Et voilà, c'est la fin. La vraie, cette fois !

Merci les filles pour vos réguliers et inconditionnels encouragements, ça a vraiment été un plaisir de lire vos gentilles reviews. J'espère que cet épilogue vous plaira ! C'est pour vous, lol !

J'avoue être gênée par cet épilogue, toujours le même refrain, j'ai du mal à les concevoir en tant que couple... j'ai fait du mieux que j'ai pu, pourtant... bonne lecture !


A peine une semaine après la fin des évènements, ils avaient repris le travail à plein régime. Et leur nouvelle affaire leur donnait déjà du fil à retordre. Et pourtant, sans rien préméditer ni trop savoir comment, Peter et Olivia terminaient la soirée en buvant une bière à son appartement, après avoir déposé Walter à son domicile.

A vrai dire, ils étaient en train de parler de l'affaire dans le bureau d'Olivia, quand elle avait soudain dit quelque chose du genre « je suis exténuée » en passant ses mains dans ses cheveux. Peter l'avait alors regardée et avait constaté comme elle était tendue à cause de ce nouveau cas. Il lui avait proposé quelque chose comme « ça te dirait d'aller boire un verre, histoire de se détendre ? ». Elle lui avait dit « merci » mais décliné son offre, mettant en avant qu'elle n'avait envie que d'une chose : « j'ai juste envie de rentrer chez moi pour prendre une douche et me changer ». Il avait alors répliqué quelque chose du genre « et alors ? c'est pas incompatible… » avec un haussement d'épaules.

Voilà comment, en gros, ils en étaient venus à se retrouver chez elle, Peter assis sur son canapé et détendant l'atmosphère en usant de son humour, et Olivia, portant son t-shirt de Northwestern et un bas de jogging, les cheveux mouillés mais lavés, assise sur le fauteuil face à lui, les jambes repliées sous elle et riant de ses plaisanteries.

Le sourire toujours accroché à ses lèvres, elle termina sa bière avant de jeter un coup d'œil à Peter. Bien qu'elle appréciât sincèrement cet instant avec lui et surtout après ce qu'ils avaient vécu, elle se sentait vraiment fatiguée et trépignait de se mettre au lit et de dormir. A contrecœur, elle reprit son sérieux.

- Bien, si tu n'y vois pas d'inconvénient, j'aimerais aller me coucher, Peter.

- Déjà ? Il est à peine 23h, Olivia, protesta-t-il, peu désireux de voir la soirée s'achever déjà.

- Peter, je suis épuisée.

- Oh allez, Dunham, ne sois pas si rabat-joie. Pour une fois qu'on passe une soirée sympa, on ne l'a pas volée, non ?

Elle pouvait difficilement le contredire puisque c'est ce qu'elle pensait aussi.

- D'accord, céda-t-elle finalement, mais ne m'en veux pas si je m'endors, dit-elle en faisant la moue.

- Okay, alors que pouvons-nous faire pour éviter que tu t'endormes ?

- J'en sais rien. A vrai dire, je crois que je ne suis bonne à rien, ce soir.

- Je te propose un jeu.

- Un jeu ? répéta-t-elle, incrédule. Quoi ? Une partie de poker ?

- Nan, je pensais à autre chose.

Elle secoua la tête, attendant qu'il poursuive.

- Je te propose « action ou vérité », dit-il enfin avant de boire une nouvelle gorgée de bière.

Elle haussa les sourcils en une expression d'incrédulité totale.

- Action ou vérité ? répéta-t-elle. Tu plaisantes, j'espère ? dit-elle avec un regard ahuri.

- Pourquoi ? demanda-t-il l'air innocent.

- Ca fait une éternité que je n'ai pas joué à ça. La dernière fois doit dater d'il y a 15 ans !

- Et alors ? Il n'y a pas d'âge…

- Peter c'est ridicule, protesta-t-elle.

- Dis plutôt que tu n'oses pas, Dunham. Aurais-tu peur de ce que je pourrais te demander de dire… ou de faire ? dit-il d'un ton moqueur.

Elle inclina la tête sur le côté, à la fois titillée et amusée.

- C'est un défi, M. Bishop ? répondit-elle sur le même ton.

