Disclaimer : je ne suis pas propriétaire des personnages, je ne fais que les emprunter à J.K Rowling pour laisser libre cours à mon imagination.

Stupide potion… Pourquoi donc Rogue avait-il voulu la leur faire préparer ?

Potion de Désinhibition! Pour des Septième Année aux hormones déchaînées ! Et puis quoi encore ? Hermione était extrêmement agacée, tout comme le reste de la classe, d'ailleurs. Chacun se demandait avec effroi ce qui allait bien se passer si, comme à son habitude, Rogue testait la potion sur certains de ses élèves… Le maître des potions sembla avoir remarqué l'anxiété régnante, puisqu'il lança d'un ton neutre :

"Bien entendu, nous ferons comme d'habitude. Une moitié de la classe prendra la potion au hasard, tandis que l'autre n'aura que de l'eau dans sa fiole. Inutile de vous préciser qu'il est impératif que vous réussissiez ce doux breuvage, ne serait-ce que pour ne pas perdre un nombre assez astronomique de points. De plus, une potion de Désinhibition mal préparée peut conduire à des catastrophes… mais je ne voudrais pas vous faire peur…"

La tension était palpable dans le cachot durant l'heure qui suivit. Même Hermione se concentrait comme jamais. Elle ne voulait pas perdre de points, et elle ne voulait pas mourir dans d'atroces souffrances, ce qui semblait être l'un des effets indésirables mentionnés dans le manuel avancé de potions pour les septième année, en cas de mauvais dosage d'un ingrédient.

Enfin, le dernier élève acheva sa préparation. Rogue passa dans les rangs pour vérifier le contenu de chaque chaudron.

"Bien. Il apparaît évident que vous ne faites d'efforts que sous la menace… Chacun de vous a réussi sa potion, pour une fois. Je n'aurai donc malheureusement pas de décès à déplorer dans ma salle de classe cette année. A présent, vous allez me donner un échantillon de votre potion, et je redistribuerai la moitié de vos fioles… de la manière impartiale qui s'impose, cela va sans dire, acheva-t-il avec un sourire machiavélique."

La classe entière frissonna, et en particulier le coin des Gryffondors, qui se sentaient relativement visés par cette menace à peine voilée. La potion mettrait un quart d'heure à faire son effet, plus si l'on se montrait particulièrement récalcitrant.

Et le spectacle commença… Comme prévu, la plupart des Gryffondors reçurent un échantillon de potion, tandis que seuls quelques Serpentards en obtenaient un. Rogue voyait certainement là la dose « d'impartialité » qui s'imposait selon lui, songea Hermione férocement.

L'atmosphère était électrique. Les victimes luttaient vaillamment à mesure que le poison se distillait dans leurs veines, pour ne pas céder, tandis que les autres, spectateurs attentifs, tentaient de repérer les premiers signes de « lâchage total ».

Neville capitula le premier. Il se précipita vers Seamus avec un regard gourmand, et essaya de lui arracher un baiser, sous l'hilarité grandissante des autres élèves, et sous l'œil narquois de Rogue qui commenta placidement :

"Tout professeur qui se respecte ne devrait pas manquer une seule occasion de rire de ses élèves…Mr Londubat, je vous remercie pour ce cadeau de Noël avant l'heure. Je m'assurerai que vous ne perdiez pas une miette de ma gratitude. Surtout, faites comme chez vous…"

Mais Seamus ne l'entendait pas de cette oreille. Il se dégagea de l'étreinte sauvage de Neville pour se diriger d'un air béat vers Lavande, en disant :

"Trop cool, cette potion ! Lavande, je veux te faire l'amour, maintenant !"

-D'accord…, répondit Lavande qui s'accrocha lascivement au cou de Seamus pour l'embrasser, tandis que lui commençait à chercher une ouverture sous sa robe.

Et tout se déchaîna. Harry se mit debout sur une table et commença à chanter d'une voix d'ivrogne son amour « désespéré et éternel » pour « ma Ginny à moi ». Ron, quant à lui, s'était jeté sur Pansy Parkinson qui réprimait à grand peine un hurlement de terreur et de rire mêlés, tandis que Draco, qui, de manière surprenante, avait lui aussi écopé d'un échantillon, se lançait à la conquête d'Hermione à grands coups de déclarations enflammées et de baisers mouillés.

Hermione le repoussa violemment puis, comme il revenait à la charge, lui lança un sortilège de Stupéfixion : elle n'avait pas que ça à faire. Soudain, une voix près de son oreille murmura :

« Et bien, Miss Granger ? Pourquoi ne buvez-vous pas votre part ?

-Euh…

-Pas d'exception. Pour personne. Buvez maintenant. »

Le professeur lui jetait un regard pénétrant ; elle commença à paniquer. Que faire ? Le maître des potions s'appuya contre le bureau le plus proche et continua à la fixer. Apparemment, il attendrait. Elle n'avait pas le choix, mais il fallait qu'elle assure ses arrières…

A contrecoeur, elle avala le contenu de sa fiole, puis sortit discrètement sa baguette et se lança un sortilège de mutisme. Elle s'apprêtait à se jeter silencieusement le maléfice du Saucisson quand une main saisit la sienne, l'empêchant d'accomplir son projet.

« Oh non, Miss, murmura le professeur à son oreille. Pas de tricherie ; ce ne serait pas juste. »

Il sortit sa propre baguette et leva le sortilège de mutisme. Enfin, il lâcha la main de la jeune fille, mais en lui confiscant sa baguette. Merde.

Hermione paniquait complètement cette fois. Combien de temps lui restait-il ? Peut-être dix minutes, plus ou moins… Soudain, la solution lui vint à l'esprit ; elle l'accueillit avec une gratitude débordante. Il lui suffisait de prévenir les effets de la potion, d'agir avant eux. Bien entendu, Rogue le saurait ; il comprendrait qu'elle jouait la comédie et, furieux, il la renverrait de la classe avant que la potion ne lui fasse perdre tout contrôle. Et s'il ne la renvoyait pas… Et bien, on verrait ! Pour l'instant, il fallait qu'elle fasse ce qu'elle avait à faire.

Hermione prit une profonde inspiration et s'approcha doucement du maître des potions. A présent, il ne fallait plus hésiter. Elle plongea ses yeux dans les siens et, sans plus de cérémonie, se jeta à l'eau.

Le professeur ne réagit pas immédiatement au baiser : il semblait complètement choqué. Hermione en aurait ri si elle l'avait pu, mais à vrai dire elle ne savait plus très bien ce qu'elle faisait. Il se dégagea sauvagement, comme elle l'avait supposé, et la dévisagea un long moment, ses yeux noirs brûlant de rage.

Il va m'ordonner de sortir, maintenant, pensa-t-elle sans cesser de le regarder, j'espère qu'il ne m'enlèvera pas trop de points… Oh non ! il va me faire virer !

Mais avant qu'elle ait pu approfondir cette pensée alarmante, l'impensable se produisit. Le professeur Severus Rogue lui prit brutalement le visage entre les mains, s'approcha et l'embrassa à son tour.

Hermione perdit toute notion du temps ; elle n'était plus qu'une masse brûlante et tremblante, incapable de réfléchir. Waw était tout ce qui lui venait à l' sentit ses jambes céder sous elle, mais il la retint, la serrant plus fort encore, passant ses mains dans ses cheveux d'un geste plus que passionné.

Et, tout aussi soudainement qu'il avait commencé, le baiser s'arrêta. Hermione se sentit rejetée violemment en arrière et heurta le bureau dans son dos. Elle leva les yeux avant d'avoir pu s'en empêcher, et se trouva face à face avec un homme terrifiant, tant il semblait se consumer de rage… ou de toute autre chose. Enfin, il parla, mais ce fut d'une voix basse et rauque, pleine d'une violence retenue.

« Vous voyez, Hermione, dit-il, quand on joue la comédie, il faut savoir aller jusqu'au bout. »

Hermione était tout à fait incapable de répondre. Elle resta là, reprenant lentement ses esprits, et se demandant tout à coup si on les avait vus. Mais non, le brouhaha n'était pas différent de ce qu'il était auparavant.

« Sortez maintenant, siffla le professeur. Sortez ! »

Sans demander son reste, la jeune fille ramassa précipitamment ses affaires et sa baguette et quitta la salle en courant, sans regarder en arrière. Une fois dehors, elle se réfugia dans une classe abandonnée, dont elle verrouilla la porte derrière elle. Là, elle attendit quelques minutes, puis laissa la potion déferler en elle, à l'abri des regards.