Ne M'oublie Pas
Cette histoire se situe juste après "Que la vengeance est douce" ("Sweet Revenge").
Bon, voilà, je me lance. Première longue fiction en français. Merci de laisser une petite "review", cela me permet d'avancer chaque jour, sans oublier que ça fait toujours plaisir :-).
Un immense merci à Litany Riddle pour les relectures; Litany, tu as fait un SUPER boulot durant toutes ces semaines! Tes suggestions et conseils m'ont été très précieux.
Merci à Songbird m'avoir écoutée lui lire ma fiction, soir après soir, et pour toutes les petites idées qui ont permis à l'histoire de tenir debout là où le scénario coinçait un peu.
Merci à Ewald P. de B. pour les conseils techniques, notamment la référence à Kinloss.
Merci à Gégé pour les super compilations qui m'ont accompagnée durant l'écriture.
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L'histoire n'est pas toujours très gaie, parfois aussi un peu fleur bleue, c'est un choix délibéré. Préparez-les mouchoirs. Mais ce n'est pas une "death fic".
Les héros ne m'appartiennent pas, sauf Cat, les bons (en France), les méchants (aux Etats-Unis) et... le chat :-)
Je vous souhaite une bonne lecture. Merci de passer me rendre visite sur ma page.
Prolixius5
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Chapitre 1
La sonnerie du téléphone résonnait depuis trop longtemps. Elle était plongée dans un rêve dont elle voulait émerger. Ça tenait du cauchemar plus que du rêve. Cette sonnerie n'annonçait rien de bon, elle le savait. Elle voulait que ce son strident arrête de lui agresser les tympans. Elle se leva, arracha l'appareil de son support, arrachant dans le même temps les fils qui le reliaient au mur et le propulsa sur le sol où il se fracassa violemment. Mais cela ne suffisait apparemment pas à la calmer. Elle entendait toujours cette maudite sonnerie et se boucha les oreilles. La douleur devenait insupportable. Elle commença à transpirer abondamment et voulut sortir prendre l'air, mais la porte demeurait close, serrure bloquée. Elle était sur le point de hurler quand soudain la sonnerie cessa brusquement. Et ce silence soudain fut encore plus pesant que le bruit qui l'avait agressée. Elle hurla de toutes ses forces, en sueur, se réveilla en sursaut et se redressa dans le canapé où elle s'était endormie. Le téléphone sonnait toujours, quoique sa tonalité n'avait rien d'agressif. L'esprit encore embrumé, elle se leva, se dirigea vers le comptoir. Elle décrocha, la voix pâteuse:
"Allô ?"
"Cat ?"
"Oui, qui est à l'appareil ?"
"Cat, c'est Hutch."
Soudain, elle eut soudain la gorge serrée: la voix de Hutch, d'ordinaire enjouée ou sereine, était à peine audible.
"Que... que se passe-t-il, Hutch ?"
Hutch ne parvenait pas à prononcer un mot.
"Huuutch ??"
Nouveau silence. Hutch tentait de respirer profondément avant de parler.
"Réponds-moi, Hutch, je t'en prie, dis-moi ce qui se passe?"
"Cat … Starsky est à l'hôpital... On lui a tiré dessus."
"Comment va-t-il ? C'est grave ?"
"Je suis au Memorial avec lui. Il est … en soins intensifs."
Hutch ne parvint pas à en dire plus.
Cat s'effondra lentement sur le sol, frissonnant, incapable de parler.
Hutch était totalement perdu, et pourtant il avait dû prévenir Cat. Starsky et elle avaient rendez-vous le lendemain chez Huggy avec lui et Lizzy, sa conquête du moment. Ces dernières semaines, ils sortaient souvent tous les quatre ou se faisaient des soirées Monopoly chez Hutch, durant lesquelles David, à son habitude, ne parvenait à acheter que les quartiers les moins chers et se retrouvait immanquablement ruiné en fin de soirée. Il était décidément maudit à ce jeu.
"Je viens te chercher" parvint à dire Hutch. "Je serai là dans une heure."
