Chapitre Trois : S'il s'agissait du Collier Coquillage
Les impressions… Connaissez-vous ce que l'on dit à propos du phénomène des premières impressions? On en dit très peu en fait, mais ce très peu est surprenant en soit. Dans une vie des plus normales, avoir des premières impressions, c'est tout à fait commun, ce qu'il l'est pourtant encore plus c'est qu'elles sont en grandes majorités fausses.
On dit également que pour nous faire une impression d'une personne, deux minutes sont suffisantes pour en tirer l'essentiel et prévoir si la relation qu'on entretient avec la personne devant nous vaut la peine d'être continuée ou pas. C'est triste à quelque part, décider du sort d'une personne en deux minutes. C'est un peu radical et c'est pourquoi j'opterai pour la première définition. Celle de la fausse impression.
C'est si compliqué, après tout, être soi-même que nous nous devons bien une seconde chance en tant qu'être humain. N'est-ce pas Himeko?
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Il me fallut une heure complète à pied m'y rendre. Bien. Ça c'est à peu près une quinzaine de rue. Bien. Dont une dizaine que j'ai du reprendre, car je m'étais trompée de chemin. Bien. Soit près de quarante minutes à tourner à rond. BIEN! Mako-chan aurait pu me laisser quelques indices! Au moins me dire que la rue que je cherchais était une rue des plus riches de Mahoroba! Moi qui croyais connaître cette ville par cœur. Je m'avançais donc bien fièrement dans cette rue, bien en attente et étant certaine que ma meilleure amie me sauterait au cou à la première occasion si je ne faisais pas attention. Autour, éparpillés se trouvaient plusieurs arbres donc leur couleur était dans les teintes de jaune-orange. Une allée de tâches verticales brunes, oranges et jaunes dont les feuilles tombaient sans arrêt pour aller poursuivre leur vie ailleurs et renaître au printemps prochain.
Les quatre saisons sont un cycle des plus étonnants, c'est si dommage qu'on n'y porte pas plus d'attention.
J'arrivai donc à l'adresse correspondante, le collier, le bout de papier et même la photo se trouvant tous dans ma main. Mako-chan avait bien choisit son endroit au final. Si vous auriez pu le voir. Devant moi ce trouva une énorme grille surplombé d'un gigantesque fronton dont la seule sculpture présente prenait la forme d'une rose. La maison derrière, ou devrais-je le manoir, avait le toit d'un rouge délavé, quasi orange, mais les murs étaient d'un blanc impeccable. Une architecture étrangère en plein milieu d'une simple ville pouvait paraitre encore plus majestueuse.
Et c'est à ce moment précis que j'ai commencé à me sentir observé. Naturellement, je pensai à Mako-chan, caché derrière un de ses nombreux buissons. Presque comme si je pouvais la sentir tellement que j'étais certaine qu'elle m'épiait. Donc j'attendis, un petit moment, le temps de la laisser sortir, mais rien, encore. Voulait-elle vraiment que je sonne? Y avait-il au moins vit dans cet immeuble? Bon tant pis, je n'y pensai pas grand-chose et sonna.
« Manoir Himemiya, comment puis-je vous être utile? »
Je figeai et compris l'énormité de ma stupidité. Au moins, je la compris, laissez-moi ce point, un peu tard, mais je la compris tout de même. En fait, non, je compris qu'il y avait malentendus, mais je n'y compris rien d'autre. Mako-chan, qu'avait-elle avec cette histoire au finale? Le bout de papier, lui? L'adresse? Puis, les Himemiya? C'est bien la famille la plus riche de tout le secteur, c'est même à eux que l'école appartient, comme ils ont payés pour la faire reconstruire suite à un gros incendie. Jamais Mako-chan n'aurait pu avoir le moindre contact avec cette famille!
« Bonjour? » Continua la voix mécanique qui me sortie assez rapidement de ma torpeur qu'en j'ai dû faire un bond de deux mètres de haut. J'en rougis comme jamais je n'ai rougis auparavant. Les erreurs n'étaient jamais mon point fort lorsqu'il s'agissait de les rattraper, surtout lorsque c'est pout mon propre bien.
