Maudit bouquin !

Notes : Cette histoire se passe après la chute de Voldemort, néanmoins, Severus a survécu. Elle sera racontée du point de vue de Severus ET (grande première) d'Hermione. HG : indique le point de vue d'Hermione. SS : celui de Severus. Elle contiendra 12 chapitres + 1 chapitre bonus (dont je vous parlerai en temps voulu). Je posterai 2 chapitres par jour.

Un grand merci à zinzinette, ma correctrice.

Une version audio de cette histoire est disponible à cette adresse. Merci à Bergère pour la lecture (enlevez les parenthèses)
http://audiofic(.)forum-actif(.)net/livres-f11/harry-potter-maudit-bouquin-t161(.)htm

Disclaimer : Tous ces personnages appartiennent à J-K Rowling

Chapitre 1 : Insistance

HG

Je regarde la boîte aux lettres branlante et dévorée par la rouille avec méfiance. Je ne m'attendais pas à découvrir un palace mais cette maison, en plus d'être décrépite, paraît abandonnée depuis plusieurs décennies.

La parfaite planque… Ça ne peut être que là : 'l'antre de la bête'.

J'ai vraiment gardé le plus dur pour la fin…

Calme-toi, Hermione.

J'avance d'un pas décidé vers l'entrée de la maison, inspire profondément et frappe à la porte. Deux secondes plus tard, celle-ci s'ouvre avec fracas et je me retrouve nez à nez avec un Severus Snape à l'air irrité.

Est-ce qu'il a déjà éprouvé un sentiment autre que de l'irritation, je n'en suis pas sûre. Je décide de ne pas m'en formaliser. Qui sait, c'est peut-être bon signe.

« Bonjour, pro... » ai-je le temps d'articuler, avant que celui-ci ne me referme la porte au nez.

Hum… Peut-être pas.

Je pourrais revenir plus tard, mais j'ai l'intuition que ça ne rendrait pas mon accueil plus chaleureux. Je pourrais défoncer sa porte, mais cette tactique me semble trop gryffondorienne pour ne pas m'attirer les foudres de l'intéressé. Je pourrais attendre devant sa porte jusqu'à ce qu'il se décide à sortir de sa maison. Mais sort-il jamais de cette ruine ? Et s'il le fait, il n'est pas obligé d'utiliser la porte d'entrée. Je pourrais utiliser 'Alohomora'. Rien ne vaut une entrée par effraction lorsqu'on veut demander une faveur à quelqu'un ! Sans compter les trois milliards de sorts de protection qu'il a sans doute placé sur sa porte.

Je sors bloc et stylo de mon sac et écris :

'Bonjour professeur,
je vois que j'arrive à un mauvais moment, je repasserai donc demain et après-demain et après-après-demain etc., ceci, bien sûr, jusqu'à ce que vous vous décidiez à m'ouvrir votre porte.
Meilleures Salutations.
Hermione Granger.'

Avant de glisser mon mot sous sa porte.

Et j'attends… J'attends… J'attends…

J'attends ?

La porte s'ouvre brusquement.

Aah !

xxx

SS

Je relis le mot de Granger pour la quarantième fois. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit venue me chercher jusque dans ce trou. Le culot !

Moi qui croyais être tranquille ! La prochaine fois, je prendrai soin de déménager en Alaska. Connaissant cette maudite gamine, elle serait capable de me retrouver même si je déménageais sur la lune.

Qu'est-ce qu'elle peut me vouloir de toute façon ? Je suppose, malheureusement, qu'il n'y a qu'un moyen de le découvrir. J'ouvre la porte en soupirant.

Me retrouvant devant Hermione Granger. Devenue une jeune femme passablement charmante. Et arborant un air triomphant particulièrement agaçant. Je me retiens de lui refermer une nouvelle fois la porte au nez juste pour voir sa tête.

« Mlle Granger que me vaut l'abomination de votre visite ? »

Elle grimace.

« Bonjour, professeur. »

« Je ne suis plus votre professeur. »

« Bonjour, monsieur. »

« Appelez-moi, Maître. »

« Pardon ?! »

« Je suis un Maître dans l'art des potions, non ? »

Soupir.

