L'héritier des Ténèbres 1 : Les Origines du Mal


Note de l'auteur : Cette fiction part sur deux principes de base assez connus : « Le frère jumeau d'Harry est le Survivant » et « Voldemort prend Harry sous son aile ». Toutefois, j'espère arriver à vous montrer ma version des choses à travers cette histoire originale qui ne devrait être que la première d'une longue série.

Rating : T (par précaution, puisqu'il y aura probablement des scènes de violence et de torture dans cette fiction)

Résumé : Univers Alternatif. Un seul détail et c'est toute la vie qui change… Voldemort fait un choix qui va changer le cours des choses, et pas seulement pour lui. A travers les yeux du mage noir le plus craint de son époque, voyez comment celui qui s'appelait autrefois Harry Potter devint son héritier et celui d'une des plus grandes familles de sorciers.

Disclaimer : Harry Potter et ses personnages ne m'appartiennent pas et sont la propriété de J.K. Rowling.

Hormis les copyrights ci-dessus, cette histoire m'appartient dans sa totalité en vertu de la législation sur la propriété intellectuelle et de celle sur les droits d'auteur.

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Chapitre 1 : Celui-Qui-A-Reforgé-Son-Ame


Il n'y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher...

Il avait cru en ces paroles qui lui avaient été dites par le mage noir Grindelwald lui-même lors de leur première rencontre, deux ans seulement avant que ce dernier ne soit vaincu par Albus Dumbledore. Alors qu'il venait tout juste d'apprendre la vérité sur ses origines, et la honte qui se cachait derrière celles-ci, l'Héritier de Serpentard avait commencé sa quête de pouvoir et d'immortalité, s'abandonnant sans retenue aux ténèbres et à la magie noire.

Jusqu'à cette fatidique journée d'Halloween, le mage noir avait été certain d'avoir suivi la bonne route. Ses fidèles étaient chaque jour plus nombreux alors que ses ennemis se retrouvaient au contraire en minorité. Pas un seul sorcier dans toute la Grande-Bretagne n'ignorait son nom et tous avaient appris à le craindre au point de ne même plus le prononcer. Même le vieux Dumbledore avait commencé à montrer des signes de faiblesse, autant dus à son grand âge qu'à la double charge qu'il portait en tant que directeur de Poudlard et leader de l'Ordre du Phénix.

Tout se passait si bien avant le 31 octobre 1981, où sa vie et son œuvre avaient basculé en l'espace d'une seule soirée. Son sortilège de mort s'était retourné contre lui et il s'était vu contraint d'errer, tel un spectre, alors que le monde magique célébrait sa chute, des mains d'un nourrisson.

Ses fidèles s'étaient retrouvés le plus souvent incarcérés à Azkaban, même si ceux parmi les plus riches et les plus influents avaient évité la prison en reniant leur appartenance aux mangemorts, tels Lucius Malefoy ou encore ses sous-fifres de toujours, Crabbe et Goyle.

Il aurait pu errer longtemps ainsi si l'une de ses fidèles n'avait pas fait passer la sécurité du Seigneur des Ténèbres avant sa soif de vengeance personnelle. Le cours de l'Histoire avait pris une nouvelle direction lorsque Bellatrix Black avait retrouvé l'esprit errant de Voldemort seulement quelques mois après la terrible tragédie, non loin de la demeure à l'abandon de son père moldu, où tous deux avaient élus domicile depuis.

La sorcière avait en effet obtenu son divorce auprès du magenmagot ainsi que sa liberté, ayant pu imputer à son mari et à son beau-frère tous les crimes dont elle avait été accusée. L'argent des Black joua également un rôle non négligeable dans son acquittement, ce en quoi elle pouvait être reconnaissante envers sa tante Walburga, la matriarche des Black.

Alors que sa fidèle mangemort rassemblait divers artefacts à la demande du mage noir, ce dernier avait pris le temps de repenser à ce qui s'était passé et à ce qu'il devait faire. Grâce à l'aide de Bellatrix, regagner son enveloppe charnelle ne serait pas un problème désormais mais… est-ce que continuer comme avant était la meilleure chose à faire ? Après tout, hormis l'épouse de Rodolphus, aucun n'était resté véritablement fidèle à lui et puis… il ne pouvait pas oublier la manière dont l'un des fils Potter avait réussi à le terrasser…

Oui, l'un des fils, car les époux Potter, qui posaient souriants sur la première page de la Gazette du Sorcier le lendemain du drame, étaient les heureux parents de deux jumeaux âgés d'un peu plus d'un an lorsqu'il les avait attaqués. Toutefois, ce n'étaient pas de vrais jumeaux d'après ce que lui avait confié Queudver, lors d'un des nombreux rapports qu'il avait faits à Voldemort après leur naissance.

