Titre : Contaminée

Rating : M

Paring : Jacob / Leah

Genre : Romance / Drama ( peut-être Tragedy )


Note :

Bonsoir. ^^

Etant donné que notre lemon n'était pas complet et que je ne me voyais pas modifier l'histoire parce que selon moi, elle était " très bien " comme ça, notre OS n'a pas pu concourir pour Bloody Valentine... Sniiif... Je reposte ce chapitre parce qu'il était criblé de fautes d'orthographe et que ça me sortait par les yeux. Normalement, cette version devrait être bonne ^^

Je vous remercie infiniment d'être venus sur cette page et d'avoir eu la curiosité de nous lire, surtout que c'est un couple sur le quel on n'écrit pas beaucoup, mais comme cette idée me trottait dans la tête depuis pas mal de temps, j'ai fini par la mettre sur ordi et... je vous ai fait une suite donc je vous dis au chapitre suivant ;) Bizouxxx!


I am addicted, addicted to you

Like a bad pill, like a sick thrill

I can't get enough of you...

I am afflicted, afflicted by you

Like a bad pill, like a sick thrill ...

Afflicted _ Age of Daze


Contaminée


Chapitre Un : Par sa peau



" Bonne soirée. " Me dit Emily du pas de la porte, main dans la main avec Sam.

Je lui fis mon plus beau sourire sans rien répondre, en relevant ma tête de mon assiette de haricots rouges que j'avais à peine touché, puis repris un visage impassible lorsque la porte se referma enfin. Je jetai un coup d'oeil à mon repas qui essayait tant bien que mal de me faire du charme, mais le repoussai d'une main un peu tremblante, l'estomac noué.

Je me levai et allumai la radio.

" ... Et pour clôturer la soirée, I will always love you de Whitney Houston, que je dédie à tous les amoureux en ce 14 Février. "

D'un geste rageur, j'appuyai sur le bouton stop, les larmes me montant aux yeux.

Le 14 Février... La fête que je détestais par dessus tout.

Pas pour son côté purement commercial, mais pour ce qu'elle représentait. L'amour.

L'amour passionnel. L'amour inconditionnel. L'amour sans limite que je lui vouais malgré moi. L'amour qu'il ne partagera jamais.

La colère et la détresse se réveillèrent en moi comme toujours, depuis ces derniers longs mois, depuis que j'avais compris ce qu'il m'arrivait. Et quel évènement...

J'avais été la première loup-garou femelle de toute notre histoire.

J'avais été la première à m'y résoudre, la première à ne pas m'en effrayer. La première à être fataliste.

J'avais été la première à me moquer de ce qui se cachait sous le mot " imprégnation ". Comme si notre état de loup-garou pouvait interférer dans quoi que ce soit dans nos sentiments. On avait beau être les gardiens de notre tribu, on n'en était pas moins des êtres humains, comme il le disait souvent.

Et j'avais été la première à qui cela été arrivé... A être imprégnée par un autre qui l'était déjà.

Mes mains se mirent à trembler à l'instar de mes muscles alors que son visage se dessinait dans les méandres de mon esprit. Je me précipitai à l'extérieur de la maison, sentant mon sang circuler rapidement dans mes veines, une légère pellicule de sueur se former sur ma peau, mes organes entrer en mutation.

Jacob Black, je te haïrai jusqu'à ce que nos corps se transforment en poussière...

J'enlevai précipitamment mon vieux t-shirt troué, mes chaussures, le jeans de mon frère, ma brassière de sport, mon shorty et me mis à courir en fermant les yeux.

Encore quelques secondes...

" Notre histoire remonte dans la nuit des temps alors que les hommes et la nature ne faisaient encore qu'un. Alors que notre destin prédominait tout être et toute chose. Aïtikah, le sage de notre tribu, avait été le premier à remarquer les changements chez les plus jeunes d'entre nous... "

" Encore en train de penser à cette légende? "

Je soupirai.

Quil.

Embry n'allait pas tarder à me faire une de ses réflexions subtiles à son tour. Si l'un était transformé, il fallait s'attendre à ce que l'autre le soit aussi.

" Elle veut nous cacher quelque chose. "

Bingo.

C'était impossible d'être seule ne serait-ce qu'une simple seconde. Il y avait toujours quelqu'un. En chair et en os, ou en pensée. Toujours quelqu'un. Mais rarement lui depuis que l'autre était venue au monde.

" Allez voir ailleurs, si j'y suis. " Sifflai-je.

