*** PETIT RAPPEL : Je ne suis en aucun cas l'auteur de cette histoire, je ne suis que la traductrice. Cette histoire appartient à Nobloodnofoul et je tente de traduire au plus prés de son texte, sans trop faire de mot à mot. ***
Epilogue
24 Mai 2010
Point de vue de Bella
5 Janvier 2010
Le ciel n'était qu'un menaçant nuage de mauve et noir. Le temps était froid et glacial ce jour. La pluie tombait en trombe sur l'herbe lisse, les clapotements mouillés créant une cacophonie dans le cimetière habituellement silencieux. Un petit groupe de personnes s'étaient réuni autour de la tombe ouverte alors qu'un prêtre prononçait les dernières paroles de paix et d'amour.
Mon visage était engourdi par le froid de Janvier alors que je m'enfouissais un peu plus profondément dans mon imperméable. J'avais été choyée et raisonnée, mais je refusai de porter autre chose à part la simple robe noire qu'il avait tant aimé. En dessous, j'avais les porte-jarretelles et sous vêtements en dentelle qu'il m'avait ôté et qu'il avait admiré.
"Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal…"
Un léger sanglot s'échappait au travers de mon armure et je m'effondrai. De puissants bras m'enveloppaient et je levai les yeux vers ceux de son ami de longue date et entraineur. Il me regardait avec une tristesse infinie alors qu'il me maintenait debout.
Il s'était battu si fort. Il avait gagné mais ce n'était pas suffisant. Les dommages qu'il avait eut au cerveau étaient irréparables. Malgré les opérations pour stopper l'hémorragie interne, il s'était éteint sur la table qui avait été conçue pour le sauver.
Ses cheveux rouge avaient l'air d'être en Technicolor sur les draps délavés bleu et lugubres de l'hôpital.
Lorsque le cercueil était finalement mit en terre, je m'avançai et plus de mains m'agrippaient. Mes bras, mon dos, ma taille. Ses amis et mes amis m'aidaient à faire ces derniers pas alors que je laissai tomber une rose rouge dans la terre.
Je ne pouvais pas les regarder le recouvrir. Je ne pouvais pas voir la poussière le sceller à la terre comme cela. Je suivrai l'exemple d'Heathcliff et le déterrerai , le tiendrai contre moi et le supplierai de revenir.
" Bella? "
Mon esprit était tout simplement engourdi; un vaisseau vide de ce qu'il avait été autrefois.
" Bella? Où es-tu? "
Je ne pouvais pas envisager le restant de ma vie sans son étreinte, ses yeux vert éclatants se posant sur moi et son sourire rayonnant, faisant briller de joie mon univers...
" Bella, vraiment? C'est carrément déprimant. Je ne suis pas mort! "
La tête d'Edward se trouvait au même niveau que la mienne alors qu'il se penchait à l'arrière du canapé et lisait par dessus mon épaule.
" Edward, sérieusement? C'est le procédé créatif! Arrête de lire par dessus mon épaule. T'es vraiment sale petit curieux. "
" Peu importe. Procédé créatif mon cul. Je ne suis pas mort alors arrête avec toute cette merde déprimante. "
" Je suis désolée, mais à priori l'histoire est à propos d'Eric et de Bree. Eric a eut une hémorragie interne au cerveau ou je ne sais quoi, je ne suis pas très technique ou précise là-dessus...et il meurt. C'est triste et émouvant et c'est comme ça que ça va finir. "
" Ah d'accord. Eric, qui a les cheveux rouge, les yeux verts, et un passé quasiment identique au mien. C'est pas moi du tout. D'ailleurs, par la même occasion, je crois que Bree a besoin d'être revue. Elle n'est pas banale et quels étaient les mots que tu avais utilisé? Sans attraits? Elle est radieuse. Elle est passionnée...incroyablement sexy et attentionnée et je crois que tu pourrais ajouter à quel point sa cuisine est grandiose. En parlant de cuisine, va-t'on bientôt manger? Je suis carrément affamé. "
Edward se laissait tomber à côté de moi sur le canapé et sa main glissait le long de mon dos, sous mes cheveux et s'arrêtait à ma nuque. J'essayai de ne pas gémir lorsque ses doigts commençaient à masser mes muscles tendus. Il était diablement doué pour ça.
" Depuis quand est ce que c'est devenu le livre d'Edward Masen, hein? C'est le livre de Bella Swan. J'écris ce que j'ai envie d'écrire et si mes personnages principaux ont des caractéristiques que tu n'aimes pas et bien tant pis. Et je suis un peu inquiète que tu penses autant de bien de Bree. Quelque chose que tu souhaites m'avouer? "
" Et bien, arrête toi pour la soirée. Tu m'as manquée toute la journée. "
Avant que je ne puisse commencer la dispute que nous savions tous les deux allait commencer, il glissait son autre bras sous mes genoux et me soulevait, me déposant sur ses genoux et se tortillant jusqu'à ce qu'il soit installé confortablement.
" J'essaie de finir ça. Il ne me reste plus qu'environ...deux chapitres avant que ce ne soit terminé. Après je peux commencer à l'éditer et ensuite je peux le soumettre pour le publier. S'il te plait? Juste...une heure de plus? Et après tu peux faire de moi ce que tu veux. Je dois écrire ça quand ça me vient. S'il te plait? "
" Mais j'ai faim. "
" Oh ça c'est un grand garçon! Pleurniche. Très bien, je vais te faire un sandwich au beurre de cacahuètes et à la gelée. "
Il plissait les yeux vers moi et je rigolai. Il savait que c'était des conneries. Je ne pouvais jamais simplement lui faire un sandwich au beurre de cacahuètes et à la gelée sauf s'il m'en demandait un.
" Euh, peu importe. Tu t'occupe de faire la salade. "
Je sautai de ses genoux, le laissant siffler comme si je l'avais actuellement cogné dans les noix, et courrai dans la cuisine.
" Tu as presque cogné les bijoux! "
" Presque ça ne compte pas! "
Après quelques moments de plus à l'entendre grommeler, j'aurai pu jurer que je l'avais entendu farfouiller avec mon ordinateur portable.
" Qu'est-ce que t'es en train de faire là-dedans? " L'appelai-je.
" Rien. " Sa réponse semblait trop innocente et je faisais demi-tour pour retourner dans le salon et jeter un œil sur lui juste au moment où il entrait tranquillement dans la pièce.
