Bonjour,

Me revoilà avec une nouvelle fic … Enfin nouvelle, pas vraiment puisque c'est la Partie II des Mémoires de Kered-Ann.

Promis, cette fois je vais essayer de ne pas mettre quinze plombes entre les chapitres pour la publication. Mais bon, entre bébé (enfin petit garçon maintenant) et le boulot, pas facile tous les jours.

Cette fic-là se passe quelques années après la partie 1, avant la Chute du Lord. On y retrouveras pas mal de personnages apparaissant dans la première partie. Dans le désordre : Rabastan et Rodolphus, Lucius, Severus, Bella et Cissey, les Maraudeurs, Voldy, Nagini, Albus, Nott Senior et sans doute sur la fin Harry et ces copains crétins, Drago et Théo. Je dois sûrement en oublier alors pardon auprès des perso que j'ai pas cités ^^

Bien entendu tout ce petit monde là appartient à JKR (je réitère ma demande, si elle veut plus de Rab, Roro, Lulu, Sevy, Théo et Voldy, je suis preneuse – bon et puis si elle veut plus de ses Mangemorts, je les récupère tous ^^). Il n'y a que Caly qui m'appartienne.

Chapitre 1 : Révélation ...

Mes affaires étaient prêtes : un coffre et un sac remplis de bric à brac et de vêtements jetés là à la hâte. Il fallait dire que l'heure tournait et que je n'étais pas en avance. J'étais assise à ma coiffeuse, rassemblant quelques dernières affaires. Mon regard se posa alors sur le reflet de mon coffre, derrière moi. Je sentis comme une boule au ventre me broyer les intestins. Je songeais à demain et à ce jour qui allait tout changer à jamais. Ces pensées me faisaient me sentir nerveuse.

Il y eut soudain en bas un bruit sec, celui d'une porte qu'on claquait. Puis des pas dans l'escalier.

Finalement, nous allions nous croiser par le plus grand des hasards : moi en retard, lui en avance. Je ne savais si c'était une bonne chose ou non, car le voir risquait de faire fléchir ma volonté.

La porte de la chambre s'ouvrit un peu brusquement et une silhouette toute de noire vêtue entra. Je remarquai qu'il ne s'était même pas débarrassé de sa cagoule. Ce fut le premier geste qu'il eut : ôter ce masque noir et le jeter sur le lit. Son regard brilla étrangement lorsqu'il me dévisagea, un peu surpris de me trouver encore là. Je me levai et prit ma baguette qui traînait entre un peigne et un coffret à bijoux.

- Tu es encore là ? Me demanda Rabastan.

- Oui, répondis-je. Je suis rentrée il y a une demi-heure … Je suis … un peu … en retard dirons-nous …

Ma remarque lui arracha un petit rire. Il alla s'asseoir sur le lit, visiblement fatigué. Sans bruit, je vins le rejoindre. Je voulus m'asseoir à ses côtés, mais il m'attrapa par la taille et me força à prendre place sur ses genoux. Je l'entourai de mes bras et souris doucement. Je l'observai un court instant sans mot dire. Son regard émeraude était un peu éteint par les cernes sous ses yeux d'habitude si rieurs. Ma main alla se poser un instant sur sa joue, puis descendit le long de sa mâchoire où une barbe de quelques jours masquait sa peau pâle. Il sourit à ma caresse.

- Tu vérifies la marchandise ? Plaisanta-t-il.

J'entrai dans son jeu et hochai énergiquement de la tête.

- Bien sûr ! Que crois-tu ? Une seule égratignure et j'irai me plaindre en haut lieu ! Je ne veux pas d'un futur mari abîmé pour le mariage !

Je ris doucement et il m'imita. Je sentis sa main monter dans mon dos.

- Tu dois vraiment partir ?

Il prit un air si penaud et triste que je faillis tout laisser tomber.

