Titre : Soirée à quatre voix, Valse à quatre temps (4/4)

Auteur : Ambrevale


Soirée à quatre voix, Valse à quatre temps

Chapitre IV : Epilogue des matins tendres


Sarah accueillit le retour de John en le prenant dans ses bras. Il avait amené un gant humide et elle le laissa la nettoyer sommairement, tendrement. Il posa le gant sur la table de chevet et la prit dans ses bras, l'embrassant doucement.

-Je t'ai entendu discuter, murmura-t-elle contre ses lèvres, caressant sa joue.

-J'ai croisé Sherlock dans la salle de bain, expliqua-t-il avec un sourire un peu embarrassé.

Elle pouffa en se souvenant des cris gutturaux dont ils avaient été les auditeurs un peu plus tôt. John la regardait, plein d'affection, et elle sentait ses mains la caresser amoureusement. Elle posa la tête sur sa poitrine, profitant de ses attentions, les yeux mi-clos.

-John…

-Hum ?

-Qu'est-ce qu'il y a dans le tiroir sous ton lit ?

Il s'étrangla à moitié et elle rit. Pour la punir, il la chatouilla et tout se termina dans un baiser passionné. Puis ils s'endormirent l'un contre l'autre après avoir échangé un « bonsoir » qui disait bien plus que simplement le souhait d'une bonne nuit.


Il n'y avait rien d'enfantin ou d'innocent chez Sherlock lorsqu'il dormait, songea Lestrade en s'appuyant la tête sur son poing pour pouvoir mieux l'admirer. Au contraire. Il paraissait encore plus pâle, et, si sa poitrine ne se soulevait pas régulièrement, il aurait pu aisément passer pour une statue de marbre (celles des tombes, comment appelait-on ça déjà ? Ah oui, des gisants ). Il était… séraphique. Immobile et terrifiant. D'un autre monde.

-Tu es vraiment inaccessible, hein ? Murmura-t-il pour lui-même, avec une trace de regret.

Il se laissa aller sur l'oreiller et ferma les yeux.

Le lendemain, Sherlock n'était plus là. Lestrade n'était pas vraiment surpris. Il soupira, malgré tout déçu, et se passa une main sur la figure. Il tâtonna jusqu'à attraper son pantalon et en tira son portable. 8h20. Il eut un instant d'angoisse, avant de se souvenir que c'était samedi, et qu'assez exceptionnellement, il n'était pas d'astreinte ce week-end là. Il se leva et enfila sa chemise, son boxer, puis son pantalon, et caressa un instant l'idée d'ouvrir la fenêtre. Puis il jugea l'effort trop important (il lui aurait fallu dé-punaiser cette grande carte, là, puis retirer cette robe de chambre de sa position précaire sur l'armoire, avant de pouvoir enfin enlever le sac derrière, et accéder finalement à la fenêtre). Il préféra en conséquence répondre à l'appel du ventre et, avec un bâillement, rejoignit la cuisine. Il se planta devant le frigo, l'ouvrit…

…Pour se trouver nez-à-nez, littéralement, avec une tête d'homme. Une tête sans corps s'entend. Les yeux vitreux le fixaient, mornes, et les traits relâchés de la figure lui donnait l'impression d'un profond ennui.

-Je vois que vous avez fait la connaissance de M. Finigan, émit la voix amusée de Watson derrière lui.

Il referma la porte et se tourna vers le docteur. Celui-ci portait le pyjama le plus hideux qui lui ait été donné de voir, et qui lui donnait l'air d'avoir 10 ans, pas 40.

-Il y a une tête dans votre frigo, fit-il, stupidement.

-Finement observé, répliqua Watson, tout sourire. Il a été embouti par un trente-huit tonnes.

Lestrade le fixa une seconde, éberlué.

-Qui ça ?

-M. Finigan, bien sûr. Il a donné son corps à la science.

Il ouvrit un placard, en sortit un Tupperware, l'ouvrit précautionneusement, fixa puis renifla attentivement son contenu, avant de sourire avec satisfaction et de le poser sur la table. Du pain de mie.

-Lorsqu'on vit avec Sherlock Holmes, expliqua-t-il, on apprend à faire abstraction des restes humains et autres expériences… Et aussi à faire extrêmement attention à ce qu'on mang… Non, non ! Pas ces couteaux-là, inspecteur ! Je ne les ai pas encore nettoyés, et Dieu seul sait, enfin Dieu et Mycroft seuls savent ce que Sherlock a bien pu faire avec.

Lestrade reposa rapidement le couteau qu'il tenait et décida de laisser le docteur se débrouiller.

-Mycroft ? Questionna-t-il à la place.