Une heure plus tard, nous avions du poulet, de la purée de pomme de terre, des asperges et une salade sur la table et étions en train de vider nos assiettes. J'étais affamée et réalisai que je n'avais rien mangé depuis plus tôt ce matin et il était près de vingt heures.
" Alors, t'as vraiment l'intention de me liquider? "
" Pourrais-tu lâcher l'affaire? Ce n'est pas toi. "
" Je crois que c'est carrément déprimant que tu le liquides. Enfin ce que je veux dire c'est... pourquoi ferais-tu cela à Betty? "
" C'est Bree et parce que je le sens comme ça. Ça ne fait que rendre l'histoire plus réelle. C'est vrai toi, toi tu as eu de la chance. Combien de personnes peuvent monter sur le ring, combattre autant de rounds, se faire cogner à la tête autant de fois, et s'en sortir avec seulement quelques côtes fêlées? Personne. Vraiment, c'est plus pour l'intégrité de l'histoire. "
Il fredonnait et enfournait plus de purée dans sa bouche, un air pensif sur son visage alors qu'il déplaçait sa fourchette au-dessus d'un bout de poulet.
" Techniquement, je me suis cassé une côte et m'en suis fracturé une autre. Trois étaient fêlées. "
" Ce ne sont que des détails. Tu sais ce que je veux dire. "
" Pourquoi es-tu en train de voiler cette histoire avec des noms d'autres personnes? Pourquoi ne pas tout simplement l'écrire avec nous dedans, de la façon dont ça s'est produit. Bella trouve Edward dans la salle de sport, Bella tombe follement amoureuse d'Edward. Edward fait perdre la tête à Bella et combat les méchants. Edward gagne. Ils se marient, ont dix gosses et vivent heureux jusqu'à la fin de leurs jours. Fin. "
Je pouffai et remplissais ma bouche de poulet et de purée avant d'avoir la chance de répondre. Clairement, si j'avais dû lui répondre sans réfléchir, je l'aurai insulté et c'était la dernière chose que je voulais faire. Les enfants étaient devenus un sujet tendu.
" Je suis en train de l'écrire de la manière dont je veux l'écrire, Edward. Et nous ne sommes pas encore mariés tout comme dix enfants ne sont pas prêts de se frayer un chemin hors de ce vagin. "
Son visage se renfrognait quand je prononçai le mot « vagin » et je rigolai un peu.
" Pff, je serai chanceux si un seul gamin se fraye un chemin par là. "
" Je suis désolée mais quoi? T'étais en train de marmonner, j'ai pas tout compris. "
" Rien. "
" Ce n'est pas « rien » si tu l'as dis. Répète une seconde fort, plus fort....et plut clairement. "
Il me regardait d'un air malheureux avant de débarrasser son assiette et retourner dans la cuisine.
J'inspirai profondément. Je pouvais sentir la crise de colère arriver et j'avais besoin d'être juste cette fois.
" Allons-nous reparler de ça, Edward? "
Il se tenait devant l'évier et je voyais ses épaules se tendre avant de retomber et sa tête se figer.
" Pourquoi pas? Dis le moi – pourquoi pas? Ce n'est pas quant au fait de pouvoir l'assumer financièrement, ce n'est pas une question de timing. C'est quelque chose d'autre que tu ne me dis pas. J'ai envie de ça avec toi. J'ai envie d'avoir un enfant avec toi. J'en ai envie. "
Je soupirai et m'asseyais sur un tabouret au comptoir. Cette dispute n'avait cessée d'aller et venir entre nous depuis des mois. Ce n'était pas que je ne voulais pas avoir de bébé, c'était le fait d'avoir envie de profiter du temps qu' Edward et moi avions avant de penser au stress d'avoir un enfant à s'occuper.
Ça, et puis Emmett parlait toujours du combat d'Edward à Vegas. Je ne traverserai pas cela en étant enceinte. Jusqu'à ce que nous soyons tous les deux à l'abri loin de tout cet univers, je ne songerai même pas à essayer.
" Qu'est-ce qui ne va pas avec nous maintenant? Pourquoi avons-nous besoin d'un bébé tout de suite, Edward? Pourquoi ne pouvons-nous pas attendre un petit peu avant de commencer à essayer pour avoir un bébé? "
Il s'avançait vers moi et m'enveloppait dans ses bras. Je savais qu'il céderait. Il n'avait pas vraiment de choix. J'étais certaine que s'il pouvait trouver un moyen de se féconder lui-même il le ferait.
Enfoiré.
" J'ai juste envie de tout faire avec toi. Je veux une famille et une grande maison et une barrière blanche en bois. J'ai envie de ça. "
" Premièrement, nous aurons ça. Il faut juste que tu y laisses le temps. Et pour finir, si jamais tu achetais ou faisais construire une maison avec une barrière blanche en bois, je te giflerai. C'est si ridicule. Nous n'avons rien fait de normal ou conforme, Edward. Nous avons prit la route la plus marginale possible. Je ne pense pas que nous puissions faire dans le normal maintenant. Qui a dit que notre fin heureuse devait comporter une ribambelle de gamins et une barrière blanche miniature? "
Il riait un peu et me serrait plus fort avant d'acquiescer contre moi.
" Edward, je t'aime. Nous aurons des enfants. Seulement, pas tout de suite, d'accord? Et nom de Dieu, pas dix. Tu pourras peut être en tirer deux de moi, mais c'est la limite que je fixe. "
Il riait plus fort et embrassait mon cou avant de fredonner un air sans nom contre ma peau.
" Et bien, même si nous n'allons pas concevoir dans les temps à venir, je pense quand même que nous devrions nous entrainer. S'entrainer pour l'évènement...tu sais. Quelques petits coups de rein sont un impératif pour garder la forme. "
J'allai rigoler mais sa langue sortait et des baisers mouillés étaient lentement déposés tout le long de mon cou jusqu'à mes seins.
Je me tenais légèrement désorientée et extrêmement excitée dans la cuisine avec rien sur moi à part une petite culotte jaune. Avec bien trop d'expérience, Edward m'avait ôté mon teeshirt et mon pantalon de survêt en un temps record et il avait une main dans ma culotte.
Mais comment fait-il donc pour me les enlever aussi vite?