- Oui, marmonnai-je. D'ailleurs, si je ne me dépêche pas, je vais avoir une folle furieuse hystérique sur le dos …

Je fis une petite grimace, me souvenant des paroles d'Apollonia. La femme de Richard m'avait menacée des pires atrocités si je ne venais pas … Et elle avait eu beau dire cela sur le ton de plaisanterie, je crois qu'elle mettrait à exécution ses menaces avec une joie malsaine.

- Et puis, tu sais ce que c'est … Le poids des traditions, ajoutai-je faisant toujours la moue.

Rabastan m'approuva d'un signe de tête. Un instant de silence s'installa et de nouveau je détaillai minutieusement son visage. Je finis par reprendre la parole.

- Tu es fatigué …

C'était plus une affirmation qu'une question.

- Ta mission s'est bien passée ?

Le Mangemort eut un sourire sadique.

- Mieux que prévu. Le Maître sera ravi ! Les moldus étaient plus nombreux que prévu … cela marquera les esprits bien plus !

A mon tour je souris, avant de subir moi aussi les questions du sorcier.

- Et toi ? Des ennuis ? Pour que tu sois en retard ?

Je m'empressai de rassurer le Mangemort qui s'était étonné que je ne sois pas rentrée plus tôt.

- Non, aucun. J'ai récupéré le parchemin sans souci, le Lord était satisfait. C'est juste … que …

Je m'interrompis quelques secondes. Un soupir s'échappa de ma bouche.

- Je suis tombée sur Severus, avouai-je alors.

L'éclair de dégoût qui passa dans le regard de Rabastan ne m'échappa pas. Je savais qu'il était du même avis que Bellatrix et qu'il ne comprenait pas pourquoi Lucius et moi nous nous entêtions … Je n'avais pas envie de me justifier devant lui, d'autant plus que l'entrevue ou plutôt les quelques paroles échangées avec Severus m'avaient énervée.

- Il a trahi notre confiance ! Comment le Seigneur des Ténèbres et toi pouvez-vous encore lui faire confiance ! Gronda le sorcier.

Je me levai, quittant la douceur des bras de Rabastan. Je n'avais pas oublié ce qui s'était passé le printemps dernier. Sur les informations de Severus qui oeuvrait auprès du vieux fou au sein de son Ordre, nous avions tendu un piège aux Aurors … sauf que le piège s'était retourné contre nous. Les informations de Severus s'étaient avérées inexactes. Heureusement pour lui, nous n'avions pas eu à déplorer de pertes, juste quelques blessés plutôt graves d'ailleurs … Mais depuis ce temps, deux clans s'étaient formés dans les rangs du Lord : ceux qui se ralliaient à l'avis de Bella et qui estimaient que Severus nous avait bel et bien trahis et ceux qui se rangeaient au jugement du Maître.

Rabastan était du côté de sa belle-soeur et moi de l'autre côté. C'était le seul point de désaccord entre nous …

Je laissai échapper un soupir.

- Et que te voulait-il ? Finir par vouloir savoir le Mangemort.

- - Pas grand chose … Si ce n'est ses habituelles remarques …

J'étais lassée par le manège de Rogue. Ses piques incessantes à l'encontre de Rabastan, ses remarques déplacées sur le futur mariage … J'en avais plus qu'assez.

Rabastan dut remarquer mon agacement.

- - Pourquoi ne lui mets-tu pas une bonne fois pour toute ton poing dans la figure ?

J'eus un sourire triste. Je m'étais rassise à ma coiffeuse.

- Ce n'est pas l'envie qui me manque, avouai-je. Mais …

Un peu honteuse, je baissais les yeux.

