Bonjour à tous. ^^

Pour le faire pardonner de n'avoir pas eu le temps de publier une image cette semaine sur mon blog, je vous livre le chapitre quelques jours en avance. ^^

Après le déchaînement du chapitre précédent, celui-ci est plus calme et il ne s'y passe pas grand chose, même si une nouvelle mort est à ajouter à la liste et qu'on va enfin découvrir le zanpakutô de Urielle. D'ailleurs, pour ceux qui seraient intéressés par des images des zanpakutô des archanges, je compte en mettre bientôt sur mon blog.

Avant de vous laisser le lire, quelques réponses à vos commentaires. ^^
Pour Freyandchris: Nelliel avec Mikaelis? ... Impossible, tu dois avoir un espion dans mon ordi! XD
Pour les faibles, réponse plus tard dans la fic. ^^

Pour RabbidMaki: La fin? Non pas encore, beaucoup de choses sont encore au programme. ^^

Pour Eldar-Melda: Oui j'ai pensé à passer la fic en M surtout que je pense que ce ne seront pas les seuls membres tranchés dans l'histoire.

Pour Miyuki19: Bon anniversaire, en retard! ^^'

Pour Manoncamille: Ne t'en fais pas pour le retard, moi-même je suis assez en retard sur beaucoup de chose en ce moment.
Je me doutais bien que la scène de torture de Hisagi était rude, j'ai d'ailleurs eu du mal à l'écrire, mais je n'imaginais pas la vengeance de Gin être moins douloureuse, en fait. Toutes ces années de souffrance devaient bien être exorcisé dans le sang de son 'rival'.
Soi Fon? Non pas encore mais elle n'en a plus pour longtemps.
Pour Renji, réponse dans le prochain chapitre. Le pauvre ...

Pour tout le monde: Merci pour vos commentaires. Vous ne pouvez pas savoir comme ils me font plaisir. ^^

Sur ce, bonne lecture.


Chapitre 15:

REUNION.

La porte s'ouvrit devant elle et Sasakibe l'invita à entrer. Essayant de réfréner sa curiosité, Soi Fon s'avança dans le hall traditionnel du manoir. Elle était capitaine depuis près d'un siècle et c'était la première fois qu'elle entrait chez Yamamoto. A bien y réfléchir, aucun autre capitaine avait pu mettre les pieds dans la demeure privée du commandant. Yamamoto n'y invitait jamais personne, signe que ce qu'il avait à lui dire était extrêmement important et devait rester extrêmement secret. La capitaine savait qu'il avait été vivement critiqué pour l'intervention désastreuse au Hueco Mundo et qu'à l'heure actuelle, Ukitake dormait en prison pour avoir osé dire ce que beaucoup de monde semblait penser. A la satisfaction de la harpie, ça avait fait taire les contestataires. Soi Fon, contrairement à quelques autres, se fichait bien de savoir ce qui pouvait arriver à Ukitake. Cet imbécile n'avait eu que ce qu'il méritait. Ils étaient des soldats, ils n'avaient pas le droit de contester les ordres qu'on leur donnait, ils n'avaient même pas le droit de penser autrement que leur commandant. Si ça n'avait tenu qu'a elle, Ukitake s'en serait moins bien sorti qu'avec quelques jours de prison.

Remâchant sa hargne et se félicitant de la confiance aveugle qu'elle avait en son supérieur, Soi Fon suivait Sasakibe sans rien perdre de ce qu'elle voyait autour d'elle. Le luxe ostentatoire dans lequel vivait Yamamoto, alors que la plupart des autres capitaines devaient se contenter du confort spartiate qu'offraient les quartiers qu'ils avaient dans leur caserne, ne révoltait même pas la shinigami. Yamamoto était le commandant après tout, le plus proche représentant du roi, si on exceptait les imbéciles antimilitariste de la Chambre des quarante six, et il avait bien le droit à ce qu'il y avait de meilleur.

Tout à son délire loyaliste, Soi Fon faillit ne pas se rendre compte qu'elle était arrivée à destination. La pièce dans laquelle Sasakibe la fit entrer était étonnement petite, sans fenêtre, simplement éclairée par deux lampes posées sur des tables flaquant le seul meuble ornant la salle. Soi Fon s'arrêta à quelques pas de la porte que Sasakibe ferma derrière, sans un mot. Il fallut quelques instants à la shinigami pour se rendre compte que le meuble devant lequel se tenait Yamamoto était un kami-dana, un autel destiné à honorer la mémoire des morts au sein d'une famille. Bien qu'étant le leader des services de renseignement du Seireitei, Soi Fon ignorait que Yamamoto avait eu de la famille. Les sourcils froncés, elle se déplaça imperceptiblement sur la droite et eut le temps de voir les photos d'une femme d'âge mûr et celle d'un jeune homme posées sur l'autel avant que Yamamoto n'en referme le rideau. La stupéfaction gagna la shinigami quand elle se rendit compte que le jeune homme en photo n'était autre que Hikifune Hiroki, le vice-capitaine de la neuvième division, tué pendant l'assaut raté contre Las Noches quelques jours plus tôt. La seule pensée de cette journée maudite suffit d'ailleurs à réveiller les douleurs lancinantes qu'elle ressentait encore dans tous le corps suite à sa rencontre avec ce satané hollow.

- Capitaine Fon, commença Yamamoto détournant la shinigami des questions qui commençaient à tourner dans sa tête. Merci d'être venue.
La femme capitaine se contenta de hocher la tête en silence.

- Comme vous le devinez, la mission que j'ai à vous confier est un secret absolu et doit le rester. Les seules personnes au courant de ce que j'ai à vous dire sont Sasakibe, à qui je fais toute confiance, vous et moi. Il est de toute première importance que personne au Seireitei, pas même vos collègues capitaines, n'apprenne ce que vous allez faire pour moi.
Là, quelque chose tilta dans l'esprit de Soi Fon. Yamamoto avait dit "pour lui" et non pour le roi, pour le Seireitei ou pour les shinigami. Les sourcils à nouveaux froncés, elle écouta la suite avec une attention accrue.

- Comme vous le savez un jeune homme à qui je tenais comme à un fils a trouvé la mort, il y a quelques jours, lors de l'assaut contre Las Noches.
Soi Fon se contenta de hocher la tête.

- Son assassin doit être puni.

- Assassin? Il n'a donc pas été tué en combat?
Pour toute réponse, Yamamoto se contenta de désigner de la tête l'une des petites tables encadrant le kami-dana. Soi Fon vit une feuille posée près de la lampe et, considérant que c'était une invitation, elle fit quelques pas dans cette direction. Ne recevant pas de contre-ordre de la part de son supérieur, la shinigami prit la feuille et commença à lire ce qu'elle contentait. Ses sourcils se froncèrent de plus bel et un air de profonde aversion se peignit sur son visage.

- Comme vous le voyez, j'ai demandé une enquête complète sur la mort de ce jeune homme. Le capitaine Unohana a ainsi pu examiner le corps. Elle est catégorique, le reiatsu dans la blessure était celui de Kurosaki Ichigo.

- Je lis ici que le zanpakutô de Hikifune était toujours dans son fourreau?
Yamamoto confirma d'un signe de tête.

- Ce traître n'a pas laissé le temps à Hiroki-kun de dégainer son arme, il l'a abattu comme un chien, sans le laisser se défendre.
Soi Fon commençait à voir ou cette conversation menait.

- Vous voulez que je tue Kurosaki?
A sa surprise, Yamamoto nia d'un signe de tête.

- Non capitaine Fon, il est hors de notre portée avec ce bouclier protégeant leur forteresse et ces maudits archanges autour de lui.

- Que voulez-vous que je fasse dans ce cas?
Yamamoto prit une profonde inspiration et ouvrit un oeil pour fixer la femme debout devant lui.

- Il existe bien des manière de se venger, capitaine et toutes n'impliquent pas la mort. Je veux que Kurosaki ressente la douleur de perdre ceux qui lui sont chers, qu'il se maudisse d'être la cause de leur disparition, qu'il regrette d'avoir assassiné mon fils jusqu'à la fin de ses jours.
Soi Fon était trop abasourdi par ce qu'elle entendait pour relever l'allusion à un fils. Du reste, le fait que Yamamoto appelle cet Hikifune de cette manière ne prouvait pas qu'il était son père. N'appelait-il pas Kyôraku et Ukitake, ses fils, eux aussi? Cette pensée au capitaine de la treizième division actuellement en prison suffit à renforcer la détermination de Soi Fon. Elle ne décevrait pas Yamamoto comme Ukitake l'avait déçu.

- Capitaine Fon, je veux que vous vous rendiez secrètement sur Terre et que vous fassiez disparaître Isshin Kurosaki et ses filles de la surface des mondes.
Si la demande surprit la shinigami, elle n'en montra rien.

- Ne parlez pas de cette mission, ne laissez personne savoir ce que vous allez faire. Je veux que quand les autres découvrent la mort des Kurosaki, il soit trop tard pour toutes tentatives de sauvetage et pour toutes protestations.

- Très bien.

- Choisissez plusieurs de vos hommes en qui vous avez toute confiance et partez sur le champ, je veux que demain à l'aube Isshin Kurosaki ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

- Comptez sur moi.
La shinigami reposa le rapport de Unohana sur la table, s'inclina devant Yamamoto et quitta la pièce. Resté seul, le vieil homme revint vers le kami-dana et en ouvrit à nouveau le rideau. Il caressa d'un doigt noueux le visage souriant de Hikifune sur sa photo.

- Ta mort ne restera pas impunie, Hiroki-kun. Tu vas bientôt pouvoir reposer en paix.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Trahison~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

- Héééhooooo! Hirako-kun!
Le blond se retourna pour voir Gabriella lui faire un grand signe de la main en accourant vers lui. Il consulta rapidement sa montre tandis que l'arrancar déguisée en humaine arrivait près de lui.

- Ce n'est pas vrai, je ne suis pas en retard, protesta-t-elle.
Juste cinq minutes en fait, ce qui était bien moins que ce à quoi certains de ses compagnons avaient habitué le vizard.

- C'est vrai, approuva-t-il avec un sourire. Tu es presque à l'heure.

- Méchant! Protesta la jeune fille en lui donnant une petite claque sur le bras.
Il lui adressa un clin d'oeil avant de passer un bras autour de sa taille.

- Ce vieil Isshin n'a pas fait trop de difficulté? Demanda-t-il.

- Non, pas vraiment. C'est calme en ce moment. L'épidémie de grippe est presque finie et la clinique n'est plus aussi fréquentée que ces dernières semaines.

- Ca tombe bien.
Hirako tira une clé de sa poche et déverrouilla les portières de sa voiture avant d'ouvrir celle qui se trouvait du coté passager pour permettre à Gabriella de monter dans le véhicule. Il fit ensuite le tour de la voiture pour prendre le volant. Il démarra rapidement et se glissa dans la circulation dense du centre ville. Gabriella regardait le paysage urbain défiler autour d'eux en essayant de deviner où ils allaient. Elle n'était plus aussi mal à l'aise en voiture qu'elle l'était au début et avait cessé de s'agripper à sa ceinture de sécurité dès que le véhicule prenait un peu de vitesse.

Slalomant entre les autres voitures, ils s'éloignèrent du centre-ville. Au fur et à mesure qu'il laissaient derrière eux les hauts immeubles et les larges rues bondées, les passants se faisaient plus rares sur les trottoirs qui se couvraient d'un voile immaculé de plus en plus épais. Les badauds se hâtaient le long des rues, marchant dans la neige à petit pas pressés, essayant de rester debout. Le ciel au dessus d'eux était d'un blanc menaçant, signe qu'il allait neiger à nouveau. De gros flocons cotonneux tombaient en rangs serrés depuis quatre jours sur toute la région de Karakura.

