-Et ne touchez pas à mes potions!

-Promis.

-Et n'utilisez pas les appareils moldus!

-Promis.

-Et n'énervez pas les elfes!

-Promis.

-Et…

-Maman! S'exclama James, exaspéré. On sait, on ne fait rien sauter, exploser, chanter, noyer, briser, détruire, redécorer, et cætera!

Mrs Potter eut un sourire.

-James, je n'ai pas oublié cet incident avec les nouilles et le lézard, intervint monsieur Potter, et si vous faites encore quoi que ce soit impliquant une carpe ou un sapin, je vous jure que je vous ferai découvrir la couleur de vos entrailles.

Bien que Sirius se soit plus ou moins habitué à l'humour noir du père de son ami, il ne put s'empêcher de frisonner, tandis que James répliquait « Eh, personne n'a pu prouvé que c'était nous! ».

-On ne feras rien de ce genre, monsieur Potter, promis.

-Très bien, sourit celui-ci. Et Sirius, je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler Robert.

-Désolé, monsi- Robert.

-J'ai prévenu Chibby des repas qu'elle devrait faire, et je…

-Maman, ça va, ce n'est pas la première fois qu'on va rester seuls au manoir!

Mrs Potter eut à son tour un sourire.

-Je suis désolé, c'est plus fort que moi… soyez sages, les garçons!

-Oui, maman, soupira James en levant les yeux au ciel, un petit sourire planant tout de même sur ses lèvres.

-Oui, madame Potter.

-Sirius!

-Oups… désolé, Helena…

Nouveau sourire. Désespérant. Les parents de Sirius n'auraient pas accepté d'appelations autres que « père » et « mère ».

-Au revoir les garçons!

-Au revoir!

Et Mr et Mrs Potter transplanèrent. Sirius et James restèrent un moment silencieux. Puis ils pivotèrent avec un synchronisme étonnant l'un vers l'autre, un sourire diabolique au lèvres.

-Le premier…

-…dans la chambre….

-…a gagné!

Ils se mirent à courir en même temps et arrivèrent presque au même instant à la chambre, Sirius ayant une très légère longueur d'avance. Pour appuyer sa victoire, il fit une petite danse de la joie parfaitement ridicule. James, se tenant les côtes de rire, lui cria de s'arrêter tout de suite. Une fois calmés, ils s'assirent sur le lit de James.

-Bon. On a une semaine pour faire tout ce qu'on veut, et camoufler les dégats. Une idée?

-Bien, sourit Sirius, il se trouve que ton anniversaire est demain, n'est-ce pas?

-Quel rapport? Demanda James en froncant les sourcils.

-Il faudrait bien aller t'acheter un cadeau!

James prit une teinte cramoisi. La moindre attention envers lui et il était gêné pour le prochain quart d'heure.

-Ce n'est pas nécessaire, je t'assures!

-Ah bon? Demanda doucement Sirius, sûr qu'il obtiendrais ce qu'il voulait.

-Oui, et puis, maman nous a interdit de sortir du manoir…

-Hu-hu… dois-je comprendre que tu va lui obéir?

-Certainement pas!

Puis, quand il réalisa ses paroles, il soupira.

-Je ne réussirai pas à te faire changer d'avis, n'est-ce pas?

-Absolument pas.

-Très bien… tu a de l'argent?

-Bien, il se trouve qu'au moment de mon départ du Square Grimmaurd, la clé de la chambre forte de Gringott's a également disparu!

-Ne me dis pas que…

-Que je l'ai volé? Mais je ne peux pas te mentir, Jamie…

-Cesse de m'appeler ainsi! Grogna James.

-Alors, on y va ou on attends le retour de tes parents?

James soupira. Son ami était impossible…

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Quand ils eurent quitté la banque après avoir menti sans scrupule aux gobelins de Gringott's, James tira Sirius vers le magasin de balais, où il resta en adoration un bon quart d'heure devant un Phénix 180. Quand enfin Sirius put le faire décrocher du balai –Oh, James, c'était Lily qui vient de passer!-, ils partirent refaire des provisions de farces et attrappes chez Derviche et Bang. Sirius tenant à tout prix à réaliser pour l'anniversaire de Remus, deux semaines plus tard, un filtre d'amour –on a toujours besoin d'en avoir à portée de main! Fit-il d'un ton solennel-, ils passèrent ensuite chez l'apothicaire.

En entrant, Sirius grimaca. L'habituelle odeur pestilentielle venait d'attaquer ses narines.