"D'accord. Je suis descendue au Holiday Inn, chambre 14."
"J'arrive!"
C'était tout. Hutch ne la voulait pas seule pour ce trajet et il lui semblait logique d'aller la chercher, même si cela signifiait qu'il devait s'éloigner de son ami deux petites heures. Comme la voiture de Cat était en réparation, elle avait pris le train pour assister à une conférence de deux jours où elle serait interprète en matinée.
En une fraction de seconde, Cat sentit son univers tournoyer autour d'elle. Elle eut la nausée. Elle se leva, courut vers la salle de bains, se pencha sur la cuvette et vomit avec une violence inouïe. En tremblant, elle se releva en prenant appui sur le rebord du lavabo, se regarda dans le miroir, se passa de l'eau fraîche sur le visage. Elle se recoiffa et tenta de calmer le tremblement qui agitait encore son corps.
Elle passa une brosse dans ses cheveux, machinalement. En voyant son reflet dans le miroir, elle décida de se changer, son chemisier était chiffonné après sa sieste. Elle l'enleva, le fourra dans sa valise et chercha autre chose dans l'armoire. La porte ouverte, elle resta comme pétrifiée devant la penderie presque vide, oubliant pourquoi elle l'avait ouverte. Un long moment, elle demeura ainsi, immobile, les yeux hagards. Pourquoi devait-elle se changer ? Ah oui, David était à l'hôpital et elle voulait être jolie pour lui. Elle songea que c'était idiot; s'il était en soins intensifs, allait-il seulement la voir? Certainement, et il lui sourirait en la rassurant. Il lui dirait qu'il allait se remettre rapidement et rentrer à la maison. Elle tendit la main, prit une tunique bleu pâle. C'était une de ses couleurs favorites et il aimait beaucoup cette tenue.
Elle avait dû passer une éternité devant l'armoire à chercher quoi mettre car, elle avait à peine enfilé sa nouvelle tenue, lorsqu'on sonna à la porte. Hutch! Il avait dû rouler vite, beaucoup plus vite qu'à son habitude.
Elle ouvrit la porte, vit son visage défait, son regard désespéré qu'il tentait de cacher derrière un semblant de sourire. Il lui tendit les bras et Cat vint s'y blottir, se retenant à son corps comme à la dernière bouée d'un bateau de sauvetage. Il lui caressa les cheveux d'une main tendre et murmura:
"Chhhhht... Je suis là. Ne t'inquiète pas, ça va aller, j'en suis sûr. Allez viens, on y va."
Elle rassembla rapidement ses affaires et suivit Hutch jusqu'à sa LTD garée de travers juste devant l'hôtel, le gyrophare clignotant sur le toit, une roue sur le trottoir.
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Devant la grande vitre de la salle de réanimation où Starsky était soigné, Dobey et Huggy attendaient. Hutch leur avait dit qu'il allait chercher Catherine et ils lui avaient promis de rester sur place, pour veiller sur son ami. De là où ils étaient, ils ne voyaient qu'un drap blanc recouvrant en grande partie le corps de Starsky. Il était dans le coma. On l'avait relié à un respirateur et une perfusion plantée dans son bras droit distillait lentement de quoi l'aider à passer le cap du premier traumatisme. Hormis le sifflement régulier du respirateur artificiel, rien n'indiquait qu'il fut encore en vie, tant son organisme ne réagissait plus à rien.
Dobey fixait vaguement devant lui un point invisible, perdu dans le souvenir du matin même. Il revoyait ses deux meilleurs détectives tenter de se surpasser lors d'une partie de ping-pong dans les bureaux à présent vides, pour cause de travaux de peinture. Il suivait la balle des yeux tandis qu'il essayait de leur dire quelque chose, mais son attention était entièrement rivée sur cette petite balle blanche que les deux adversaires faisaient passer de part et d'autre du filet avec une certaine dextérité. Starsky finit par l'emporter, gagnant du même coup le pari qu'il avait lancé à Hutch et qui consistait à l'emmener dans un restaurant de son choix. Dobey n'avait jamais réussi à leur dire ce qu'il était venu leur dire et les deux détectives étaient sortis en devisant sur la suite de la journée.
