Je ne pouvais pas résister à ça

des douceurs pour l'agréable

quand je vous regarde

c'est une tel régal.

Pour la première fois, Spock se sentit réellement inquiet. Il avait reçu un autre message. Cette fois, cependant, il n'était pas sur son terminal. Le poème avait été laissé, accompagné d'une boîte en forme de cœur sur son bureau. Le verrouillage de la porte n'avait pas été forcé, il n'y avait aucune empreinte digitale, et ses agents avaient déjà cuisinés son yeoman jusqu'à ce que le jeune homme mouille son pantalon, mort de peur.

Curieusement, cette fois, le poème ne contenait aucune menace évidente. En fait, c'était assez flatteur, bien qu'un peu mielleux. Cela laissa Spock perplexe jusqu'à ce que, après que des analyses appropriées aient été effectuées pour s'assurer qu'elle ne contenait pas d'explosifs, il ait ouvert la boîte en forme de cœur pour découvrir qu'elle était remplie de chocolats terriens. Qui qu'était l'individu qui voulait sa mort, il était évident qu'il en connaissait plus à propos des Vulcains que le Terrien moyen.

Il se leva de son bureau avec la boîte dans sa main, dans le but de s'en débarrasser, lorsque le signal sonore de la porte se déclencha. Il la déverrouilla et la porte s'ouvrit pour dévoiler McCoy.

McCoy avança de quelques pas dans la pièce mais il s'arrêta très vite lorsqu'il vit Spock se tenant devant son bureau avec la boîte. « Je ne l'aurais pas crû si je ne l'avais pas vu de mes propres yeux. A qui allez-vous donner ces chocolats de Saint-Valentin ? »

« Chocolats de Saint-Valentin ? » répéta Spock. « Quel est le lien entre les chocolats et le jour du massacre de la Saint-Valentin ? »

« Il n'y en a aucun, » répondit McCoy. « Mais la Saint-Valentin était un jour pour les amoureux et les amoureuses bien avant le massacre. Bien sûr, le massacre a été un tournant déterminant dans l'histoire de l'Empire, la plupart des Terriens ne relient plus la Saint-Valentin aux amoureux. »

Cela plaça la curieuse situation sous un nouveau jour, un jour qui pourrait nécessiter de la part de Spock une certaine réflexion. Toutefois, le fait restait que le contenu de la boîte en forme de cœur était potentiellement dangereux pour lui.

« Cela a été laissé sur mon bureau avec un autre message, » dit Spock.

McCoy vit le papier reposant sur le bureau de Spock, le prit et le lut. « Billet doux et chocolat ? Ca ressemble davantage à un admirateur secret qu'à un assassin pour moi. »

« Etant mon médecin, vous êtes certainement conscient que le chocolat est une toxine dangereuse pour les Vulcains, » fit remarquer Spock.

« Cela faisant, considérant les réticences des Vulcains, diablement peu de personnes dans l'univers à part les Vulcains et les médecins des Vulcains sont susceptibles de le savoir, » riposta McCoy.

Un admirateur secret ? Spock y songea. Il trouvait l'idée pas plus agréable que le soi-disant assassin. « Ses véritables intentions pourraient avoir été de me montrer qu'il pouvait entrer dans mes quartiers sans qu'on le remarque. »

McCoy retira le couvercle de la boîte que Spock avait replacé sur le bureau et choisit une douceur. La main de Spock attrapa son poignet avant qui ne puisse lâcher le chocolat dans sa bouche.

« Ou cela pourrait être empoisonné. »

McCoy remit prestement la friandise dans la boîte.

Une fois encore, la sonnette de la porte retentit et Spock débloqua les sécurités. Cette fois, ce fut Kirk qui apparut à l'entrée. Il jeta un œil à la boîte de chocolats et lut la note.

« Un assassin et un admirateur secret ? » hasarda-t-il.

« Spock pense qu'il ne s'agit que d'une seule et même personne et que cela est supposé l'empoisonner ou le rendre ivre, » expliqua McCoy.

« Ivre ? » demanda Kirk.

« Le chocolat peut faire monter un Vulcain au paradis. »

Bon sang, Kirk pensa, tout en conservant l'expression taquine sur son visage. Il aurait du se souvenir à quel point Spock pouvait parfois se montrer linéaire dans ses raisonnements. Et maintenant, quoi ? Peut-être un autre tir direct, mais pas aussi direct. Il lança un sourire taquin à Spock et verrouilla son regard sur le sien. « Je garderai ça à l'esprit. »

« Garder ça à l'esprit pour quoi faire ? » demanda McCoy, conscient de la soudaine tension qui avait surgi entre les deux autres hommes.