Il y avait toutefois un détail curieux à propos des Potter. En effet, depuis que Bellatrix et lui s'étaient installés à Little Hangleton, le mage noir n'avait eu de cesse de décortiquer les événements ayant suivi sa chute grâce aux nombreux exemplaires de la Gazette que sa servante avait récupérés pour lui.

Le lendemain de la défaite du Seigneur des Ténèbres, Leander Potter avait été surnommé le « Survivant », puisqu'il était considéré comme étant le premier sorcier à avoir survécu au sortilège de mort. Sa renommée était au moins aussi grande que celle du mage noir et le monde sorcier semblait vénérer le petit être comme un véritable dieu.

Parcourant plusieurs articles pour en arriver à celui daté du 15 juillet 1986, soit juste une semaine avant aujourd'hui, il prit de longues minutes pour en examiner une nouvelle fois la première page. Là encore, on y trouvait une photo du couple Potter, qui posaient en compagnie du Survivant.

Ce dernier, qui allait avoir six ans dans deux semaines, était une parfaite image de James. Qu'il s'agisse de ses cheveux noirs ébouriffés, les lunettes rectangulaires posées sur son nez ou ses yeux noisette, il était véritablement un clone miniature de son père. Il semblait également en avoir hérité l'égo démesuré si l'on en croyait l'air hautain qu'il arborait sur l'image.

La petite famille semblait tout à fait heureuse, et c'était sûrement ainsi qu'elle apparaissait aux yeux du monde sorcier. Il en allait autrement du Seigneur des Ténèbres, dont la mémoire n'était pas aussi courte que celles des troupeaux de moutons qui croyaient aveuglément à tout ce que voulait leur faire croire le Ministère à travers la presse.

La faille dans ce portrait de famille si parfait, c'était l'absence d'un de ses membres. Il s'agissait plus exactement d'un garçon dont il n'oublierait jamais l'intensité du regard émeraude, puisqu'il avait été la dernière chose qu'il avait vue avant d'être réduit à l'état de simple esprit, moins que le plus infime des fantômes…

Il évaluait la « disparition » du second fils Potter à environ trois mois après sa défaite. Alors que les articles sur les Potter ne s'étaient jamais taris en cinq ans, les mentions du frère du Survivant s'étaient faites de plus en plus rares après Halloween, jusqu'à ne plus apparaître du tout après Février 1982.

C'était ce Potter là qui avait occupé les pensées du Seigneur des Ténèbres depuis qu'il avait élu demeure dans le manoir des Jedusor puisque c'était lui le véritable survivant de l'Avada Kedavra. Bella s'était employée à le retrouver mais ses recherches dans le monde sorcier s'étaient terminées dans des impasses. Il n'était pas au manoir Potter, ni chez Black, Lupin, ni un quelconque autre sorcier, si l'on en croyait ses sources.

Cela ne laissait pas beaucoup de pistes possibles. Si Potter n'était pas parmi les sorciers alors il était parmi les moldus.

Ayant longtemps combattu Dumbledore, il connaissait bien son vieil ennemi. Pour s'assurer que son champion soit élevé avec le plus d'amour, d'attention et surtout de protection possible, le vieux renard avait dû se mettre en tête d'écarter toute gêne potentielle, ce que le frère du Survivant constituait assurément. Après tout, même en ne faisant que détourner l'attention de ses parents, il mettrait en péril l'éducation du « sauveur du monde sorcier ».

Suivant cette logique, le directeur avait sans doute convaincu les parents de se débarrasser du gêneur. Toutefois, pour ne pas que l'abandon soit rendu publique, les Potter ne pouvaient pas confier leur rejeton à des sorciers. Ils l'avaient donc donné à des moldus, un orphelinat peut-être…

Non, Dumbledore n'aurait pas été si négligeant. Même si la probabilité était faible, il existait toujours une chance pour que l'enfant soit adopté et donc le vieux fou perdrait peut-être sa trace. Il avait probablement dû placer l'enfant dans un environnement contrôlé, où il aurait pu le surveiller de loin…

Mais où ? Malgré sa politique pro-moldue, le vieux professeur ne semblait pas être ami avec beaucoup d'entre eux… enfin, si l'on considérait un seul instant que Dumbledore voyait les autres êtres humains comme autre chose que des pions sur son échiquier. Voldemort ne l'en blâmait pas, il était venu à penser de la même façon.

C'est alors qu'un détail que lui avait révélé Pettigrow dans l'un de ses nombreux rapports lui revint en mémoire. La mère, Lily, était une sang-de-bourbe, ce qui signifiait qu'elle était issue d'une famille moldue. Pour le peu qu'il en savait, ses parents étaient morts peu après sa sortie de Poudlard mais il lui semblait qu'elle avait une sœur… Pétunia. Oui, Pétunia Evans.