Quelques minutes plus tard, Dobey avait entendu les détonations et, courant dans les couloirs avec une vitesse que personne n'aurait soupçonnée, avait déboulé dans la cour où était garée la Torino rouge. Un attroupement s'était formé autour d'elle, et Dobey avait pressenti le drame. Tout avait été très vite. Les coupables avaient déjà disparus. Hutch était penché sur le corps de Starsky, ramassé contre sa voiture, touché de plusieurs balles en pleine poitrine. Il ne bougeait plus, ramassé contre la roue arrière gauche de la Torino. Hutch restait prostré devant le corps inanimé de son ami.
Ambulance. Hôpital Memorial. Tout s'était emballé. Starsky avait était admis dans un état critique, accompagné de Hutch qui ne le lâchait plus. Les infirmières avaient dû le faire sortir de force de la salle de réanimation. Assis à califourchon sur une chaise devant la vitre de cette pièce où son ami luttait en silence pour survivre, Hutch, le menton posé sur ses mains croisées, refusait de croire ce que le médecin lui avait annoncé.
Starsky était dans le coma et son cœur n'allait pas tenir le choc. Des tas de fils le reliaient à une vie si tenue que les médecins trouvaient miraculeux qu'il soit encore en vie.
Quelques heures après l'attentat, Hutch était sorti de son état de choc et avait annoncé à Dobey qu'il allait chercher Catherine, malgré l'interdiction de son Capitaine. Si les tueurs avaient réussi à atteindre son équipier aussi facilement dans la cour même du Central et en plein jour, Hutch était peut-être visé également. Il devenait la prochaine cible potentielle s'il quittait l'enceinte de l'hôpital. Mais Hutch n'avait voulu entendre.
Lorsqu'il arriva en compagnie de Catherine au Memorial, les médecins venaient de récupérer Starsky de justesse. Son cœur avait lâché, mais il s'était accroché de façon miraculeuse. Hutch n'aurait pas supporté que Starsky soit parti sans lui, c'était inimaginable. Après tout ce qu'ils avaient enduré ensemble, il y avait entre eux une sorte d'accord tacite. La mort ne les aurait pas si facilement et ils veilleraient l'un sur l'autre, anges gardiens indéfectibles l'un de l'autre, à chaque instant.
A présent persuadé au fond de lui que son ami allait s'en sortir, malgré le relatif pessimisme des médecins, Hutch décida de poursuivre son enquête, laissant Catherine auprès de Dobey et Huggy. Il voulait laisser à Catherine un peu d'intimité avec Starsky.
En voyant Dave inconscient, relié à une batterie de fils et de tuyaux, elle eut un choc et dut se retenir au bras de Dobey pour ne pas flancher. Elle fixa Dave en retenant ses larmes, mais au bout de quelques minutes, elle sortit précipitamment, scrutant le couloir à la recherche des toilettes. Elle s'y rua et eut à peine le temps de se pencher pour vomir à nouveau. Cette fois, elle ne vomit qu'un liquide acide qui lui brûlait la gorge. Elle se rinça la bouche et retourna vers la salle de réanimation.
"Ça va aller? Vous voulez vous allonger? "
Dobey se voulait paternel et la trouvait tellement pâle qu'il craignait qu'elle ne fasse un malaise sur place.
"Non, ça... ça va aller. Je préfère rester là, je..."
Elle se leva brusquement et se dirigea vers l'infirmière.
"Je voudrais voir un médecin!"
L'infirmière regarda la jeune femme avec inquiétude. Allait-elle faire un malaise? Sans hésiter, elle composa le numéro du pager du médecin qui s'occupait de Starsky, ajoutant le code qui le ferait venir en urgence. Lorsqu'il arriva quelques minutes plus tard, Catherine lui prit le bras et le regarda dans les yeux, tandis qu'elle parlait de façon quelque peu hachée.
"Docteur, si David a besoin d'une ... d'une transfusion, je me porte volontaire,... nous sommes compatibles. S'il a besoin d'une transfusion, vous pouvez... enfin je peux ..."