« Je…hum….hum…Himeko... Saotome Kurusugawa... Makoto…hum »
« Pardon? »
Je courrai .M'enfuir. L'important était de s'en aller. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Qu'est-ce que ça signifiait! Qui…qui m'aurait mit l'adresse des Himemiya…Qui…La photo? Et le collier? Depuis combien de temps était-il là? Qu'est-ce que. Mako-chan? Mako…Mako…anniversaire?
Il devait y avoir un raison, un point commun à toute cette bêtise. Quelque chose, un minuscule détail des plus subtiles pour expliquer tout…cela! Car ce « cela » était beaucoup trop énorme pour ne rien voir! Il se devait d'avoir Mako-chan derrière tout ça! L'inverse aurait été impossible! Je m'arrêtai donc dans ma course, à bout de souffle, pour scruter chaque buisson du regard. Et de recommencer. Et une troisième fois pour essayer de trouver quelque chose d'anormal. Quelque chose qui ne conviendrait pas au concept de « buisson ». Pourtant, j'ai beau regarder et regarder encore, rien ne semblait étrange.
« Bon matin, que cherchez-vous? Est-ce que je peux vous être utile?»
La douceur de la voix me pénétra la chair et je sentis immédiatement mes joues en rougir. J'oubliai en l'espace d'une seconde, d'un battement de cœur, ce que je cherchai pour me mettre à la recherche du détenteur de cette si belle voix.
« En haut, dans l'arbre »
Je tournai mon regard vers l'arbre en question pour découvrir qu'il était du côté de la demeure des Himemiya…et celle qui avait cette voix, cette générosité, c'était ni plus ni moins que Miya-sama. La Miya-sama qui me parlait, ELLE à MOI! Je devais bien rêver. Euh. Un instant. Que pouvait bien faire Miya-sama chez les Himemiya?
Miya-sama. Himemiya. Miya. Hime…Miya...Sama.
S'il existerait une échelle de stupidité versus intelligence, j'affirme que j'aurais été dans les -295, au minimum. J'existerai que dans le négatif. Quand je disais que je ne connaissais rien d'autre que ce que Mako-chan m'avait dit à son sujet, je le pensais.
Alors, la princesse des Himemiya, c'était elle. Himemiya-sama. Ça lui va plutôt bien, comme titre. Une fille, que dis-je!, femme de ce genre ne peut être autre chose qu'une princesse. Et, avec cette hauteur que l'arbre lui procurait semblait lui donner un effet majestueux, fantastique et irréel, à la limite. Elle était…incroyable. Sa beauté n'équivalait en rien de matériel que je puisse nommer. Elle était bien au-dessus de tout cela. Bien au-dessus de toi. Si merveilleuse… J'aurais bien pu fondre sur place en passant des heures à la regarder, dans cet arbre, assise, me regardant moi. De ses yeux d'améthystes que je voyais clairement pour la première fois de mon existence. J'en oubliai de respirer et je sentis mon cœur cogner dans sa cage pour en sortir.
Puis, tiens, qu'est-ce qu'une princesse de son genre pouvait bien faire dans un vulgaire arbre?
Vous savez, parfois…je me sens mal. Mal de l'aimer autant et pour des raisons aussi superficielles que celles que je viens de vous donner. Du moins, je viens de réaliser, en la regardant dans les yeux, son regard poser sur moi, oui, qu'il y avait autre chose. Elle n'était pas que « Miya-sama ». Elle n'était pas que son titre, pas qu'une famille. Elle n'était pas que beauté et élégance. Non...elle était plus, beaucoup plus…et c'est exactement ce plus que je me jurais de découvrir, mais par des moyens plus nobles. Allez savoir pourquoi j'eus se sentiment à cet instant, mais il était bien présent. Une nouvelle confiance en soit venait d'apparaître pour le meilleure. Je me le devais. Je me le jurais.
