Coucou ! Voici un One-Shot en POV Bella. Cela se situe au milieu du tome 2 : Tentation, six mois après que les Cullen aient abandonné Bella. Mais une fois de retour, what a surprise ! Bella a changé, elle est… en colère. Bonne lecture !


La tête me tambourinait atrocement, comme si un batteur fou s'amusait à faire des solos sur mon pauvre petit crâne. Un bip régulier et incessant m'indiqua qu'une fois de plus, et à regrets, j'avais finis à l'hôpital. En urgences. Comme toujours.
Mes paupières étaient lourdes de fatigues et je n'avais aucune envie de les ouvrir. J'essayai de me rappeler la raison de ma venue presque habituelle à l'hôpital de Forks. Avais-je encore fait une sale chute à moto en compagnie de Jacob ? Cette solution ne me disait absolument rien, surtout que mon esprit était encore trop engourdi pour que mes idées soient claires.
Qu'avais-je fait aujourd'hui ? Etape par étape. J'avais rejoins Jacob à midi. Où ça déjà ? Ah oui, son garage. Il rafistolait sa voiture. Il y avait Quil et Embry. Qui n'avaient d'ailleurs pas cessé de me taquiner pour rendre Jacob jaloux. Cela m'avait agacé, mais par politesse, je n'eus pas le cœur de les envoyer paître. Ensuite ? Ensuite, ensuite… ensuite ! Il était six heures passées, les deux copains de Jacob nous avaient quittés – Dieu merci – et mon ventre criait famine. Billy avait mis au four trois géantes pizzas et nous avait appelé.
Comme des barbares, nous avions finis les assiettes en moins de dix minutes. Ensuite, Jake et moi étions montés dans sa voiture, direction Forks, maison de Charlie.
Et là… là, il y avait un trou noir. Que s'était-il passé à cet instant là ? Jacob roulait tranquillement (il avait prit l'habitude de faire du 40km/h pour faire perdurer le voyage et rester encore quelques minutes de plus en ma compagnie, ce qui ne me déplaisait pas), nous nous chamaillions en rigolant et puis… nous sommes passés, comme toujours, devant l'hôpital.
Soudain, je me rappelais. Très clairement.
Mes yeux se posèrent sur la première voiture du parking et mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines.
- STOP ! hurlai-je à l'adresse de Jacob.
Ce dernier sursauta mais ne s'arrêta pas pour autant. La mine inquiète, il fronça les sourcils.
- Bella, quoi ? Quoi ?
- Stop, stop, stop ! STOPPE CETTE VOITURE JACOB, BON DIEU !
Il freina brusquement et je faillis me prendre le tableau de bord en pleine poire. J'haletai. J'étais pétrifiée, et pourtant, il fallait que je m'en assure. Je sortis de la voiture et courus en direction du parking ou je m'approchai d'une BMW argentée. J'étais nulle en voiture, mais j'aurais pu la reconnaître sur mille. Complètement tétanisée en fixant le véhicule, je fis un bond d'au moins un mètre quand Jacob m'effleura l'épaule.
Les larmes commençaient à monter. La colère, la tristesse, la rancune… la plaie s'ouvrit à nouveau pendant que mes lèvres tremblaient.
- Bella, s'inquiéta vraiment Jacob, qu'est ce qu'il te prend ?
- C'est-c'est-c'est… la voiture de… Carlisle, marmonnai-je, plus pour moi que pour lui.
- Carlisle… Cullen ? gronda Jacob, le regard soudain noir.
Je ne répondis pas, toujours fascinée par cette voiture. J'osai tendre la main, plutôt le doigt, pour la toucher mais à peine y eut-il un contact que l'alarme de sécurité se déclencha. A nous briser les tympans.
