Titre: C'est Noël?
Auteur: Aelim
Disclaiming: L'histoire est a moi, le reste non… Propriété de JKR, on s'en doutait ^^
Rating: J'étais en K+, je l'ai fait passé en T parce que c'est pas forcement tout rose mais finalement je vais peut-être le ramener en K+, l'histoire est pas méchante… Bref, j'hésite!
Genre: Romance
Couple: Severus/Sirius
Note: Couple homosexuel, juste romance, pas de scènes de sexe explicites, mais homophobes « alacon » passez votre chemin tout de même.


C'est Noël ?

SIRIUS

- C'est Noël ?

C'est la première chose que je t'aie dite quand tu es venu. La première fois. Je ne voyais pas d'autre raison, et d'ailleurs ce n'était même pas une raison suffisante pour que tu viennes. A mon humble avis aucune raison n'était suffisante. En fait tu n'aurais jamais du te trouver là…

- Oui.
- Ah.

Je me suis demandé ce que tu faisais là, au lieu d'être chez toi bien au chaud ou à Poudlard. Tu avais été engagé comme professeur à peine quelques années après avoir quitté le château. On était donc en décembre, tu n'étais pourtant pas habillé pour le froid à ce que je voyais de ta tenue. Et pourtant, c'était Noël, tu me l'avais dit. Noël…

- Merci d'être là.

Je me souvenais de m'être moqué de toi, quand nous étions encore à l'école. Je t'avais dit que cela ne m'étonnait pas que tu passes Noël au château, parce que personne ne voulait de toi, de toute façon.
Apparemment, toi aussi tu t'en souvenais.

- C'est parce que personne ne veut de moi, de toute façon.
- Si, moi je veux bien.
- Même si tu ne voulais pas je serais resté. Surtout si tu ne voulais pas en fait. Je comptais sur le fait que tu partes en courant et en hurlant, ça aurait été drôle.
- La prochaine fois, si tu veux, alors?
- D'accord.

Tu souriais. Je crois que moi aussi. Il y allait donc avoir une prochaine fois… Tu allais revenir, me sortir de cette solitude, de ce trop plein de monde. M'empêcher d'être seul à jamais, m'empêcher de n'être jamais seul…

C'était vrai. Tu es revenu six fois depuis la première. Chaque fois à Noël, je le savais. Parce que je te posais à chaque fois la même question.

- C'est Noël ?

C'est le seul jour qui compte pour moi maintenant. C'est le seul jour qui passe trop vite. Dès que tu pars, à la seconde même ou tu franchis la porte de ma cellule, le temps s'étire à l'infini. Jusqu'au prochain Noël…
Parce qu'entre temps je suis abandonné. Pas seul, non, jamais seul… Même si quand je suis arrivé à Askaban la seule chose dont j'avais peur c'est d'être seul, isolé, de voir les années s'étirer à l'infini et de mourir ici, seul, pour un crime que je n'ai pas commis. Mais je me trompais. Un prisonnier n'est jamais seul ici, car il a pour compagnie les cris, les plaintes et les bruits de coups que le souffle de la mort porte à ses oreilles. Et c'est bien pire... C'est ce que je t'ai dit, quand tu t'en ais allé la première fois et que tu m'as dit pourtant ne pas vouloir me laisser seul. Seul… Ce mot m'est désormais étranger, j'ai appris ici que l'on n'est jamais seul, il reste toujours quelqu'un… Les Autres. Et cette présence est vite insupportable.

J'attends toujours tes visites avec impatience, beaucoup trop d'impatience. Et mon cœur bat toujours trop vite chaque fois que j'entends la clé tourner dans la serrure. Et à cet instant mon cœur bat à toute vitesse,

- Black, visite pour toi.

C'est la phrase que j'attends. La phrase que j'attendrais toute va vie, si je ne m'échappe pas avant la fin. Je ne devrais pas me laisser emporter par mon cœur, mais je suis toujours là, à t'attendre. Toi. Et je t'attends. Le temps s'écoule, où peu être pas. Je n'ai aucun moyen de le vérifier. La seule certitude c'est que Noël arrivera, et alors, Tu seras là.
La seule façon de passer le temps c'est de dormir. Je passe ma vie à ça. Que faire d'autre d'ailleurs? Il faut attendre Noël. Attendre. Tu ne m'amènes jamais de cadeaux. Cela ne me dérange pas car tu es mon cadeau de Noël. Toi.
Je suis innocent. Je le sais. Et tu me crois. Tu me l'as dit. Tu sais très bien que jamais je n'aurais fait une chose pareille. Jamais je ne les aurais trahis. Car je ne t'ai jamais trahi. Toi.

- Black, visite pour toi.

Mon cœur ce met à battre de toutes ses forces. C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël? C'est Noël?... Je t'attends. Passe cette porte d'entrée, cela fait un an que je t'attends. Depuis Noël dernier. Je n'ai fait que penser à toi. Chaque jour. Dépêche-toi…

- Fait gaffe à pas le salir. C'est le ministre.
- Le… ministre?