" Je suis...ooooh, attends, j'ai fini d'écrire mon...juste là...oui... mais j'en ai encore deux...putain, plus fort.... "
" Madame Masen, je vais obtenir cette révision du texte de vous si c'est la dernière chose que je fais. "
J'allais lui dire que je n'étais pas encore Madame Masen, mais c'est à ce moment là que je sentais mon dos nu heurter le comptoir et m'écriai du sentiment de froideur. La sensation glaciale dans mon dos me mettait à la limite de m'enfuir en courant mais les bras chauds d'Edward qui m'entouraient m'empêchaient de mettre un pied devant l'autre.
" Je déteste le fait que tu sois habillé et pas moi. C'est si bizarre. "
Il pouffait et ôtait son teeshirt puis retirait son short à l'aide de ses pieds.
" Mieux? "
Je fredonnai et me laissai tomber à genoux. S'il j'avais un moyen de faire taire Edward et de le transformer en gelée, c'était de m'agenouiller devant lui en étant nue. J'étais certaine que le duo de seins nus et mon visage se trouvant au même niveau que son sexe en était responsable. Je souriais alors que je le caressai à travers son boxer. Ses yeux étaient figés sur mes mains alors qu'elles bougeaient au-dessus de lui, l'une tenant ses boules dans le creux de ma main et les malaxant alors que l'autre le pressait fermement.
Le bout de mes doigts glissait sous l'élastique de son boxer et baissait ce dernier avant qu'il ne puisse y voir une objection. Son souffle s'échappait en une bouffée lorsque l'air froid de la cuisine entrait en contact avec sa peau.
" Tu n'as pas besoin de...putain...ne t'arrêtes pas, bébé. "
C'était compliqué de sourire avec un pénis dans la bouche.
*_*_*
26 décembre 2009
Point de vue d'Edward
J'arrangeai le salon, décidant que le sapin ne pouvait pas être sauvé, tout comme la table de la salle à manger. Ce qui était dommage parce que Bella et moi l'avions baptisés un bon nombre de fois. Il allait falloir que j'en rachète une autre rapidement. Je me sentais con d'avoir balayé toutes ces décorations de Noël. J'aurais voulu les conserver. L'une d'elles attirait mon attention. Elle était toujours intacte avec une petite fêlure sur le dessus. Il y avait 'Noël 09' d'écrit dessus en paillettes. Je la déposais doucement sur l'étagère, avec la plus grande vénération.
Une fois que j'avais fais autant de nettoyage et de rangement que je pouvais, j'allais dans mon bureau et sortais mon téléphone portable. Je composai le numéro avec détermination.
" Ouais? "
" J'ai besoin de ton aide. Retrouve-moi au Galway dans trente minutes. "
Je raccrochai, attrapai mes clés et griffonnais un petit mot pour Bella au cas où elle se réveillerait plus tôt. J'enfilai ma veste en cuir et quittai l'appartement.
Je m'occuperai de Phil si c'était la dernière chose que je ferai.
**
Le Galway n'était étonnement pas si vide que ce que j'aurai pu le penser à la veille de Noël. Ce n'était pas bondé en soi mais ce n'était pas désert comme je l'imaginai. Des gens seuls qui n'avaient pas de famille pour célébrer Noël avec étaient alignés sur les tabourets de bar, un verre à la main. Je ne voyais aucune bouteille de bière. Une légère douleur commençait à s'installer dans ma poitrine alors que je pensai au fait que j'aurai pu être l'un d'eux. Si je n'avais jamais rencontré Bella, je pourrai être assis à ce bar en ce moment-même, à descendre une bouteille de scotch ou de whisky. Mais ce n'était pas le cas, j'étais là dans ce bar à la recherche d'un moyen de venger l'ange endormi en ce moment même dans mon appartement.
Je me glissai sur une banquette dans un coin au fond et faisais de mon mieux pour détendre mes épaules pendant que je patientai.
Malgré le fait que je me trouve au fond du bar, l'air froid de la porte venait toujours frapper mon cou. Je me forçai à rester complètement immobile dans le but de ne pas me retourner pour voir chaque personne qui entrait. Mes doigts tambourinaient sur le dessus de la table et ma jambe rebondissait nerveusement alors que j'essayai de canaliser mon énergie. J'étais en train de me calmer de ma colère initiale et du choc de ce que Bella m'avait avoué, mon corps vibrait toujours avec l'adrénaline.
" Que se passe t'il? " Demandait immédiatement Emmett alors qu'il glissait sur la banquette. Je relevai les sourcils vers Jasper alors qu'il s'asseyait à côté de lui.
" Je devais l'appeler. Il connait plus de monde que moi à ce stade. J'en ai déduis par le son de ta voix que tu avais grave besoin d'un coup de main et un coup main qui risque de nécessiter d'autre contacts. "
La voix de Jasper avec son accent du sud était un réel confort alors qu'il me regardait sérieusement, un air concerné sur son visage.
" Bella vient juste de me dire...écoutez, je ne peux pas rentrer dans ce sujet tout de suite mais j'ai besoin de m'occuper de quelqu'un. "
Emmett hochait simplement la tête mais Jasper me regardait avec appréhension.
" Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de s'emporter à propos de quelque chose comme ça aussi près du combat. Je pense... "
" J'en ai rien à foutre de ce que tu penses. Soit tu m'aides à trouver un moyen de régler ce merdier ou je le retrouve moi-même et je le tue. Je préfèrerai faire ça correctement, enfin, aussi correctement que possible. Le mec est un véritable cinglé et je sais que ça ne doit pas être si difficile de le démolir sans avoir à le toucher physiquement. Toutefois, je n'ai rien contre prendre l'avion pour la Floride pour aller lui défoncer la gueule jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer. "
Emmett me regardait avec attention et je ne voyais aucun argument venir de lui. Jasper par contre était en train de regarder ses mains qui étaient croisées sur la table. Je pouvais voir ses méninges travailler frénétiquement pour trouver un moyen de me sortir de cette croisade. Ils ne savaient même pas pourquoi je voulais faire cela.
" Il lui a fait du mal, Jasper. Il a joué avec son esprit et il l'a fait se sentir honteuse d'elle-même. Il a abusé d'une gosse, Jasper. C'était une putain de gosse. "
C'était le mieux que je puisse dire sans leur raconter toute l'histoire mais je pouvais voir que je les avais de mon côté maintenant. Les narines de Jasper se dilataient et il acquiesçait brièvement. Il n'insisterait désormais plus.