- Non, juste une façon de s'amuser et de passer le temps. De quoi as-tu peur ?

- Je n'ai peur de rien.

- Prouve-le, Dunham. Joue avec moi.

Elle pinça les lèvres. Elle savait qu'il savait comment la convaincre. Il la connaissait décidément trop bien et il venait une fois de plus de le prouver.

- Okay, M. Bishop. Jouons.

Il afficha un sourire victorieux avant d'enchaîner.

- Alors je commence puisque j'ai eu l'idée, dit-il.

- Je t'écoute.

- Action ou vérité ?

- Vérité.

- Petite joueuse, se moqua-t-il gentiment.

Elle ouvrit la bouche pour protester mais il ne lui en laissa pas le temps.

- Est-ce que tu étais inquiète pour moi après mon enlèvement ?

Elle cligna les paupières, surprise par cette question.

- Bien sûr, répondit-elle comme une évidence.

- Pourquoi ? demanda-t-il.

- Non, non, non, M. Bishop, dit-elle en souriant. Une seule question. A mon tour. Action ou vérité ?

- Vérité, dit-il en pensant tout bas qu'il devrait faire plus attention à la tournure de ses questions, dorénavant.

- De quoi te souviens-tu quand tu étais dans cet état ? demanda-t-elle.

Il prit quelques secondes pour réfléchir en se disant qu'elle aurait pu trouver pire comme question.

- Je me souviens de presque tout, sauf des moments où j'étais drogué ou endormi. J'étais conscient de tout ce qui m'entourait, mais je ne pouvais pas réagir.

Elle sembla méditer sa réponse. Tout ce qu'elle lui avait révélé, ses pensées intimes, ses doutes et ses craintes. Elle secoua la tête comme pour chasser ses pensées, ennuyée à l'idée qu'il n'ait rien oublié.

- Action ou vérité ? demanda Peter.

- Vérité.

Il sourit, content qu'elle choisisse cette option.

- Jusqu'à quel point étais-tu inquiète pour moi ? demanda-t-il avec un sourire équivoque.

« Ah c'est comme ça, Peter. Très bien, tu l'auras voulu », pensa-t-elle. Elle prit néanmoins le parti de lui répondre sincèrement.

- J'étais morte d'inquiétude. Je n'en dormais plus la nuit et je faisais des cauchemars où je te cherchais sans parvenir à te retrouver. J'étais fébrile et j'ai fait du sport à outrance pour me défouler. J'ai inquiété beaucoup de monde autour de moi. Et si tu veux tout savoir, j'ai perdu 3 kgs entre le moment où tu as disparu et celui où tu es redevenu toi-même.

Il apprécia à sa juste valeur, cet accès de franchise qui avait dû lui coûter, tandis qu'elle baissait les yeux faisant mine de jouer avec sa bouteille vide pour dissimuler son embarras.

- Action ou vérité ? demanda-t-elle sans relever les yeux.

- Vérité.

- Walter a dit que pour te faire réagir, je devais utiliser la jalousie. C'est ce que j'ai fait à l'hôpital. Je t'ai parlé de Lucas pour te faire sortir de ta transe et ça a fonctionné, dit-elle. Puis j'ai recommencé à la maison de campagne, en te mentant au sujet de Sam Weiss.

Il fronça les sourcils, craignant de deviner où elle voulait en venir.

- Et alors ? Quelle est la question ? demanda-t-il.

- La question est : étais-tu vraiment jaloux ? dit-elle en levant les yeux vers lui. Est-ce que Walter avait raison ? C'est bien la jalousie de me savoir avec un autre homme qui t'a réveillé les deux fois ?

Il entrouvrit la bouche et se recula pour s'appuyer au dossier du canapé, comme pour gagner du temps. « Okay, passons directement aux choses sérieuses », pensa-t-il en pinçant les lèvres, contrarié par l'aspect très personnel de la question et de ce qu'elle sous-entendait.

- Jaloux est un bien grand mot. Je dirais que j'étais fâché de savoir que tu prenais du bon temps alors qu'on travaillait d'arrache-pied pour résoudre cette enquête, répondit-il.