Il n'avait fallu que quelques heures à Bellatrix pour se renseigner sur cette femme. A la grande surprise du Seigneur des Ténèbres, cette fille qui ressemblait davantage à un cheval qu'à une femme s'était mariée à un certain Vernon Dursley. De leur union était né un fils, Dudley. Les trois Dursley vivaient à Little Whinging, dans un quartier très tranquille et très… moldu, remarqua le mage noir avec dégoût.

Le détail le plus intéressant du rapport subtilisé aux moldus concernait la présence d'un quatrième membre de la famille, un neveu dont ils auraient la charge et pour lequel ils touchaient une somme non négligeable de la part de l'Etat… un neveu qui se prénommait Harry. Harry Potter.

Son regard se détourna ensuite du rapport pour se poser sur la table basse en ébène face à lui. Cinq objets se trouvaient étalés devant lui, tous en bien mauvais état. Il s'agissait d'une bague sertie d'une pierre noire fendue, d'un diadème argenté complètement tordu, d'un lourd médaillon d'or ouvragé dont l'une des faces était noircie par le feu, d'une coupe en or fissurée et enfin d'un petit cahier noir déchiré de toutes parts.

Délaissant les objets, il se leva du confortable fauteuil sur lequel il était assis. Vêtu d'une longue robe de sorcier noire, Lord Voldemort n'avait plus grand-chose de l'aspect reptilien qui était le sien le soir de son attaque chez les Potter. Ses cheveux noirs comme le jais étaient impeccablement coiffés, dans une manière similaire à celle de son temps passé à Poudlard. Son visage était redevenu aussi séduisant que dans sa jeunesse, même s'il semblait plus mature.

Il ne faisait toutefois pas son âge car là où aurait dû se trouver un vieil homme d'une soixantaine d'années, se tenait un homme d'environ trente ans, dans la force de l'âge. Les longs doigts de sa main droite étaient refermés sur une baguette d'un blanc immaculé, qu'il fit tourbillonner devant lui jusqu'à ce que l'image d'une maison large et carrée apparaisse dans le grand miroir circulaire accroché au mur qui lui faisait face.

- Bellatrix. Appela-t-il d'une voix calme.

Celle-ci apparût dans la pièce dans la seconde qui suivit et s'agenouilla auprès du Seigneur des Ténèbres avec grâce. Elle aussi vêtue d'une longue robe noire, la cousine de Sirius affichait un visage gracieux et légèrement hautain, caractéristique commune à tous les Black. Sa longue chevelure noire retombait avec élégance sur ses épaules, alors que ses yeux sombres étaient fixés sur la mage noir.

- Qu'y a-t-il, maître ?

- As-tu observé l'enfant ? Se contenta-t-il de lui demander.

Bellatrix avait remarqué le changement de comportement chez Lord Voldemort depuis qu'il avait regagné son enveloppe charnelle. Non seulement il avait retrouvé une apparence beaucoup plus humaine mais il semblait aussi plus calme, plus serein. Etait-il possible que ce soit la réunification de ses morceaux d'âme qui l'ait changé ainsi ? Honnêtement, elle ne pouvait pas dire qu'elle n'appréciait pas le changement, puisque son maître s'était avéré beaucoup plus compréhensif et réfléchi qu'à l'accoutumée.

- Oui, maître. Il vit bien avec les moldus mais il ne semble pas proche d'eux. En fait, ils le traitent assez… mal.

- Qu'entends-tu par là ? L'interrogea Voldemort, haussant un sourcil.

- J'ai rassemblé mes souvenirs des derniers jours dans la pensine, mon seigneur. Je pense qu'il vaudrait mieux que vous le voyiez par vous-même.

Regrettant immédiatement ses paroles un peu trop franches, elle fut surprise de voir le mage noir se contenter d'acquiescer à ses paroles avant de plonger dans la pensine.

En revanche, lorsqu'il en ressortit quelques minutes plus tard, son visage arborait une expression de haine incalculable, qu'elle n'avait que rarement vue chez lui. En fait, Voldemort n'avait pas ressenti une telle rage depuis plusieurs années.

Le traitement que les moldus infligeaient au jeune Potter était inqualifiable ! L'enfant dormait dans un placard à balais et faisait les tâches ménagères à la place des adultes, sans compter qu'il mangeait rarement à sa faim et se faisait battre s'il commettait le moindre impair. C'était un miracle que le garçon soit encore en vie !

Et puis, il y avait le petit moldu qui s'amusait à le courser avec ses amis avant de l'humilier et de le battre. Cela lui rappelait tellement un autre garçon persécuté par les moldus depuis son plus jeune âge…

… un garçon qu'il pouvait à présent revoir dans le miroir lorsqu'il fixait durant un instant ses propres yeux noirs.