Pour Gabriella qui n'avait jamais vu de neige de sa vie, ce fut une découverte à la fois exaltante et surprenante. Elle avait même passé une nuit entière assise dans un fauteuil devant la baie vitrée de son appartement pour regarder les flocons tomber du ciel. Quand le soleil s'était levé les rues blanches de la ville lui avait rappelé les sables immaculés du Hueco Mundo. Toute excitée, elle s'était ruée au dehors sans prendre la peine de mettre des chaussures pour découvrir cette nouveauté qui lui rappelait son monde natal. Ce fut une surprise teintée de déception lorsqu'elle sentit un froid humide mordre ses orteils. Un peu déconcertée, elle fit quelques pas, mais ne retrouva pas la sensation familière du sable abrasif sous ses pieds, bien que le crissement produit par chacun de ses pas rappelait celui que faisait le sable quand on marchait parmi les dunes.

La voiture laissa derrière elle la grande artère qui reliait le centre ville au périphérique qui faisait le tour de la ville et s'engagea sur une voie secondaire. Dans l'habitacle agréablement chauffé, Gabriella, de plus en plus intriguée cherchait à arracher à son chauffeur des indices sur leur destination mais le blond s'évertuait à lui répondre par énigme ce qui amusait l'arrancar autant que ça l'agaçait. Quand ils franchirent le grand pont de Kasazaki qui enjambait les voies ferroviaires rejoignant la Garde de Karakura-Honchô non loin de là, Gabriella commença à se poser des questions. Elle n'avait encore jamais quitté la ville et s'inquiétait de trop s'éloigner de la clinique et des Kurosaki. Même si elle profitait de son séjour dans le monde des vivants pou s'amuser, elle n'en oubliait pas sa mission pour autant. Une partie de son esprit était toujours à l'affût, surveillant sans relâche la famille de Ichigo.

Toutefois son inquiétude s'avéra infondée quand la voiture s'arrêta sur le parking bondé bordant le Parc Tsubakidai, l'un des grands espaces verts de la ville. Hirako ne tarda pas à trouver une place libre et y glissa sa voiture juste sous le nez de la mère de famille qui tentait d'y garer son monospace. Celle-ci s'agita furieusement derrière son volant, râlant et insultant visiblement le blond qui ne trouva rien de mieux à faire que de lui répondre par un pied de nez. Tandis que la bonne femme continuait à vitupérer, le blond coupa le contact et descendit de la voiture pour se précipiter du coté de Gabriella avant qu'elle ai pu bouger. Il lui ouvrit la porte et lui tendit une main pour l'aider à s'extirper du véhicule. Tandis qu'il verrouillait ses portières, la mère de famille, qui ne semblait pas décidée à abandonner la partie, baissa sa vitre.

- Je vous remercie beaucoup, monsieur. Vous être très galant.
Le blond se tourna vers elle et lui adressa un sourire moqueur:

- Les parkings, c'est comme les compétitions, ma petite dame, le premier arrivé l'emporte.

- Mais moi j'ai cinq enfants qui m'accompagnent, continua la femme dans une vaine tentative pour faire plier le vizard et l'inciter à libérer la place.
Ca fit rire le blond.

- Et nous, on en a un en préparation!
Sur ses mots, il posa une main sur le ventre de Gabriella qui piqua un fard impressionnant. Abasourdie, la mère de famille ne trouva rien à répliquer et Hirako en profita pour entraîner Gabriella loin de là.

- Mais ... Mais ... Je ne suis pas enceinte, protesta l'arrancar, tout aussi abasourdie que la femme dans sa voiture. Comment je pourrais l'être, on a jamais ...
Elle s'interrompit, rougissant de plus bel.

- Je sais, fit le blond avec un sourire visiblement amusé. Mais elle ne le sais pas!
Avec un geste négligeant par dessus son épaule, il désigna la voiture de la mère qui s'éloignait à vitesse réduite.

- Bah! Oublions la, si on commence à faire attention aux râleur on a pas fini de se laisser gâcher la vie, tu ne crois pas.

- Certainement, répondit Gabriella, occupée à reprendre une couleur normale.
Ils quittèrent le parking pour s'engager sur une allée bordée par de hauts arbres dont les branchages dénudés formaient comme une voûte au dessus d'eux. Entre leurs troncs serrés, ils pouvaient voir les étendues enneigées du parc sur lesquelles de nombreux enfants s'affairaient à façonner des bonshommes de neige.

- Première étape de la journée, annonça Hirako avec l'air de quelqu'un qui vient de trouver une idée lumineuse.
Il désigna un écriteau qui annonçait pour le jour même un concours de sculpture sur glace pour adultes et de bonhomme de neige pour les enfants.

- Qu'est-ce que tu en dis? Demanda le blond en revenant vers Gabriella et en la prenant par la taille. Tu veux voir ça?

- Et comment!
L'arrancar n'avait encore jamais vu ce genre de choses auparavant. Elle en était toute excitée et courut presque dans la grande allée de chaque coté de laquelle s'élevaient les fameuses statues de glace. Dans sa précipitation, elle glissa sur une plaque de givre et faillit tomber. Des bras solides la rattrapèrent avant qu'elle ne perde complètement l'équilibre et l'aidèrent à se remettre sur pieds.

- Merci, Hirako-kun.

- C'était un plaisir, répondit le blond avec un sourire en coin.
Tout à son excitation, Gabriella n'y fit pas attention et repartit en direction des première sculptures en trottinant avec entrain. Hirako marchait derrière elle, les mains dans les poches, souriant de la voir aussi joyeuse.

Ils passèrent près de trois heures à admirer les différentes sculptures qui s'offraient à la vue des visiteurs. Les allées du parc étaient bondées de badauds venus voir l'exposition et assister à la remise des prix. En marge de l'exposition, les enfants s'amusaient comme des fous, roulant d'énormes boules pour former leur bonhomme de neige et courraient dans tous les sens en riant, ramassant branches mortes et cailloux afin d'orner leur création. Voyant Gabriella trépigner en regardant les enfants se rouler dans la neige, Hirako cru bien qu'elle allait les rejoindre, elle aussi. Elle n'en fit rien cependant, et accepta de le suivre pour achever la visite de l'exposition. Ils ne restèrent cependant pas pour assister à la remise des prix qui ne devait avoir lieux qu'en fin d'après midi. Une fois qu'ils eurent tout vu, et tout commenté, ils retournèrent en direction de la voiture.

- C'était super, commenta Gabriella avec enthousiasme quand Hirako s'assit près d'elle dans le véhicule.

- Je savais que ça te plairait, répondit-il en mettant le contact et en réglant le chauffage.

- Ou on va, maintenant?

- Dans un endroit parfait pour se réchauffer.
Avec ça, il dégagea la voiture de sa place de parking et s'engagea dans la circulation de la rue contournant le parc.

Ils retournèrent vers le centre ville, laissant derrière eux les étendues enneigées du Parc Tsubakidai. Peu à peu la neige commença à disparaître dans les rues préalablement salées et damées par les services de la ville. Gabriella regretta un peu de ne plus voir le manteau blanc qui crissait sous ses pas comme le sable du Hueco Mundo mais le vent vif et froid qui soufflait sur le parc ne lui manqua pas quand elle descendit de voiture dans les environs de l'un des plus grands centre commercial de la ville. Hirako la prit par le bras et l'entraîna vers une boutique qui arborait une grande enseigne en fer forgé qui faisait un peu archaïque dans ce paysage urbain de béton, de verre et de néons clignotants. Une masse de badauds allait et venait sur les trottoirs, comme une marré humaine colorée. De la musique moderne provenant de certains magasins voisins agressaient les oreilles tout comme les vitrines et les néons flamboyants agressaient les yeux. Ils étaient bien loin du calme paisible du parc qu'ils venaient de quitter.

Comme auparavant, Hirako ouvrit la porte devant Gabriella et entra après elle. Tous les deux se retrouvèrent alors dans un salon de thé étrangement zen pour un quartier comme celui-ci. Une serveuse habillée en servante, avec la robes noire à dentelle et le tablier blanc, vint les accueillir. Elle les installa à une table et leur apporta la carte avant de repartir à ses occupations.

- J'ai beaucoup entendu parler de cet endroit, révéla Hirako en ouvrant la carte. Il parait que c'est très bien.

- En tout cas, leur liste de pâtisseries est impressionnante, répondit Gabriella, le nez plongé dans la carte, elle aussi.
Ca fit rire le blond.

La serveuse ne tarda pas à revenir et ils passèrent commande. Tandis qu'ils attendaient, ils discutèrent tranquillement de chose et d'autres. Gabriella s'était rapidement rendu compte qu'elle devait redoubler d'attention en présence du blond, car elle avait tendance à oublier qu'elle devait faire attention à ses réactions et à ce qu'elle disait. Hirako avait déjà eut l'air bien étonné et un peu suspicieux quand elle avait laissé échappé, quelques jours plus tôt, qu'elle n'avait jamais vu de neige de sa vie.

A son soulagement, elle n'eut pas à faire attention plus longtemps car l'attention du blond fut rapidement attirée par un couple d'adolescents, installé à quelques tables d'eux, dont le garçon ne lâchait pas Gabriella des yeux. Fâché, et vaguement jaloux, il n'avait pas perdu de temps avant de faire remarquer sa présence auprès du boutonneux qui se tourna à nouveau vers sa petite amie en rougissant. La serveuse revint à ce moment avec leur commande et Gabriella souhaita presque qu'elle les ai oublié. Hirako passa en effet le quart d'heure suivant à bombarder le gamin avec les grains de raisins sec qui décorait la pâtisserie qu'il avait commandé. Il ne cessa son manège que quand les adolescents optèrent pour un repli stratégique et quittèrent le salon de thé.

- Tu n'es qu'un gamin, soupira-t-elle.

- Peut-être, répondit le blond avec un sourire moqueur, mais moi je n'ai pas de chantilly sur le bout du nez.
Gabriella poussa une exclamation d'indignation et s'empressa d'essuyer son nez avec sa serviette, provoquant le rire du vizard. Pour le punir, elle lui donna un petit coup de sa serviette sur l'épaule et faillit renverser son thé à la bergamote.

Réchauffés et rassasiés, ils quittèrent le salon de thé environ une heure plus tard mais ne regagnèrent pas la voiture. A la place, Hirako passa un bras autour de la taille de Gabriella et l'entraîna vers l'entrée du centre commercial voisin, gueule béante qui semblait avaler les passant comme un monstre géant. Bien que dans le monde des vivants depuis presque deux mois, l'arrancar n'avait jamais passé de temps à faire les magasins. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, les magasin de la ville renfermaient toujours des tas de choses qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle était touours ravie de découvrir. Elle n'en avait cependant pas vraiment le temps, occupée qu'elle était à aider à la clinique et à veiller de loin sur les Kurosaki. Les seuls magasins qu'elle avait fréquenté jusque là était le konbini au coin de sa rue, la boutique de jeux vidéos proche de la clinique où elle était devenu une bonne cliente, et le magasin de vêtements situés de l'autre coté de sa rue ... Sans oublier la pâtisserie européenne sur le chemin de la clinique où elle faisait un arrêt tout les matins.