Emmett sortait son téléphone portable et commençait à passer des coups de fils. De temps en temps, il écrivait un numéro sur une serviette et remerciait la personne au bout du fil avant de raccrocher et de composer un autre numéro.
Jasper me surveillait à travers la table. J'essayai de rester immobile sous son regard examinateur mais c'était difficile.
" Tu es réellement, honnêtement amoureux d'elle n'est-ce pas? "
" Je l'aime. Je mourrai pour elle...et là tout de suite je fais ça pour elle parce qu'elle préfèrerait mourir plutôt que de le faire elle-même. Je fais ce qui est juste? Il mérite de griller pour ce qu'il a fait. Je ne peux pas laisser passer ça. "
De nouveau il acquiesçait et tournait son regard vers les clients assis au bar. Emmett mettait sa main sur le micro de son téléphone portable et poussait son menton vers moi. Je haussai les sourcils, lui faisant comprendre que j'étais tout ouïe.
" Écris-moi tout ce que tu sais de ce type afin que je puisse obtenir plus d'infos sur lui. "
Je prenais une serviette et le stylo mâchouillé d'Emmett et gribouillai tout ce dont je pouvais me souvenir de ce que Bella m'avait dit à propos de Phil. Ce ne serait pas difficile du tout de le retrouver ça j'en étais sur. J'étais en train d'échafauder un plan d'action qui allait prendre du temps et des efforts.
Après seulement quarante cinq minutes, Emmett avait fait tout ce qu'il pouvait sur le moment et je devenais impatient à simplement rester assis sur la banquette. J'avais envie de faire quelque chose d'utile; j'avais envie de cogner quelque chose, n'importe quoi. Au lieu de ça, je me levai pour partir, l'idée de retourner au lit avec Bella annihilant tout autre désir.
*_*_*
27 Décembre 2010
Point de vue de Bella
" Franchement? Tu vas vraiment commencer ça maintenant? Edward...non...arrêtes...arrêtes! Juste – attends, attends un instant. Donne-moi juste quoi, deux toute petites secondes et je... oh mon Dieu je vais te tuer. Rends le moi. Tout de suite, rends le...qu'est ce que t'es en train de faire? Qu'est-ce que c'est que ça? Non! Arrêtes ça! Arrêtes de rire! Ce n'est pas drôle; Je suis sérieuse là! Si tu...non. Ne le fais pas! Rends le moi...poses le. Je vais...je...je n'arrive pas à croire que tu l'ais réellement fais. Tu as réellement simplement- "
Je stoppai net et le regardai alors qu'il se roulait sur le canapé, riant de manière hystérique et cognant sa tête sur le bras du canapé.
Enfoiré.
Mes cheveux étaient relevés en chignon, retombant autour de mon cou et de mon visage. Je portai un vieux survêt d'Edward et un débardeur qui avait connu de meilleurs jours. En fait, je devrais probablement commencer à le cacher dans les tiroirs du milieu afin qu'Alice ne mette pas la main dessus.
Je regardai l'enveloppe volante sur mon téléphone qui m'avertissait qu'un message texte avait été envoyé. Cet espèce de sale petit connard, d'enfoiré de fils de pute.
" Tu étais complètement dérangé n'est ce pas? Ou alors est-ce que le fait de te faire défoncer la gueule te manque tant que cela que tu ais envie de me chercher des embrouilles? "
Il se calmait considérablement au regard que je lui lançai. J'étais honnêtement fâchée. En fait, je devrais carrément être furieuse mais bien sur ces sentiments négatifs étaient effacés lorsqu'il agissait comme ça.
Edward était normalement si sérieux et ces jours-ci il semblait insouciant et décontracté, je voulais le suivre et m'amuser avec lui. Il faisait la moue et glissait sur le canapé jusqu'à ce que sa tête soit sur mes genoux et que ses jambes soient posées par dessus l'extrémité.
" Ne sois pas fâchée... "
" T'es incroyable. Comme vais-je bien pouvoir expliquer ça? "
" Dis simplement à Justine- "
" Il s'appelle Justin. "
" -Justine, que ton gros, costaud et incroyablement fort fiancé, qui était autrefois un combattant en cage- "
" Tu n'as jamais fais de combat dans une cage. "
" -qui mettrait une branlée au Pape s'il te regardait pas comme il le faut, a prit en otage ton téléphone portable et a décidé de lui écrire un petit message.
" Petit message ? " je restai impassible. " Tu lui as dis que je le trouvais insultant et que j'allai envoyer mon mari lui casser la gueule. Nous ne sommes même pas encore mariés. Tu ne l'as vu qu'une fois ! Je suis sure et certaine qu'il est gay. "
" Tu vois, Justine. "
" Bon Dieu. Je ne peux pas t'adresser la parole maintenant. "
Je laissai mon téléphone là où il était et décidai de renvoyer un message plus tard à Justin pour lui dire que mon idiot de petit ami m'avait prit mon téléphone portable et que j'accepterai volontiers de le rencontrer au café en bas de la rue pour parler de mes notes.
Le naturel protecteur d'Edward était attendrissant et même si je me voyais comme une femme indépendante, je ne pouvais pas m'empêcher de fondre de l'intérieur à chaque fois qu'il me faisait des coups de ce genre. J'étais furieuse, mais je fondai quand même.
J'évitai ses mains baladeuses, contournai le canapé pour me glisser dans la cuisine et commencer à préparer quelque chose pour un dîner avancé. J'entendais Edward remettre le son de la télé et soupirer de joie d'avoir trouvé quelque chose d'autre pour passer son temps.
C'était de nouveau les vacances. Alors que tout le monde était occupé avec Noël et Nouvel An, des mariages et des fiançailles, j'étais toujours figée sur les un an d'anniversaire depuis le dernier combat d'Edward.
Je me rappelai toujours très clairement la manière dont les lumières tamisées brillaient sur son corps battu aux urgences. Je me souvenais de ses cils plaquées l'un contre l'autre avec du sang et comment ses poings étaient si enflés qu'il ne pouvait pas bouger ses mains une fois que la bande avait été enlevée.