Tom Jedusor avait subi les pires sévices durant sa petite enfance et ce n'était qu'après plusieurs années qu'il avait réussi à utiliser sa magie pour se protéger et rendre la monnaie de leurs pièces à ses agresseurs. C'était de là que provenait sa haine sans commune mesure pour les moldus et son inextricable désir de les faire disparaître de la surface de cette planète.

Et aujourd'hui, cinquante ans après que Jedudor se soit affranchi des moldus pour entrer dans le monde des sorciers, Dumbledore avait réservé à un garçon le même sort que le mage noir avait jadis subi en son temps… voire peut-être même pire car les Dursley terrorisaient le garçon et ne prenaient pas la peine de dissimuler leur haine et leur dégoût à son égard.

- Quelles sont les barrières présentes autour de la maison ? Demanda Voldemort d'un ton qui laissait entrevoir sa colère à peine maîtrisée.

- Elles sont quasiment inexistantes, maître. Il semble que des protections liées à un rituel de sang aient été mises en place il y a plusieurs années, probablement pour lier la magie du jeune Potter à sa tante mais pour une raison que j'ignore, elles ont l'air de s'être rapidement affaiblies au cours du temps.

- Hm… je vois. Un rituel de filiation lié à la maison sans doute, mais encore faudrait-il que le garçon se considère chez lui, et surtout qu'il se sente aimé pour que la protection soit effective. Remarqua le mage noir d'un air pensif. Y a-t-il autre chose que je doive savoir ?

- Oui. Je pense que la voisine des moldus est une cracmol. J'ai détecté des résidus magiques très faibles chez elle, probablement issus d'objets ensorcelés en sa possession.

- T'en es-tu occupée ?

- Oui, maître. Elle est sujette à l'Imperium.

Voldemort acquiesça de la tête et se retourna vers sa servante, l'invitant à se relever. Une fois celle-ci debout, il posa doucement une main sur son épaule, à la grande surprise de la mangemort, avant de prendre la parole à voix basse.

- Cet enfant… il éveille chez moi des souvenirs oubliés… je dois le voir, Bella. Je dois le voir maintenant.

- A vos ordres, mon seigneur. Répondit-il d'une voix douce mais légèrement troublée.

Et tous deux transplanèrent dans le Surrey, en face d'une petite maison large et carrée, semblable à toutes les autres du quartier.


Ainsi que le mage noir s'y attendait, les défenses de la maison étaient ridicules et il n'y avait même pas la trace d'un sortilège de surveillance d'aucune sorte. Comme toujours, Dumbledore se reposait trop sur ses subordonnés et pas assez sur la magie. Heureusement, ce n'était pas une erreur que commettrait le Seigneur des Ténèbres tandis qu'il prenait soin d'insonoriser la maison et de la protéger contre les sortilèges de détection du Ministère. Ce qui se passerait ici ce soir, aucun sorcier ne le remarquerait.

- Place-les sous imperium. Déclara simplement le mage noir alors qu'il inspectait la maison.

Acquiesçant en silence, la mangemort étonna Jedusor par sa rapidité. Se précipitant silencieusement dans le salon, où se trouvaient le couple et leur fils, elle pointa sa baguette sur eux et les plaça sous son contrôle en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Quidditch.

Les trois moldus se retrouvèrent d'ailleurs dans des positions pour le moins grotesques. Les époux étaient assis à chacune des extrémités du canapé, comme si un mur invisible les séparait. Vernon Dursley, un homme massif presque dépourvu de cou, prenait presque toute la moitié droite du sofa à lui seul, et avait disposé devant lui plusieurs dossiers dont certains montraient des schémas de perceuses et d'autres, de longues colonnes de chiffres ainsi que des noms cerclés de rouge, portant la mention « à licencier prochainement ».

A sa gauche se trouvait Pétunia, une femme maigre au cou aussi long que celui de son mari était court. Sur ses genoux étaient posés plusieurs magazines aux contenus assez éclectiques. Sur certains d'entre eux, on pouvait voir des photos de gens s'étalant sur des pages entières coexistaient avec seulement quelques lignes de texte dans des formats démesurés. D'autres commentaient les valeurs de divers produits cosmétiques, censés aider les femmes à conserver leur « beauté naturelle ». Ce n'était pas comme s'il y avait quelque beauté à sauver chez cette moldue naturellement hideuse, songea Bellatrix non sans dégoût.

Le troisième occupant de la pièce était un garçon de six ans aux cheveux blonds dont la main était encore plongée dans le sac de chips ouvert devant lui. Ce régime ne devait pas être occasionnel si l'on en croyait sa surcharge pondérale déjà inquiétante pour un garçon de son âge.

En raison de l'emprise du sortilège impardonnable sur leurs esprits, les visages des Dursley affichaient une expression hagarde qui les rendait encore plus pitoyables qu'ils ne l'étaient en temps normal. Sa tâche maintenant accomplie, la mangemort se retourna vers le mage noir.