Le centre commercial lui fit aussitôt penser à Las Noches, la blancheur des murs en moins. Autour d'eux le bâtiment ressemblait à un immense tube circulaire autour duquel s'amassaient des dizaines de vitrines touts plus attirantes les unes que les autres, sur au moins cinq étages. Des escaliers roulants et des ascenseurs de verre reliaient les différents étages entre eux et, haut au dessus de leur tête, Gabriella put voir le ciel blanc et menaçant par la verrière qui servait de puits de lumière à l'immeuble. De la musique raisonnait mais pas assez fort pour couvrir le brouhaha ambiant et le bourdonnement des conversations.

- Je viens souvent ici, confia Hirako en passant à coté de Gabriella, les mains dans ses poches. Ils ont de formidables boutiques vintage. Et toi, qu'est-ce qui t'intéresse?

- Les jeux vidéos, répondit l'arrancar sans réfléchir.
Hirako haussa un sourcil blond. Un instant, tous les deux se regardèrent sans rien dire, l'air aussi surpris l'un que l'autre.

- T'es pas banale comme fille, fit finalement le vizard en éclatant de rire.
Gabriella se contenta de répondre d'un sourire contrit.

Se laissant guider par la curiosité naturelle de l'arrancar, ils commencèrent à aller de boutiques en boutique comme des abeilles butinant de fleur en fleur. Bien que peu intéressée par la mode, Gabriella consentit à accompagner le blond dans différentes boutiques de vêtements où il parvint à lui faire essayer divers robes, pantalons, t-shirt et pulls. Lui même se prêta à plusieurs séances d'essayage, enfilant les vêtements que l'arrancar s'amusait à dénicher pour lui. Force était de constater que les goûts de la jeune fille en matière de mode différaient catégoriquement des siens. Se regardant dans l'un des grand miroir du magasin dans lequel ils se trouvaient, il haussa les sourcils en voyant son reflet. Il avait l'air d'un adolescent trop vite grandi dans des fringues qu'il aurait aussi bien pu emprunter à Ichigo. La pensée soudaine du rouquin disparu lui traversa l'esprit avant qu'il ai le temps de se forcer à penser à autre chose et sa bonne humeur retomba comme un soufflé raté.

Essayant de garder un sourire de façade, il entraîna Gabriella hors de la boutique et la suivit d'un pas lourd quand elle se précipita sur la vitrine voisine exposant divers bijoux aussi attirants que coûteux. Elle n'entra cependant pas dans la bijouterie et continua sa visite des lieux. Ils firent le tour du rez-de chassée avant de prendre l'ascenseur vers le premier étage. Là, ils continuèrent leur visite des boutiques et, bientôt, la bonne humeur communicative de Gabriella parvint à faire oublier à Hirako sa soudaine morosité. Elle parvint même à le faire sourire quand elle l'entraîna dans une confiserie et commença à piocher des bonbons dans les bocaux sous les yeux exorbités de la propriétaire.

- Ca suffit comme ça, intervint le vizard avec un sourire. J'ai réservé une table dans un bon petit restaurant du coin, mais ça ne sert à rien si tu te gaves de bonbons.
Il paya les bonbons englouti par l'arrancar puis ils quittèrent le magasin. Gabriella s'empressa alors d'entrer chez un opticien tout proche. Pendant de longue minutes ils s'amusèrent à essayer toutes les montures de lunettes qu'ils trouvèrent, jusqu'à ce que Gabriella amène à Hirako une paire monture d'écaille aux verre rectangulaire qui lui apparut affreusement familière. Agacé, il se hâta de remettre la monture à sa place et de sortir de la boutique entraînant derrière lui une Gabriella trop surprise pour protester.

Au troisième étage, ils tombèrent sur une salle d'arcade dans laquelle Gabriella s'empressa de s'engouffrer. Elle acheta quelques jetons à la caisse et sauta sur premier jeu libre. Pendant plus d'une heure, ils jouèrent à divers jeu, vidéos ou non. Gabriella gagna un ours en peluche, une lampe de poche, un assortiment de porte-clés et une poupée de chiffon, tandis que Hirako amassa plusieurs paquets de biscuits et assez de cigarettes pour ouvrir un débit de tabac.

- Dommage que je ne fume pas, commenta-t-il en sortant, jetant un coup d'oeil au sachet contenant ses gains. Eh Mais ... Il manque un paquet de Pocky! (1)
Il se retourna à temps pour voir Gabriella engloutir le dernier bâtonnet et lui adresser le sourire le plus innocent dont elle était capable avec les lèvres pleines de chocolat.

- Tu ne vas plus manger, râla le blond sans arriver à réprimer un sourire.

- Mais si, tu vas voir.
Quand ils quittèrent le centre commercial, ils se rendirent compte que la nuit était tombée et qu'il neigeait à nouveau. Ils regagnèrent la voiture. Hirako rangea leurs acquisitions dans le coffre et ils s'installèrent dans le véhicule.

- Le restaurant n'est pas très loin.
Ils ne roulèrent effectivement qu'une dizaine de minutes avant de s'arrêter à nouveau. En descendant, Gabriella reconnu le restaurant italien où ils avaient dîner la dernière fois. Elle en fut enchantée et sautilla vers la porte que Hirako ouvrit devant elle.

L'endroit était toujours aussi sympathique et la cuisine délicieuse. Gabriella commanda entrée, plat et dessert, comme si elle n'avait pas passé la journée à grignoter. Le blond fut stupéfait de la voir tout avaler jusqu'à la dernière miette. Ca le fit rire.

- On ne s'ennuie pas avec toi.
Il prit sa serviette et tendit le bras au dessus de la table pour essuyer la chantilly que l'arrancar avait sur le nez.

- C'est la deuxième fois, aujourd'hui, fit-il avec un clin d'oeil.
Pour toute réponse, Gabriella se contenta de lui tirer la langue et il éclata de rire.

Quand ils furent sortis du restaurant, Gabriella fit mine de regagner la voiture, mais Hirako la prit par la taille pour l'en empêcher. Elle leva vers lui un regard interrogateur et il lui adressa l'un de ses sourire tout en dents.

- La soiré n'est pas finie, déclara-t-il. Je veux te montrer mon endroit préféré dans cette ville.
Curieuse, l'arrancar le suivit sans poser de question.

Ils marchèrent un petit moment sur les trottoirs qu'une foule hétéroclite continuait à arpenter comme s'il n'était pas déjà près de onze heures du soir. Ils s'engagèrent dans une petite rue qui ne payait pas de mine puis Hirako entraîna Gabriella dans un escalier qu'elle n'avait même pas vu dans l'obscurité. Il semblait mener vers une cave. L'arrancar fut très surprise d'entendre de la musique lui parvenir en sourdine derrière une porte banale qui ne portait qu'une petite plaque de cuivre sur laquelle était inscrit:

"Le Piano Bleu,
Club de Jazz."

Gabriella ignorait ce qu'était le jazz mais elle ne posa pas de question, préférant ne pas attirer la suspicion de son cavalier. Hirako poussa la porte et la fit entrer dans une petite salle enfumée au fond de laquelle quelques musiciens jouaient un morceau entraînant. De petite tables rondes entouraient cette scène improvisée. Sur leur droite un bar éclairé de néons bleus accueillait quelques clients qui semblaient plus concentré sur leur verre que sur la musique.

- Oh, bonsoir, Hirako-san, fit une petite femme qui attendait derrière un comptoir tenant lieu de vestiaire. Votre table habituelle est prête. C'est un plaisir de vous revoir.
Elle prit obligeamment leurs manteau et les accrocha sur deux des cintres qui s'étalaient derrière elle avant de les emmener à une table placée près de la scène. Elle retira la plaque qui indiquait que la table était réservée puis prit leur commande avant de se diriger vers le bar.

- Il n'en a pas l'air comme ça, fit Hirako à mi-voix en se penchant vers Gabriella, mais c'est le meilleur club de jazz de la ville.

- Je ne savais pas que tu aimais ce genre de musique, fit simplement Gabriella.
D'ailleurs, le genre de musique en question, semblait à son goût.

Ils passèrent un agréable moment à écouter la musique tout en sirotant leurs boissons et en grignotant les amuse gueule qu'on leur avait servit. Hirako avait l'air de connaître le personnel de la boite ce qui leur permit d'avoir droit à un second verre gratuit pour chacun ainsi qu'à un morceau de leur choix joué par les musiciens présents sur scène. Comme Gabriella ne connaissait rien au jazz, elle laissa au blond le soin de choisir le morceau.

Ils était bien plus de minuit quand ils quittèrent la boite de jazz pour regagner la voiture. Ils étaient tous les deux ravis de leur journée. Ils discutèrent joyeusement tout en marchant sur les trottoirs plus vides que lorsqu'ils étaient sortis du restaurant. Arrivés devant la voiture, Hirako ouvrit la portière pour permettre à Gabriella de monter dans le véhicule. Il la ramena ensuite devant son immeuble.

- Merci, c'était vraiment un super journée, fit-elle une fois qu'elle fut descendu de voiture.
Hirako claqua la portière et se tourna vers elle.

- Oh, alors tu ne refuseras pas si je te propose de remettre ça?

- Hein? Bien sûr que non.
Le sourire en dents du blond refit surface:

- Samedi prochain?

- Et comment!

- Quatorze heures?

- D'accord!
Le blond s'approcha d'elle, la dépassant d'une tête, et baissa les yeux vers elle.

- Tu sais, on peut dire que j'ai vraiment eu une année de merde, commença-t-il en se passant nerveusement une main dans les cheveux. Une vengeance que j'attendais depuis longtemps m'est passé sous le nez, j'ai été humilié par un type que je déteste mais le pire que tout, j'ai perdu un excellent ami sans oser bouger pour l'aider.
Gabriella lui lança un regard interrogateur.

- Mais j'ai un peu de chance dans tout ça, continuait le blond sans se soucier que ses propos puissent paraître énigmatiques pour qui ne savait pas qui il était. Grâce à toi, j'arrive à oublier tout ça au moins pour quelques heures.
Il posa les mains sur les hanche de la jeune fille.

- Merci, Aiko-chan. (2)
Il se pencha vers elle et avant que Gabriella ait put comprendre ce qui se passait, les lèvres du blond se pressèrent contre les siennes en un chaste baiser. Complètement abasourdie, elle se laissa faire. Après un instant, Hirako se redressa, la couvant toujours du regard.

- J'ai hâte d'être à samedi, susurra-t-il.

- Moi aussi.
Il lui adressa un sourire, se pencha sur elle pour l'embrasser une seconde fois, puis retourna vers sa voiture. Gabriella, encore sous le choc, regarda la voiture s'éloigner dans la rue sombre. Elle se demanda un instant ce qui venait de se passer.

Elle rentra dans l'immeuble en repensant à la soiré et aux baisers. Jusque là, elle s'était sentie un peu mal à l'aise vis à vis du blond, puisqu'elle lui mentait sur son identité. Elle avait réussi à se persuader que ce n'était pas grave puisqu'une fois qu'elle aurait quitté le monde des vivants, il ne se souviendrait plus d'elle et donc ne souffrirait pas de son départ. Mais à présent, ce n'était plus la même chose. Après tout, si lui l'oubliait, la réciproque n'était pas vraie. Son coeur lui faisait mal à chaque fois qu'elle pensait à ça.