Edward n'avait reçu qu'un minimum de blessures étant donné le temps qu'il avait passé dans le ring avec James. Il avait une côte cassée, quelques autres fêlées, et une qui semblait avoir une micro fracture au vue des rayons X...oh et aussi pas mal de lésions tissulaires. Heureusement, il n'avait aucune hémorragie interne et son médecin le laissait s'en aller avec des analgésiques et la promesse de « rester à l'écart des rues sombres le jour du réveillon ». L'idée qu'une personne bâtie comme Edward puisse se faire tabasser aussi méchamment lors d'une simple agression était absurde. Je reniflai et Edward me faisait un petit sourire en coin pendant qu'Emmett en mode parano conservait un air grave et Jasper levait les yeux au ciel devant l'ironie de toute la situation.
Les quelques premiers mois suivant étaient durs pour tous les deux. Je restai à la maison avec Edward et m'occupai de lui. Au début, je voulais le faire. Je voulais être là pour lui et prendre soin de lui. Il était blessé et je voulais lui faciliter les choses autant que possible.
Le problème était que nous étions tous les deux enfermés à l'intérieur. Le temps hivernal était rude et plus spécialement le froid qui faisait ressortir sa douleur aux côtes si jamais il sortait dehors peu importe la durée, alors nous ne faisions jamais beaucoup de prévisions de sorties.
J'avouerai honnêtement que c'était ce qui nous avait rendu dingues. Un jour nous avions tout simplement pété un plomb l'un envers l'autre et malheureusement ça avait bien faillit être la fin de nous deux. J'avais commencé à râler sur le fait d'être enfermée à l'intérieur. Il avait commencé à se mettre sur la défensive en me disant que j'étais libre de m'en aller quand bon me semblait. J'avais essayé de me rattraper aux branches par la suite et lui avait dis que ce n'était pas ce que je voulais dire, mais il était déjà inquiet par le fait que son corps ne répondait plus comme avant. C'était difficile car ça avait été la première vraie dispute que nous avions qui n'avait pas pour cause une bonne raison. Comment remportiez-vous cela? Vous ne le pouviez pas. Vous rabaissiez votre fierté, vous disiez que vous aviez tort et vous alliez de l'avant. Heureusement, nous étions suffisamment adultes pour faire ça.
C'était un tournant pour nous deux. Aussi petite que cette situation puisse apparaître au milieu de tout, ça nous avait permit de prendre du recul et de réellement parler de nos problèmes et de la façon dont ils affectaient notre relation.
Je lui avais fais savoir que je me sentais anxieuse quant à notre relation sur le plan sexuel. Il m'avait parlé de ses craintes de me perdre. Je lui avais avoué me sentir coupable de m'être « caché » sous sa nature protectrice. Il m'avouait à quel point il aimait me faire des câlins. C'était instructif et nous étions encore en train de travailler sur certaines choses. C'était vraiment étrange de se dire qu'Edward et moi avions seulement été ensemble depuis un an et demi. Cela semblait bien plus long que ça.
Edward m'avait posé la question un jour, de manière aléatoire alors que nous étions allongés sur le canapé ensemble.
Avec une boucle de mes cheveux enroulée autour de son doigt, il avait demandé de façon désinvolte " Est-ce que tu m 'épouserais? "
Cela m'avait prit quelques minutes pour réagir à ce qu'il venait de me demander et après avoir repoussé la fille hystérique dans tout ses états qui se trouvait au fond de moi, je lui avais répondu le plus calmement possible.
" Euh, bien sur. "
Le côté amusant était l'air choqué avec lequel il m'avait regardé après tout cet épisode. C'était presque comme s'il n'avait pas réalisé qu'il me l'avait demandé .
Je retournai en cours, tout comme Edward. Alors qu'il ne me restait plus que quelques heures de cours à faire avant de pouvoir me présenter à l'examen final, Edward recommençait presque totalement. Il avait toujours des difficultés à me parler du temps qu'il avait passé à la fac mais il apprenait tout doucement à s'ouvrir un peu plus.
Depuis que le programme d'entrainement d'Edward avait carrément diminué, nous avions plus de temps à passer l'un avec l'autre. C'était une bonne et une mauvaise chose. Le bon côté était que nous en apprenions plus sur l'autre. C'était agréable d'être avec lui et de ne pas avoir un combat à venir planant au-dessus de nous. C'était étrange de ne pas planifier ce type de chose. Notre emploi du temps pour la vie était techniquement vide. Le mauvais côté...quelque fois il était possible pour deux personnes qui s'aimaient d'être trop souvent ensemble. J'avais également remarqué que le plus de temps Edward et moi passions dehors, le plus sur la défensive il se mettait lorsque d'autre gens nous approchaient. D'accord, pour être honnête, surtout quand d'autres hommes nous approchaient.
Apparemment, le manque d'exercice et de violence physique commençait à l'affecter. Il semblait chercher la bagarre partout. Quelqu'un me regarderait un peu trop longtemps, ou reluquerait ma poitrine(je persistai toujours à dire que c'était du n'importe quoi étant donné le fait que je n'avais pas de poitrine), ou ferait un commentaire désobligeant que seul Edward pourrait considérer comme désobligeant. C'était une frontière très étroite mais nous apprenions à la respecter. De la même façon, j'avais du mal à accepter que des femmes s'approchent de lui par pur hasard. Je me sentais mal à l'aise plutôt qu'en colère et je me refermai sur moi-même, laissant Edward s'en dépatouiller tout seul.
Malgré toutes les petites choses qui m'agaçaient à propos d'Edward, j'étais toujours aussi amoureuse de lui que je ne l'étais à notre première rencontre. C'était un sentiment si puissant que je me demandai si je me sentirai différente d'ici dix ou quinze ans.
Alors que je commençai à nettoyer le poulet, j'entendais le volume de la télévision augmenter. C'était l'heure des infos. Les pas d'Edward résonnaient dans la cuisine et je sentais sa chaleur corporelle derrière moi alors que j'essuyai le poulet.
" Qu'est-ce qu'on mange ce soir? " Me murmurait-il à l'oreille.
Je sentais la chaire de poule se répandre sur mes bras et mon cou alors que son souffle chaud passait sur ma joue.
" Je fais du poulet en cocotte. " grommelai-je, toujours un peu agacée qu'il puisse être aussi idiot et me mettre dans l'embarras avec jusque quelques mots.