Je les entendis rire comme les imbéciles qu'ils étaient et sentis la colère et la rage me submerger.

" On voulait savoir si t'avais un amoureux en ce 14 Février... Personne en vue? "

Mon coeur tressaillit à l'instar de mes tripes. Si seulement ils savaient... Mais personne n'était au courant, malgré le fait qu'ils pouvaient lire dans mes pensées, j'avais rapidement trouvé la parade: me raconter en boucle la légende de notre race. Ainsi, jamais il ne saura et mon honneur et ma dignité resteraient saufs.

" ... Certains grandissaient plus vite que d'autres, certains se développaient plus que d'autres, certains même, disparaissaient... "

" Elle te répondra pas. Dit Quil.

_ Oh, allez Etrangeté! Sois cool! "

Je serrai des crocs en allongeant l'allure. J'avais toujours eu horreur qu'ils m'appellent de cette façon. Ça me ressemblait beaucoup trop...

" Yuma, le fils aîné du chef, fut le premier qui se transforma, un soir blanc, de pleine Lune. Déconcerté et honteux, il garda le secret enfoui au fond de son coeur jusqu'à ce que son frère, Tyee, lui parle de ce qui était en train de lui arriver... "

" Tant que tu resteras un loup, tu ne nous échapperas pas. " Me dit Embry, goguenard.

Les paysages côtiers défilaient à présent à côté de moi, identiques; je ne savais pas où j'allais. Je voulais juste pouvoir oublier un instant. Courir sans plus m'arrêter pour le laisser derrière moi. Si seulement c'était aussi simple...

" On est à même pas cinq kilomètres de toi. On peut te rattraper comme on veut. " Enchaîna Quil tout excité.

Il n'y avait que lui pour trouver amusant le fait d'être un loup-garou et de pouvoir muter à volonté.

Je quittai soudain la côte et m'enfonçai dans le bois, les sens en éveil, attirée par une odeur qui me dégoûtait autant qu'elle me fascinait.

Ma drogue. Mon addiction. Son odeur...

Je respirais à pleins poumons, me forçant à ne pas penser à lui, à son sourire, à son corps nu que j'avais vu maintes et maintes fois, à sa peau que j'avais rêvé de pouvoir toucher encore et encore... A ce qu'il ne ressentirait jamais pour moi.

Jacob, je te hais...

" Ça y est! Elle a changé de disque!

_ Ouais, mais celui-là aussi, on le connait... T'as pas quelque chose de plus croustillant à nous mettre sous le croc? "

A quelques dizaines de mètres devant moi, je vis un vieux chêne mort déraciné et me mis à courir encore plus vite, l'excitation montant. Pourquoi fallait-il qu'ils s'acharnent sur moi?

Je calculai la distance et plantai encore plus mes pattes dans la terre fraîche, prête à bondir et à franchir l'obstacle. Dans un dernier mouvement, je déployai toute ma force et sautai, euphorique, fière de mon exploit, quand je sentis deux présences derrière moi. Je fermai les yeux avant de me retourner lentement. Je ne pensais pas qu'ils allaient mettre leur menace à exécution. Je me maudis de ne pas les avoir sentis plus tôt.

" Dégagez. " Sifflai-je aux loups gris et noir qui se tenaient devant moi, perchés sur le tronc d'arbre.

Quil éclata de rire.

" Ne fais pas ta sauvageonne, Étrangeté. On veut juste s'amuser un peu.

_ En me pourrissant ma soirée?

_ On adore te mettre en rogne. " Renchérit Embry.

Je les regardai à tour de rôle, lasse.

Je fus tout à coup tentée de me transformer en humaine mais son odeur - cette infernale odeur - était trop présente dans les parages pour ne pas me trahir. Même ces imbéciles pourraient comprendre les battements trop erratiques de mon coeur, ma rencoeur trop profonde. Mon désir...

" Tu comprends de quelle odeur elle parle? Demanda Quil à Embry.

_ Non... Des sangs froids sont passés par ici il y a environ une heure avec Nessie et Jake.

_ Oh! J'y suis!

_ Quoi?

_ C'est évident!

_ Quoi?!!

_ Elle en pince pour Nessie! C'est pour ça qu'elle déteste à ce point Jake!

_ Dis pas n'importe quoi! C'est impossible! "

" ...Au soir de la quatrième Lune, les deux frères se retrouvèrent sur les bords de la falaise, au Sud de la tribu... "

" Leah! Grogna Embry.

_ Tiens donc? Maintenant, c'est Leah?!