« Bonjour, Maître. »

« Merlin, Granger ! On vous ferait vraiment dire n'importe quoi ! »

« Severus Snape ! »

« Est-ce que l'on pourrait couper cette merveilleuse introduction et passer à la raison de votre visite ? »

« Euh… C'est-à-dire que… En fait… »

« Impressionnant, je vois que vous avez gardé votre verve intacte. Mais, le problème, voyez-vous, c'est que je n'ai pas toute la journée ! » dis-je, en regardant ma montre.

Elle me foudroie du regard avant de déclarer : « Je suis venue vous demander votre participation. J'ai écrit un livre sur la guerre contre Voldemort et l'impact qu'elle a eu sur ses survivants et j'ai besoin de votre aide concernant le dernier chapitre qui s'intitule… hum… 'Severus Snape'. »

« Professeur ? … Monsieur ? … Maître ? … Snape ? … Severus ? »

Je referme la porte.

xxx

HG

Hum… Ça ne s'est pas passé tout à fait comme prévu, me dis-je en contemplant la porte close.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il saute de joie et se jette à mes pieds pour me remercier de mon effort. Mais je pensais qu'on pourrait en discuter. Je me rends compte que j'ai été naïve.

Je pourrais écrire ce livre sans son témoignage, mais j'ai le sentiment que c'est important, capital même.

Il ne me reste qu'une chose à faire… Insister !

Par chance, j'ai toujours été douée dans ce domaine.

xxx

Je reviens sur place le lendemain, avec mon matériel comportant :

- Mon ébauche de livre, un bloc et des crayons ;
- Quelques livres récréatifs ;
- Des habits de rechange ;
- Des denrées alimentaires ;
- Du produit anti-moustique ;
- Une casquette ;
- De la crème solaire indice cinquante ;
- Et une tente que j'entreprends de planter sur sa minuscule pelouse.

Camper dans son jardin paraît, je l'avoue, un tantinet excessif. Mais, il faut ce qu'il faut. A situation désespérée, mesure désespérée.

Je dois me rappeler que c'est pour la bonne cause.

Bizarrement, je ne pense pas qu'il va apprécier ce concept. Je décide de placer des sorts de protection autour de ma tente… Au cas où…

xxx

SS

« SALE PETITE TEIGNE COLLANTE ET VISQUEUSE ! PENIBLE PESTE INFECTIEUSE ET INEVITABLE ! DEMENTE INCONSCIENTE AVEC LA SUBTILITE D'UNE BRIQUE !!! »

« Bonjour à vous aussi, Severus. »

« DEGAGEZ DE MA PROPRIETE !!!!!! »

« Ou alors quoi ? »

« Oh Granger, ne me tentez pas ! Je connais des sorts dont vous ne pouvez même pas imaginer l'existence. Des sorts pénibles, pour ne pas dire, EXTREMEMENT DOULOUREUX, provoquant une mort lente mais, néanmoins, INEVITABLE !! »

« Ça semble intéressant. Essayez-les, pour voir… »

!!! ??

« Peut-être, connaissez-vous ce livre, Severus ? » dit-elle en me tendant un ouvrage. « Il contient des sorts de protections efficaces, pour ne pas dire impénétrables. Livre que j'ai utilisé pour charmer votre pelouse. »

Elle bluffe, me dis-je, avant de ressentir une énergie magique puissante émanant de la terre.

Ou pas…

Soupir.

L'intimidation ayant échoué, il ne me reste qu'à essayer de la raisonner. Bonne chance à moi-même !

« Vous n'allez pas rester là » dis-je.

« Et pourquoi pas ? »

« Parce que vous pourriez bien rester là pendant un siècle que je ne changerais pas d'avis »

Je bluffe. Merlin ! Je n'ose pas imaginer contempler sa casquette ridicule pendant encore cent ans !!!

« Et quel est cet avis ? Il me semble, si ma mémoire est bonne, que vous ne m'avez pas donné de réponse. »

Je rêve. Il faut tout lui épeler !

« Ma réponse définitive est non : N-O-N : non ! »

« Pourquoi ? »

« Parce que je ne veux pas. »

« Pourquoi ne voulez-vous pas ? »

« Parce que je n'en ai pas envie. »

« Pourquoi n'en avez-vous pas envie ? »

Merlin, à ce rythme, nous sommes encore là demain…

« Parce que !! »

Elle lève les yeux au ciel.

« Et des raisons valides, vous en avez ? Ou refusez-vous par esprit de contradiction ? »

« Quel âge croyez-vous que j'ai, dix ans ? »

« Mmh. En ce moment, j'aurais plutôt dit huit. »

Soupir.

