant », me dit-il froidement. Je fronce les sourcils, confuse, mais n'ose pas objecter. Je rassemble mes affaires et quitte la salle. Tandis que je referme la porte derrière moi, je l'entends crier.

« Oubliette totalus! »

Je m'arrête, mes yeux s'écarquillent. Je suis sûre qu'il exécute ce que Dumbledore lui a demandé. Il ne veut pas que quiconque découvre l'identité de Tom, son apparent pouvoir infini. Il est même prêt à utiliser le sortilège d'Oubliette sur ses étudiants. La fin justifie les moyens, les paroles de Dumbledore résonnent dans ma tête.

Je me demande pourquoi Tom s'est arrêté quand Dumbledore lui a demandé de le faire. Qu'est-ce qui maintient Tom sous contrôle? Le directeur semblait être très sûr de lui quand il m'a dit que Tom pouvait être arrêté facilement. Lentement, je marche à travers le château jusqu'à ce que j'arrive en face de la double porte en chêne et je l'ouvre. C'est une belle journée d'automne et l'air frais semble évacuer certaines tensions de mon corps. C'est avec des pas lents que je traverse le parc et me dirige vers le grand lac. Lasse, je soupire lorsque je m'allonge sur l'herbe et regarde la surface calme de l'eau. Ma vie est devenue une telle lutte, une telle charge, que chaque jour ne me semble rien d'autre qu'un combat incessant. L'avenir me semble terriblement sombre, sans espoir, même.

Parfois j'aimerais pouvoir faire un retour en arrière, parfois j'aimerais n'avoir jamais écrit dans le journal de Tom, parfois j'aimerais n'avoir jamais vu son visage aristocratique, son regard hypnotique, parfois j'aimerais pouvoir espérer que je pourrais oublier – que je pourrais l'oublier, lui.

Je laisse mon regard errer sur le parc jusqu'à ce que je le voie. Tom se dirige vers moi, son visage est contorsionné par la fureur, mais je sais que, cette fois, cette colère n'est pas dirigée contre moi. Je ne dis rien quand il s'assied à côté de moi et se met à fixer le grand lac. Je ressens la même électricité tout autour de lui que lorsque nous étions dans la salle de classe. L'eau la plus proche de nous commence bouillonner légèrement, et les oiseaux autour de nous s'arrêtent de chanter. Je risque un coup d'œil vers Tom et vois ses yeux brûler de haine. Je n'ose pas lui parler, sachant qu'il se déchargerait de sa colère sur moi vu son état actuel de fureur infinie.

Les êtres de l'eau commencent à remonter à la surface, essayant de savoir ce qui fait tant bouillonner l'eau. Apparemment, Tom les remarque également, car il sort sa baguette et la pointe vers eux. « Avada Kedavra! », gronde-t-il.

Je pousse son bras sur le côté, et le sort va toucher la surface de l'eau à quelques centimètres des êtres de l'eau au lieu de les tuer. La tête de Tom se tourne vers moi et je sourcille, croyant qu'il va me faire du mal à leur place, mais il me fixe simplement.

« Pourquoi as-tu fait cela? », demandé-je dans un murmure.

« Parce que je le peux », répond-il, l'air de rien. « Qui pourrait m'arrêter? Personne n'a le pouvoir de me dire quoi faire. Les seules frontières que j'accepte sont celles qui sont fixées par mes propres capacités magiques. »

« Dumbledore a été en mesure de t'arrêter, de sorte qu'il semble avoir un pouvoir sur toi », lui dis-je en le regardant d'un air interrogateur.

Ses lèvres se plissent de dégoût et ses yeux s'enflamment de fureur, il laisse échapper un grondement furieux. « Dumbledore est tellement certain de lui-même, de son plan. Il pense qu'il peut m'arrêter, et même me diriger! », siffle-t-il.

« Mais quel pouvoir a-t-il? », demandé-je en chuchotant, mais vraiment pleine de curiosité.