"Restez calme, Mademoiselle, pour l'instant nous avons la situation sous contrôle. Il se peut qu'il ait besoin d'une transfusion, mais dans l'immédiat, nous cherchons surtout à le stabiliser. Son corps a besoin de se régénérer seul."
Le médecin la regarda, un peu étonné.
"Comment savez-vous que vous êtes compatibles ?"
Catherine le fixa sans vraiment le voir.
"Je... j'ai vu sa carte de groupe sanguin. J'ai travaillé un peu dans le domaine médical et mon père était médecin."
Elle n'ajouta rien, le regard toujours perdu dans le vide.
"Je vais quand même vous faire une prise de sang pour vérifier quelques petites choses, si vous le permettez. "
Il se dirigea vers l'infirmière assise derrière son bureau et Catherine l'entendit lui parler, mais elle ne captait pas les mots. Il revient vers elle et lui demanda de suivre la jeune femme en blouse blanche. Catherine suivit, comme un automate, non sans avoir jeté un dernier coup d'œil à travers la grande vitre, elle ne voulait pas quitter David trop longtemps. S'il se réveillait, elle voulait être à ses côtés.
Hutch avait été le premier au chevet de Starsky. Égoïstement, il voulait aussi être présent lorsque Starsky ouvrirait les yeux. A contre-cœur mais la rage au ventre, Hutch se mit en chasse, remontant la filière jusqu'à celui qui avait ordonné de l'abattre. Il se jura qu'il ne s'arrêterait pas avant d'avoir trouvé le coupable. Il revenait plusieurs fois par jour à l'hôpital pour s'assurer que son partenaire s'accrochait toujours. De toutes façons, dans la tête de Hutch, il ne pouvait en être autrement. Il lui parlait, sachant que David l'entendait, même au fond de son coma. Il y avait entre eux une complicité que même les événements violents des dernières heures ne pouvaient atteindre. Un lien si fort qui pourtant avait fait une place à la jeune femme qui attendait, elle aussi, que David reprenne connaissance. Elle comptait pour David, mais étonnamment dans cette relation de fraternité incorruptible, elle comptait aussi pour Hutch qui l'avait en quelque sorte adoptée dans leur cercle.
*-*-*-*-*-*-*
Cinq semaines plus tard...
Catherine passait de longues heures auprès de David. Elle avait demandé un congé spécial, pour une durée indéterminée. Elle lui parlait tout bas, espérant que le son de sa voix l'aiderait à sortir du coma. Parfois, elle lui fredonnait tout doucement une mélodie, en caressant sa main.
Lorsqu'elle quittait sa chambre, elle se laissait aller à un mélange de désespoir et de colère. Elle serrait les poings, se sentant totalement impuissante. Depuis qu'ils se connaissaient, Starsky avait eu parfois l'occasion de la voir en colère et parvenait à la calmer. Pas toujours. Cette fois, il aurait eu du mal à contenir la fureur que Catherine éprouvait face au drame. Même Hutch approchait Catherine avec douceur, craignant qu'elle n'explose ou qu'elle ne flanche totalement.
Ce matin-là, Catherine vint voir David assez tôt dans la matinée. Les infirmières lui accordèrent cette petite faveur, Catherine leur avait promis de ne pas rester longtemps. David était éveillé. Il respirait un peu mieux chaque jour et se passait à présent du respirateur. Lorsqu'il la vit entrer, il tendit une main vers elle. Catherine s'approcha et la prit dans la sienne, posa un baiser sur ses lèvres et s'assit sur une chaise près de lui. Ils restèrent un long moment silencieux. Puis Catherine prit une grande inspiration avant de parler.
"Davey, il faut que je parte en Europe une ou deux semaines. En fait, je ne sais pas encore pour combien de temps mais.... je n'ai pas le choix!"