- Peter ! protesta-t-elle, à la fois vexée du reproche et persuadée qu'il n'était pas honnête. Je pense savoir quand tu mens et tu viens de le faire. Ce jeu, c'était ton idée, je te le rappelle, alors si tu ne joues pas franc jeu, on arrête. Et puis quelle est ton excuse pour Sam ?

- Tu t'es confiée à un parfait inconnu plutôt qu'à moi.

Elle lui lança un regard fâché et il poussa un soupir exaspéré.

- Okay, okay, j'étais jaloux, ça te va ? avoua-t-il finalement à contrecœur. A ton tour, action ou vérité ? enchaîna-t-il sans lui laisser le temps de réfléchir à sa réponse.

- Vérité.

- Pourquoi as-tu risqué de compromettre ta carrière pour venir me sauver de cet hôpital ?

Elle soupira. Le jeu prenait une tournure si personnelle que sa fatigue s'était envolée au profit de son instinct naturel de garder ses émotions pour elle.

- Tu en aurais fait autant à ma place. J'ai fait ce que je devais faire.

- Tu te défiles à ton tour, Dunham. Sois franche.

Elle soupira à son tour, exaspérée. Mais elle se montra sincère dans sa réponse, néanmoins.

- Parce que je ne supportais pas l'idée de te savoir dans cet état. Parce que faire ce travail sans toi n'avait plus d'intérêt. Parce que ta présence m'est devenue indispensable… et bien que tu n'aies pas posé la question, si c'était à refaire, j'agirais exactement de la même façon.

Elle ne détourna pas les yeux durant cet aveu, mais elle était visiblement gênée.

- Action ou vérité ? dit-elle.

- Vérité.

- Shaw a dit qu'avant de sombrer dans l'apathie, tu avais pris soin de laisser une clé pour pouvoir en ressortir. Walter a dit que j'étais cette clé. Pourquoi ?

Il détourna un instant les yeux.

- Ils s'étaient renseignés sur moi et sur les personnes que je fréquente. Ils m'ont questionné sur toi. Ils voulaient en savoir plus. Mais j'ai résisté. Je ne voulais pas qu'ils apprennent quoi que ce soit sur toi par mon intermédiaire. Je ne voulais pas qu'ils m'utilisent pour t'atteindre ou pire, qu'ils te fassent subir le même sort en pensant que tu ferais un bon cobaye. C'est pour ça que je me suis mis dans cet état.

- Ce n'était pas ma question, Peter. Ma question était : pourquoi étais-je la seule qui pouvait te ramener. Pourquoi moi, Peter ? insista-t-elle.

Il soupira bruyamment, se disant finalement qu'il avait eu une idée stupide en proposant ce jeu qui n'en était plus un depuis le début de leurs questions.

- Je crois que tu le sais déjà, Olivia, dit-il d'un ton sérieux.

- Je veux l'entendre.

Il pinça les lèvres avant de répondre.

- Parce que tu es la seule chose de positif dans ma vie. La seule chose qui en vaille la peine et pour laquelle je suis prêt à me battre jusqu'au bout pour la conserver. Et je ressens le besoin irrépressible de t'aider et te protéger, malgré ta résistance à ce que je le fasse. Toi et cette sorte de petite famille que l'on forme avec Walter et Astrid, aussi. Mais surtout toi, dit-il sur un ton où perçait une légère irritation.

Il observa sa réaction. Elle baissa un instant les yeux et il trouva soudain sa gêne, charmante.

- Car s'il y a bien une chose qui m'importe dans ma vie, c'est toi, acheva-t-il d'un ton plus doux.

Quand elle releva les yeux, il chercha son regard. Elle le soutint quelques secondes mais elle finit par céder la première.

- Action ou vérité ? demanda-t-il.

Elle dut se forcer à relever les yeux vers lui. L'instant était devenu beaucoup trop sérieux et intime pour elle. La fatigue et l'envie de retrouver l'atmosphère rassurante de son lit la reprirent.

- Peter, et si on arrêtait pour ce soir ? Tu devrais rentrer.

- Oh allez, Olivia, où est passé ton côté joueur ?

- Il est allé se coucher et j'aimerais en faire autant.