Je paniquai. Carlisle allait descendre dans quelques instants pour vérifier que tout allait bien, et je ne pouvais décemment pas être là. Ne me rendant pas compte que je pleurais à chaudes larmes, que je sanglotais même, je détalais vers la voiture de Jacob, l'oubliant momentanément. Ma vue était totalement brouillée, je ne voyais absolument rien. C'était suicidaire de prendre la route dans cet état là, mais les conséquences m'importaient tellement peu… Il fallait que je déguerpisse d'ici immédiatement. J'irai chez Charlie, je ferai mon sac et je rejoindrai ma mère en Floride ! C'était décidé, cette fois ! Hors de question de rester ici et croiser… une fois de plus, prononcer son nom m'était insupportable.
Je grimpai dans la voiture, Jacob à ma suite, mais je ne lui laissai pas le temps de me rejoindre. Je mis le moteur en route et appuyai sur l'accélérateur. La voiture fonça en avant.
Je ne sais pas combien de temps j'étais arrivée à tenir en roulant à l'aveuglette. Une minute, deux minutes, un quart d'heure ? Ce dont j'étais sûre, pourtant, c'est que la dernière chose que j'ai aperçu avant de finir ici, c'était l'arbre qui s'imposait devant moi. Je m'étais évanouie de chagrin avant même que la voiture ne rentre dedans.
Et voilà que j'étais à l'endroit exact que je voulais fuir. J'oubliai de m'inquiéter pour Jacob, et sa voiture qui devait être dans un piteux état. Je n'arrivais qu'à penser aux Cullen… et lui.
Des voix familières me parvinrent. Je feignis le sommeil pour éviter de leur adresser la parole. Ils étaient de retour. Après six mois d'absence… C'était impossible, et pourtant. Je ne rêvais pas.
- Les gens savent pleurer en dormant ? s'étonna la voix d'Emmett. Elle est forte, cette fille là !
Forte ? Oh oui, que j'étais forte.
- Je ne dors pas, dis-je sèchement, les paupières toujours closes.
Je me réjouis d'entendre ma voix : elle ne vacillait pas, elle était dure et ferme.
Je me redressai en ouvrant lentement les yeux. Ils étaient là. Tous. Tous les sept. Sans exception. Carlisle était à ma gauche, dans sa tenue de docteur. Esmée à côté de lui. En face du lit, Alice, Jasper, Emmett et Rosalie. Et à ma droite… je n'osai même pas le regarder.
- Bella ! s'exclama la voix cristalline de… chose.
Je vis sa main se tendre vers moi mais, horrifiée, je tentai de reculer le plus possible, vu mes moyens limités
- Ne me touche surtout pas, crachai-je comme du venin.
Silence de plomb. La main se figea et retomba mollement. Je me refusai de le regarder. Sept paires d'yeux topaze me fixaient, incrédules. Ils étaient hébétés par mon regard meurtrier et ma voix assassine.
Que croyaient-ils, bon sang ? Que j'allais être folle de joie de les revoir ?
- Bella, qu'est-ce que… commença Alice.
- Tais-toi !
Je réalisai que des tas de fils transparents me sortaient de partout. J'en aurais eu presque la nausée si je n'étais pas sur le point d'exploser de rage. J'essuyai vivement les larmes de mon visage et entrepris d'arracher tous ces fils d'un geste brusque. La douleur était infime par rapport aux six mois que je venais de vivre. Carlisle s'approcha.
- Bella, mieux vaudrait ne pas…
- Quoi ?! beuglai-je en le regardant fixement de mes petits yeux noirs. Qu'est-ce qu'il y a Carlisle ? Pourquoi cet air inquiet sur votre visage ? C'est maintenant que vous vous souciez de moi ?! Ne vous inquiétez pas pour ces fils, ces six derniers mois, j'ai survécu à bien pire, croyez-moi.
Je le bousculai pour me relever et les toisa longuement. Ils étaient stupéfaits de ma réaction. Aucun ne l'avait anticipé, même pas Alice.
Quelque chose de chaud me coula sur les bras et je baissai les yeux. Du sang s'évacuait des petits trous perforés dans ma peau. Je souris, sans joie, et ricanai en direction de Jasper.
- Tu vois ça, Jasper ? dis-je en tendant mes bras dans sa direction. Vas-y, saute moi dessus, comme ça ta famille et toi serez obligé de partir à nouveau ! Pour combien de temps cette fois ? Six mois, un an… pour toujours ?!
Jasper baissa la tête, l'air tellement coupable que j'en eus presque pitié. Presque. J'avais consciente d'être odieuse, mais je n'arrivais pas à contenir ma rage. Qu'ils puissent m'abandonner et ensuite revenir, tout sourire, comme si rien ne s'était passé… non, non. Ils n'allaient pas s'en tirer comme ça. Ils avaient brisé mon cœur ? Parfait. J'allais briser le leur.
- Qu'est-ce que tu attends, Jasper ? m'énervai-je. Vas-y !
- Je suis désolé, Bella, dit-il, dépité.
- Oh, tu es désolé ? Tu es… désolé ? Mais qu'est ce que j'en ai à faire que tu sois désolé ?!
Je ricanai, mais ça sonnait tellement faux. Je voulu m'empêcher de répandre ma haine ainsi, mais je n'y arrivais pas. Toute ma souffrance devait éclater.
- Bella, dit timidement Alice, nous sommes sincèrement nav…
- Je t'ai autorisé à m'adresser la parole ? m'exclamai-je froidement. Tu… tu…
Les larmes remontaient dans ma gorge. Il fallait que je les ravale. Je ne pouvais décemment pas éclater en sanglot devant eux. Mais c'en était trop. Tout explosa. Je devais avoir l'air magnifique, tiens. Mes joues étaient peut-être mouillés (trempés, en fait), mes yeux embués et rougis, mais ma voix ne vacillait toujours pas. Un miracle.
- Tu… ma seule amie, marmonnai-je. Ma meilleure amie… ma sœur… pas même mérité un aurevoir. Pas même une lettre, un coup de fil, un mot ! Rien ! Je ne méritais rien ! Tu es partie comme une voleuse !
- Je…
- Non ! Tu es partie. Tu m'as abandonnée…
Ma voix commençait cependant à perdre de l'assurance. Au mot « abandonnée », je vis leur expression sincèrement triste se décomposer.
- Tu es une de celles que je ne pourrais jamais pardonner, Alice, mentis-je d'une voix dure.
Elle baissa les yeux, elle aussi, attristée.
Estimant que je m'étais assez acharnée sur elle, mon regard se posa sur la magnifique blonde, cachée par Emmett. La prochaine victime de ma colère.
- Et toi, grondai-je à l'adresse de Rosalie. Puis-je savoir ce que Diable tu fiches ici ?! Tu ne m'as jamais apprécié, alors… dis-moi ce que tu fous ici, à mon chevet ! Oh, tu voulais suivre Emmett, c'est ça ? Vous auriez pu tous les deux rester chez vous. Je n'en ai que faire de votre venue !
- Ne me parle pas sur ce ton, grogna Rosalie.
- Ne… ne quoi ? NE ME DONNE PAS D'ORDRE ! Tu n'as rien à faire ici ! Dégage !
Voyant qu'elle ne bougeait pas, je réitérais.
- Va-t-en.
- Bien.
Elle n'était pourtant pas fâchée. Elle lança un regard triste à… à… lui. Et quitta la pièce d'une grâce que j'avais presque oubliée.
- S'il te plait, ma chérie, dit Esmée d'une voix douce. Calme toi… Je sais que tu es en colère mais…
- Non, dis-je, les larmes coulant à nouveau à flot sur mon visage.
Je ne voulais pas m'énerver contre elle, mais aucun Cullen n'allait être épargné pour cet abandon. Sauf Emmett. Je ne me l'expliquais pas, mais je n'étais pas en colère contre lui.
- Colère n'est qu'un euphémisme… Je suis folle de rage. Folle de chagrin. Vous n'avez aucun droit de revenir ici… J'ai essayé, j'ai vraiment essayé pendant six longs mois de vous oublier. Je n'étais plus rien. J'étais apathique. La vie ne me tentait plus, jusqu'à ce que Dieu merci, Jacob vienne à ma rescousse. Si je suis vivante, c'est grâce à lui. Et uniquement à lui. Je… vous… vous ne pouvez pas partir et revenir me hanter à votre guise ! hurlai-je.
- Nous sommes conscient du mal qu'on t'a infligé, Bella, me dit-elle de sa voix douce.
- Non, vous ne savez rien du tout. Esmée… vous m'avez dit un jour que vous me considériez comme votre propre fille. Et que moi, je pouvais vous considérer comme ma mère de remplacement… Est-ce comme ça qu'une mère agit envers ses enfants ? En les laissant tomber, à leur triste sort ?
J'avais touché le point sensible de ma pseudo mère de remplacement. Blessée, elle enfouit sa tête dans l'épaule de Carlisle.
Je n'arrivais toujours pas à croire de l'audace dont je faisais part. C'était limite indécent.
Les Cullen étaient silencieux, même machin chose. J'étais d'ailleurs étonnée de son silence. Pourquoi ne disait-il donc rien ? Cependant, je ne l'avais toujours pas regardé. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. La plaie béante dans mon cœur allait encore plus s'élargir, et j'allais sûrement tomber dans le coma. Je n'avais pas fait tous ses terribles efforts pour maintenant replonger dans mon état léthargique.
- Je… si vous voulez rester, dis-je plus calmement. Restez. Mais ne vous approchez plus de moi. Ne m'adressez plus jamais la parole. Ce sera comme si je n'avais jamais existé.
J'avais choisi avec soin les mots de ma dernière phrase. Je le vis se tortiller, mal à l'aise. Il avait comprit ce à quoi je faisais référence.
- Bella, dit Carlisle avec douceur, comme s'il avait peur de réveiller ma colère de nouveau, si tu veux que nous partions, nous partirons sans hésiter dès demain. Ce n'est pas un problème.
- Non, marmonnai-je. Qui suis-je pour vous chasser ? Vous habitiez à Forks avant moi. Restez si cela vous chante, mais laissez-moi tranquille. C'est la seule chose que je vous demande, et vu ce que vous m'avez fait, vous me devez bien ça.
Carlisle opina.
- Maintenant, partez. Je veux être seule.
Mon ultime requête.
Démolis par mes paroles blessantes, Carlisle, Esmée, Jasper, Emmett et Alice se dirigèrent lentement vers la sortie de ma chambre. Seul lui restait.
J'étais terrifiée d'être en sa compagnie. Je ne voulais pas, non… Je m'étais presque remise de leur départ. Presque. J'étais sur la voie de la guérison. Il allait tout gâcher.
- Va-t-en, toi aussi, dis-je d'une voix à peine audible. Surtout toi. Je n'ai rien à te dire.
Mon regard était perdu sur mes bras, dont le sang avait séché. Il n'esquissa pas le moindre mouvement.
- Tire-toi ! criai-je, mes larmes m'obstruant encore la vue. Je t'en prie… Ed-ward (ce fut d'une difficulté surhumaine), pars.
- Recouche-toi, m'ordonna-t-il, sans pour autant s'exécuter et s'en aller.
Malgré tout, j'étais épuisée. Ma tête cognait tellement fort, quelqu'un jouait du baseball dans ma boîte crânienne ou quoi ? Je me recouchai dans mon lit et remonta la couverture jusqu'au menton, toujours sans le regarder. Mais je voyais du coin de l'œil qu'il me fixait de manière intense.
- Tu me détestes, dit-il de sa voix douce.
Cette voix qui m'avait tant rendue heureuse à l'époque. Les temps avaient changé…
- Tu en as parfaitement le droit. D'ailleurs, le contraire m'aurait surpris. Je t'ai quitté comme un chien, je t'ai menti en te faisant croire que je ne t'aimais plus, je t'ai brisé le cœur, je t'ai abandonné. Et je ne mérite que ta haine.
Je ne parvins pas à prononcer le moindre son. Mon cœur cognait dans ma poitrine. J'allais vomir, tomber dans les pommes… je ne sais pas, quelque chose, n'importe quoi ! Rarement je m'étais sentie aussi mal de ma vie. J'avais envie d'hurler mon désespoir, de le prendre dans mes bras, de l'entendre me dire qu'il ne me quittera plus jamais… mais je me refusai à penser à ça. Je ne devais plus espérer, et je ne pouvais pas me le permettre. La chute serait trop douloureuse.
- Mais avant de déserter définitivement de ta vie, ce que je vais faire dès que j'aurais quitté ta chambre, je dois clarifier certaines choses. Tu n'es pas obligée de m'écouter, mais c'est une chose que je dois faire.
J'attendis.
- Bella, supplia-t-il en se penchant sur mon lit, regarde-moi, je t'en prie.
- Dis-moi ce que tu as à dire et va-t-en, chuchotai-je.
Le blesser m'était insupportable, et pourtant, je ne pouvais rien faire d'autre. Il avait prit mon cœur, me l'avait déchiré en mille morceaux et me les avait jeté à la figure.
- Mon départ précipité… était… oh. Je ne sais pas quoi dire. Tu veux que je fasse court ou long ?
- Tant que tu t'en vas.
- Je… je ne vais pas t'importuner plus longtemps, dit-il en secouant la tête. Sache juste qu'être loin de toi m'a été aussi pénible qu'à toi. Si pas plus.
Je m'esclaffai.
- C'est ça ! Tu n'as pas idée de l'Enfer que j'ai vécu ici !
- Tu n'as aucune idée de l'Enfer que moi, j'ai vécu. Je t'ai quittée à contrecoeur. Je t'aimais du plus profond de mon être, je t'ai aimé durant mes six mois d'exil. Chaque seconde t'était consacrée. Je ne passais pas instant sans penser à toi. Et… bien entendu, je t'aime toujours, quoique tu dises ou fasses. Mais je t'ai promit de partir le jour où tu voudrais que je te quitte, et si cela est ton désir actuel, je vais m'y tenir. Même si mon existence n'a plus raison d'être sans toi. C'est ton bonheur qui passe avant le mien, Bella, comprends-le. Je regrette infiniment – tu n'imagines même pas la culpabilité qui me ronge jour après jour – de t'avoir fait souffrir. Cela n'était pas mon intention. Je… j'y vais, salut, rajouta-t-il maladroitement.
Il contourna mon lit en direction de la sortie. Je paniquai à l'idée qu'il s'en aille. Quelle imbécile j'étais ! Il fallait qu'il parte et il fallait que je sois soulagée qu'il parte, pas paniquée !
- Je… attends ! m'écriai-je.
J'avais enfin levé les yeux vers lui. Et une fois de plus, j'étais stupéfaite par sa sombre beauté. D'énormes cernes violettes encadraient ses yeux couleur or. Mais ses derniers ne brillaient plus comme autrefois. Ils étaient éteins. Je les avais éteint. Je me sentis coupable, moi aussi.
- Oui ?
- Je… Edward. Tu ne…
Mais merde, c'était quoi, mon problème à la fin ? Je voulais qu'il me fiche la paix ou pas ?
- Je ne te déteste pas, finis-je par dire, yeux dans les yeux.
Il hocha la tête et soupira.
- Peut-être, mais je refuse de te faire souffrir d'avantage.
- Laisse-moi du temps… Edward.
Je me surpris à apprécier prononcer son nom. Edward. Le seul homme qui faisait battre mon cœur.
- Du temps ? s'étonna-t-il. Non, Bella. Les Cullen restent peut-être ici, moi je m'en vais. Je suis la cause de tous tes malheurs, et ça me rend malade. Je préfère m'exiler loin de toi, quelque part où je ne pourrais plus jamais te faire du mal.
- Ton absence me fera toujours du mal, avouai-je à mi-voix.
Il semblait totalement décontenancé. J'aurais tant voulu qu'il puisse lire dans mes pensées pour comprendre ce que je ressentais. Je lui en voulais de m'avoir quittée… mais était-ce pour autant que j'avais cessé de l'aimer ? Il fallait se rendre à l'évidence, non.
- Que dois-je faire alors ? Tu dis ne plus vouloir nous revoir.
J'étais exaspérée par son manque de compréhension.
- Je suis triste, choquée et épuisée, Edward. Ma colère devait bien sortir. Je ne pensais pas toutes ces horreurs que j'ai dites à ta famille. D'ailleurs, sois gentil, tu leur diras que je suis profondément désolée de les avoir blessé. Surtout à Rosalie, je n'avais pas le droit de… Mais je ne pouvais pas faire autrement, il fallait que ça sorte. Il fallait que je… je m'en remette.
- Je leur dirai, promit-il. Ils ne t'en voudront pas, crois moi. Mais tu n'as pas répondu à ma question. Qu'est ce que tu veux, Bella ? Que je parte ou que je reste à Forks ?
- Reste, dis-je avec un peu trop de précipitation à mon goût. Ne t'en vas pas… pas encore.
- Je régis ma vie selon tes désirs, minauda-t-il. Demande moi ce que tu veux. Si tu souhaites que je reste, je resterai. Mais si ça te fait trop de peine… je préfère d'autant plus m'en aller maintenant. Je souffrirais encore plus si je savais que ma présence t'empêchait d'être heureuse.
- Si tu pars, je serais malheureuse. Alors… reste. Et comme dit plus haut, laisse-moi juste du temps. Le temps que je te pardonne, toi et ta famille.
- Tu crois que tu sauras nous pardonner, un jour ?
- La frontière entre la haine et l'amour est incroyablement fine, répondis-je simplement. J'ai juste besoin de réfléchir, de me remettre les idées en place. Je crois que j'ai reçu un sale coup sur la tête !
- Une fois n'est pas coutume, dit-il en esquissant un mince sourire.
Il s'approcha de mon lit et je me raidis comme une statue. Je le vis hésiter. Il finit pourtant par tendre sa main blanche et me caressa doucement les cheveux. Le froid me parcourut la nuque et j'eus des frissons. Il déposa un baiser sur mon front.
- Je resterai alors à Forks, dit-il d'une voix basse. Je t'éviterai… pour te laisser du temps. Mais dès que tu le souhaites… tu sais où me trouver.
- Je n'ai pas oublié, non.
Il parut hésiter encore. Je n'avais jamais vu autant d'émotions le parcourir qu'à cet instant même.
- Et si tu changes d'avis, finit-il par ajouter, si tu réalises que ma présence te gêne d'une quelconque manière… fais-le moi savoir. Je m'en irai pour toujours, je te le promets.
Rien qu'à cette idée, j'en eus la nausée.
- Dors, Bella, tu es exténuée.
Il me sourit faiblement et quitta définitivement ma chambre.
Je me sentais vidée. Et extrêmement fatiguée, sûrement à cause de l'accident. Cependant, je réalisai soudain l'étrange vérité. Les Cullen était de retour à Forks. Edward m'avait juré de m'aimer… ça ressemblait à un déjà-vu. Est-ce que ma vie d'avant, celle en charmante compagnie des vampires, pouvait reprendre sa place ? Je l'espérais grandement.
Et je sombrai dans un sommeil sans rêve.


Alors, ça vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser vos impressions !