-Beurk… grogna James à coté de lui. Je comprendrai jamais les gens qui aiment les potions…

Ils durent attendre une bonne quinzaine de minutes pour être servis, car une vieille dame devant eux ne cessait de rajouter quelques chose au dernier moment, tout en maugréant sur les prix.

-Et pour vous? Demanda enfin le vendeur quand la vieille dame quitta la boutique.

-Tout ce qu'il faut pour faire de l'Amortentia, sourit Sirius.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Quand ils rentrèrent au Manoir Potter, ils étaient chargés de sacs. James ne connaissait pas la nature de son cadeau, puisque Sirius lui avait ordonné d'attendre devant la boutique –un magasin d'antiquité au milieu de l'allée des Embrumes! James avait bien sur été intrigué, mais avant de ne pouvoir trouver un moyen de voir sans être vu, une vieille femme portant un sac qui produisait d'étranges gémissements plaintifs l'accosta pour lui demander s'il souhaitait devenir riche. Bien sûr, il se débarassa de la vieille femme –D'où l'utilité d'être un Maraudeur, il avait toujours une farce interessante sur lui, et la vieille était partie avec les doigts collés dans le nez. Mais avant de pouvoir essayer à nouveau de voir ce qu'était son cadeau, Sirius sortit avec un grand sourire et un paquet rectangulaire dans les mains.

Il avait naturellement refusé de lui dire de quoi il s'agissait.

Parfois, James se demandait pourquoi il fallait que ses amis soient aussi des Maraudeurs.

Après un après-midi tranquille à voler dans le parc, ils retournèrent dans la chambre de James jusqu'à ce que Chibby ne vienne leur apporter leur repas. Par la suite, James demanda à l'elfe de jeter les sorts de protection habituelle –sauf celui du fond de la forêt, c'était un secret des Maraudeurs au cas où l'un d'eux auraient besoin d'aide, ils pouvaient passer par là. Ils se couchèrent ensuite et papotèrent eucore quelques heures avant de s'endormir, épuisés.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

-Prongs! Lança joyeusement Sirius tandis qu'il sautait sur son ami.

-Gnnnn! Laisses-moi dormir!

-T.t.t.t.! On ne dort pas pendant que son meilleur ami nous souhaites bonne fête!

Pour appuyer ses mots, il se mit à chanter horriblement faux un « joyeux anniversaire, Prongs! ». Vaincu, et surtout ne pouvant en supporter plus, James se redressa dans son lit et lança un coussin sur la tête de Sirius. S'en suivit une bataille d'oreiller, comme presque tous les matins au Manoir Potter depuis le début de l'été. Quand ils arrêtèrent, à bout de souffle, ils étaient tous les deux totalement réveillés.

-Bonne fête, Prongs, souffla Sirius avec un sourire en tendant à son meilleur ami le paquet plat et rectangulaire qu'il avait vu la veille.

-Merci, Padfoot, sourit James en déchirant l'emballage.

Le cadeau de Sirius se révèlait être un miroir à poignée, dont les bords étaient joliment travaillés.

-C'est très joli, fit James en levant les yeux vers son ami, mais ça sert à quoi?

-C'est un miroir à double sens, expliqua Sirius. J'en possède un identique. Si on est en retenue séparement ou qu'on est séparés d'une manière ou d'une autre, tu n'auras qu'à le regarder en disant mon nom. Le mien brillera et je saurai que je dois le prendre.

Enchanté, James passa ses doigt sur les tours en pierre du miroir, voyant son propre reflet dedans. Le miroir était magnifique, et des symboles runiques étaient gravés tout autour. Il se demanda ce qu'ils pouvaient signifier, mais avant qu'il n'ait pu approfondir la question, de petits coups secs retentirent à la fenêtre. Sirius se leva et alla ouvrir, laissant entrer quatre oiseaux.

-Yes! Lança James. Il attrapa au vol un petit hibou grassouillet avec des plumes dressée sur la tête. Le hibou de Peter, évidemment. Une lettre était accrochée à sa patte, de même qu'un petit paquet.

-Chèr Prongues, lut-il, bonne anivèrsaire. Jé hatte de te revouar a la rantré et de joué plin de toures ô Sèrpantar! Di bonjour a Sirius, Peter. PS : Jeu tanvois un paket de bombabouse et de lancre oto-corektrisse, je sé ke tu nan avé plu.