-Le grand frère de Sherlock. Un homme inquiétant, terrifiant en fait, qui travaille pour le gouvernement. Qui est le gouvernement. Je m'étonne qu'il ne vous ait pas encore offert de l'argent pour espionner Sherlock…

L'inspecteur leva les sourcils.

-De l'argent pour… ?

John sortit un pot de confiture du frigo, lui fit passer le même examen qu'au pain, et poursuivit :

-Oh, il va le faire maintenant que vous êtes intimes je suppose. Acceptez, vous partagerez la somme avec Sherlock. Du moins c'est ce qu'il m'a reproché de ne pas avoir fait…

John semblait trouver l'entière conversation très amusante alors que Lestrade était complètement perdu. Et lui qui croyait que Sherlock était un cas unique. Il ne lui avait même jamais imaginé de famille. Les gens comme Sherlock ne pouvaient pas avoir été élevés comme les autres. Ils devaient juste apparaître tout faits.

Mais non, il y avait bien une famille Holmes. Il frémit en pensant à d'autre spécimens sherlockiens en liberté.

-…A la réflexion, poursuivit John, pensif, il est fort possible qu'il y ait des micros dans cette pièce et qu'il nous écoute en ce moment.

Lestrade ouvrit la bouche, puis la referma, secouant la tête, et accepta la tasse de thé que lui tendait le docteur.

-Il faudra vous y habituer, c'est votre belle-famille maintenant.

L'inspecteur allait lui rétorquer que 1) ça n'était pas ses affaires (oui, bon… le concept de vie privée et Sherlock… il ne pouvait pas vraiment en vouloir à John) et que 2) il ne savait pas si Sherlock… Mais Sarah entra dans la pièce à ce moment. Elle portait un peignoir trop long pour elle, et masculin. Trop long pour le docteur aussi…

Elle passait une main dans des cheveux encore humides et lui souriait.

-Bonjour inspecteur.

Elle suivit son regard et sourit un peu plus.

-C'est Sherlock qui me l'a prêtée.

Disparu le « Holmes ». Visiblement, Sarah avait trouvé sa place comme « amie » de Sherlock avant le réveil de Lestrade. Elle s'assit à côté de lui et prit un toast. Elle rayonnait. Lestrade repensa aux cris qu'ils avaient entendu, aux murs vibrant sous les coups contre la tête du lit. Ca avait quelque chose de… de… il ne savait pas quoi, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait participé à sa première partie à quatre. Ce qui était absurde.

John déposa une tasse de thé devant Sarah avant de s'asseoir avec eux et de se faire une tartine. Le bruit de course dans l'escalier leur fit tourner la tête collectivement. La porte du salon s'ouvrit et ils entendirent Sherlock retirer manteau et autres avant de voir le détective apparaître dans l'encadrement de la double porte du salon. Il avait les joues rougies par le froid et tenait le Times dans une main, et dans l'autre…

-Voilà, John.

Il posa la bouteille de lait devant le docteur qui cligna plusieurs fois des yeux de surprise. Le détective se laissa gracieusement tomber sur la chaise à gauche de Lestrade et se servit du café. Sarah avait saisi le Times et poussa un petit cri de joie. Apparemment, il y avait un concert qu'elle voulait aller voir. Un « ennuyeux » de Sherlock plus tard, et John était déjà en train de le tancer. Puis la jeune femme annonça qu'il s'agissait d'un concerto pour violons et le ton changea. Ils en étaient déjà à planifier la sortie avant que Lestrade n'ait eu le temps de comprendre qu'il avait été inclus d'office. Il jeta un regard à Watson, mais celui-ci savourait son thé au lait, les yeux clos, avec une expression mi-résignée mi-amusée. Apparemment, quoi qu'ils fassent, leurs jeunes amants l'emporteraient toujours…

Avec un soupir, il se resservit du thé.

Étrangement, il n'arrivait pourtant pas à s'empêcher de sourire. Et la main de Sherlock sur sa cuisse ne faisait qu'empirer la situation.


Fin…

Pour l'instant…


Premier lemon hétéro… Ca me change. Mais je dois avouer que ça me plait, le contexte y était propice. Sarah est un personnage que j'aime bien après tout. Et si Sherlock est avec Lestrade, John mérite quelqu'un. Ca ne fut pas qu'une partie de plaisir cependant. Aly m'a beaucoup aidé dans cette écriture peu familière.

J'avoue avoir des idées pour rapprocher nos quatre tourtereaux les uns des autres encore davantage… Qui sait, Sarah pourrait vite devenir une very lucky girl ^^. Vous trouverez à mon livejournal la manip qui va avec cette fic : http : / ambrevale . livejournal . com / (sans les espaces)

Si vous avez lu cette fic jusqu'au bout, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé…