Titre : Caser Severus Snape

Auteur : Agathe (et oui ! c'est de moi. Ceci dit, je me demande si je fais bien de le dire !)

Disclaimer : Les personnages appartiennent à JK Rowling

Genre : UA – L'histoire se passe à Poudlard et dans le monde magique mais trois ans après la bataille finale. J'ai ressuscité des morts et pris quelques arrangements pour coller à mon scénario.

Résumé : Draco Malfoy a plein de certitudes et croit sa vie toute tracée. Pourtant, une imperceptible poussière va dérégler sa vie parfaite : il doit caser Severus Snape. Et puis, il y a une deuxième poussière, beaucoup plus grosse et décoiffée, Potter ! Serait-il possible qu'il y ait une coalition anti Draco ?

Note : Bon, je ne pensais vraiment pas écrire un jour sur Harry Potter, et puis voilà, une idée, un ordinateur disponible et ça finit comme ça… Alors j'espère que vous passerez un bon moment.

Attention, relations explicites entre des hommes


Prologue


Par une belle journée d'août, Draco Malfoy sort, content de lui, de l'université sorcière où il vient d'obtenir son diplôme de fin d'études en soutenant brillamment un mémoire sur les réformes nécessaires pour une amélioration du système judiciaire sorcier. Il sait parfaitement ce qu'il va faire de sa vie. Tout est maîtrisé, planifié et il ne lui reste plus qu'à mettre en œuvre la première partie de son plan pour que sa vie soit pleine et parfaite.

Il y a trois ans que Voldemort a été anéanti par son meilleur ennemi, le décoiffé, plein de bons sentiments, Harry Potter. Quoique, depuis maintenant quatre ans, ils ne sont plus vraiment ennemis. En fait, depuis que les Malfoys, sentant le vent tourner, ont quitté le coté obscur pour celui de la lumière environ un an avant la bataille finale. Pendant cette année, Potter et lui ont travaillé ensemble en bonne entente, si l'on excepte les quelques castagnes provenant de leur incompatibilité naturelle mais qui relevaient plus de l'habitude que d'une véritable haine. A cette époque, Draco pensait que frapper Harry, et se faire frapper par lui, était nécessaire à son équilibre, faisait partie intégrante de son hygiène de vie.

Il pense avec un certain regret, vite réprimé, qu'il n'a pas beaucoup vu Harry depuis la fin de la guerre. Ils étaient occupés chacun de leur coté, Draco a choisi des études extrêmement difficiles qui peuvent lui ouvrir les portes des plus hautes fonctions, c'est l'équivalent sorcier du Sciences Po moldu. C'est sa destinée et il a suivi la voie toute tracée par son père. Evidemment, Potter, lui, s'est débrouillé pour faire tout le contraire de ce qu'on attendait de lui.

Tout le monde s'attendait à ce qu'il épouse Ginny Weasley et fasse une tribu de petits rouquins. Il a révélé qu'il était gay et s'est affiché un peu partout avec des mâles, certes beaux, mais parfaitement stupides et sans intérêt. Ce n'est pas que Draco le surveille ou s'intéresse à sa vie, mais à chaque réception où ils se sont croisés, une sangsue qui n'en voulait qu'à son argent et à sa renommée était pendue à son bras. C'est lamentable. Et d'ailleurs, bizarrement, à chaque fois Draco était pris d'une irrésistible envie de démolir le portrait de la gravure de mode. Sans doute un genre de transfert, il ne déteste plus Potter et du coup, il a envie de frapper des mecs stupides pour compenser.

Tout le monde s'attendait à ce qu'il devienne Auror puisque sa destinée voulait qu'il délivre le monde sorcier du mal. Il a fait la fête pendant un an puis il est devenu professeur de vol à Poudlard lorsque Madame Bibine a convolé en juste noce avec un sorcier irlandais un peu trop porté sur le whisky. Même pas défense contre les forces du mal !

La gazette du sorcier a fait ses unes avec les facéties de Potter pendant quelques temps, puis les choses se sont calmées et depuis un an, Draco ne sait pas vraiment ce que devient l'insupportable mal coiffé.