-Ben, il s'améliore en orthographe, Peter! Lança Sirius qui avait lut derrière son épaule.

James sourit et déballa son cadeau. Il attrapa alors un deuxième hibou qu'il identifia comme celui de Remus. Blanc comme la neige, il avait l'aile un peu de travers depuis que Remus l'avait mordu par accident un soir de pleine lune. Il tenait lui aussi une enveloppe et un paquet. Il commença par ouvrir la lettre, écrite à l'encre bleu nuit.

Cher James, était-il écrit, je te souhaite un bon anniversaire pour tes seize ans. Qui sait, peut-être deviendras-tu plus mature?

-Mumus est vraiment obsedé par cette idée, soupira James.

Et je ne suis PAS obsedé par cette idée, Jamie, simplement je crois que tu pourrais arrêter tes blagues stupides…je suis sûr, qui plus est, que notre très chère Préfète apprécierais beaucoup ces efforts. Bref. Je t'envois un cadeau assez particulier, qui je crois te plairas. Je t'envois aussi un paquet de Bertie Crochu, bien sûr (Un petit bonhomme sourire était dessiné la). Sur ce, je te laisse t'amuser avec Padfoot. Tentez d'être raisonnable, je crois que Mr Potter n'a pas vraiment oublié cet incident avec les nouilles et le lézard.

-Pfff, fit Sirius, personne n'a pu prouvé que c'était nous!

James eu un sourire et poursuivit sa lecture.

Amusez-vous bien et soyez prudent (Avez-vous entendu ce qui est arrivé aux Prewett? c'est horrible…) avec tous ces mangemorts…

Amicalement,

Remus

-Qu'est-ce qui est arrivé aux Prewett? Demanda Sirius en froncant les sourcils.

-Leurs deux fils, Gary et Seen, ont étés enlevés par Voldemort, pour menacer leurs parents… comme ils n'ont pas capitulé, Gary et Seen ont étés tués et abandonnés dans une forêt… C'est le nouveau système des Mangemorts.

-C'est affreux, chuchota Sirius.

Il y eut un moment de silence. Puis, James reprit contenance et ouvrit le paquet de Remus. À l'interieur, il trouva un bout de papier et un simple anneau d'argent.

-Une bague? S'étonna Sirius. Que veut-il que tu fasses d'une bague?

-Il s'agit d'une bague de métamorphisme, il te suffit de la mettre pour pouvoir modifier ton apparence à volonté, et tu retrouvera ta forme normale dès que tu la remettras en souhaitant redevenir toi-même. Ainsi, tu peux la mettre, changer d'apparence, et rester ainsi aussi longtemps que tu veux. Pratique, non?

-Wow! Fit James quand il eut fini de lire. C'est génial!

Il mit aussitôt la bague et ferma les yeux, pour voir si cela marchait. Il se concentra sur ce qu'il voulait, et sentit un courant chaud le traverser en lui donnant la nausée. Puis il rouvrit les yeux pour voir Sirius ouvrant de grands yeux. Il se tourna vers son nouveau miroir. Il avait l'apparence exacte du professeur McGonagall! Il s'empressa de penser « Je veux redevenir moi-même ». Aussitôt, sans qu'il ne sente rien cette fois, il retrouva sa taille et son physique habituel.

-Wow! Répéta-t-il. Génial, Remus!

Il enleva la bague, la mit dans sa poche et attrapa un troisième hibou. Il venait apparement de Poudlard. Après un moment, il réalisa qu'il s'agissait en fait d'une lettre du garde-chasse, Hagrid.

-Euh…tu crois que je peux ouvrir en toute sécurité? Demanda James. Après tout, Hagrid avait des goûts assez étranges en matière de choses « intéressantes ». James gardait encore la cicatrice de sa dernière visite chez lui : Un Veracrasse l'avait mordu.

-Ça n'a pas l'air vivant, fit son ami en examinant attentivement le paquet. Je pense que tu peux l'ouvrir…

James serra les dents et s'exécuta, mais ne trouva rien qui puisse mordre, griffer, avaler, crier ou faire caca. La boite ne contenait qu'un nécessaire à Balais.

-Super! Fit James en prenant dans ses mains la paire de cisaille à brindille en argent. Mon Aigle 54 avait besoin de se faire un peu retaper… parfait! Mais c'est étrange, il n'y a pas de lettre…

Il regarda Sirius, qui haussa les épaules. Il attrapa le quatrième et dernier oiseau. Il s'agissait d'une petite chouette brune avec de beaux yeux ambrés. Il ne l'avait jamais vu auparavant, et ouvrit immédiatement la lettre.