- Puis-je m'occuper d'eux, maître ? Demanda-t-elle, une lueur de sadisme brillant dans ses yeux sombres.

- Non, Bella. Nous ne devons pas attirer l'attention sur nous, ni laisser le moindre indice pouvant indiquer que des sorciers sont à l'origine de ce qui s'est passé ici.

- Hm… d'accord. Répondit-elle d'une moue résignée. Comment dois-je procéder ?

- Cela devra passer pour un crime passionnel. Voyons… ah, je sais. Ramène l'espionne de Dumbledore ici, nous allons faire d'une pierre deux coups.

Restant songeuse quelques secondes, le regard de la mangemort s'éclaira vite d'une lueur de compréhension avant qu'un sourire mauvais ne prenne place sur ses lèvres. La sorcière quitta la maison en silence, laissant le Seigneur des Ténèbres seul dans le couloir.

Ce dernier s'avança jusqu'au placard, d'où ne lui parvenait pas le moindre bruit. Essayant de tourner la poignée, il se rendit compte que la porte était fermée à clé. Une brusque bouffée de colère l'envahit alors que la tentation de tuer les moldus de ses propres mains ne faisait que s'accroître de seconde en seconde.

Lançant un alohomora silencieux sur la porte, celle-ci s'ouvrit doucement, dévoilant ce qui se trouvait à l'intérieur. Allongé sur un matelas nu et recouvert d'une fine couverture se trouvait un garçon âgé de presque six ans, aux cheveux noirs, mais qui en paraissait cinq tant il était petit et chétif. Sa faible constitution était probablement due à la sous-alimentation qu'il subissait de la part de sa famille et des mauvais traitements qui lui étaient infligés.

Esquissant un simple geste de sa baguette pour retrousser la couverture, le mage noir put observer que le garçon portait un T-shirt gris trop grand pour lui, tout comme son pantalon d'ailleurs. Une paire de lunettes rondes, apparemment maintes fois réparée était posée sur une étagère située au bout du lit improvisé. Passant sa main dans les cheveux de l'enfant, il révéla à sa vue la cicatrice en forme d'éclair que le Seigneur des Ténèbres lui avait infligée en tentant de le tuer.

Observant plus attentivement son visage endormi, le mage noir put observer des traces de bleus et de tuméfactions sur sa peau pâle. Utilisant un rapide sortilège de diagnostique, il se rendit compte que des coups étaient visibles à divers endroits de son corps, ainsi que des fractures anciennes qui n'avaient visiblement pas été soignées.

Lorsque Bellatrix fit irruption quelques instants plus tard, miss Figg la suivant docilement dans le couloir, elle put voir que le Seigneur des Ténèbres tremblait littéralement de rage. Se portant à son niveau, elle ne tarda pas à apercevoir ce qui le perturbait autant.

Bien qu'elle ait tué un nombre incalculable de gens, autant sorciers que moldus, et que nombre d'entre eux avaient été des enfants, la sorcière n'arrivait pas à ressentir envers cet enfant la même indifférence qu'elle éprouvait vis-à-vis de ses victimes. Pour une raison qui lui échappait, la vue de ce petit corps recroquevillé et couvert de blessures éveillait quelque chose en elle, quelque chose qui lui était complètement étranger.

Et sans qu'elle n'ait pu le réaliser, elle s'était agenouillée auprès de l'enfant et caressait doucement ses cheveux, son regard lointain. Inutile de dire que cette scène fut pour le moins choquante pour le Seigneur des Ténèbres, car voir sa plus fervente et surtout sadique mangemort éprouver de la compassion, voire de la tendresse, envers cet enfant n'était pas un spectacle dont il avait l'habitude.

Pourtant, il ne pouvait pas le lui reprocher, quand lui-même se sentait étrangement proche de ce garçon, de part l'enfer qu'il avait été obligé de vivre. Et il lui était d'autant plus difficile d'admettre que c'était en partie sa faute, puisque s'il n'avait pas attaqué les Potter, il n'y aurait jamais eu de survivant et donc, pas non plus de préférence entre les deux enfants.

Une part de lui rétorqua avec mépris qu'un mage noir, héritier de Serpentard qui plus est, ne devait pas ressentir de sentiments aussi faibles que le remord ou la compassion. Toutefois, cette part de lui-même, qu'il avait laissée si longtemps le contrôler et qui l'avait probablement mené à sa perte, était bien faible face à la volonté de fer qui l'animait en cet instant. Même si rien n'aurait été plus facile que de tuer ce garçon sans défense, Lord Voldemort en avait décidé autrement.

- Bellatrix.

