Ceci est une version alternative de la première rencontre entre Asami et Fei long, et leur histoire...

Merci à vous de me lire.

Chapitre 1


Une nuit de Juin; Hong-Kong

Encore haletant, Asami eu un léger rire.

Autour de lui plusieurs chinois à terre gémissaient de douleur, des hommes de main de la famille Liu, dans un état pitoyable.

Le japonais leur jeta un regard cynique avant d'essuyer les quelque gouttes de sang qui tachaient le revers de ses manches.

"Quelle plaie..." murmura-t-il.

Sur ses gardes, il embrassa du regard les alentours, à l'affut de toute nouvelle menace. L'air était lourd et électrique en ce soir de juin, toute la ville embaumait les épices et le thé sous les immenses enseignes lumineuses. Les passants apeurés par le combat ne tarderaient pas à prévenir la police... Il fallait s'en aller.

Avec une moue rageuse, le japonais s'apprêtait à tourner les talons lorsqu'une limousine s'arrêta à sa hauteur. Saisissant son beretta, il fixa la vitre qui descendait lentement.

"Une beauté à se damner." fut sa première pensée.


Un kiseru aux lèvres, Lui Fei long apparu nimbé d'un fin nuage de tabac et d'opium.

Immobile dans un costume impeccablement coupé, ce nouveau venu avait un visage d'ange, d'une perfection quasiment douloureuse; Mais cachés sous de longues mèches de cheveux noirs, ses yeux étrangement fixes respiraient l'autorité et la défiance, et peut être aussi, soigneusement cachée derrière une élégance rare, la mélancolie.

"C'était un accueil un peu rude."

Fei long exhala un long nuage de fumée et soupira:

"Veuillez excuser mes hommes, j'ai bien peur qu'ils ne vous aient sous-estimé."

Le chinois avait une voix grave, veloutée, bien plus grave que ce que son physique androgyne ne laissait suggérer. Il se pencha par la fenêtre et fixa Asami, l'air amusé. Il avait les yeux noirs les plus troublants qu'il ait jamais vu, deux bille d'onyx d'un noir si profond que la lumière y semblait absorbée. Le japonais baissa lentement son arme, et senti l'adrénaline et l'excitation l'envahir comme une drogue.

...

Asami Ryuichi, 28 ans. La gloire montante de l'underworld asiatique, régnant sur la mafia japonaise d'une implacable main de fer. Une beauté sombre et sauvage, au regard ambre, prompt à inspirer le désir ou la terreur.

Face à lui se tenait Liu Fei Long, 21 ans. L'homme de l'ombre de la pègre chinoise; encore jeune mais dangereux, cruel selon les rumeurs.

Les deux mafieux se toisèrent un instant sans vergogne, évaluant la dangerosité de l'autre, car oui; ils se connaissaient de réputation. Asami savait très bien à qui il avait à faire, et surtout, à quelle famille; Les Liu régnaient sur un vaste empire souterrain en Asie, et ce depuis de nombreuses générations.

Mais peu importait; là, tout de suite, le yakuza regrettait juste de ne pas avoir eu plus tôt la chance de rencontrer le petit dernier.

Soudain les sirènes de police retentirent au loin, tirant les deux mafieux de leur contemplation.

Le chinois soupira en regardant deux de ses hommes se tordre de douleur sur la chaussée, et fit la moue.

"Voudriez-vous poursuivre cette rencontre dans un endroit plus privé? Permettez-moi de vous initier à un meilleur exemple de l'hospitalité chinoise?" Il ouvrit la portière, l'air charmeur, enjoignant Asami à le rejoindre.

"Et je puis vous assurer que vous n'aurez pas d'autres raisons de sortir ce beretta, du moins pour ce soir."

Asami hésita un bref instant, rangeant son arme et finalement s'engouffra dans la limousine.

"Par contre, nous n'emmènerons pas d'autres invités", déclara Fei long, amusé.

Asami se retourna et vit Kirishima et quelques un de ses hommes embusqués de façon peu discrète a proximité.

"Je ne vois personne" déclara-t-il, l'air satisfait.

...

Fei long donna quelques ordres au chauffeur en mandarin. Assis à sa droite, Asami le détailla sans plus de manières, un sourire de chasseur au coin des lèvres: son visage était fin, ses traits harmonieux et ses longs yeux en amandes témoignait de la mixité de ses origines. Il ne devait même pas avoir 22 ans, mais son regard laissait déjà entrevoir une intelligence redoutable, à peine masquée par des manières élégantes, presque sensuelles.

Le jeune chinois ne semblait pas se formaliser d'être ainsi dévoré des yeux. Il semblait habitué à être désiré ou du moins, semblait-il se complaire à attirer ainsi l'attention du yakuza. Après tout il s'était toujours servi de son extraordinaire beauté pour arriver à ses fins, pourquoi ce yakuza serait-il plus coriace?

"Vous m'observez?"

"Oui. Il n'est pas fréquent que mes affaires m'amènent à Hong Kong. Aujourd'hui, pour une raison assez éblouissante, je le regrette." répondit Asami, le plus tranquillement du monde.

Fei Long hésita un instant et se mit à rire, sans plus de manières, simplement amusé.

Asami pendant ce temps avait sorti une cigarette et la glissa entre se lèvres d'un air provocant.

"Auriez-vous du feu?"

Fei long sorti un Zippo en argent de l'intérieur de sa veste, et se pencha vers le japonais. Lorsqu' Asami vint à sa rencontre, leur peaux se frôlèrent et Fei long se troubla. Il n'était pas dupe, il connaissait la réputation de séducteur du japonais; on lui prêtait d'ailleurs toutes sortes d'aventures, et toutes sortes de préférences; Mais il était trop tard maintenant pour les scrupules.

La limousine se gara bientôt le long d'une avenue où tout respirait ostensiblement le luxe le plus aberrant. Le chauffeur se précipita pour ouvrir la portière de son jeune maitre, mais Fei long d'un signe de tête lui ordonna d'ouvrir celle du côté d'Asami.

Ils se trouvaient devant ce qui devait être le palace le plus luxueux de Chine, et le jeune mafieux s'engouffra dans l'endroit en propriétaire.

"Ce qui est surement le cas," songea le yakuza, amusé.

Le directeur de l'hôtel se matérialisa avec force courbettes aux côtés de Fei long, qui lui parla à voix basse quelque secondes. Asami resta sur ses gardes, scrutant la foule et les employés de ses prunelles ambrées; sachant qu'il se trouvait sur un territoire ennemi.

"Soyez sans craintes" lui dit Fei long qui semblait lire dans ses pensées, "ce ne serait pas dans mes habitudes de traiter ainsi un invité de marque".

"Ce que j'ai vu de vos habitudes jusqu'ici m'assure du contraire." répliqua sèchement Asami.

Les triades et les yakuzas ne s'entendaient pas. L'esprit trop altier des japonais irritait les chinois qui recherchaient l'efficacité, et depuis des générations cette haine mutuelle se terminait régulièrement en bains de sangs, chacun cherchant à empiéter sur le territoire de l'autre. Le japonais était néanmoins surpris de ne pas avoir eu affaire à Yan Zui, le frère ainé de Fei long.

Asami était souvent en négociation avec la mafia chinoise, mais la famille Liu faisait office d'exception dans le monde criminel asiatique. Discrets, fiers et réputés impitoyables, ils appartenait à la haute noblesse et leurs origines remontaient à celle des empereurs. Lors de la révolution culturelle, leur puissance sur la pègre et à l'intérieur même du gouvernement les avait protégés, et depuis leur pouvoir était devenu immense.

Alors qu'ils marchaient le long de couloirs pourpres, Asami jeta un regard au corps souple et aux cheveux d'ébènes du jeune chinois devant lui...Quelle était la personnalité de ce jeune mafieux? Il ne le connaissait pas, cela le frustrait. Il était tard, l'air était lourd, pourquoi ne pas remettre les présentations à demain et le prendre de force, là ce soir, dans la première chambre venue? Il lui ferait l'amour avec violence et le jeune chinois aimerait ça, il le savait, il l'avait lu dans ses yeux noirs.

Sentant la tension monter entre eux, Fei long se retourna pour surprendre un ricanement sur le visage du yakuza.

"Pourquoi ce sourire?"

"...Je me disais que vous étiez très différent de votre frère."

"Vous connaissez Yan Zui?" demanda abruptement Fei long en s'arrêtant net, le visage soudain fermé.

"Assez pour ne pas regretter sa présence."

Le jeune chinois resta silencieux un moment, puis inclina la tête, et reprit sa marche.

Le yakuza alluma une cigarette alors qu'ils arrivaient au dernier étage, et se dirigèrent vers une vaste porte d'ébène, qui contrastait avec le luxe doré du reste de l'étage.

"Je dois être chanceux." murmura Asami alors que Fei long l'invitait à entrer.