Starsky regarda Catherine. Ses yeux bleus semblaient l'avoir hypnotisée dès leur première rencontre et chaque fois qu'il la fixait intensément, elle se sentait fondre. Depuis qu'il avait repris connaissance, il savourait chaque instant où il pouvait regarder, parler, respirer seul, bouger son corps, même si la douleur dans sa poitrine était aigüe dès qu'il tentait un mouvement plus ample. Il était sorti des soins intensifs depuis une semaine, à la stupéfaction des médecins qui admiraient sa volonté de survie et jugeaient son état plutôt encourageant. "Votre ami est un sacré battant" avaient-ils dit à Hutch. Celui-ci relayait Catherine auprès de Starsky et ne quittait l'enceinte du Memorial que pour rentrer chez lui, prendre une douche, se changer et collecter auprès de Huggy quelques bribes d'information pouvant l'aider dans son enquête sur les tueurs.
"Tu dois vraiment partir?" demanda-t-il doucement. Il avait tellement envie de se redresser et de la prendre dans ses bras. Elle semblait si perdue.
Catherine le regarda tendrement, ses doigts posés sur sa main et caressant sa peau de son pouce.
"J'ai reçu un appel de France hier soir, ma mère a eu une attaque, assez sérieuse... Il faut que... Il faut que j'aille la voir."
David serra doucement ses doigts dans les siens, comme pour lui faire savoir qu'il comprenait. Même s'il détestait l'idée qu'elle soit loin au moment où il la voulait encore plus proche de lui. Il savait aussi que Catherine était très proche de sa mère et que dans l'immédiat, celle-ci avait besoin de sa fille.
"Vas-y, mon cœur, je me sens mieux, tu sais, et puis, Hutch est là pour veiller sur moi en attendant. Les médecins m'ont promis que je pourrais quitter l'hôpital dans deux semaines. Et tu sais que Hutch adore jouer les nounous!"
Il reprit sa respiration, lentement et afficha son plus beau sourire.
Hutch avait en effet demandé à travailler à temps partiel, tout en restant sur l'enquête en cours. Il savait combien Starsky détestait les hôpitaux, surtout depuis son dernier séjour après l'injection que Bellamy lui avait faite et qui avait failli lui coûter la vie.
"Ne t'en fais pas, mon ange. Je comprends. Je vais mieux tu sais, je t'assure. "
Il garda le silence un petit moment et ajouta:
"J'espère qu'elle va se remettre."
"Je ne sais pas, Davey, elle a fait un AVC : elle pourrait récupérer apparemment, mais risque de garder des séquelles. Il faut que j'aille la voir. Tu comprends ? Mais je n'ai pas envie de te..."
Catherine ne parvenait plus à prononcer quoi que ce soit. Elle était déchirée entre deux êtres qu'elle aimait par dessus tout. Pourtant, elle devait partir. Elle savait David en de bonnes mains et de plus, il reprenait des forces à vue d'œil.
"Ne t'inquiète pas" lui dit-il enfin. "Vas-y.» et reviens-moi le plus vite possible, ajouta-t-il en lui-même.
Elle posa délicatement un baiser très tendre sur ses lèvres, son front, ses yeux, voulant emporter avec elle le goût de sa peau, son odeur, sa chaleur. Ses yeux étaient perdus dans les siens et leurs mains refusaient de lâcher prise.
Une infirmière entra dans la chambre, un plateau chargé d'antiseptiques et de bandages dans les mains. Elle venait pour les soins et Catherine sut qu'elle devrait quitter la chambre, ce qui lui permettrait ensuite de quitter l'hôpital, passer chez elle prendre ses bagages et se rendre à l'aéroport.
"Je t'appellerai de l'aéroport, puis dès mon arrivée à Paris." dit-elle doucement.
Comme l'infirmière restait en retrait discrètement, Catherine se pencha vers le visage de cet homme qu'elle aimait profondément et lui murmura tout bas "je t'aime" tandis que ses lèvres effleuraient ses cheveux bouclés. Elle sortit plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, sans se retourner, afin qu'il ne voit pas les larmes qui glissaient le long de ses joues.
"Je t'aime." répondit-il tout bas, alors que la porte s'était déjà refermée sur la femme qui avait réussi à enfin dompter son cœur et lui donner l'envie définitive de fonder une famille.
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