Ses mains se posaient sur mon ventre et je m'appuyai contre lui. Nous restions debout en silence, ses bras enroulés autour de moi, ma tête sur son épaule et ses hanches pressées contre mon dos. Je pouvais sentir le début d'une érection contre mes fesses et souriais.
Les seuls bruits étaient notre respiration et la voix du journaliste à la télévision.
" Dans un autre registre, une histoire incroyable à Miami en Floride. Notre reporter sur place, Casey Newman nous en dit plus. Casey? "
" Le joueur de Baseball en ligue mineur, Phil Dwyer, des Marlins de Floride a été interpellé plus tôt ce matin pour de multiples charges. Dwyer, l'arrêt-court des Marlins, détenait chez lui des images à caractère pédophiles. Des rumeurs courent qu'un de ses coéquipiers l'aurait dénoncé. L'identité de ce dernier n'a pas encore été révélée. "
" Dwyer a été placé en garde à vue aux environs de neuf heures du matin et est maintenu en détention à la prison du comté de Miami Dade. Il va passer en jugement sans possibilité de libération sous caution. Au milieu des photos à caractère pédophiles retrouvées au domicile de Mr Dwyer se trouvait la preuve du viol d'enfants connaissant tous personnellement Mr Dwyer. Madame Dwyer n'a actuellement pas encore pu être contactée. "
" La direction de l'équipe des Marlins a émit un communiqué demandant un maintien de confidentialité en ces moments pénibles. Ils demandent à ce que les médias se retiennent de porter toute accusation tant que leur joueur n'aura pas été jugé coupable des actes qui lui sont reprochés. "
" C'était Casey Newman en direct de Miami. "
Je ne pouvais pas respirer. Je sentais une tension s'accumuler derrière mes yeux et mes mains tremblaient alors que je faisais tomber le poulet sur la planche à découper avant d'aller me laver les mains. Mes gestes étaient saccadés et je sentais les bras d'Edward se resserrer autour de moi de manière protectrice. J'avais l'impression d'étouffer. J'avais l'impression d'être piégée dans la cuisine, me tenant debout entre le comptoir et le corps d'Edward.
Je repoussai le comptoir brutalement et entrai dans le salon. Mes yeux se posaient sur la télévision pendant une seconde, regardant une pub sur une lessive avant de me ruer sur mon ordinateur portable et le mettre en route.
Je commençai à chercher sur Google la vidéo du journal que je venais de voir et étais énervée lorsqu'aucune réponse ne s'affichait immédiatement. Il faudrait probablement attendre une heure ou deux avant que les récits ne soient mis en ligne.
Je sentais sans le voir Edward qui faisait les cent pas derrière moi. Ses mains passaient dans ses cheveux et ses pas résonnaient de manière furieuse sur le parquet.
" Qu'est-ce...comment est-ce que ça a pu arriver? Il m'avait promit qu'il ne dirait rien. Comment est-ce arrivé? Enfin, Renée, elle est probablement dévastée en ce moment même. Elle est probablement...oh mon Dieu, elle le sait probablement maintenant...et s'il...et s'il avait des photos de moi? Enfin, je ne l'ai jamais vu en prendre mais et s'il l'avait fait et qu'elle les a vues? Qu'est-ce qu'elle doit penser de moi?! "
Edward était instantanément en face de moi, ses mains posées de chaque côté de mon visage, m'immobilisant et me fixant droit dans les yeux.
" Personne ne sait rien à ton sujet. Il n'y avait rien sur toi dans ses affaires. Je te le promets. Tu vas bien, d'accord? Tout va bien. Il a eut que ce qui lui pendait au nez. Il aura ce qu'il mérite. "
Je me calmai grâce à ses mots et alors que ses pouces massaient le haut de mes joues, je commençai à me détendre sur le canapé. Juste au moment où ma respiration redevenait contrôlée, je réagissais à ses paroles et me redressai brusquement, le fixant dans les yeux pour obtenir des réponses que je ne voulais pas.
" Comment le sais-tu? "
Il prenait une profonde inspiration et secouait la tête lentement. Je pouvais voir la peur dans ses yeux alors qu'il me regardait et je me levai instantanément et reculai de quelques pas loin de lui. Ça ne pouvait pas être train de m'arriver. Il ne pouvait pas avoir quelque à voir avec tout ça. Il ne pouvait pas m'avoir fait ça.
" Edward, qu'est-ce que tu as fais? "
" J'ai fais ce qui devait l'être. J'ai fais ce que j'avais à faire. Il devait être punis pour ce qu'il avait fait. Qu'est-ce que t'aurais préféré? Ma première pensée était de le retrouver et de lui casser la gueule; je l'aurai tué. Il a mérité ça, Bella. "
" Et alors? Alors toi....bon Dieu, je ne peux pas...tu ne peux pas faire des trucs pareils. Tu n'as aucune idée de ce que tu as fais. Comment as-tu...qu'as-tu fais exactement? "
Mon esprit tournait à deux cent à l'heure, essayant d'analyser tous les scénarios possibles ayant pu mener à ce point. Edward avait-il intentionnellement placé tous ces trucs au domicile de Phil et Renée? Il n'avait pas pu, il était ici avec moi. Depuis combien de temps manigançait il derrière mon dos pour organiser tout cela? Combien de personnes étaient impliquées? Qu'est-ce que tout cela voulait dire pour Renée désormais?
Je commençai à sentir cet horrible douleur lancinante au creux de mon estomac. La bile me remontait dans la gorge et j'amenai ma main devant ma bouche, reprenant mon équilibre en me tenant à l'arrière du canapé. Edward laissait tomber ses mains de mon visage pour les poser sur mon cou. Il me tenait la nuque d'une main et me maintenait debout en gardant l'autre sur ma taille.
" Je n'ai rien fais à part m'assurer qu'il soit dénoncé. "
La pièce était à la limite de devenir noire, des points apparaissaient aux coins de mes yeux. Ça ne pouvait pas être en train de se produire.
Renée...elle était seule maintenant. Elle était seule et...
" Renée... "
" ...a quitté Phil il y a trois mois. "
Mes yeux se posaient sur Edward et je sentais la colère monter.
" Tu as enquêté sur ma mère? Et si elle était encore avec Phil? Quoi alors? Pourquoi as-tu fais ça? Pourquoi fallait-il que tu fasses une chose pareille?! Tu ne pouvais pas laisser couler?! "
" Pourquoi? Pour qu'il puisse faire ça à une autre fillette? Pour qu'il puisse s'en aller en pensant que c'était bien de te blesser comme il l'avait fait? Je ne peux pas laisser passer cela. Je ne pouvais. Je devais m'assurer qu'il soit puni pour ce qu'il avait fait. Je n'ai pas fais ça pour te faire du mal...Bella regarde-moi... s'il te plait. Je n'ai pas fais ça pour te faire du mal. J'ai fais ça parce que tu mérites de tourner la page et je te connais. Je te regarde dormir, je sais que tu fais toujours des rêves. Je sais que tu as toujours peur de le revoir. Maintenant c'est terminé. C'est terminé. J'ai appris il y a quelques mois que ta mère est dans le Missouri avec ses parents. Elle n'était pas présente pour tous ces trucs, c'est pour ça que le journaliste a dit qu'elle n'était pas joignable pour commenter cela parce qu'ils ne savent probablement même pas où elle se trouve.
Ses mots commençaient à prendre un sens dans mon cerveau mais pas complètement. Je n'arrivai même pas à comprendre le bordel qu'Edward venait de foutre. Il y avait tellement de personnes impliquées dans cela et je n'étais pas vraiment sure de ce qu'il s'était passé. Comment cela s'était-il produit?
" Qu'est ce que tu as fais, Edward? "
" Je n'ai rien fais en réalité. J'ai fouillé un peu dans le passé de Phil, ses...points d'intérêts. J'ai découvert ce qu'il se passait avec ta mère et j'ai alors passé quelques coups de fils. C'est tout ce que j'ai fais. Toute cette merde qu'ils ont trouvés dans sa maison...tout était à lui. Je te le jure Bella, tu n'auras aucune implication là-dedans et je suis sur que ta mère non plus. Si elle y participe, ce sera de son propre chef. Ne sois pas inquiète, tout ira bien. Je te promet que tout ira bien. "
Edward m'enveloppait dans ses bras et me conduisait au canapé pour m'y asseoir. Je le laissai me tirer sur ses genoux pendant que mon cerveau enregistrait toutes ces infos que je venais de recueillir dans les dernières vingt minutes. C'était comme si je me trouvais sous une épaisse couche de glace et que j'essayai de remonter à la surface pour trouver de l'oxygène. Je ne savais pas quoi faire de tout ce qu'il avait dit.
" Que va t'il se passer? " Je ne m'attendais pas à ce qu'Edward me réponde.
" Il va aller en prison pour un bon moment. Tu...Bella, tu n'étais pas la seule personne à qui il a fait ça. Tu n'étais pas la seule petite fille qu'il a terrorisé ainsi. C'est un putain de malade et il va avoir la monnaie de sa pièce lorsqu'il ira en prison. "
Je hochai la tête mais ne comprenais pas vraiment tout ce qu'il disait. J'avais soudain envie de dormir.
Dans un état de stupéfaction ,je me levai alors qu'Edward gardait sa main su ma hanche pour maintenir mon équilibre.
" Je vais me coucher. Je ne peux pas gérer ça. Je suis juste, je ne peux pas gérer ça maintenant. "
Du coin de l'œil, je le voyais hocher la tête lentement.
Il marchait derrière moi vers la chambre lorsque mon esprit se mettait en pilote auto. Je me lavais les dents, me changeai et me glissai sous les couvertures en silence. Edward faisait de même et m'attirait contre lui, me tenant contre son torse et me caressant fermement le dos.
" Je t'aime, Bella. Je te jure que j'ai fais ça pour toi. J'ai fais ça pour que tu puisses tourner la page. "
Je n'avais aucune émotion à lui donner. Je n'avais aucune véritable réaction tant que mon esprit n'aurait pas traité tout ce qu'il venait de se passer.
" Tu as fais ça pour toi, Edward. Si tu avais pensé à moi, tu aurais lâché l'affaire. "
Roulant sur mon côté, j'agrippai mon oreiller et priai pour m'endormir.
*_*_*
13 Mars 2011
Mes yeux clignaient imperceptiblement devant l'écran blanc face à moi. Un paquet de lignes se brouillait sur l'écran. J'avais terminé. L'histoire était terminée. Elle se trouvait là, constante et innocente, le curseur clignotant et attendant que j'y ajoute ou y retire quelque chose, toujours patient et compréhensif, attendant toujours que quelques mots s'échappent.
Je pouvais sentir mes yeux piquer alors je les clignai finalement mais ne pouvais toujours pas me concentrer sur la tache qui m'attendait.
Après le soir où j'avais appris au sujet de Phil, les semaines passaient avec Edward et moi nous parlant juste à peine. Je voulais reprocher à Edward les actions qu'il avait menées et le rôle qu'il avait joué dans l'arrestation de Phil, mais peu importe la façon dont je regardai les choses, je ne pouvais pas.
Alors que ce n'était pas à lui de balancer Phil ou alors d'enquêter sur ma mère, ces actions avaient tout de même eut un effet positif que je ne pouvais pas nier.
Phil n'était plus libre de blesser qui que ce soit d'autre. Il avait été condamné à cinq ans de prison, deux cent heures de travaux d'intérêts généraux et une amende de dix mille dollars. Il avait refusé d'être ajouté à la liste des délinquants sexuels mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Tout l'évènement avait suffisamment été couvert par la presse pour garantir que tout le monde sache ce qu'il avait fait.
J'étais choquée de découvrir qu'il n'avait pas seulement collectionné des images pédophiles mais qu'il avait également sexuellement agressé quatre filles qui se trouvaient désormais à la fac. Peut-être y en avait-il eut d'autre qui n'avaient jamais témoignées, mais les quatre qui avaient prit la parole étaient fortes dans leur témoignage. Je m'étais rendue à son audience et m'étais assise dans le fond ; Edward m'avait tenu la main et avait gardé un bras autour de mes épaules tout le long.
Alors que je voulais raconter ma propre histoire, je ne parvenais tout simplement pas à trouver le courage pour le faire. Ça avait été suffisamment difficile de le raconter à Edward, il n'y avait absolument pas moyen que je me tienne debout face à une salle pleine d'étrangers pour leur raconter ce qu'il s'était passé. Pas seulement ça mais je n'avais aucune preuve des faits comme en avaient ces filles. Leurs photos avaient étaient trouvées dans la maison de Phil tout comme leurs vêtements et des effets personnels. Alors que les enquêteurs creusaient plus profondément dans les preuves, ils avaient découvert des photos troublantes et des vidéos qu'il avait fait des filles lorsqu'elles n'avaient que seize et dix sept ans. J'étais fière de la force de ces filles de s'être levées et de faire ce que je ne pouvais pas.