Une fois dans l'appartement que Aizen lui prêtait le temps de son séjour dans le monde des vivants, Gabriella abandonna son manteau, son écharpe et son sac sur un fauteuil avant de se diriger vers la salle de bain. Dans un état second, elle mit l'eau en route sous la douche et se déshabilla. Elle prit une longue douche qui ne la délassa pas le moins du monde. Quand elle sortit de la douche, elle n'avait pas réussit à se défaire de ses préoccupations. Elle enfila une robe de chambre en éponge et se rendit dans sa chambre. Posée sur sa table de chevet, sa PSP avait fini de se recharger mais elle ne lui accorda pas la moindre attention. Elle fouilla dans un placard afin de trouver un pyjama propre mais avant qu'elle ai pu mettre la main sur celui qu'elle voulait trouver, quelque chose l'arrêta net. Surgis de nulle part, une quinzaine de reiatsu venait d'apparaître brusquement au dessus de la clinique Kurosaki.

- Shinigami!
Habituellement, quand ils venaient surveiller le médecin et sa famille, les shinigami se faisaient le plus discrets possible. Cette fois, cependant, on aurait dit qu'il venait faire l'étalage de leur puissance juste sous le nez des Kurosaki. Alarmée, l'arrancar se rua hors de son gigai, le laissant tomber sur le lit comme un corps sans vie, et sauta par la fenêtre de sa chambre.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Trahison~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Quand Sosuke ouvrit la porte, lassé d'attendre qu'on vienne lui répondre, il fut accueillit par un vacarme assourdissant. Figé sur le pas de la porte, il compris au moins pourquoi Ichigo ne l'avait pas entendu frapper. Le rouquin, vêtu uniquement de son hakama, se trémoussait au milieu du salon, sautant sur place en tenant un petit vase devant ses lèvres, comme si c'était un micro. Un instant Sosuke, un sourcil haussé, le regarda se dandiner en rythme avec ce son affreux que le jeune homme osait appeler musique. Le rouquin ne l'avait visiblement ni vu, ni entendu. Après quelques instants de ce spectacle qui laissait Aizen dubitatif sur la santé mentale de son jeune allié, Ichigo se retourna dans un envol de hakama, levant un bras au dessus de sa tête, imitant visiblement la chorégraphie du chanteur de cette ... "chanson". Sosuke avait décidément du mal à qualifié ce bruit de musique. Au moment où il baissait le bras en un geste théâtral, le rouquin ouvrit les yeux et vit enfin son visiteur.

- Whaaaaaaaaaa! S'écria-t-il en reculant, surpris.
Ce faisant, il se prit les pieds dans un pli du tapis que sa danse forcenée avait créé et s'affala sur les fesses. Un sourire moqueur apparu sur les lèvres d'Aizen. Ichigo se redressa comme si on l'avait piqué avec une aiguille et tendit la main pour couper la musique.

- Sosuke, s'exclama-t-il. Tu m'as fait peur.
Aizen savoura le silence revenu.

- Je vois ça.
Le rouquin reposa le vase sur le premier meuble venu.

- Tu ne devrais pas cacher ton reiatsu comme ça, je t'ai même pas sentit entrer.

- J'ai frappé à la porte, plusieurs fois, mais la ... "musique" ... t'a visiblement empêché de m'entendre.

- Je suis désolé. Je n'avais pas encore eu l'occasion d'entendre ce disque sur une platine de cette qualité. Mon vieux lecteur de CD portable est loin d'avoir un aussi bon son.
Sosuke soupira brièvement.

- Ce n'est pas une raison pour essayer de nous faire tomber toute la tour sur la tête.
Ichigo se dirigea vers le fauteuil sur lequel reposait le reste de son uniforme. Sosuke le regarda se rhabiller en admirant silencieusement ses muscles rouler avec souplesse sous sa peau pâle. Il fut presque déçu quand le rouquin enfila la veste de son uniforme, lui cachant son torse et son dos élégamment musclés.

- Eh, Sosuke, tu aimes la musique? Demanda le rouquin de but en blanc.

- Pas ce genre là en tout cas.
Ichigo eut un rire amusé et lança un regard taquin vers le brun.

- Quel genre de musique tu écoutes?

- Des musiques calmes qui favorisent la réflexion et la méditation.
Ichigo haussa un sourcil.

- Rien de plus rythmé?

- J'ai été dégoûté de la musique provenant du monde des vivants, si c'est ce que tu veux savoir.
Rien n'aurait pu surprendre d'avantage le jeune homme.

- Par quoi?

- Par qui, tu devrais plutôt demander. Ton cher ami Hirako. Il était mon supérieur à une époque. Je partageais son bureau, comme tous les vice-capitaines. Il mettait en boucle cette musique horrible qu'il appelait jazz. Et je devais supporter ça à longueur de journée. Je jure que si je n'avais pas eu une image à préserver j'aurais volontiers fait passer son stupide gramophone par la fenêtre du bureau.
Ichigo resta muet un instant, la mine sombre comme à chaque fois qu'on évoquait les vizard devant lui. Sosuke s'en rendit compte et regretta d'avoir répondu à sa question.

- Pourquoi es-tu là, au fait? Demanda le rouquin après un instant de silence.

- Je venais juste voir ce que tu faisais. J'allais faire un petit tour à la salle commune, tu m'accompagne?

- OK!
Ichigo enfila son haori et tous deux quittèrent l'appartement, laissant à Ramiro, le serviteur arrancar du rouquin, le soin redresser les meubles et remettre le tapis à plat.

Ils descendirent au rez-de-chaussée et se dirigèrent vers la salle commune. Ouverte depuis quelques jours, elle attirait plus de monde que ce que Aizen avait d'abord pensé possible. Les règles étaient strictes, afin d'éviter toute bagarre et toute destruction, mais ça ne semblait pas empêcher les arrancar de s'y rendre. Parmi les piliers qui y passait tout leur temps libre, on pouvait notamment trouver Rafaelo ainsi que Sol, qui passait son temps à défier au bras de fer quiconque passait à sa portée.

Quand ils entrèrent, Ichigo et Sosuke furent accueillit par un immense éclat de rire suivit de quelques expressions moqueuses. Il ne leur fallut qu'une seconde pour repérer Gin et Urielle, assis à la meilleure table, en compagnie de Kira et Hinamori. Bien que momentanément privés de leur zanpakutô, les deux nouveaux venus étaient libres de se promener comme ils voulaient dans la forteresse. Ils avaient l'air plus à l'aise que le premier jour, quand ils avait été présenté aux archanges et espada en tant qu'invités à ne pas toucher sous peine de douloureuses représailles. Après avoir échangé un regard, Ichigo et Sosuke s'approchèrent de la table et purent entendre Gin s'écrier tandis que les autres continuaient à rire:

- Si, si, je vous jure! Et à ce moment là, Zaraki est arrivé comme un bulldozer et a tout renversé sur son passage.
Les rires de la tablée redoublèrent.

- Pauvre Ukitake, commenta Hinamori en essuyant ses yeux avec la manche de son nouvel uniforme. Il n'avait vraiment pas mérité ça.
Ce qui ne l'empêchait pas de rire comme tout le monde.

- On peut se joindre à vous?

- Oh, Sosuke, Ichigo, accueillit Gin avec un sourire. On attendait que vous.
Les nouveaux venus prirent place autour de la table. Ichigo ressentit un sentiment de victoire quand il vit Sosuke négliger sciemment la place que Hinamori lui désignait à coté d'elle pour s'asseoir de l'autre coté de la table entre Urielle et lui. Sans vraiment détester la jeune shinigami, il ne pouvait s'empêcher de se méfier d'elle.

- Vous avez l'air bien joyeux, remarqua Sosuke en faisant comme si de rien n'était.
Sa remarque s'adressait surtout à Gin dont le comportement n'était plus le même. En effet tout le monde à Las Noches avait pu remarquer que le renard était plus enjoué et d'humeur plus agréable qu'avant. Le fait de tuer Hisagi de ses mains avait achevé de le libérer d'un poids qu'il traînait depuis trop longtemps. Il revivait enfin. Plus la plus grande joie de Urielle qui semblait rayonner assise à coté de lui. Sosuke était content que son allié de longue date ait enfin pu se libérer de ses démons. Si quelqu'un avait droit d'être heureux, c'était bien Gin.

- Ce n'est rien, fit Gin avec un grand sourire qui ne ressemblait plus du tout à ceux qu'il avait l'habitude d'arborer jusque là. Je partage de vieux souvenirs avec Kira-kun et Hinamori-chan. Du temps où ils n'étaient encore que des étudiants.
Hinamori s'essuyait toujours les yeux de sa manche.

- Quand même, je n'aurai jamais cru ça du capi ... de Ukitake.

- Zaraki n'a jamais été un modèle de douceur, mais quand même, fit Kira avec quelque chose qu'on lui avait rarement vu sur le visage: un vrai sourire.
Un petit rire moqueur passa sur la tablé au souvenir de ce que Gin venait de raconter.

- Certain shinigami ne sont pas des modèle d'obéissance ni de sérieux, remarqua Urielle d'une voix calme.

- Et encore, tu n'as jamais dû travailler avec le pire d'entre eux, soupira Sosuke.
Tout le monde se tourna vers lui.

- J'ai travaillé des décennies sous les ordre d'un idiot absolu. Un vrai gamin.
Il laissa passer un instant tandis que tout le monde le regardait avec curiosité.

- C'est un miracle que je ne sois pas devenu un parfait crétin sous son influence.
Ca fit rire Gin.

- C'est vrai que Hirako était loin d'être le capitaine modèle.
Sosuke poussa un soupire à fendre l'âme:

- Je ne sais pas pourquoi, je n'arrête pas de penser à lui ces derniers temps.
Gin haussa un sourcil:

- Ne parle pas de malheur, fit-il en frissonnant.
Il n'avait jamais apprécié le blond.

- C'est qui Hirako? Demanda alors Urielle, curieuse.

- Un grand crétin avec un sourire débile, grogna Ichigo, visiblement de mauvaise humeur.

- Parlons d'autre chose, décida Sosuke devant la mine maussade de Ichigo.
Gin lança un regard vers le rouquin et constata qu'il valait mieux obéir. Ichigo était blanc comme un linge, sa mâchoire crispée et la petite veine qui battait à sa tempe n'était pas une bonne chose.

- Tu as l'air en forme, remarqua Sosuke en se tournant vers Gin.

- Ouaip, approuva le renard. Urielle a accepté de vivre avec moi.
Sosuke haussa les sourcils.

- C'était pas déjà le cas?

- Pas officiellement, répondit Gin avec un sourire.
Une arrancar s'approcha de leur table avec un air de crainte sur le visage et s'inclina devant Sosuke avant de prendre la commande des deux nouveau arrivant. Quand elle s'en alla en courbant l'échine, Gin lança un sourire moqueur à Sosuke;

- Tu ne devrais pas impressionner ton monde comme ça.
Le maître de Las Noches haussa simplement les épaules.

- Visiblement certaines choses ne changent pas, commenta-t-il.
Les autres le regardèrent avec surprise.

- J'étais justement en train de me rendre compte comme les choses avaient changé depuis quelques temps. Las Noches ne ressemble plus à un tombeau comme c'était le cas avant. Même les arrancar ont moins l'air de sauvages prêts à dévorer le premier venu. Tout le monde semble de meilleur humeur, à commencer par Gin.
L'intéressé se contenta d'esquisser un sourire.

- C'est grâce à toi, fit Sosuke en se tournant vers Ichigo.
Le rouquin le regarda avec des yeux ronds.

- Quoi? Moi?

- Oui toi. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais c'est toi qui est à l'origine de la plupart des changements qui ont eu lieu. Grâce à toi, Urielle a accepté de nous rejoindre, ce qui a déterminé en grande partie l'arrivée de Rafaelo et Gabriella. Grâce à ça, tu as réussi à rendre Gin heureux. Sans parler de moi. Tu as même réussi à me faire oublier des blessures qui me faisaient souffrir depuis très longtemps.
Ichigo paraissait gêné.

- Je ... Je n'avais jamais vu les choses comme ça, balbutia-t-il.
Il se frotta la nuque de la main tandis que Sosuke lui adressa l'un de ces sourires charmeurs dont il avait le secret. Pendant un instant, Hinamori le regarda avec les sourcils froncés, l'air un peu triste, mais quand Kira prit l'une des mains de la jeune fille entre les siennes, elle se tourna vers lui et lui adressa un sourire sincère. Ayant assisté à l'échange, Gin laissa échapper un petit rire avant de finir sa tasse de thé.

L'arrancar qui faisait office de serveuse revenait vers leur table, portant un plateau chargé de divers boisons quand la porte de la salle s'ouvrit à la volée sur Szayel. L'espada aux cheveux roses se précipita vers eux, hors d'haleine, et bouscula la serveuse qui renversa son plateau sur Kira. Elle commencer à se répandre en excuse quand l'espada se laissa à moitié choir sur la table.

- Aizen-sama, haleta-t-il. Un appel de Gabriella. Des shinigami s'attaquent à la famille de Kurosaki-sama.
Sitôt ses mots prononcés, Ichigo bondit sur ses pieds, renversant sa chaise et se précipita vers la porte de la salle.

- Ichigo, appela Aizen en se levant.
Mais le rouquin ne répondit pas. Sosuke se tourna vers Gin et Urielle et tous deux comprirent. En une seconde, ils étaient debout et Urielle ouvrit un Garganta juste devant Ichigo d'un claquement de doigts. Le jeune homme ne ralentit même pas avant de s'engouffrer dans le passage. Ils fut aussitôt suivit de Sosuke, Gin et Urielle, qui laissèrent derrière eux un Kira et une Hinamori complètement abasourdi.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Trahison~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Isshin ne se sentait pas tranquille. Depuis quelques heures, il sentait monter en lui une appréhension qu'il ne pouvait pas expliquer. Son instinct de shinigami lui soufflait à l'oreille que quelque chose n'allait pas tarder à se produire. Quelque chose de terrible. Depuis que ses filles étaient parties se coucher, il ne cessait de faire des allers-retours entre les fenêtres de la maison familiale. Il avait déjà été plusieurs fois vérifier que la porte d'entrée était bien fermée tout en ayant la désagréable impression qu'elle ne serait pas une très grande protection pour sa famille.

Il était un peu plus de deux heure du matin quand il comprit soudain ce qu'il redoutait tant. Juste au dessus de la clinique, au moins une quinzaine de reiatsu claquèrent tous en même temps dans l'obscurité de la nuit. Les shinigami avaient enfin décidé de passer à l'action. Ce n'était pas inattendu, même si c'était très inquiétant. Résigné, il quitta son gigai et alla à la encontre de ses visiteurs indésirables. Il su tout de suite que les choses étaient graves. Yamamoto avait pris soin de lui envoyer ses assassins. Ce qui voulait dire qu'il était déterminé à les faire disparaître et non à les arrêter. Mais il n'allait certainement pas les laisser faire sans réagir.

- Capitaine Fon, vous semblez surprise, remarqua-t-il en voyant arriver la shinigami.
Celle-ci avait en effet l'air de quelqu'un qui a reçu un cadeau extrêmement décevant pour son anniversaire. Sans doute comptait-elle le surprendre dans son sommeil pour se faciliter la tâche.

- Kurosaki Isshin, commença-t-elle.
Mais il l'interrompit.

- Inutile de palabrer, je sais parfaitement ce que vous venez faire ici, à cette heure.
Sur ses mots, il tira son zanpakutô de son fourreau. Les shinigami se dispersèrent autour de lui.

Le combat ne dura que quelques minutes et, un peu rouillé, Isshin céda rapidement devant ses adversaires plus nombreux, mieux entraînés et bien moins loyaux que lui. Tandis qu'il affrontait Soi Fon sur le toit de la clinique, l'un des hommes de la capitaine profita de sa distraction pour lancer vers lui un aiguillon enduit d'une substance destinée à paralyser sa victime. Le projectile atteignit le médecin à la nuque le faisant vaciller. Il sentit rapidement ses forces le quitter tandis que son corps commençait à refuser de lui obéir.

- Bande de lâches, grogna-t-il, un genoux au sol, appuyé sur son zanpakutô.
Un sourire arrogant se dessina sur les lèvres de Soi Fon quand elle s'élança contre lui. Le coup qu'elle lui asséna projeta Isshin contre le toit de sa maison qu'il traversa comme un boulet de canon, causant d'irréparable dégât à la charpente. Les cris de terreur de Karin et Yuzu retentirent dans la nuit tandis que les débris tombaient dans leur chambre. Réveillées en sursaut, les jumelles se ruèrent hors de leurs lits.

- C'est un tremblement de terre, s'écria Yuzu qui se ruait dans le couloir en se protégeant la tête de ses bras?
A deux pas de l'escalier, elle tombèrent sur le corps de Isshin.

- Papa! S'écria Karin, alarmé.
Elle comprit en voyant son kimono que ce n'était pas un tremblement de terre, mais quelque chose de bien pire.

- Papa! Qu'est-ce que tu as? Cria Yuzu en le secouant.
Groggy et à moitié paralysé, Isshin grogna et ouvrit un oeil, le front en sang et le visage tuméfié.

- Les filles. Fuyez, cachez vous, vite.

- Mais Papa? Protesta Yuzu qui ne comprenait pas ce qui se passait.

- Où veux-tu qu'elles aillent, Kurosaki? Demanda une voix hargneuse.
Les fillettes se retournèrent et virent Soi Fon s'approcher par la toiture éventrée.

- Karin? Qui c'est celle là? Glapit Yuzu que le reiatsu de la shinigami commençait à étourdir.
Karin prit sa soeur dans ses bras pour la protéger et lança un regard de défit vers la shinigami.

- T'es comme Hitsugaya et Matsumoto, c'est ça? Lança-t-elle d'une voix courroucée. Tu fais partie de ceux qui ont trahi Ichigo.
Elle sentit Yuzu sursauter dans ses bras mais garda les yeux fixés sur Soi Fon.

- Et si c'était le cas, que crois tu pouvoir faire contre moi?
Karin serra les dents défiant la capitaine du regard.

- Petite arrogante! Comme ton frère, incapable de comprendre ou se trouve ta place. Dans le caniveau.
Elle leva son arme pour frapper, mais à ce moment une vague de reiatsu d'une puissance incroyable fondit sur elle comme la foudre. Elle leva son arme pour parer mais le projectile eut à peine effleurer son arme qu'il lui explosa littéralement à la face, l'envoyant rouler à des mètres de là, son shihakushô en lambeau dégageant des panaches de fumée.

- C'est toi qui a ta place dans le caniveau, shinigami, grogna une voix.
Soi Fon leva les yeux dans la direction d'où venait la voix pour voir une gamine rousse vêtue d'un kimono blanc la toiser d'un regard haineux.

- Je vais t'y renvoyer.
Gabriella banda son arc et décocha une flèche de feu vers Soi Fon. La shinigami parvint à esquiver le projectile mais le souffle de l'explosion qu'il provoqua balaya ses hommes.

- Je déteste les sales merdeuses dans ton genre, qui s'attaquent sans sourciller à des enfants sans défense, grogna Gabriella en bandant son arc une nouvelle fois.
La flèche fusa, Soi Fon l'esquiva. Gabriella en profita pour se précipiter près des jumelles et de leur père. Isshin était toujours au sol, incapable de bouger, mais ses yeux lançait des éclairs qui prouvaient que s'il pouvait bouger, Soi Fon et ses hommes ne seraient plus que des souvenirs à l'heure qu'il était.

- Tout va bien, les filles, assura-t-elle d'une voix apaisante. J'ai appelé votre frère, il ne devrait pas tarder à arriver avec les renforts.

- Ichi-nii? Fit Yuzu en clignant des yeux, toujours dépassée par les évènements.

- Aiko-chan? Fit Karin.
Gabriella lui ébouriffa les cheveux.

- C'est Gabriella, en fait. Je vous expliquerai plus tard.
Elle s'élança par le trou dans le toit et se posta au dessus de la clinique.

- T'es qui, toi? Grogna Soi Fon.

- Je suis la marraine, la bonne fée, répliqua l'arrancar avec un sourire goguenard.
La capitaine lâcha un véritable mugissement de rage et allait attaquer quand un garganta s'ouvrit soudain devant elle.

- Tiens donc, Aizen et sa clique, cracha-t-elle.
Sosuke marcha calmement hors de la distortion, tenant fermement Ichigo par son haori pour l'empêcher de jeter sur la shinigami et , peut-être, dans un piège.

- Cette chère Soi Fon, fit le traître avec un sourire moqueur. Toujours dans les mauvais coups à ce que je vois.

- Aizen-sama, s'écria Gabriella en accourant. Vous arrivez à temps.

- Ca fait plaisir de te revoir, Gabriella, sourit le brun, toujours sans lâcher sa prise sur l'haori de Ichigo.
Sans prêter attention à la réunion, Urielle laissa échapper un grognement qui ne lui ressemblait pas.

- Qui avons nous là, fit-elle en lançant des regards menaçants dans la direction des hommes de la deuxième division. Les ninja de la dernière fois!
Elle gardait une dent contre les troupes de l'omnitsukido depuis l'empoisonnement de Gin.

- Ca tombe bien, justement j'ai un compte à régler avec ceux de votre espèce.
L'arrancar se tourna lentement vers Soi Fon et jeta un coup d'oeil mauvais vers son haori.

- C'est toi la salope qui essaie d'empoisonner les autres, pas vrai?
Pour la première fois de sa vie, Soi Fon sentit une peur glaciale s'emparer d'elle tandis que l'arrancar la regardait avec cet air de prédateur qui la rendait particulièrement impressionnante.

- Elle est à moi, gronda Ichigo en parvenant à se libérer de son haori.
Il s'élança vers Soi Fon en dégainant son zanpakutô mais Urielle le saisit par la peau du dos et, sans ménagement, le rejeta en arrière, dans les bras de Sosuke qui le maintint fermement contre lui.

- Non, elle est à moi, fit l'arrancar d'une voix glaciale. Je vais lui faire payer l'empoisonnement de Gin à cette pétasse.
Terriblement surpris par le comportement de l'arrancar, qui ne lui ressemblait pas, Ichigo ne pensa même pas à se débattre pour se libérer des bras de Sosuke.

- Va plutôt voir comment se porte ta famille.
Ichigo se souvint soudain pourquoi ils étaient là et se mit à chercher frénétiquement son père et ses soeurs du regard.

- Je devrais être flatté que deux femmes se battent pour moi, ricana Gin.

- Fermes la, sale traître, grogna Soi Fon.

- Tu lui parle autrement, toi la salope, Gonda Urielle.
Avant que la shinigami puisse réagir, l'arrancar claqua des doigts et une dizaine d'aiguilles de glace fondirent sur elle. Soi Fon s'esquiva d'un shunpô. Urielle s'élança à sa poursuite.

Laissant l'arrancar à sa vengeance, Sosuke lâcha Ichigo qui se précipita dans les décombres de la maison à la recherche de sa famille. Laissant Gin et Gabriella surveiller leurs arrières, Aizen suivit le rouquin à l'intérieur. Il le trouva agenouillé près du corps inerte de son père. Un instant, le brun cru que l'ancien shinigami était mort, puis il vit ses yeux sombre se tourner vers lui et fut aussitôt rassuré. Ichigo en revanche semblait terriblement inquiet.

- Papa? Papa? Qu'est-ce que tu as.
Yuzu pleurait dans les bras de sa soeur et même Karin avait l'air terrifiée. Sosuke adressa un sourire rassurant aux fillettes puis il s'approcha et s'agenouilla près de Isshin. Lentement, il passa une main au dessus de son corps à la recherche de ce qui n'allait pas.

- Qu'est-ce qu'il a? Demanda Ichigo d'une voix tremblante.
Il était pâle et Sosuke pouvait voir ses mains trembler.

- Ce n'est rien, fit-il.
Il roula le médecin sur le coté et inspecta soigneusement son cou et ses épaules. Il sentait que Isshin avait envie de protester mais ne pouvait pas le faire.

- Voilà, fit-il en montrant à Ichigo une petite trace de piqûre dans le cou de son père. Encore une des merveilleuses armes de l'omnitsukido.

- Du poison? Interrogea Ichigo d'une voix tremblante.

- Du venin plutôt. Ca paralyse la victime et l'empêche de se défendre. Heureusement je connais le moyen de le combattre.
Il plaça les mains au dessus du dos du médecin et un halo bleuté ne tarda pas à les entourer. Ichigo le regarda faire avec stupéfaction. Comme beaucoup de monde, il ignorait que Sosuke avait des connaissances en kido curatif.

Sosuke officia pendant plusieurs minutes puis le halo entourant ses mains se dissipa. Isshin ne perdit pas de temps, il roula aussitôt sur le coté et se redressa. Un instant, il toisa Aizen avec une certaine méfiance puis il hocha brièvement la tête.

- Merci, bougonna-t-il.

- Je t'en prie, répondit le brun avec un sourire.

- Papa, s'écria Yuzu en se jetant dans les bras de son père. J'ai eu si peur.
Karin fit semblant d'être écoeurée par cette scène mais tout le monde put voir le soulagement dans ses yeux.

- Ichigo, fit Isshin en serrant brièvement son fils contre lui.

- Je suis content de te revoir, fit le rouquin.

- Moi aussi, même si j'aurai préféré que les circonstances soient différentes.
Il jeta un coup d'oeil par l'ouverture du toit.

- Ces maudits shinigami.
A ce moment quelque chose heurta ce qui restait du toit avec assez de force pour provoquer l'écroulement du reste de la charpente. Yuzu poussa un cri de terreur tandis que les poutres s'effondraient autour d'eux. Isshin se jeta sur ses filles pour les protéger de son corps, tandis que Sosuke plaquait Ichigo au sol pour le couvrir. Un déluge de débris, de fragments de poutres, de tuiles bisées et de poussière s'abattit sur eux. Dans le vacarme assourdissant, ils entendirent la voix de Gin crier:

- Urielle!
Ils se redressèrent lentement, évaluant les dégâts. Le toit n'était plus qu'un tas de gravats autour d'eux, du sang frais s'écoulait sur le visage de Isshin et une poutre avait atteint Sosuke à l'épaule gauche. Son bras pendait mollement le long de son flanc.

- Sosuke, tu es blessé? S'écria Ichigo tandis que les pleurs de Yuzu redoublaient.
Avant que le maître de Las Noches ait eu le temps de répondre, Urielle s'extirpa d'un tas de décombres, proche d'eux. Elle avait les cheveux en désordre, du sang s'écoulait sur son front et son kimono, habituellement soigneusement paré, était sale et déchiré par endroit. Une marque noire en forme de papillon s'étalait sur son épaule droite, signe que Soi Fon avait réussi à la toucher.

- Rah! Fit-elle en faisant craquer sa nuque.
Elle épousseta vainement son kimono et fit quelques pas.

- Cette shinigami mord plus fort qu'elle en a l'air.
Elle s'agenouilla devant Yuzu et lui ébouriffa gentiment les cheveux.

- Ne t'inquiète pas, ma chérie, elle ne vous ennuiera plus.
La gamine la regarda au travers de ses larmes et renifla une dernière fois avant que ses pleurs ne cessent. Urielle lui adressa un sourire rassurant.

- Je m'occupe des méchants.
Sur ces mots, elle sauta sur le toit tandis que Gabriella achevait les deniers shinigami encore debout à coups de flèches explosives bien placées.

- J'avoue que je t'ai sous-estimé, fit Urielle en essuyant son front ensanglanté d'un revers de main. Mais tu ne m'y prendras pas deux fois.
Soi Fon se contenta de lui lancer un regard arrogant, persuadée que toucher l'arrancar une seconde fois pour la détruire définitivement n'allait pas être un problème.

- Une fois que je t'aurai vaincu, arrancar, je deviendrai le bras droit du commandant Yamamoto, fit-elle.

- Tu rêves debout, ma pauvre!
Urielle laissa échapper un long soupire dépité.

- Je ne pensais pas que je devrais m'en servir contre une morveuse telle que toi, mais bon, je n'ai pas le choix.
Elle fourra la main gauche dans la manche droite de son kimono et en tira ce qui ressemblait à une longue écharde de glace.

- Sais-tu ce que c'est? Demanda-t-elle en exhibant l'objet. C'est mon zanpakutô.
Soi Fon eut un reniflement dédaigneux en observant l'objet.

- Oh, ne ris pas, fit Urielle avec calme, tu risques d'être surprise. Pour l'instant, il dort, mais quand je l'aurais réveillé, il sera la dernière chose que tu verras dans ta petite existence minable. Pour tout dire, ça m'ennuie de devoir le réveiller, parce qu'une fois que je lui aurait rendu sa forme d'origine, je ne pourrais plus faire marche arrière et le camoufler dans ma manche. Il est assez encombrant et devoir le traîner partout sous sa forme normale ne m'amuse pas vraiment. J'aurai nettement préféré le garder endormi encore longtemps, mais tout à une fin, n'est-ce pas?
Soi Fon se contenta de lui envoyer un regard hargneux, un peu désarçonnée par ce que l'arrancar venait de dire.

- Bien, quand il faut y aller.
Tout se passa alors très vite. Urielle libéra une colossale quantité de reiatsu et le laissa couler vers l'écharde de glace qui explosa littéralement sous la pression. Des particules spirituelles dansèrent un instant autour d'elle avant d'être aspiré au creux de sa main, comme si un aimant les attirait toutes à lui. Une longue hampe se forma puis une pointe. En quelque seconde, Urielle eut entre les mains une lance dont le long fer se composait de trois pointe. Deux d'entre elle, légèrement incurvés sur les coté ne servaient que de décoration, tandis que la pointe principale avait une forme étrange rappelant la lame d'un poignard.

- Je te présente mon zanpakutô, fit Urielle avec un sourire en coin.
Soi Fon avait littéralement les yeux qui lui sortaient de la tête.

- A nous deux, shinigami, lança Urielle avec un air impitoyable sur le visage.
Elle pointa la lance sur la shinigami et un froid insupportable se fit aussitôt sentir, figeant le kimono humide de sueur de Soi Fon sur son corps. Chaque inspiration faisait entrer dans ses poumons un air glacial qui semblait la geler de l'intérieur. Ses yeux coulaient et ses larmes se figeait immédiatement sur son visage, des glaçon pendaient de ses cils et même ses cheveux étaient figés par la glace. Elle n'avait jamais sentit un froid si intense de sa vie. Même Hitsugaya était incapable de générer un tel froid. Grelottant de tout ses membres la shinigami lança un regard acéré vers l'arrancar.

- On dirait que quelque chose t'a coupé le sifflet, remarqua Urielle avec un sourire mauvais. Tiens, ce ne serait pas moi, par hasard.

- Sois maudite.
Dans une courageuse mais vaine tentative, Soi Fon s'élança contre l'arrancar, mais le froid insoutenable qui se dégageait du zanpakutô la paralysait presque. Urielle, visiblement non affectée, ou très habituée, esquiva sans mal d'un pas de coté et porta un coup de lance vers la shinigami. Celle-ci perdit l'équilibre et tomba lourdement au sol. Elle luta un instant pour se relever mais retomba aussitôt, son bras droit refusant de lui obéir.

- J'ai oublier de te prévenir, fit Urielle en se posant devant elle. Chaque fois que mon zanpakutô touche un corps, qu'ils soit vivant ou spirituel, il gèle totalement cette partie touchée, la rendant inutilisable par mon adversaire.
Urielle s'éloigna de quelques pas sous le regard hargneux de la shinigami.

- Oh, j'ai failli oublier, fit soudain l'arrancar en se retournant. Bien entendu ta vitesse s'en trouve aussi considérablement réduite.
Elle adressa un sourire à la shinigami qui semblait prête à lui cracher au visage si elle pouvait. Serrant les poings, et les dents, Soi Fon parvint à se remettre debout, son bras pendait lamentablement le long de son corps, raide, froid, mort. Son zanpakutô, couvert d'une gangue de glace était devenu inutilisable.

- Espèce de ...
Elle fixait Urielle d'un regard assassin qui aurait fait froid dans le dos de n'importe qui. Mais l'arrancar n'était pas n'importe qui, elle se contenta donc de lancer un sourire ouvertement moqueur vers son adversaire.

- J'ai pas dit mon dernier mot, grogna Soi Fon.
D'un geste elle détacha son obi et retira son haori et laissa le vent l'emporter. Pendant un instant, elle concentra son reiatsu puis le laissa exploser.

- Shunko!
Urielle la regarda tandis qu'une aura lumineuse entourait son bras indemne. La shinigami disparut littéralement de sa vie pour réapparaître devant elle. D'un pas sur le coté, elle esquiva le coup que la shinigami. Soi Fon était trop près d'elle pour qu'elle puisse la toucher de la pointe de sa lance mais ça ne l'empêcha pas de lui donner un coup avec la hampe. La shinigami recula.

- On dirait que ton zanpakutô ne gèle pas tout ce qu'il touche, finalement, fit-elle avec un sourire mauvais.

- La pointe si, répliqua Urielle avec le même sourire.
D'un léger mouvement de la main, elle donna un petit coup du fer de la lance sur le sol. Aussitôt, des pointe de glace surgirent du sol pour foncer droit vers Soi Fon. La shinigami esquiva d'un shunpô juste au moment ou un immense pieux de glace surgissait à son tour du trottoir.

- Espèce de ...

- Tu te répète, interrompit Urielle. D'ailleurs, tu m'ennuies!
Soi Fon se tenait dans les airs au dessus de l'arrancar qui se retourna vers elle en lançant sa lance vers l'avant afin de la faucher. La capitaine esquiva et s'apprêtait à attaquer à nouveau quand la lance brilla de nouveau devant ses yeux. Elle recula d'un shunpô. Urielle décrivit un large arc de cercle avec son arme et celle ci dessina un arc dans l'air. La lame ainsi créé fusa vers Soi Fon. La shinigami parvint à esquiver. Elle allait attaquer de nouveau quand une longue pointe de glace flotta soudain devant ses yeux. Elle recula et sentit une autre pointe entre ses omoplates. Se retournant, elle se rendit compte qu'elle était cerné par une demi douzaine de pieux de glace. Elle ne s'était même pas rendu compte que le piège de l'arrancar se refermait sur elle. Elle ne s'était même pas rendu compte que l'arrancar cherchait à la piéger.