Mais pour l'instant, au lieu de ressasser le passé, il doit se concentrer sur l'entrevue qu'il va avoir avec son père. La première étape qu'il s'est fixé est de reprendre les rennes de l'empire familial. Il estime que son père est dépassé et qu'il est temps pour lui de s'occuper de sa mère plutôt que des magoui- affaires de la famille Malfoy qui ont quand même pris un coup dans l'aile après la défaite du mage noir. Allez savoir pourquoi, certaines personnes ne leur faisaient plus confiance et comme il était devenu impossible de torturer en toute impunité, il a fallu changer de tactique. La diplomatie est devenue primordiale et Draco est un spécialiste en la matière. De plus, il est beau, jeune, célibataire et charismatique et toutes ces qualités font cruellement défaut à son père (surtout la jeunesse et le célibat). Pour atteindre son objectif final de devenir ministre de la magie, il doit d'abord s'assurer une place incontournable dans la société sorcière. Il doit se créer des réseaux et s'assurer des débiteurs qui lui renverront l'ascenseur au moment opportun. Il est intelligent et a très bien compris comment fonctionne le pouvoir, il faut dire qu'il a eu le meilleur maitre en la matière, son père. Mais aujourd'hui, le maitre est surpassé par l'élève et doit laisser sa place.

Gonflé de l'esprit de Salazar Serpentard, il transplane au manoir Malfoy et se dirige d'un pas décidé vers le bureau de son père, sanctuaire jusque là inviolable.

« Bonjour Père »

Son père finit d'écrire ce qu'il a commencé puis pose lentement sa plume, il relève enfin la tête pour regarder son fils et là son visage marque une légère surprise, il ne trouve pas Draco debout devant la porte attendant son autorisation pour s'avancer, mais assis dans l'un des confortables fauteuils visiteurs face à son bureau. Bien, l'intimidation ne marche plus. Il retient un léger sourire avant de s'enfoncer dans son fauteuil pour s'installer plus confortablement.

« Bonjour Draco, que me vaut cette visite… impromptue ». Le dernier mot est accentué pour bien montrer qu'il a relevé l'insolence mais ne s'en formalise pas.

« J'ai pensé que vous seriez impatient de savoir que j'ai obtenu mon diplôme, c'est pourquoi j'ai décidé de me déplacer en personne pour vous faire part de ma réussite »

« Je suis au courant depuis environ deux heures mais je reconnais que l'attention est… touchante et je te présente toutes mes félicitations ». Draco est déstabilisé pendant un court instant, il ne s'attendait pas à ce que son père soit déjà informé, mais il se reprend très vite en voyant le lever de sourcil ironique qui veut dire 'je t'ai cloué le bec', en plus distingué bien sur.

« Je me doutais que vous le sauriez déjà mais je pense qu'il faut que nous discutions de l'avenir de l'empire Malfoy et du mien ».

Lucius croise ses bras et son regard bleu comme l'azur se fait tranchant. « Je t'écoute ».

« Je suis votre seul héritier et comme vous me l'avez appris depuis mon plus jeune âge, je dois tenir mon rang dans la société sorcière. Maintenant que je suis diplômé, je ne dois pas perdre de temps pour assurer ma place. Je pense donc qu'il est nécessaire que je reprenne les affaires familiales, avec votre support dans un premier temps. Puis vous pourrez progressivement cesser toute activité afin de vous consacrer à d'autres taches plus agréables (et totalement inutiles, se garde de dire Draco) et enfin profiter de la vie avec Mère qui mérite bien que vous lui accordiez plus d'attention ».

Draco est tendu, prêt à affronter la colère de son père et il est complètement déstabilisé de le voir rester parfaitement calme, il a même cru discerner une fugitive expression de regret sur son visage. Le silence commence à devenir pesant lorsque son père, qui semble plongé, dans une profonde réflexion reprend la parole.

« Donc, tu penses être prêt à prendre ma place. Pourquoi devrais-je te croire ? »

« Mes notes à Poudlard ont toujours été brillantes et j'ai obtenu mon diplôme de l'enseignement supérieur avec mention »

« Certes, personne ne peut contester que tu es brillant, mais l'enseignement reste théorique alors qu'est-ce qui me prouve que tu es capable d'être bon sur le terrain ? »

« Mettez-moi à l'épreuve ». Au moment où il prononce cette réponse, Draco sait qu'il s'est fait manipuler comme un bleu et que maintenant son père a pris l'avantage, il lui a laissé le champ libre pour le manœuvrer à sa guise. Fichu Serpentard. D'ailleurs, Lucius laisse un léger sourire satisfait se dessiner sur ses lèvres mais il reprend très vite son visage breveté homme d'affaires sans scrupules. Draco sait que c'est une façade, derrière laquelle se cache un homme sensible qui est fou amoureux de sa femme et qui a toujours veillé au bien être de son fils, mais elle est rudement solide et impressionnante. Peut-être que finalement il n'est pas aussi prêt qu'il le croyait.

« Quel type d'épreuve envisages-tu ? ». Alors là, Draco vient de passer dans la quatrième dimension, son père pouvait lui demander n'importe quoi et au lieu de ça, il lui renvoie la balle. Il y a forcément un piège quelque part, ou alors il veut tester son courage et voir s'il est vraiment digne de lui succéder. Peut-être qu'en fait il a envie de se retirer et qu'il veut juste être sur que Draco est prêt. Oui, c'est la seule explication et dans ce cas, il n'y a qu'une réponse possible.

« Donnez-moi la mission la plus difficile à laquelle vous pouvez penser et je vous prouverais que je suis capable de maîtriser n'importe quelle situation »

Lucius plisse les yeux comme s'il évaluait le niveau de difficulté auquel il peut soumettre son fils. Draco reste parfaitement immobile et sur de lui, même si son cœur bat plus vite qu'à l'accoutumé parce qu'il se dit qu'il joue sa vie sur cet instant.

« Tu es sur de toi et tu accepteras sans contestation la mission que je vais te donner. Si tu la réussis, je te laisse les rennes de l'empire Malfoy. C'est bien ce que tu veux ? »

« Oui »

« Alors il faut que ton parrain soit casé et vive en couple avant la fin de l'année »

L'esprit de Draco devient blanc, il a entendu les mots mais il ne parvient pas à en intégrer le sens. Caser Severus Snape ? Mais c'est impossible. Cet homme est asexué et il ne doit même pas savoir que son pénis peut servir à autre chose que faire pipi ! Et il a quatre mois pour réussir. Son père l'a bien eu, il reste le maitre. Son esprit travaille furieusement pour se sortir de ce piège dans lequel il s'est englué tout seul et tout à coup, la solution est évidente.

« Le défi devait porter sur les affaires, pas sur la vie privée de quelqu'un. Donc, Père, je pense qu'il faut que vous trouviez une autre idée »

« Je dois, mon fils, te rappeler tes propres mots : Donnez-moi la mission la plus difficile à laquelle vous pouvez penser et je vous prouverais que je suis capable de maîtriser n'importe quelle situation. C'est bien ce que tu as dit ? »

« Oui » souffle Draco en se traitant mentalement de crétin patenté.

« Alors, je n'ai fait qu'accéder à ta requête. Si tu réussis à caser Severus, c'est qu'il n'y a rien d'impossible pour toi et je peux te laisser gérer les affaires familiales en toute confiance »

« Mais… mais… »

« Tu viens de te donner une mission extrêmement difficile et je pense que tu ne devrais pas perdre de temps pour la planifier. Au revoir mon fils. Et sache que quoi qu'il arrive, je suis fier de toi ».

« Au revoir Père ».

Draco sort du bureau totalement décontenancé. Il s'est fait avoir comme un gamin. La fourberie de son père n'a pas de limite. Cette mission est impossible et tout ce qu'il veut pour l'instant, c'est transplaner chez lui, se réfugier sous sa couette et bouder. Bon, son père est fier de lui, c'est déjà quelque chose.

ooOOoo

Dés que Draco a quitté le manoir, Lucius se précipite au jardin d'hivers où sa femme l'attend.

« Alors ? » lui dit-elle avec impatience.

« Tout s'est passé comme prévu et je pense qu'il doit être en train de bouder sous sa couette »

« Il est si adorable, mais tellement obtus, c'est vraiment ton portrait craché ! »

« Je ne pense pas que votre plan tordu aurait fonctionné avec moi »

« Oh que si, mon chéri. C'est exactement ce que j'ai fait avec toi, sauf que ça a été un peu plus long parce que ton père était bien pire que tu ne l'as été toi-même et que j'étais seule. La seule solution pour qu'il découvre ce qui peut le rendre heureux est qu'il s'y confronte lui-même et qu'il décide seul de changer de voie. Il n'y a pas d'autres solutions pour effacer ce que tu lui as inculqué depuis son plus jeune âge »

« Je suis désolé. J'ai été tellement aveugle pendant si longtemps. Je ne comprends même pas que tu ne m'ais pas quitté. Je ne te mérite pas ».

Narcissa se lève et vient enlacer son mari puis se colle à lui pour lui murmurer à l'oreille « c'est parce que je t'aime et que j'ai toujours su qu'il y avait quelque chose d'autre derrière le connard arrogant ». Elle laisse doucement glisser ses lèvres le long de son oreille et de son cou en déposant de légers baisers, ce qui émoustille immédiatement Lucius.

« Puisque j'ai bien joué mon rôle et que désormais c'est à Potter de prendre la relève, j'ai peut-être mérité une récompense ? »

Pour toute réponse, Narcissa lui attrape la main et le tire à toute allure vers l'escalier qui conduit à leur chambre. En grimpant l'escalier Lucius ne peut s'empêcher de penser que c'est vraiment dommage qu'Harry Potter ait refusé d'aller à Serpentard, il aurait fait de grandes choses.


A suivre.


J'espère que ce court prologue vous donne envie de lire la suite…