- Je n'y arrive pas … Je crois que je n'y arriverais jamais …

Rabastan se leva soudain et vint se rejoindre, il me fit pivoter doucement en posant ses mains sur mes épaules. Je levai la tête vers lui et alors qu'il allait se mettre à ma hauteur, un coup sec fut tapé contre le carreau de la fenêtre. Tous deux nous tournâmes la tête vers la vitre. A l'extérieur, sur la rambarde en fer forgé, un hibou s'était posé. Il portait une lettre. Rabastan se leva, il ouvrit la fenêtre sans voir la grimace que je faisais. J'avais reconnu Aristote le hibou de Severus. Par Merlin, ne pouvait-il pas me laisser tranquille ?

Rabastan avait lui aussi découvert l'identité de l'expéditeur. Il déchira le sceau de cire argenté et décacheta la lettre rapidement. Il la parcourut des yeux avant de jeter le parchemin au feu. Les flammes dévorèrent aussitôt la lettre sans que j'en ai vu le contenu. Mais en avais-je vraiment besoin ? Je me doutais bien de ce qu'il y avait dedans : une énième récrimination sur la journée de demain. Le visage fermé, Rabastan revint à mes côtés. Je soupirai.

- Que voulait-il ? Demandai-je.

- Nous annoncer que se marier demain était une mauvaise idée … marmonna le sorcier visiblement énervé.

- Je sais, il m'a tenu le même discours quand je l'ai vu tout à l'heure … Je ne sais pas ce qu'il a …

- Jaloux ? Peut-être ? Se risqua Rabastan.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Par Salazar, Rabastan ne me jouait-il pas une énième scène de jalousie contre Severus. Je haussai les épaules.

- Tu sais bien que tu ne risques rien …

Je ne savais si je devais en rire ou m'en exaspérer.

- Je le sais … mais …

Je vis Rabastan hésiter, presque buter sur les mots. Il s'accroupit et se trouva à ma hauteur. Il passa une main sur ma joue.

- Tu ne m'as jamais vraiment expliqué ce lien si … particulier …

Le sorcier avait raison. Je ne lui avais pas tout dit …

- Je sais juste que … vous avez un lien familial ? N'est-ce pas ?

Je sentis qu'il était temps pour moi de tout lui raconter. Je laissai échapper un soupir.

- J'aurai dû te raconter cela il y a bien longtemps … m'excusai-je en baissant la tête.

Un instant, je fixai ma main où brillait la superbe bague de fiançailles qui serait bientôt remplacée par une alliance. Peut-être était-ce le moment après tout … J'allais abandonner mon nom, avoir une nouvelle famille. Autant faire table rase du passé.

Je relevai la tête et plantais mon regard dans celui du Mangemort.

- Que sais-tu exactement de moi, de ma famille ? Lui murmurai-je.

Il parut surpris de ma question. Sa main abandonna ma joue et vint serrer la mienne, avec douceur. Il devait sentir que ce n'était pas un sujet que j'aimais aborder, ce qui était le cas. Il me répondit brièvement.

- Je sais que tu as perdu ta mère à ta naissance ; ton père a été arrêté quand tu étais à Poudlard, il est mort peu après et ce sont les Nott qui se sont occupés de toi …

Le résumé était concis ; on aurait pu le croire véridique car c'était toujours l'histoire que j'avais racontée à tous, mais un détail était faux …

Je soupirai et croisai le regard rapidement avant de détourner les yeux. Il était temps que, pour une fois, je fasse céder ce mensonge.

- Ma … mère, commençai-je en hésitant.

Je sentis la main de Rabastan presser doucement la mienne.

- J'ai … j'ai toujours cru qu'elle était morte à ma naissance … mais ce n'était pas le cas. Le mariage de mes parents était un mariage arrangé et cette union n'a jamais satisfait ma mère. Peu après ma naissance, alors qu'elle venait juste de sortir de Sainte-Mangouste, elle … elle a fait la connaissance d'un autre homme …

J'avais craché ce dernier mot … Et dire que ce n'était même pas un sorcier. Je continuai mon histoire sans que Rabastan m'interrompe.