-James, je te souhaites un joyeux anniversaire, dont j'ai appris la date exacte grâce à Remus. J'espère que tu sera un peu plus mature cette année. Je t'envoies un cadeau qui devrait t'être utile pour les temps qui courent… Il s'agit d'un Porte-Secours. En cas de danger, il t'aidera d'une manière où d'une autre, soit en t'envoyant chez une personne de confiance où en te soignant. Oh, et James? Je ne sortirai PAS avec toi avant que tu ne devienne un peu plus mature. Amuse-toi bien, sans faire trop de bêtises, Lily.

En lisant le dernier mot, James ne put retenir un cri de joie. Il se leva et se mit à sautiller tout en serrant la lettre contre son cœur. Derrière lui Sirius se pincait l'arête du nez, l'air de dire : « C'est un cas desespéré… »

Quand il cessa de sautiller, il ouvrit le paquet. Une simple pierre d'un rouge vif était suspendue au bout d'une corde noire. James la mit en jubilant. Lily lui avait écrit! Elle avait même été aimable avec lui! Et elle lui avait envoyé un cadeau! Il en était sûre, cette année serait la bonne, il sortirais avec elle!

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Après un déjeuner joyeux avec Sirius –ils commencèrent une bataille de confiture jusqu'à ce que Chibby entre dans la pièce et ne s'évanouisse en voyant l'étendu des dégats. Après l'avoir réveillée, James et lui partirent faire une promenade dans le parc. Ils étaient en train de poursuivre un hérisson –très pratique à jeter sur des Serpentards- quand un jet de lumière rouge passa à trente centimètre de la tête de Sirius. Se tournant vivement, les deux garçons virent six silhouettes encapuchonnées qui avancaient vers eux, leurs baguette les pointant de manière menacante. Des Mangemorts. Et ils n'avaient pas pris leurs baguettes, puisqu'ils étaient censés être en sécurité dans le parc et n'avaient de toute façon pas encore le droit de les utiliser hors de l'école.

-Ne bougez pas! Lança l'un d'eux.

-Ben voyons! Répondit sarcastiquement James.

Avec un regard entendu, lui et Sirius sautèrent dans un buisson et commencèrent à courir le plus vite possible, bientôt poursuivit par des jets de lumière.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Il se sentait faiblir à chaque pas, sentait un point de coté lui déchirer le ventre, sentait son sang s'écouler de plusieurs blessures dans son dos… il courait depuis une dizaine de minutes, et les mangemorts gagnaient du terrain, leurs jetant des maléfices pour les blesser et les ralentirs. Pas les tuer. Ils voulaient visiblement les avoir vivant. Devant lui, Sirius courait de moins en moins vite, et des plaies le faisait lui aussi saigner de façon alarmante. Il ne tiendrais plus longtemps, James non plus d'ailleurs… Mais derrière eux, les Mangemorts se rapprochaient… Il se retourna pour voir où se trouvaient leur poursuivant et trébucha sur un caillou. Sachant qu'il n'aurait ni la force, ni le temps de se relever, il resta là, haletant, attendant l'arrivée des Mangemorts.

-James! Entendit-il au-dessus de lui. James, pitié, relève toi!

Il entendit son ami pousser un cri –sans doute avait-il été atteint par un sortilège- juste à coté de lui.

-Sirius…cours, fout le camp! On se rejoint en enfer, d'accord?

-Soit pas con, James, je les laisserai pas te capturer! Lèves-toi!

-Ils sont là! Lança une voix derrière eux.

-James! Je te laisserai pas ici, alors tu seras la cause de notre mort!

James se sentit déchiré quand il se rendit compte que Sirius pleurait au travers de ses paroles.

-Peux pas… j'y arriverai pas, Sirius… s'il te plait, fiche le… AAAAAAAAH!!!

La fin de sa phrase se perdit dans un hurlement tandis qu'un Doloris l'atteignait. Relevant un peu la tête, il sentit un poids qui le tirait vers le sol… baissant les yeux, il regarda le collier de Lily. Il s'était mit à briller et vibrait furieusement. Sans savoir pourquoi le geste lui parut si naturel, il attrapa le bras de Sirius qui n'eut pas le temps de protester qu'ils disparaissaient. La dernière chose dont James fut conscient fut d'atterrir douloureusement sur le sol.

À Suivre…