« Peut-être, Granger, n'avez-vous jamais entendu parler de cet étrange concept qu'on nomme VIE PRIVEE!!! »

« Si. Et donc… ? »

« Et donc, je n'ai aucune envie de l'étaler dans votre livre. »

« Je ne vous demande pas d'étaler votre vie privée. Je vous demande simplement de me parler de votre rôle durant la guerre. »

« Très bien. Vous avez un papier et un crayon ? »

« Oui. »

« Alors écrivez. Severus Snape parle de son rôle pendant la guerre. Deux points. Ouvrez les guillemets. J'ai fait ce que Dumbledore m'a dit de faire tout en essayant de rester en vie. Point. Fermez les guillemets. »

Granger pousse un long soupir.

« Alors c'est l'image que vous voulez laisser de vous aux générations futures : celle d'une marionnette dont Dumbledore tirait les fils. »

« Je pensais que vous auriez remarqué, depuis le temps, que je me fous de l'opinion des autres. »

« Ah vraiment ! »

« Oui vraiment ! »

« Dans ce cas pourquoi avoir dévoilé vos souvenirs à Harry ? »

« Parce que cet imbécile en avait besoin pour finir son travail. »

« Et les souvenirs concernant… »

« Il ne m'aurait pas fait confiance autrement. Je n'avais pas le choix ! Et croyez-moi, si j'avais eu une alternative, j'aurais gardé ces souvenirs pour moi.» Je l'interromps.

« Très bien, je note, vous n'en avez rien à faire de l'opinion des autres. Mais vous ne pensez pas qu'il est indispensable d'informer les générations futures sur la guerre pour éviter qu'une telle chose ne se reproduise. »

« Granger, je suis désolé de vous informer que vous êtes extrêmement naïve. Les gens sont stupides et condamnés à refaire les mêmes erreurs encore et encore et encore. Votre livre, malheureusement, n'y changera rien.»

« Faisons une hypothèse voulez-vous ? »

« J'ai le choix ? »

« Non. »

« Je vous écoute. » Je soupire.

« Admettons que je mette la main sur un retourneur de temps qui me renverrait à l'époque de vos 16 ans. Et que je tentais de vous avertir concernant les événements à venir. Joindriez-vous toujours Voldemort ? »

« Je ne pense pas que je vous trouverais convaincante. »

« Bien, admettons alors que vous vous préveniez vous-même ! »

« J'aimerais vous dire, non, Granger. Mais en vérité, je n'en ai aucune idée. » je murmure.

« Mais… pourtant… Lily ? » supplie-t-elle.

Soupir.

« Si j'étais averti, je ne révèlerais pas une deuxième fois la prophétie à Voldemort. Mais pour le reste, j'avais une telle soif de pouvoir et de reconnaissance à l'époque, j'étais si aveuglé que je ne sais pas si j'arriverais à me convaincre que je suis en train de faire la plus grossière erreur de ma vie… Qu'est-ce que vous êtes en train d'écrire Granger ?! »

« Mais, ce que vous me racontez, évidemment. »

« Arrêtez ça immédiatement ! Je vous ai déjà dit que je ne participerai pas à ce maudit bouquin !! »

« Vous vous rendez compte que vous venez de vous contredire ? »

« J'ai dit… »

« Vous avez dit que vous ne transmettriez pas la prophétie une deuxième fois à Voldemort. Donc vous reconnaissez que vous ne commettriez pas deux fois la même erreur. » m'interrompt-elle.

Merde !

« Je n'ai pas l'ambition de changer le monde, juste d'avertir les gens. Je pense que c'est important. S'il vous plaît, lisez ce que j'ai écrit jusqu'à présent et si, ensuite, vous ne voulez pas participer, je vous promets que je ne vous embêterai plus. » ajoute-t-elle, en me tendant son ébauche de livre.

« Si je le fais, est-ce que vous dégagerez de mon jardin ? »

« Absolument ! »

« Donnez-moi ça. » dis-je en prenant son livre.

« Merci, Severus, vous ne le regretterez pas. »

« Je le regrette déjà, Granger. Je vous informerai de ma décision par hibou. En attendant, n'essayez pas de me contacter ! »

Celle-ci hoche la tête.

« Et, pour l'amour de Merlin, enlevez cette abomination !!!! » dis-je, en m'emparant de sa casquette, avant de me diriger vers ma porte d'entrée.