La mangemort se figea avant de se retourner vers son maître, le visage baissé, comme une enfant prise en faute et sembla se crisper alors qu'elle attendait les ordres fatidiques. Etrangement, ce fut tout autre chose qui lui fut demandé.

- Emmène le garçon au manoir et donne-lui les premiers soins. Attends-moi ensuite là-bas, tu es libre de rester à son chevet si tu le désires.

La sorcière releva la tête, son expression stupéfiée alors que ses yeux pétillaient de joie. Lui adressant un hochement de tête pour lui montrer qu'elle avait bien compris ses paroles, le mage noir se détourna ensuite d'eux pour se diriger vers le salon. Les Dursley n'avaient pas bougé de leur position initiale et Figg était restée debout à l'entrée du salon, parfaitement immobile.

Eteignant la télévision restée allumée d'un geste de sa baguette, Voldemort plaça son propre sortilège d'Imperium sur les quatre individus avant de les emmener à sa suite jusqu'au premier étage. Laissant le garçon blond en haut de l'escalier, il dirigea les trois adultes jusqu'à la chambre d'amis. D'un geste de sa baguette, il ôta la couette avant de faire s'allonger Vernon et Figg, fort heureusement tous deux déjà en pyjama. Cela l'aurait dégoûté de devoir les déshabiller lui-même, même en utilisant un sortilège.

Puis il conjura un couteau de cuisine sur la commode qui se trouvait juste à côté de Pétunia, celle-ci étant toujours debout près de la porte. Alors que le mari et Figg étaient à présent nus sous les draps, grâce à un simple sortilège de disparition utilisé par le mage noir, il ordonna à la sœur de Lily de prendre le couteau et d'avancer vers le lit. Tandis qu'elle parcourait les quelques pas qui la séparaient de la couche, il crut distinguer une faible résistance dans son esprit, mais elle fut écrasée en un instant par la volonté du mage noir.

A présent debout au bord du lit, le couteau fermement tenu dans sa main droite, la moldue était sur le point de frapper. Et c'est au moment même où la lame d'acier allait percuter Vernon que Voldemort ôta le sortilège impardonnable qui soumettait l'esprit du patriarche à sa volonté. Celui-ci eut ainsi le temps de s'horrifier alors que sa femme le transperçait mécaniquement, tâchant les draps de tâches pourpres. Le mage noir ne put retenir le sourire machiavélique qui naquit sur ses lèvres à la vue de ce divertissant spectacle.

- ARRETE ! PETUNIA ! ARRE…

Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, la lame s'étant finalement fichée dans son cœur. Son visage tordu sous le coup de la douleur et de l'horreur, Vernon Dursley était étendu sans vie aux côtés de la cracmol, qui essayait vainement de briser l'imperium. Cela s'avéra inutile puisque Pétunia la tua quelques instants plus tard de la même manière que son mari.

Il ne restait plus qu'à savoir ce qu'il allait faire d'elle… Peut-être les solutions les plus simples demeuraient les meilleures, tout compte fait. Esquissant un sourire satisfait, il lui donna l'ordre de s'ouvrir les veines avant de quitter la pièce, ne daignant même pas poser un dernier regard sur la chambre ensanglantée ou les trois cadavres qui s'y trouvaient.

Le seul gêneur dont il lui fallait encore s'occuper, c'était le gamin moldu… celui-là même qui avait brutalisé le garçon avec l'aide de ses amis. Comme pour ses parents, son châtiment serait la mort mais le Seigneur des Ténèbres se montrerait toutefois miséricordieux. Il ne souffrirait pas.

C'est ainsi que Dudley « tomba » dans l'escalier, se brisant la nuque parmi d'autres choses, avant d'atterrir en bas des marches, mort sur le coup.

Quatre cadavres, le compte était bon. Pour la police moldue, il s'agirait probablement d'un crime passionnel. Pétunia Dursley aurait surpris son mari en compagnie d'une autre femme en rentrant chez elle, se serait munie d'un couteau de cuisine et les aurait tués. Puis, horrifiée par son geste, elle se serait donnée la mort. Quant au petit Dudley, qui se trouvait devant la télévision, il était monté à l'étage en entendant les cris mais avait voulu s'enfuir aussitôt qu'il avait vu le macabre spectacle de la chambre à coucher et était tombé dans l'escalier.

Ah, une dernière chose manquait encore.

Retournant au placard à balais, le Seigneur des Ténèbres braqua sa baguette sur l'un des cheveux noirs restés sur l'oreiller. A partir du cheveu, il matérialisa un corps identique en apparence à celui d'Harry, depuis les cheveux en bataille jusqu'aux bleus qui couvraient son corps. Même en analysant son sang, les enquêteurs trouveraient qu'il s'agissait du sien puisque le mage noir avait utilisé une partie du véritable Harry pour le créer. C'était ce qu'on appelait un homonculus, une réplique basique d'être humain, mais ce dernier n'était pas vivant, il n'avait pas besoin de l'être d'ailleurs.