_ Allons chercher un peu d'action, les enfants. Les sangs froids n'habitent qu'à deux kilomètres... Me coupa Quil, un brin d'excitation dans la voix.

_ Bonne idée! Jake nous trouvera un truc à faire, lui! On pourrait faire un combat contre les autres, ça nous permettrait de rester en forme... "

Mon coeur rata un battement alors qu'ils se décidaient à aller à la villa des Cullen, là où il se trouvait assurément.

Si je voulais garder le change, il fallait bien que je les suive. Si je prétextais quoi que ce soit, ils pourraient se rendre compte de quelque chose.

Ils se mirent à courir et disparurent bientôt de mon champ de vision.

J'allais encore devoir affronter ça.

Le voir avec elle. Une gamine d'à peine cinq ans. Éperdument amoureux. Jouant comme un grand frère, la protégeant comme un père, l'imaginant comme un amant.

J'allais encore devoir affronter ça...

" ... Sous leur véritable apparence. En tant que loups et gardiens. D'abord interloqué, Yuma s'approcha doucement de son frère, respirant l'odeur qui lui était familière. Il ne savait pas s'il devait en croire ses yeux et ses sens, puis la voix presque onirique de Tyee lui parvenit... "

Je pris tout mon temps pour arriver jusqu'au chemin dégagé qui menait à la villa des sangs froids. Je savais que Quil et Embry étaient déjà arrivés et qu'ils avaient dû se retransformer car je n'entendais plus leurs pensées. J'étais seule, à nouveau. Libre. A part de mes sens. Et de cette odeur qui s'intensifiait à mesure que je m'approchai.

Il était là. Tout près. Tellement proche et tellement inaccessible en même temps.

La villa éclairée par des lumières extérieures m'apparut plus vite que je ne le voulus, silencieuse.

Les sangs froids empestaient tous les environs de leur senteur putride et écoeurante, mais la sienne prédominait malgré tout.

Je m'approchai doucement, respirant profondément, scrutant le moindre mouvement, le moindre recoin. Le désir était en train de naître en mon sein, et l'amour que je ne voulais pas, me réchauffa encore un peu.

Je fis encore quelques pas quand mon regard fut attiré par une petite pile de vêtements sur le muret qui menait à la maison.

Je serrai des crocs.

Esmée Cullen et son instinct maternel...

Je regardai l'ensemble en dentelle noire, le débardeur de la même couleur, le vieux jeans et j'eus un rire moqueur et nerveux. Elle croyait vraiment que j'allais porter ça?

La porte s'ouvrit brusquement, me faisant faire un pas en arrière et accélérer mes battements cardiaques.

Il était là.

Avec elle dans ses bras qui me fixait intensément. Si seulement ça avait pu être lui...

Il était tellement beau...

" Je me demandais si tu étais arrivée. Tu en as mis du temps. " Me dit-il.

Je continuais à le fixer, le coeur battant, dévorant des yeux avec avidité les contours de son corps dans la lumière qui parvenait du salon.

Je te hais tellement...

" Tiens... Ça te correspond sans doute plus. " Enchaîna-t-il en me jetant un vieux t-shirt noir d'homme.

Je suivis son geste du regard et continuai de fixer le bout de tissu à quelques centimètres de moi alors qu'il rentrait dans la villa, le coeur déchiré.

Mes muscles tressaillirent tandis qu'un chagrin intense me submergeait. Ainsi, c'était comme ça qu'il me voyait?... Comme ce que je paraissais? Un garçon manqué? Il ne voyait pas la fille qui était en moi?

En quelques secondes, je me retransformai en humaine et restai toujours là, à fixer le t-shirt qu'il m'avait " donné ". Malgré tout, je le ramassai et en respirai l'odeur, fermant les yeux. Un peu plus et j'aurais pu croire que c'était lui que je humais de cette façon.

Soudain dégoûtée, je le rejetai par terre et considérai les vêtements de la vampire.

Je pouvais faire abstraction du " parfum " qui s'en dégageait. J'en étais capable.

Sans plus réfléchir, je m'habillai.

D'abord la dentelle... C'était... différent de mes brassières habituelles. Le vieux jeans - il devait être au colosse pour être aussi grand... - puis le débardeur. Ou plutôt, le bout de tissu qui laissait apparaître le bas de mon ventre et qui moulait trop ma poitrine.

J'essayais de tirer dessus, soudain mal à l'aise quand la porte s'ouvrit à nouveau, me figeant littéralement.

Une odeur de rat mort me parvint aux narines et je m'efforçai de ne pas mettre une main devant mon nez.

" Tu n'entres pas? "

Bella... Évidemment.

Après la fille, la mère.

Après l'âme soeur, la femme de sa vie.

Je ne répondis pas et continuai à tirer sur le débardeur. En vain.

" Tu es jolie comme ça...

_ Leah? Jolie? T'as dû avoir une hallucination! " Dit Embry derrière elle.

Il arriva dans l'embrasure de la porte et je m'avançai en serrant des poings.

" Putain! Les mecs, regardez ça! Elle porte un truc de fille! "

Je pénétrai dans la maison en respirant par la bouche.

Mes yeux se posèrent immédiatement sur lui. En train de chatouiller Renesmée, coupé du monde.

Une vague de bien être me submergea soudain, et je jetai un regard plein de morgue au vampire blond qui m'observait avec sa gentillesse habituelle. Il sourit légèrement alors que mes mâchoires se contractaient, puis s'éloigna rejoindre les autres autour du piano noir, à l'autre bout de la pièce.

Une douce mélodie résonna alors et Jacob leva ses yeux vers le reste du groupe. Il sourit à son tour, me contractant l'estomac. La sangsue lui posa une petite main potelée sur la joue et il la regarda un long moment, les yeux brillants, avant de l'embrasser sur le front.

Ma gorge se serra alors que je sentais des coups d'œil goguenards vers moi. Je me retournai et fusillai Quil et Embry.

" Rosalie, chante-nous quelque chose! Dit soudain Esmée Cullen.

_ Une chanson d'amour! S'excita la femme du blond.

_ Renesmée voudrait la berceuse de Bella. " Fit Jacob.

Mon coeur s'emballa et je croisai une fois de plus le regard du contrôleur de sentiments. C'en fut trop.

Je sortis, la boule au ventre.

Je ne les supportais plus. Déjà qu'avant c'était limite, mais maintenant, c'était définitif.

Et lui... Lui! Lui qui me bouffait de l'intérieur, qui me rendait littéralement dingue, il ne me voyait même pas.

Je commençai à courir le long du chemin, quand j'entendis la porte d'entrée de la villa s'ouvrir. Je me figeai à l'odeur. Si c'était encore l'empathe, je ne donnais pas cher de sa peau.

Mais ce n'était pas lui. C'était Lui...

Lentement, je me retournai et restai pétrifiée sous son regard noir.

" Bon. Qu'est-ce que tu as? " Me dit-il en s'approchant de moi, énervé.

Je déglutis et le regardai faire alors qu'une boule de feu consumait déjà mon ventre.

' Dégage, Jacob! " Lui hurlais-je, le coeur battant.

Je sentais mes muscles se contracter et appréhendais la mutation. Ce n'était pas le moment... Ou peut-être que si. Mais mon imprégnation voulait le protéger avant tout alors que moi, je voulais seulement qu'il disparaisse de ma vie.

" Non, pas tant que tu ne te seras pas calmée. " Me dit-il en s'approchant un peu plus.

Je le regardai, la bouche tremblante, les pupilles sans doute dilatées par le feu qui brûlait en moi et que j'avais de plus en plus de mal à contenir. Des mois à lutter contre. Des mois que cette boule voulait qu'on se retrouve seuls, lui et moi...

" Je veux pas te voir!

_ Dommage, je suis le seul dispo. " Dit-il en écartant les bras. " Je sais que tu as toujours eu un problème avec moi, mais on est quand même de la même meute. "

Même humaine, son odeur m'atteignait de plein fouet, me faisant trembler encore plus, de colère et de frustration.

" Ne m'approches pas... Sifflai-je.

_ Et pourquoi donc? Je pue le vampire? C'est ça ton problème? Mon odeur? "

Je déglutis une nouvelle fois en regardant ses lèvres bouger.

Jamais il n'avait été aussi proche de moi. Jamais. Et pourtant, trois mètres au moins nous séparaient encore.

" Oui! Ton odeur! Et la sienne! Les vôtres mélangées! "

Le désir me brûlait les entrailles, mais je devais tenir bon. Il en résultait mon salut.

" Les nôtres mélangées? Attends, c'est notre union qui t'ennuie? Tu trouves ça contre nature, déshonorant, même? S'énerva-t-il.

_ C'est une sangsue! Comme les autres! C'est notre ennemie!

_ Ils ne sont pas nos ennemis! Ils l'ont prouvé à plusieurs reprises! Il est temps que tu dépasses tes préjugés! Ca s'appelle murir, Leah! '

Les larmes affluèrent à mes yeux alors que mon coeur battait la chamade.