- Finalement ça a été facile de t'amener là où je voulais, lança Urielle avec un sourire cruel. Tu n'attaquera plus jamais personne dans le dos, lâche.
Elle tendit la main vers Soi Fon et referma les doigt comme pour la broyer dans son poing. Les lame de glace en suspension fusèrent sur elle de partout à la fois, sans lui laisser le temps de s'échapper. Le corps inerte de la shinigami, transpercé de toutes part, tomba sur le bitume de la rue en contrebas dans une cascade de sang.

- Bon débarras, fit simplement Urielle en posa la hampe de sa lance sur son épaule.
Elle revint vers Gin d'un pas sautillant.

- Elle avait bien un zanpakutô, en fin de compte, commenta simplement Sosuke en la regardant approcher.
Pendant le combat, Ichigo avait aidé son père à faire sortir ses soeurs des ruines de la maison, puis il était retourné dans les décombres chercher Aizen dont le bras gauche était toujours inutilisable.

- C'est fini, fit Urielle en se plantant devant Gin.

- Belle arme, commenta ce dernier, les yeux fixés sur la lance.
Urielle se contenta de lui sourire.

- Tu te sens bien, Sosuke? Demanda Ichigo, anxieux, en aidant le brun à s'asseoir sur le muret devant la clinique.
La main serrée sur l'épaule, Sosuke luttait pour ne pas laisser voir sa souffrance.

- Ca va, assura-t-il avec un sourire forcé.
Sans un mot, Isshin se leva et toisa un instant Aizen qui ne faisait pas attention à lui. Il caressa doucement les cheveux de Yuzu avant de s'approcher du traître.

- Merci, fit-il simplement. Sans vous, les shinigami ...
Il ne termina pas sa phrase. Il semblait particulièrement gêné. En évitant soigneusement le regard d'Aizen posé sur lui. Il posa les mains sur l'épaule blessé du brun et la palpa un instant. Sosuke prit une longue inspiration un peu tremblante.

- Retire ta veste, ordonna le médecin les sourcils froncés.

- Voyons, vous vous connaissez à peine, plaisanta Gin qui suivait la scène de loin.
Sosuke lui lança un regard d'avertissement avant de faire ce que Isshin lui demandait. Ichigo ne put retenir un exclamation de stupeur en voyant la large ecchymose qui se formait sur l'épaule et le haut du bras du brun. Isshin ausculta un instant l'épaule blessée avant de saisir le bras de Sosuke au niveau du coude.

- C'est luxé, informa Isshin, je dois la remettre en place.
Sosuke ne sembla pas perturbé par cette information. Mais il vit Ichigo serrer silencieusement son hakama dans ses poings.

- On serre les dents, conseilla-t-il.
Sans prévenir il tira vivement le bras vers lui afin de remettre l'articulation en place. Sosuke laissa échapper une plainte de douleur autant que de surprise puis Isshin le lâcha. Pendant un instant, il palpa à nouveau l'épaule blessée.

- C'est bon, déclara-t-il alors. Évite de trop bouger le bras pendant quelques jours.
Sosuke se contenta de hocher la tête.

Il achevait de remettre sa veste, avec l'aide bienveillante de Ichigo, quand un nouveau reiatsu se fit sentir, se dirigeant droit sur eux. Ichigo bondit sur ses pieds et dégaina aussitôt son zanpakutô, comme s'il s'attendait à affronter une armée à lui tout seul. Un sourire indéchiffrable avait prit la place de la grimace de douleur sur le visage de Sosuke et Gin leva les yeux au ciel avec l'air de quelqu'un qui se prépare à une très mauvaise surprise.

- Une vieille connaissance, fit Sosuke en se levant à son tour. Bonsoir, ça faisait longtemps, n'est-ce pas, capitaine Hirako.

- Pas assez longtemps à mon goût, Aizen, cracha une voix qui fit sursauter Gabriella.
Hirako Shinji sauta du toit sur lequel il se tenait.

- Quel plaisir de te revoir, fit Sosuke d'un air de défi.
Hirako abandonna le brun pour poser les yeux sur Ichigo qui le fixait avec une telle haine dans le regard que le blond en sentit un frisson de crainte lui remonter le long de l'échine.

- Ichigo-kun? Je n'arrive pas à le croire! Comment as-tu pu te ranger de son coté?

- Pour survivre, Hirako. C'est quelque chose que tu connais bien il me semble, la survie!
Il foudroya le blond du regard.

- Après que vous m'ayez tous trahi et abandonné aux mains de ces maudits shinigami, je n'avais pas trente six solutions devant moi pour survivre. J'ai fait la seule chose sensée dans ma situation, je me suis allié à celui qui pouvait me permettre de survivre et de devenir plus fort pour me venger.

- Te venger? ... Que t'a-t-il fait? Le Ichigo que je connaissais n'était pas du genre à songer à la vengeance.
Un ricanement se fit entendre.

- Le Ichigo que tu connaissais? ... Mais il est mort Hirako, il est mort aux mains des shinigami.
Le blond semblait anéanti.

- Tu n'as pas idée à quel point je regrette, Ichigo, soupira-t-il en baissant la tête.

- Tu regrettes quoi? Que je me sois échappé pour rejoindre Sosuke, que les shinigami ne m'aient pas tué avant ou de m'avoir trahi?

- De n'avoir pas bougé, d'avoir laissé les autres t'abandonner sans essayer de les faire changer d'avis. Tout est de ma faute.

- Tu te donne plus d'importance que tu n'en as, remarqua Aizen avec sarcasme.
Hirako lui lança un regard défait mais ne répondit pas. A ce moment, n'y tenant plus, Gabriella s'approcha doucement du blond.

- Hirako-kun? Interrogea-t-elle d'une voix tremblante.
Concentré sur Ichigo et sur Aizen, Hirako n'avait pas encore remarqué la rouquine. Ses yeux s'agrandirent démesurément quand il la remarqua.

- Aiko-chan!

- C'est Gabriella, fit la rouquine d'une voix penaude. Gabriella Angelis, second né des Archanges.
Le blond la regarda un instant sans comprendre.

- T'es ... T'es un arrancar?
Elle répondit d'un hochement de tête, sans le regarder. Le blond semblait sur le point de tomber littéralement en morceaux tant son ahurissement était grand. Il regardait Gabriella les yeux et la bouche grands ouverts avec l'air d'un poisson tiré hors de son bocal.

- Comme s'est intéressant, fit Aizen en s'approchant, massant son épaule blessée du bout des doigts. Vous vous connaissez?

- Euh, c'est à dire que ... bafouilla la rouquine.
Sa voix défaillit et elle regarda à ses pieds, l'air gêné. Une légère teinte rouge s'étalant sur ses joues. Hirako semblait être définitivement déconnecté de la réalité. D'un doigt sous le menton, Sosuke referma la bouche du blond, un sourire sarcastique sur les lèvres.

- Je n'aurais jamais imaginé ça. Le grand Hirako Shinji, tombant tout cuit entre nos mains. Je ne sais pas comment tu as réussi ça, Gabriella-chan, mais ce n'est pas un mince exploit.
D'un geste de la main, il emprisonna le blond dans un lien de kido sans même qu'il réagisse.

- Maintenant la question est de savoir ce que nous allons faire de lui, continua Aizen.
Il se tourna vers Ichigo:

- Veux-tu le tuer maintenant?
Mais le rouquin n'eut pas le temps de répondre.

- Non, s'écria quelqu'un d'autre à sa place.
Tous les regards se tournèrent vers Gabriella qui eut soudain l'envie folle de s'enfiler dans le premier trou de souris venu.

- S'il vous plaît, ajouta-t-elle d'une petite voix, sans oser regarder Aizen.
Perplexe, le brun s'approcha.

- Y'a-t-il quelque chose que tu voudrais me dire, Gabriella? Demanda-t-il d'une voix trompeusement douce.
La rouquine secoua la tête sans dire un mot. Sosuke se tourna vers Ichigo:

- Alors?
Le jeune vizard n'avait pas quitté l'arrancar des yeux.

- Je ... ne pense pas que le tuer serait la meilleur solution, fit-il lentement.
Le dos tourné, Sosuke ne remarqua pas le sourire qui s'étala sur le visage de Gabriella, mais Ichigo ne le manqua pas. Il n'y répondit cependant pas.

A vrai dire, il n'était pas certain de savoir ce qu'il voulait. Il en voulait à Hirako, c'était certain, mais était-ce suffisant pour le condamner à mort. Après tout le blond l'avait beaucoup aidé à un moment où il était complètement perdu. Il lui avait permis d'échapper aux griffes de son hollow en lui apprenant comment le soumettre. Il l'avait trahi mais Ichigo n'était pas certain que le blond soit responsable de cette décision. Après tout, dans le brouillard qui avait précédé son arrestation, il ne se souvenait que des voix de Muguruma, de Yodomaru et de Rose argumenter en faveur de son abandon aux mains des shinigami. Tandis qu'il pensait à ça, le visage déformé par la peur et l'incompréhension du jeune shinigami qu'il avait accidentellement tué quelques jours plus tôt lui revint en mémoire. Il ne voulait plus voir ça. Il ne voulait pas tué de sang froid. Abattre son adversaire en combat était une chose avec laquelle il pouvait vivre. Mettre à mort volontairement et de sang froid un autre être vivant, ou spirituel, était quelque chose qu'il ne pouvait se résoudre à faire. Même s'il n'était pas lui même le bourreau, c'était sa décision et il ne voulait pas avoir ça sur la conscience en plus du reste.

- Ramenons le à Las Noches, déclara finalement Ichigo. J'ai quelques questions à lui poser.
Aizen haussa un sourcil mais le rouquin ne rajouta rien.

- D'accord, si c'est ce que tu veux. J'ai moi-même quelques points à mettre au clair avec lui.
Ichigo se contenta de hocher distraitement la tête.

- Bien, maintenant, rentrons, ordonna le maître de Las Noches. Les shinigami risquent de venir en force si nous restons plus longtemps.

- Et ma famille, s'exclama Ichigo, tiré de sa réflexion.

- Je pensais que c'était évident, Ichigo, ils viennent avec nous.
Un soulagement sans borne s'empara du jeune homme. Une fois à Las Noches sa famille serait en sécurité et il pourrait les voir quand il voudrait. Il ne se réveillerait plus au milieu de la nuit en proie à l'angoisse en se demandant si son père et ses soeurs allaient bien ou si les shinigami ne les avaient pas attaqué pendant son sommeil.

- C'est hors de question, grogna alors Isshin.
Sosuke et Ichigo se tournèrent vers lui d'un même mouvement.

- Pourquoi? Demanda Ichigo abasourdi.

- Je ne mettrai pas les pieds dans un trou infesté de hollow et encore moins avec tes soeurs.

- Donc tu préfère les livrer aux shinigami, intervint Sosuke?
Isshin se tourna vers lui, l'air interloqué.

- Urielle a tué un capitaine pour vous sauver, tu crois vraiment que les shinigami laisseront passer ça? Ca leur fait une raison de plus pour vous traquer et vous éliminer. Où que vous alliez, ils vous retrouveront. Il n'y a pas un seul endroit sûr dans ce monde.

- Et tu crois que ce sera mieux dans le monde des hollow? Les petites seront des proies faciles pour eux.

- Tant qu'elles resteront à Las Noches, personne ne leur fera de mal, tu as ma parole.
Isshin regarda un instant le brun avec incertitude.

Il ne savait s'il devait croire à ce genre de serment. La parole d'Aizen avait-elle une valeur quelconque? Il y a encore quelques temps il ne se serait même pas posé la question, après tout Aizen était le traître qui avait condamné huit puissants shinigami à un sort pire que la mort et qui avait provoqué l'exil de Urahara et de Yoruichi. Mais Urahara et les vizard étaient ceux qui avaient abandonné Ichigo sans se retourner, tandis qu'Aizen était celui qui avait recueilli son fils et lui avait sauvé la vie. Ichigo lui faisait confiance et même si Isshin avait certain doutes sur les choix d'amitié que son fils avait fait par le passé, il devait bien avouer que le brun se comportait bien mieux avec le jeune homme que les shinigami ne l'avait fait jusque là.

Pendant un moment, il jaugea le brun du regard sans rien dire. Sosuke arborait un léger froncement de sourcil, l'air un peu contrarié. Isshin se demanda ce qui pouvait le contrarier. Il savait parfaitement que se charger de lui et de ses filles allait certainement lui compliquer la vie. Pourquoi voulait-il les prendre avec lui? Pour Ichigo? Isshin savait parfaitement que le rouquin ne partirait pas sans eux. Aizen le savait probablement. Leur proposer de l'accompagner était pour lui le meilleur moyen de garder un brave petit soldat sous ses ordres.

- Avec Ichigo, nous nous en sortirons contre n'importe qui, déclara finalement le médecin.
Aizen fronça les sourcils mécontent.

- Comment ça "avec Ichigo"? S'insurgea le jeune homme.

- On quitte le pays, décida Isshin, tu viens avec nous.

- Je te demande pardon?
Un coup d'oeil autour de lui suffit à prévenir Isshin que Urielle et Gin venait de se rapprocher. A leur allure menaçante, il devina que sa déclaration ne leur plaisait pas du tout.

- Vous n'emmènerez Ichigo nulle par contre son grès, prévint l'arrancar la main serrée sur sa lance. Plutôt vous embarquer de force à Las Noches s'il le faut, mais personne ne nous prendra Ichigo.

- Vous le prendre? S'exclama Isshin. Ichigo n'est pas un objet.

- Ah bon! Répliqua l'arrancar perdant son sourire. Pourtant à la façon dont vous décidez pour lui j'aurais juré du contraire.
Isshin ouvrit la bouche pour répliquer mais Ichigo s'interposa.

- Merci, Urielle.
Il se tourna vers son père.

- Je n'irai nulle part, sauf à Las Noches. Je ne veux pas quitter Sosuke mais je ne veux pas vous perdre non plus. S'il te plaît ne me demande pas de choisir entre vous.
Isshin regarda Ichigo en silence. Sosuke échangea un regard avec Gin et Urielle, prêt à embarquer de force Isshin et ses filles s'il le fallait.

- Mais qu'est-ce que tu fous encore? Gronda une voix à ce moment.
Tout le monde se tourna vers Karin. Debout au milieu de la rue dans un simple pyjama de coton bleu, elle semblait particulièrement fragile, mais aussi monstrueusement en colère.

- Tu te rends pas compte de ce qui vient de se passer? Des shinigami ont réduit la maison en tas de briques, ils ont essayé de nous tuer. Si Ichi-nii et ses amis n'étaient pas arrivés, nous serions morts tous les trois. Alors pourquoi tu discutes?
Isshin ouvrit la bouche mais la gamine ne le laissa pas protester.

- On se fiche de savoir que tu n'aimes pas ce type. Il nous propose de nous protéger. Faut vraiment être un beau crétin pour refuser ça pour la simple raison que tu ne l'aimes pas.

- S'il te plaît, papa, je veux rester avec Ichi-nii, supplia Yuzu.
Isshin observa ses filles. La détermination farouche de Karin et les yeux larmoyants de Yuzu ne lui laissaient pas de doute. Elle suivrait leur frère là ou il allait, et s'il essayait de les en empêcher, ou d'empêcher Ichigo de retourner au Hueco Mundo avec Aizen, il les perdrait tous les trois. Sans compter qu'en échange, il gagnerait de très puissants et redoutables adversaires en Aizen et ses sbires. Autant se jeter tout de suite dans les bras des shinigami, ce serait certainement bien moins douloureux pour lui. Indécis pour la première fois depuis des années, il se passa une main sur le visage en soupirant.

- D'accord, fit-il à mi-voix. On vous suit.
Il se tourna alors vers Aizen, ses yeux sombres lançant des éclairs:

- Mais il est hors de question que je me batte pour toi.
Le renégat n'en sembla pas troublé.

- Je m'en doutais un peu, avoua-t-il. Si tu ne veux pas te battre, personne ne t'y obligera. Las Noches sera quand même votre refuge aussi longtemps qu'il faudra.
Isshin se contenta de hocher la tête sans montrer sa surprise. Il s'était attendu à ce que Aizen essaie de le convaincre de se rallier à ses troupes.

- Merci, papa, murmura Ichigo.
Un instant père et fils se regardèrent dans le blanc des yeux puis Isshin tendit une main et saisit Ichigo par le bras avant de l'attirer à lui. Il le serra dans une étreinte digne d'un ours.

- Ca faisait longtemps, fils, fit-il en serrant le rouquin contre son torse. Je suis content de voir que tu vas bien.
Yuzu et Karin se précipitèrent pour se joindre à l'étreinte et les deux hommes les y invitèrent avec joie. Ils restèrent ainsi un instant, profitant de leurs retrouvailles. Les autres les observèrent en silence, sans intervenir. Seul Hirako, qui reprenait ses esprits, commença à protester, mais Sosuke le fit taire en lui lançant un autre sort qui lui coupa le sifflet comme si quelqu'un avait subitement coupé le son d'une télévision.

Sosuke laissa un peu de temps à Isshin et à ses filles pour rassembler quelques affaires qu'ils parvinrent à tirer des décombres. Après un moment, ils se retrouvèrent tous devant la clinique. Isshin adressa un signe de tête à Sosuke pour lui signifier qu'ils était prêt. Urielle ouvrit un garganta devant eux. Sosuke se planta devant le passage.

- Comme les filles n'ont pas encore développé de capacités de shinigami, il va falloir que vous les preniez dans vos bras et ne les lâchiez surtout pas jusqu'à ce qu'on ai retrouvé Szayel. Si vous le faites, elles pourraient être rejeté par le Hueco Mundo, puisqu'elle ne sont pas des âmes à part entières.
Ichigo et Isshin hochèrent la tête.

- C'est qui ce Szayel? Demanda le médecin.

- Un arrancar qui se prend pour un scientifique, répondit Ichigo.

- Il se débrouille dans ce domaine, fit remarquer Sosuke en fronçant les sourcils. Enfin, là n'est pas la question. Il a en sa possession des bracelets qui permettront aux filles de rester à Las Noches sans problème. Vous ne pourrez les lâcher qu'une fois qu'elle les porteront.
Isshin prit Karin dans ses bras, tandis que Ichigo soulevait Yuzu sur son dos.

- Las Noches peut paraître un peu lugubre et effrayante et ses locataires ne sont pas des anges, fit Sosuke en s'adressant aux jumelles. Ils crient forts, ils sont menaçants, insolants, parfois insultants, voir même carrément intolérants, mais sachez que rien de ce qui existe à Las Noches ne vous fera de mal. Je vous le promets.
Les fillettes ne dirent rien. Sosuke leur adressa un sourire qui se voulait rassurant puis se tourna vers le garganta.

- Allons-y.
Avec ça, ils s'élança dans la faille, suivit de ses troupes, de Isshin et de Hirako que Urielle piquait avec sa lance pour le faire avancer plus vite. Heureusement pour le blond, elle maîtrisait bien son arme et ça lui évita de finir complètement figé par la glace.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Trahison~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Isshin et ses filles avaient à peine eu le temps de s'installer dans les appartements que Aizen leur avait alloué sous l'étage des espada, voisin de celui de Inoue, quand ils furent convoqués par le maître des lieux. Une arrancar aux cheveux verts vint les chercher pour les amener à la salle du trône où Aizen les attendait, en compagnie de Ichigo. Karin et Yuzu se précipitèrent vers leur frère qu'elles n'avaient pas vu depuis la veille tandis que Isshin se plantait devant l'escalier montant vers le trône du brun.

- Isshin, merci d'être venu.

- C'est pas comme si j'avais eu le choix, répondit le médecin en lançant un regard vers Nelliel.
Sosuke ne se formalisa pas de cette remarque et continua.

- Je vous ai fait appeler tous les trois, pour vous présenter Nelliel.
Il désigna l'arrancar d'un geste. Celle-ci s'inclina devant Isshin:

- Je suis Nelliel Tu Odelswank, Segunda espada.
Isshin se contenta de la regarder sans rien dire.

- A partir de maintenant, Nelliel sera chargée de protéger Karin et Yuzu.
Le médecin se tourna à nouveau vers l'arrancar aux cheveux verts. Il devait l'avouer, cette jeune femme était loin des monstres sanguinaires qu'ils s'attendait à rencontrer dans la forteresse. Elle semblait calme et lui souriait avec douceur, pourtant, Isshin pouvait voir dans son regard qu'elle pouvait être un adversaire redoutable.

- C'est un honneur, fit-elle. Je suis sure qu'on va bien s'entendre.
Karin lui adressa un regard méfiant mais Yuzu semblait toute prête à se jeter dans ses bras.

- A partir de maintenant, où que vous alliez, quoi que vous fassiez, Nelliel devra vous accompagner, ordonna Aizen aux fillettes d'une voix douce. C'est important.

- Je pensais qu'il n'y avait pas de risques que tes laquais fassent mal à mes filles, fit Isshin avec mauvaise humeur.
Sosuke se contenta de sourire.

- Deux précautions valent mieux qu'une, n'est-ce pas?
Le médecin ne répondit rien, se contentant de le fixer d'un regard noir.

- Je ne comprend pas, intervint Ichigo qui se tenait à la gauche de Sosuke. Je pensais que tu serais content que Sosuke prenne la peine d'assigner un espada à la protection de Karin et Yuzu. Mais t'arrêtes pas de faire la gueule et de te montrer ingrat. Il faut te dire en quelle langue que Urahara t'a menti?
Sosuke leva une main pour interrompre le jeune homme:

- Laisse, Ichigo. Ca n'a pas d'importance. J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai mis ta famille hors de portée des shinigami, j'ai offert ma protection à tes soeurs. Que ton père ne m'apprécie pas n'a aucune importance pour moi.

- Mais ça en a pour moi, protesta le jeune homme.
Il lança un regard chargé de reproche à son père. Le froncement de sourcils de Isshin commença à s'estomper.

- Bien, puisque cette petite entrevue est terminée, je vous laisse retourner à vos occupations, fit Sosuke en se levant. Je compte sur toi, Nelliel.

- Vous pouvez, Aizen sama.
Il descendit les marches et se dirigea vers la porte de la salle, Ichigo sur ses talons. Furieux, le jeune homme passa devant son père sans lui accorder un regard.

- Ichigo, appela Isshin.
Mais le rouquin ne répondit pas plus qu'il se tourna vers lui. Il sortit de la salle du trône à la suite d'Aizen et la porte se referma derrière eux en grinçant.

- T'es vraiment le roi des imbéciles, siffla Karin.
Isshin resta le regard fixé sur la porte fermée. Il ne prononça pas le moindre mot et se contenta de soupirer avec agacement. Derrière lui, Nelliel vit Yuzu essuyer discrètement ses larmes mais ne se permit pas de faire la moindre remarque.


NOTE:
1- Nom japonais des biscuits Mikado.
2- Pour ceux qui l'aurait oublié, Yamakawa Aiko, est le nom que Gabriella utilise depuis son arrivée à Karakura.