Refermant la porte du placard avant de remettre le loquet en place, le Seigneur des Ténèbres referma consciencieusement la porte d'entrée à clé puis transplana.


Malheureusement, le spectacle auquel il eut droit une fois de retour au Manoir Jedusor ne correspondait pas à ce qu'il avait espéré. Le garçon était allongé sur un lit, sa respiration manifestement difficile. Pourtant, la majorité des bleus et autres marques des coups semblaient avoir disparus de son corps alors… pourquoi semblait-il aller si mal ?

- Que lui arrive-t-il, Bella ? L'interrogea le mage noir en s'approchant du lit.

- Il est en train de mourir, maître mais… je ne comprends pas pourquoi. J'ai soigné ses blessures, j'ai même fait attention à d'éventuelles hémorragies internes mais ce n'est pas ça…

Sans dire un mot, le Seigneur des Ténèbres plaça sa baguette au dessus du front du garçon puis la fit cheminer jusqu'à son torse. En sondant sa magie, il espérait découvrir ce qui clochait. Ce n'était pas une blessure physique, non, Bella l'aurait vue immédiatement alors…

… oui, une blessure magique. C'était la seule chose qui pouvait expliquer l'état dans lequel se trouvait l'enfant. Cela avait tout d'une maladie magique mais les effets semblaient remonter à trop longtemps pour qu'il ne soit pas mort avant. Il s'agissait de quelque chose qui rongeait l'enfant de l'intérieur… quelque chose qui s'attaquait à la nature même de son être.

Et c'est alors qu'il comprit.

Ce qui avait été pris à l'enfant, c'était ce qui faisait la nature même de son être, de son existence. Sa filiation. James et Lily Potter avaient non seulement déshérité leur fils mais ils l'avaient aussi complètement renié de la famille Potter, faisant de lui non plus Harry Potter mais un orphelin…

- Je connais la source du problème. Les parents ont entrepris un rituel de reniement à l'égard de leur fils.

Le visage de la mangemort se décomposa en entendant ces mots, son visage déjà pâle prenant une blancheur mortelle. Elle savait tout comme le mage noir que le reniement était la punition la plus grave qu'un chef d'une famille de sorciers pouvait infliger à l'un des siens, et la plus dangereuse aussi.

- C'est impossible… Personne ne serait assez fou pour renier un enfant si jeune ! Même tante Walburga a attendu que Sirius ait seize ans avant de le renier pour éviter justement des séquelles sur sa magie ! Alors un enfant n'ayant même pas six ans…

- Non, Bella. Le rituel remonte à bien avant cela, peut-être quatre ou cinq ans… Sa magie l'a maintenu en vie tant bien que mal pendant tout ce temps mais la condition dans laquelle l'ont mise les mauvais traitements des Dursley a fini par épuiser son corps. Si nous ne faisons rien, il sera mort dans les trois jours.

Jedusor avait prononcé ces mots d'une voix calme mais son poing était tellement serré que ses jointures en étaient devenues blanches. Il s'était bien sûr attendu à une grande cruauté de la part des moldus mais que des sorciers infliger ça… à leur propre progéniture, qui plus est, c'était tout simplement intolérable.

Une fois encore, il ne put que constater les troublantes similitudes entre ce garçon et lui-même. Le propre père de Jedusor n'avait pas voulu de sa naissance et n'avait éprouvé aucun remord à abandonner la femme enceinte de son enfant derrière lui. Quant à sa mère, elle n'avait tout simplement pas voulu continuer à vivre après la perte de son amour et s'était égoïstement laissée mourir en lui donnant la vie.

Ce qu'avaient fait les Potter était bien pire, puisqu'ils avaient tous deux abandonné l'enfant à des gens qui lui faisaient vivre un véritable enfer au quotidien, sans une once d'amour ou de compassion. Est-ce que le garçon s'était senti mourir à petit feu ? Avait-il continué à espérer que quelqu'un vienne à son secours, alors même que son état devait l'empêcher de se mouvoir ?

Il allait poser une main sur le front du garçon quand un sifflement se fit entendre. Le mage noir observa d'un air étonné la silhouette d'une petite couleuvre s'extirper du T-shirt du garçon avant de siffler méchamment en direction du Seigneur des Ténèbres.

- 'Ne touche pas à mon humain ! Je ne laisserai persssonne faire du mal à mon humain !!'

- 'Je ne lui veux aucun mal. Je viens de l'arracher à sa famille pour lui sssauver la vie.'

Voir Jedusor lui répondre en Fourchelangue parut étonner grandement le serpent qui se calma un peu. Courbant légèrement la tête en regardant le mage noir de côté, il siffla pensivement.