« Vous n'avez jamais entendu l'expression les chocolats, c'est très bien, mais l'alcool, c'est mieux ? » répondit Kirk, plongeant dans la boîte, piquant une des friandises et en savourant une bouchée. Il remarqua Spock qui écarquillait les yeux, alarmé. « Ca pourrait vouloir dire faire d'une pierre deux coups si jamais je décidais de séduire un Vulcain. » Il laissa son regard se baisser sur la douceur qu'il tenait et l'examina avant de mettre le reste dans sa bouche.

« Vous avez plutôt intérêt à espérer que ce n'était pas empoisonné, » fit remarquer McCoy.

« Ca pourrait certainement gâcher mon souper, n'est-ce pas ? » répondit Kirk, désinvolte. « Souper, messieurs ? » demanda-t-il, se dirigeant vers la porte et préparant déjà son prochain message.

Spock déclina l'invitation, optant pour rester dans ses quartiers et reconsidérer le sens de ces messages et les intentions de leur expéditeur.

Une lueur de suspicion commençait à brillait dans son esprit, tandis qu'il prenait la boîte et terminait son voyage interrompu jusqu'au récupérateur de déchets où il la jeta. Même si les officiers de l'Empire étaient censés gérer leurs propres affaires comme des menaces de mort sans impliquer des officiers supérieurs, l'attitude de Kirk, considérant qu'il risquait de perdre un officier d'une certaine valeur, avait été assez cavalière durant toute cette affaire. A présent, il allait jusqu'à le taquiner. Kirk connaissait-il l'identité de l'expéditeur ? Sinon, pourquoi aurait-il mangé une de ces friandises s'il y avait la moindre chance qu'elle soit empoisonnée.

Les informations que lui avait rapportées McCoy concernant la Saint-Valentin lui apportait une confusion équivalente. Un jour pour les amoureux et futurs amoureux ? Cela ne faisait qu'embrouiller les pistes. Si la grande majorité de l'équipage de l'Enterprise était si effrayé par lui que cela réfrénait leurs envies de meurtres, cela n'était-il pas aussi vrai pour leurs désirs amoureux ? Ce qui ramenait son esprit sur les quelques personnes à bord qui ne le craignaient pas. D'aucune manière. Restait cette méthode ambigüe et anonyme de l'avertir ou de le séduire qui ne correspondait pas à la personnalité de Kirk. Le regard sensuel qu'il avait donné à Spock, cependant, lui correspondait bien. Il était aussi typique du sens de l'humour assez particulier de Kirk.

Ces réflexions ne menaient Spock nulle part. Quelle qu'étaient les intentions de l'expéditeur, il serait sage de rester en alerte. Dans deux jours, il devrait être sûr d'être prêt à repousser une attaque – meurtrière ou amoureuse. Si cependant, contre toutes attentes, cette attaque devait venir de Kirk, Spock savait que le résultat était connu d'avance – il perdrait.

ooooo

Une rose quelque soit son nom

toujours aussi bon elle sentirait.

Plus qu'une seule journée

jusqu'à ce que votre destinée vous rencontriez.

Pour la seconde soirée d'affilée, Spock découvrit, en retournant dans ses quartiers, et en dépit du garde à sa porte, que quelqu'un s'y était introduit. Cette fois, le poème était accompagné par une rose Ataranian bleue très rare. Prudemment, pour ne pas se piquer avec les vicieuses épines pointues, Spock la prit pour que McCoy puisse l'analyser.

« Je pense que vous devez faire face à la réalité à présent, Spock. Aussi improbable que ça peut paraître, quelqu'un en pince pour vous, » dit McCoy en lisant le billet. « Que disent exactement les autres billets ? »

Spock hésita. Il semblait de plus en plus qu'il avait mal interprété les deux premiers billets et était sur le point de passer pour un idiot. Finalement, il répéta les deux premiers poèmes in extenso.

« J'imagine que je peux voir comment une personne prenant les choses aussi littéralement que vous a pu en venir aux conclusions auxquelles vous êtes arrivé, particulièrement quand vous ne connaissiez pas tous les faits. Mais, si vous voulez mon avis, qui que soit celui qui vous sautera dessus demain, il ne voudra pas essayer de vous tuer. » dit McCoy. « Je vais lancer les tests à la recherche de poisons mais je ne pense pas que je vais trouver… »

« Que pensez-vous que vous n'allez pas trouver ? » demanda Kirk, bien qu'il ait entendu tout ce que McCoy avait dit, alors qu'il s'avançait dans la pièce. Il attrapa la rose sur le bureau, évitant adroitement les épines, et l'approcha de son nez.

« Non, Jim ! » cria Spock et, pour une seconde, son masque se fissura et sa terreur fut visible.

