Titre: Ce qu'on n'apprend pas dans l'Histoire de Poudlard

Auteur: Mimoo

Rating: T

Disclaimer: Personnages, monde, etc. tout est à J.K Rowling

Genre: Romance

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Vous savez quel est mon vœu le plus cher ?

Qu'un jour, au moins un jour dans ma fichue existence, je puisse poster un chapitre sans aucun retard... Mais il me semble que c'est foutu. Alors oui, je sais, je suis en retard. Et croyez bien que j'en couine de désespoir. Je vous épargne mes excuses pitoyables évidemment, et je vous annonce simplement que je suis vraiment, vraiment, vraiment, triplement vraiment désolée parce que vous avez derrière l'écran la femme la plus lente de l'univers (ou du moins la plus amène à zapper bêtement qu'elle doit faire ça alors qu'elle y pensait la veille). M'enfin, passons passons !

Comme tous les auteurs de fanfics (et d'histoires tout court), je suppose que le fait d'avoir eu du mal à écrire ce dernier chapitre n'est pas exceptionnel ^^ Il n'empêche que je tiens à le dire : j'en ai bavé pour ce f****** épilogue. J'espère en conséquence ne décevoir personne, ou du moins un moindre nombre, et que ça vous donnera le sourire.

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Et parce que ça fait un bail que j'ai pas posté, le premier passage (tout en italique) est récupéré du chapitre précédent, histoire de vous faire remonter quelques souvenirs.

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Épilogue : Ce qu'on n'apprend pas dans l'Histoire de Poudlard

''Rolling in the deep'' – Adele

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« Pas là non plus. »

Fred se passa une main dans les cheveux, agacé, et s'avança vers la boutique qui suivait, son frère sur les talons.

Ils commençaient tout juste à épier l'intérieur des magasins de la rue principale par leurs vitrines, Pré-au-Lard n'était qu'un minuscule village mais il restait suffisamment vaste pour qu'ils aient du soucis à se faire. Verity n'avait rien dit à George, elle pouvait avoir coincé Hermione n'importe où. Dans une ruelle, dans une échoppe, dans un des bars, sur le chemin menant à l'école, au contraire sur la piste qui menait à la campagne écossaise tout autour d'eux. Elles pouvaient être partout.

« Je vais la...

-Fred, gronda son jumeau qui sentait venir les menaces à l'encontre de sa petite-amie.

-Je vais lui offrir un bouquet de fleurs en lui faisant l'honneur de mes sentiments les plus distingués », siffla par conséquent Fred avec un net cynisme qui fit sourire son frère.

Puis George avisa quelque chose par-dessus son épaule, perdit son rictus, et dans un réflexe Fred pivota pour sursauter alors que Hermione plantait son regard dans le sien. Il devint livide en la voyant commencer à ricaner et déglutit difficilement quand la baguette de la brune se darda sur lui.

« Ça tombe bien que tu parles de sentiments distingués. Je comptais justement te présenter les miens... Levicorpus ! »

A la seconde où la cheville droite de son frère se souleva de terre pour aller le suspendre à plus d'un mètre de hauteur, la tête en bas, George sortit précipitamment sa propre baguette pour mettre Hermione en joue. Fred hoqueta de surprise avec un temps de retard mais laissa rapidement tomber l'idée de justement retomber au sol avec fatalité. A quoi aurait-il dû s'attendre d'autre de la part de la jeune fille qui devait avoir le sentiment d'être aussi malmenée que si on l'avait secouée dans tous les sens avec tous ces revirements de situation.

« Laisse Georgie », marmotta-t-il en conséquence.

Il se détourna momentanément du regard foudroyant de Hermione pour apaiser son double d'un sourire et attendit que George ait baissé son arme avant de soupirer, se draper dans une maigre dignité et croiser les bras en arborant une expression posée totalement factice. Le tout alors que son teint rougissait à vue d'œil à cause du sang qui descendait vers sa tête.

« Hermione, tenta-t-il prudemment ensuite.

-Tu es un fichu menteur, l'interrompit aussitôt la gryffondore d'un ton qui ne laissait place à aucun doute sur la colère qui l'animait. Un menteur, un manipulateur et un foutu égoïste, Fred. »

Le rouquin ferma les paupières sans contester, bien que le terme égoïste lui reste coincé en travers de la gorge. Il avait plutôt eu l'impression du contraire. Cependant Fred avait cruellement conscience d'être arrivé trop tard. S'il était intervenu avant Verity, il aurait eu la maigre chance d'avoir droit à la parole, à présent cet espoir n'avait plus lieu d'être. Par ailleurs où était-elle, la traîtresse ? Verity n'était présente nulle part. Si elle avait osé rentrer à la boutique alors qu'il risquait sa vie par sa faute, Fred ne le lui pardonnerait -presque- jamais.

« Je te déteste ! », glapit Hermione qui devait se dévisser les cervicales pour le regarder.

Elle était forte de sa détermination à lui faire passer un sale quart d'heure. Fred le voyait dans ses yeux ombrageux. Pourtant dès l'instant où ils se retrouvèrent à se contempler, le jeune homme sut que la vie était belle, vraiment belle, et qu'il était le mec le plus foutrement chanceux de la terre.

Hermione paraissait prête à tuer. Campée sur ses deux jambes, bras levé, elle était bien décidée à mettre un énième terme à cette histoire. Un point qui ne ressemblait à aucun autre car il était largement différent des autres. Non, elle ne retournerait pas en cage. Les révélations de Verity sur Alicia l'avaient contrariée, lui avaient remué le cerveau de manière chaotique et elle était sortie des Trois Balais avec l'impression que ses illusions volaient en éclats. Sa certitude que tout était fini, quelque en soit le mal qu'elle pouvait en ressentir, sa conviction que Fred appartiendrait à jamais au passé d'une fille devenue faible et mièvre, son assurance qu'il valait mieux œuvrer à aider Harry pour se préparer contre Voldemort au lieu de rester stupidement amoureuse d'un type qui était incapable d'aimer et de toute manière ne pourrait jamais l'aimer elle. Tout s'était brisé.

Néanmoins ce coup-ci son cœur était resté intact. Il avait même commencé à se panser de tous côtés à mesure qu'elle comprenait ce qu'il s'était passé, véritablement passé, dans la tête de Fred. Elle n'avait eu qu'à deviner ce qu'il avait pu ressentir ce soir où il lui avait déclaré qu'il l'aimait aussi, l'hésitation et la crainte de tout faire foirer avec sa peur irrationnelle de ce qui touchait aux sentiments, pour comprendre ce qui avait suivi si Alicia était intervenue par la suite.

Le frère de Ron était quelqu'un d'orgueilleux. Verity avait raconté l'interview de Skeeter, la dégradation de la relation entre George et Fred, puis elle en était venue à annoncer que c'était Alicia qui avait utilisé le Coqmail la dernière. Hermione se doutait parfaitement de ce qu'il s'était passé. Alicia avait provoqué Fred en envoyant ce message, elle l'avait involontairement planté face à ses responsabilités et ses névroses et c'était grâce à elle que Fred avait pu s'émanciper, par orgueil, parce qu'Alicia bafouait sa fierté en décrétant qu'il ne pouvait pas aimer. Il n'y avait que lui pour avoir le droit de le dire, lui et Hermione peut-être. Mais pas Alicia, pas Verity, ni même George ou qui que ce soit. La seule personne à avoir le droit de dénigrer l'aversion de Fred Weasley pour les sentiments était ce même Fred Weasley.

En affirmant qu'il ne pourrait pas prendre soin d'une fille comme Hermione, Alicia lui avait fait prendre conscience que c'était faux. Qu'il en était capable, fichtrement apte et sans doute plus que tous les autres, surtout si la fille dont il devait s'occuper était Hermione. L'altercation entre Seamus et lui à l'infirmerie encore une fois rapportée par Verity n'avait qu'apporté confirmation à la jeune Granger. Fred pouvait et voulait l'aimer, elle. Et c'était ce qu'il avait souhaité lui transmettre, ce que Fred désirait lui dire mais que Hermione l'avait empêché de prononcer dans la salle où ils avaient été pris au piège, ce pourquoi Fred n'avait pas envie de quitter l'antre de Mrs Pomfresh tant qu'il n'aurait pas vu Hermione.

C'était rageant... Comprendre que par terreur d'être à nouveau blessée, c'était Hermione en personne qui l'avait poussé à s'effacer de lui-même, à ne pas avouer qu'il rêvait d'une histoire plus simple entre eux comme celle unissant Harry et Ginny à présent ou bien celle de George et Verity qui n'avaient pas eu autant de problèmes, était royalement contrariant. Ce jour-là Fred avait voulu ouvrir la cage tout en gardant Hermione près de lui si elle daignait lui pardonner ses agissements puérils qu'il aurait juré ne plus en être l'auteur à l'avenir, et ce jour-là Hermione avait refusé d'espérer et de rester une gamine insouciante.

C'était rageant qu'à cause d'elle Fred ait dû mentir, la manipuler et se faire passer pour un égoïste alors qu'il n'avait jamais été plus sincère et altruiste. Enfin presque...

« C'était pas à toi de décider, idiot d'égoïste ! Liberacorpus ! »

George haussa une paire de sourcils ahuris et le corps de son jumeau s'écrasa au sol une fois le contre-sort jeté par Hermione. Un silence déconcertant s'imposa entre eux le temps que Fred se redresse sur les genoux, un sourire rayonnant sur les lèvres dont Hermione était bien la seule à en saisir la provenance.

« Arrête moi si je me trompe, tu m'en veux parce que tu ne m'as pas laissé te dire la vérité ? », interrogea railleusement le rouquin qui se massait les coudes ayant atténué le choc de sa chute.

Hermione garda sa baguette en main et détourna les yeux en boudant.

« Tout est de ta faute quand même, assura-t-elle froidement.

-C'est certain, grimaça son ancien camarade. C'est moi qui n'ait pas voulu ouvrir les yeux dès le départ, en attendant c'est toi qui a refusé de les ouvrir la dernière fois.

-Je n'aurais eu aucune difficulté à le faire si tu étais moins stupide et si tu ne prenais pas toutes les décisions tout seul au lieu de m'en parler ! »

Ceci dit, Hermione tapa du pied et envoya malencontreusement un monceau de boue dans les jambes de Fred qui contempla son pantalon tâché avec désolation. Le premier réflexe de la brunette fut de s'avancer, sur le point de hurler un « pardon ! » strident, toutefois un rire à peine caché de George, qui voyait son double maugréer sur la propreté de ses vêtements ce pendant que sa chambre ressemblait à une porcherie, l'empêcha de céder à son attitude mécanique.

« Bien fait », clama-t-elle donc dans une fausse satisfaction.

N'y tenant plus et devant les yeux furieux de Fred braqués sur lui, George s'esclaffa bruyamment et décida de s'éloigner pour les laisser se dépatouiller seuls. Son petit doigt lui disait que tout irait pour le mieux -du moins n'y aurait-il aucun combat à mort-, et puis Verity ne devait pas être bien loin. Une fois qu'il se fut suffisamment écarté de leur terrain de jeu, ledit combat reprit de sa vigueur entre Hermione et Fred refusant l'un comme l'autre de hisser le drapeau blanc.

« Je n'aurais pas pu te parler et t'ouvrir les yeux puisque tu refusais ne serait-ce que de me regarder, rumina Fred qui était rétabli sur ses pieds, bras croisés.

-Et je te répète que si tu n'avais pas décidé à notre place, je n'aurais pas refusé de te regarder, donc de t'écouter et ouvrir les yeux, y répliqua Hermione sans battre en retraite.

-Notre place ? »

A la juste remarque la jeune fille s'empourpra d'un embarras qu'elle n'avait pas éprouvé depuis un long moment.

« Oui, notre place, badina-t-elle en appuyant ses dires d'un geste impatient de la main. On n'était censé être deux, ensemble. Mais forcément tu as tout envoyé en l'air pour décider à notre place. Notre, notre, notre, notre

-Stop ! J'ai capté, 'Mione. »

L'intéressée arrêta sa litanie de « notre » et arrêta également de respirer en se prenant au visage le sourire amusé, empreint de tendresse, de son vis-à-vis.

« C'est pour ça que je suis égoïste alors... », soupira celui-ci.

Les épaules de Hermione s'affaissèrent. L'étudiante baissa la tête avec une certaine tristesse, ne vit donc pas Fred se rapprocher jusqu'à être à quelques centimètres de sa personne, et ramena une boucle brune derrière son oreille.

« Tu es égoïste parce que tu as été fidèle à toi-même. Au moment où j'avais le plus besoin de toi, d'être rassurée, tu t'es défilé avec la trouille au ventre. Si tu avais été moins égoïste tu aurais dû me crier dessus, me forcer à t'écouter, me brusquer. Tu n'as pensé qu'à moi, pas à nous, à moi, seulement moi.

-Donc nous passe avant toi et avant moi ?

-Mh. »

Ce fut tout, et ce fut assez. Assez pour que tout deux rendent les armes, assez pour que Fred ose prendre la jeune fille dans ses bras et assez pour que Hermione se laisse faire tout en croisant les doigts pour ne pas être en train de rêver.

« Et pour Tu-Sais-Qui ? Le combat qui n'est pas insignifiant, lui ? », chuchota une dernière fois le rouquin avec méfiance.

Il avait beaucoup de choses à se faire pardonner. Le jeu qu'il avait entamé, ses paroles et ses actes. Pour l'instant Hermione semblait apaisée et vouloir oublier pour mieux avancer, qu'en serait-il quand elle retournerait à Poudlard ? Quand elle parlerait à Ginny ou Finnigan qui faisaient office de confidents et conseillers ? Quand elle serait forcée de voir des hiboux du Ministère déposer les lettres de décès aux tables de Poudlard au prochain déjeuner ? Quand elle prendrait le temps de réfléchir à tête reposée ? Est-ce qu'elle ne risquait pas de regretter ce qui était en train de se dérouler ? Est-ce qu'elle ne risquait pas de retrouver leur histoire totalement insignifiante ?

« Trouillard, pouffa Hermione qui s'était accrochée à son pull et y avait enfoui son nez. Si Harry peut sauver le monde en tenant Ginny par la main, je ne vois pas pourquoi je ne tiendrais pas la tienne pour l'y aider. Et puis sans moi tu ne feras pas long feu, tu es tellement, tellement, bête. »

Fred lui pinça furtivement la taille, vexé, mais heureux, que Hermione n'en doute pas.

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Finnigan,

Avise-toi de poser tes sales pattes sur MA petite-amie et ton meurtre couvrira la Une de la Gazette.

Cordialement,

Fred

P.S : Je te serai reconnaissant de faire passer le message à Nott, Zabini, Londubat et tous les autres.

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Juin

« Dégagez le passage ! »

Au cri de Ronald, la plupart des élèves qui encombraient le couloir se poussèrent sur le côté pour laisser passer les trois sixièmes années qui tentaient de trouver un compartiment libre. Suivant de près son meilleur ami, remontant toutes les secondes la monture de ses lunettes sur son nez, Harry marmottait des menaces de mort contre celui qui avait conçu le Poudlard Express et notamment le corridor trop étroit pour qu'il passe avec sa malle et la cage d'Hedwige sans difficulté. Hermione l'aidait pourtant à avancer, poussant du pied comme elle le pouvait l'énorme valise.

« Y a pas à dire, commenta subitement Ron en tournant la tête vers eux. Les gnomes sont de plus en plus petits au fil du temps. »

Il désigna un premier année coincé contre les fenêtres pour argumenter sa théorie d'étudiants de petite taille et cessa de faire le malin dès que Hermione le fusilla du regard.

La jeune fille était épuisée. Non seulement elle avait dû implorer Lavande et Parvati de ne pas lui envoyer de colis contenant des produits de beauté pendant l'été mais en plus Neville avait égaré plusieurs de ses affaires et il s'était pratiquement mis à genoux devant elle pour qu'elle lui vienne en aide. La fin de l'année avait été rude, Hermione s'était attendue à vivre ses derniers jours d'école au calme, pas à courir dans tout le château et à dissuader ses camarades de dortoir de ne pas la corrompre avec leur féminisme poussé à l'extrême. Et oui, le maquillage faisait parti du mouvement féministe de Poudlard. Le maquillage c'était pour les filles, même en tant que telle Hermione ne voulait pas en entendre parler. Et puis ce n'était pas comme si Ginny n'allait pas prendre la relève des deux commères une fois au Terrier.

Ah le Terrier... Deux mois enfermés là-bas, Hermione finirait folle. Seulement les événements ne lui laissaient pas le choix. Entre Malefoy qui tentait un médiocre coup d'état et se faisait renverser par les anciens membres de l'A.D grâce aux informations de Théodore glissées à Seamus, Dumbledore qui avait confié à Harry une tâche dont le Survivant avait promis de leur parler mais seulement une fois en sécurité chez les Weasley -ce qui avait poussé Hermione à tergiverser et élaborer des théories des nuits durant-, le professeur Rogue qui disparaissait du jour au lendemain après le renvoi de Malefoy et finalement les examens de fin d'année de Seamus et Neville qu'elle avait vaillamment entraînés jusqu'à ce qu'ils tombent de fatigue...

La crise de nerfs était proche.

« Tu m'as l'air bien déprimée pour une pimbêche qui va retrouver les bras de son imbécile d'amant. »

Ron et Harry qui avaient fait volte-face levèrent les yeux au ciel mais n'intervinrent pas comme ils en avaient eu l'intention.

Depuis le soucis Malefoy, Nott et Zabini étaient les exceptions qui confirmait la règle de Gryffondor, ils étaient les seuls serpentards à qui personne chez les rouge et or ne venait poser problème. Si Blaise s'en était plaint à Hermione, répétant qu'il s'amusait davantage du temps où il pouvait provoquer des duels dans les cachots contre les têtes brûlées de l'école, Théodore en revanche s'en trouvait extrêmement satisfait. Il pouvait désormais insulter les gryffondors sans risque de finir avec une retenue puisqu'il avait l'immunité diplomatique.

« Si tu crois m'atteindre avec tes idioties », soupira Hermione en haussant un sourcil sceptique.

Ron lui grogna qu'ils l'attendraient plus loin et la brunette vit ses deux amis partirent d'un pas vif pour éviter de respirer le même air que Théo et Blaise en train de la narguer.

« T'oublieras pas d'embrasser Weasmoche 5 pour moi, sourit le second.

-Tu pourras le faire toi-même il me semble, répliqua doctement son ancienne rivale.

-Impossible, changement de plans », annonça Théodore dans une moue agacée.

Hermione garda le silence, surprise. Il avait été prévu, quelques jours plus tôt, que le duo infernal en rejoindrait un autre qui les cacherait pour les vacances. Cette décision, arrêtée pour des raisons évidentes de sécurité concernant les serpentards jugés traîtres à leur cause, n'enchantait ni les concernés, ni Fred et George qui devaient les abriter. Pour autant aucun des quatre n'avaient fait de vagues et ils avaient tous accepté sans -trop- broncher. Pourquoi apporter un changement à cette mission ? Nott et Blaise ne pouvaient pas risquer de se débrouiller seuls, la trahison de Théodore n'était plus un secret, celle de Blaise l'était par association.

« Oh regarde, c'est mignon. Minionette s'inquiète pour nous ! »

Autrefois, ou en règle générale, Hermione aurait lancé un sort sur Blaise et se serait réjouie de l'entendre hurler, trépassant à ses pieds. A l'heure actuelle elle était forcée d'admettre la véracité des propos du garçon. Évidemment qu'elle s'inquiétait pour eux.

« Dis-moi plutôt ce qui va se passer pour vous, ordonna-t-elle par conséquent avec autorité.

-Le vieux fou s'est inspiré du Système James et Lily Potter si tu vois ce que je veux dire », confessa Théodore tandis que Blaise reprenait un air grave.

''Le Système James et Lily Potter''. Sirius était l'inventeur de ce nom attribué aux logements de hautes sécurités protégés par des serments de fidélité. Depuis le retour officiel de Voldemort, plusieurs familles de dirigeants opposés au Lord avaient été placées dans ces maisons aux quatre coins de Grande Bretagne. Ainsi Dumbledore avait-il décidé d'une protection totale... Ce qui signifiait également que Théodore comme Blaise ne pourraient plus se montrer, opportunité que leur laissait le fait de vivre sous la surveillance de Fred et George.

« Je vois... »

Et elle était surtout désolée pour eux. Autant parce que rester confiné dans un endroit pour une durée indéterminée sans pouvoir prendre les armes allait leur être pénible, que parce qu'ils allaient être ensemble. Lequel tuerait l'autre en premier ? Hermione pariait sur Théo étranglant Blaise après un mois de cohabitation.

« On va enfin pouvoir vivre notre amour sans personne pour nous interrompre ! », éructa d'ailleurs Blaise en saisissant son comparse par l'épaule.

Au grand étonnement de Hermione, Théodore ne moufta pas et se fendit à la place d'un petit sourire désabusé. Un sourire qui s'avéra contagieux. La brune sentit ses lèvres se recourber et l'amusement l'envahir.

« Tu devrais y aller, lui fit cependant Théo en brisant l'instant bref de complicité entre eux. Potter et la belette t'attendent. »

Hermione acquiesça d'un geste vague et son ris s'assombrit alors qu'elle tournait les talons à contrecœur. Elle fit quelques pas dans l'allée qui s'était considérablement vidée à l'arrivée du duo de serpents et s'arrêta brutalement, frappée par un élan de lucidité qui la fit retourner sur ses pas, ignorant le regard intrigué que s'échangèrent ses condisciples. Sans dire un mot, décidée, Hermione sortit son Coqmail de sa poche et le déposa dans la capuche de la cape de Blaise qui la laissa faire, curieux.

Ce fut avec moins de détermination que la jeune fille se rapprocha d'eux et leur serra tour à tour les mains d'une pression qu'elle espérait pleine d'amitié.

« Vous savez ce que c'est et vous saurez comment vous en servir. Je serai avec Fred la plupart du temps, envoyez les messages sur le sien. »

Blaise fourragea sa paume dans sa capuche, extirpa l'appareil de confection Weasleyienne et opina en riant doucement. Il articula un silencieux « ça marche » et Hermione le vit prendre Théodore par le bras qu'il embarqua dans la direction opposée sans rien ajouter.

Pas de grandes effusions entre eux, ni même de mots pour décrire leur relation. Tout n'était que non-dits. L'important était que Théo et Blaise sachent pouvoir compter sur Hermione en toutes circonstances, que Hermione sache avoir le soutien des deux garçons quoiqu'il arrive. C'était une amitié comme une autre, plus tenue peut-être, qui ne nécessitait pas d'encombrants ''au-revoir'', pas davantage de larmes et de souhaits de bonne chance. Hermione savait qu'ils finiraient par se revoir. Dans un an, deux, dix ou vingt, ça n'avait pas d'importance. Même le jour où ils se retrouveraient, rien de plus affectueux qu'une poignée de main ne serait échangé.

Et ça leur suffisait.

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C'était l'effervescence sur le quai 9 3/4. Malgré tout, entre les familles qui se retrouvaient, les élèves qui couraient dans tous les sens et les parents inquiets de ne pas voir leur progéniture descendre des wagons, Hermione repéra aisément Molly et Arthur entourés par l'ancien professeur Lupin et Tonks qui devaient les escorter par transplanage jusqu'au Terrier. Après les retrouvailles chaleureuses, les au-revoir notamment adressés à Seamus et Dean qui les avait croisé dans le couloir, leur petit groupe s'empressa de quitter la gare. Au centre de leur procession, Harry ne cessa de râler qu'il n'était pas une célébrité ni une petite chose fragile. Ron, Ginny et Hermione s'amusèrent forcément à le taquiner, lui parlant d'abord comme à un bébé puis comme s'il était une divinité.

Ils auraient continué longtemps si Lupin n'avait pas soudain saisi la jeune Granger et Harry par les mains pour les faire transplaner depuis une ruelle déserte londonienne. A vrai dire Remus avait carrément coupé Hermione dans une de ses remarques et la grande brune lui fit savoir qu'elle n'en était pas franchement ravie quand ils atterrirent dans le salon du Terrier en grande pompe.

« Ça ne se fait pas d'interrompre une conversation », siffla-t-elle farouchement.

Elle ajouta mentalement que la faire transplaner alors qu'elle n'y était pas préparée n'était pas davantage courtois.

« Excuse-moi, c'étaient les ordres, lui sourit Remus d'une mine penaude.

-Oh vous en faites pas, elle fait la gueule parce qu'elle ne supporte pas le transplanage, c'est tout. Ça la rend malade. Pas vrai 'Mione ? », minauda une voix claire et mutine qui s'éleva derrière eux et fit sursauter l'interpellée comme Harry.

Il était toujours curieux, selon ce dernier justement, d'analyser la réaction de Hermione quand on la mettait en présence de Fred. C'était à croire qu'elle était redevenue une gamine de douze ans timide et niaise, son entêtement et son côté je-sais-tout sur-développé de l'époque en moins.

Alors que pendant presque un an ils avaient joué au chat à la souris, que Hermione avait eu à faire preuve d'une audace inhabituelle, qu'elle lui avait tenu tête et n'avait jamais hésité à tempêter contre lui, il suffisait désormais à Fred de lui sourire et Harry voyait sa meilleure amie rougir jusqu'à atteindre une belle couleur framboise, perdre ses moyens et sa parole, bredouiller et baisser les yeux. C'était un phénomène étrange et le Garçon qui Avait Survécu était bien content que Ginny n'agisse pas ainsi avec lui.

En même temps ils étaient toujours collés l'un à l'autre. Ce n'était pas comme Fred et Hermione qui n'avaient pas pu se voir tous les jours même si Harry leur avait prêté sa cape d'invisibilité et la Carte du Maraudeur. Et puis au final cette réserve extraordinaire dont faisait preuve Hermione n'était peut-être que sa propriété, une de ses caractéristiques qui atténuait son tempérament nerveux et têtu, qui arrivait à la rendre adorable même quand elle venait de crier sur Remus sous prétexte de mauvais transplanage.

Du reste, Fred était installé sur le canapé, un livre conséquent ouvert sur ses genoux. Harry le salua d'un hochement de tête et d'un commun accord avec Remus, tous deux s'esquivèrent pour offrir un minimum d'intimité au jeune couple. Une intimité qu'ils ne retrouveraient pas avant un bon moment à vrai dire. Bientôt le Terrier serait envahi par les membres de l'Ordre, puis il y aurait le mariage de Bill et Fleur dont la famille viendrait du coup passer quelques jours en Angleterre, et enfin Fred serait forcé de couper son temps en deux. George avait été intraitable, ils gardaient la boutique ouverte cet été et il ne tiendrait pas le comptoir seul avec Verity.

« Même pas un bonjour, c'est vexant, tu sais ça ? »

Hermione releva légèrement les yeux et se heurta à la grimace effrontée du jeune homme qui ne bougeait pas.

« Mouais... Bonjour... Qu'est-ce que tu lis ? »

Fred éclata de rire, la laissant mortifiée. Elle n'était jamais plus godiche que devant lui, un véritable calvaire.

« T'es incroyable !, déplora le rouquin en secouant la tête. Trois semaines qu'on s'est pas vu, que tu ne m'as envoyé qu'un seul message, et quand on se retrouve c'est pour que tu sois plus intéressée par un vieux bouquin que par moi.

-Que veux-tu, chacun ses priorités », soupira Hermione qui n'aurait pas pu être plus écarlate.

Son homologue continua à rire mais tapota la place libre près de lui et elle obéit à l'ordre implicite mécaniquement, songeant que Fred avait de toute façon l'habitude de la voir si coincée les cinq minutes suivant chacune de leur rencontre. Généralement il balançait quelques blagues douteuses et Hermione ne pouvait pas s'empêcher d'y répondre, enclenchant une fausse dispute qui avait le don de la détendre.

Chacun ses priorités... Mh, chacun sa névrose plutôt.

« Alors, c'est quoi ? « Apprendre à lire pour les nuls » ?

-Pourquoi tant de haine ? Je ne t'ai encore rien fait », s'indigna Fred.

Hermione se cala discrètement contre lui, feignant de porter son attention au livre qui ne lui était bizarrement pas étranger. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle reconnut le contenu de la page 265 parcheminée et vieillotte.

« Non, tu ne rêves pas », commença le jumeau de George.

Pour appuyer sa parole, Fred ferma le grimoire et en présenta la couverture à une Hermione agréablement surprise.

« Je l'ai trouvé dans mes vieilles affaires scolaires.

-Je croyais que tu étais trop intelligent pour lire ce truc ?

-Une personne que j'aime beaucoup m'a conseillé de le lire si je m'ennuyais d'elle », fit semblant de confier Fred à son oreille.

Les rougissements sur les joues pâles persistèrent néanmoins elles démontraient plus de plaisir que de gêne et Hermione jeta un regard enchanté au jeune homme dont elle piqua vivement le livre avec gourmandise. Fred lui tapota le dos de la main avant qu'elle n'ait réussi à le rouvrir, outré que Hermione songe à bouquiner dans un moment pareil.

« De un, c'est le mien, de deux tu le connais déjà par cœur, argumenta-t-il en essayant de reprendre possession du pauvre manuel.

-Il m'apprend toujours quelque chose de nouveau, contra Hermione qui se surprit à pouffer devant l'expression du garçon.

-Ouais, ben c'est pas dans l'Histoire de Poudlard que t'apprendras à prendre soin de moi », fit-il semblant de geindre.

Cette fois Hermione éclata ouvertement de rire mais céda et Fred put récupérer son bien qu'il se dépêcha de mettre hors de portée de la brune. Depuis la cuisine où ils s'étaient mis en tête d'attendre le reste de la famille Weasley, Harry et Remus entendirent des cris, des rires, soupirèrent de connivence et s'attablèrent pour discuter, peu intéressés par ce qui suivrait certainement la dispute conjugale.

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« J'ai tout appris dans les livres. Mais il y a des choses plus importantes, le courage, l'amitié... »

Hermione Granger(1)

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Ce qu'on n'apprend pas dans l'Histoire de Poudlard – Fin

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(1) Citation récupérée dans Harry Potter à l'École des Sorciers

:D... A 'y est... C'est fini...

My God... C'est déjà fini... C'est horrible /o\ Pendant toute ma rédaction j'étais en train de me battre contre mon envie désespérée de poursuivre, d'inventer un rebondissement quelconque pour continuer à écrire cette histoire. Mais non, j'en suis là maintenant, et c'est un point final. Ah ce que ça va me faire bizarre de ne plus rentrer après le travail (ou même pendant) en me demandant ce que je vais pouvoir faire subir à Fred ou 'Mione.

Je ne pense pas que cet épilogue soit bâclé. J'ai eu des difficultés à l'achever mais j'y ai vraiment mis toute mon énergie. En revanche je sais bien qu'il peut paraître court et dérisoire par rapport aux chapitres précédents, expéditifs diront les mauvaises langues peut-être. Si c'est ainsi que vous le ressentez j'en suis navrée, j'ai fait de mon mieux ! ^^

Sur ce je ne vais pas m'attarder sinon ça va être trop difficile de décrocher.

Je remercie tous ceux qui m'ont suivie, qui m'ont poussée jusqu'à ce que je finisse cette histoire, qui m'ont soutenue ou m'ont envoyée des messages et commentaires absolument adorables. Merci à vous, merci merci, et qui sait, peut-être qu'on se retrouvera (la la la) =)

Pis avec tout plein de bisous (le ou la première à piétiner les baisers que je vous envoie virtuellement, je l'étrangle n.n), je vous souhaite à tous une bonne continuation dans le monde de la lecture !

Mim'