- Elle a fini au bout de quelques semaines par tout plaquer et pour le suivre. Devant cet affront, mon père a inventé une histoire que tous ont cru … J'y ai même cru … longtemps, très longtemps …

Je m'interrompis et tournai la tête,le regard plein de larmes. Raconter cela me faisait mal …

- Caly …

Je levai la main pour lui signifier de se taire. C'était déjà assez difficile pour moi de parler … Je préférai tout déballer d'une seule traite.

- Ce fut seulement à la mort de … de …

Cette fois, ce fut l'émotion qui brisa ma voix. Encore après toutes ces années, parler de mon père m'était difficile. Je respirai un bon coup.

- … de mon père … Pour le testament … Elle est réapparue … histoire de réclamer sa part.

Cette fois, mon ton avait changé, plus de chagrin, mais de la haine à l'état pur, de la haine et du mépris.

- C'est amusant de penser … que pendant les premières années à Poudlard … on s'est côtoyé, on a sympathisé sans … sans savoir le lien qui … nous unissait …

Rabastan était médusé, il me regardait sans trop y croire. Pourtant c'était l'entière vérité …

- C'est … c'est ton frère ?

- Demi-frère, corrigeai-je.

Pas question pour moi d'être associé à sa vermine de père moldu.

- On n'en a jamais reparlé depuis … On a gardé cela pour nous … Jusqu'à aujourd'hui. Tu es le seul à connaître la vérité …

- Caly, murmura Rabastan.

Je sentis les larmes poindre au coin de mes yeux. Le sorcier me força alors à me relever et me serra contre lui. Je m'accrochai à lui fortement. J'avais horreur d'évoquer le passé, encore plus quand c'était un épisode douloureux comme celui-ci. Sa main caressa mes cheveux, je fermai les yeux en frissonnant.

J'allais parler quand une voix ou plutôt un cri nous interrompit.

- Calypso ! Hurla-t-on.

J'entendis un pas de course et les pépiements de mon elfe tentant d'arrêter la tornade qui ouvrit brusquement la porte.

- Calypso ! Répéta plus doucement Apollonia.

Je souris à la sorcière blonde qui venait de faire son entrée.

- Je suis en retard, je sais …

La femme de Richard jeta un coup d'oeil à Rabastan et sourit doucement.

- Tu voulais faire des au-revoirs, je suppose, marmonna Glu Perpétuelle.

- Si on veut, lui répondis-je.

Elle m'attrapa alors par la main, me tirant presque hors de la chambre. Il était étrange de penser que mon point de vue sur la sorcière avait totalement évolué. Bon, il fallait avouer que je la trouvais toujours aussi pot de colle et que le surnom que je lui avais donnée lui collerait toujours à la peau, mais j'avais appris à mieux la connaître et désormais je l'appréciais à sa juste valeur. Et puis, elle rendait heureux mon Richard et c'était tout ce qui comptait !

- De toute façon vous voyez demain ! Rétorqua-t-elle.

- Mais ! Protestai-je sous le regard hilare du sorcier.

- En route !

- Mais ! Répétai-je en tentant de me libérer.

- Calypso, arrête, tu vas survivre toute une nuit sans le voir … Cesse donc ton cirque.

Elle regarda une nouvelle fois Rabastan avant de me fixer de nouveau.

- Il sera bien occupé et nous aussi ! Alors on y va …

Je ne pus qu'obtempérer.

Une dernière fois, je regardai Rabastan.

- Et toi, pas de bêtises ! Lui intimai-je.

J'avais toutes les raisons de me montrer méfiante, c'était son frère et Lucius qui s'étaient chargés de s'occuper de la dernière nuit de célibataire de Rabastan … Et je savais qu'ils ne manquaient pas d'idées toutes plus saugrenues les unes que les autres …

- Je suis toujours sage ! Protesta-t-il en guise de au-revoir.

La porte se referma soudain et je fus entraînée par Apollonia vers d'autres lieux.