- Ne sois donc pas si sérieuse, il reste un quart d'heure avant qu'on atteigne minuit. Tiens au moins jusque-là et je te promets que je te laisserai aller te coucher ensuite.

Pour être honnête, ce n'était pas tant l'idée de terminer la soirée à une heure qu'il considérait encore trop précoce qui le dérangeait, mais plutôt celle de la finir sur une note aussi sérieuse. Et surtout achever la soirée sur l'aveu sincère qu'il venait de faire. Il ne voulait pas la quitter en restant sur les mots qu'il avait prononcés, sachant qu'elle continuerait sans doute à y penser et à les analyser. A vrai dire, il avait besoin d'une diversion pour lui faire penser à autre chose. Et il avait déjà préparé sa prochaine question.

Elle soupira et l'observa en réfléchissant.

- Okay, accepta-t-elle finalement.

Comme si elle avait deviné ses intentions, elle trouva avisé de changer de tactique.

- Va pour action alors.

Il sembla légèrement déçu et elle se sentit soulagée. Mais pas pour longtemps. Car le froncement de sourcils contrarié de Peter se transforma soudain en un sourire qu'elle qualifia soudain de diabolique. Son propre sourire se fana sur ses lèvres tandis qu'elle se demandait ce qu'il avait en tête.

- Okay, action alors.

Elle sentit l'impatience monter d'un cran tandis qu'il l'observait sans rien dire. Il se décida enfin.

- Embrasse-moi, dit-il. Et je parle d'un vrai baiser. Pas comme celui pour me remercier il y a une semaine dans ce bar à Cambridge.

C'était de la pure provocation de sa part. Car il était sûr à 99% qu'elle allait le jeter dehors en lui bottant les fesses au passage. Au pire se disait-il, si elle le prenait mal, il s'excuserait demain, prétextant les bières, la fatigue et le stress des dernières semaines. Elle le regarda d'un air incrédule, comme s'il venait de dire une mauvaise blague douteuse. Mais son expression était tout ce qu'il y avait de plus sérieux, si on mettait de côté le sourire qu'il arborait toujours. Elle émit un petit rire avant de se gratter nerveusement la tête.

- Tu plaisantes, j'espère ? dit-elle en haussant les épaules.

- Pas le moins du monde, répondit-il sérieusement, bluffant à outrance.

- Peter, c'est ridicule ! protesta-t-elle en se levant.

Il ne bougea pas et suivit son mouvement des yeux, s'amusant de sa nervosité à la simple idée de l'embrasser.

- Pourquoi ? demanda-t-il, faisant l'innocent.

Elle afficha une expression qui signifiait que la réponse était évidente.

- Parce que c'est ce qu'un ado de 15 ans demanderait, dit-elle pour tenter de tourner en dérision ce défi qui la gênait terriblement.

- Tu te dégonfles, hein ? se moqua-t-il, amusé d'avoir deviné juste.

- Ce n'est pas une question de se dégonfler ou pas, Peter. C'est juste que c'est idiot, c'est tout !

- Pourquoi ? insista-t-il.

Elle ouvrit la bouche mais ne trouva rien à dire d'autre de plus intelligent que :

- Parce que !

Il sourit à nouveau.

- C'est bien ce que je pensais. Tu te dégonfles, Dunham. Juste pour un tout petit baiser, se moqua-t-il.

- C'est faux !

- C'est vrai !

- Très bien ! dit-elle d'un ton décidé. Très bien, je vais le faire !

- Vraiment ? dit-il en levant un sourcil, sans trop y croire.

- Oui ! Je vais le faire, répéta-t-elle.

- Alors, qu'attends-tu ? demanda-t-il pour la titiller.

Contrariée, elle pinça les lèvres avant de faire quelques pas dans sa direction, l'air déterminé. Elle s'arrêta devant lui.

- Lève-toi, Peter, ordonna-t-elle.

Lentement il obéit, sans la lâcher du regard. Elle suivit son mouvement sans détourner les yeux pour lui prouver qu'elle ne se dégonflait pas. « Comme il était facile de la persuader », pensa-t-il, amusé, bien que certain qu'elle n'oserait pas cependant.