Leah... Il m'avait appelé Leah...

" A force de te prendre pour un père, tu finis par agir comme tel! Tu me dégoûtes! Raillai-je.

_ Oh je sais que je te dégoûte! Mais vois-tu, ça me déçoit de voir qu'une des nôtres se comporte ainsi. Critique les Cullen, ils ont des qualités qui te font défaut.

_ Tu parles des nôtres! Tu ne sais même pas ce que c'est que l'amour des siens!

_ Mais arrête un peu ! Tu crois que c'est facile pour moi ? De m'être imprégné d'une demie vampire ? D'en apprécier? On ne lutte pas contre tout ça! Et heureusement que les autres sont plus tolérants que toi, sans quoi il m'aurait fallu faire un choix impossible : la meute, ou mon bonheur égoïste ! Alors sors toi de la tête du cul et penses un peu aux autres, maintenant ! "

Sans m'en rendre compte, je m'approchai de lui, guidée par mon imprégnation et ma rage, et lui assenai un coup de poing qui m'éclata deux phalanges. Je me reculai soudainement, la respiration sifflante, le coeur au bord des lèvres, faisant fi de la douleur qui provenait de ma main et observai son visage choqué à un mètre de moi.

Mais au lieu de riposter, il croisa ses bras puissants en travers son torse et me dit en me toisant:

" Vas-y! Frappe, si ça te soulage.

_ Je ne suis pas Embry ou Quil! " Hurlais-je en tremblant.

Sans que je n'ai eu le temps de contrer son geste, il me saisit ma main blessée, m'arrachant un violent frisson le long de mon bras et passa un doigt aérien sur mes blessures déjà bleues.

" En effet. Deux phalanges, c'est plutôt flatteur pour moi. "

Comme muée par elle-même, la main qu'il ne tenait pas s'abattit sur son autre joue, claquant comme un fouet. La boule dans mon ventre grognait et je n'avais qu'une envie; me rapprocher encore plus de lui.

" Tu te sens mieux? Railla-t-il, me donnant envie de hurler.

_ Non. Soufflai-je, tremblant de plus en plus, dévorant des yeux les traits de son visage.

_ Ecoute Leah, je suis sincèrement désolé que tu soies la seule fille de notre meute. Que tu ne sois pas imprégnée. Que vivre à proximité des vampires t'est difficile. Mais bon Dieu, grandis un peu ! Tu es jolie, tu as un caractère de merde mais d'autres qualités qui le compensent, comme ton courage et ta loyauté. Tu sauras rendre quelqu'un heureux, j'en suis convaincu. Ne deviens pas aigrie !

_ Ne me dis pas ça... Soufflai-je à nouveau en m'approchant un peu plus de lui, comme une mouche attirée par le miel.

_ Quoi donc ? Que tu as des qualités qui sauront faire le bonheur de quelqu'un ? Ca te choque de ma bouche peut-être ? On s'est peut-être souvent disputés, mais je ne crois pas t'avoir un jour manqué de respect. Je connais ta valeur, et il serait temps que tu cesses de te rabaisser. Dit-il en me lâchant ma main.

_ Ne me dis pas ça! Je te hais Jacob, je te hais! " Hurlai-je en lui donnant une nouvelle gifle, les larmes coulant le long de mes joues.

Je le frappai encore une fois alors que le désir enrageait dans mon ventre, me collant contre lui, me faisant respirer à pleins poumons son odeur qui me hantait depuis si longtemps. Je voulais tellement qu'il riposte, qu'il me rende mes coups, que le sang coule. Je voulais qu'il me tue de ses propres mains, qu'il apaise les larmes de mon coeur. Puis, la boule eut raison de moi et je me jetai sur ses lèvres. Ses lèvres carmin, brûlantes qui peuplaient mes rêves, hantaient mon esprit. Ses lèvres qui restèrent résolument closes, qui ne bougèrent même pas avec les miennes...

Je me reculai, affolée, et tournai les talons en courant.

Qu'est-ce que je venais de faire?

La boule se transforma tout à coup en monstre et se mit à rugir de frustration alors que je courrai à travers les bois, que mes muscles tremblaient de plus en plus et que ma transformation n'allait pas tarder. J'entendis des pas derrière moi, mais ne me retournai pas et courus encore plus vite, me blessant aux branches qui barraient mon chemin.

Puis sa voix me stoppa net.

" Oh Leah! Je veux bien que la situation te paraisse difficile, mais il y a des choses qui... ne sont pas bien! Essaie de te contrôler un peu!

_ Quoi? Soufflai-je en me retournant.

_ Merde, Leah, on est de la même meute, on est comme frère... et soeur. Et je suis imprégné. Alors cogne-moi, insulte-moi mais ne m'embrasse pas.

_ Sinon tu feras quoi, hein? Tu feras quoi, Jacob? On se battra? Alors je vais le refaire!

_ Quoi, c'est ça ton but ? Que je te cogne ? Je ne frappe pas les femmes. Ça devrait te faire plaisir que je te considère comme une femme, non ? "

J'éclatai d'un rire nerveux, le coeur battant lourdement.

" Tu ne me vois même pas, Jacob! Tu n'en as rien à foutre de moi!

_ Mais arrête avec ça! Comment pourrais-je ne pas te voir?! Quand je suis loup, tu investis mes pensées.

_ Pas comme toi, tu investis les miennes. "

Il me regarda, interloqué et me demanda sur un ton méfiant:

" Que veux-tu dire?

_ ... Rien. "

Il m'observa quelques instants, faisant trembler mon coeur, puis tourna les talons et se transforma un peu plus loin sans prendre la peine de se déshabiller. Sans plus réfléchir, je fis la même chose et m'élançai à sa poursuite.

Ma décision était prise. Je ne pouvais plus faire semblant. Je ne pouvais plus lui mentir. Mais je ne pouvais pas non plus le lui dire. Alors, j'allais le lui faire comprendre.

Il était déjà loin devant moi, peut-être à quatre ou cinq kilomètres et il pensait à elle, développant ainsi la boule dans mon ventre. Je m'assurais qu'aucun de ceux de notre meute n'était également transformé, et commençais:

" ... C'était le matin du jour de la fête nationale, l'été dernier. Je me suis réveillée comme si j'étais seule au monde ou qu'on m'avait arraché quelque chose de vital. Durant la nuit, la meute avait peuplé mes rêves et j'étais désemparée. Il manquait quelqu'un. Toi... Tu avais disparu. On ne savait pas où tu étais et j'étais complètement paniquée. Moi! Moi qui te déteste depuis qu'on est tout petits! Je me suis d'abord dit que ce n'était qu'un rêve... Et j'ai attendu de te revoir. Et quand tu es venu nous chercher ce soir-là, quand ton odeur m'a frappé de plein fouet et que j'ai senti cette chose au fond de moi, je me suis dit que c'était tout simplement impossible... Non, pas toi... "

Je le sentis ralentir l'allure, comme s'il était assommé par mes mots alors que j'accélérais pour le rejoindre.

" ... C'était impossible, n'est-ce pas? Toi qui m'exaspérais déjà à penser à elle à longueur de journée, je ne pouvais pas m'être... "

Même en pensée, je n'arrivais pas à le dire. Il avait arrêté de penser à elle et se répétait en boucle ce que je venais de lui avouer.

" Leah...

_ Quoi, Leah?! Ne me dis pas que ça n'a pas pu arriver, Jacob! Parce que la boule que j'ai dans mon ventre est bien réelle! La jalousie qui me ronge, aussi! La haine que je te porte désormais, encore plus!

_ Leah, je... Je ne savais pas. Je regrette... Ça... n'aurait jamais dû arriver. "

Je ravalai ma fierté alors que ses mots me déchiraient. Je ne voulais pas l'avoir inconditionnellement... Je voulais juste l'avoir une fois. Pour que la boule se calme.

" ... Laisse-moi t'avoir, Jacob... "

Je le sentis se figer soudain, et penser très fort à sa sangsue démoniaque. Je savais ce qu'il allait me dire avant même de l'avoir pensé.

" Leah, tu sais bien à quel point ça m'est impossible. Je suis imprégné.

_ Et je le suis aussi! "

Les larmes commençaient à naître aux coins de mes paupières alors que je n'arrêtai pas de courir, le coeur se déchirant en mille morceaux.

Tout à coup, la présence d'un autre se fit ressentir, me paniquant complètement.

" Ton frère... " me dit-il, puis plus rien.

Avant que Seth ne se rende compte de ma présence, je décidai de me retransformer moi-même et scrutai les bois. J'avançai à petits pas, les jambes flageolantes, aucunement gênée par ma nudité, le coeur au bord des lèvres lorsque je distinguai un mouvement.

Je restai un moment figée devant sa beauté sauvage, sa peau lisse et tendue, son ventre musclé et puissant, ses mains fortes qu'il se passait encore et encore dans ses cheveux courts tandis que la bête dans mon ventre grognait comme jamais. Mes mains se mirent à trembler alors que je m'avançais vers lui, puis, il s'arrêta en plein mouvement, tendu comme un arc. Il m'avait sentie... Ou entendue. En tout cas, il savait que j'étais là.

Je continuais à le dévorer des yeux alors que ma gorge s'asséchait et que la bête dans mon ventre me poussait à m'avancer encore.

Lentement - trop lentement - il se tourna vers moi, faisant accélérer mon rythme cardiaque. Il prit une profonde inspiration lorsqu'il vit que j'étais aussi nue que lui.

C'était la première fois qu'il me voyait comme ça. Je m'arrangeais toujours pour muter à l'abri des regards d'habitude. Mais là, j'avais besoin de savoir. Savoir ce qui se passerait dans ses yeux s'il me voyait.

Je sentis son regard sur ma poitrine, descendre le long de mon ventre, mes jambes, et les hurlements du monstre redoublèrent et me poussèrent encore plus en avant.

" Leah... Commença-t-il alors que je m'avançais encore vers lui, la voix perdue.

_ S'il te plaît... Juste une fois.

_ Leah, je ne peux pas... Pour Nessie ce... ce serait injuste. " Dit-il en se détournant.

Je sentis l'hésitation dans sa voix et le monstre dans mon ventre s'en réjouit. Peut-être me désirait-il... Même un peu.

" Je veux juste que tu m'embrasses une fois. Pour faire taire le monstre.

_ C'est pas raisonnable. " Souffla-t-il alors que je continuais à avancer.

Il s'était arrêté et me faisait dos. Parfait. Je voyais ses muscles se tendre alors que la boule se divisait et qu'une partie venait se loger également dans ma gorge. Je voulais le toucher. Maintenant...

Lentement, je fis les derniers pas qui me séparaient de lui et posai ma bouche sur sa colonne vertébrale, le faisant frissonner violemment. Je fermai les yeux et laisser courir doucement ma langue sur sa peau, réprimant un gémissement. J'allais me coller à lui quand il fit un pas en avant, commandé par sa propre imprégnation. La bête en moi rugit alors que je le forçai à se retourner et à plonger son regard dans le mien. Son regard noir et brûlant.

" Leah, arrête ça tout de suite! " Gronda-t-il me faisant serrer des dents.

Sans le quitter des yeux, et loin de me laisser faire, je fis un nouveau pas vers lui et tendis ma main droite afin de toucher sa hanche. Mes doigts l'effleurèrent quelques instants, s'habituant à la texture de sa peau, puis se posèrent entièrement dessus. Je le sentis se tendre en m'arrêtant à quelques millimètres de son corps incandescent, sans quitter ses yeux des miens. Ma main remonta doucement le long de son flanc, jusqu'à son épaule, puis son cou. Je me collai soudain contre lui, lui arrachant un sifflement alors qu'il contractait ses mâchoires sans pour autant me repousser.

" Juste une fois... Répétai-je dans un souffle.

_ Leah... " Grogna-t-il en me saisissant violemment d'une main les cheveux pour m'attirer à lui et plaquer ses lèvres serrées contre les miennes entrouvertes, me coupant le souffle. Puis, il me relâcha - trop vite... - et me dit d'une voix dure et enrouée: " Voilà. C'est fait. Je ne peux plus rien pour toi. "

Il essaya de se détacher de moi mais je le giflai de toutes mes forces, les larmes aux yeux.

" Tu vas devoir attendre au moins cinq ans pour pouvoir faire ne serait-ce que ce que tu viens de " m'accorder "... Ne me fais pas croire que tu tiendras le coup alors que tu sais ce que je ressens pour toi! J'ai envie de toi, Jacob! Et j'en ai envie tout de suite! " Hurlai-je en me jetant sur lui mais il me stoppa en posant une main sur ma gorge où pulser mon coeur, juste sous mon menton, me faisant gémir de frustration.

Ses yeux s'étaient encore assombris, sa mâchoire était plus que jamais contractée alors que je tentais tant bien que mal de l'atteindre.

" Arrête, Leah. On ne peut pas et tu le sais!... Cinq ans ou pas. " Gronda-t-il à nouveau, faisant couler des larmes amères sur mes joues.

Je me détachai de sa prise et lui assenai cette fois un coup de poing en pleine bouche, éclatant sa lèvre inférieure. Il me saisit à nouveau les cheveux, mais je ne lui laissai pas le temps de me repousser et me jetai sur lui pour en lécher le sang qui coulait sur son menton et pour ensuite plonger ma langue dans sa bouche, me collant contre lui. Le monstre en moi se mit tout à coup à ronronner lorsqu'il se rendit compte que Jake ne me repoussait pas et qu'il commençait à répondre à mon baiser, me rendant folle de désir. Mais lorsque je voulus encore plus approfondir notre baiser, il tira une nouvelle fois sur mes cheveux et me poussa des deux mains, le regard dur, la respiration sifflante.

" Leah! " Me dit-il à nouveau d'une voix dure.

Je passai ma langue sur mes lèvres tremblantes pour recueillir les dernières traces de son sang quand il me saisit violemment par la nuque et écrasa sa bouche sur la mienne, m'embrassant profondément. Je me mis légèrement sur la pointe des pieds, gémissant de plaisir et saisis la main qu'il avait posé sur ma hanche pour l'abattre sur mon sein gauche. Il grogna contre mes lèvres, ses doigts me malaxant durement. A bout de souffle, il finit par se séparer légèrement de moi, mais je me jetai à mon tour sur sa bouche et saisis violemment sa verge tendue dans ma main tremblante. Il approfondit encore plus le baiser alors que les siennes se refermaient sur moi et que je le masturbais de plus en plus vite.

Je n'avais jamais fait ça auparavant, mais j'étais tellement grisée par sa peau, ses mains, ses lèvres que je me moquais bien de ma maladresse.

Sa langue bataillait sauvagement avec la mienne quand il se colla brusquement contre moi et qu'il fit descendre rapidement la main qui tenait mon sein jusqu'à mes lèvres intimes trempées. Je me détachai soudain de sa bouche, alors qu'il plongeait profondément deux doigts en moi, m'arrachant un hoquet de surprise et de plaisir mélangés. Il ancra ses yeux noirs dans les miens alors que je continuais à le masturber et qu'il commençait à bouger sa main contre mon sexe. Je me mis à haleter et voulus attraper une nouvelle fois ses lèvres mais il recula son visage et se pencha pour embrasser mon cou. Je gémis sans retenue quand sa langue effleura ma gorge et bougeai ma main encore plus rapidement sur sa verge. Quelques secondes plus tard, je le sentis se tendre et accentuer la pression sur ma gorge, puis il éjacula sur nos deux ventres, déferlant en moi une vague de plaisir et de bonheur insoupçonnés.

Sa bouche remonta le long de mon cou, sur ma joue puis trouva mes lèvres tandis que ses doigts bougeaient toujours à l'intérieur de moi. Il m'embrassa tendrement - je crois... - et ce fut assez pour me contracter à mon tour dans un nouveau hoquet. Il retira sa main alors que des étoiles multicolores virevoltaient devant mes yeux et que la réalité reprenait le dessus.

Nous restâmes de longues minutes dans un silence de plomb, puis il se détacha de moi et commença à s'éloigner.

" Tu ne vas pas partir maintenant! " Lui criai-je, le coeur affolé.

Il s'arrêta et se retourna lentement vers moi, le visage fermé.

" Tu as eu ce que tu voulais. Me dit-il platement.

_ Non!

_ Une fois... C'est ce que tu m'as demandé. "

J'ouvris la bouche alors que les larmes menaçaient une nouvelle fois de couler et qu'il partait pour de bon, cette fois.

Je restai un moment là, tremblante et sanglotante, regardant l'endroit où il se tenait juste avant de disparaître de ma vue, puis me laissai tomber sur le sol et me roulai en boule, la main sur mon ventre poisseux.

Le monstre en moi se réveilla, m'arrachant peu à peu les entrailles. Une impression amère me submergea.

Je pensais qu'une fois que je l'aurais eu, je me sentirai apaisée, que cette chose au fond de moi me laisserait tranquille. Mais elle était toujours là. Et elle s'intensifiait, de minute en minute. Ainsi donc, j'étais condamnée à ressentir ça pour le restant de mon existence...

Peu à peu, la plénitude fit place une nouvelle fois à l'amertume, et la félicité au désespoir.

Je ne voulais plus qu'une chose, maintenant. Une seule et unique chose...

Je voulais juste mourir... Lentement. A petit feu. Pour que le souvenir de ses lèvres sur les miennes ne s'efface pas trop vite.

Et que son indifférence m'achève. Et qu'il disparaisse à jamais de mon esprit.