- 'Voilà le sssecond parleur que je rencontre. Je ne pensssais pas qu'un autre que mon humain pouvait parler le noble langage des ssserpents.'

Dire que Voldemort était surpris aurait été un euphémisme. Ainsi donc, l'enfant était un Fourchelangue, tout comme lui. Cela ne pouvait en aucun cas être un don héréditaire, puisque les Potter ne descendaient pas de Salazar Serpentard et cela ne provenait pas non plus de sa mère, puisque Evans était une sang-de-bourbe. Cela ne laissait qu'une seule explication possible.

C'était Voldemort lui-même qui lui avait fait cadeau de ce don. Et s'il ne se trompait pas, ce n'était pas la seule chose qu'il lui avait donnée ce soir là…

- Maître, que pouvons-nous faire ? S'exclama Bella, sortant le mage noir de ses pensées.

Le Seigneur des Ténèbres cherchait dans ses souvenirs tout ce qui pouvait avoir un rapport avec le reniement d'un membre d'une famille sorcière. Fort heureusement, en excellent occlumens, il s'en souvint en l'espace de quelques secondes, avant de poser un regard incertain sur le jeune Harry.

- Il n'y a qu'une seule solution. Nous devons utiliser un rituel d'adoption.

- Un rituel d'adoption ? Vous voulez dire… par le sang ? S'enquit Bella, d'une voix troublée.

- Oui mais la tâche va nous être rendue d'autant plus difficile qu'il faut que la famille d'adoption soit d'un sang au moins aussi puissant et ancien que celui de la famille d'origine. Pour la sang-de-bourbe, ce n'est pas un problème mais les Potter sont une très ancienne famille de sang-purs. De plus, il faut que la famille d'adoption ait un lien de sang avec la personne, remontant à moins de deux ou trois générations, sinon il y a un risque de rejet.

Un silence pesant s'installa pendant quelques secondes alors que les deux sorciers cherchaient quelle famille pourrait bien être suffisamment proche des Potter pour que le rituel soit effectif. S'ils avaient eu un peu plus de marge de manœuvre, ils auraient facilement pu remonter à d'autres familles de sang-purs puisque celles-ci étaient toutes liées entre elles mais seulement deux ou trois générations, cela réduisait considérablement leur champ d'action.

- Oui… Oui, c'est ça ! S'exclama Bella, ses yeux brillants d'ingéniosité.

- En as-tu trouvé une ? Lui demanda Voldemort, un sourcil levé en signe de curiosité.

- Bien sûr ! La mère de James Potter était ma grande tante Doréa Black ! Le sang des Black coule dans ses veines et il date d'à peine deux générations en arrière !

Ça pouvait marcher. C'était peut-être risqué mais il n'y avait pas d'autre solution pour sauver l'enfant. Pour la première fois depuis qu'ils avaient réalisé la mort imminente du garçon, l'espoir renaissait dans le cœur, si tant est qu'il n'en ait jamais possédé un, du Seigneur des Ténèbres. Toutefois, cette maigre étincelle fut tempérée par un nouvel obstacle.

- Il reste une dernière condition, Bella.

- Laquelle ? L'interrogea la mangemort, dont l'expression se rembrunit lorsqu'elle songea qu'elle s'était peut-être enflammée un peu trop vite.

- Il nous faut l'accord du chef de famille pour opérer le rituel. Sais-tu de qui il s'agit ?

La mangemort resta pensive quelques instants, jouant avec sa baguette tout en se concentrant, avant d'hocher positivement de la tête.

- En tant normal, c'est l'héritier mâle le plus âgé, et au moins âgé de quinze ans, qui est chef de famille. Toutefois, l'oncle Orion est mort peu de temps après mon père, donc c'était à ses fils de prendre la succession. Regulus est mort et le traître à son sang a été renié, ce qui fait que c'est à l'héritière la plus âgée de diriger la famille. A l'heure actuelle, je dirais qu'il s'agit de tante Walburga, puisqu'elle était déjà une Black de naissance.

- Bien, où réside-t-elle ? Demanda le Seigneur des Ténèbres tout en prenant délicatement l'enfant dans ses bras.

- Elle habite toujours dans sa vieille maison, Square Grimmaurd.

- Es-tu autorisée à passer les barrières ?

- Oui, seules Narcissa et moi pouvons y pénétrer en dehors de tante Walburga. Je peux également y amener des invités à loisir.

- Parfait. Nous devons nous y rendre maintenant, je crains d'avoir été un peu trop optimiste quant au temps qu'il reste à ce garçon.

Le visage de Bella perdit son expression songeuse lorsque son regard se posa sur l'enfant. Avalant difficilement sa salive, elle prit la main que le mage noir lui tendait et tous trois transplanèrent, plongeant la pièce dans un silence lugubre.