Un froid immense m'envahit. Je me recroqueville dans un coin de la cellule. Le gardien me regarde avec dégoût et lance:

- Laissez tomber Monsieur le ministre. Ce n'est pas la peine que vous fassiez tant d'effort pour rendre visite à ces déchets.
- Demandez-lui s'il veut quelque chose. Ma campagne ministérielle doit marcher!
- Black? T'as entendu le Monsieur…
- Je veux juste savoir quel jour on est…
- 20 décembre 1989.

La porte claque derrière cette réponse. Cela doit être faux. Totalement faux. J'ai été incarcéré le 18 août 1988. Cela fait donc seulement un an et quelques mois. C'est faux. Noël est déjà passé six fois. Il me l'a dit, il me l'a dit, il me l'a dit. C'était Noël…
Il me l'a dit. Je l'ai cru. J'ai cru ce serpent. Cette immonde raclure de laboratoire. Je l'ai cru… Il a bien dut rire, moi, rampant à ses pieds. Croyant chaque mot sortant de sa bouche. Ecoutant ses paroles comme la seule vérité sur Terre. Parce qu'il était le seul à venir. Le seul à m'écouter, le seul à me toucher.
Je le hais. Je l'aime.

Je t'aime connard. Je t'aime plus que tout. Dans cinq jours c'est Noël. Pour de vrai cette fois. Tu vas venir. Tu viendras forcement. Et tu comprendras qu'on ne se moque pas d'un Black. Encore moins si il est enfermé à Askaban et crève chaque jour un peu plus de savoir que le coupable est dehors.
Tu penses que je suis coupable. C'est ça? C'est pour cela que tu me fais souffrir, que tu me mens? Ou alors es-ce parce que tu es de leur camp, que tu nous as trahis? Toi, tu n'aurais jamais fait cela. Je le pensais. Maintenant je ne sais plus. Je t'aime trop pour savoir. Trop pour pouvoir te juger.

Je ferme les yeux, je vais dormir, dormir… Quitter ce monde, un peu, un petit peu encore… Jusqu'à Noël… Bientôt, trop tôt, Noel arrive trop vite, beaucoup trop, pour la première fois je voudrais arrêter le temps, je ne suis pas prêt. Pas prêt à le voir… Lui, qui m'a mentit, qui s'est joué de moi, pourquoi d'ailleurs? Pourquoi?

Je regarde la porte, j'ai toujours regardé la porte, pendant des jours, des nuits entières, surtout au début. Quand tu viens de te retrouver dans cet endroit, cet endroit… Tu attends, tu attends sans dormir, tu attends simplement que quelqu'un ouvre la porte et dise que c'est fini, que c'était une blague peut être, que tu va pouvoir sortir et rentrer chez toi…
Au fur et à mesure tu fini par comprendre, comprendre que personne ne franchira cette porte, et que cette cellule restera ton chez toi toute ta vie, et tu fini par espérer que cette vie soit la plus courte possible…

Mais aujourd'hui cette porte je voudrais qu'elle reste fermée, qu'elle ne s'ouvre pas, plus jamais, que l'on me laisse ici et que tout le monde se taise à jamais. Il va venir, il va bientôt venir, et il va me mentir encore et encore. Il s'expliquera sur ces mensonges, il mentira à nouveau et moi je le croirais parce qu'il est tout ce qu'il me reste, parce qu'il est là seule chose qui me rattache à la vie, parce que je l'aime, parce que je l'ai toujours aimé…

Je me tourne, tourne le dos à cette porte de malheur, regarde ce mur qui me fait désormais face. Ce mur auquel je n'ai jamais vraiment fait attention… En haut, en haut du mur, une faille… Un interstice, un petit bout de ciel bleu s'immisce entre les murs noirs… Un petit bout de ciel que je n'avais jamais vu, une tache bleue…

Je me souviens encore de ce que tu m'as dit:
"Tends tes mains vers le ciel tu toucheras, peut être, un bout de Paradis..."

J'essaye mon amour, j'essaye… Maintenant que je le vois, le ciel semble presque accessible, à portée de main là du haut de son mur… Si je tends les bras, si j'essaye bien, peut être que j'y arriverais, peut être que tout ira mieux mon amour, peut être…

- Black, visite pour toi

Non, non, non… Je ne suis pas prêt, pas encore, il faut attendre un peu, attendre… S'il te plait ne viens pas, pas déjà. Attends que je ferme mon cœur à double tour, attends encore un peu mon amour…

Il entre, vêtu de sa robe de sorcier noire, comme toujours, simplement…
Il me sourit.
Je n'ai pas la force de me lever, je reste terré dans un coin, sous le petit bout de ciel bleu qui m'avait paru si merveilleux tout à l'heure… Il ne m'aidera pas aujourd'hui.

- C'est Noël?