J'ignore combien de temps nous passâmes ainsi à nous regarder, il me sembla que le temps avait arrêté, il pouvait bien y avoir eut des siècles comme trois secondes que ça n'aurait absolument rien changé. Tout de même, je me devais de ne pas d'oublier la nécessiter de lui répondre.
« Je… »
Elle me coupa d'un signe de la main. Elle descendit de sa branche, ses longs cheveux bleutés la suivant, virevoltant dans le vent, s'agitant à chacun de ses mouvements et elle s'approcha de moi, mit les deux pieds sur la barrière de pierre séparant la demeure du reste de la ville et elle s'assit, tout simplement, me regardant un petit instant de plus. Je ne pus m'empêcher de rougir. S'avoir que l'on est détaillé du regard est tellement gênant… et de sa part en plus comment s'en empêcher ?
« Kurusugawa-san, c'est bien ça ? De mon année ? »
Comment diable pouvait-elle bien savoir mon nom…?
« O-Oui…Mi-Miya-sama. »
« Pourquoi es-tu ici ?»
Que pouvais-je répondre à ça, sérieusement…la vérité me semblait si stupide et invraisemblable que j'en aurais eu honte que de commencer ma phrase, mais le silence n'était pas de mise non plus. Donc, il me restait le mensonge, mais qu'elle égocentrique doublée d'une hypocrite aurais-je fait si la première phrase complète que je lui aurais dites aurait été un paquet de mensonges? Honte, silence ou mensonge? Honte vive, honte longue ou honte interne? Je regardai mes mains et pris la décision.
« Je cherchais…c'est que… J'ignorais que vous viviez ici… j'ai trouvé ce collier et il y avait un papier avec une adresse dessus…alors. Alors. Alors. Je voulais le rapporter à son propriétaire! »
Vive. Vive. Vive. Moi j'étais vive, rouge vif, rouge écarlate, rouge cramoisi, rouge vermeil!
« Le collier? »
J'hochais la tête, trop effrayé de dire un mot de plus de peur de m'empourprer encore davantage et lui tendit le coller avec le coquillage qu'elle prit doucement, omettant volontairement la photo. Je voulus lire en ses yeux…je voulus savoir ce qu'elle pensait de tout cela. Mais j'avais en face de moi une Himemiya, et pas n'importe quelle Himemiya! J'avais la princesse des Himemiya, l'idole de Mahoroba, l'héritière d'une des familles les plus imposantes du Japon…une véritable déesse de mon monde tordu. Je n'y voyais rien, que ce soit car mes émotions m'aveuglaient ou car elle souhaite que je m'aperçoive de rien. Elle le tourna et retourna plusieurs fois avant de me le redonner et de me dire sur le même ton neutre qu'elle utilisait auparavant que ce collier ne lui appartenait pas. (Il est vrai que je voyais mal une princesse avec un collier d'aussi basse qualité).
« Merci, mais je m'en voudrais d'accepter les cadeaux de quiconque. Tu es bien gentille, quand même. » Miya-sama se redressa et je compris comment elle me voyait :
Une fan.
Mais non! Non! Elle ne comprenait pas! Je n'étais pas qu'une simple fan, non, je n'accepterai pas ce fait, je n'accepterai pas qu'elle me considère comme ça. Non! Pas question! Et vous savez pourquoi? Parce que moi, oui moi, Himeko Kurusugawa, j'ai un lien avec elle! J'ai un lien avec cette fille! Parce que, je suis plus qu'une fille ordinaire et parce qu'elle, elle n'est pas qu'une Himemiya! Non, elle et moi, nous avons un lien! Elle et moi! Elle et moi nous serons ensembles dans l'éternité! Je ne suis en rien Himeko! Je suis autre! Elle est autre! Nous sommes un! Non! Jusqu'à ce que je cesse d'exister! Jusqu'à ce que le soleil cesse d'illuminer le jour! JE NE LE PERMETTRAIS PAS!
« CHIKANE-CHAN NE T'EN VA PAS! »
…qu'ai-je fait?
…d'où vient ce nom?