Pourtant, quand elle se souleva sur la pointe des pieds pour l'embrasser, il se figea, réellement surpris. Son baiser fut timide. Elle se contenta de poser ses lèvres sur les siennes pendant une seconde avant de s'écarter. Bien qu'agréablement surpris qu'elle ose, il se sentit déçu par la fugacité du moment. Quand elle se recula, elle affichait un air satisfait et fit un petit mouvement de la tête, l'air de dire « tu vois ? je l'ai fait ». Il prit le parti de la taquiner.

- Et c'est tout ? C'est tout ce dont tu es capable ?

Elle ouvrit la bouche d'indignation avant de répliquer.

- Je l'ai fait, dit-elle comme s'il s'agissait d'une importante concession de sa part.

- Et tout ce cinéma que tu m'as fait, c'était juste pour ça ?

Il la provoquait volontairement. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il adorait la mettre en rogne ce soir. Mais si avec tout ça, elle ne lui bottait pas les fesses, il s'estimerait heureux et pourrait toujours jouer les repentis pour se faire pardonner. Et puis il devait reconnaître qu'il adorait la taquiner et qu'elle était absolument adorable quand elle était en colère. Elle semblait d'ailleurs hésiter entre l'envie de lui botter les fesses et celle de le mettre à la porte sans ménagement. Il sourit de plus belle, sous le charme. Ça sembla la décider à réagir.

- Action ou vérité ? demanda-t-elle, avec l'intention de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Ils s'affrontaient toujours du regard, l'air furieux d'un côté, moqueur de l'autre. Elle finit par sourire comme si elle venait d'avoir une idée. Elle venait de décider que s'il disait vérité, elle lui demanderait de lui révéler sa plus grande honte pour pouvoir se moquer à son tour de lui et lui passer l'envie de sourire bêtement et s'il disait action, lui demander de sortir de chez elle. Satisfaite d'elle-même, elle insista.

- Alors ?

- J'espérais que tu me demanderais ça, dit-il sans se départir de son sourire.

Elle perdit un peu de son assurance en se demandant encore une fois ce qu'il avait en tête, pestant de la facilité avec laquelle il parvenait à lui ôter son assurance. Puis elle réalisa soudain qu'il était une fois de plus parvenu à lui faire faire ce qu'il voulait. Elle fronça les sourcils et son sourire disparut totalement de ses lèvres. Enfin, il répondit.

- Action, dit-il en décidant soudain de profiter du moment.

Si ce n'était pas maintenant, ce ne serait peut-être jamais. Et avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, il se pencha et l'embrassa. Un vrai baiser. Et il posa rapidement ses mains sur ses joues, comme pour l'approcher de lui. Ou l'empêcher de s'écarter. Mais la rapidité de la réaction de Peter la figea net. Et quand l'idée de reculer traversa enfin son esprit, elle réalisa soudain qu'elle lui rendait ardemment son baiser et qu'elle avait passé ses bras autour de sa nuque pour le rapprocher d'elle. Comprenant qu'elle n'avait pas l'intention de le repousser, il déplaça ses mains de ses joues à sa taille et la serra un peu plus contre lui. Elle se détacha pourtant de lui quelques secondes plus tard, embarrassée. Mais elle n'essaya pas de se dégager de son étreinte.

- Qu'est-ce qu'on est train de faire ? demanda-t-elle, incertaine mais pas effrayée comme il l'avait craint quand elle s'était écartée.

Elle avait le cœur battant, la respiration anarchique et les pensées confuses. Il avait cet effet-là sur elle. Elle ne pouvait pas l'ignorer. Il adopta une attitude sérieuse mais empreinte de douceur et la regarda droit dans les yeux, soulagé qu'elle ne cherche pas à se dégager de son étreinte.

- On ne fera que ce que tu décideras. Demande-moi d'arrêter ou de partir si c'est ce que tu veux. Demande-moi d'oublier, je le ferai, dit-il avec sincérité.

Il ne s'était pas attendu à cette réaction de sa part. Il avait juste eu envie de profiter de l'occasion de l'embrasser. Bien sûr qu'il en avait eu envie. Cette idée n'était pas nouvelle. Mais elle l'était pour elle. Il le réalisait. Alors oui, il pensait ce qu'il disait. Mieux valait faire marche arrière dès maintenant, la chute serait moins douloureuse.