« Le journal », répond Tom, et un très petit scintillement d'inquiétude, et peut-être même de peur, traverse son regard noir.

« Le journal ? », répété-je, confuse, en fronçant mes sourcils pour réfléchir.

Il se déplace jusqu'à ce que son corps soit juste en face de moi et jusqu'à ce que nous puissions nous regarder l'un l'autre.

« Aussi longtemps qu'il détiendra le journal, il aura un pouvoir sur moi. Il pourrait me tuer en utilisant tout simplement le sortilège de la mort sur celui-ci, ou il pourrait même confiner de nouveau mon esprit dans ce livre », rétorque-t-il, et je suis sûre que cette dernière possibilité l'inquiète encore plus que le fait de mourir.

Il me fait presque pitié d'être si effrayé à l'idée d'être captif dans ce journal qu'il préférerait mourir.

« Je sais qu'il veut m'utiliser pour tuer Voldemort, c'est l'unique raison pour laquelle je suis ici. Je ne pense pas que les plans de Dumbledore me laisseront vivre après que j'ai battu mon autre moi-même. Je pense qu'il a trop peur de mes pouvoirs, et il ne les tolèrera que tant que je n'aurai pas rempli la tâche pour laquelle il m'a ramené à la vie. Puis il mettra fin à celle-ci aussi rapidement qu'il l'a créée », murmure amèrement Tom. Je ne l'ai jamais vu dans une telle humeur dépressive.

« Dumbledore ne tuera jamais personne », dis-je, bien que mes paroles manquent de conviction. Avant le début de ce trimestre, j'aurai été certaine qu'elles étaient vraies, mais après tout ce qu'il a fait pour le plus grand bien, je n'en suis plus si sûre.

« Ohh… Ginny, tu sais si peu de choses sur cet homme et sur les hommes en général », déclare-t-il d'un ton paternaliste en laissant son index glisser sur mes joues avant de terminer par mon menton. « Si peu », répète-t-il avant que ses lèvres prennent les miennes.

Je sais que je devrais me débattre, que je devrais le repousser, mais lors de ces derniers instants, il m'a montré qu'il était vulnérable, que même lui avait des craintes et des inquiétudes, et ce soupçon d'humanité dans la plus sombre des âmes m'a redonné un peu d'espoir que je pensais avoir perdu.

Je sais que je suis probablement en train de me mentir à moi-même si je crois qu'il pourrait devenir l'homme que je veux qu'il soit, qu'il pourrait changer, mais me mentir à moi-même n'a jamais été aussi attrayant que maintenant.

Je ferme les yeux et incline légèrement la tête afin qu'il puisse approfondir le baiser. Je sens ses mains sur ma taille tandis qu'il m'attire à lui pour me mettre sur ses genoux. Pendant un instant, je crains qu'il puisse aller de nouveau un peu plus loin, mais lorsque nos lèvres se séparent, il soupire seulement et il se laisse tomber en arrière en m'entraînant avec lui. Ma tête repose sur sa poitrine et quand je me concentre je peux entendre son coeur battre à un rythme soutenu.

Entendre les battements de son coeur, sentir la chaleur de sa peau, écouter sa respiration régulière me donne une curieuse sensation de sécurité, de protection et d'affection.

Il est étrange que c'est la personne qui m'effraie le plus qui est capable me donner une telle impression. Parfois, je pense que cela doit être comme ça, que le destin a décidé à son humeur la plus cruelle que Tom et moi sommes censés être ensemble.

Parfois, je me trouve très près d'accepter cela.

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Voilà, c'était le dernier chapitre publié par Sephora85. Les lecteurs francophones sont désormais au même stade que les lecteurs anglophones.

J'espère que l'histoire continue à vous plaire.

La suite sera traduite dès que l'auteur aura repris sa plume. En attendant, merci de me laisser une petite review.