C'était un point final précieux de le voir être emmené hors du tribunal menottes aux poignets. La seule chose qui me pesait était de ne pas voir Renée. Elle avait été suspicieusement absente pendant toute l'histoire et alors qu'Edward m'avait dit qu'il pouvait la retrouver pour moi, j'avais refusé. Si elle ne voulait pas être retrouvée, je n'allais pas la rechercher. Je ne savais pas quoi lui dire ou comment réagir par rapport à la situation. Peut-être était-ce une façon lâche d'échapper à tout cela.
De nouveau, le curseur attirait mon regard sur l'écran et je le regardai comme si je n'avais encore jamais vu le mot « Fin ». Il était en train de me narguer.
Est-ce vraiment la fin Bella ?
Edward et moi étions tout juste en train de reprendre un rythme confortable et alors que nous avions un peu discuté de ma distance, aucune véritable conversation n'avait eut lieu. C'était juste la manière dont nous faisions les choses. Je n'étais pas certaine si c'était une bonne ou une mauvaise chose.
Etre ensemble était notre principale priorité. Entre la manière dont nous nous étions rencontrés Edward et moi et la manière dont nous avions bien failli être séparés, nous avions appris à apprécier le temps que nous passions ensemble. Nous avions appris qu'il était important de simplement vivre et aimer. Nous avions réalisé que nous pouvions stresser sur là d'où allait provenir l'argent, les échéances de prêts, les factures, et les choses insignifiantes qui ne valaient pas vraiment grand-chose. Ou nous pouvions tout simplement vivre. Nous pouvions juste être heureux l'un avec l'autre.
Je m'étais rendue compte, alors qu'Edward et moi quittions l'hôpital le lendemain du Nouvel an, que mon passé était exactement cela, mon passé. J'avais souffert après un évènement traumatisant. Je m'en rendais compte. Je l'avais refoulé et ignoré et j'avais essayé d'y résister mais aussitôt que je l'avais laissé être ce qu'il était, je m'étais sentie mieux. Sans ces évènements, je ne serai pas qui je suis aujourd'hui. Je n'aurai pas obtenu ce boulot au Ring. Je n'aurai jamais rencontré Emmett ou Jasper. Je n'aurai jamais aimé Edward.
C'était plutôt beau si on y réfléchissait bien. La vie de chacun était une série d'évènements qui menaient à une fin. Chaque pas, chaque respiration, chaque choix, chaque mot, tout…nous mène à ce moment de la vie qui va vous transformer. Qui marquera votre existence. Pour moi, ce moment avait été de trouver Edward. Dans ma quête pour trouver des serviettes, j'avais trouvé le restant de ma vie. Ce n'était pas vraiment une histoire à raconter aux petits enfants mais c'était mon histoire, notre histoire et c'était ce qui avait fait de nous ce que nous étions aujourd'hui.
Je pouvais penser à un million de fins différentes à ma vie mais aucune d'elles ne me laissaient satisfaite. Aucune de ces émotions ne me donneraient l'impression que ma vie en valait la peine. Alors que j'étais loin d'être parfaite, Edward m'avait fait me sentir spéciale. Il m'avait fait ressentir que je valais la peine d'être sauvée. Et nous nous étions mutuellement sauvés à plusieurs reprises. Nous étions tous deux déterminés à faire marcher notre relation pour différentes raisons mais la motivation était toujours là. Nous n'allions pas nous faillir l'un à l'autre.
Nous vivions peut-être une vie banale pleine de lessives à faire, de listes de courses, et de temps passés avec des amis mais pendant une courte période, nos vies avaient été extraordinaires. Nous vivions dans un monde imaginaire ou les conséquences n'étaient pas idéales mais elles n'étaient pas ordinaires. Alors que je ne voudrai en aucun cas revivre ces évènements, je ne les échangerai pour rien au monde. Ma vie avait été changée et transformée de manière dramatique et il n'y avait rien que je ferai pour la changer. Il n'y avait rien que je ferai pour l'éviter ou la défaire.
D'un souffle frissonnant, je fermai les yeux pendant un bref instant avant que mes doigts ne se posent sur les touches familières. Mes index trouvant les petits reliefs sur les touches « f » et « j ». Je me mordais le bout de la langue avant de replier mes mains sur mes genoux et de retenir ma respiration.
Ctrl….A
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Je laissai échapper mon souffle.
Qu'est-ce que t'es en train de faire ?
" Pourquoi ne pas l'écrire avec nous tel que ça s'est réellement produit. "
Pourquoi pas ?
J'y réfléchissais brièvement et avant de m'en rendre compte, mes doigts étaient en train de voler au-dessus des touches. J'allais devoir parler de ça à Edward. J'allais devoir lui demander ce qu'il avait pensé la première fois qu'il m'avait vue. J'allais devoir écrire cela de la bonne manière.
" Mes doigts tremblèrent lorsque je coupai le moteur. Je tâtonnais le siège pour trouver mon sac et y plongeais ma main dans la poche de devant pour prendre la carte d'accès électronique qu'Emmett m'avait donnée. Je pris une profonde inspiration et espérais ne pas avoir de problèmes si je venais à me faire prendre. J'étais épuisée et j'avais vraiment besoin d'un peu de sommeil… "
Fin
Merci à toutes et à tous de m'avoir suivie tout au long de cette traduction. J'avoue que cet épilogue me faisait vraiment flipper mais au final, j'adore comment se termine l'histoire...elle me donne juste envie de la relire à nouveau. lol
J'ai lu pas mal de fics pendant l'attente de cet épilogue et je dois le dire, il y a des auteurs carrément géniales sur ce site. J'ai déjà fais plusieurs demandes à certain pour pouvoir traduire leurs écrits mais pour l'instant pas mal de refus, pas facile d'accepter qu'on traduise vos oeuvres quand vous n'avez aucun moyen de vérifier qu'ils correspondent bien à l'original.
Je ne lâche donc pas l'affaire et finirai bien par trouver mon bonheur.
Merci encore à tous et à trés bientôt
Rachel