Les mots sont sortis tous seuls, un reflexe, un désir, l'envie d'entendre ta voix me répondre…

- Oui.
- Je sais…

Le souffle me revient doucement. J'ai du mal à respirer en ta présence. C'est normal, j'arrête dès que tu parle, pour ne pas te déranger. J'arrête dès que tu bouge, pour ne pas te faire peur. J'arrête de respirer…

Le silence s'installe dans la pièce, je te regarde. Envie de m'approcher de toi, de te toucher… De te frapper, de te déchirer en deux… Pourquoi m'a tu mentis?
Sa voix brise le silence, me coupe le souffle.

- J'ai un cadeau.

Un cadeau… De Noël… Pour moi… Parce qu'aujourd'hui c'est Noël. Vraiment et que le reste n'était que mensonges.

- Pour toi. Tiens, prends-le…

Il s'assied à coté de moi et me tends un paquet parfaitement emballé dans un papier blanc comme neige…

- Je savais que t'étais psychorigide!

Cette réflexion m'échappe, comme à chaque fois. Je ne contrôle plus rien en sa présence. Entre les habitudes du passé et le désir toujours plus fort qui bat en moi… Je ne sais plus ce que je veux dire, ce que je dis. Je ne sais pas si je lui parle par haine ou par amour… Les deux surement…
Il sourit. Et pose le paquet devant moi. Je le prends.

- Ouvre, de toute façon tu va détester.
- Pourquoi?

Je m'insurge. Cet idiot à surement fait exprès de choisir un cadeau horrible!

- Parce que c'est moi qui te l'offre.

Il me sourit, narquoisement. Je détourne le regard. J'ouvre son paquet à la con. Dans le paquet, un petit objet emballé dans un tissu de soie, c'est magnifique. Je déplie le tissu. Un bruit de métal sur le sol. Je m'écarte vivement et ramasse l'objet tombé au sol. L'inspecte, et me tourne vers mon visiteur d'un air interrogateur.

- Oui, c'est une clé Sirius.

Sirius… Mon nom dans sa bouche, encore… J'existe pour lui, un tant soi peu. J'aime…

- Et…?

Ma bouche est sèche, j'arrive à peine à formuler cette ébauche de question.

- Elle te permet d'ouvrir ce que tu veux plus que tout ouvrir. C'est à toi de savoir quoi. Mais j'ai supposé qu'elle pourrait t'être utile, peut être…

Une clé… C'est comme s'il m'offrait la clé de ma cellule… Et une fois dehors? Que faire? Se faire dévorer par les gardiens?
Il me prend pour un idiot?

- Pourquoi est-ce que tu m'offre un cadeau?
- Parce que c'est Noël.
- Maintenant seulement?

Ma voix commence à prendre un ton agressif sans que je le veuille. Il faut que j'arrête, que je me calme…
Tu me regarde d'un air surpris, tu ne dois pas comprendre…

- Je pensais te faire plaisir… Mais si…
- Si quoi? Si je t'en veux… Oui je t'en veux! Je t'en veux de m'avoir mentit chaque fois que tu venais. Chaque fois depuis un an. Je t'en veux de t'être moqué de moi de m'avoir fait croire que le temps passait alors qu'il s'étire à l'infini jusqu'à la fin… JE TE HAIS!

Chaque mot comme lancé en pleine figure, chaque mot craché au visage, chaque mot qui me déchire le cœur au fur et à mesure que je les prononce. Tout cela est un mensonge… J'espère que tu ne le vois pas… Va t'en, va t'en avant que je m'effondre… Va t'en, je ne te reverrais plus, plus jamais, pour ne plus souffrir de ton absence…

Tu me regarde, sans rien dire, comme balayé par mes mots. Et oui, tu vois, je ne suis pas si bête que tu le pensais. J'ai compris…
Le silence. Puis tu ouvre la bouche;

- Alors, tu sais tout… Tu as compris…

Ta voix est si faible que je l'entends à peine.

- Oui.
- Donc… Tu… Qu'est-ce que…
- Va t'en, va t'en. Ne reviens plus jamais.

Tes yeux s'agrandissent et pour la première fois je me dis que c'est moi qui t'ai coupé le souffle. Ne reviens plus mon amour. Ne reviens plus jamais…
Tu te lève et je m'aperçois que j'étais déjà debout.
Tu t'approche de moi.

- Adieu Sirius, je suis…
- Tais-toi.

Tu ferme les yeux. Puis me regarde une dernière fois et te dirige vers la porte. Tu sors.
Passe une dernière fois la tête derrière la porte. Je vois une larme qui coule le long de ta joue. Puis ces mots,

- Je t'aime Sirius.

La porte se referme dans un claquement et je hurle. Je hurle de toutes mes forces. Que m'a tu fais mon amour? Pourquoi me poignarder comme ça? Me plonger dans des regrets éternels. Reviens mon amour, reviens je te pardonne. Dis-le encore. Redis ces mots. Encore…
Encore mon amour.
Encore une fois…
Dis le encore, mon nom…
Encore mon amour…
Une dernière fois.
Pour que je sois sur d'avoir bien entendu.
Pour que je puisse rêver encore.
Reviens mon amour…

Je t'aime…


Amour

Coeur

Joie sur vos têtes!