Kirk huma profondément le doux parfum, cachant son sourire dans les pétales de velours de la rose. « Oh, je ne pense pas que ça me fera le moindre mal. Qui que soit celui derrière ça, il joue finalement à un jeu… plutôt exotique. » La dernière phrase fut accompagnée d'un regard brûlant étudiant Spock en commençant par ses bottes et en terminant par ses yeux surpris. « Nous avons juste à attendre de voir s'il l'attrapera demain. »

Chacun de ses doutes s'effacèrent soudainement de l'esprit de Spock tandis que Kirk, avec un sourire d'adieu, tourna les talons et quitta la pièce.

« Vous voulez toujours ces analyses, Spock ? »

« Non, docteur, je ne pense pas que cela sera nécessaire, » répondit Spock et se précipitant vers la direction qu'avez pris Kirk. Lorsqu'il arriva dans le couloir, Kirk avait déjà disparu. Spock résista à l'envie de le chercher. Il attendrait jusqu'au lendemain pour être certain que ce n'était pas, une fois de plus, une regrettable mauvaise interprétation.

C'est très désappointé que le premier officier s'assit à son bureau le soir suivant. Il n'y avait pas de billet sur son bureau ou dans sa messagerie. Il était, bien sûr, soulagé qu'il n'y ait pas eu de tentative de meurtre. Cependant, rien n'indiquait non plus que les actions de Kirk la nuit précédente avait été autre chose que de simples taquineries. Spock reconnut en lui-même qu'il s'était permis de se livrer à des fantaisies insensées. Il était temps qu'il se mette au travail.

Ouvrant le tiroir de son bureau, le cœur de Spock bondit dans son côté quand il vit le papier reposant sur le dessus de sa réserve de cassettes vierges. Doucement, il souleva et ouvrit la simple feuille.

ooooo

Tandis que vous lisez ceci

j'attends patiemment dehors.

Levez les yeux lorsque vous aurez fini

pour votre cadeau, et plus encore.

La poésie devenait encore plus mauvaise, pensa Spock, alors qu'il levait lentement la tête pour fixer la porte du couloir. Il sursauta de surprise lorsque la porte entre sa cabine et celle de Kirk s'ouvrit soudainement. Pivotant dans son siège, il se retrouva face à un Kirk souriant, sortant fraîchement de la douche, et ne portant rien de plus qu'une serviette rouge et blanche nouée autour de sa taille. Secoué, il se leva tandis que Kirk s'avançait pour s'arrêter devant lui.

« Voudriez-vous déballer votre cadeau de Saint-Valentin, Mr. Spock ? » demanda Kirk d'un ton séducteur.

Sans y penser, Spock approcha sa main de la peau dorée s'étalant devant lui mais s'arrêta juste avant de la toucher. « Je dois savoir. Pourquoi avez-vous choisi une forme si… indirecte de séduction ? »

Kirk s'approcha davantage jusqu'à ce que la main de Spock caresse son torse, puis encore plus près jusqu'à ce qu'il puisse encercler la taille cachée sous le tissu de satin dans une étreinte serrée. « Afin que vous puissiez subtilement refuser si vous le vouliez. Nous aurions pu continuer à travailler ensemble et rester ami d'une certaine manière. Je suis un parieur, Spock, mais il y avait trop à risquer en fonçant simplement dans le tas. »

« Cela n'a rien à voir avec le fait que vous ayez un esprit retors ? » demanda Spock, glissant son bras autour de la chair nue pour achever l'étreinte.

« C'est aussi si l'une des raisons, bien sûr, » dit Kirk en riant. « Alors, qu'en pensez-vous, » demanda-t-il, le dos appuyé contre les bras de Spock. « Voulez-vous ouvrir votre cadeau de Saint-Valentin ? »

Le regard de Spock glissa du visage rieur vers la poitrine large et luisante jusqu'à la serviette rouge et blanche. Une main aux longs doits l'atteignit pour en retracer le nœud précaire et le défaire, menaçant davantage sa stabilité. « Oui, Jim, je crois que je le veux, » murmura-t-il avant de couvrir la bouche souriante avec la sienne tandis que ses doigts dénouèrent en un instant la serviette.

Fin


Note de la traductrice : J'espère que ça vous a plu, et n'hésitez pas à laisser un mot à l'auteur si vous en avez envie ^^

(Hmm, c'était la dernière trad' que j'avais en réserve... je ne sais pas encore quand arriveront les autres, celle sur laquelle je travaille en ce moment étant assez longue... Mais si vous êtes auteur et que vous aimez notre petit couple, n'hésitez pas à venir écrire quelques histoires pour remplir le fandom, je vous assure que vous trouverez des lecteurs, moi la première :p)