Elle le fixa quelques secondes, mais elle le connaissait assez pour savoir qu'il pensait ce qu'il disait. Elle hésitait. Ce qui la retenait ? La peur, éternel même refrain. L'idée saugrenue mais pourtant bien présente qu'elle n'était pas douée dans le domaine des sentiments. Pas faite pour aimer. Pas faite pour être aimée. Et qu'après tout ce qu'elle avait vécu, la solitude lui avait donné l'impression de ne pas souffrir, ni de faire souffrir personne. Mais c'était Peter. S'il n'était pas celui qui pourrait lui faire changer d'avis sur ces points, qui le pourrait ?

- Il vaudrait mieux qu'on en reste là.

Elle s'éloigna de lui et vit la déception passer sur le visage de Peter avant qu'il ne reprenne contenance pour tenir ce qu'il venait de dire. Il lui lança un petit sourire rassurant, dont il ne parvint pourtant pas à cacher la pointe de tristesse. Puis, il hocha la tête d'un air entendu, incapable de parler dans l'immédiat. Déjà, il partait en direction de la porte.

- Du moins pour ce soir, ajouta-t-elle dans son dos.

Il se retourna brusquement et la regarda d'un air surpris, comme s'il avait mal entendu. Alors elle lui sourit.

- Que dirais-tu de sortir un soir, boire un verre ?

- Tu veux dire, en tant que « meilleurs amis » ? demanda-t-il, prudent.

- Je veux dire, comme toi et moi, discutant de l'éventualité d'un « nous », précisa-t-elle.

Alors il laissa échapper un petit soufflé amusé.

- Je dirais, avec plaisir, Dunham, répondit-il, toujours surpris.

- Bien.

- Bien, répéta-t-il, en la fixant comme s'il la voyait pour la première fois.

Elle fit une moue gênée sous son regard insistant et baissa les yeux.

- Peter ?

- Oui ? dit-il, semblant sortir de sa rêverie.

- J'aimerais vraiment aller me coucher, maintenant.

- Hein ? Oh, oui, excuse-moi. Je m'en vais.

Et il se dirigea vers la porte qu'il ouvrit. Elle le suivit tandis qu'il s'arrêta sur le palier en se tournant vers elle.

- Mais quand tu disais l'éventualité d'un « nous », qu'est-ce que… commença-t-il.

- Bonne nuit, Peter, dit-elle en se mordant la lèvre.

Puis, avec un air amusé, elle referma la porte sans lui laisser la possibilité de répliquer. Il resta un moment devant sa porte close, se demandant s'il avait rêvé, tandis qu'elle s'appuya un court instant, dos à sa porte. Et elle secoua la tête, toujours amusée de l'air incrédule de Peter et de la façon dont finalement elle avait eu le dernier mot. Sur un dernier sourire, elle se dirigea vers sa chambre pour pouvoir enfin s'allonger et dormir, l'esprit plus léger qu'elle ne l'aurait pensé à l'idée de sortir avec Peter.

Enfin, il bougea et trottina d'un pas léger les quelques marches de l'entrée de son immeuble, l'esprit en ébullition. Puis il sourit en pensant à comment un stupide jeu avait bien pu faire basculer les choses. Il mit les mains dans ses poches et décida de marcher jusqu'à chez lui pour s'éclaircir les idées alors que flottaient encore dans sa mémoire, le parfum de ses cheveux, le goût de son baiser, la douceur de son sourire et l'espièglerie de son regard. Et comme une promesse dans l'air frais de cette nuit étoilée, résonnait l'éventualité d'un « nous ».


Je ne serais pas contre une dernière review. ;)

J'espère juste que cet épilogue ne dénote pas trop avec le reste de l'histoire. Merci de m'avoir lue.

Alors SweetyLove, cette fic, ça avance ? Quand penses-tu pouvoir nous la poster ? Je suis curieuse, moi !

Et dernière chose, ma prochaine fic est bien avancée, et j'espère pouvoir la poster avant le début de la saison 3. Mais à l'inverse de celle-ci, je vais attendre d'avoir bien avancé pour commencer à la poster et éviter de renouveler les délais catastrophiques entre chaque chapitre ! ;)